• l’année dernière
Avec Jacques Pommeraud, directeur général de Inetum, Eneric Lopez, directeur de la stratégie et des initiatives sur l'Intelligence Artificielle et Frédéric Bardeau, président et co-fondateur Simplon.co.

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##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2023-12-17##

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News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.
00:06 Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:11 Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous.
00:13 Aujourd'hui, on va parler d'intelligence artificielle.
00:16 Elle est partout dans nos vies et ce n'est qu'un début.
00:19 Alors, à l'heure où l'intelligence artificielle suscite les plus grands fantasmes,
00:22 qu'ils soient positifs ou négatifs,
00:24 quelles vont être les applications pratiques et concrètes qui nous attendent au quotidien ?
00:28 Jusqu'où nos emplois vont-ils être menacés ?
00:30 Et comment apprivoiser cette intelligence artificielle pour ne plus en avoir peur ?
00:34 C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:37 Le numérique pour tous spéciale intelligence artificielle,
00:40 c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:42 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:46 Et pour commencer cette émission spéciale intelligence artificielle,
00:49 j'ai le plaisir d'accueillir un leader européen des services et solutions digitales.
00:53 Son entreprise compte 28 000 collaborateurs
00:56 et ses services sont partout dans notre quotidien,
00:58 même si on ne le sait pas forcément.
01:00 Jacques Pommerot, bonjour.
01:02 Vous dirigez la société Iditum,
01:04 c'est une entreprise qui accompagne notamment les autres entreprises
01:07 dans leur transformation digitale, notamment liée à l'intelligence artificielle.
01:11 Alors concrètement, pour commencer, j'ai envie de vous demander,
01:13 ça veut dire quoi accompagner les entreprises dans leur transformation digitale ?
01:16 Je vous donne un exemple concret, Vanessa.
01:18 Quand vous êtes une entreprise, vous choisissez un nouveau logiciel comptable,
01:22 c'est un petit peu plus compliqué que quand vous achetez un jeu
01:25 pour votre console de jeu dans votre salon qui marche tout de suite.
01:27 Il faut des entreprises avec des consultants comme les nôtres
01:31 qui vous aident à configurer, paramétrer, installer votre logiciel
01:35 puis ensuite le faire vivre au fil du temps
01:37 parce que vos besoins changent, c'est notre métier.
01:39 Alors on le dit en introduction,
01:40 l'intelligence artificielle suscite de nombreux fantasmes,
01:42 positifs ou négatifs,
01:44 et elle est de plus en plus dans le quotidien justement digital
01:47 des salariés et des entreprises.
01:48 Expliquez-nous de quoi on parle, c'est quoi ces fantasmes ?
01:51 Alors d'un côté il y a des craintes.
01:53 Si vous regardez les chiffres du Forum économique mondial par exemple,
01:56 on vous dit que d'ici 2025, c'est demain,
01:59 85 millions d'emplois vont être supprimés à cause de l'intelligence artificielle.
02:03 De l'autre côté, les analystes savent que entre 1,5 et 3% de productivité mondiale
02:09 va pouvoir arriver grâce à l'intelligence artificielle.
02:11 Donc c'est aussi un formidable levier de création d'emplois, de richesses
02:16 pour tout le monde.
02:17 Ça pose beaucoup de questions.
02:18 Alors moi en tant que salarié par exemple,
02:20 en quoi je vais être impacté à titre personnel ?
02:22 Alors ce qu'il faut comprendre c'est que d'ici 2030,
02:27 environ 10% de chaque job sera impliqué par l'intelligence artificielle,
02:32 en particulier générative.
02:34 Ça ne veut pas dire 10% sur 100 métiers,
02:37 c'est tous les métiers auront 10%.
02:38 Je vous donne un exemple concret.
02:40 Vous êtes enseignant, vous passez aujourd'hui beaucoup de temps
02:43 à préparer vos cours, à corriger les copies.
02:46 Demain, vous aurez un assistant d'intelligence artificielle générative
02:50 qui pourra vous aider à créer vos cours en se basant sur
02:53 ce que vous avez enseigné précédemment, la personnalité des élèves,
02:56 leurs besoins pédagogiques.
