• il y a 11 mois
Avec Jean-Charles Rossi, président des Jeunes Agriculteurs du Lot-et-Garonne.

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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:15 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 [Musique]
00:19 Ils arrivent sur Paris, 85 départements impactés,
00:24 la colère des agriculteurs ne s'arrête pas, ne diminue pas,
00:30 les défilés, les manifestations, les blocages d'autoroutes se multiplient en tout cas,
00:37 à l'heure où l'on parle.
00:39 Et donc, ça fait déjà quelques jours qu'on en a parlé,
00:43 encore une fois, rappelons-nous que dans un silence assourdissant, je le dis ici,
00:47 nous étions pratiquement les seuls à parler de ce qui se passait en Allemagne,
00:50 alors que c'était dans vraiment le black-out presque total.
00:56 Donc aujourd'hui c'est en France, et alors évidemment ça concerne tout le monde,
01:00 tout le monde réagit, etc.
01:02 Nous sommes avec Jean-Charles Rossi qui est président des jeunes agriculteurs du Lot-et-Garonne.
01:06 Bonjour Jean-Charles Rossi.
01:08 - Bonjour.
01:09 - Dites-moi, alors le Lot-et-Garonne ça a été fréquemment le point géométrique,
01:13 le lieu géométrique j'allais dire, de la colère des agriculteurs.
01:17 On a vu qu'à Agence, à la préfecture du Lot-et-Garonne,
01:21 on a pris, j'allais dire, plein la figure, si je peux me permettre cette expression.
01:26 Il y a eu aussi, enfin on en a parlé de l'accident mortel à La Rienneche,
01:30 le drame assez, c'était le drame terrible qu'il y a eu.
01:34 Et puis il y a un peu partout des hypermarchés, des supermarchés,
01:38 Leclerc un peu attaqué, des préfectures effectivement, etc.
01:43 Alors, Jean-Charles Rossi, on a eu, je vous le dis, avant-hier,
01:49 la présidente de la coordination rurale, et on est...
01:52 - Oui, Véronique Lefloch.
01:53 - Voilà, exactement, Véronique Lefloch.
01:55 Et on a aussi, mais il y a quelque chose que je voudrais dire,
01:58 et je voudrais vraiment avoir votre sentiment, votre avis.
02:01 Parce que quand on parle des agriculteurs, il y a agriculteurs et agriculteurs.
02:05 Il y a les gros agriculteurs, et c'est pas du tout pour diviser au contraire,
02:09 et puis il y a les agriculteurs qui gagnent leur vie de la façon dont on sait.
02:15 On a reçu aussi des veuves d'agriculteurs après des suicides.
02:18 Donc, est-ce que, franchement, il n'y a pas des intérêts divergents dans ce mouvement ?
02:24 Et je ne dis pas ça du tout ni pour le diviser ni pour l'inténuer au contraire,
02:28 mais je voudrais avoir votre sentiment là-dessus.
02:30 - Non, il n'y a pas de différence dans le sens où aujourd'hui,
02:34 quand vous regardez les rapports faits par les SOHJA sur les doléances soumises à l'État,
02:38 on a 140 demandes différentes.
02:41 On est vraiment sur chaque secteur en fonction de tous les paysans, de toutes les productions,
02:45 à proposer vraiment des choses de cas par cas.
02:47 Aujourd'hui, on voit tout aussi bien à côté de chez nous des paysans à 50 hectares, 20 hectares,
02:51 qui sont du rouleau comme un voisin à mille.
02:55 Et c'est une réalité aujourd'hui, tout le monde a des charges en fonction de ses surfaces,
02:59 investit en fonction de ses surfaces.
03:01 C'est une question de compris.
03:03 On a tous les mêmes risques et un plus risqué élevé d'ailleurs
03:06 quand on a une surface qui se multiplie.
03:08 Les montagnes sont démultipliées.
03:10 Mais il n'y a pas de différence entre, je dirais, entre l'approche du vent,
03:13 entre petits et gros paysans, on est tous dans la même barque.
03:16 - Oui, sauf que, pardon, certains gagnent, et tant mieux pour eux, je veux dire,
03:20 des dizaines de milliers d'euros, ou en tout cas 10 000 à 20 000 euros,
03:23 et certains gagnent 800 euros.
