Protection de nos données personnelles ? Ce que l'on ne vous dit pas - Le Numérique pour Tous

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Avec Philippe Latombe, député EPR de la 1re circonscription de Vendée & Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po
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##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2024-10-06##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au digital, à
00:07l'innovation et à la tech responsable.
00:10Vous le savez désormais, en un clic ou un like sur les réseaux sociaux, nous sommes
00:14tous exposés à l'utilisation de nos données sans réellement le savoir.
00:18Données qui ont probablement d'ailleurs fait l'objet de reventes par de grandes entreprises.
00:21Sommes-nous en danger face à cette exploitation de nos données ? Faut-il désormais ne plus
00:26se confier à ChatGPT ? Et enfin, les systèmes de régulation sont-ils dépassés par la
00:30fulgurance de l'intelligence artificielle ? C'est ce que nous tenterons de comprendre
00:34avec nos invités, le numérique pour tous, spécial protection de nos données personnelles.
00:38C'est parti et c'est sur Sud Radio.
00:40Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:44Et pour essayer de mieux comprendre ce sujet de la protection de nos données personnelles,
00:48j'ai le plaisir d'accueillir le député membre du groupe MoDem, secrétaire de la
00:52commission des lois, Philippe Latombe.
00:54Philippe, bonjour.
00:55On est ravi de vous avoir parmi nous aujourd'hui, malgré une activité que l'on imagine très
00:58très chargée.
00:59Alors, on va commencer par clarifier les choses.
01:01Dès lors que nos données passent sur les plateformes, c'est-à-dire qu'on fait un like,
01:05une réaction, un émoticône sur les réseaux, on sait tout de nous, on ne peut plus rien
01:10cacher.
01:11Oui, par définition, les plateformes ont besoin d'avoir ces informations parce qu'elles
01:15ont besoin de pouvoir vous pousser de la publicité, de pouvoir vous pousser du contenu qui vous
01:19intéresse pour que vous ayez envie de regarder encore plus longtemps la plateforme et du
01:23coup voir encore plus de publicité.
01:24Donc forcément, c'est un aspirateur à données, aspirateur à données qui prend tout du délai
01:29que vous mettez pour cliquer sur une page pour savoir si ça vous intéresse vraiment
01:33beaucoup ou un tout petit peu moins que d'habitude.
01:35Ça prend vos données telles que la localisation, ça peut prendre des données telles que votre
01:39nom, votre prénom, votre date de naissance, est-ce que ça vous souhaite votre anniversaire.
01:43Puis il y a des adresses IP et puis il y a un certain nombre de choses qui peuvent permettre
01:47en les agrégant d'avoir une vue assez synthétique et assez juste de qui vous êtes, de ce que
01:52vous aimez, de ce que vous voulez faire.
01:53Donc par rapport à des émotions que je traduirais en émoticônes ou autres, on peut savoir
01:58un petit peu quelles sont mes orientations politiques, voire sexuelles, voire sociales,
02:03etc.
02:04C'est ce que vous voulez dire.
02:05Ah oui, c'est fait pour ça.
02:06Quand vous appuyez sur le bouton j'aime ou quand vous dites je déteste ou quand vous
02:09dites c'est intéressant sur les réseaux même professionnels, c'est fait justement
02:13pour clarifier la position que vous avez vis-à-vis de l'information qu'on vous a poussé.
02:17Savoir si on va vous en pousser plus ou moins, d'autres ou celle-là encore.
02:21Et l'idée des réseaux c'est d'essayer de vous mettre dans une sorte de chambre d'écho
02:26là où on va vous envoyer toutes les informations dont vous avez envie, celles qui vous intéressent
02:30et de vous envoyer tout ce que vous ne voulez pas plus loin pour que vous ne les voyiez
02:35pas.
02:36Et donc c'est forcément avec des connaissances sur vous.
02:38Alors on parle également de l'avènement de l'intelligence artificielle qui devient
02:42bien implantée maintenant dans le quotidien de beaucoup de gens et je pense notamment
02:45à ChatGPT ou d'autres, où on pose des questions qui sont aussi bien des questions
02:49professionnelles, aide-moi à faire la stratégie de mon entreprise, ou même des choses et
02:52je me suis amusée personnellement l'autre jour à lui poser une question personnelle,
02:55aide-moi et que répondre dans ce contexte familial et il m'a donné des informations
02:59très intéressantes et structurées.