02:57 Ça vous fera gagner un temps fou.
02:59 Idem pour la correction des copies avec la reconnaissance d'écriture notamment.
03:02 Si on prend d'autres services qui sont dans notre quotidien,
03:04 par exemple, en fait, on s'en sert sans le savoir.
03:06 Je pense à la banque, notamment.
03:07 Aujourd'hui, elle est animée par beaucoup d'intelligence artificielle.
03:09 Absolument.
03:10 Avant même le buzz qu'on entend sur l'intelligence artificielle générative,
03:15 les technologies plus vastes d'intelligence artificielle étaient employées,
03:18 par exemple, pour la détection des fraudes bancaires
03:21 ou pour aider votre conseiller financier à vous proposer
03:24 des bons produits adaptés à ce qui vous concerne.
03:26 Mais demain, et on parle vraiment dans pas très longtemps,
03:29 quand vous appellerez votre agence au téléphone,
03:32 on peut imaginer que vous aurez votre acteur favori
03:35 qui répondra au téléphone et vous offrira un traitement personnalisé.
03:39 Et derrière cet acteur favori et cette voix,
03:41 ce sera une intelligence artificielle générative.
03:44 On parle aussi beaucoup d'intelligence artificielle dans le pilotage des villes.
03:48 Là, vous pouvez nous expliquer comment les collectivités
03:50 s'en sont emparées justement pour décarboner,
03:52 pour avoir des villes propres et qui sont conformes à ce qui devrait se faire.
03:57 Oui, alors, par exemple, Inetom est impliqué dans des projets
04:00 avec Paris, Barcelone, Lisbonne et d'autres villes pour aider,
04:04 grâce à l'intelligence artificielle, à modéliser les flux de voitures,
04:07 la pollution et baisser tout ça.
04:10 Mais je vous donne un exemple plus concret.
04:11 Prenez le planétarium de Shanghai, qui est un immense bâtiment.
04:15 L'intelligence artificielle a été utilisée pour modéliser en trois dimensions
04:19 le bâtiment et des départs d'incendie.
04:22 L'idée était de se dire comment est-ce que les visiteurs vont se comporter
04:26 et où positionner les panneaux d'affichage et les chemins d'évacuation
04:30 pour sauver tout le monde dans différentes configurations.
04:33 Ça, c'est ce que permet l'intelligence artificielle.
04:35 Alors là, on parle de cas qui sont quand même des cas d'envergure.
04:38 Quand on est un patron avec une dizaine d'employés,
04:41 qu'on pilote sa petite entreprise, on va dire,
04:43 on se dit je vais être dépassé par tout ça.
04:44 Est-ce qu'on est concerné ?
04:46 J'aimerais dire oui, mais c'est compliqué de se retrouver un petit peu
04:48 dans cette mégasphère d'intelligence artificielle.
04:51 Absolument. D'un côté, on entend que 10% du métier de chacun va être impacté.
04:57 De l'autre, on se dit c'est très complexe.
04:59 Moi, j'ai envie de dire concrètement, aujourd'hui, vous êtes un patron
05:02 même d'une PME, vous avez forcément un logiciel de messagerie.
05:06 Les éditeurs de ce logiciel proposent aujourd'hui des solutions
05:09 d'intelligence artificielle générative qui sont très faciles à mettre en œuvre.
05:13 Et ça permet d'essayer, de voir ce que ça peut vous apporter.
05:17 Et déjà, ça ouvrira vos esprits.
05:19 Mais deuxièmement, il faut surtout se dire comment je forme mes employés,
05:22 comment je peux les former à ce qu'on appelle le prompting,
05:25 qui est le fait de taper les bonnes commandes à l'intelligence artificielle
05:29 générative pour qu'elle vous aide dans votre métier.
05:30 Donnez un exemple précis de prompting, parce que ça va devenir un métier
05:33 de plus en plus en vogue, on va dire.
05:35 Et si on ne le maîtrise pas, c'est difficile de demander quelque chose
05:37 à l'intelligence artificielle générative.
