• il y a 11 mois
Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au jeudi

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-01-24##

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Transcription
00:00 - 8h13, oui mon micro était resté ouvert pendant la pub,
00:04 pas pendant toute la pub, mais évidemment j'ai eu énormément de messages,
00:07 heureusement rien de dramatique, parce que souvent quand le micro...
00:11 (rires)
00:13 Evidemment parfois il y a des plaisanteries, alors surtout quand vous avez autour de vous
00:17 Françoise de Goy, Elisabeth Lévy...
00:21 - Je tiens à dire qu'il nous arrive de parler de choses plus élevées !
00:25 (rires)
00:27 - Non mais c'est vrai, on devrait faire l'inverse, on va vous enregistrer justement aussi
00:32 pendant ces moments de la pub et on diffusera à certains moments, tiens le soir par exemple.
00:37 Bon, Elisabeth Lévy, plus sérieusement, bonjour tout de même !
00:40 - Bonjour, bonjour à tous !
00:41 - Lévy sans interdit, alors l'inscription de l'avortement,
00:43 l'UEG dans la Constitution va être discutée aujourd'hui à l'Assemblée Nationale,
00:48 on a entendu dans le journal tout à l'heure des féministes qui s'en réjouissaient.
00:52 - Bah oui alors... - Mais il y a un débat.
00:53 Le vote sera donc reporté tout de même à mardi prochain, il devra avoir lieu aujourd'hui
00:58 après la déclaration de politique générale du Premier Ministre.
01:01 Et ce texte devra ensuite passer au Sénat, puis ensuite au Congrès,
01:05 c'est-à-dire la réunion des deux assemblées, où il devrait obtenir 3/5e des voix.
01:10 Alors en octobre, le sénateur socialiste Patrick Cannaire était très confiant,
01:14 "je serai surpris" disait-il, "si le texte ne passait pas, il y aura une pression médiatique et populaire
01:20 qui rendra une majorité possible".
01:22 - Alors médiatique, c'est certain, populaire, je ne suis pas sûr que les Français trouvent ça prioritaire,
01:27 et puis l'argument qui a été avancé, c'est que l'IVG est menacée dans plusieurs pays du monde,
01:32 notamment aux Etats-Unis.
01:33 - Bah oui alors à ce compte-là, interdisons le Ku Klux Klan en France,
01:37 puisqu'il s'est mis encore aux Etats-Unis.
01:39 - Et enfin, une majorité, nous dit Patrick Cannaire,
01:43 on pourrait quand même avoir un petit remake du psychodrame loi immigration.
01:49 Parce que face à l'enthousiasme progressiste du bloc gauche macronié à l'Assemblée Nationale,
01:55 les sénateurs LR semblent avoir des envies de résistance conservatrice.
02:02 Gérard Larcher hier s'est dit opposé au texte,
02:06 "personnellement, la Constitution, dit-il, n'est pas un catalogue de droits sociétaux".
02:11 Alors la vérité Patrick, c'est que personne ne remet en cause le droit à l'IVG,
02:16 à part quelques groupes ultra-catholiques, on va dire comme ultra-droite,
02:20 plutôt inoffensifs, ce qui fait une différence avec ce qui se passe aux Etats-Unis.
02:25 C'est encore un petit coup d'Emmanuel Macron, une cuillère pour la gauche,
02:29 et cette gauche justement adore se battre contre des ennemis imaginaires,
02:33 une extrême droite pro-life si vous voulez, qui se déploierait, ce serait son rêve.
02:39 - Oui mais alors si tout le monde finalement vous écoutait quand même pour ce droit,
02:43 pourquoi en fait ne pas le rentrer dans la Constitution ?
02:46 - Oui, ben rentrons en cette blanquette de veau de la Constitution aussi,
02:49 parce que la bonne question c'est plutôt pourquoi le constitutionnaliser ?
02:54 Et la réponse a été donnée par les fémines, moi je les aime bien,
02:57 mais enfin elles ont perturbé une manif anti-avortement en criant "l'IVG c'est sacré".
03:02 Et bien la constitutionnalisation confirme cette sacralité,
03:06 et ça explique d'ailleurs que la gauche préfère le terme "droit" au terme "liberté",
03:11 car pour elle un droit justement c'est sacré.
03:14 Alors qu'est-ce que ça veut dire la constitutionnalisation ?
03:17 Ben ça veut dire que l'IVG ce serait un accomplissement en soi,
03:20 l'horizon ultime de la liberté des femmes,
03:23 or pardon mais c'est la pilule qui a massivement permis aux femmes de choisir leur maternité.
