Les Vraies Voix de l'emploi avec Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde, patron du restaurant “le bistro du sommelier” à Paris, Candice Beucque, vigneronne à La Mole dans le Golfe de Saint Tropez, Richard Angonin, oenologue à Meursault en Côte d’or et Jérôme Hersant, commerçant et sourceur en vins et spiritueux
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, 19h20, les vraies voix de l'emploi.
00:04 On est ravis de vous retrouver avec Philippe David et pour vous parler d'une thématique
00:08 qui nous tient à cœur et qui tient à cœur aux Français.
00:10 Le vin et les spiritueux représentent un secteur à part entière dans le territoire français.
00:15 Oui, véritable patrimoine français, le vin ne se qualifie plus comme un simple breuvage,
00:19 il occupe la place de second secteur d'exportation et représente une filière importante de métiers,
00:24 un secteur qui recrute.
00:26 Des métiers passionnants, de vignerons, d'onologues, des sommeliers, des cavistes, des jurys spécialistes
00:30 en droit du vin et de la vigne, tous ces signaux se retrouvèrent pour une carrière
00:34 ou peut-être une reconversion réussie.
00:37 Et avec nous pour en parler, une des voix de Sud Radio, Philippe Faurebrac,
00:40 meilleur sommelier du monde, patron du restaurant Le Bistrot du Sommelier à Paris.
00:44 Alors si on fait l'inventaire, meilleur sommelier du monde 1992,
00:47 meilleur ouvrier de France sonoriste Cosa 2015, meilleur sommelier de France 1988
00:51 et meilleur jeune sommelier de France 1984.
00:54 Et on en parlera aussi avec Richard Angonin qui est onologue à Meursault en Côte d'Or
00:58 et Jérôme Hersant, commerçant et sourceur de vins et spiritueux et Candice.
01:02 Candice Buck, vigneronne à la molle dans le golfe de Saint-Tropez
01:06 qu'on retrouvera dans quelques minutes et elle fait du blanc, du rouge et du rosé.
01:08 Bienvenue dans les vraies voix de l'emploi.
01:10 C'est l'histoire d'une passion, celle de notre invité Philippe Faurebrac qui est avec nous.
01:19 Bonsoir, merci d'être en direct sur Sud Radio, meilleur sommelier du monde,
01:23 patron de ce restaurant à Paris, le Bistrot du Sommelier où tout le monde va.
01:27 Vous êtes aussi une vraie voix Sud Radio, alors c'est bien aussi d'expliquer qui vous êtes.
01:33 Vous avez été meilleur ouvrier de France honoriste Cosa en 2015,
01:37 meilleur sommelier de France en 1988, meilleur jeune sommelier de France en 1984
01:43 et j'en passe et des meilleurs.
01:45 D'où vient finalement cette passion et à quel âge finalement ça démarre ?
01:50 La passion vient de mes grands-parents qui étaient restaurateurs dans le sud de la France,
01:54 le sud-est de la France, dans les Hautes-Alpes à Brionçon exactement,
01:57 où j'allais passer mes vacances et entre le ski, la montagne, la neige, les randonnées etc.
02:02 j'allais leur donner un coup de main au restaurant et j'ai découvert d'abord le vin à travers la table,
02:07 la gastronomie, le partage, le bien manger et finalement il y avait un moment donné
02:12 où il y avait du vin qui arrivait sur la table et mon grand-père me disait
02:15 "Va à la cave chercher telle bouteille", j'allais essayer de trouver la bouteille,
02:20 de décrypter les étiquettes etc. et sans me tromper.
02:23 Et donc ça m'a incité à faire ce métier.
02:25 Et mon père m'a dit "quel que soit le choix que tu fais dans le métier de la restauration"
02:29 quand je lui ai expliqué que je voulais faire ce métier,
02:31 il m'a dit "apprends à faire la cuisine, tu verras le reste après".
02:34 Donc je suis cuisinier, mois de formation, 6 ans d'école hôtelière,
02:37 Sisteron, Grenoble, Nice, tous les diplômes qu'il fallait
02:40 et puis à la sortie de ces 6 ans, un constat en me disant "c'est bien, la cuisine j'adore,
02:45 la salle j'aime beaucoup, le service ça me plaît,
02:48 et finalement le vin ça m'intrigue".
02:50 Et donc j'ai essayé d'aller voir un peu plus loin.
02:51 Et j'avais goûté mon premier vin, pour répondre à la question de Cécile,
02:54 j'avais goûté mon premier vin, je devais avoir 16 ans,
02:57 c'était quelques gouttes de muscat de bôme de Venise.
03:00 - Et ça a collé tout de suite ?
03:02 - Et ça m'a ému.
03:04 - Ah c'est un muscat de bôme de Venise, c'est bien.
03:07 - Absolument, et quand j'en parle j'ai encore ce goût particulier de ce vin doux,
03:10 naturel, produit au pied des dentelles de Montmirail, sur les pentes du Mont Venton,
03:14 avec ces arômes de fruits frais, de raisins frais,
03:17 mais aussi de litchi, de roses, d'acrumes, etc.
03:20 C'était doux, caressant, il fallait pas en abuser,
03:23 et on est en plus dans le dry génuary, donc on n'abuse de rien,
03:26 mais on fait attention à tout, mais néanmoins on peut se faire plaisir quand même.
03:29 - Lili, je voulais rebondir sur ce que... Pardon Philippe,
03:33 est-ce qu'on est tous capables d'être aujourd'hui sommelier ?
03:37 Moi je vous le dis tout de suite, je n'aime pas le vin, je ne bois jamais d'alcool,
03:43 est-ce que je pourrais faire ce métier ?
03:46 - Alors oui, être tous sommelier, c'est un métier spécifique,
03:49 on parle de métier ce soir, donc c'est une formation diplômante, etc.
03:53 - Qui commence à partir de la troisième, si on veut.
03:55 - Qui peut commencer à partir de la troisième,
03:57 qui commence souvent par une formation dans les métiers de la restauration,
04:01 avec une spécialisation dans le métier de sommelier.
04:05 - Là on est technique, c'est très technique.
04:07 - Absolument, c'est très technique, il y a deux formations,
04:09 il y a un brevet professionnel et une mention complémentaire,
04:11 c'est les deux formations idéales si on veut.
04:13 - En combien de temps ?
04:15 - Ça se fait en minimum un an, donc c'est vraiment une base de formation,
04:18 parce qu'après il faut une vie pour être un sommelier,
04:20 peut-être sûrement plusieurs, mais en tout cas il y a des formations de base.
