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L'édito de Céline Pina, chaque vendredi à 8h10

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##CELINE_PINA-2023-09-01##

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Transcription
00:00 - Il est 8h13 sur Sud Radio.
00:02 Nous accueillons ce matin Céline Pinard. Bonjour Céline.
00:05 - Bonjour.
00:06 - Pour votre nouveau rendez-vous chaque vendredi matin à 7h.
00:09 Alors Céline, il paraît qu'on connaît l'état d'esprit des Français pour cette rentrée.
00:13 C'est ce qui vous intéresse un petit peu, qui vous a interpellé.
00:16 Et c'est plutôt morose.
00:17 - Eh oui, 74% des personnes interrogées sont pessimistes face à l'avenir.
00:23 Mais ce n'est pas cela qui a retenu mon attention.
00:26 C'est un petit détail.
00:27 Il se trouve que ce sondage, iphop fiducial pour Sud Radio,
00:30 fait passer la santé en tête des priorités des Français,
00:35 devant l'inflation et devant la sécurité.
00:37 - Et ça vous a étonné ou pas ?
00:39 - Oui, ça m'a étonné, oui et non.
00:42 Pourquoi ? Parce que la crise des urgences a été une des actualités
00:46 les plus lourdes et les plus chaudes de cet été.
00:48 Et que chacun peut constater au quotidien, à la fois le triste état de l'hôpital,
00:53 mais ajoutons à cela que les ruptures d'approvisionnement de médicaments en pharmacie
00:58 se multiplient et que sur certains, leur durée s'allonge
01:02 sans que nul ne parle de remèdes à y apporter.
01:05 - Et ce n'est pas la dernière affaire qui vient de sortir dans la presse
01:08 qui devrait contester la montée de cette priorité.
01:10 - Oui, et je vous recommande particulièrement cette enquête de Marianne,
01:15 qui publie le travail de Rachel Binas sur les filières de clandestins
01:20 venus bénéficier d'une greffe en France.
01:22 "La société francophone de transplantation s'est inquiétée, je cite,
01:26 du nombre de prises en charge des réfugiés médicaux dans nos services de dialyse
01:31 et leur inscription sur les listes de greffes.
01:33 Un rapport sur l'aide médicale d'État, des inspections générales, des finances et des affaires sociales
01:38 soulignait l'hypothèse même d'une migration pour soins."
01:42 Et je les cite encore.
01:43 - Oui, c'est ça. Alors pourquoi les filières clandestines s'intéressent-elles à ce marché ?
01:47 - Parce que c'est une question de vie ou de mort.
01:50 C'est dire si les gens sont prêts à payer des fortunes.
01:54 Or, en France, toute personne se présentant sur le territoire,
01:58 et dont l'état de santé le nécessite, peut postuler à une greffe,
02:02 quel que soit son statut administratif, soyons clairs,
02:06 donc même s'il est clandestin ou en situation irrégulière.
02:10 Le problème, c'est que les greffons sont très rares,
02:13 et pour en bénéficier, il y a un tri.
02:16 Et dans ce tri, mieux vaut être jeune.
02:18 Or, les étrangers malades qui arrivent en France ont une moyenne d'âge plus jeune.
02:23 Ils peuvent donc rapidement devenir prioritaires.
02:26 - Alors c'est vrai qu'on ne le découvre pas totalement,
02:29 parce que ce problème est ancien. Pourquoi on n'en entend jamais parler alors ?
02:33 - Et bien là encore, l'enquête le dit.
02:35 Par peur d'être étiquetés racistes ou xénophobes,
02:38 peu de soignants osent en parler.
02:40 Et le médecin qui a témoigné, qui a osé donner les vraies raisons,
02:44 est bien sûr resté anonyme.
02:47 Et pourtant, cette situation mérite vraiment toute notre attention.
02:50 - Oui, absolument.
02:51 Enquête donc dans Marianne, qui vous a fait réagir,
02:56 qui est évidemment une des faces du problème de la santé en France.
03:01 Parce qu'il y en a beaucoup d'autres.
03:02 C'est ce qui sans doute interpelle et fait que les Français considèrent comme ça une des priorités ?
