• il y a 11 mois
Avec Éric Salobir, président de la Human Technology Foundation, et Clémentine Piazza, présidente Inmemori.

Retrouvez Le Numérique pour tous avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h30 sur #SudRadio.
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##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2024-01-07##

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News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:04 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:08 Vérissure présente Sud Radio, le numérique pour tous. Vanessa Pérez.
00:13 Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous.
00:15 Et avant de commencer cette émission, la première de l'année,
00:18 j'ai le plaisir de vous souhaiter une excellente année.
00:20 Et comme les débuts d'année sont souvent sources de bonnes résolutions,
00:23 aujourd'hui, on va s'interroger sur un numérique éthique.
00:27 Alors au programme, nous tenterons de comprendre s'il faut repenser
00:30 le rôle de nos institutions à l'heure où le monde se déchaîne sans filtre
00:34 sur les réseaux sociaux. On s'interrogera sur notre contribution
00:37 au monde professionnel à l'heure de l'intelligence artificielle.
00:40 Et pour finir, nous vous ferons découvrir une start-up qui vient bouleverser
00:43 les codes des services funéraires. Et oui, c'est important de poser
00:47 à nos assiens en vous accompagnant dans son parcours complexe.
00:50 Le numérique pour tous spécial éthique et numérique, c'est tout de suite
00:53 ici sur Sud Radio.
00:54 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:58 Et pour commencer cette émission spéciale éthique et numérique,
01:01 j'ai le plaisir d'accueillir un homme au profil atypique.
01:03 Il est prêtre dominicain, mais il est aussi président de la Human Technology Foundation,
01:08 un think tank international dédié à l'impact de la technologie sur l'humain.
01:12 Eric Salobir, bonjour. On est ravis de vous avoir en plateau aujourd'hui
01:15 et de commencer l'année avec vous. Et on va tenter de bien commencer cette année
01:20 en essayant de comprendre ce que seraient les bases éthiques dans le domaine de la technologie.
01:25 Donc concrètement, pour commencer, Eric, j'ai envie de vous demander,
01:28 quand on parle de l'impact des technologies sur l'humain, c'est quoi les grands enjeux ?
01:33 Alors bonjour Vanessa. Les grands enjeux de la technologie en ce moment,
01:36 c'est d'abord un impact sur notre tissu social. On voit un impact sur la démocratie
01:41 avec les réseaux sociaux. On voit un impact aussi sur la façon dont on interagit
01:46 les uns avec les autres. Plus tard, on parlera de la façon dont on interagit avec les morts.
01:50 C'est aussi un impact sur le travail. Beaucoup de gens voient l'arrivée
01:55 de l'intelligence artificielle générative comme le risque de bouleverser le monde du travail,
02:00 peut-être la peur de se faire remplacer. Est-ce que c'est ça le grand remplacement ?
02:04 Finalement, c'est pas un remplacement par un autre humain, c'est un remplacement par une machine.
02:07 Et puis l'autre point, c'est finalement l'impact sur notre capacité à être humain,
02:13 à prendre des responsabilités, à prendre notre vie en main.
02:17 C'est ce qu'on appelle en français, c'est pas très beau, l'agentivité, human agency.
02:21 Est-ce que soi-même on dirige sa vie ? Est-ce qu'on l'a en main ?
02:24 Ou est-ce que ce sont les algorithmes quelque part qui nous pilotent ?
02:26 Alors justement Eric, vous parliez des réseaux sociaux et quand on voit le déferlement de violences,
02:30 notamment sur X, anciennement Twitter, toute cette critique des institutions
02:35 et aussi des algorithmes, vous en parliez, qui mènent au suicide.
02:38 Est-ce que les écrans nous protègent ou alors est-ce qu'ils nous éloignent de la relation à l'autre ?
02:42 C'est assez ambivalent. Les écrans font écran, de deux façons.
02:46 D'un côté, effectivement, ils protègent, mais plutôt ceux qui vont vouloir rester dans l'anonymat,
02:51 c'est-à-dire par exemple des lanceurs d'alerte ou un certain nombre de gens qui peuvent être un peu irresponsables.
02:56 Et puis de l'autre côté, ça nous éloigne quelque part, ça met une barrière entre les gens.
03:02 Mais aussi ça nous rapproche d'une certaine façon parce qu'on oublie que l'écran, c'est vrai,
03:06 dans une famille, on peut avoir l'impression que chacun a le nez sur son écran et que finalement on ne se parle plus.