03:01Donc là aussi est-ce que le back-office derrière ces plateformes vont stocker de la donnée
03:06jusqu'à définir quel est mon profil ?
03:08Alors si les plateformes aiment la donnée, ChatGPT et l'intelligence artificielle générative
03:13notamment, c'est encore pire que ça, ils adorent la donnée, ils sont gloutons de données,
03:18ils ont besoin d'absolument toutes les données possibles pour pouvoir entraîner les modèles
03:22et pouvoir fonctionner et continuer à apprendre, à vous donner les bonnes informations et
03:25les bonnes réponses.
03:26Donc dès que vous pouvez leur donner une information, ils vont la prendre et ils vont
03:29s'en servir.
03:30Et ils vont la garder.
03:31Ils vont la garder dans l'algorithme, sous forme de traces, mais ils peuvent aussi la
03:35garder sous forme claire pour pouvoir vous resservir à nouveau de cette donnée si vous
03:40en avez besoin, parce que vous le sollicitez sur un autre sujet connexe dans deux jours.
03:43Alors Philippe, partout on nous prône en fait une réglementation européenne de protection
03:48des données, on vous fait signer un consentement pour dire j'accepte, et vous ne lisez jamais
03:52d'ailleurs ce consentement avant de vous engager, donc ça veut dire qu'en fait tous
03:55ces discours ont une forme d'hypocrisie derrière des géants américains ?
03:58Non, c'est pas forcément une question d'hypocrisie, le RGPD est assez ancien maintenant.
04:02Donc le règlement des données européennes.
04:04Le règlement sur la protection des données est assez ancien, il n'avait pas du tout
04:08intégré l'intelligence artificielle.
04:10Et aujourd'hui on voit bien que ce règlement de protection des données se frotte à une
04:14nouvelle technologie qui n'était pas prévue à sa conception et qui fait que le RGPD
04:18est devenu caduc, en partie, pas surtout, mais en partie, avec l'intelligence artificielle.
04:22Il faudra certainement qu'il y ait une version 2 du RGPD qui intègre ces nouvelles technologies.
04:26Il faut rappeler que nous n'avons pas du tout la même conception de la protection
04:30des données en Europe et aux Etats-Unis.
04:32Les grands modèles américains absorbent des données parce qu'ils considèrent que c'est
04:36celui qui collecte la donnée quand il est propriétaire.
04:38Les premières intelligences artificielles génératives ont fonctionné en mode anglo-saxon,
04:42c'est-à-dire en absorbant toutes les données possibles et imaginables sans poser la question.
04:45Et en fait, ils ont rajouté simplement le bouton consent, j'accepte, sur leur modèle
04:50pour les pays européens.
04:51Alors vous parlez justement de ces géants américains.
04:54On parle beaucoup de souveraineté, on essaye de la défendre en France et pourtant la France
04:58continue d'utiliser des services comme Microsoft ou Amazon pour héberger parfois des données
05:01super sensibles, que ce soit nos données de santé ou peut-être des données un peu
05:05secrets défense.
05:06Donc on n'est pas conscient de ce qui se passe, on ne veut pas le voir, c'est quoi
05:09le problème ?
05:10Il y a plusieurs paramètres.
05:11Il y a le fait que, si, il y a une forme de conscience, mais il y a une forme de facilité.
05:15C'est-à-dire qu'un certain nombre de ces solutions sont tellement faciles à déployer
05:18et apparemment pas très chères que l'administration a très envie de les utiliser.
05:22Et c'est notamment le cas pour le Health Data Hub, la plateforme des données de santé
05:25qui a utilisé du Microsoft Azure parce que c'est simple à paramétrer, c'est simple
05:29à programmer.
05:30On appuie sur le bouton et puis derrière il y a plein d'applications, il y a plein
05:32de choses qui peuvent simplifier la vie.
05:34Et quand on est une administration et qu'on n'a pas forcément des compétences nombreuses
05:39en son sein, ne serait-ce que parce qu'on les paye mal, eh bien on a besoin de facilité.