05:39 Pourriez-vous nous donner un exemple ?
05:40 Par exemple, le prompting, c'est vous cherchez à faire une offre d'emploi
05:44 pour quelqu'un, il faut écrire la description de ce poste.
05:47 Donc, grâce au prompting, vous pouvez dire écris-moi
05:51 le descriptif d'un emploi, une annonce
05:55 qui correspond à mon entreprise et donc personnalisé.
05:58 Et voilà le profil que je cherche avec telle compétence, ça vous fait gagner
06:01 les quatre heures que ça prend normalement pour écrire une description d'emploi.
06:04 Et semble-t-il avec une efficacité redoutable sur les réseaux sociaux,
06:07 parce que le prompt a la capacité d'identifier les bons mots
06:09 qui vont être repérés par les bons candidats.
06:12 Parenthèse, vous parliez de formation tout à l'heure,
06:14 alors vous pilotez 28 000 collaborateurs au niveau international, Jacques.
06:18 Est-ce que ça a été facile, cette transition, justement,
06:20 pour que tous ces collaborateurs soient des ambassadeurs
06:24 de ce que vous proposez à vos clients ?
06:25 Alors, chez Inetom, nous nous sommes dit, puisque nous souhaitons accompagner
06:28 nos clients, soyons d'abord exemplaires, formons l'ensemble de nos 28 000
06:32 collaborateurs. Pour ça, il a été mis à leur disposition cette année
06:35 un parcours de formation très complet qui est adopté.
06:40 Donc, l'ensemble du personnel aurait été formé à l'intelligence artificielle
06:44 générative et au prompting cette année.
06:46 Et en plus, je peux vous dire qu'on suit l'utilisation.
06:51 On a aujourd'hui environ 1 000 collaborateurs qui l'utilisent dans leur quotidien
06:55 et nous visons 10 000 collaborateurs l'année prochaine.
06:58 On entend une très belle ambition, mais comparé à la Chine et aux Etats-Unis,
07:01 même s'il y a de très belles initiatives privées en France,
07:04 on a le sentiment qu'on est un peu en retard parce qu'on n'a pas forcément
07:06 les mêmes budgets. Est-ce que pour vous, ce retard est rattrapable ?
07:09 Comment vous voyez l'avenir ?
07:10 Alors, je dirais, il y a deux facettes à votre question.
07:13 La première, c'est les entreprises de technologie européenne
07:17 dans l'intelligence artificielle générative.
07:19 Il y a des beaux succès.
07:20 Regardez les annonces sur Mistral cette semaine,
07:23 qui est une entreprise française et qui est devenue une licorne.
07:27 Mais c'est vrai que nous avons un retard pour de nombreuses questions
07:30 d'écosystème. De l'autre côté, ce qui n'est pas du tout une fatalité,
07:33 c'est l'adoption par les entreprises et les gouvernements européens
07:36 de l'intelligence artificielle, notamment générative,
07:40 et pour la création de richesses.
07:42 Et là, j'ai envie de dire ce qui nous freine, c'est la mentalité.
07:47 Mon conseil, c'est adoptons d'abord, réfléchissons ensuite,
07:50 plutôt que de faire l'inverse.
07:51 Merci beaucoup, Jacques Pomereau.
07:53 Je rappelle que vous dirigez la société Inetom.
07:55 Restez avec nous dans quelques instants.
07:57 Nous aurons le plaisir d'accueillir une marque dont les services numériques
07:59 sont également dans votre quotidien.
08:01 Peut-être même au moment où vous nous écoutez, chers auditeurs,
08:04 nous parlerons également des métiers de demain que va créer
08:06 l'intelligence artificielle.
08:08 Le numérique pour tous, ça continue dans quelques instants.
08:10 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
08:14 Henrique Lopez, bonjour.
08:15 Vous êtes directeur de l'intelligence artificielle et de l'impact social
08:18 chez Microsoft.
08:19 On est ravi de vous accueillir aujourd'hui en plateau.
08:22 Alors, Microsoft et l'intelligence artificielle, c'est une longue histoire
08:26 de plus de 30 ans.
