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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le ministère de l'éducation nationale est au cœur du débat.
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Transcription
00:00 - Europe 1. - Pascal Praud et vous.
00:02 - Bien. - Ami va prendre.
00:04 - Le gouvernement rassemblé au travail. Merci beaucoup.
00:09 - Mais c'est Emmanuel Macron ? - Oui.
00:12 - Non mais attendez, c'est incroyable, on va le réécouter.
00:14 Mais vous trouvez... Alors ça c'est Actors Studio avec le président de la République.
00:20 Donc nous sommes d'accord Fabrice Laffitte que c'est un son enregistré dans le Conseil des ministres.
00:29 Où les caméras et les micros étaient entrés. Donc je vous propose...
00:33 - C'est au tout début du Conseil des ministres.
00:35 - Oui parce qu'on a vraiment l'impression d'être dans une salle de classe en seconde
00:39 avec monsieur Truchot qui va dire aux élèves...
00:43 - Au boulot ! - Au boulot les gars !
00:45 - Ça commence mal, non ? Pas dans un mois. - Moi j'avais l'abbé Mortier à Saint-Stan.
00:49 L'abbé Mortier au travail !
00:51 - Ami va prendre. - Le gouvernement rassemblé au travail. Merci beaucoup.
00:57 - Elle est dedans ça... Il y a des bonnets d'âne qui vont être distribués.
01:03 Bon, nous sommes toujours avec Jean-Rémi Girard.
01:08 Elle est partie alors notre professeur ? Mais on lui a même pas dit au revoir.
01:12 - Ah pardon, excusez-moi, c'est de ma faute, c'est de ma faute, je l'ai salué.
01:15 Je l'ai salué pour vous. - Oui parce que c'est quand même poli, elle était avec nous très gentiment.
01:20 - Oui mais vous inquiétez pas, on s'est quitté en bon terme.
01:22 - Oui mais enfin on dit au revoir aux gens. - On est avec Jean-Rémi Girard Pascal.
01:26 - Oui mais on dit au revoir quand même. - Bon bah écoutez, au revoir Audrey.
01:31 - Jean-Rémi Girard, bonjour. - Bonjour Pascal Praud.
01:34 - Vous êtes le président du SNALC ? - Oui.
01:37 - Bon, c'est vrai que j'imagine d'avoir comme cela un quatrième ministre.
01:43 On doit se dire, on est un peu la quantité négligeable lorsqu'on est prof,
01:48 parce qu'on est la variable d'ajustement.
01:50 Donc M. Attal, faut le mettre à Matignon et nous, l'éducation nationale, on passe derrière.
01:56 - Alors on peut se dire ça, ensuite nous au SNALC on connaît bien le fonctionnement du ministère.
02:02 La personne du ministre c'est une chose, mais la politique menée c'est quand même plus important.
02:09 Et puis on peut aussi faire preuve de malveillance en laissant un ministre très très très longtemps.
02:17 On a eu Jean-Michel Blanquer pendant cinq ans, je pense qu'on aurait préféré l'avoir pendant cinq mois.
02:22 - Oui, c'est intéressant ce que vous dites, qu'au-delà du ministre, la politique qu'il met en place est décisive.
02:32 Qu'est-ce que vous réclamez aujourd'hui M. Girard ?
02:36 - Alors il y a une chose absolument centrale et qui est en fait pas nouvelle,
02:40 c'est qu'on vit aujourd'hui, depuis plusieurs années, la plus grave crise de recrutement qu'on a jamais connue.
02:46 À l'éducation nationale, on n'arrive plus à trouver de professeurs,
02:50 on a du mal à trouver des accompagnants en situation de handicap également.
02:54 On a un vrai problème de rémunération de conditions de travail, le métier n'attire plus.
02:59 Donc il faut absolument prendre cette question à bras-le-corps.
03:04 C'est une question qui en fait a été construite par les sceptiques sur plusieurs dizaines d'années.
03:10 C'est le résultat de politiques qui ont délaissé finalement tout l'aspect salaire et conditions de travail des enseignants,
03:19 jusqu'à faire de ce métier, qui a priori devrait être un métier pour lequel on se bat,
03:24 pour pouvoir l'exercer, jusqu'à faire de ce métier un métier qui est aujourd'hui un métier repoussoir.