03:24 Ça fait une différence.
03:26 - Alors pourquoi vous voulez gagner 10 000 à 20 000 euros ?
03:27 Par mois ? Par année ? En chiffonnettes ?
03:29 - Non, non, non, non, mais je parle des gros céréaliers, je parle de tout ça.
03:34 C'est quand même, et tant mieux encore une fois, comprenez-moi,
03:37 je ne veux pas de la contestation sociale.
03:40 Je dis que quand même il y a des différences, quand vous dites qu'il n'y a pas de différence.
03:44 - Il y en a toujours eu, il y en a toujours eu des différences.
03:46 Il y a toujours eu des différences entre un monsieur qui est exilé au fin fond de la Creuse,
03:50 ou dans un secteur comme un Oragenou, où c'était très compliqué pour les levages,
03:53 ou quelqu'un qui fait de la semence, ou des patates, ou de l'arbreau.
03:57 Mais encore une fois, leurs charges derrière sont démultipliées, séparées.
04:01 On a les mêmes risques, à échelle différente.
04:04 On ne peut pas dire qu'il y en a qui gagnent très bien ou pas bien.
04:07 Bien sûr qu'il y a des gens qui vont gagner plus de sous à la fin d'année que d'autres,
04:10 ça c'est une évidence.
04:11 Ça dépend du risque que chacun prend, des cultures que chacun prend,
04:14 et du travail qu'on effectue au long de l'année.
04:16 - D'accord, non, non, mais...
04:18 - On ne peut pas dire que les risques n'étaient pas riches.
04:20 - Non, non, mais d'accord.
04:21 Alors, aujourd'hui, vous en êtes où exactement ?
04:25 C'est-à-dire, quels sont aujourd'hui les...
04:28 Alors, il y a eu plusieurs réunions à Matignon, ailleurs avec le gouvernement,
04:31 apparemment ça n'a pas encore, en tout cas pour le moment, donné ses fruits.
04:35 Qu'est-ce qui...
04:36 On ne va pas faire, évidemment, l'inventaire de tout,
04:38 mais qu'est-ce qui est la chose la plus importante, Jean-Charles Rossi, aujourd'hui ?
04:43 Ou les revendications les plus importantes que vous attendez d'être satisfaites par le gouvernement ?
04:50 - Alors, aujourd'hui, clairement, les points de phare que tout le monde a en commun,
04:54 c'est le GNR en premier lieu,
04:56 les hausses de l'RPD, la Redemption Diffuse,
04:59 qui est une taxe, encore une fois, arbitraire.
05:01 On augmente un tas de pourcent sur les produits phytopharmaceutiques,
05:05 parce qu'on l'augmente, sans justification aucune.
05:08 Les 100% de hausse sur les tarifications de l'eau, là encore une fois,
05:11 pour toute production alimentaire directe, c'est une catastrophe.
05:15 La solgare de la filière licorne,
05:17 j'ai encore un collègue à côté de moi qui est en crise il y a deux jours.
05:21 On vend à l'Ukraine des arômes, et à côté, on importe des poulets, des taxés.
05:25 - C'est le suicide, nous-mêmes, c'est catastrophique.
05:28 Et même de l'autre côté, il y a encore aussi à prendre en compte
05:31 tout ce qui est facteur au niveau PAC par rapport au chenil hivernaux
05:35 qui a été catastrophique, aux implantations de couverts,
05:38 et surtout d'arrêter l'idiotie administrative
05:42 de pouvoir réguler notamment nos charges, nos déclarations,
05:46 éviter de faire contre soi contrôle.
05:48 Encore cette année, à mon titre privé,
05:50 j'ai fait deux enquêtes, trois contrôles,
05:55 mais je ne suis pas abonné pour faire du bureau.
05:58 Je fais des produits alimentaires.
06:00 - Vous voulez dire qu'on vous noie dans la papasserie que vous êtes obligé de faire ?
06:03 - Tout à fait, et en plus j'ai l'ergique au stylo, donc c'est compliqué.
06:07 - Dites-moi, d'un côté, il y a Bercosur, l'Argentine, le Chili, etc.
06:16 D'un autre côté, l'Ukraine, on vous impose, enfin on impose en tout cas,
06:20 dans les accords de libre-échange, c'est même plus l'Europe, c'est le monde,
06:24 et d'un autre côté, vous avez les dictates européens, il faut le dire.