08:27 Et récemment, vous avez lancé ce que l'on appelle un agent conversationnel
08:31 qui va grandement faciliter la vie des salariés qui sont munis
08:33 d'un ordinateur.
08:34 Alors, expliquez-nous ce que c'est qu'un agent conversationnel.
08:37 Oui, effectivement, ça fait plus de 30 ans qu'on développe
08:40 de l'intelligence artificielle, que l'on intègre dans nos produits.
08:43 Et là, récemment, c'est l'arrivée de ce qu'on a appelé un copilote.
08:48 Donc, ce fameux copilote, il est intégré dans les outils
08:52 que tout le monde connaît, les outils de productivité.
08:54 Donc, c'est Word, Excel, PowerPoint ou Teams, si on fait des visioconférences.
09:01 Et cet outil va vous permettre, par exemple, vous êtes devant
09:05 votre page blanche sur Word, de vous aider à rédiger votre document.
09:10 En partant de ce document, de faire la présentation PowerPoint
09:14 qui va avec, peut-être également, vous êtes dans une réunion téléphonique
09:18 et vous avez loupé les cinq premières minutes.
09:20 Vous voulez un résumé de ce qui s'est dit ou vous voulez le compte rendu
09:23 de cette réunion avec les actions qui ont été citées.
09:27 Voilà, le copilote est à vos côtés pour vous accompagner.
09:31 Donc, très concrètement, je pose une question vocalement ou j'écris
09:34 ou alors il y a des petits boutons qui vont permettre de...
09:37 Plus simplement, c'est en fait, on tape.
09:39 Voilà, on tape.
09:40 Alors, après, on peut utiliser la dictée vocale si on le souhaite,
09:44 mais normalement, c'est on tape pendant qu'on fait sa réunion
09:47 ou pendant qu'on est devant son document.
09:49 Et donc, ça, c'est opérationnel dès aujourd'hui, en fait,
09:51 dans les entreprises, si on a le bon produit.
09:53 Exactement, depuis le 1er novembre à toutes les personnes qui peuvent y souscrire.
09:58 Et donc, les gens qui ne peuvent pas y souscrire,
10:00 qui sont des travailleurs indépendants, qui ne sont pas,
10:01 qui ne seraient pas dans un groupe, peuvent avoir accès aussi
10:04 à ce genre de service aujourd'hui ?
10:05 Tout à fait, puisque on essaye d'être l'entreprise
10:09 qui met en place un certain nombre de copilotes.
10:11 Et il y en a un autre copilote qui existe depuis quelques temps maintenant
10:15 à l'intérieur de Bing.
10:16 Alors, peut-être tout le monde ne connaît pas Bing.
10:18 C'est l'autre moteur de recherche, si je puis dire.
10:22 Et donc, il est disponible dans Bing.
10:24 Vous pouvez discuter avec Bing et avec le copilote de Bing.
10:29 Donc, on peut lui poser des questions, on peut l'interroger
10:32 et on a son copilote dans son moteur de recherche.
10:35 Alors, donnez-nous quelques exemples concrets.
10:36 Alors déjà, on va dans sa barre d'outils, on tape Bing, voilà.
10:38 Et là, on va pouvoir poser des questions.
10:40 Dites-nous quelques...
10:41 Et là, on a un chat.
10:42 Oui.
10:42 D'accord.
10:43 Donc, en fait, pour la petite histoire, c'est chat GPT intégré à Bing.
10:47 D'accord.
10:48 C'est le même moteur que chat GPT.
10:51 Et donc, on peut poser des questions toutes simples.
10:52 Par exemple, vous souhaitez un titre personnel,
10:55 organiser un week-end avec votre famille,
10:57 vous voulez des recommandations de lieux, etc.
10:59 Il va vous faire une synthèse.
11:01 Vous pouvez lui demander de créer le planning.
11:03 Vous pouvez lui donner des informations sur ce que vous aimez, vous aimez pas.
11:06 Il va vous synthétiser tout ça.
11:08 Et puis après, il y a des choses qui sont beaucoup plus intéressantes.