03:11 Mais ces ados qui passent leur temps sur les écrans, en fait, ils sont en contact avec d'autres ados
03:15 et finalement ça tisse d'autres liens. La question, c'est parfois, est-ce qu'on n'est pas trop liés ?
03:20 Est-ce qu'il y a des moments où il ne faudrait pas qu'on déconnecte un peu ?
03:23 Parce que finalement, tout ce bien que nous apporte la technologie numérique,
03:27 en surdose, ça devient un peu une overdose.
03:29 Mais cet échange, j'insiste sur cette violence sur les réseaux sociaux,
03:32 pour vous, ça ne traduit pas un malaise de notre société ?
03:35 Je pense qu'en fait, la technologie, il ne faut pas avoir une approche fétichiste de cette technologie.
03:40 C'est-à-dire, il ne faut pas penser que c'est la technologie qui pose des problèmes.
03:43 La technologie, soit elle révèle, soit elle sert de chambre d'écho à des difficultés qui sont des difficultés sociétales.
03:50 Et donc, quand on voit effectivement qu'on a des combats entre groupes humains, des tensions, etc.,
03:55 en fait, les réseaux sociaux sont le lieu parfait pour voir se révéler ces tensions.
04:01 Et c'est vrai qu'on s'est dit au début, quand on a vu arriver les réseaux sociaux,
04:04 c'est super, enfin, une démocratisation de la parole publique.
04:08 On n'est pas obligé de passer à la télé, d'être interviewé, etc.
04:12 Tout le monde peut s'exprimer, donc c'est cool.
04:14 Mais en même temps, la démocratisation, c'est aussi une prolifération.
04:17 Et on voit que malheureusement, tous les humains n'utilisent pas cette capacité qu'il leur est donnée
04:21 de prendre la parole dans l'espace public, au bénéfice de tous.
04:24 Mais justement, aujourd'hui, il n'y aurait pas une façon de repenser ces réseaux sociaux,
04:27 qui soit la base d'un nouveau dialogue, mais qui soit vraiment constructif ?
04:30 Alors, la difficulté, c'est que les réseaux sociaux, leur business model,
04:35 le peu d'acteurs dans ce monde des réseaux sociaux, parce que finalement, c'est une poignée
04:39 qui tient toute l'audience, ça, c'est déjà très largement fixé.
04:43 Et on voit avec les textes européens, DSA, DMA, pour entrer un peu dans la technique juridique,
04:49 on va dire, c'est la difficulté de mettre en œuvre ces textes
04:53 et la difficulté de faire changer des business models qui existent déjà depuis un moment.
04:57 C'est pour ça que nous, au sein de la Human Technology Foundation,
05:00 on travaille sur les nouveaux business models, sur le Web3, sur le Métavers,
05:04 sur l'arrivée de l'IA générative, des choses qui vont complètement rebattre les cartes.
05:08 Pour moi, la chance qu'on a, c'est que comme la technologie va très vite,
05:11 il y a une nouvelle vague à peu près tous les six mois et les cartes sont régulièrement rebattues.
05:16 Donc, préparons, repérons la prochaine vague et surfons la prochaine vague.
05:20 Et vous n'avez pas l'impression, Eric, en fait, que ces grandes plateformes,
05:22 elles peuvent devenir des empires politiques, justement, et surpasser nos institutions ?
05:27 Alors, oui et non. Je pense que d'un côté, les grandes plateformes sont déjà des empires,
05:31 des empires économiques avec une capacité d'investissement largement supérieure à celle des États.
05:37 On le voit dans l'IA générative, c'est à coût de dizaines de milliards,
05:42 alors que nous, on rassemble quelques centaines de millions qu'ils investissent.
05:45 Donc, effectivement, il y a un énorme décalage.
05:47 En même temps, on se rend compte que le fait de ne pas avoir de prérogatives régaliennes,
05:51 c'est-à-dire que ce n'est pas un État, ça les rend quand même assez dépendants de l'État
05:54 dans lequel ils "habitent", dans lequel ils sont enregistrés.
05:58 Ça peut être les États-Unis, ça peut être la Chine.
06:01 Donc, finalement, ils sont un peu corollaires, ils font partie d'une stratégie géopolitique plus large.
