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Avec le Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU et auteur du livre “Ce qui nous attend” aux éditions Robert Laffont

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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##ON_DECRYPTE_LE_MONDE-2024-09-07##

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News
Transcription
00:00On décrypte le monde et la guerre en Ukraine avec notre invité, le Général Trincant, bonjour !
00:05Bonjour !
00:06Soyez le bienvenu sur Sud Radio, vous êtes l'ancien chef de la mission militaire française auprès de l'Organisation des Nations Unies,
00:13auteur de ce livre, Ce qui nous attend, publié aux éditions Robert Laffont.
00:18Dominique, Trincant, l'Ukraine recule concrètement et de manière souvent spectaculaire sur le front du Donbass,
00:25c'est-à-dire dans le sud-est du pays.
00:28Est-ce qu'on est en train de voir qu'elle dit adieu à ces régions déjà occupées en bonne partie par la Russie depuis 2014 ?
00:35Écoutez, on peut le penser parce qu'on assiste à deux stratégies diamétralement opposées.
00:40Les Russes continuent à avancer dans la région du Donbass,
00:44ils font un effort considérable, au prix de lourdes pertes d'ailleurs, mais ils avancent dans la région de Petrovsk,
00:50alors que les Ukrainiens semblent avoir allégé leur dispositif là et avoir concentré plus de forces dans la région de Kursk,
00:59où pour la première fois, on le dit depuis 1941, le territoire russe a été envahi.
01:05Et dans cette région-là, ils ont à la fois saisi du terrain, mais aussi beaucoup de prisonniers,
01:12et fait un certain nombre de pertes à l'armée russe qui a du mal à se réorganiser dans cette région-là.
01:17Donc on a l'impression qu'il y a vraiment deux stratégies opposées.
01:20Deux stratégies opposées, le seul différence c'est que face aux Ukrainiens,
01:24il y a malgré tout quelques défenses russes dans le front de Kursk,
01:28alors que dans le front du Donbass, pour le coup, on a du mal à voir ce qui peut arrêter les Russes.
01:33Alors pardonnez-moi, mais dans la région de Kursk, il n'y a pas de défense russe, ça fait un mois,
01:40et il n'y a pas d'organisation, ils sont obligés d'aller chercher des éléments, tenez-vous bien, à Kaliningrad,
01:46ils ont récupéré une brigade qui était au Burkina Faso, donc ils ont beaucoup de mal à s'organiser.
01:51En revanche, dans la région du Donbass, vous avez raison, les défenses ukrainiennes ont reculé,
02:00et il y a beaucoup moins de forces ukrainiennes disponibles pour la défense de cette région-là.
02:05Donc pour revenir sur votre introduction, moi mon impression c'est qu'il est probable
02:10que l'Ukraine, qui prévoit aujourd'hui des négociations, comme les Russes viennent de l'annoncer d'ailleurs qu'ils devaient négocier,
02:17dans la prévision de ces négociations, l'Ukraine semble faire une croix sur une partie du Donbass,
02:23qui, il faut le rappeler, a été déclarée comme annexée à l'État russe en septembre 2022.
02:30Effectivement, donc l'Ukraine sacrifie une partie de son territoire, c'est l'impression que ça vous donne,
02:34pour négocier prochainement, alors même que Vladimir Poutine y semble ouvert. C'est ce qui pourrait se passer ?
02:40Oui, c'est ce qui pourrait se passer. Alors ce qu'il y a d'intéressant, c'est que des deux côtés, là on est sur le plan diplomatique plus militaire,
02:46le président Zelensky a dit que le prochain réunion de négociations devait comporter des Russes, qui est une nouveauté,
02:54et le président Poutine lui-même a dit, mais qu'il avait toujours été ouvert aux négociations,
02:59avec un petit appendice qui est de dire sur la base des négociations qui avaient eu lieu en Turquie au printemps 2022.
03:09Effectivement. Pourtant hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite en Allemagne, a imploré les Occidentaux
03:15à lui donner davantage d'aides militaires, notamment de l'aide du matériel anti-aérien.
03:20On ne peut pas dire que l'Ukraine se prépare à arrêter la guerre tout de suite ?
03:24Non, mais attendez, si tu veux, la paix prépare la guerre. Il s'agit simplement d'assurer la protection du territoire ukrainien.
03:34On le voit bien, la stratégie russe, qui est toujours la même tous les automnes, est de détruire les infrastructures énergétiques de l'Ukraine.
03:43Et là, il s'agit d'attaque contre la population. Donc le président ukrainien remplit son rôle, il demande des armements pour protéger la population ukrainienne.
03:52Dernière question, mon général. Le président Zelensky, qui procède à un remaniement ministériel cette semaine,
03:58est-ce qu'il est politiquement de plus en plus isolé en Ukraine ?
04:03Écoutez, c'est très difficile à percevoir. Ce qu'il est possible de percevoir, en revanche, c'est qu'il se lance dans une grande opération préparant les négociations.
04:14Il change donc son gouvernement, en particulier le ministre des Affaires étrangères, qui avait passé une semaine en Chine sans rien obtenir.
04:23Et donc, il change ce personnel, mais aussi il a prévu de présenter un plan.
04:28La semaine prochaine, à New York, se tiendra à l'Assemblée générale des Nations Unies, où il se rendra.
04:34Il pourra rencontrer un certain nombre de personnalités, indiens, etc., du monde des BRICS,
04:41mais aussi le président américain pour lui présenter un plan de paix avant d'entamer ces fameuses négociations dont nous parlions tout à l'heure.
04:47Et nous serons amenés en reparler avec vous. Merci, Dominique Trinquant. Merci, mon général.
04:52Je vous rappelle que vous êtes l'ancien chef de la mission militaire française à l'Organisation des Nations Unies.
04:57Je vous rappelle aussi votre livre « Ce qui nous attend » chez Robert Laffont.

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