11:11 Pendant que vous êtes en train de lire un article,
11:12 vous pouvez mettre ce petit copilote sur le côté de votre browser, dans Edge.
11:17 Ou alors, c'est un petit peu technique pour nos auditeurs en français.
11:19 Votre outil qui vous sert à surfer sur Internet.
11:23 D'accord.
11:24 Voilà, vous l'affichez, vous le mettez sur le côté à droite.
11:27 Et vous lui dites, par exemple, résume-moi cet article.
11:30 Quelles sont les idées essentielles ?
11:32 Et encore mieux, on va ouvrir un document.
11:34 Souvent, on reçoit des documents PDF,
11:36 qui sont aussi des articles où il y a des informations.
11:39 Eh bien, on peut l'ouvrir avec ce même explorateur.
11:43 D'accord.
11:44 Et là, interroger son document PDF, en faire un résumé,
11:48 répondre à des questions.
11:49 Donc, on a aujourd'hui son petit copilote,
11:52 à la fois pour faire de la recherche,
11:53 mais pour faire de l'analyse de documents,
11:55 directement intégré dans Bing.
11:57 Mais alors, je pense notamment à tous les entrepreneurs
11:59 et tous les patrons de PME et de TI qui nous écoutent.
12:03 On entend, et même question qu'à Jacques Pombreau,
12:05 on entend partout parler d'intelligence artificielle.
12:08 Ça doit aussi être un petit peu angoissant
12:09 quand on ne sait pas comment commencer une démarche
12:11 pour l'intégrer dans sa société et proposer de nouveaux usages à ses clients.
12:15 Comment, par où il faut commencer, selon vous ?
12:17 Déjà, les choses qui sont assez simples,
12:19 c'est effectivement utiliser ces outils, prendre en main ces outils.
12:22 Commencer par un outil grand public, comme ce qu'il y a dans Bing,
12:25 ça permet d'appréhender l'usage et de comprendre ce que l'on peut en faire.
12:31 Après, ce qui est important, ce n'est pas de se lancer dans une démarche,
12:34 il faut que je prenne de l'IA pour de l'IA.
12:36 Il faut éventuellement plutôt se poser la question,
12:39 par rapport à son métier, qu'est-ce que j'ai envie de faire ?
12:41 Est-ce que ma problématique, c'est de diminuer mes coûts ?
12:44 C'est d'augmenter ma relation à mes clients,
12:47 la qualité de mon service client, etc.
12:49 Et là, de regarder, moi, le petit cadre de travail que je leur propose,
12:54 c'est de se dire, regardez vos applications,
12:56 regardez vos processus métiers,
12:58 et regardez les personnes dans votre entreprise.
13:00 Et posez-vous la question, est-ce que l'IA peut améliorer mon application,
13:04 améliorer mes process, les rendre plus efficaces, moins longs,
13:07 ou changer la vie de mes collaborateurs pour leur faciliter le travail,
13:11 parce qu'ils ont des tâches répétitives ?
13:13 Enric, on parle beaucoup d'intelligence artificielle éthique,
13:16 et justement, la semaine passée, il y a eu trois jours de négociations intenses,
13:21 et les membres du Parlement européen sont parvenus à un accord
13:24 avec ce qu'on appelle l'IA Act, l'Intelligence Artificielle Act.
13:27 Concrètement, quels étaient les principaux dangers
13:30 que l'on a entrevus avec cette intelligence artificielle dans les années à venir ?
13:35 En fait, il est important, certes, d'accélérer, d'aider à accélérer l'innovation,
13:40 et en même temps, il faut réglementer, parce que l'intelligence artificielle,
13:44 il ne faut pas qu'elle soit utilisée ou détournée de ses usages
13:48 pour des choses qui seraient à haut risque.
13:49 Donc, ces approches par les risques qu'on retrouve dans l'IA Act,
13:52 est-ce qu'on veut voir l'intelligence artificielle être utilisée
13:56 autour de la biométrie, autour de la reconnaissance faciale,
13:58 pour, pas si bon l'expression, mais nous surveiller, etc. ?