05:45Et puis il y a quand même un syndrome américain qui est toujours le même, qui date des années
05:5080, c'est le syndrome IBM, parce que c'est américain, si je fais le choix d'un truc
05:55américain, on ne me le reprochera jamais, ça marchera, c'est solide et si ça se plante
06:00c'est pas grave.
06:01Sauf qu'on oublie un certain nombre de choses, c'est que du coup on n'est plus du tout
06:03souverain, on n'est plus autonome.
06:04On l'a vu avec la mise à jour de Microsoft cet été, on l'a vu avec VMware qui a multiplié
06:11ses tarifs par 7, il y a un nombre d'exemples très récents qui nous montrent que ce chemin
06:15devrait changer.
06:16Il ne change pas assez vite, donc c'est aussi pour ça qu'avec un certain nombre de personnes
06:19on avait attaqué la plateforme des données de santé et son hébergement sur Microsoft
06:24qui est au Conseil d'État.
06:25C'est pour ça que j'ai attaqué aussi le Data Privacy Framework, le transfert des données
06:29personnelles entre les Etats-Unis et l'Europe, plus exactement entre l'Europe et les Etats-Unis
06:32puisque c'est plutôt eux qui les mangent les données et qui est toujours en cours
06:35auprès du tribunal de l'Union.
06:37On essaie de faire ce qu'on peut, mais c'est vrai que de temps en temps, David a un peu
06:41de mal face à Goliath, mais il va y arriver.
06:43Mais alors justement sur ce Health Data Hub, une des conséquences pour aller plus loin
06:48et pousser le modèle, ça veut dire que nos données de santé personnelles vont sur des
06:52serveurs américains.
06:53Imaginons que demain on a des assurances américaines qui viennent s'implanter en Europe, ça veut
06:57dire qu'on va connaître tout mon historique et peut-être mon futur probable et je serai
07:01moins bien assuré si je souscris une police d'assurance, c'est un peu ça la conséquence
07:04extrême ?
07:05Théoriquement non, mais en pratique certainement.
07:08Théoriquement non parce que ça serait plutôt les agences de renseignement américaines
07:11qui pourraient avoir accès à ces données sans que vous le sachiez.
07:13Sauf qu'on sait très bien qu'il y a une porosité assez forte entre les agences de
07:17renseignement américaines et l'industrie américaine et donc on a toujours eu cette
07:20porosité.
07:21Oui effectivement on peut le craindre dans un futur proche, peut-être pas demain, maintenant
07:25le temps s'accélère donc je suis incapable de vous dire si c'est un demain dans deux
07:29ans ou un demain dans dix ans mais oui c'est vraiment le risque.
07:32Alors on revient aujourd'hui dans ce cas-là Philippe pour parler du cloud, c'est-à-dire
07:36ces serveurs qui permettent d'héberger des grandes quantités de données et on voit
07:40justement que des entreprises comme Lidl ou Thales montrent leur propre cloud souverain
07:45pour maintenir leurs données.
07:46Est-ce que c'est la même chose que fait Lidl, l'entreprise de distribution, et Thales, une
07:49entreprise secret défense où les objectifs sont différents et les moyens sont différents
07:52?
07:53C'est pas simplement que de l'hébergement le cloud, c'est aussi de la puissance de calcul,
07:57ce sont des logiciels, des API, des choses comme ça qui vont dessus et qui permettent
08:01de traiter la donnée aussi de façon virtuelle, c'est pas que du stockage.
08:06Maintenant ce qui nous intéresse là c'est le stockage, Thales a fait le choix de s'associer
08:10avec Google dans une forme hybride dans laquelle Google va faire de la location de son algorithme
08:20mais par contre les serveurs seront des serveurs qui seront appartenant à Thales.
08:24Et donc là on dit que c'est souverain parce que Google n'est là qu'en licence sur la
08:27partie logicielle et les propriétaires des serveurs c'est Thales.
08:30J'ai une petite question quand même pour Thales mais j'arrive pas à avoir la réponse
08:34de leur part ni de l'Annecy, c'est que comme ils achètent des serveurs dans des datacenters
08:39de chez Google, est-ce qu'avec la nouvelle mouture du FISA ça correspond encore à la
08:43définition de la souveraineté telle que Cognum Cloud le faisait ?
