• l’année dernière
Avec Christopher Régis, agriculteur céréalier et semencier, président des Jeunes Agriculteurs du Tarn.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-11-28##

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Transcription
00:00 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:05 Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:19 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:22 On marche sur la tête, on marche sur la tête. Qui dit ça ? Beaucoup de gens. Mais spécifiquement, eh bien les agriculteurs.
00:30 Des agriculteurs qui ont manifesté il y a quelques jours à Albi et qui manifestent dans toute la France et qui surtout retournent tous les panneaux,
00:39 ou en tout cas la plupart des panneaux des villages et des villes. Pourquoi ? On en parle tout de suite.
00:45 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:48 Le fait du jour.
00:49 Tant, oui, mon temps, vous pouvez chanter. Effectivement, il fait bon chez vous, Maître Pierre, et ça sent bon le grain.
00:54 Mais aujourd'hui, je ne sais pas ce qui sent bon, je ne sais pas ce qui sent mauvais, mais il y a quelque chose qui se passe, effectivement,
01:00 car les panneaux à l'entrée de plusieurs communes sont retournés, sont retournés, effectivement.
01:05 Pourquoi ? Eh bien ce n'est pas une opération de magie. C'est une action menée par la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles
01:13 et les jeunes agriculteurs et c'est né dans le Tarn. Ils ont lancé une action inédite, on marche sur la tête.
01:20 Bonjour, Christophe Eregis.
01:22 Bonjour.
01:23 Vous êtes agriculteur cementier, vous êtes président des jeunes agriculteurs du Tarn.
01:29 Oui, tout à fait.
01:30 Alors, on marche sur la tête, pourquoi ? Je voudrais que vous nous expliquiez.
01:34 Vous savez, dans cette émission, on a déjà depuis des années reçu beaucoup d'agriculteurs,
01:38 et effectivement, il y a ce scandale de ces fins de mois qui sont absolument éthiques avec tout ce qui se passe.
01:47 Mais aujourd'hui, vous dites, vous êtes touché de plein fouet par l'augmentation des charges,
01:52 les prix de vente n'augmentent pas. Je voudrais que vous nous disiez, qu'est-ce qui se passe ? L'état des lieux, c'est quoi ?
01:57 Alors, déjà, on a commencé par vouloir faire une action un peu pour que l'on parle de nous.
02:06 Sans dire qu'encore une fois, on sortait avec du fumier, ou on mettait des choses partout, dans les villes ou autre.
02:12 Donc, voilà, l'idée a été de retourner par nous pour qu'on parle de nous.
02:15 Clairement, ce qui se passe actuellement, c'est qu'il y a un mal-être agricole qui est énorme,
02:19 qui ne cesse de grandir depuis, on va dire, des années.
02:22 Et là, on en arrive à un point de non-retour, c'est-à-dire qu'on nous demande tout et son contraire.
02:28 Et on nous augmente tellement tout ce qui est les charges, tout ce qui est la paperasse,
02:34 tout ce qui est également attaché avec les exportations, qui est le GNR.
02:40 Puisque sans le GNR, on ne peut pas faire fonctionner notre matière agricole.
02:44 - GNR, précisez juste pour nos éditeurs GNR. - Le gasoil non routier.
02:48 - D'accord, le gasoil non routier, d'accord.
02:51 - Voilà, le gasoil non routier qui doit être taxé, donc en fait, bien évidemment, on va reprendre des taxes dessus,
02:57 alors qu'il était détaxé.
02:59 Voilà, donc du coup, ça ne servirait à force à rien d'avoir ce gasoil,
03:04 parce qu'on arriverait à un prix qui serait comme du gasoil blanc.
03:08 - C'est-à-dire en fait, augmentation des taxes et pas d'augmentation de vos prix à vous ?
03:13 - Non, non, non, ça c'est sûr, on vend toujours le litre de lait, toujours au même prix qu'il y a des années.
03:22 Les céréales ne bougent pas. On a connu une histoire avec la guerre en Ukraine,
03:28 où on a eu nos prix qui se sont envolés, et maintenant tout est retombé.
03:31 Mais il ne faut pas oublier qu'avec l'augmentation que l'on a eue de nos produits à cause de la guerre en Ukraine,
03:38 on a eu nos charges qui ont explosé, on a vu nos prix d'engrais qui ont doublé, voire triplé à l'achat.