04:25 Pour répondre à votre question, on est tous capables sûrement d'apprécier
04:29 les choses, de les appréhender,
04:32 les apprécier c'est encore une autre dimension, mais de les appréhender.
04:35 Les clés pour réussir ce métier en tout cas,
04:38 c'est le pouvoir de discrimination qui permet d'analyser ce que l'on goûte,
04:43 à la fois d'une façon visuelle, olfactive et gustative,
04:46 et puis la mémoire, parce que si on ne mémorise pas effectivement ces goûts-là,
04:50 ces saveurs-là, ces sensations-là, on capitalise pas sur le futur.
04:54 - Mais est-ce qu'il faut avoir des qualités gustatives, olfactives, visuelles,
04:57 exceptionnelles, comme par exemple ceux qu'on appelle les nez à grâce qui font les parfums ?
05:01 - C'est sûr que les nez ce sont des gens assez exceptionnels.
05:04 J'ai souvent eu l'occasion dans ma carrière de croiser des nez.
05:08 - Alors on explique pour ceux qui ne connaissent pas, c'est vraiment l'odeur.
05:12 - D'ailleurs on les appelle les nez, c'est effectif, historique.
05:16 Aujourd'hui on les appelle les parfumeurs,
05:19 et ces nez de parfum, donc ce sont des gens exceptionnels
05:23 qui font des gammes olfactives tous les jours,
05:27 avec des centaines de nuances, ils ont une sorte d'orgue à parfum,
05:31 sur lequel ils s'entraînent très régulièrement.
05:34 - Alors on a tous eu ça, on a eu tous cette espèce de petit cadeau
05:39 où vous pouvez sentir les odeurs et après vous vous dites "mais ça c'est quoi, c'est quoi ?"
05:43 - C'est difficile. - C'est redoutable.
05:46 Après quand on sait, bien entendu ça paraît plus évident.
05:49 Mais effectivement on s'entraîne à ça.
05:52 Pour répondre à votre question, c'est un vrai entraînement.
05:55 - Ça veut dire que vous aujourd'hui vous continuez à le faire ?
05:58 - Oui, plus aujourd'hui pour le plaisir que pour la performance,
06:03 parce qu'il y a un temps pour tout dans la vie,
06:06 mais néanmoins toujours pour pouvoir être efficace,
06:10 analytique et challenger quelque part aussi.
06:13 - Philippe Faurebrac avec Cécile, on est deux fans de Louis de Funès,
06:16 c'est ce que la scène dans "L'aile ou la cuisse" où sans même goûter un vin il le regarde,
06:20 et il dit "Château Léoville Lascaz, 1953",
06:23 c'est crédible ou c'est pas crédible ?
06:25 Vous qui avez été meilleur sommelier du monde.
06:28 - C'est à la fois crédible et bien entendu... - Un peu du cinéma ?
06:31 - Un peu du cinéma, c'est le cas de le dire.
06:33 Un peu exagéré d'abord parce qu'une égustation dite à l'aveugle,
06:36 sans savoir ce que c'est, c'est d'abord et avant tout une école de modestie,
06:40 parce que clairement il y a des jours où ça paraît évident,
06:43 on se dit "ça c'est ça, c'est vrai"
06:45 et puis ça nous semble tellement évident, spontané que ça marche.
06:49 Il y a des fois où on cherche et on ne le trouve jamais,
06:51 et on ne peut pas trouver quel que soit son niveau de performance.
06:55 Donc ça reste avant tout une école de modestie.
06:57 Après, effectivement, on peut être capable,
07:00 quand on est vraiment entraîné et dans des conditions particulières,
07:03 de retrouver vraiment des choses assez précises.
07:07 Moi il m'est arrivé de m'étonner moi-même en me disant "je vais te goûter un truc,
07:11 c'était un château Latour 61",
07:13 et assez rapidement, entre guillemets, dans la démarche de trouver,
07:18 et finalement de me dire "mais c'est pas possible, il n'est pas comme d'habitude",
07:22 même si j'en goûte pas tous les jours,
07:24 mais c'est pas comme le souvenir que j'en avais en tout cas,
07:26 et finalement je dis à un moment donné à mon interlocuteur
07:28 "mais c'est pas possible, c'est un Magnum et pas une bouteille,
07:31 parce que ça n'a pas le même goût que d'habitude".
07:33 Et le gars s'est mis à trembler, il me dit "mais vous avez raison,
07:36 c'est un Magnum qu'on a mis en carafe pour la dégustation".
07:39 Donc on peut aller loin, et en même temps on peut arriver aussi des fois
07:42 à être désorienté et à ne pas reconnaître des fois son propre vin.
07:47 Le nombre de fois où j'ai reçu des vignerons à la maison,
07:49 dans le restaurant que vous avez cité tout à l'heure, le Bistro du Sommelier,
07:52 et quand jeune sommelier on leur dit "vous faites goûter un truc,
07:55 j'en fais goûter leur vin", en disant "ça va leur faire plaisir",
07:57 non non, ça leur fait pas du tout plaisir, parce qu'ils trouvent jamais.
08:00 C'est redoutable, et même des fins qu'on connaît bien,
08:04 parce que le vin c'est une matière vivante en plus,
08:06 donc c'est juste extraordinaire par cette dimension-là,
08:09 et nous par définition aussi, il faut être en phase.
08:13 Et comme ça bouge, et que notre goût aussi évolue,
08:16 en fonction de plein de paramètres,
08:18 il faut que les deux soient au rendez-vous finalement.
08:21 - Il faut combien de temps aujourd'hui pour être un sommelier,
08:25 j'ai envie de dire, qui se respecte, c'est-à-dire que,
08:28 aboutit finalement, il faut quoi, 5 ans, 10 ans, 15 ans ?
08:32 - Oui, une dizaine d'années je pense que c'est un petit peu le cursus nécessaire
08:38 pour pouvoir vraiment commencer à maîtriser son sujet.
08:40 Et même s'il est force de constater que des jeunes sommeliers
08:45 qui ont des fois 2, 3, 4, 30 ans d'apprentissage
08:48 sont bluffants et étonnants.
08:51 - Ah oui, il y a souvent des génies, comme Philippe David.
08:53 - Ça fait partie de l'exception,
08:56 mais disons qu'une dizaine d'années pour maîtriser son sujet,
08:58 ça me semble pas mal.