14:03 La réponse est, dans certains cas, bien sûr que non.
14:06 Et donc, il faut mettre des garnes de fou,
14:07 puisque ceux qui utilisent l'IA ou ceux qui créent l'IA
14:10 doivent avoir une IA qui est responsable dans son application,
14:13 mais aussi dans la manière dont elle est créée,
14:15 qu'il n'y ait pas non plus de biais, qu'il y ait un respect de la vie privée,
14:19 qu'elle ne soit pas non plus attaquable d'un point de vue cybersécurité.
14:21 C'est tout ça qu'il est nécessaire d'encadrer.
14:24 Merci beaucoup, Henrik Lopez.
14:25 Je rappelle que vous êtes en charge de l'intelligence artificielle
14:28 et de l'impact chez Microsoft.
14:29 Et pour terminer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir un homme
14:32 qui a fait le pari de former des personnes qui, de prime abord,
14:34 se disaient que le numérique n'était pas fait pour elles.
14:37 Frédéric Bardot, bonjour.
14:39 Je rappelle que vous dirigez les écoles Saint-Plont
14:41 qui permettent à toute personne de se former gratuitement,
14:43 et j'insiste sur le "gratuitement" au numérique.
14:46 Donc demain, beaucoup d'entre nous seront accompagnés
14:48 justement par un compagnon numérique, comme l'a dit Henrik.
14:51 Concrètement, dans quelle mesure cela va générer de nouveaux emplois
14:54 et quels seront ces emplois précisément ?
14:56 Ça a été dit un peu au début de l'émission,
14:57 ça a un impact sur tous les métiers.
14:59 Donc ça veut dire qu'en fait, il va y avoir une distinction
15:01 entre les gens qui font leur métier avec l'IA
15:04 et les gens qui font les métiers sans l'IA.
15:05 Donc en fait, ce n'est pas forcément que des nouveaux métiers,
15:07 il y en a aussi, mais ça impacte tous les métiers.
15:10 Donc on peut être un boulanger augmenté par l'IA,
15:12 on peut être un patron de PME augmenté par l'IA,
15:14 un prof augmenté par l'IA.
15:16 Et après, il y a des métiers qui sont spécifiquement liés
15:18 aux intelligence artificielle,
15:19 des gens qui les programment, des gens qui préparent les données
15:22 sur la base duquel on fait leur entraînement,
15:24 des gens qui les hébergent, des gens qui les sécurisent.
15:26 Donc tout ça, c'est des nouveaux métiers.
15:27 Mais il y a aussi des nouvelles compétences.
15:29 Ça a été évoqué par Jacques au début, le "prompting".
15:31 Donc maintenant, tout le monde doit savoir parler
15:33 et requêter les intelligence artificielle.
15:35 Donc c'est à la fois une compétence pour tout le monde
15:37 et un métier pour certains.
15:38 - J'ai envie de vous demander, est-ce qu'il va y avoir des laissés pour compte ?
15:40 Parce qu'il y a des gens qui se disent
15:41 "moi je suis hostile à la technologie, au numérique, etc."
15:44 Est-ce que justement, ce gap entre ceux qui savent
15:47 et ceux qui n'y ont pas accès va augmenter ?
15:50 - Vous avez raison, c'est un risque.
15:51 Dans toutes les technologies, il y a toujours effectivement
15:53 des gens qui montent dans le train et des gens qui sont exclus du train.
15:55 Sur le numérique, je rappelle qu'on a quand même 40% des Français
15:58 qui sont en difficulté avec le numérique pour des actes du quotidien.
16:01 Donc il y a un risque d'avoir une fracture qui s'ouvre
16:04 et qui s'aggrave avec des outils comme ça.
16:06 Mais moi je préfère, comme tous les technophiles,
16:08 voir le verre à moitié plein.
16:10 Et en fait, ces technologies-là,
16:11 comme elles peuvent s'affranchir de la question des langues,
16:14 elles parlent plusieurs langues,
16:15 quand vous faites des fautes d'orthographe,
16:16 quand vous parlez à Bing ou à chat GPT,
16:18 c'est pas très grave qu'il y ait des fautes d'orthographe.