08:46Chez Lidl c'est totalement différent, Lidl est en train de commercialiser pour des entreprises
08:51un produit qu'ils ont construit pour eux, en fait c'est du Amazon Lidl, c'est qu'ils
08:56avaient besoin d'un outil de cloud privé pour faire de la logistique pour leurs entrepôts
09:01et pour leurs magasins.
09:02Ça marchait tellement bien qu'ils ont eu besoin de puissance de calcul et de faire
09:06des investissements, ils se sont dit on va rentabiliser notre investissement, on va le
09:10proposer à d'autres aussi.
09:11C'est exactement ce qu'Amazon avait fait avec Google.
09:14Donc ils deviennent une société éditrice de logiciels quelque part ?
09:16Ils vont proposer du cloud parce qu'ils savent faire et que ça marche bien et qu'en plus
09:21pour l'avoir vu d'un peu près, c'est vrai que c'est ergonomique.
09:24Ça a été pensé pour les personnes qui chez Lidl ont besoin de faire de la logistique,
09:30de faire de la commande d'approvisionnement, de faire des calculs, de faire de la compta,
09:34donc c'est assez bien fait.
09:36Une bonne manière de se diversifier en fait.
09:38Oui, puis je suis content que ce soit des Allemands qui le fassent parce que ça montre
09:41bien que quand on part des entreprises et qu'on fait émerger une solution, ça peut
09:46servir à tout le monde et que les Allemands aujourd'hui se disent via Lidl peut-être
09:50que le souverain c'est bien parce que ça peut permettre peut-être de rééquilibrer
09:54les discussions qu'on a sur IUCS.
09:56A suivre, on en vient aux startups parce que vous êtes quand même au cœur un petit
10:01peu de ce réacteur.
10:02Philippe, les Français sont quand même devenus assez méfiants vis-à-vis de la technologie
10:06et puis avec ce rêve américain qui a été introduit il y a 7 ans par Emmanuel Macron
10:11avec la Startup Nation et aujourd'hui il y a un peu de défiance parce que toutes ces
10:14startups dans lesquelles on a investi n'ont pas généré l'impact où on en est aujourd'hui
10:19de cette remise en question de la Startup Nation.
10:21On est dans une phase très difficile pour les startups parce que l'argent qui arrivait
10:26des fonds et notamment des fonds anglo-saxons c'est quand même tari et donc il y a quand
10:30même des levées de fonds qui ne se font plus et c'est très difficile.
10:32On ne fait plus de levées de fonds aujourd'hui sur des projets mais on le fait sur des choses
10:38qui sont déjà construites et qui ont déjà une rentabilité et s'il n'y a pas de rentabilité
10:41il n'y a pas de fonds.
10:42Et donc le passage d'une startup à une entreprise viable et qui peut ensuite grossir est beaucoup
10:47plus difficile.
10:49Et puis on avait beaucoup misé sur des startups qui étaient business to consumer donc de
10:55l'entreprise vers le client genre d'octolib genre ce genre de choses et on se rend compte
11:00qu'il n'y a pas de technologie de rupture derrière il n'y avait pas tout ce qui fait
11:04l'écosystème notamment des Israéliens ou des Américains c'est-à-dire une technologie
11:08de rupture qui fait qu'on change l'échelle assez vite et ces entreprises ont eu pour
11:14certains d'entre elles ont du plomb dans l'aile et donc ça ne se passe pas très bien et c'est
11:16valable pour les entreprises de technologie numérique mais c'est aussi valable pour
11:19des entreprises de technologie alimentaire on pense à insectes qui a des difficultés
11:25on peut penser à plein d'autres entreprises qui aujourd'hui ne vont pas bien et donc la
11:28French Tech se cherche un nouveau patron qui va devoir essayer de les aider à trouver
11:34des fonds mais aussi à se remettre dans la logique de je ne pourrais avoir des fonds
11:38que si j'ai une rentabilité et donc si j'ai un produit qui est déjà au point on ne lèvera
11:42plus de fonds sur des powerpoint comme on le faisait avant avec des diplômes.
11:45Philippe je le rappelle vous avez été membre de la CNIL, la commission nationale informatique
11:49et liberté est-ce que pour vous elle a justement encore un pouvoir de sanction à un moment
11:54où toutes ces données circulent à tort et à tu et comme vous le disiez tout à l'heure
11:58effectivement avec l'avènement de l'intelligence artificielle.