08:59 - Une dernière question, en préparant l'émission,
09:01 il y a sommelier, chef sommelier, c'est quoi, c'est à l'ancienneté,
09:05 c'est quoi la différence ?
09:06 - Oui, il y a même apprenti sommelier, commis sommelier, sommelier,
09:09 chef sommelier, responsable de la sommellerie,
09:11 parce que c'est un nouveau poste de gens,
09:13 qui viennent des groupes de restauration qu'on connaît bien,
09:15 la Tour Eiffel, ou Géoducasse, ou les autres,
09:17 où il y a plusieurs restaurants,
09:19 où il y a un sommelier qui chapote l'ensemble.
09:21 Donc c'est une sorte de hiérarchisation dans l'expérience
09:24 et dans les responsabilités, effectivement.
09:27 Donc il y a dans nos métiers le système des brigades,
09:31 et avant il y en avait encore beaucoup plus de sommeliers qu'aujourd'hui.
09:34 Aujourd'hui la sommellerie est un métier qui est également en poupe.
09:39 On a organisé il y a un an, quasiment jour pour jour,
09:42 le concours de meilleure sommelier du monde en France.
09:44 C'est un sommelier laiton qui a gagné le concours,
09:46 Raymond Stompson qu'on salue,
09:48 et notre jeune compatriote,
09:50 parce qu'il y a beaucoup de femmes dans ce métier, de plus en plus,
09:53 Pascaline Lepelletier, qui a téminé 4ème l'année dernière,
09:57 vient de se qualifier, c'est l'actualité pour Sud Radio,
10:00 puisque c'était hier la qualification,
10:02 elle nous représentera pour le prochain concours international,
10:04 qui est le concours de meilleure sommelier d'Europe,
10:06 qui va avoir lieu au mois de novembre de cette année,
10:08 donc à Belgrade.
10:10 - Une petite dernière question,
10:13 avant de faire une petite pause,
10:15 quand on a un restaurant, ou quand on est sommelier,
10:18 choisir une cave qui puisse plaire à tout le monde,
10:22 c'est pas évident, j'imagine ?
10:24 - C'est pas évident de choisir des vins...
10:26 - Parce que j'imagine qu'il y a des vins qui font consensus, et d'autres moins.
10:29 - Voilà, quand on fait une cave de restaurant,
10:31 il faut à la fois l'étudier par rapport aux capacités de financement,
10:36 parce que ça coûte cher de faire une cave,
10:38 et aussi il faut s'adapter à la cuisine, bien entendu,
10:40 et aux capacités du chef, à l'esprit de la cuisine,
10:43 et ensuite essayer d'avoir à la fois une base de consensus,
10:47 mais ensuite une base d'originalité qui va affirmer la personnalité du sommelier,
10:51 avec des visions, des vins nature, des vins blancs, des vins rouges,
10:56 des vins étrangers, plein de choses différentes,
10:58 qui vont apporter de la personnalité et de la singularité à la carte.
11:02 - Et bien vous restez avec nous, Philippe Faurebraque,
11:04 bien sûr jusqu'à la fin de cette émission,
11:06 vous avez une expertise, nous on est des stagiaires dans ce milieu,
11:09 Philippe un petit peu moins que moi, mais bon voilà, moi je bois du loup,
11:13 donc super, vous allez vous éclater avec moi.
11:15 - Moi j'apprécie ces brevets.
11:16 - Allez, vous restez avec nous, on fait une petite pause,
11:17 on est ensemble jusqu'à 20h, à tout de suite.
11:19 - Sud Radio, 19h20, les vraies voix de l'emploi.
11:23 - Les vraies voix de l'emploi, toujours avec notre ami Philippe Faurebraque,
11:27 vous savez, c'est quand même une sommité, j'ai envie de dire,
11:30 un sommelier sommité, c'est...
11:32 - Ah oui, ça rime !
11:34 - C'est-à-dire que devant lui, on est des stagiaires, bien entendu.
11:38 Un autre invité, Richard Angona qui est avec nous,
11:41 qui est onologue à Meursault en Côte d'Or,
11:43 bonsoir, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
11:48 Alors ce qui est intéressant déjà, c'est que pour ceux qui ne connaissent pas grand-chose au vent,
11:53 ne font pas forcément la différence entre un sommelier et un onologue.
11:58 Donc ce qui est important, c'est de...
12:00 Richard Angona, vous allez nous expliquer cette différence, qu'est-ce qu'il fait ?
12:05 Est-ce que c'est la technique ? Est-ce que ce sont des métiers totalement différents ?
12:08 J'imagine pas du tout.
12:10 - Alors c'est vrai qu'on fait souvent la comparaison.
12:14 Quand je présente mon travail d'onologue,
12:16 on me pose souvent la question dans quel restaurant je travaille.
12:20 (rires)
12:21 - Bim ! - Subway New York Club.
12:23 - Voilà, d'ailleurs, il y a eu un super article d'un ami de M. Faurebraque
12:27 qui s'appelle M. Saumier, qui est meilleur ouvrier de France aussi,
12:30 et qui a fait un très bel article sur la différence entre les onologues et les sommeliers.
12:34 Donc on va dire que nous on s'occupe de la partie production,
12:37 et que M. Faurebraque est un ambassadeur des vins qui sont produits derrière.
12:43 - C'est-à-dire que vous, vous les fabriquez, et lui, il les goûte.
12:45 C'est ça que vous voulez dire ?
12:47 - En gros, c'est à peu près ça.
12:49 - C'est donc lui, c'est le Philippe Faurebraque qui est à la parisie la plus sympa, quand vous vous les goûtez.
12:53 - Oui, oui. Moi j'ai une petite explication.
12:55 - Définition.
12:57 - Définition, merci.
12:58 Je dis que les onologues, ce sont des ingénieurs,
13:02 parce qu'il y a vraiment un travail précis, scientifique, dans l'élaboration,
13:06 et que nous les sommeliers, nous sommes ingénieux.
13:09 - Ah, c'est intéressant.
13:10 - Parce qu'effectivement, on essaie de comprendre les choses,
13:12 et ensuite d'être l'ambassadeur dont nous parlions à l'instant.
13:16 - Et ça veut dire que vous travaillez, ou il travaille avec des viticulteurs,
13:20 et c'est vous qui fabriquez ce vin ?
13:22 C'est quoi exactement votre travail au quotidien ?
13:25 - C'est exactement ça.
13:27 Moi je travaille pour un laboratoire onologique.
13:30 Le conseil qu'on leur donne est lié aussi à des analyses de vin,
13:35 donc des analyses chimiques, qu'on peut analyser tous les jours.