06:05 Et nous, Européens, qui n'avons pas de grands champions comme ça,
06:09 le danger, c'est qu'on soit un marché alors que les autres sont des acteurs.
06:12 Donc, il faut qu'on se débrouille pour exister dans ce monde-là.
06:17 Et en parallèle, la difficulté, c'est qu'on voit qu'un certain nombre d'États
06:20 essaient de ressembler à ces plateformes. Il y a ce qu'on appelle la plateformisation de l'État.
06:23 Le problème, c'est que si l'État est une plateforme, vous êtes un usager.
06:26 Et un usager, finalement, il peut changer de plateforme.
06:29 Et au bout d'un moment, ça donne ce que dit Houellebecq, c'est "l'État en lequel j'habite,
06:32 c'est comme un hôtel. Quand il ne me plaît plus, j'en change".
06:35 Qu'est-ce qu'on crée comme projet de société ?
06:37 Qu'est-ce qu'on crée comme identité nationale, comme discours national,
06:40 si on est comme ça, à l'affût du mieux-disant ?
06:43 C'est la vraie question. Alors, vous évoquiez, Eric, en introduction également,
06:47 le travail et l'intelligence artificielle.
06:49 Et aujourd'hui, la démocratisation de cette intelligence artificielle,
06:51 on le voit avec Chad J. Petey notamment, va bouleverser le monde du travail.
06:55 J'ai envie de vous demander, est-ce qu'il y a une place pour tout le monde
06:57 dans le monde du travail de demain, ou alors cette fracture sociale va s'amplifier ?
07:01 Alors ça, c'est la grande question à laquelle, on va dire, pour le moment,
07:05 personne n'a de réponse. Ce qu'on peut dire en regardant un peu dans le rétroviseur,
07:08 c'est que toutes les révolutions industrielles passées ont trouvé une forme d'équilibre.
07:14 Et au final, on a vu le niveau de vie d'ensemble de la population augmenter.
07:19 Donc, on a eu la révolution industrielle, l'arrivée de l'électricité, l'automatisation, etc.
07:23 Chaque fois, il y a eu des bouleversements, chaque fois, il y a eu des perdants à court terme,
07:26 mais on s'en est quand même plutôt bien sortis.
07:29 Là, ces révolutions arrivent de plus en plus rapidement.
07:33 La question, c'est comment est-ce que certains, les jeunes, par exemple,
07:36 qui arrivent en ce moment sur le marché du travail, vont pouvoir changer 3, 4 fois
07:40 dans leur carrière radicalement de métier ?
07:42 Et c'est vrai qu'on voit que le problème de l'IA générative, c'est qu'elle fait très bien
07:47 tout ce que font les cols blancs, comme les robots font très bien ce que faisaient les cols bleus.
07:51 Donc, à un moment, le danger, c'est que petit à petit, il n'y ait plus de middle management,
07:55 qu'il y ait toute une partie des professions qui disparaissent ou disparaissent largement.
07:58 Moi, je vois deux gros enjeux.
08:00 C'est un, comment on "recase", entre guillemets, comment on forme,
08:04 comment on travaille sur l'employabilité de tous ceux qui vont se trouver un peu laissés pour compte.
08:09 Et la deuxième, c'est comment est-ce qu'on forme ?
08:11 Parce que si on dit qu'on n'a pas besoin, par exemple, de jeunes journalistes, de jeunes avocats,
08:14 de jeunes comptables, parce que ça, la machine le fait très bien,
08:18 mais on a quand même besoin de ceux qui sont expérimentés.
08:20 Comment est-ce qu'on devient expérimenté quand on n'est pas passé par junior ?
08:23 Ça, c'est un peu la question.
08:24 Tout à fait.
08:25 Alors, derrière ça, il y a la notion de performance,
08:28 parce que ces applications nous permettent aussi d'aller toujours plus vite, toujours plus loin.
08:32 Là aussi, est-ce que tout le monde est fait pour de la performance
08:35 et qu'il y a des gens qui ont d'autres buts dans la vie que d'être dans l'hyper-performance
08:38 et plutôt quelque chose de plus qualitatif, de plus humaniste ?
08:41 Alors, tout dépend de ce qu'on appelle la performance.
08:43 Ce qu'on voit, c'est que la génération Z ne considère pas, sans faire de généralité,
08:47 mais la valeur travaille comme un absolu.