03:31 Et les progressistes prétendus justement ne se contentent pas d'une possibilité
03:35 qui doit être ouverte à toutes les femmes,
03:39 ils méprisent copieusement tous ceux qui respectent ce droit,
03:42 mais ils sont opposés personnellement.
03:46 C'est le cas de nombreux croyants, de soignants aussi,
03:49 qui invoquent la clause de conscience,
03:51 et je suppose que même le pape François aussi de gauche, soit-il,
03:54 ne fait pas la promotion de l'avortement.
03:57 Est-ce qu'il faut les frapper d'indignité ?
03:59 Alors attention, le droit à l'IVG qui a permis tout de même d'en finir
04:03 vraiment avec la maternité fatalité,
04:05 et bien ce droit a été, je le rappelle, en tous les cas c'est ma conviction,
04:09 un immense progrès, reste qu'on n'a jamais vu personne célébrer un avortement.
04:14 Je veux dire, personne n'en fait dans sa vie personnelle une victoire.
04:18 Pour les militants d'ailleurs, Simone Veil fait office de sainte patronne,
04:22 et bien il ferait mieux de relire son discours prononcé à l'Assemblée le 26 novembre 1974,
04:28 voilà ce qu'elle disait, je le dis avec toute ma conviction,
04:32 l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue,
04:37 c'est toujours un drame, et cela restera toujours un drame.
04:40 [Musique]
04:43 - François de Bois ?
04:44 - L'avortement, je trouve, bon j'entends tout ce que vous dites,
04:50 mais je trouve qu'il faut vraiment le mettre dans la Constitution et le sacraliser,
04:53 justement parce que nous ne savons pas qu'est-ce qui se passera dans ce pays un jour,
04:57 nous ne savons pas si ce droit ne sera pas remis en cause,
05:00 on ne peut pas prévoir l'avenir, ça me fait bien marrer votre parallèle avec le cluc-cluc-slam,
05:06 mais au-delà de la blague, vous savez très bien que c'est un peu caricatural,
05:09 mais c'est vrai que ça sert à ça aussi les éditos, moi-même je le suis parfois caricatural,
05:14 mais la réalité c'est qu'il y a probablement peut-être dans 10, 15, 20 ans,
05:18 une menace, une remise en cause, idem comme la peine de mort,
05:23 je voulais juste dire aussi par rapport à ça que contre toute attente,
05:26 le Rassemblement National a déposé un amendement pour que l'IVG rentre dans la Constitution.
05:32 - Mais pourquoi contre toute attente ?
05:33 - Non mais c'est parce que par rapport à ce que vous dites, vous dites "les progressistes", "renaissance", etc.
05:38 Non, je pense qu'en l'occurrence c'est les Républicains qui veulent faire une sorte de coup,
05:43 et en tout cas envoyer une sorte de message.
05:44 - Alors vous pensez que c'est politique plus qu'autre chose ?
05:45 - Les luttes étaient totalement politiques, les arguments de Gérard Larcher on peut les retourner,
05:49 vous avez l'ensemble du spectre politique aujourd'hui qui va de la France insoumise au Rassemblement National,
05:54 qui dit "oui, par précaution", alors que le Rassemblement National le fasse de façon électorale, c'est son sujet,
05:59 mais moi, seul, non, non, mais, ou que la gauche le fasse de manière électorale, c'est pas le problème,
06:04 tout est politique de toute façon.
06:06 Mais là, la réalité c'est que quand vous avez ce spectre,
06:09 il y a les Républicains qui jouent leur petite musique en disant "non, non, dernier point sur..."
06:13 - Oui, oui, allez-y, bien sûr.
06:15 - "sur l'Italie et le pape François", vous avez raison, de toute façon le pape François il est toujours à gauche
06:19 sur les questions sociales et toujours à droite sur les questions...
06:22 L'Italie par exemple, pays que je connais bien, c'est un vrai problème par exemple en Italie.
06:27 Vous avez énormément de médecins, au nom de la religion catholique,
06:31 qu'ils ne pratiquent plus ou pas, qui refusent d'amorter.
06:35 - Je peux répondre ou... ?
06:38 - Non mais c'est normal, bien sûr, vous êtes exprimé pendant 4 minutes.
06:42 - Je vais répondre, j'essaye de me rappeler ce qu'elle a dit au début.
06:45 Premièrement, je le répète, si vous voulez, d'abord vous m'expliquez que si une majorité,
06:50 si une majorité est constitution ou pas, si demain il y a en France une majorité par exemple islamiste,
06:56 au hasard, eh bien oui, elle remettra en cause l'avortement, qu'il le soit ou pas dans la constitution,
07:01 ma chère Françoise.
