La situation dans les banlieues s'est-elle améliorée ?

  • il y a 8 mois
Avec Emmanuel de Richoufftz, ancien général et essayiste.

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Transcript
00:00 Sud Radio André Bercoff
00:02 "Ça balance pas mal"
00:04 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio
00:08 "Banlieue Nord, Daniel Balavoine, banlieue nord, j'ai grandi sur les trottoirs"
00:12 "Bonjour Général Doré-Schultz"
00:14 "Bonjour"
00:15 "Toujours heureux de vous accueillir, on vous a déjà accueillis à plusieurs reprises"
00:19 "Vous avez écrit d'ailleurs un pamphlet, une lettre là-dessus"
00:23 "Et surtout, je me rappelle qu'on vous avait accueilli avec Kevin"
00:28 "L'une des personnes qui travaille avec vous"
00:31 "Et je sais que ça fait des années, on le sait, que vous travaillez"
00:34 "Que vous travaillez avec beaucoup d'assiduité"
00:37 "Justement pour casser un peu cette espèce de spirale"
00:42 "Enfin descendant de spirale pessimiste, de spirale défaitiste sur les banlieues"
00:47 "Et vous êtes l'un de ceux qui continuent à travailler très fortement à cela"
00:53 "Franchement, aujourd'hui Général Doré-Schultz, vous êtes découragé"
00:57 "Vous êtes toujours optimiste"
00:59 "Alors, si vous voulez, suite à l'émission que vous venez de faire avec nos agriculteurs, nos paysans"
01:05 "Parce que j'aime bien le terme de paysans"
01:07 "Et ce que d'autres mènent dans nos quartiers depuis maintenant un certain nombre d'années"
01:11 "Je pense qu'il y a quand même des points communs"
01:14 "Nos paysans, nos agriculteurs, finalement il a raison votre dernier intervenant"
01:21 "En disant que c'est la France qui se joue avec eux aujourd'hui"
01:25 "Tout ces français qu'on a bafoué depuis des années"
01:28 "Et je reviens, ce n'est pas uniquement le gouvernement actuel, c'est depuis 30 ans"
01:33 "Et puis donc, on leur enlève l'habit français"
01:36 "C'est-à-dire que finalement, grâce ou à cause de l'Europe, à cause de l'internationalisme"
01:42 "On dit finalement vous n'êtes plus français, vous rentrez dans une espèce de mouvance internationaliste"
01:45 "Et de l'autre côté, dans les quartiers que je suis maintenant depuis 15 ans"
01:50 "Et avec l'évolution que j'ai constatée, cette évolution ayant eu un point crucial au mois de juillet dernier"
01:56 "Avec les manifestations qui ont coûté la peau du dos, qui ont vu une violence extraordinaire"
02:02 "Le refus de tempérer, la mort de l'âge, tout ça"
02:05 "Et vous vous rendez compte que là d'un côté nous n'avons pas réussi à amener cette population"
02:11 "Qui est immigrée de ces longues dates d'ailleurs, ces jeunes, dans la France"
02:15 "Donc d'un côté on fait quitter la France, et de l'autre on n'arrive pas à leur faire pardonner, de faire gagner la France"
02:19 "Et pourquoi ? Bah tout simplement, ça a été dit, mais j'enfonce le clou"
02:23 "C'est qu'on a des dirigeants qui sont incapables, incapables de prendre le taureau par des connes et de faire"
02:29 "Alors est-ce qu'ils sont incapables parce que cette incapacité, j'allais dire..."
02:33 - Structurelle ? - Structurelle !
02:35 "Ou est-ce qu'ils sont incapables parce qu'ils ont un dessin politique qui fait qu'ils ne feront rien"
02:39 "Voilà, donc je dis les deux combats, les deux émergences de violences"
02:44 "Et pour nos paysans c'est pas une violence, c'est une violence réfléchie"
02:47 "Et je vois très bien qu'ils sont très responsables de ce qu'ils vont faire"
02:51 "On ne peut que les encourager d'ailleurs"
02:53 "Et je me dis que tout ça, ça devient quand même, il y a un fil rouge"
02:56 "Et qui est déterminant, et qui est celui de nos dirigeants"
03:00 - Alors on va en parler tout de suite après cette petite pause, et on va parler de Kevin qui était avec vous il y a un an et demi ici sur l'antenne de Sud Radio
03:07 - Restez bien avec nous sur Sud Radio 0826 300 300 pour nous appeler pour réagir, pour témoigner
03:13 - Et puis les réseaux sociaux évidemment, Facebook, Youtube et le Twitter de Sud Radio
03:42 - Et nous sommes toujours avec le général Emmanuel de Richoufs
03:45 qui est essayiste, qui travaille depuis une quinzaine d'années avec une équipe dans le banlieue
03:50 qui fait un travail tout à fait passionnant et méritant
03:54 et je voudrais juste rappeler qu'il était venu il y a un an et demi à cette antenne de Berghoff dans tous ses états
04:01 avec Kevin qui travaillait avec lui, qui était un des animateurs du mouvement
04:07 et Kevin avait témoigné et écouté ce que disait Kevin à l'époque
04:12 - Qu'est-ce qu'il fait ? Vous dites que ce n'est pas de leur faute, est-ce que ce n'est pas trop facile de dire que ce n'est pas de leur faute ?