12:01Elle a un pouvoir de sanction il est certainement assez limité et à l'aune de l'intelligence
12:07artificielle notamment générative ça va être compliqué c'est pour ça que je plaide
12:10pour un RGPD2 dans lequel on intègre effectivement des sanctions et qu'on puisse confier à
12:14la CNIL la possibilité de faire ces sanctions notamment sur des entreprises qui utilisent
12:18de l'IA générative à mauvais escient.
12:20Il ne faut pas oublier que la CNIL française est très ancienne elle est beaucoup plus
12:24ancienne que ses homologues d'autres pays européens et elle a une tradition de contrôle
12:29de l'état très forte donc quand on dit que la CNIL ne sanctionne pas assez c'est aussi
12:32parce qu'une grosse partie de son temps trois quarts de son temps est passé à contrôler
12:36les décrets et les projets de loi que le gouvernement veut promulguer et ça ça prend
12:41beaucoup de temps ça prend beaucoup d'équivalents en plein et du coup il n'y en a peut-être
12:44pas assez pour la partie sanction et puis quand elle prononce une sanction c'est une
12:48sanction qui va directement dans les caisses de l'état ça ne l'aide pas à financer
12:54son propre développement.
12:55Maintenant on a un vrai sujet c'est la cybersécurité qui a pris une part importante dans la discussion
13:00et dans la fuite des données on le voit avec les différents exemples qu'on a depuis quelques
13:04jours quelques semaines des grandes enseignes se font attaquer et les données personnelles
13:08partent donc il faut qu'on arrive à corréler les deux et à faire prendre des sanctions
13:12en même temps et c'était l'objectif de Nice 2 qui était une directive européenne
13:15qu'on devait transposer pour le 17 octobre on est le premier ben il s'est rien passé
13:21il se passera rien le 17 octobre et donc on a un vrai problème là parce que ça aurait
13:25dû être le bon moyen de pouvoir remettre la CNIL sur la partie cybersécurité en sanction
13:29et puis sur l'IA il faut qu'on ait un RGPD 2 qui intègre l'IA.
13:32Philippe justement le temps passe mais on a maintenant un nouveau secrétaire d'état
13:36au numérique en la personne de Clara Chapaz les choses vont peut-être évoluer les dossiers
13:40qui étaient restés en suspens vont peut-être voilà prendre une tournure concrète.
13:45J'ai beaucoup de doutes je sais pas c'est pas contre la personne de Clara Chapaz qui
13:50est très bien c'est pas le sujet moi la question c'est son périmètre c'est ce
13:54sont les moyens qu'on va lui confier moi j'ai de grosses questions donc j'ai posé
13:57une question écrite qui sera publiée dans les jours qui viennent vous l'avez en avant
14:02première pour dire que j'aimerais savoir quel est son périmètre exact est-ce qu'elle
14:06va s'occuper justement de la cybersécurité et de la transposition de Nice 2 sur la partie
14:11cyber harcèlement et tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux est-ce que c'est
14:13elle ou est-ce que c'est pas elle on sait bien que la partie télécom là par contre
14:16ça a été rattaché à la partie industrie or sans les télécoms sans les infrastructures
14:21numériques le numérique ça marche moins bien donc on a quand même des questions d'architecture
14:26du gouvernement sur ce plan là et puis dans l'intitulé même c'est IA et numérique
14:31moi j'avais cru comprendre que l'IA était intrinsèquement du numérique mais j'apprends
14:34par la définition de son poste que finalement non il y a l'IA d'un côté et le numérique
14:37de l'autre ça pose question on va voir en même temps Clara a été patronne de la French
14:42Tech justement cet écosystème de start-up elle va continuer son rôle auprès des entrepreneurs
14:46pour les accompagner pour les aider oui je pense que une partie je pense de sa nomination
14:50à ce poste c'est très certainement que le gouvernement et Bercy en l'occurrence
14:54commencent à regarder avec des yeux gourmands le crédit impôt recherche qui a quand même
14:57beaucoup financé les start-up et que ça pourrait être un moyen d'apaiser l'écosystème
15:03que de dire bah voilà c'est Clara qui va s'occuper de vous et son intervention fera
15:09qu'on coupera un peu moins dans le crédit impôt recherche qu'on l'aurait voulu et voilà
15:13ça va permettre d'habiller un peu le truc mais quand on est à 8 entre 8 et 10 milliards