13:39 Alors, une grosse activité pendant les vendanges,
13:42 où on fait le tour des propriétés.
13:44 Donc dans une journée normale, ça va entre 20 et 35 domaines visités dans la journée,
13:50 avec entre 5 et 15 vins dégustés à chaque fois.
13:53 - Alors vous ne buvez pas, parce qu'en plus vous conduisez entre tous, expliquez-nous !
13:58 - Ils ont des chauffeurs !
14:00 - Ils ont des chauffeurs !
14:02 - Ah, ils sont un peu peu forts !
14:04 - Ils sont un peu peu forts cette journée !
14:06 - J'ai pas de chauffeur, parce que je ne consomme pas d'alcool,
14:09 même pendant l'intégralité de la période de vendange,
14:11 qui dure en fait pour nous entre 3 semaines et un mois et demi en général.
14:18 Comme on a une grosse activité aussi à l'international,
14:22 on a cette chance de pouvoir commencer les vinifications en Bourgogne,
14:27 et les finir à l'étranger.
14:29 - Alors, vous avez un point commun avec Philippe Faurebrach,
14:32 vous c'est également chez votre grand-mère qu'il y avait un restaurant,
14:36 que vous avez ouvert des bouteilles, et que ça vous a donné la vocation.
14:40 - C'est exactement ça, ma grand-mère était déjà en retraite quand je me suis intéressé,
14:46 et que j'avais le droit de boire de l'alcool.
14:48 Et en fait, on avait cette habitude d'aller chercher des bouteilles aussi à la cave,
14:53 comme l'expliquait M. Faurebrach.
14:55 Et c'était, comme ma grand-mère me l'explique,
14:58 c'était une période où le Beaujolais se vendait mieux que la Bourgogne, d'ailleurs.
15:02 Où les Beaujolais étaient toujours plus chers à la carte
15:07 que même les bouteilles de Grand Cru de Bourgogne.
15:09 - Ah oui, absolument !
15:11 - Voilà, donc pour vous dire, on en a même ouvert au jour de l'An,
15:14 sur des années 55 à 69, et c'était super intéressant à déguster.
15:19 - Alors, sur la... parce qu'on est quand même dans les vraies voies de l'emploi,
15:22 ce qui est important, c'est pour ceux qui nous écoutent, c'est ce qu'on disait,
15:25 c'est où trouver une voie, ou peut-être une reconversion,
15:28 parce qu'il y a reconversion possible, on sait jamais,
15:30 si vous êtes à la base amateur de vin.
15:32 Vous, la qualification que vous avez aujourd'hui, c'est passé par quoi ?
15:36 C'est-à-dire qu'il y a ce qu'on vous a appris en famille,
15:40 et ensuite, il y a la technique, il y a l'expertise,
15:43 et ça, vous êtes allé dans une formation particulière.
15:46 - Oui, tout à fait.
15:48 Alors, le diplôme national d'onologue est possible dans 5 universités en France,
15:55 il y a à peu près 150 onologues qui sortent chaque année en France.
15:59 On y rentre à partir d'un bac +3, pour une durée de 2 ans,
16:04 donc avec un niveau ingénieur à la sortie.
16:07 - Ah oui, c'est un ingénieur du vin, en fait.
16:09 - C'est le titre.
16:11 - Avec la particularité d'être basé beaucoup sur la chimie,
16:16 mais aussi beaucoup sur la dégustation,
16:18 beaucoup sur la compréhension de la viticulture,
16:23 jusqu'à la mise en bouteille du vin.
16:25 Et après, à partir du moment où il est mis en bouteille,
16:28 on passe le flambeau à nos hommeliers qui sont ambassadeurs des vins.
16:33 - Mais est-ce que ça veut dire que, l'un, finalement, avec votre expertise,
16:37 Philippe Faurebraque, et vous, avec votre expertise, Richard,
16:40 vous pourriez, l'un, devenir sommelier, et l'autre, un peu onologue, ou pas du tout ?
16:45 Allez-y, Philippe.
16:47 - Franchement, l'onologue peut devenir sommelier,
16:50 parce que c'est la suite logique.
16:52 Nous, sommelier, on a une formation de gastronomie,
16:56 et pas du tout une formation chimiste, ni très technique.
17:00 On peut s'y intéresser, il faut qu'on connaisse ça.
17:02 Après, pour pouvoir exercer, il faut vraiment faire une formation spécifique.
17:06 Et ce qui est intéressant de remarquer, et ce qui a été expliqué par notre ami onologue,
17:11 c'est vraiment de la chimie, de l'ingénierie, c'est extrêmement précis.
17:16 Pendant longtemps, la formation était une formation de pharmaciens
17:20 qui devenaient spécialistes en onologie.
17:22 C'est la raison pour laquelle, dans les campagnes notamment,
17:24 les pharmacies peuvent vendre des produits onologiques.
17:27 - Je tiens à dire une chose, moi, si en cours de chimie,
17:30 plutôt que les mols de molécule, les mols de particules,
17:32 on m'avait fait étudier l'onologie, je pense que mes notes auraient été meilleures.
17:35 - Oui, oui, mais si...
17:37 - Mais sérieusement ! - Bah oui !
17:39 - Croyez pas ! - Bah réfléchissez !
17:41 - Allez, vous restez avec nous, on fait une petite pause.
17:43 - On revient dans un instant pour parler de ces métiers liés autour du vin.
17:48 Écoutez, c'est passionnant parce qu'on apprend énormément de choses.
17:51 On fait une petite pause, on revient dans un instant.
17:53 Avec vous, Philippe Farbracq, et avec vous, Richard Angonet.
17:57 A tout de suite !
17:58 - Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
18:02 - Les vraies voies de l'emploi s'intéressent ce soir au métier du vin, lié au vin.
18:07 Alors, forcément, sa fabrication, viticulteur, que ce soit des onologues,
18:12 que ce soit des sommeliers, que ce soit des vendeurs, en tout cas, de vin.
18:16 Et deux invités assez prestigieux, je dirais même très prestigieux,
18:19 Philippe Farbracq est avec nous, meilleur sommelier du monde,
18:21 et patron de ce restaurant, si vous passez à Paris,
18:24 qui s'appelle le Bistrot du Sommelier, on vous invite à y aller.
18:27 Et Richard Angonet, onologue à Meursault, en Côte d'Or,
18:32 et ces métiers très différents, l'un travaille avec l'autre.
