• il y a 6 mois
Avec Bérénice, agricultrice en Gironde.

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##CA_BALANCE-2024-05-21##

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Transcription
00:00 Sud Radio André Bercoff
00:03 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio
00:08 Pas qu'on n'y touche pas, et bien on y touche, et on y touche drôlement.
00:12 Nous avons été effectivement, Esteban Rania qui fait l'émission avec moi,
00:17 et Thibaut Sadler, et Manu, nous avons été alertés par cette vidéo,
00:24 cette vidéo d'une jeune agricultrice de Gironde, Bérenice.
00:29 Écoutez.
00:30 Bonjour à tous. En cette mi-mai, j'aimerais vous partager, comme chaque année,
00:35 les vidéos et les photos de nos vaches qui gambadent dans les prairies avec leurs petits veaux.
00:39 Également le programme des portes ouvertes que vous attendez tous,
00:42 mais la vie en a décidé autrement.
00:44 Lors du contrôle sanitaire annuel, Hermès, une de nos vaches,
00:49 a réagi positif au test de la tuberculose bovine.
00:52 Mycobactéries, transmises chez nous par la faune sauvage, est officiellement le blaireau.
00:57 Hermès et le reste de notre troupeau ont partagé leurs abreuvoirs avec des chevreuils,
01:03 leurs prairies avec des sangliers, des blaireaux, des renards, et même des lombriques.
01:08 Tous porteurs aujourd'hui de cette mycobactérie.
01:11 C'est certainement pas de chance.
01:13 À ce jour, seule Hermès a été testée positive.
01:18 Mais le protocole sanitaire français est très clair.
01:20 Pour éradiquer cette maladie, il faut abattre l'ensemble de notre troupeau.
01:24 Alors maintenant, après six mois d'attente insoutenable, de torture psychologique,
01:31 nous chargeons nos animaux dans des camions, en direction de grands abattoirs industriels,
01:36 car la viande est consommable, et nos jeunes animaux vont être euthanasiés.
01:40 Voilà, la viande est consommable, mais ils vont être euthanasiés.
01:46 Bonjour Bérenice.
01:47 Bonjour.
01:48 Bonjour, on vous a ordonné, dont les autorités sanitaires vous le racontez dans cette vidéo qui nous a tous touchées,
01:56 l'abattage des 200 vaches veuillées beu de votre ferme à Arvers, en Gironde.
02:03 Alors, on a vu un cas de tuberculose bovine,
02:06 et est-ce que c'est la loi aujourd'hui qui dit que si on décèle un cas,
02:10 et bien tout le troupeau doit être...
02:12 Est-ce que c'est la loi ?
02:13 Tout le troupeau doit être absolument détruit, enfin abattu ?
02:16 Oui.
02:17 C'est ça ?
02:18 Oui, aujourd'hui c'est le protocole sanitaire français,
02:21 qui est assez ancien, 1960, mais qui a été réactualisé en 2001.
02:28 Oui.
02:29 Et donc du coup, quand un animal est détecté, il faut faire un abattage total du troupeau.
02:37 C'est ça.
02:38 Et alors, est-ce que vous avez consulté des vétérinaires, des gens, je dirais, de base,
02:45 qui savent ce dont ils... Qu'est-ce qu'ils disent ?
02:47 Parce qu'effectivement on pourrait dire "oui mais écoutez, c'est terrible, c'est terrible ce qu'il passe,
02:52 mais bon, s'il y a une vache contaminée, ou un mouton contaminé, ou une bête contaminée,
02:57 il faut abattre tout le monde."
02:58 Est-ce que vous avez sûrement autour de vous des experts, en tout cas des gens que vous connaissez,
03:04 qu'est-ce qu'ils disent par rapport à ça ?
03:06 Aujourd'hui, ils disent pas grand-chose, les vétérinaires sanitaires, les imputants, fait ça, ça...