03:46 On a eu des choses qui se sont passées et qui ont bouleversé et touché nos agriculteurs.
03:53 Et là on en arrive à un point où le mal-être est tellement fort que...
03:59 Comment voulez-vous que d'ici 5 ans, on arrive à pouvoir installer plus de jeunes que des départs à la retraite
04:06 qui vont être importants, puisqu'on va perdre énormément d'actifs qui arrivent à la retraite.
04:11 On a des jeunes qui aimeraient s'installer, mais quand ils voient le désarroi, quand ils voient comment on pourrait
04:17 ou comment ils veulent avoir sur du long terme une exploitation, ils se disent que ce n'est pas possible.
04:22 On a tellement de charges qui cessent d'exploser. Non, là on ne peut pas installer des jeunes sur du long terme.
04:34 Car vous savez, le métier d'agriculteur c'est un métier de passion, un métier d'amour.
04:38 On a ça dans le sang, on a envie de produire, on a envie de nourrir et d'assurer cette souveraineté alimentaire pour nos français.
04:49 On ne cesse de dire qu'il faut manger français, on ne cesse de dire qu'il faut manger des produits sur de la saisonnalité.
04:56 On ne fait que le dire. Je pourrais vous parler de plein de choses, mais il y en a tellement de choses.
05:03 - Non mais c'est très important Christopher, parce que la France a toujours été un pays agricole.
05:09 Quand je pense qu'on pouvait nourrir toute la population et qu'aujourd'hui on importe 50% des produits alimentaires.
05:15 C'est quand même un scandale. Normalement, on devrait, nous français, avec ce qu'est ce pays, manger avec tout ce que la France peut produire.
05:25 - Oui, on pourrait être autosuffisants, mais c'est le mot. On pourrait dire qu'on pourrait s'autosuffirer.
05:31 Mais évidemment, on fait rentrer des produits, on en importe aussi. Ça, il faut au tas de la semence que autre.
05:38 Mais ce qu'il ne faut quand même pas oublier, c'est qu'il faut vraiment que l'État comprenne qu'il y a un problème.
05:46 Et ça fait longtemps qu'on le dit, mais là maintenant, on est pratiquement au pied du mur.
05:51 On n'a pas le choix. Il faut que l'État se dise "bon maintenant, il faut un plan pour notre agriculture et vite".
05:57 - Et il n'y a rien eu de fait, là récemment, je veux dire, il n'y a pas eu une prise en question,
06:04 une prise de conscience un peu de la globalité de la chose, parce que, juste, Christophe Herré-Gillet, il faudrait comprendre,
06:11 aujourd'hui un agriculteur, quand vous dites "on n'en peut plus", on arrive vraiment au pied du mur.
06:15 C'est-à-dire que vous ne pouvez plus vivre de votre travail, de votre métier. Ou presque, c'est ça ?
06:20 - Oui, tout à fait. Alors c'est sûr que tout le monde nous dit souvent "ouais, vous avez des beaux tracteurs,
06:24 vous arrivez dans les villes quand on manifeste avec nos beaux tracteurs". Oui, mais nos tracteurs, il faut savoir
06:29 qu'un tracteur, ça vaut plus de 150 000 euros, que ces tracteurs-là, on les achète, on fait des crédits qui sont sur 5, 7, voire 10 ans,
06:39 qu'à la fin du mois ou à la fin de l'année, souvent, on a très peu de revenus que l'on peut prendre par mois.
06:47 On a des agriculteurs qui tournent entre 600 et 700 euros par mois. On a des agriculteurs qui arrivent à 1000 ou voire plus,
06:54 ce sont des agriculteurs qui ont des très grosses infrastructures, mais ils ont un travail colossal.
06:59 - Attendez, Christophe Herré-Gillet, ce que vous me dites, quelle est la proportion ? 500 à 700 euros par mois,
07:06 c'est quoi, une proportion importante d'agriculteurs à 500, 500 euros par mois ?
07:11 - Honnêtement, je n'aurais pas les chiffres. - Oui, mais déjà, même si c'est 800 ou 1000 euros, qu'est-ce que c'est 800 ou 1000 euros ?
07:20 - C'est rien du tout. C'est rien du tout. Et c'est tout ça qu'on a essayé de lancer dans notre action, c'est faire comprendre
07:30 que l'on marche sur la tête sur le fait que, voilà, quand on a un agriculteur qui soit marié ou autre, mais au célibataire,
07:38 qu'est-ce que vous voulez faire avec ces 500 euros par mois ? Rien du tout.