18:37 En tant qu'onologue, est-ce que forcément vous avez une pression énorme
18:42 quand vous travaillez avec des viticulteurs,
18:44 de vous dire que vous avez votre main, finalement, sur la qualité,
18:50 et peut-être de la cuvée ?
18:54 C'est vrai qu'il y a une certaine pression par rapport à ça.
18:58 Après, on va être honnête, on a 10 mois dans l'année pour se préparer
19:02 aux deux mois de vendance, qui sont les plus chargés professionnellement pour nous.
19:08 Après, comme vous l'avez dit, on n'est pas forcément responsable de la cuvée,
19:12 on est là pour accompagner le vigneron, pas forcément pour donner la patte de l'onologue,
19:18 mais plutôt pour aller dans le sens du vigneron,
19:20 ou dans le sens du terroir, dans certains cas.
19:22 Alors, vous le disiez tout à l'heure, 150 onologues sortent diplômés par an,
19:29 et la plupart partent dans les pays du Nouveau Monde,
19:32 et on leur fait des pondors, et parce qu'en fait la France,
19:36 c'est le must pour la formation des onologues ?
19:39 C'est exactement ça. Aujourd'hui, il y a des pays qui se développent énormément,
19:43 comme l'Inde, comme la Chine, comme la Russie dans certains cas,
19:48 l'Amérique du Sud, le Canada, les Etats-Unis.
19:52 Aujourd'hui, on a cette aura qui nous permet de se développer aussi à l'étranger,
20:01 que ce soit directement professionnellement comme emploi, ou comme consultant,
20:06 ce qui est notre cas aussi. Nous, on a cette occasion de pouvoir bosser
20:10 avec des pays européens, comme la Belgique, la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche,
20:16 l'Italie, tous ces pays qui sont assez proches. L'Angleterre aussi,
20:21 aujourd'hui, grâce aux effervescents qui sont créés dans le sud de l'Angleterre,
20:27 qui ont le vent en poupe. Aujourd'hui, ils ont besoin de technicité,
20:30 ils ont besoin de conseils, que ce soit en viticulture ou en onologie,
20:34 et nous, on essaye d'être là, d'être présents pour les accompagner
20:37 pour leur développement.
20:38 - Philippe, on entend de plus en plus des vins sud-africains,
20:44 - Australiens... - C'est-à-dire que vous, en tant que sommelier,
20:47 ça veut dire qu'il faut que vous alliez très très large,
20:49 c'est le monde entier aujourd'hui. - Absolument, on est challengés là-dessus
20:52 très très régulièrement. C'est vrai qu'en France, on est gâtés,
20:55 on a déjà de quoi faire largement, mais beaucoup de consommateurs
21:00 sont intéressés par ce qui se passe ailleurs, et puis nous,
21:02 professionnellement parlant, et intellectuellement parlant,
21:04 c'est magnifique de pouvoir voir ce qui se passe.
21:06 Richard évoquait effectivement l'Angleterre, on n'imaginait pas
21:09 il y a quelques années se dire "on va mettre sur la carte du vin anglais".
21:13 Moi j'en ai eu toujours un peu, parce qu'après le concours du monde,
21:16 je m'y suis intéressé, mais c'était anecdotique.
21:18 Aujourd'hui, il y a une vraie appétence pour des vins effervescents
21:21 qui sont produits sur les territoires du Sud.
21:23 Il faut constater que c'est la même roche calcaire qu'en Champagne,
21:28 la cassure qu'on voit à Doubs quand on arrive en face...
21:31 - Oui, c'est vrai, c'est une falaise de calcaire.
21:32 - C'est une falaise de calcaire qui s'est détachée du continent, clairement.
21:34 - Tout à fait. - Et c'est la même géologie.
21:36 Et comme le climat évolue, on trouve aujourd'hui, dans le sud de l'Angleterre,
21:40 le même terroir qu'en Champagne et le même climat qu'il y a quelques temps.
21:43 Donc on a les conditions parfaites pour faire effectivement le même type de vin effervescent.
21:47 - Ça veut dire que le vin français rayonne dans le monde,
21:51 mais il y a une pâte aussi française.
21:53 - Il y a un savoir-faire français, il y a une aura,
21:55 comme le rappelait Richard il y a quelques instants.
21:57 Et c'est la même chose pour la sommellerie d'ailleurs.
21:59 Nous on forme à peu près 450 sommeliers dans les écoles françaises,
22:03 et on a du mal à recruter des sommeliers dans les restaurants en France.
22:07 Parce que la moitié partent à l'étranger.
22:09 Et lorsqu'ils y sont, ils s'y sentent plutôt bien, on leur fait des belles conditions.
22:14 Si en plus ils rencontrent une âme sœur sur place, ils s'installent.
22:19 Donc effectivement on a du mal à les retrouver.
22:21 - Ça veut dire qu'aujourd'hui il y a un nombre de postes à pouvoir voir de combien à peu près ?
22:24 - Plusieurs centaines sans aucun problème.
22:26 Bien entendu la capacité de demande d'absorption du métier de restauration
22:31 pour le monde de la sommellerie est assez large.
22:34 Parce qu'il y a finalement de plus en plus d'expertises.
22:36 Aujourd'hui les gens boivent moins de vin,
22:38 mais les gens qui en consomment ont besoin de quelqu'un qui sait leur en parler.
22:42 Alors qu'avant les consommateurs ils arrivaient, ils prenaient la carte,
22:45 "on va prendre tel vin etc." et se posaient moins de questions.
22:47 Aujourd'hui quand ils en prennent ils ont besoin d'expertises.
22:50 Donc le sommelier est son rôle.
22:52 - Richard Angonin, il y a trois branches quand on est oenologue.
22:55 Il y a la branche production,
22:57 il y a la branche commerce du vin et du matériel vitivinicole,
23:00 et vous avez choisi une autre branche, la branche laboratoire et conseil.
23:04 Alors vous nous avez expliqué le laboratoire et conseil, les deux autres c'est quoi ?
23:08 - Les deux autres branches en fait c'est la production directement,
23:13 qui vont être à peu près égales à celle du directeur d'exploitation.
23:19 Donc diriger un domaine, diriger une grande maison de négoces.
23:23 C'est gérer du personnel principalement,
23:26 c'est gérer aussi la vinification,
23:29 c'est gérer la commercialisation dans la dernière phase,
23:33 voir jusqu'à la direction économique de l'entreprise,
23:36 donc pourquoi pas la partie comptable.
23:38 Voilà, c'est des postes de directeur d'exploitation totale.