16:20 Vous pouvez l'interroger à la voix.
16:21 Donc moi j'y vois une formidable opportunité de réduire les fractures.
16:24 Et les études scientifiques montrent que ces super pouvoirs
16:28 qui sont amenés par l'IA bénéficient beaucoup plus
16:31 à des gens qui sont peu qualifiés
16:32 qu'à des gens qui sont super qualifiés.
16:34 Donc ça je trouve que c'est vraiment une donnée
16:36 qui est pleine d'espoir.
16:37 Donc en fait, on va pouvoir donner des super pouvoirs
16:38 à des gens qui en manquent beaucoup.
16:40 Et donc avoir un copilote ou un chat GPT comme compagnon,
16:45 ça va permettre de faire beaucoup plus de choses
16:47 à des personnes qui étaient peu dotées en qualification.
16:49 Alors que les gens peut-être comme moi, par exemple,
16:52 qui sont surdiplômés et super geeks,
16:54 on voit moins l'intérêt d'avoir des compagnons comme ça.
16:57 - Alors vous justement qui formez des générations entières
17:00 de manière gratuite, qui peut prétendre
17:03 et qui est éligible justement aux formations que vous proposez ?
17:06 - Alors nous principalement à 90%, c'est des demandeurs d'emploi.
17:08 Donc pas des étudiants post-bac.
17:11 Des gens qui sont des demandeurs d'emploi de tout type.
17:13 Ça peut être une reconversion,
17:14 quelqu'un qui vient d'être licencié,
17:15 quelqu'un qui démissionne,
17:17 quelqu'un qui a décroché du système scolaire, principalement.
17:19 Mais de plus en plus, on forme des salariés.
17:21 Parce que ça a été dit aussi dans l'émission,
17:23 en fait tout le monde est touché.
17:24 Et l'illettrisme numérique et les questions d'adoption,
17:27 c'est pas seulement une histoire de demandeurs d'emploi.
17:29 Il y a aussi tous les gens qui sont dans les entreprises,
17:31 elles ont déjà du mal avec le numérique.
17:32 Donc c'est à elles qu'il faut déterminer
17:34 quels sont les super pouvoirs qu'on va leur donner
17:36 et qu'elles puissent s'approprier ces outils.
17:38 Donc voilà, 10% de salariés, 90% de chômeurs.
17:40 - Frédéric, récemment, les classements PISA,
17:43 c'est-à-dire ces classements internationaux
17:45 des élèves du monde entier, ont été publiés.
17:48 La France n'est pas en très très bonne position.
17:51 Est-ce que ça n'augure pas quelque part un retard conséquent
17:55 pour nos étudiants pour accéder au numérique
17:57 comparé aux autres pays qui vont prendre,
17:58 une fois de plus, une longueur d'avance ?
17:59 Je pense notamment à la Chine.
18:02 - Ces outils-là, c'est comme l'introduction de la calculatrice
18:05 ou de Wikipédia en milieu scolaire.
18:06 Donc il y a deux façons de le prendre.
18:08 Soit ça vient bouleverser les méthodes pédagogiques.
18:10 C'est clair qu'on ne peut plus donner des devoirs à la maison
18:12 comme on les donnait avant.
18:13 Avant, c'était le petit frère, le cousin,
18:14 papa, maman qui aidaient à faire les devoirs.
18:16 Maintenant, c'est chaque GPT.
18:17 Donc il faut changer les modes d'évaluation.
18:19 Mais moi, je pense que c'est un outil qui est formidable
18:20 pour les élèves et aussi pour les profs.
18:22 Ça a été dit par Jacques en début d'émission.
18:25 Ça peut leur faire gagner un temps fou
18:26 et qu'ils se concentrent uniquement sur la partie pédagogique.
18:29 Donc je pense que c'est un nouveau défi
18:30 pour l'éducation nationale, qu'on a déjà beaucoup.