04:17 - Ça pourrait être facile, mais quand on a fait le tour ça fait plus de 20 ans, ou plus de 30 ans qu'il y a des plus en 5 mois qui ont alerté
04:24 même on peut dire, bon après je ne suis pas trop dedans, mais le rap tout ça c'était des alertes
04:29 il y a eu des acteurs associatifs qui ont alerté de tous ces problèmes
04:33 on a eu des émeutes en 2005 où personne ne savait quoi faire
04:38 à un moment donné, si les bons lieux s'embrasent, même l'armée, j'ai beaucoup de respect pour l'armée, mais ils n'iront nulle part
04:45 parce qu'il y a une détermination, chez les jeunes, on veut survivre
04:54 quand un jeune, quand je vous dis qu'ils n'ont pas le choix, c'est qu'il aspire à être quelqu'un
05:00 et quand toutes les portes de l'état se ferment, ou même du travail, de l'emploi, il faut bien qu'ils vivent
05:05 - Alors, voilà, il disait même l'armée, même l'armée n'y arrivera pas
05:10 et il faut qu'ils survivent, et ils sont déterminés, qu'est-ce qui est arrivé à Kevin ?
05:16 - Kevin que je connais, puisqu'on l'a rappelé là depuis plus de 10 ans, était quelqu'un d'extraordinaire, volontaire
05:23 qui avait compris qu'en définitive, son salut, ou le salut de cette population, de ces jeunes
05:32 n'était pas dans la drogue, dans la marginalité, dans la recherche de petits commerces florissants
05:38 mais était dans la France, et il a, avec moi, je l'aidais du mieux que je pouvais
05:44 - Il était animateur, il s'occupait de quoi lui ?
05:47 - Il était un animateur sportif, et pas que sportif, c'est-à-dire qu'il essayait de faire en sorte que les jeunes qu'il avait sous sa houlette
05:55 des jeunes de 10 à 20 ans, pour faire simple, filles et garçons, puissent intégrer un cursus qui les aurait amenés au travail
06:03 - Hors de la drogue, hors de la recours, hors du extrémisme, etc.
06:07 - Il avait parfaitement réussi, tant et si bien que des jalousies se sont fait jour
06:13 et qu'il a été salement poignardé le 15 décembre.
06:17 Nous nous sommes rencontrés le 14 décembre, je me souviens très bien, j'étais venu à Paris, je suis allé le voir dans son fief
06:22 et depuis un certain nombre de semaines et de mois, il me disait régulièrement "je suis menacé, je fais tout en mon pouvoir"
06:28 - Mais par qui ?
06:29 - Par les bandes qui y trafiquent, etc.
06:32 parce que, si vous voulez, à partir du moment où Kevin prenait sous sa houlette des jeunes, et sous sa protection des jeunes
06:40 il les sortait des bandes, et donc les bandes n'ont plus de chouffe, donc il y avait une espèce de jalousie
06:46 et on te fera payer ça !
06:48 - Il leur prenait le personnel, les narcos trafiquants et tout ça
06:51 - Voilà, c'est ainsi que j'ai pu accueillir un certain nombre de ces jeunes, le 30 avril à Animes
06:57 de ces jeunes-là qui sont aujourd'hui orphelins, en quelque sorte
07:01 donc Kevin est actuellement dans un coma sérieux
07:06 - Ah, il est toujours dans le coma ?
07:07 - Il est toujours dans le coma, ça fait 6 semaines, suivi par les équipes médicales
07:10 et nous ne savons pas si véritablement il va sortir
07:15 mais au-delà de Kevin, ce qu'il représente là, tous ces centaines de formateurs de banlieue
07:22 pour un certain nombre que je suis, pas une centaine mais j'en avais 3 ou 4 que je suivais
07:26 qui sont des gens aussi qui se savent menacer, mais qui au-delà de la démenace
07:31 font, essaient de faire le maximum pour justement faire en sorte que cette population gagne les piliers de la France
07:39 - Mais Gérald Richouf, c'est terrible ce que vous dites, ça veut dire qu'aujourd'hui en France, en 2024
07:44 les animateurs, ceux qui s'occupent, qui sont sur le terrain, qui essaient de sortir les jeunes
07:49 soit de la drogue, soit de l'extrémisme, ils sont menacés ?
07:53 - Un certain nombre d'entre eux sont menacés, j'en veux pour preuve que j'ai eu un certain nombre de SMS
07:58 qui m'étaient arrivés il y a 2-3 mois de ça, de gens que je ne connaissais pas
08:02 qui me disaient "mon général, écoute, il faut que tu nous aides, on est au milieu de la drogue, etc."