23:42 Et la troisième branche, c'est la branche commerce du vin,
23:46 ou commerce de matériel vitivinicole.
23:48 Cette branche intéresse aussi beaucoup
23:50 parce que ça permet d'avoir une bonne connaissance des vins d'à côté,
23:53 de la fabrication du vin,
23:56 et donc de pouvoir vendre soit le vin directement,
23:59 soit le matériel pour améliorer le process du vin de tous les jours.
24:04 - C'est combien de personnes aujourd'hui,
24:06 Philippe Faurebracq, qui travaillent dans cet univers,
24:09 cet écosystème du vin ? Est-ce qu'on a des chiffres ?
24:12 - À peu près 150 000 personnes directement.
24:17 - Ah oui ? Ah oui, c'est énorme !
24:19 - Entre tous les producteurs, les distributeurs, les revendeurs,
24:22 les sommeliers, les zoonologues, etc.
24:24 Ça fait une forte population, effectivement.
24:27 - Et vous, vous avez imaginé, à un moment donné,
24:30 de dire "je pourrais devenir viticulteur, je pourrais acheter".
24:34 Forcément, ça vous a traversé l'esprit ?
24:36 - Absolument, ça m'a traversé l'esprit.
24:37 Et d'ailleurs, dans mes activités de sommelier,
24:39 j'ai des activités aussi de conseil ou d'accompagnement.
24:42 Je travaille avec Alliance Loire,
24:44 qui est une boîte qui rassemble un certain nombre de caves coopératives
24:46 dans le Loire depuis un certain nombre d'années.
24:48 J'ai à la bord des cuvées avec eux,
24:49 après avoir choisi des parcelles,
24:51 avec... discuter des vignerons,
24:53 essayer de comprendre le terroir,
24:55 et de travailler ensuite avec les zoonologues de concert
24:58 pour essayer d'élaborer quelque chose ensemble.
25:00 Et puis j'ai investi dans un domaine, dans la vallée du Rhône,
25:02 aussi il y a quelques années,
25:03 j'élabore un petit peu de Châteaune-Eme du Pape.
25:05 - Pas mal !
25:06 - Effectivement.
25:07 Quand je dis "j'élabore",
25:09 je participe bien entendu à l'élaboration,
25:11 c'est pas moi du tout qui m'en occupe directement.
25:13 Mais en tout cas, en tant que sommelier...
25:15 - On apprend encore, du coup ?
25:16 - D'abord, on apprend tout le temps,
25:17 et c'est une vraie formation
25:19 d'aller mettre la main dans la cave, dans les cuves,
25:23 et surtout d'abord dans la vigne,
25:25 parce que le travail du vin,
25:27 il commence quand même dans le terroir,
25:29 dans le choix et dans l'accompagnement de la vigne et du raisin,
25:33 avant même de rentrer dans la cave.
25:35 - Et c'est toujours bon d'être un homme de terrain.
25:37 Merci beaucoup en tout cas, Richard Agonin,
25:38 d'avoir été avec nous,
25:39 onologue à Meursault, en Côte d'Or.
25:42 Très joli métier, on vous souhaite une très très belle année.
25:44 - Excellente preuve à Meursault.
25:45 - Et dans un instant, on reste avec Philippe Farbrach, bien sûr.
25:48 Un autre métier, sourceur de vin.
25:51 Alors, qu'est-ce que c'est qu'un sourceur de vin ?
25:52 On va tout vous dire avec Jérôme Hersang,
25:54 qui sera avec nous dans quelques instants.
25:56 A tout de suite.
25:57 Alors, on découvre avec Philippe David,
26:04 grâce à nos invités, en tout cas Philippe Farbrach,
26:06 qui est avec nous, au meilleur sommelier du monde,
26:08 patron de ce resto Le Bistrot du Sommelier à Paris.
26:11 Et il y a quelques instants, ce métier de donneologie,
26:14 passionnant aussi,
26:16 et il y a énormément de monde finalement,
26:18 qui travaille dans cette filière du vin.
26:21 Et Jérôme Hersang est avec nous,
26:23 commerçant et sourceur de vin et spiritueux.
26:25 Bonsoir, merci d'être en direct avec nous sur Sud Radio.
26:29 Alors, commerçant, on sait tous un petit peu ce que ça veut dire.
26:32 Et forcément, sourceur de vin,
26:34 il y a un petit côté magie.
26:36 - On ne va pas chercher le vin à la source.
26:38 - Pas si à la source que...
26:40 - On n'est pas à la source.
26:42 - On a envie d'abord de savoir ce que c'est.
26:44 Et à quel moment dans la chaîne, vous intervenez ?
26:46 Dans cette chaîne du vin, en fait.
26:48 - Tout d'abord, bonsoir.
26:50 Merci de m'accueillir.
26:52 - Avec plaisir.
26:54 - Je vais vous présenter brièvement ce métier,
26:56 qui est un métier forcément de passion,
26:59 et forcément de recherche,
27:03 et de temps pour faire plaisir aux autres.
27:08 Donc voilà, je m'explique.
27:10 Mon métier est d'aller chercher des petits billons,
27:18 ou des petits domaines avec des pépites,
27:21 parce que chaque billon a une pépite, forcément.
27:24 Et de par mon réseau de distribution,
27:27 qui part de...
27:30 ça peut être du CHR,
27:32 Restauration Traditionnelle, Collective,
27:35 ou événementiel,
27:38 je mets en relation des billons
27:44 sur tel ou tel produit
27:49 qui correspond à une demande de mes clients.
27:52 En fait, je travaille en amont...
27:55 - Ça veut dire que vous avez un cahier des charges,
27:58 pour que ce soit un restaurant, un événement, peu importe,
28:00 et vous, vous allez sourcer les vins ou le vin qui correspondent.
28:04 - Tout à fait, ou alors je suis fort de proposition
28:07 en faisant découvrir des niches, des pépites.
28:11 - Philippe Farnbrach.
28:13 - C'est un rôle, parce que sourcer c'est important,
28:15 parce qu'on a tous envie de goûter,
28:17 quand on va dans un restaurant, ou quand on va assister à un événement,
28:19 de goûter un vin qu'on ne connaît pas.
28:22 Même si certains vins qu'on connaît c'est rassurant,
28:25 mais il faut toujours mixer un peu les deux.
28:27 - Aller un peu à l'imposé aussi.
28:29 - Et ce métier de sourceur de vin est un vrai métier aujourd'hui.