07:02 - Ce sera plus difficile si c'est dans la constitution.
07:05 - Excusez-moi, votre croyance, pardon, merci,
07:08 par votre croyance, si vous voulez, dans les mécanismes institutionnels vous honore,
07:12 mais je suis navré de vous dire que la sociologie, si vous voulez, en général,
07:16 précède le droit, ou de toute façon le surpassera à un moment.
07:20 Je veux dire, ce n'est pas par le droit que vous allez empêcher cela,
07:24 c'est plutôt, à mon avis...
07:26 - Ce discute, bon.
07:27 - Non, je ne crois pas. La deuxième chose, si vous voulez, c'est, je le répète,
07:30 que le maître de la constitution c'est faire de l'avortement quelque chose qui en soi est merveilleux.
07:36 - Vous ne croyez pas ?
07:37 - Mais si, si.
07:38 - Vous ne croyez pas ?
07:39 - Je suis désolé, vous allez mettre à côté de la laïcité, de la langue française, mais si.
07:43 Pardonnez-moi, d'ailleurs c'est d'ailleurs pour ça que je pense qu'il y a en réalité, vous méprisez,
07:48 il y a des conservateurs dans ce pays, il y a des gens qui sont favorables à ce droit,
07:54 parce qu'ils savent qu'il doit être ouvert aux femmes, mais qui, je veux dire,
07:57 en leur âme et conscience, pensent qu'un avortement, ce n'est pas bien.
08:00 Ils ont le droit ou pas ?
08:01 - Bien sûr, mais est-ce que moi j'enlève le droit à qui que ce soit ?
08:04 Je n'enlève le droit à personne, j'ai toujours beaucoup de mal avec cette partie,
08:08 avec cette partie de la société qui considère qu'accorder un droit supplémentaire,
08:12 c'est quelque chose de terrible.
08:13 - Donc les impôts des autres, ça vous concerne ?
08:15 - Non, mais écoutez, soyons sérieux, la Constitution c'est évidemment notre règle suprême,
08:24 il y a beaucoup de gens qui sont opposés à beaucoup d'articles de la Constitution,
08:28 notamment les êtres humains naissent libres et égaux en droit,
08:31 la discrimination de race et de couleur, on n'entend que ça dans le débat public aujourd'hui,
08:36 donc qu'est-ce que vous me chantez sur la Constitution, qui serait le réceptacle ?
08:40 - Bon, alors pourquoi le mettre dans la Constitution si ça ne changerait rien ?
08:44 - Non, parce que je n'ai pas dit que ça ne changerait rien,
08:47 je ne vous dis simplement que vous n'avez pas...
08:50 - Ça devient un droit fondamental.
08:52 - C'est un droit fondamental, vous n'avez pas à préjuger du fait qu'à un moment donné,
08:56 la sociologie...
08:57 - Je vous le répète, mais vous ne m'avez pas répondu, vous n'avez pas répondu non pas du tout,
09:03 sur le fait que si un jour il y a une majorité dans ce pays qui veulent changer,
09:08 que ce soit ou pas dans la Constitution, on n'y changera rien,
09:10 deuxièmement, votre truc sur le Rassemblement National me fait bien rire,
09:15 parce qu'en réalité, ça fait très longtemps qu'il y avait deux branches au RN,
09:20 celle de Marion Maréchal est partie,
09:23 donc en réalité, Marine Le Pen sur ces questions n'a jamais été...
09:28 Voilà, simplement, il y a une chose, il ne faut pas que l'avortement devienne banalisé,
09:33 il ne faut pas qu'il devienne un remplacement de la contraception,
09:37 moi je vous le dis, l'avortement c'est un échelle de la contraception.
09:41 - Mais tout le monde, mais personne ne pense à ça,
09:42 le mettre dans la Constitution n'est pas le banaliser, c'est le protéger.
09:48 - Vous continuez dans un instant, vous avez de nouveau la parole,
09:50 donc il est 8h23, bien sûr, mais c'est vrai qu'aux Etats-Unis, ce qui se passe,
09:54 ça fait réfléchir en fait certains, ça c'est...
09:56 - Bah je vous dis, alors disons le clou-clou, c'est tout.
09:59 - Non, mais c'est autre chose, c'est autre chose.
10:01 - Je ne suis pas désolé.
10:02 - En Pologne, il n'y a pas que les Etats-Unis, il y a la Pologne aussi.

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