03:08 - En fait, c'est qu'ils s'y trouvent confrontés au quotidien.
03:10 On a tous un parent un petit peu âgé, on s'est tous retrouvés aux urgences,
03:15 en ayant le sentiment d'être ignorés, d'être maltraités.
03:18 On a tous dû des fois venir au secours d'un parent ou d'un grand-parent
03:22 qui était resté pendant trois heures sur un franc-car.
03:25 Voir, on a trouvé nos proches en train de grelotter sur un lit
03:29 parce qu'il n'y avait plus de couverture à l'hôpital, voire plus de nourriture.
03:33 Donc on se retrouve confrontés à des problèmes qui ne sont pas que médicaux.
03:37 Quand à ça s'ajoute le fait que vous avez des ruptures d'approvisionnement
03:41 sur des médicaments aussi communs que le Doliprane,
03:44 mais aujourd'hui par exemple, c'est un médicament qui régule le rythme cardiaque
03:48 sur lequel il n'y a pas beaucoup d'alternatives,
03:51 qui est en rupture de stock, et en rupture de stock depuis des semaines.
03:54 Vous avez même des ruptures de stock à l'hôpital.
03:57 Quand vous vous retrouvez dans cette situation-là,
03:59 c'est au quotidien que vous voyez un pays
04:01 dont vous pensiez que sa médecine était la meilleure médecine du monde
04:05 en train de s'effondrer.
04:06 Et c'est l'effondrement sous les yeux du public
04:10 qui crée cette montée d'inquiétude brutale et violente.
04:12 D'habitude, la santé en haut des préoccupations des Français,
04:16 ça fait longtemps qu'on ne l'avait pas eue.
04:17 - Oui, c'est vrai. Merci Céline Pidard.
04:19 Guillaume Bigaud, vous êtes de nouveau avec nous.
04:23 Une réaction à ce qui vient d'être dit, à cette chronique sur la santé ?
04:27 - D'abord, il faut vraiment dire que ces inquiétudes légitimes des Français
04:32 n'ont aucun rapport avec le racisme.
04:34 C'est un peu comme, vous savez, pour l'attribution des HLM,
04:37 il y a des critères objectifs, c'est le nombre d'enfants.
04:39 Donc souvent, malheureusement, ce sont des familles
04:42 qui viennent du Sahel ou du Maghreb qui ont beaucoup d'enfants.
04:46 Et deuxième chose, souvenons-nous de ce que disait le Premier ministre Michel Rocard.
04:50 La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
04:52 elle ne peut pas soigner toute la misère du monde.
04:54 Or là, il y a une théorie économique qui s'appelle celle du passager clandestin.
04:58 Passager clandestin, qu'est-ce que c'est ?
04:59 C'est vous bénéficiez d'un système sans le financer parce que vous fraudez.
05:02 Par exemple, vous fraudez le métro,
05:04 donc tous les autres passagers vont financer le métro.
05:06 Là, notre générosité consistant à soigner tout le monde,
05:09 ça veut dire qu'on soigne des gens qui n'ont pas contribué à financer le système,
05:12 puisqu'ils n'ont pas cotisé, vous voyez ce que je veux dire ?
05:15 Donc ça n'a rien à voir avec du racisme, il faut déculpabiliser les gens,
05:18 mais effectivement, ce n'est pas soutenable.
05:20 – Merci, allez, dans un instant avec vous,
05:22 on va revenir aussi dans "Dites-le franchement",
05:25 Guillaume Bigot, Céline Pinard, sur l'un des événements de la semaine,
05:28 qu'on soit d'accord ou pas, qu'on le critique ou pas,
05:31 c'est cette rencontre de Sainte-Denis quand même.
05:33 – Un des plus grands événements de l'histoire de France.
05:34 – Ah oui, je vois de l'ironie déjà dans vos propos, Guillaume Bigot, évidemment.
05:39 – 1515 enfoncé, 1789 dépassé.
05:42 – Ah bah, Olivier Véran a dit que c'était un grand jour, ce qui s'est passé.
05:46 Nous voyons ça dans un instant avec vous, tous les deux,
05:50 et puis tout à l'heure aussi, l'interview politique,
05:52 Jean-Jacques Bordin qui reçoit Jean-Philippe Tanguy,
05:55 du Rassemblement National à 8h30.
05:57 Dans un instant, le Grand Matin Sud Radio est de retour.

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