03:29 Donc la nouvelle ministre, j'ai envie de dire comme toutes les personnes qui l'ont précédée,
03:33 le dossier numéro un sur sa table de travail, c'est celui-là,
03:36 il va peut-être falloir quand même très très vite faire des choses plus importantes
03:41 que ce qu'on a mis en place jusqu'à présent,
03:43 si on veut avoir des professeurs devant les élèves et des professeurs formés devant les élèves.
03:48 Je suis tellement d'accord avec ce que vous dites, et tout le monde est d'accord avec ce que vous dites,
03:51 mais effectivement il faut que ce métier soit plus valorisant.
03:55 Un très beau métier.
03:56 Mais c'est un métier magnifique, mais si vous payez les gens avec des lance-pierres,
04:00 effectivement ils n'ont pas envie de venir travailler.
04:04 Donc c'est le sujet numéro un.
04:06 Bien sûr qu'il faut payer les profs, c'est l'assurance-vie de la République,
04:10 a dit Gabriel Attal hier à l'école.
04:12 Ça devrait être la chose la plus importante d'un ministère, d'un gouvernement, l'école de la République.
04:19 La pause et on revient tout de suite.
04:21 Vous écoutez Pascal Praud et vous de 11h à 13h sur Europe 1.
04:23 Louis Draynel, vous restez avec nous encore quelques secondes ?
04:32 Oui, avec grand plaisir Pascal.
04:34 Bon, ça c'est intéressant.
04:35 Surtout que je vois que M. Boubouk est arrivé.
04:37 Oui, bien sûr, et M. Jean-Rémi Gérard est resté également avec nous.
04:42 Simplement, je voudrais qu'on écoute Gabriel Attal sur la passation des pouvoirs,
04:46 avec Amélie Oudéa Castera ce matin.
04:49 Un dernier mot pour celles et ceux qui font vivre nos établissements scolaires,
04:54 et surtout qui élèvent le niveau qu'ils transmettent à nos enfants.
04:58 Les professeurs, évidemment, mais aussi les CPE, les PsyEN, les AESH, les infirmiers scolaires,
05:07 les personnels de direction, les proviseurs, les principaux, leurs adjoints.
05:11 Je veux leur dire que je continuerai à les servir, que je continuerai à agir pour eux à tes côtés,
05:19 chère Amélie, et que tu me trouveras toujours à tes côtés pour avancer sur ces questions.
05:22 Je veux avoir un mot pour tous les parents d'élèves, pour tous les élèves de France.
05:26 Je serai toujours de votre côté.
05:29 Vous parliez, M. Girard, de la difficulté d'enseigner avec des moyens qui sont réduits.
05:36 Les salaires, évidemment, des professeurs sont un sujet extrêmement important
05:41 et n'incitent pas à venir dans l'éducation nationale.
05:44 Lorsqu'on commence aujourd'hui dans un collège ou dans un lycée,
05:51 quel titre faut-il ? Est-ce qu'on peut enseigner déjà avec une licence, par exemple ?
05:58 - Alors oui, il y a deux façons, j'ai envie de dire, d'enseigner.
06:02 Il y a celle qui, normalement, est la norme dans la fonction publique, c'est le concours.
06:08 Actuellement, le concours est à un niveau master.
06:12 Il faut avoir un Bac +5 pour passer le concours.
06:16 Et il y a la façon, j'allais dire, qui existe parce qu'on n'a pas assez de personnes qui passent le concours,
06:24 qui s'appellent les contractuels, et qui, eux, sont embauchés avec un Bac +3.
06:30 Même dans de rares cas, ça peut être un Bac +2.
06:33 Et avec un entretien d'une demi-heure dans beaucoup de situations.
06:38 - Donc là, à ce moment-là, on peut être sorti du Bac à 18 ans, on a fait 3 ans, on a 21-22 ans,
06:43 donc on peut commencer à quasiment enseigner.
06:46 Quel est le premier salaire qu'un professeur, dans un collège, par exemple, de 6e ou de 5e,
06:54 aura une classe de 6e et 5e, combien va-t-il gagner, chaque mois ?