15:18de crédit impôt recherche et qu'on cherche des sommes monstrueuses et qu'en plus une
15:22partie de l'opposition de gauche pointe le doigt sur le crédit impôt recherche je vois
15:27pas comment le gouvernement pourrait ne pas un peu comme Gros Minet voir la souris et
15:32se dire je vais en prendre au moins la moitié quoi. Pour conclure Philippe si vous aviez
15:35trois mesures fortes pour ce nouveau secrétariat dans les mois à venir on va dire. Alors le
15:41premier c'est que pour montrer à l'écosystème et à tout le monde qu'on parle de souveraineté
15:45je demanderai à la plateforme des données de santé d'arrêter Azure immédiatement
15:48et de se lancer dans un appel d'offres pour du souverain complet ça c'est le premier
15:52point le deuxième ça serait effectivement d'engager une réforme du financement des
15:57entreprises innovantes et d'essayer de voir comment est ce qu'on peut planifier du financement
16:02sur des choses très importantes pour l'avenir des technologies de rupture dans le numérique
16:06et dans les semi conducteurs et dans tout ce qui est réseau. Et le troisième point c'est
16:10de faire en sorte que le numérique soit une raison d'être au sein de l'état et pas simplement
16:15un secrétaire d'état un secrétaire d'état mais que ça drive vraiment l'intégralité
16:18de la politique publique de l'état pour sa réforme à lui parce que je pense qu'on va
16:23chercher des milliards en économie on peut peut-être en faire à cet endroit là mais
16:26aussi dans le dans l'utilisation du numérique par l'ensemble des agents. Merci beaucoup Philippe
16:31Latombe je rappelle que vous êtes membre du groupe Modem et secrétaire de la commission
16:34des lois. Restez avec nous on marque une courte pause avant de vous expliquer le parcours inédit
16:39que font nos simples likes sur internet le numérique pour tous spécial protection des données ça
16:43continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio. Sud Radio le numérique pour tous Vanessa
16:49Perez. Et pour continuer cette émission spéciale protection des données j'ai le plaisir d'accueillir
16:53Fabrice et Paul Bouin. Fabrice bonjour vous êtes un grand habitué de notre plateau vous êtes
16:58expert reconnu en cybersécurité en transformation numérique et enseignant à Sciences Po et
17:03accessoirement sérial entrepreneur. Alors vous êtes également connu pour votre engagement sur
17:07les questions de liberté d'expression en ligne de protection des données personnelles et pour
17:11vos analyses critiques de l'impact des technologies numériques sur nos sociétés. Alors on le disait
17:15avec le député Philippe Latombe les utilisateurs européens cliquent aveuglément sur accepter
17:21des conditions générales dès lors que vous allez sur une nouvelle application que ce soit sur iOS ou
17:25sur Android. On ne lit pas ces conditions on accepte parce qu'on a envie d'avoir rapidement
17:30le service. Est-ce que vous pensez que les citoyens sont éduqués sur les dangers justement liés à la
17:35cession de leurs données ? Non malheureusement on s'est tous fait à l'idée qu'il fallait cliquer
17:41sur j'accepte pour accéder à un site au point où c'est devenu une espèce de réflexe une nuisance
17:46ce qui fait que cette loi apparaît de plus en plus pour le grand public comme une véritable
17:50petite nuisance du quotidien à chaque fois qu'on va sur un site on a le droit à rappel qu'il y a
17:55une loi mais on n'en voit jamais les effets et c'est vrai que les effets tardent à se faire sentir
18:00on ne voit pas de grosses sanctions alors qu'on a régulièrement y compris dans la presse
18:06généraliste des affaires de fuite de données incroyables de sociétés qui ont mal protégé les
18:10données personnelles et c'est typiquement le genre de cas de figure où ce règlement européen devrait
18:15donner lieu à des sanctions. Or en France force est de constater qu'elles ne sont pas là et pour
18:20ceux d'entre nous qui lisons la presse étrangère et bien typiquement en Espagne les sanctions sont
18:25très lourdes et quasi systématiques dès qu'une entreprise espagnole fait une bêtise avec les
18:29données personnelles des espagnols elle est très sévèrement sanctionnée en France ça n'est
