• il y a 4 mois
Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au jeudi

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-07-08##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:05Il est 8h14, Lévis sans interdit, Elisabeth Lévy, bonjour.
00:10Oui bonjour, excusez-moi, il y a un téléphone.
00:13Ah bah alors attendez, oui, on entend du bruit à côté de vous.
00:16Et vous qu'on entend en stéréo.
00:17Oui, je précise que vous êtes à distance avec nous, mais en ligne, bien présente quand même Elisabeth.
00:23Alors vous revenez sur ces résultats, plutôt inattendus,
00:27si l'on regardait les prévisions, les projections des instituts de sondage,
00:33même si on l'avait dit, il fallait être extrêmement prudent,
00:36parce qu'évidemment ce n'était pas une élection, mais 577 élections sur ces deux tours.
00:43500 plutôt, puisque 77 avait déjà eu lieu je crois.
00:46Bien sûr, bien sûr.
00:47Non mais sur les deux tours.
00:48Oui, oui, c'était tout de même une drôle de soirée Patrick,
00:52puisque le nouveau Front Populaire qui a 174 sièges se prend pour la majorité,
00:57et qu'il a 100 sièges de la majorité, tout de même,
01:00et réclame le pouvoir, on l'a entendu bien sûr.
01:03Le Rassemblement National avec 143 sièges a tout de même 54 sièges de plus que de la précédente mandature,
01:11et il est tout de même le premier parti de France,
01:15et pourtant il est considéré comme le grand perdant.
01:18Alors certes, attention, les Français ont voté,
01:21il y avait des candidats RN dans 500 circonscriptions,
01:24et les Français ne l'ont pas choisi, ne les ont pas choisis.
01:28Et pourquoi ?
01:29D'abord parce que sans doute pour beaucoup,
01:31Jordan Bardella n'a pas prouvé sa capacité à gouverner,
01:34il y a eu aussi des candidats infréquentables,
01:36sans doute moins que ce qu'on a dit,
01:38mais tout de même certains étaient tout à fait problématiques,
01:41mais il me semble que cette élection, évidemment, est tout à fait régulière,
01:46mais l'idée était un peu pipée.
01:48Pourquoi ? D'abord parce que l'élection suppose un débat loyal,
01:51et puis on a abondamment commenté ce matraquage inouï sur le parti de la haine,
01:57alors que tous les beaux esprits du pays, si vous voulez,
02:00vous affirment, vous disent que le nazisme arrive,
02:03et bien évidemment vous hésitez devant l'isoloir,
02:06et des électeurs macronistes, par exemple,
02:09ont préféré élire Raphaël Arnault que la sortante RN.
02:13Donc il y a eu ce front républicain,
02:15qui est en réalité la forme politique du tous contre un,
02:19où on traite spécifiquement un seul parti,
02:22et ça se traduit évidemment avec les unions,
02:25par une énorme distorsion majoritaire,
02:28qui existe dans notre mode de scrutin,
02:29mais là, vous avez 9 300 000 voix de voix pour le RN,
02:34et 5 100 000 pour le Nouveau Front Populaire,
02:38ce qui veut dire qu'à la louche, je n'ai pas fait le calcul,
02:40mais un électeur de gauche vaut deux électeurs RN.
02:44Alors c'est légal, je le répète,
02:46mais ce n'est pas absolument réglo, cher Patrick.
02:49Oui, absolument.
02:50Alors sur les chiffres, je tiens à préciser aussi que
02:52on arrive au décompte quasi officiel,
02:56vous avez dit 174 sièges pour le Nouveau Front Populaire,
03:01je crois que c'est 182 selon le dernier décompte, majorité relative,
03:06mais tout ça s'affine évidemment ce matin.
03:09Alors, question Élisabeth,
03:11est-ce qu'Emmanuel Macron a gagné son pari,
03:14puisqu'il s'était lancé un pari ?
03:16À court terme et au prix des contorsions juste mentionnées,
03:19oui, si vous voulez, le seul objectif du post-juin
03:23qui était écarter le RN a été atteint.
03:26Mais le problème, c'est plus profond Patrick,
03:29parce que le rôle de la politique, c'est de pacifier les conflits,
03:33et donc c'est la poursuite de la guerre par d'autres moyens,
03:36comme on le sait.