06:27 - Mais c'est catastrophique, ça fait aussi partie des résolutions qu'on demande,
06:30 l'arrêt de ces accords de libre-échange.
06:32 Et c'est pire qu'un dictate, c'est affreux, c'est un esclavagisme.
06:36 On se tue, on se tue à petit feu pour le plaisir.
06:38 On va importer des produits de l'autre bout du monde
06:40 qui sont placés H2O, 3 ou bio selon les normes du pays,
06:43 une fois importés chez nous, c'est encore pire que le conventionnel d'il y a 20 ans.
06:47 - Oui, c'est ça.
06:48 - On est l'agriculture la plus vertueuse du monde, élu 4 fois d'affilée,
06:51 et encore on nous demande normes sur normes,
06:53 on va blâchir encore sur les normes européennes avec la France ?
06:56 Ça commence à être pénible ce système-là, je sais pas,
07:00 j'aime bien la neige, mais être aussi blanc que ça, ça va être compliqué de venir aussi par là.
07:03 - Mais c'est, non mais ce qui hallucinante, enfin, quand on vous écoute et on le sait,
07:07 mais pourquoi ? C'est quoi, c'est du masochisme ou quoi, de décider de dire
07:12 "bon, l'agriculture, c'est quoi ?"
07:14 - C'est pas du masochisme, si vous voulez, aujourd'hui, en écoute,
07:17 en temps d'écoute, aujourd'hui, on est visible, parce qu'il y a de la casse,
07:20 parce qu'il y a des gens qui font des ébordements, parce qu'il y a de la fumée.
07:23 En temps normal, qui c'est qui est en écoute ?
07:25 Les gens qui sont proches du feu, proches de Paris ou autres,
07:28 ils ont fait 2,4 ou 3,4 % au présidentiel,
07:33 les écologistes ou autres, qui ne représentent que dans d'autres pays,
07:36 des ayatollahs de l'écologie idiote,
07:40 parce qu'au final, ils n'ont qu'à venir vivre dans la campagne
07:42 et chercher à produire de manière raisonnée, intelligente, comme on le fait,
07:46 à vivre avec le terroir, avec les zones, et non pas dire "je veux découvrir végétaux".
07:51 Oui, mais est-ce que tu connais le climat pour les implanter ?
07:53 Est-ce que tu sais quelle culture je peux faire chez moi ?
07:55 Est-ce que tu t'es ralseigné sur la teneur de mon sol en matière de pH,
07:58 pour savoir si je peux produire de tout ou de rien ?
08:00 Non, il n'y en a rien qui le fait, donc ils sont en train de vivre
08:03 entre goudron et béton, des fois, il y a un arbre au coeur de la fenêtre,
08:06 ils vont me dire "toi, dans le sud-ouest, tu vas arrêter ton maïs, tu vas faire du blé,
08:10 et tu vas faire aussi beaucoup de légumes".
08:12 Mais mon gars, mais viens les implanter au moment, viens, correspondre à la mairie.
08:16 Il serait temps que les écologistes aillent justement, reviennent,
08:19 ceux qu'ils veulent soi-disant aimer la nature, mais ils n'y sont pas.
08:23 Ils n'y sont pas, ils ont tous perdu le lien à la terre,
08:25 regardez depuis combien de générations ils habitent en ville.
08:28 Ben oui. Merci Jean-Charles Rossi, on continuera d'en parler avec vous,
08:32 et on va continuer évidemment dessus.
08:34 Merci président des Jeunes Agriculteurs du Lot-et-Garon, on en marque une courte pause,
08:38 on se retrouve après les informations de 13h, on sera avec Vincent Jambran,
08:41 le maire de l'Aile-et-Rose, qui vient nous voir pour son nouveau livre "Les Deux Frances".
08:44 A tout de suite sur Sud Radio.
08:46 Des traboules de la Croix-Rousse à Saint-Georges, de la Pardieu au quartier des Pentes,
08:50 de la place des Jacobins aux rives de la Saône,
08:52 Sud Radio arrive à Lyon, la perle du Rhône, à partir du 29 janvier sur 105.8.
08:57 Connectez-vous ici avec l'appli Sud Radio, et parlons vrai.

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