08:50 Et on voit qu'effectivement, un certain nombre de jeunes entrent sur le marché du travail en disant
08:53 "Moi, j'ai aussi envie d'avoir une vie par ailleurs, je ne vais pas y consacrer trop de temps, etc."
08:57 Après, la grosse difficulté, c'est que la performance, c'est aussi une capacité à se rendre indispensable
09:06 dans l'entreprise, dans la société, à contribuer.
09:09 Donc, il y a une dimension très légitime, parce que contribuer à la société, c'est important.
09:13 Et après, ne pas contribuer seulement à enrichir des actionnaires,
09:16 ça, on peut comprendre qu'ils en aient assez.
09:19 Ce qu'on voit, c'est que l'IA générative, elle va remplacer toutes les petites tâches automatiques
09:25 qui finalement occupent une grande partie de nos concitoyens.
09:29 Alors, certains vont voir ça comme un avantage, certains vont voir ça comme un inconvénient.
09:33 L'avantage, c'est pour tous ceux qui sont créatifs, qui vont dire "Enfin, j'arrête l'administratif."
09:36 Et puis, il y a quand même des gens qui ont besoin d'avoir un peu des routines dans leur vie.
09:40 Pour ceux-là, ça va être beaucoup, beaucoup plus compliqué.
09:42 Donc, on voit qu'encore, il n'y a pas si longtemps que ça, on disait
09:45 "Vous voulez ne jamais être en concurrence avec l'IA, ayez un métier créatif."
09:50 En fait, maintenant, l'IA, elle est capable de créer des images, de créer des textes,
09:54 de les fabriquer ou de les concevoir.
09:56 Donc, finalement, on se rend compte que c'est beaucoup plus compliqué que ça
09:59 et on se rend compte que les cartes vont être beaucoup plus rebattues qu'on l'imaginait.
10:02 - Mais c'est... A vous écouter, on a le sentiment qu'il va y avoir effectivement
10:07 ces gens qui contribuent à créer de la valeur, et puis toute une fange de la population
10:10 qui, j'insiste là-dessus, n'est pas programmée dessus.
10:12 Est-ce que ça veut dire qu'elles vont être condamnées à avoir un revenu de base ?
10:17 Comment vous voyez un petit peu cette démographie ?
10:20 - Alors, c'est intéressant de voir qu'un certain nombre de patrons de la Silicon Valley
10:23 travaillent sur le revenu universel en pensant qu'on aura toujours besoin des gens
10:27 pour qu'ils consomment, mais pas forcément pour qu'ils produisent.
10:30 Moi, ça m'inquiète beaucoup d'avoir une société qui soit au bénéfice des humains
10:34 mais qui ne soit pas forgée par les humains.
10:36 Il faut qu'on puisse contribuer, que chacun puisse contribuer à la société.
10:39 Donc ça, effectivement, pour moi, c'est un danger.
10:42 Le danger que je vois aussi, c'est que qui va apporter ce revenu universel ?
10:47 Si c'est les États, ça veut dire que beaucoup d'entreprises vont devoir payer
10:50 beaucoup, beaucoup plus d'impôts.
10:51 Si ce sont les entreprises, est-ce que vous avez envie d'être payé par une grande entreprise étrangère
10:55 pour ne rien faire, on va dire juste pour exister ?
10:58 Ça, c'est une vraie difficulté.
11:00 - Éric, je vous propose de marquer une courte pause avant de nous retrouver.
11:03 On retrouvera également Clémentine Piazza, une entrepreneuse qui révolutionne
11:07 les codes des services funéraires.
11:09 Le Numérique pour tous, ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.
11:12 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
11:15 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
11:18 Vérissure présente...
11:20 - Sud Radio, le Numérique pour tous, Vanessa Pérez.
11:23 - Et on se retrouve dans le Numérique pour tous avec Éric Salobir pour parler éthique et numérique.
11:29 Éric, on va parler des données et de nos données précisément.
11:34 2024 va avoir l'avènement de ce que l'on appelle l'identité numérique,
11:37 c'est-à-dire un portefeuille au niveau européen qui va posséder
11:40 tous nos éléments les plus personnels en termes d'identité.
11:43 Pour prouver d'ailleurs notre identité, j'ai envie de vous demander
11:46 où la protection commence et où la surveillance s'arrête ?