07:43 - Et comment les gens réagissent depuis que vous avez manifesté à Albi il y a quelques jours, vous avez lancé votre campagne,
07:50 comment les gens autour de vous réagissent ?
07:54 - Alors, on est très surpris de voir que ça a plu aux gens, parce qu'il faut vraiment le dire, que ce soit même les mairies,
08:01 tout ça, nous ont soutenu, alors c'est sûr qu'au début, on n'a pas annoncé de suite, donc déjà on commence à dire
08:05 qu'est-ce que c'est cette histoire de panneaux, mais de suite quand on a annoncé derrière notre vandication,
08:12 vous pouvez parler de ce mois, ça s'est vraiment très très bien passé, on a des mairies qui ont de suite dit
08:18 on ne retouche pas les panneaux, on les laisse à l'envers.
08:21 - Ah oui, les mairies ont accepté que les panneaux restent à l'envers, c'est bien.
08:26 - Voilà, sur le département, on a dû retourner plus de 350 panneaux,
08:31 c'est quand même quelque chose qui a été très très suivi par les jeunes agriculteurs et la FDSEA,
08:38 on s'est vraiment lancé dans quelque chose où on a dit qu'il fallait que ça soit repris,
08:42 ça a été repris nationalement, donc là bien sûr on est très heureux, mais le travail ne fait que commencer,
08:47 il faut vraiment vraiment que l'État, moi je le dis, je l'ai eu dit à beaucoup de frères sur d'autres radios,
08:53 on se demande où est passé notre ministre de l'Agriculture, honnêtement, il ne réagit pas,
08:59 on n'a pas eu de retour.
09:01 - On n'a eu aucun retour depuis cette campagne de la part du ministère de l'Agriculture ?
09:06 - Bah, à ma connaissance non, je ne sais pas s'il a fait des amendes par rapport à la grosse manif
09:13 qu'il y a eu à Narbonne sur la véticulture, parce qu'il faut savoir que la véticulture souffre peut-être encore plus que nous,
09:21 agriculteurs céréaliers ou éleveurs autres, mais on est tous dans le même panier, la véticulture c'est dramatique.
09:27 - Oui, j'ai vu un reportage effectivement sur France Info où les viticulteurs parlaient,
09:33 et ils disaient que c'est absolument dramatique et qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir,
09:38 et le milieu etc. enfin il y a eu un certain nombre de choses qui se sont passées.
09:43 Mais dites-moi, en fait, avant vous faisiez, et ce n'est pas nouveau effectivement,
09:49 vous alliez, les agriculteurs allaient avec leurs trackers mettre un certain nombre d'engrais devant les mairies.
09:58 Est-ce que vous avez l'impression que tout ça, au fond, les gens disent "oui, oui, on va faire, on va faire, on va faire",
10:04 mais qu'il y a une espèce d'indifférence, et est-ce qu'il faut aller plus loin ?
10:08 Parce qu'on a l'impression que ces problèmes, ça existe depuis des années,
10:11 enfin on a l'impression, on sait que ces problèmes existent depuis des années,
10:14 et qu'apparemment même s'il y a soit des manifestations, soit quelque chose,
10:17 on dit "oui, c'est terrible, c'est pas bien, c'est scandaleux",
10:21 et puis pratiquement, je ne sais pas, est-ce que ça bouge vraiment ?
10:25 - Mais ce que l'on ne veut surtout pas, c'est que du jour au lendemain, on ne commence plus à parler de nous,
10:31 et que ça s'étoffe, et qu'on passe complètement à la f' quoi.
10:35 - Est-ce que vous pensez, Christophe Eregis, qu'aujourd'hui, le métier d'agriculteur,
10:39 je ne parle pas des gros céréaliers, je ne parle pas des très grosses entreprises,
10:42 est-ce que c'est un métier en danger de mort ou en danger d'extinction ?
10:46 - Je ne sais pas, mais je ne pense pas quand même, parce que ça serait dramatique.
10:56 - Oui, ça serait dramatique, bien sûr.
10:58 - Mais il faut réagir vite.
11:01 - Oui, d'accord.