28:31 C'est vrai que les commerciaux ont vin,
28:33 ils avaient tendance pendant un moment à avoir une liste de vins,
28:36 tout le monde avait les mêmes, c'était des références absolues.
28:39 Aujourd'hui, il y a une vraie demande du marché,
28:41 c'est de trouver le vin que les autres n'ont pas,
28:43 et qui va correspondre précisément à ce dont on a besoin.
28:45 Et d'où le sourceur.
28:47 Le sourceur, qu'est-ce qu'il fait ?
28:49 C'est ce que fait sûrement notre ami Jérôme Ersang,
28:51 il va sur le terrain, il va goûter des vins,
28:53 il va préonder dans des salons,
28:55 discuter avec des vignerons,
28:57 pour savoir la petite cuvée pépite qui va être particulière,
29:00 et il va la proposer effectivement à ses différents clients.
29:04 - Mais on se pose une question, comme on a un commerçant,
29:07 et sourceur en vin et spiritueux,
29:09 Jérôme Ersang, qu'est-ce qui fait le prix d'un vin ?
29:12 Ça c'est quand même la question qu'on se pose,
29:14 parce qu'il y a des bouteilles à 20, 50, 100 000 euros
29:16 dans des très grands crus, très anciens,
29:18 qu'est-ce qui fait le prix d'un vin ?
29:19 Ça on se pose la question.
29:21 - Eh bien écoutez, moi de principe,
29:25 le vin, la seule valeur absolue,
29:29 c'est le vin que, quand vous buvez ce vin,
29:33 que vous êtes sûr que ce soit le vin que vous attendiez.
29:37 C'est même plus une question de valeur,
29:39 c'est une question de plaisir.
29:41 - Un petit peu quand même, parce que...
29:43 - Si on déguste en plaisir...
29:46 - Oui, on est d'accord, mais ce que je veux dire par là,
29:49 c'est qu'on peut avoir un vin qui va être à 8, 10 euros,
29:53 qui va correspondre totalement à une attente...
29:56 - Oui, bien sûr, bien sûr, bien sûr.
29:58 - C'est un critère.
30:00 - Tout dépend de ce qu'on veut en faire, c'est sûr.
30:02 - Exactement, tout à fait, et puis après,
30:06 j'avoue que j'ai la chance de découvrir des vins
30:11 qu'on a ou qu'on a peu connaissance
30:17 sur des valeurs qui sont très très surprenantes.
30:25 J'ai un jeune Vigron, je peux le citer,
30:30 c'est le Domène d'Argilus, donc à Saint-Philippe d'Aiguille,
30:34 qui est à 6 km de Saint-Émilion.
30:37 Donc c'est un jeune Vigron, il a 37 ans,
30:40 il a un petit Domène qu'il a repris il y a 7-8 ans maintenant.
30:44 Il a un vin qui s'appelle Argilus 2015,
30:48 qui doit valoir aujourd'hui, on va dire, une quinzaine,
30:53 22, entre 15 et 20 euros, on va dire,
30:56 et qui vaut largement un grand vin de Bordeaux sans les citer.
31:01 Et à l'aveugle, je ferai passer un ou deux échantillons à Philippe,
31:07 il me donne pour la vie.
31:09 - Il a l'air de le connaître en plus.
31:11 - Avec plaisir, c'est vrai que...
31:12 - On peut encore vous surprendre, Philippe.
31:14 - Bien entendu, bien entendu.
31:16 Et même régulièrement, parce qu'il y a une vraie créativité,
31:20 une vraie effervescence dans tous les sens de ce terme-là,
31:23 dans la viticulture notamment française, mais dans le monde entier.
31:26 - Est-ce que finalement c'est un métier d'héritage,
31:29 le vin, où finalement on voit des gens qui,
31:34 issus peut-être, dont les parents n'étaient pas des viticulteurs,
31:38 ou des choses comme ça, les deux, ça change ?
31:40 - Absolument.
31:41 - Ça évolue ?
31:42 - Oui, ça évolue.
31:43 Héritage, bien entendu, même si l'héritage,
31:45 notamment en Bourgogne, c'est très compliqué,
31:47 parce que le prix du foncier a vraiment explosé,
31:49 donc je ne parle même pas des droits de succession, c'est l'enfer.
31:51 Mais il y a aussi, effectivement, des nouveaux venus,
31:53 des passionnés, des gens qui ont de l'argent,
31:56 qui peuvent s'offrir des grands domaines, ok,
31:58 mais il y a aussi des gens qui modestement rachètent des vignes
32:01 dans des endroits déshérités,
32:03 et qui en font finalement des petites pépites,
32:05 dont nous parlions,
32:06 et qui sont vraiment super intéressants.
32:08 Pour répondre peut-être plus en détail encore
32:10 à la question de Philippe, sur qu'est-ce qui fait le prix du vin,
32:13 c'est la rareté, c'est son histoire,
32:16 et c'est le marché, comme toujours,
32:18 c'est un produit qui se vend,
32:20 et il y a le l'offre et la demande.
32:21 - Je me rappelle qu'on s'est fait un vin du Minervois,
32:22 qui avait été élu meilleur vin du monde,
32:24 il y a une quinzaine d'années, je crois,
32:26 par un grand guide américain,
32:28 le Parker, je crois,
32:30 qui a explosé sa demande du jour au lendemain.
32:34 - Voilà, et donc du coup, ce qu'il vendait à 10 euros...
32:36 - Il l'a vendu à 80.
32:38 - Oui, non seulement lui va le vendre à 80,
32:40 mais le marché va peut-être le revendre lui,
32:42 en deuxième ou en troisième main,
32:43 parce que c'est aussi ça, hein,
32:44 qui existe, beaucoup plus cher encore.
32:46 Donc on arrive à des choses incroyables.
32:48 - Ce marché aussi, juste pour faire une petite digression
32:50 sur certains supermarchés
32:52 qui organisent des foires au vin,
32:54 vous pouvez être surpris aussi avec ces vins-là ?
32:56 - Oui, de mois en mois, je pense qu'il y a une époque
32:58 où il y avait vraiment plus de possibilités
33:01 de découvrir dans les foires au vin.
33:03 Dans les foires au vin, ça reste intéressant
33:05 pour avoir des vins à des prix plus accessibles,
33:07 et dans une gamme aussi plus large.
33:09 Mais les vrais pépites, on les trouve rarement
33:11 aujourd'hui dans les foires au vin,
33:12 on les trouve plutôt chez les cavistes
33:13 ou chez les restaurateurs.