11:49 Ou que ce soit l'inverse ? Quels sont les enjeux éthiques de ce portefeuille ?
11:53 - Alors en fait, il ne faut pas oublier que l'identité, ce n'est pas juste de l'authentification,
11:57 ce n'est pas juste pour entrer sur un site internet.
11:59 L'identité, c'est la capacité d'être soi.
12:02 Et cette identité, on la confie à quelqu'un, ça peut être un gouvernement,
12:05 ça peut être une entreprise, c'est un choix qui est stratégique.
12:08 Et là, je pense que ce qui est important, c'est de se dire qu'il ne faut absolument pas
12:13 qu'on fasse ce choix à la légère, il faut absolument qu'on choisisse un tiers de confiance
12:19 qui va vraiment nous permettre de dévoiler seulement le minimum de données
12:23 et de dévoiler les données quand on veut, qui va nous permettre une forme d'interopérabilité,
12:27 c'est-à-dire on va pouvoir bouger, déplacer ces données.
12:30 Quelque part, il faut qu'on ait la clé de notre propre identité,
12:33 il faut qu'à tout moment, on puisse décider de reprendre nos billes.
12:36 Éric, on est dans une société de plus en plus individualiste, voire une société de solitude.
12:40 Ce chat GPT à qui on peut parler, quelque part, est-ce que ce n'est pas un peu dangereux ?
12:45 Vous n'avez pas l'impression qu'on va avoir un nouveau maître
12:48 qui est orienté par des biais algorithmiques qui va conditionner notre pensée ?
12:52 Alors certains vont même jusqu'à dire que ça pourrait être un nouveau Dieu.
12:56 La différence, c'est que Dieu, c'est censé être celui qui est tout autre,
13:00 là où ces chatbots sont censés nous ressembler, nous combler.
13:04 Si vous avez vu le film Her, vous voyez à quel point, au bout d'un moment,
13:08 il y a un repli de la personne sur elle-même à force de discuter
13:12 avec une machine qui est juste faite pour lui renvoyer la parole.
13:15 Et donc ça, le danger, c'est que petit à petit, on se coupe des autres.
13:19 Ça, effectivement, c'est une vraie difficulté.
13:22 Et puis qu'on perde un peu l'intolérance à la différence.
13:25 Tout à l'heure, vous parliez des difficultés qu'on peut rencontrer dans la démocratie.
13:29 À partir du moment où la moitié du temps, je discute avec des algorithmes
13:32 qui me renvoient juste la réponse que j'ai envie d'entendre,
13:35 quand je vais aller discuter, ne serait-ce qu'avec des membres de ma famille,
13:38 des amis, voire des groupes qui sont opposés à ce que je pense,
13:41 est-ce que ça ne va pas m'être complètement intolérable ?
13:44 Merci beaucoup, Éric Saloubir.
13:46 Sans transition, dans cette émission, nous recevons aujourd'hui en plateau
13:51 une entrepreneuse qui a cassé les codes des rites funéraires
13:54 avec une société qui s'appelle InMemory, Clémentine Piazza.
13:57 Bonjour, on est ravis également de vous avoir en plateau pour commencer cette année.
14:00 On le disait, l'offre religieuse en ligne vient compléter des pratiques ordinaires,
14:05 c'est le cas notamment des pompes funèbres.
14:07 Et vous, vous avez décidé de révolutionner ce secteur peut-être un peu endormi.
14:12 C'est quoi la différence que vous proposez avec un service traditionnel ?
14:16 Effectivement, InMemory, c'est une société de pompes funèbres radicalement différente.
14:20 En fait, notre démarche, c'est de vraiment changer la nature du métier.
14:24 Le métier de pompe funèbre, jusqu'ici, c'est un métier de commerçant,
14:27 avec des boutiques, avec des promotions sur les monuments à la Toussaint.
14:31 Et nous, notre volonté, c'est d'en faire un véritable métier de service à la personne.
14:35 Et ça se traduit notamment par deux preuves.
14:38 La première, c'est qu'on a créé des lieux pour recevoir nos familles
14:44 qu'on a complètement repensé.
14:46 C'est-à-dire que plutôt qu'une agence ou une boutique ouverte sur la rue,
14:49 on a créé ce qu'on appelle des maisons InMemory,
14:52 qui sont des lieux intimes, calmes, apaisants,
14:55 dans lesquels nos conseillers vont tout expliquer à la famille
14:59 et organiser les obsèques avec elle.