03:13 - Non mais qu'est-ce qu'il pense lui, je ne vous demande pas ni son nom, ni au valeur,
03:19 mais in petto lui, en conscience, ou en tout cas selon l'état de ses connaissances ?
03:24 - Non mais honnêtement, il pense rien, c'est l'état, c'est comme ça, c'est un protocole, on l'applique.
03:32 Et voilà, aujourd'hui, j'ai fait cette vidéo, c'est parce que déjà, bah oui, je suis arrivée au bout de ce que je peux endurer,
03:45 parce que c'est extrêmement long, parce qu'aujourd'hui, l'impact il est plus que sur moi, il est aussi sur mes animaux.
03:52 Je l'ai expliqué, aujourd'hui, ça fait six mois qu'on a nos animaux, donc on est sous arrêté préfectoral,
04:01 donc on a strictement interdiction de mettre des animaux dehors.
04:05 - Ah oui, d'accord.
04:07 - Et en fait, on a tous nos animaux qui sont dedans depuis le 2 novembre.
04:11 Alors le bâtiment est grand, mais j'ai beaucoup d'animaux, j'ai un fonctionnement où normalement il y a des animaux
04:17 qui ne devaient pas être présents tout l'hiver dans le bâtiment, sauf qu'aujourd'hui, on n'a pas eu le choix,
04:24 on décide nos stocks alimentaires, donc deux fois au mois de juin, donc on a décidé nos stocks de foin en juin 2023,
04:33 en fonction de comment je gère la ferme, en fait, au cas où c'est bien, le nombre d'animaux qui vont être présents,
04:39 ce qu'il faut ressortir à l'herbe, et au 15 avril, normalement, tout le monde regagne les prés, les petits comme les plus grands.
04:46 Donc aujourd'hui, ça fait un mois et demi que je n'ai plus de foin, j'ai un voisin agriculteur qui heureusement a du stock et me fournit,
04:53 sauf qu'aujourd'hui, on a du fumier dans le bâtiment qui est extrêmement haut, on n'a plus de paille depuis 15 jours,
04:58 donc les animaux s'enfoncent dans le fumier.
05:01 - Vous avez combien de troupeaux ? Enfin, ça consiste à combien d'animaux ?
05:07 - 200 au total, là du coup, comme j'ai fait quasiment tous les vélages, on va charger à peu près 220 bêtes,
05:13 on en a déjà chargé, on en a encore chargé 45 ce matin, voilà, donc c'est épouvantable à vivre,
05:23 on est tout seul, ce matin, on a chargé avec le chauffeur du camion, avec mon mari, avec mon salarié,
05:29 voilà, nos animaux qui rentrent gentiment dans le camion, parce que le troupeau est extrêmement câble,
05:34 parce que c'est 13 ans de travail pour en arriver là, et que voilà, alors le protocole, c'est abattage total,
05:42 je dirais, oui, il y a eu une question pour un abattage partiel, et les éleveurs, alors je ne vais pas rentrer dans tous les détails,
05:50 mais les éleveurs, pas ce que c'est, mais aujourd'hui, comme j'ai été infectée par la tuberculose,
05:55 enfin par les blaireaux et la faune sauvage, en fait, le protocole total est une aberration,
06:01 mais le protocole partiel est encore pire, c'est-à-dire que là, vous souffrez une fois,
06:06 le protocole partiel, vous souffrez sur une année, et vous n'êtes quasiment même pas sûr d'arriver au bout,
06:12 parce que, en fait, au fur et à mesure, on vous fera abattre des vaches, tous les deux mois, il faut les contrôler,
06:17 enfin, c'est juste l'enfer, quand on a des animaux comme ça, c'est un supplice,
06:23 donc voilà, en fait, aujourd'hui, on choisit entre la beste et le choléra, on n'a pas le choix,
06:30 et puis on nous laisse tout seul, quoi.