18:34absolument pas le cas. Alors Fabrice on parle bien évidemment de cette exploitation de données par
18:39des firmes multinationales mais selon vous le véritable danger ne vient-il pas plutôt des
18:43gouvernements eux-mêmes qui devraient être un petit peu plus ferme sur cette collecte de données
18:47au lieu de laisser faire justement des privés et laisser ces données circuler ? Alors ce règlement
18:53ne concerne pas les activités des états qui se baffrent également en termes de données personnelles
18:59et puis il faut quand même regarder les choses en face et on le sait depuis Edward Snowden en
19:042013 il y a une énorme porosité entre les services d'état et les grandes multinationales alors c'est
19:11évident aux Etats-Unis mais il faudrait être très naïf pour s'imaginer qu'il en ait autrement ailleurs
19:15il y a une chose très intéressante qu'a souligné Philippe Latombe quand vous voyez de la publicité
19:21online vous voyez vos données personnelles qui sont digérées par un algorithme de façon à essayer
19:27de vous vendre quelque chose parce qu'elle a commencé à comprendre qui vous êtes donc ce
19:31que vous voyez en ligne n'est pas forcément très efficace en termes de publicité parce que vous
19:35avez des centaines de régies publicitaires qui se battent avec vos données personnelles qui
19:39essayent de les agglomérer pour comprendre qui vous êtes et vous vendre finalement un éventail
19:44de choses assez limitées mais l'état ou les très grandes régies pub tel que google connaissent
19:49absolument tout de vous et peuvent non seulement savoir que vous avez envie d'acheter un lave-vaisselle
19:54et ça c'est pas très grave mais connaître vos orientations politiques et là c'est beaucoup
19:59plus inquiétant vos orientations sexuelles vos traits psychologiques et à partir de là vous
20:04manipuler et vous faire de vous absolument ce que bon leur semble et là on est rentré dans cet
20:10univers qui a été introduit à partir de 2016 par Cambridge et ITK où on peut manipuler les gens
20:16à travers en utilisant leurs données personnelles. Alors Fabrice pour conclure si on se transpose
20:22dans un pays un peu plus autoritaire qui est la Chine la collecte de données est perçue comme
20:26une garantie de sécurité pour les citoyens donc ça voudrait dire qu'en Europe on n'a pas la même
20:32perception culturelle de cette appréhension des données ? Il y a un énorme culturel gap entre
20:38l'Europe la Chine et les Etats-Unis et entre les différents pays européens l'Europe n'est pas très
20:43uniforme d'un point de vue culturel et on a tendance à s'imaginer qu'on est un copier-coller de la
20:50culture américaine ce qui n'est absolument pas le cas notamment en matière de données personnelles
20:55et les européens et les français en particulier ont tendance à considérer que les données
20:58personnelles sont personnelles leur appartiennent les américains ont tendance à considérer que c'est
21:03comme l'or si vous ramassez de l'or dans une rivière et il est à vous c'est pas du tout
21:09comme ça que ça fonctionne d'un côté comme de l'autre de l'atlantique et puis les chinois les
21:13chinois n'ont pas vraiment d'arbitrage à faire entre sécurité et liberté vu qu'il n'y a pas
21:16vraiment de liberté donc du coup autant profiter de la sécurité et effectivement ils ont tendance
21:22à considérer que plus on collecte de données personnelles plus on a de sécurité et c'est
21:27facile d'un point de vue chinois parce qu'il n'y a pas vraiment de contrepartie en termes de
21:32liberté à sacrifier elles sont déjà elles ont déjà disparu depuis pelle durette pour
21:36assez dire jamais existé en france et en europe on est vraiment dans cet arbitrage et on est en
21:41train de perdre énormément de terrain sur le terrain des libertés fabrice et peulbois merci
21:46beaucoup philippe latombe également merci on vous laisse revenir à votre actualité très chargée le
21:52numérique pour tous c'est fini pour aujourd'hui j'ai envie de vous dire on se retrouve sur les
21:55réseaux sociaux mais soyez vigilant quand vous cliquez avec tout ce que nous avons entendu
21:59aujourd'hui je vous souhaite une excellente fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine

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