15:01 Et puis, la deuxième chose dont je peux vous parler,
15:03 c'est évidemment l'accompagnement des familles.
15:06 Peut-être que je peux traduire ça par un exemple marquant,
15:10 qui est que nos équipes ne sont pas commissionnées sur le chiffre d'affaires.
15:13 Alors, bien sûr, c'est évident pour accompagner avec justesse et empathie le deuil.
15:18 Mais malheureusement, c'est une pratique qui est encore largement répandue sur le secteur.
15:22 Et donc, je pense qu'il y a urgence à repenser le secteur des services funéraires
15:26 pour que ce soit à la hauteur des attentes des familles en deuil.
15:29 Alors, vous avez certes les maisons InMemory,
15:31 mais le numérique joue un rôle important dans votre société.
15:33 Concrètement, comment il se positionne ?
15:35 Alors, en fait, à l'origine, InMemory, c'est un service d'hommage en ligne
15:38 que j'ai créé en 2016 pour répondre à deux besoins.
15:41 Le premier, c'est comment je communique les informations sur les obsèques
15:45 le plus rapidement possible.
15:47 Puisqu'en France, on a six jours entre le décès et l'enterrement légalement.
15:54 Donc, il y a une urgence à prévenir toute la communauté de celles et ceux qui ont connu le défunt.
15:58 Et le deuxième bénéfice du service, c'est que sur un espace en ligne,
16:02 je peux à la fois trouver les informations sur les obsèques,
16:05 mais je peux aussi raconter des souvenirs, partager des mots de soutien ou partager des photos.
16:11 Donc, concrètement, c'est un espace qui est privé.
16:14 C'est-à-dire que si je tape le nom de la personne défunte avec InMemory sur Google,
16:19 je ne vais pas retrouver l'espace pour préserver l'intimité des familles.
16:22 Mais il suffit que quelqu'un de la famille me communique le lien pour que je puisse participer.
16:26 Et à la fin, on a une véritable mosaïque de la vie vécue
16:30 qui a une vraie valeur émotionnelle pour ceux qui restent.
16:35 Pour prolonger un peu la mémoire du défunt, j'ai envie de vous demander,
16:38 c'est quoi le déclencheur, en fait ?
16:40 Parce qu'on ne s'engage pas, ce n'est pas une vocation de travailler dans les ponts CUNEP.
16:42 Qu'est-ce qui a été le déclencheur de cette aventure ?
16:44 Alors, je pense deux choses.
16:46 D'abord, un événement qui est que j'ai accompagné
16:50 quelqu'un qui m'était très chère dans l'organisation d'Obsec' difficile.
16:55 Donc, je me suis retrouvée en première ligne dans l'organisation
16:58 et j'étais assez choquée par un peu l'archaïsme des solutions,
17:02 par les technologies juste avant.
17:05 Et c'est vrai que pour n'importe quel événement festif,
17:08 il y a plein de services pour prévenir, pour rassembler, pour communiquer.
17:12 Et là, quand on fait face à la mort, il n'y avait rien d'approprié.
17:15 Parce qu'évidemment, il faut que ces espaces ou ces outils soient dignes,
17:19 soient respectueux des rites.
17:21 Donc, ça a commencé par ce premier choc.
17:24 Et puis ensuite, une autre raison qui, je pense,
17:27 est une culture du prendre soin que je partage avec toute mon équipe
17:31 et que je partage avec la grande famille des soignants,
17:34 qui est aussi cette volonté d'être utile face à la souffrance,
17:38 d'être dans l'action pour faire en sorte que ces chemins difficiles
17:41 soient un peu plus lumineux.
17:43 Et voilà, je pense que ça me définit au même titre
17:46 que toutes les équipes et une mémoire plus largement.
17:50 La mort, c'est un mot qui fait peur.
17:52 On n'a pas envie de le prononcer.
17:54 C'est presque un mot tabou.
17:55 Quand on est une femme et qu'on développe une innovation dans ce domaine-là,
17:59 ça n'a pas été difficile ? Vous avez rencontré des écueils ?
18:02 Non, parce que je crois que je suis à ma place.
18:06 Et en fait, c'est un tabou qui est subi par les Français,
18:10 et puis je pense plus largement dans le monde.
18:12 C'est-à-dire qu'en fait, on a besoin d'en parler.