08:07 et on ne sait pas comment faire, mais bon, moi je ne suis pas non plus, je ne peux pas tout faire
08:11 - Vous n'êtes pas un bon héritier - Mais il faut que nos concitoyens sachent
08:15 que nos banlieues aujourd'hui, c'est une poudrière quand même
08:19 et que certes, on regarde, finalement on voit à midi à sa porte
08:24 mais sachez simplement que cette poudrière, on peut là aussi éteindre les braises
08:29 sous réserve d'avoir des mesures à la fois sociales et sécuritaires
08:37 qui puissent réellement atteindre l'objectif que l'on veut, c'est-à-dire
08:41 faire en sorte que cette population se sente française
08:47 - C'est pas évident - C'est pas évident, alors au-delà des jeunes que l'on suit, il n'y a pas que les jeunes
08:52 c'est-à-dire que cette violence qui est dans les banlieues
08:56 interdit à la population, les adultes, de vaquer à leurs occupations normales
09:01 c'est-à-dire qu'ils sont également menacés, ils sont privés de droits, ils sont privés de libertés
09:05 - Même d'entrer chez eux quelque part - Voilà, voilà, voilà, avec des checkpoints, etc.
09:08 mais on le sait, la télévision le dit régulièrement
09:11 et ça représente quand même 10% de la population, ce qui est quand même 6 millions de personnes
09:14 qui sont peu ou pro menacés
09:17 - Oui, mais alors, Général Drischow, vous êtes un ancien militaire, vous devez été
09:21 - C'est que, on dit ça, on dit ça, mais ça fait des années qu'on dit ça
09:24 qu'est-ce qui fait, qu'est-ce qui manque ? Le courage, la volonté de dire "stop"
09:29 enfin, je veux dire, il y a un gouvernement, c'est la France, c'est pas jusqu'à présent un non-État
09:34 un État de non-droit, une espèce de zone libre, je ne sais pas, un open bar
09:38 - Vous avez tout à fait raison, vous venez de le dire, il manque la volonté et le courage
09:42 et j'allais dire au-delà, c'est une vision, c'est-à-dire, est-ce qu'on a la vision pour la France ?
09:46 Parce que, donc, avec nos agriculteurs qui aujourd'hui se révoltent, je répète, on les suit, il faut qu'ils le sachent
09:53 c'est une partie de la France qui s'effondre
09:56 donc là, on a une France qui se cherche
10:00 mais à laquelle on n'a pas donné, pas vraiment donné, les moyens d'intégrer les plis bleu-blanc-rouge
10:09 les plis de drapeau, alors qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
10:12 Il faut avoir des dirigeants qui fassent, ça c'est le premier temps
10:15 et puis, au-delà de faire, il faut réorganiser la totalité du dispositif
10:19 c'est-à-dire qu'aujourd'hui vous avez X ministères, X associations
10:23 qui s'occupent des jeunes comme des moins jeunes
10:26 mais ça, il faut avoir de fond en comble, il faut faire un audit, il faut véritablement
10:30 donc tout ça, nous l'avons écrit à quatre mains avec Kevin avant qu'il soit frappé
10:34 nous avons réussi à écrire un dialogue important, intéressant
10:39 avec sa vision de la banlieue et la mienne de la France
10:43 et nous avons confronté nos idées, parfois avec dureté
10:46 sur ce qu'il conviendrait de faire, et bien évidemment, nous ne sommes pas forcément d'accord sur tout
10:51 bien heureusement d'ailleurs qu'on ne soit pas d'accord pour tout
10:53 mais les solutions existent, encore faut-il les mettre en œuvre
10:56 et comme je le disais l'autre jour sur une chaîne concurrente
10:58 ça ne va pas se faire en un coup de cuillère à peau, demain pour la chaîne, pour la télévision en 13 heures
11:03 c'est 10 à 15 ans quoi !
11:04 Très sincèrement Gérald Richous aujourd'hui, vous n'êtes pas découragé ?
11:09 Ben non je ne suis pas découragé, je me dis que bon, peut-être avec tout ce qui se passe
11:12 on va avoir peut-être le déclic
11:14 le déclic et je vais pouvoir enfin peut-être approcher une autorité politique
11:20 une fois que tout ça sera passé pour leur dire "voilà ce qu'il conviendrait de faire"
11:23 Et vous les avez vus les autorités politiques ?
11:25 Vous savez comment ils sont ? Ils vous écoutent d'une oreille et puis bon vous avez 5 minutes, voilà
11:30 Oui j'en ai vu, j'ai vu deux présidents de la République, j'ai vu X ministères
11:34 Voilà, mon général ce que vous faites est formidable, and so what ?
11:37 Une fois qu'on a dit ça, il faut bosser quand même
11:40 Bravo, merci, vous prenez bien un café !
11:42 Oui volontiers !
11:44 Merci Gérald Richous, en tout cas on reste en contact et vous direz si, comme on l'espère, Kevin s'en sortira
11:50 Je vous le dirai, oui merci
11:52 Et puis pour le reste, votre travail, vous revenez quand vous voulez, merci beaucoup !

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