33:14 - Est-ce qu'on voit de plus en plus de femmes dans ce métier ?
33:17 - Absolument.
33:18 C'est un métier qui s'est beaucoup féminisé,
33:19 pour plein de raisons.
33:20 Il y avait des relations historiques particulières
33:24 sur les femmes dans les caves, etc.
33:26 Oui, bien entendu que c'est très féminin,
33:28 et les femmes ont une sensibilité émotionnelle,
33:32 et notamment, bien sûr, un bagage technique
33:34 qui s'apprend, qui est très intéressant.
33:37 Il y a beaucoup de féminologues aujourd'hui,
33:39 dans beaucoup de grands domaines.
33:40 - Gérôme Ersang, quand on voit aujourd'hui,
33:43 quand on est sourceur,
33:44 on est sourceur franco-français,
33:46 ou on peut aller sourcer, je ne sais pas,
33:47 en Argentine, au Chili, en Chine,
33:50 on en parlait tout à l'heure, ou ailleurs ?
33:52 - Ou voir même beaucoup plus proche.
33:55 On a l'Espagne qui nous propose
33:57 des produits assez sympathiques.
33:59 On a l'Italie qui nous propose des très bons vins.
34:02 Et la Belgique qui est un pays
34:06 qui va nous surprendre dans quelques années.
34:10 - Pour les Blancs notamment.
34:12 - Lequel pays, j'ai pas entendu ?
34:13 - La Belgique.
34:14 - La Belgique ?
34:15 - Oui.
34:16 - J'arrive d'Amsterdam il y a quelques jours,
34:17 on a goûté quelques vins belges,
34:20 mais surtout néerlandais,
34:22 qui n'étaient pas inintéressants du tout.
34:24 - Goûte-fourdou ?
34:25 - Goûte-fourdou en flamand en plus !
34:27 - Oui, dis !
34:28 - Gérôme Ersang, c'est...
34:30 Oui, allez-y, allez-y.
34:31 - Oui, oui, mais pour dire,
34:33 moi, parce que je suis, je lance,
34:36 un jeune nouveau vigneron
34:38 qui s'appelle Domaine 1100 à Chablis,
34:40 Alexandre 1100 qui a 24 ans,
34:42 qui reprend le domaine familial,
34:45 ses parents avaient planté des vignes
34:47 il y a une trentaine d'années,
34:48 mais qui ne distribuaient pas en bouteillets,
34:51 c'était pour le négoce et...
34:54 et boire un peu...
34:56 - À la coopérative ?
34:58 - À la coopé.
34:59 Et depuis deux ans,
35:01 on a commencé en bouteillets,
35:03 je vous invite d'ailleurs,
35:04 si vous passez sur Wine Paris,
35:05 on sera sur le secteur.
35:07 - C'est beau ça donc !
35:08 - Oui.
35:09 - Du 12 au 14 février prochain à Paris.
35:11 - Exactement.
35:12 - Quels sont les autres métiers, par exemple,
35:14 Philippe Faurebras, qui est dans cet écosystème,
35:16 parce que là, on a parlé des sourceurs,
35:18 on a parlé des viticulteurs, des onologues,
35:20 des sommeliers,
35:22 il y a, j'imagine, dans cette chaîne,
35:24 d'autres métiers aussi, peut-être un peu plus rares.
35:27 - Il y en a d'autres, ne serait-ce que les vignerons.
35:29 - Des tonneliers, par exemple.
35:30 - Les tonneliers, les vignerons,
35:31 ceux qui s'occupent vraiment de la vigne elle-même,
35:33 le tailleur.
35:34 - Exactement.
35:35 - La tailleur de vignes.
35:36 Et puis il y a aussi beaucoup de métiers
35:38 développés autour de l'onotourisme.
35:40 Il y a des gens qui font une formation,
35:42 et qui sont au domaine,
35:44 qui ne sont ni sommeliers, ni onologues, etc.
35:46 mais qui viennent parler du vin,
35:48 qui accueillent les gens,
35:50 et de plus en plus, l'onotourisme fonctionne très bien en France,
35:53 comme dans un certain nombre de pays.
35:55 Donc ça laisse aussi de belles possibilités de carrière.
35:58 - Et donc en France, j'imagine que c'est un pays
36:01 où l'on veut, où l'on vient,
36:03 on est les premiers dans le monde ?
36:06 - On est encore les premiers.
36:07 - En termes de production, ça oscille en fonction...
36:09 - En termes d'orages, je parlais d'orages.
36:11 - En termes de quantité, c'est l'Italie qui est un peu au-dessus en général.
36:13 - En termes de quantité, l'Italie, voire l'Espagne.
36:15 - En valeur, c'est la France.
36:17 - En valeur, c'est la France.
36:18 Et en termes d'orages, oui, la France reste quand même la référence.
36:21 Mais bien entendu,
36:23 et tant mieux pour nous,
36:25 il faut se constater qu'il y a quand même
36:27 beaucoup de très bons vins dans beaucoup de pays aujourd'hui.
36:30 Il ne faut pas avoir peur de la concurrence.
36:33 Il faut juste en avoir conscience.
36:35 - Oui, oui.
36:36 - Merci beaucoup.
36:37 - Si on a de bonnes concurrences, meilleur on est.
36:39 - Absolument, vous avez bien raison, Jérôme Ersang.
36:41 - C'est important.
36:42 - Merci beaucoup, Jérôme Ersang, d'avoir été avec nous.
36:44 - Avec plaisir.
36:45 - Commerçant et sourceur en vin et spiritueux,
36:47 on était avec Richard Angonin,
36:49 onéologue à Morceau en Côte d'Or.
36:51 Et merci beaucoup, Philippe Faurebrac, d'avoir été avec nous.
36:53 - Merci à vous, plaisir.
36:54 - Meilleur sommelier du monde, patron de ce restaurant.
36:56 Allez donc discuter avec lui et chanter,
36:58 parce qu'on chante beaucoup aussi au Bistro du Sommelier à Paris.
37:00 - Il y a une soirée karaoké le vendredi.
37:02 - Absolument, merci beaucoup.
37:04 - Merci à notre équipe, David, d'avoir préparé cette émission.
37:06 Merci à notre équipe Aurore, Aude, Otili, Benoît et Félix, bien entendu.
37:12 On se retrouve demain à 17h.
37:14 - Demain à 17h, mais tout de suite Sud Radio à votre service.
37:16 Et ensuite, après le flash, les essentiels de Sud Radio.
37:19 - Passez une belle soirée, salut, à demain.