18:14 Donc, quand on est capable d'avoir la discussion,
18:17 de permettre cette communication avec des personnes en deuil qu'on peut croiser,
18:22 avec celles et ceux qui ont besoin de raconter ces ruptures de vie,
18:26 finalement, les choses se font très naturellement.
18:29 C'est ce qu'on voit sur un espace d'hommage,
18:32 où finalement, beaucoup de gens manifestent,
18:34 200 personnes en moyenne par espace.
18:36 Et c'est ce qu'on voit aussi pendant nos rendez-vous avec les familles,
18:39 où en fait, quand on prend le temps de cette parole,
18:42 elle se délie et elle est assez magnifique,
18:45 parce qu'elle est en vérité,
18:47 elle est juste par rapport à une histoire vécue,
18:49 elle est juste par rapport à un proche.
18:51 Et ensuite, notre responsabilité, c'est de permettre à cette famille
18:55 de faire une cérémonie d'adieu qui ressemble à la personne
18:59 et qui, j'espère, les apaisera sur le chemin du deuil.
19:02 Donc, ce sentiment de tristesse qu'on pourrait imaginer
19:05 quand on s'engage dans un service de pompe funèbre,
19:07 en fait, vous êtes au-dessus.
19:09 Il y a une vraie vocation et il y a quelque chose de plus
19:12 qui anime les gens qui travaillent à vos côtés ?
19:15 Oui, c'est une vraie vocation.
19:17 Ça, c'est certain.
19:18 On a un sentiment de responsabilité.
19:22 C'est vraiment pas un métier neutre.
19:26 C'est une vraie responsabilité d'accueillir des souhaits,
19:29 des dernières volontés, de faire en sorte que ce temps de l'adieu
19:32 corresponde au rite, soit juste pour une famille indéfin.
19:37 Et puis aussi, beaucoup de reconnaissance
19:42 pour ces moments de vérité vécu ensemble,
19:44 pour ces moments de chaleur humaine aussi,
19:46 parce que face à la souffrance, il y a aussi la chaleur humaine.
19:48 Et ça, ça nous porte au quotidien, la reconnaissance des familles.
19:51 C'est important pour nous d'en parler en ce début d'année.
19:53 Je rappelle donc inmemory.com et vous aurez toutes les informations.
19:57 Éric, pour conclure, je m'adresse à l'homme de foi.
19:59 Quand vous entendez effectivement que le numérique permet
20:02 de développer des éléments qui rapprochent de l'essentiel,
20:05 quel regard vous portez justement sur cette distanciation
20:08 qu'on peut avoir avec le numérique pour l'appréhender différemment ?
20:11 Je pense que ce qui est très beau, c'est justement
20:14 tout ce qui va permettre de rapprocher les personnes
20:16 dans un moment difficile, qui est celui du deuil.
20:19 On voit par ailleurs d'autres services, on appelle ça "death bot",
20:22 c'est-à-dire des chatbots qui permettent de simuler
20:24 la présence d'un être cher qui est disparu.
20:27 Le danger que je vois un peu, c'est que ça peut aussi
20:30 ralentir le processus de deuil.
20:32 L'idée, c'est de se dire qu'il faut garder une bonne image,
20:36 mais aussi il faut soigner, accompagner
20:40 ceux qui sont en processus de deuil.
20:42 Et il faut les aider en se disant que moi, en tant que personne de foi,
20:45 je suis persuadé qu'il existe quelque chose après
20:48 et que donc la mort n'est pas une fin,
20:50 la mort n'est pas seulement ténébreuse.
20:52 Et la question, c'est comment est-ce qu'on va ensemble vers cette lumière ?
20:55 Eric, le mot de la fin, si on doit prendre une résolution
20:58 par rapport à nos comportements numériques en ce début d'année ?
21:00 Moi, je dirais "moins et mieux", c'est-à-dire apprendre à se déconnecter
21:04 et en même temps choisir de façon judicieuse
21:08 les bons services, parce qu'ils sont très nombreux en ligne,
21:11 qui nous permettent de nous connecter, d'être efficaces, d'être bien.
21:15 "Moins et mieux", on restera là-dessus.
21:17 Eric, pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
21:19 Et pour prolonger la discussion, on se retrouve sur vos réseaux sociaux préférés.
21:22 Je vous souhaite une excellente fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.
21:25 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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