06:33 - Et bien, oui, pas d'aide de l'État, pas de subvention, pas de...
06:38 - On va être indemnisé, mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, moi, j'ai un élevage spécifique,
06:43 qui me semblait être moderne, je viens de faire des gros investissements,
06:47 le bâtiment, on l'a inauguré en présence de nombreux élus le 11 mars 2022,
06:52 donc tout est neuf, donc les emprunts sont en conséquence, j'ai 33 ans,
06:58 je fais une race rustique locale qui est la bazadez, la spécificité, c'est les bœufs,
07:04 les bœufs de 4 anges, commercialisés en circuit court, et tout ça, c'est pas pris en compte.
07:10 Je dirais qu'à la vache en elle-même, à la mère, l'indemnisation pour la racheter à l'identique,
07:17 oui, elle correspond, mais c'est tout ça autour, c'est tout ce qu'on perd, en fait.
07:20 Moi, j'ai l'objet de vraiment repartir à zéro, la race bazadez, c'est une vache à faible effectif,
07:25 donc il y en a très peu disponible, il faut remonter notre roulement en un an,
07:30 on a un an, mais c'est impossible, les animaux n'existent pas aujourd'hui sur le marché.
07:34 - Donc vous avez lancé une cagnotte en ligne, je le dis, sur litchi.com, c'est bien ça, hein ?
07:41 - Oui.
07:42 - Qui s'appelle souvent "La ferme de Bérenice", je dis ça pour nos éditeurs, je dis ça pour tous ceux qui vous écoutent là,
07:47 et ça me paraît effectivement très très important d'aider, c'est...
07:52 - Et surtout, moi j'ai fait ce cri du cœur, comme certains m'ont dit,
07:58 parce que là, aujourd'hui, je n'en peux plus, parce que mes animaux n'en peuvent plus,
08:01 et qu'en 2024, on ne peut plus accepter ces choses-là,
08:04 et je parle peut-être aussi au nom de tous les agriculteurs aujourd'hui,
08:08 parce que je suis également responsable professionnel,
08:10 et que moi, je ne peux plus regarder un jeune qui veut s'installer dans les yeux avec des protocoles comme ça,
08:14 c'est pas possible.
08:16 - Ça décourage, ça peut décourager beaucoup de monde, effectivement, par rapport à...
08:20 - C'est impossible !
08:22 Moi, si il y a 13 ans, on m'avait dit "Madame, dans 13 ans, vous aurez un abattage total",
08:28 mais je n'aurais pas fait ce métier, c'est sûr !
08:32 - Merci !
08:33 - On est marqués, on est marqués, c'est marqués.
08:35 - Merci Bérenice, écoutez, j'espère en tout cas que vous pourrez reprendre,
08:38 et j'espère que votre cagnotte, en tout cas, vous servira,
08:41 même si, effectivement, et puis il faudrait voir, il faudrait voir comment,
08:45 et là, nous recevrons quelqu'un pour voir un peu ces lois sur l'abattage,
08:49 c'est quand même important, en tout cas, d'en parler, nous ne le savons pas du tout.
08:52 - Et ce protocole. - Et ce protocole, absolument.
08:54 En parler et le connaître. - Tous les ans, il y a 100 000 parents qui sont touchés,
08:57 ce protocole est mis en place pour éradiquer la maladie,
09:00 ça fait depuis 2001 que tous les ans, on abat des nouveaux troupeaux,
09:04 et on n'éradique pas du tout la maladie, la maladie axélaire,
09:07 donc je suis désolée, c'est pas efficace.
09:09 - Merci, merci Bérenice. - Merci Bérenice, et pour aider Bérenice,
09:11 on rappelle le lien de la cagnotte Litchi, sauvons la ferme de Bérenice sur Litchi.com.
09:16 Merci Bérenice d'avoir été avec nous, on marque une courte pause, on revient dans un instant, tout de suite.
09:20 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
09:23 appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300.

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