03:38Or, avec ce retour du cordon sanitaire,
03:41parce que c'est bien de ça dont il est question,
03:43une partie des Français va être de nouveau exclue de la table commune,
03:48et pas une partie négligeable, je le répète,
03:5010 millions de Français.
03:52Or, hier, parmi les forces victorieuses,
03:54il y avait très peu de personnalités
03:56pour parler des électeurs du RN et de leurs préoccupations.
03:59Bon, moi j'ai entendu Fabien Roussel et Édouard Philippe,
04:02sinon franchement c'était silence radio,
04:05et bien non, on ne pourra pas gouverner éternellement
04:08en ignorant 10 millions de Français.
04:10Alors en général, pour analyser nos élections,
04:13on parle des gagnants et des perdants de la mondialisation.
04:15Ben là, on pourrait dire aussi qu'il y avait la France du statu quo,
04:18qui a gagné, et celle qui voulait renverser la table, qui a perdu.
04:22Et cela, comment ?
04:24Eh bien, avec cette alliance entre le camp du bien
04:27et le cercle de la raison, à la gauche,
04:29pour la légitimité morale, les grands sentiments, l'antifascisme,
04:33et la Macronie, pour l'expertise et la compétence,
04:36qui sont d'ailleurs flagrantes.
04:38Eh bien, tout ce beau monde s'entend donc pour sermonner
04:41le plus quétroi qui ne veut pas devenir minoritaire
04:44et qui a vu, peut-être, une facette de son avenir hier soir,
04:48Place de la République à Paris.
04:50Les indigènes de la République, le groupe d'Oria Boutelja,
04:53brandissaient des drapeaux palestiniens algériens en criant,
04:56je vous le donne en mille,
04:57« On est chez nous ! ».
04:59Eh bien, il n'y a pas eu une voix à gauche, bien sûr,
05:01pour se scandaliser de ce slogan raciste.
05:03Alors Patrick, j'ignore totalement quel lapin gouvernemental
05:06sortira de la casquette présidentielle,
05:09je m'en remets à Arlette,
05:11mais on leur souhaite du plaisir.
05:13Les JO s'annoncent un peu comme un fiasco commercial.
05:16Le prochain gouvernement devra voter un budget d'austérité
05:19avec la CGT dans les pattes,
05:21et des forces de l'ordre épuisées.
05:23Alors finalement, Patrick, je vous soumets une hypothèse.
05:25Peut-être que Marine Le Pen et Bardella
05:28sont les grands gagnants de cette drôle d'élection.
05:34Elisabeth Lévy.
05:36Alors, je ne sais pas si Arlette va pouvoir vous être
05:39d'une aide très précieuse pour la suite,
05:43pour vous dire qui va sortir, évidemment,
05:46comme Premier ministre ou Première ministre.
05:48Arlette, ça c'est difficile.
05:50Oui, c'est impossible de le dire.
05:52Moi, ce que je pense vraiment,
05:54c'est que le Président de la République
05:55ne pourra pas choisir, au fond, une personnalité
05:58et imposer à Matignon qui il veut.
06:01Ça sera sans doute le fruit de discussions
06:04avec les groupes parlementaires.
06:06Il va se retrouver dans une forme de démocratie
06:09qu'on connaît ailleurs en Europe, mais plus chez nous.
06:12En tout cas, peut-être diront les mauvais esprits
06:14depuis la Quatrième République.
06:16Mais c'est vrai que ce sont les partis qui vont discuter.
06:19Le Président n'aura sans doute pas l'initiative,
06:21même Gabriel Attal le dit.
06:23C'est au Parlement que ça va se passer.
06:25On l'a entendu dans le journal, tout à l'heure,
06:27Édouard Philippe.
06:29Édouard Philippe dit qu'il faut constituer
06:31un grand bloc central qui exclut,
06:33d'un côté, le Rassemblement national,
06:35et de l'autre, LFI.
06:37Elisabeth Lévy, qu'en pensez-vous ?
06:39Écoutez, le problème, c'est de savoir
06:41pour quel programme. Je ne crois pas
06:43que Edouard Philippe a exclu LFI.