11:03 - Parce que voilà, on n'est pas à l'abri, qu'on ait de moins en moins de jeunes qui s'installent dans les futures,
11:08 et que l'on importe de plus en plus.
11:12 - Alors pour vous, jeunes agriculteurs, quelles seraient les premières mesures ?
11:15 Qu'est-ce que vous demandez ? Qu'est-ce qui vous paraît le plus urgent,
11:18 de la part de l'État, de la part des collectivités, de la part des communautés de communes,
11:22 de faire en priorité pour vous, pour aider ?
11:24 - Il faut un plan national pour l'agriculture, et il faut de l'aide financière,
11:32 voilà, il faut le dire comme il faut le dire.
11:35 Ce qui manque dans nos fermes, c'est de l'argent,
11:38 c'est arriver à faire comprendre que les agriculteurs ne vivent pas assez de leur métier,
11:44 donc il faut augmenter la vente de nos céréales, de nos produits, voilà clairement,
11:52 et il faut arrêter de nous monter nos charges.
11:56 On a besoin d'avoir ces taxes qui augmentent partout.
12:00 On va avoir une taxe sur la redevance de l'eau qui va augmenter de 60%.
12:05 - Sur la redevance de l'eau ?
12:08 - Oui, sur la redevance de l'eau d'irrigation, on va prendre 60% d'augmentation dans le Sud-Ouest.
12:15 - Oui, c'est assez hallucinant.
12:17 Juste un mot, à propos de la grande distribution, parce qu'il y a eu, depuis des années, on en parle,
12:22 est-ce qu'il y a un rééquilibrage à faire par rapport à la grande distribution, pour vous, ou pas ?
12:27 - La chose que l'on sait, c'est que les prix vont tellement augmenter dans les grandes surfaces,
12:33 que voilà, alors bien sûr, tout le monde dit chaque fois,
12:38 le produit est bien acheté à l'agriculteur, mais ça, personne ne le sait, personne ne le voit,
12:42 parce qu'ils ne savent pas à quel prix, nous, on nous achète notre matière.
12:47 Donc oui, il y a encore du travail à faire dans les grandes surfaces, ça c'est sûr.
12:52 On y va régulièrement, nous, pour regarder la provenance, pour regarder ce qui est vendu, les prix, tout ça.
13:01 - Vous en concluez quoi, quand vous regardez, quand vous voyez ça, vous en concluez quoi ?
13:05 - Ah bah que pour nous, tout ce qui est vendu en grandes surfaces, c'est bien trop cher par rapport à ce que c'est acheté à nous.
13:11 - Alors dites-moi, est-ce que ce ne serait pas une autre opération, vous avez retourné les panneaux, c'est très bien,
13:15 mais je me pose la question, c'est pour ça que je vous la pose, est-ce qu'il n'y aurait pas une opération transparence à faire,
13:20 au niveau national, au niveau des prix que vous, agriculteurs, vous vendez aux grandes surfaces, par exemple, aux intermédiaires ?
13:26 Parce que justement, vous dites que le public ne sait pas, mais on aimerait savoir, on aimerait savoir,
13:31 combien les agriculteurs, à quel prix, vendent leurs produits, que ce soit dans le vin, ou les céréales, ou ailleurs ?
13:37 - Oui, oui, pourquoi pas, oui, peut-être qu'il faudrait qu'on fasse une action de ce genre, où on explique,
13:42 alors expliquer comment, c'est être devant les supermarchés, expliquer aux gens, voilà les prix,
13:48 les prix qui ont été faits avant qu'on les retrouve devant les supermarchés.
13:52 - Je vous assure que déjà sur Internet, même sans avis devant les supermarchés, vous mettez ça, vous postez ça sur Internet,
13:58 et voilà la vérité sur les prix, voilà la vérité sur nos prix de vente, je vous assure que ça ferait déjà un certain retentissement.
14:06 - Oui, oui, je sais, vous avez raison.
14:08 - En tout cas, merci, merci, Christophe Régis, et on suivra évidemment votre lutte.
14:13 - Merci Christophe Régis, je rappelle que vous êtes président des Jeunes Agriculteurs du Tertre d'André,
14:17 vous parlez de la détresse des agriculteurs, je vous donne un chiffre, la sécurité des agriculteurs, la MSA, en 2019 a sorti ce chiffre,
14:24 deux suicides par jour des agriculteurs, ça fait plus de 605 personnes par an, on va se retrouver dans un...

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