Les Israéliens soutiennent-ils toujours leur premier ministre ? - On décrypte le monde

  • il y a 8 mois
Avec David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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##ON_DECRYPTE_LE_MONDE-2024-01-13##

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Transcript
00:00 On décrypte le monde.
00:02 Direction Tel Aviv où le parti au pouvoir, le Likoud, le parti du Premier ministre Benyamin Netanyahou,
00:08 est un plus bas historique dans les sondages.
00:10 Si des élections avaient lieu dans quelques jours, il aurait moins de la moitié des sièges de son principal opposant,
00:16 c'est dire l'effondrement.
00:18 Est-ce que la population est toujours derrière son Premier ministre alors que la guerre semble s'éterniser ?
00:22 On en parle avec notre invité David Rigoulet-Rose. Bonjour à vous.
00:25 Bonjour.
00:26 Bienvenue sur Sud Radio, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques, Céliris.
00:31 Vous êtes rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique, Orient Stratégique au pluriel.
00:35 Benyamin Netanyahou au plus bas dans les sondages et pourtant pas menacé de devoir quitter le pouvoir.
00:42 Non parce qu'on est en période de guerre.
00:45 Donc il y a une urgence liée à la situation qui fait qu'on ne va pas changer de Premier ministre
00:52 et organiser l'élection dans un contexte qui est celui-là.
00:55 En revanche, effectivement, les sondages montrent qu'il y a un effondrement du parti.
01:00 Mais en réalité, c'est largement imputable à la personne de Benyamin Netanyahou,
01:04 à qui on impute une responsabilité sur la situation actuelle.
01:08 Le fait d'avoir, effectivement, de ne pas avoir empêché ce qui s'est passé le 7 octobre.
01:14 Et les critiques montent, évidemment.
01:17 Et puis à cela s'ajoutent les doléances des familles, des otages qui sont toujours retenus dans la bande de Gaza.
01:24 Donc évidemment, c'est une position difficile.
01:27 Et c'est là où il est sur une ligne de crête.
01:30 Parce qu'effectivement, il sait que si la guerre s'arrête, s'il y a des élections,
01:34 il sera immanquablement mis de côté et il y aura de toute façon une commission d'enquête.
01:38 Et on sait que les commissions d'enquête en Israël sont d'une sévérité extrême.
01:42 Par le passé, elles l'ont déjà montré.
01:44 Donc son avenir politique à long terme est quand même compromis,
01:47 ou du moins menacé un point sur la situation militaire.
01:50 C'est quand même important de le rappeler.
01:52 La moitié nord de la bande de Gaza, et donc la Gaza-Ville,
01:55 semble être sous le contrôle à peu près des forces israéliennes.
01:59 Les opérations se poursuivent dans le sud de la bande de Gaza.
02:03 Est-ce qu'on s'impatiente finalement dans l'opinion publique israélienne devant malgré tout la lenteur ?
02:09 On sait que c'est difficile, mais la lenteur de la progression des forces armées israéliennes dans la bande de Gaza ?
02:14 La confiance est conservée dans le Sahel.
02:17 Justement, il y a une déconnexion entre les politiques au sens strict
02:21 et puis l'armée israélienne.
02:23 La population sait que le Sahel fait ce qu'on lui a demandé de faire.
02:27 Elle est engagée dans un combat très difficile, long,
02:30 et ça a été souligné d'ailleurs par le ministre Yoav Galante
02:34 et les porte-parole de le Sahel en disant que ça s'inscrivait dans la durée,
02:39 c'est-à-dire au minimum sur toute l'année en cours,
02:42 avec une modulation de l'intensité, qui était une demande américaine d'ailleurs,
02:47 avec un début de retrait partiel dans le nord,
02:50 un ciblage plus localisé.
02:53 En revanche, le maintien d'une haute intensité,
02:56 notamment sur Raniounès, puisque c'est là qu'on estime
02:59 que se cachent les principaux dirigeants du Hamas,
03:03 qui ont organisé le 7 octobre.
03:04 C'est important aussi de parler des pertes,
03:07 et les pertes sont extrêmement lourdes,
03:09 en tout cas du côté palestinien, il y a des milliers de morts.
03:11 Il y a aussi des pertes du côté de l'armée israélienne,
03:13 c'est important de le dire, les combats sont violents.
03:16 Quel impact ça a sur l'opinion publique israélienne ?
03:19 Est-ce qu'on se dit que cette guerre va trop loin ou pas ?
03:22 Pour ce qui est des Israéliens, ils considèrent qu'il y a une nécessité
03:26 dans la guerre qui a été engagée pour détruire la structure
03:30 politico-militaire du Hamas.
03:32 Quel qu'en soit le coût en termes de victimes civiles, en quelque sorte.
03:35 Il y a un consensus sur le fait que, effectivement,
03:39 c'est un conflit qui fait beaucoup de victimes.
03:42 Alors évidemment, du côté des populations civiles,
03:45 palestinien c'est une évidence, puisqu'il y a presque 23 000 morts.
03:49 En termes d'images, d'ailleurs, évidemment, ça impacte
03:54 la légitimité de l'opération vis-à-vis de la communauté internationale.
03:58 Mais il y a des pertes importantes, effectivement,
04:00 il y a des soldats qui tombent tous les jours,
04:02 parfois plusieurs par jour.
04:05 Mais les Israéliens considèrent que c'est le prix à payer,
04:08 pour leur sécurité future.
04:10 Donc pour l'instant, il n'y a pas de remise en cause
04:12 de la légitimité de l'ampleur de l'opération,
04:14 même si, effectivement, c'est...
04:16 D'ailleurs, ça a été une formule du Premier ministre,
04:18 en disant que c'est extrêmement douloureux pour la société israélienne,
04:21 parce que rarement il y a eu autant de pertes, effectivement,
04:23 du côté d'Ottawa.
04:24 Et c'est dire si cette guerre va faire couler du sang
04:27 encore pendant des semaines.
04:28 Merci beaucoup pour cet éclairage, David Rigoleros.
04:31 Je rappelle que vous êtes chercheur à l'IRIS
04:33 et rédacteur en chef de la revue "Orient stratégique",
04:36 "Orient stratégique" au pluriel.

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