06:58 - Alors, le titulaire, il va passer par une année de stage,
07:02 et la majorité d'entre eux vont d'ailleurs faire un stage à temps plein, devant les élèves,
07:07 c'est-à-dire que même s'ils sont appelés stagiaires, en fait, ils ont un temps complet devant élèves,
07:13 et eux sont payés aux alentours entre 1700 et 1800 euros par mois.
07:17 Et ensuite, quand on est titularisé, comme il y a eu là, pour le coup, des mesures sur les débuts de carrière,
07:23 ces dernières années, on arrive à 2000 euros, on est en net par mois.
07:28 Ce qu'il faut dire, c'est qu'en fait, on va stagner.
07:32 - Oui, parce qu'en soi, le début est pas mal, de commencer à 2000 euros net.
07:36 - Bien sûr, il y a beaucoup de gens qui gagnent pas 2000 euros net à 21 ou 22 ans, même dans le privé, disons-le.
07:42 - Alors, pour les 21-22 ans, vous avez déjà 24-25, en fait.
07:47 Vous avez un bac +5, en fait. Là, c'est pour ceux qui ont le concours, les contrats actuels sont moins payés.
07:53 - Donc c'est vrai que c'est un problème numéro un.
07:55 Plus, en fait, et plus dans les classes, c'est dur aujourd'hui d'être...
07:58 - Et puis, vous restez plus stagné, en fait.
07:59 - Oui, ça, on le sait. Et puis, alors, c'est dur dans les classes, parce que l'autorité des élèves, c'est compliqué.
08:03 Si on est dans un lycée sensible, on entend parfois des profs qui s'auto-censurent parce que c'est compliqué.
08:11 Vous avez les parents, aujourd'hui, qui viennent s'emmêler.
08:15 C'est un métier qui est devenu infiniment plus dur, parce que l'autorité du maître, à tous les niveaux, n'est plus respectée, M. Gérard.
08:23 - Oui, et d'ailleurs, le SNALC a fait une enquête auprès des professeurs.
08:29 Au mois de novembre dernier, on a envoyé un questionnaire électronique à l'ensemble des professeurs, primaire, collège, lycée,
08:36 et on a posé une question sur l'autorité.
08:39 Et même nous, on a été surpris, en fait, par la proportion énorme.
08:46 On est aux alentours de 90 % de collègues qui prouvent qu'effectivement, il y a un manque d'autorité, que leur autorité n'est pas respectée.
08:53 J'allais dire, on le sait, mais on ne se rend peut-être pas compte à quel point...
08:59 - Parce qu'il n'y a pas de caméra !
09:01 - ... dans les classes et dans les établissements.
09:03 - Moi, je rêverais, je vais vous dire, je rêverais qu'il y ait des caméras dans toutes les écoles, et qu'on voit ce qui s'y passe.
09:12 Parce que, jadis, moi, j'étais dans des établissements où, quand le prof disait "taisez-vous", il n'y avait pas un écolier qui bouffetait.
09:20 Aujourd'hui, j'imagine que c'est plus compliqué.
09:23 - Bah écoutez, bonne année à vous !
09:25 - Merci beaucoup !
09:27 - Bonne année à vous, parce que je connais votre engagement et puis votre passion, et on vous écoute régulièrement sur cette antenne et d'autres antennes.
09:34 Et c'est vrai qu'il faut avoir la passion pour être prof aujourd'hui, et tant mieux, parce que c'est un des plus beaux métiers du monde, bien évidemment, transmettre, apprendre.
09:43 Merci, M. Girard, et bonne année à vous.
09:46 - Merci, Pascal Faux.
09:47 - Je veux vous remercier également, M. Louis Dragnel.
09:49 - Merci, Pascal.
09:50 - C'était intéressant de vous avoir ces derniers jours, c'est toujours un moment de grande excitation pour les journalistes.
09:55 - C'est la coupe du monde à nous, vous savez.
09:57 - Vous la gagnez pas souvent.
10:00 - Non, mais c'est vrai que, honnêtement, c'est vrai que, je sais que pour le grand public, il y a beaucoup de gens qui trouvent ça pathétique, qui trouvent que c'est cynique, que c'est pas très intéressant.
10:10 - Moi, je trouve que la comédie humaine qu'on observe, parce qu'on est des observateurs, on est des miroirs de cette vie-là, c'est, objectivement, je trouve très intéressant à vivre.
10:19 On apprend beaucoup, ici, sur l'humain.

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