06:45Oui, oui, c'est ça, pardon,
06:47je vous ai mal compris.
06:49Si vous voulez, la question est
06:51de savoir pour quel programme.
06:53Si on était en guerre, face à un danger,
06:55un péril de ce type, ce serait
06:57compréhensible.
06:59Je vous dis que le vote du budget
07:01ne va pas être marrant.
07:03Ce qui est sûr, si vous voulez,
07:05c'est que c'est pour ça que, quand j'ai écouté
07:07Arlette ce matin, c'était très intéressant,
07:09avec différents scénarios. La personnalité,
07:11on ne sait pas.
07:13Mais, ce qui est sûr,
07:15c'est qu'on va bricoler, effectivement,
07:17une alliance qui va rappeler,
07:19sans doute, je ne sais pas,
07:21nous on se le rappelle, les jeunes moins,
07:23ce qu'on appelait l'UMPS.
07:25Jean-Pierre Chevènement appelait ça, je ne sais plus comment,
07:27mais si vous voulez, vous aviez un cercle,
07:29un peu, un cœur,
07:31un bloc comme ça, central,
07:33qui est raisonnable, un peu mou du genou,
07:35et qui considère
07:37savoir ce qui est le bien.
07:39Et moi, je suis sûr,
07:41si vous voulez, que c'est un peu,
07:43que ça ne règle rien, en réalité. C'est ça le problème.
07:45Arlette Chabot.
07:47Surtout, c'est le programme, au fond, bien entendu,
07:49parce que même si, à gauche, il y aura une cassure,
07:51évidemment, dans le
07:53nouveau front populaire,
07:55parce que les insoumis
07:57et les socialistes,
07:59les verts, et puis les communistes,
08:01ils ne vont pas faire longtemps
08:03chemin ensemble, ils ne vont pas cheminer ensemble.
08:05Mais si, effectivement, les plus raisonnables
08:07d'entre eux se détachent des insoumis,
08:09pour participer à une coalition,
08:11ils vont, pour rassurer les électeurs,
08:13respecter un peu aussi leur choix,
08:15imposer leur programme. C'est ce qu'ils ont dit
08:17tous, unanime. Hier,
08:19les socialistes en tête, les verts aussi,
08:21et les communistes diront exactement
08:23la même chose. Donc, peut-être une alliance,
08:25mais en appliquant une grande partie
08:27du programme,
08:29effectivement, de cette gauche. Et ça,
08:31est-ce que, franchement, les macronistes
08:33peuvent revenir sur la réforme
08:35des retraites ? Alors, pourquoi
08:37pas, quand il s'agit de gouverner, mais ça paraît
08:39étonnant. Passer un SMIC
08:41à 1600 euros, c'est quand même
08:43très difficile, après avoir dit que c'était la ruine.
08:45Et, effectivement, comment peuvent-ils
08:47se mettre d'accord sur un budget ?
08:49On se souvient que Bruno Le Maire prévoyait 20 milliards
08:51de réduction des dépenses
08:53pour ce budget de 2025.
08:55Donc, c'est quand même un énorme casse-tête.
08:57Oui, ce sera la question.
08:59Est-ce qu'il y a encore de l'argent dans les caisses ?
09:01Non, il n'y en a pas.
09:03Il n'y a pas d'argent dans les caisses.
09:05Pour conclure, peut-être,
09:07l'autre question,
09:09c'est de savoir, est-ce que quelqu'un
09:11va se dire, à un moment,
09:13qu'il y a 10 millions de gens qui ont
09:15voté pour le RN, je le rappelle,
09:17et 5 millions pour la gauche.
09:19C'est quand même assez
09:21notable.
09:23Je n'ai pas terminé, pardon, je finis ma phrase.
09:25Est-ce que quelqu'un va se rappeler
09:27que le seul moyen
09:29d'endiguer le vote RN
09:31c'est de répondre aux
09:33inspirations de ses électeurs ?
09:35Est-ce que quelqu'un va le dire à un moment ?
09:37Dans un instant, c'est Arlette Chabot
09:39qui va vous le dire.
09:41Arlette, je sais.
09:43Merci.

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