18:32 Mais en tout cas, sur le classement PISA,
18:34 le fait d'introduire les IA génératifs,
18:35 c'est pas ça qui va faire baisser
18:37 ou qui va faire augmenter le niveau en maths.
18:39 Il faut partir sur les fondamentaux, lire, écrire, compter,
18:42 le raisonnement, l'esprit critique,
18:44 parce qu'elles hallucinent aussi ces IA.
18:45 Donc il faut pouvoir avoir du recul et faire de la vérification.
18:49 Donc il faut continuer à faire augmenter le socle de base.
18:51 Mais je pense que c'est des super pouvoirs
18:53 pour les profs et pour les élèves,
18:54 de la même manière que la calculatrice nous a permis
18:56 de faire beaucoup plus de calculs
18:57 que ce qu'on faisait avant à la main ou avec nos règles de Troyes.
18:59 C'est une bonne comparaison.
19:01 Frédéric, pour conclure, on parle beaucoup
19:03 effectivement des problématiques de genre
19:05 et elles vont être justement transposées
19:07 à ce dialogue qu'on a avec des assistants conversationnels.
19:10 Aujourd'hui, comme les intelligences artificielles
19:13 sont programmées majoritairement par des hommes,
19:15 est-ce qu'il ne risque pas d'y avoir un biais
19:17 et avoir une pensée justement où on reproduit
19:20 quelque chose qu'on est en train d'éviter
19:21 aujourd'hui dans notre société physique ?
19:23 C'est le cas.
19:24 Il y a des papiers de recherche sur les générateurs d'images
19:26 ou aussi les générateurs de textes qui sont biaisés,
19:28 mais ce n'est pas forcément lié au fait
19:29 que ce soit des hommes qui les aient programmés.
19:31 C'est lié à leurs données d'entraînement.
19:34 Donc à partir du moment où l'humanité est biaisée
19:36 et on sait qu'elle est très, très biaisée,
19:38 elle produit des données qui sont biaisées.
19:40 Et comme on entraîne des IA sur des données qui sont biaisées,
19:42 elles reproduisent et elles industrialisent les biais.
19:44 En revanche, je vais vous faire une confidence,
19:45 je pense que c'est beaucoup plus facile de débiaiser une IA
19:48 plutôt qu'un humain.
19:49 Donc en fait, il y a aussi des algorithmes
19:51 qui permettent de débiaiser ça.
19:53 Et quand vous interrogez chez un GPT ou Bing,
19:54 vous pouvez lui dire merci d'éviter les stéréotypes de genre.
19:58 Très bien.
19:58 Vous pouvez aussi contrebalancer.
20:00 Henrik, une confidence également sur les problématiques de genre
20:02 dans l'intelligence artificielle ?
20:04 Mais c'est un très bon point et c'est lié justement
20:06 à ces sujets de réglementation et d'IA responsable.
20:10 J'aime bien qu'on parle de ça.
20:11 Chez Microsoft, ça fait plus de six ou sept ans
20:12 qu'on travaille sur ces sujets-là.
20:13 Donc c'est important d'avoir à la fois des principes,
20:16 une gouvernance, une manière de pouvoir le surveiller
20:20 et dans la création et dans l'usage de l'IA
20:23 et surtout donner ces outils aux entreprises
20:25 ou aux acteurs qui vont pouvoir les utiliser.
20:27 C'est important aussi que les citoyens comprennent
20:30 cette notion de biais, de genre,
20:33 pour à la fois challenger les réponses que l'on a,
20:36 mais aussi la manière dont on va interroger
20:38 et être un peu plus éclairé dans le fait qu'effectivement,
20:41 c'est un superbe outil, mais il n'est pas parfait
20:44 et il peut également avoir des biais
20:46 ou ce qu'on appelle des hallucinations.
20:49 Posez la question du cheval vert d'Henri IV
20:52 à votre chat GPT préféré,
20:53 vous verrez qu'il va vous inventer une histoire
20:55 qui n'existe pas parce qu'effectivement,
20:57 il a envie de répondre, mais il va inventer.
21:00 Donc être conscient de ça,
21:01 c'est savoir utiliser un nouvel outil
21:04 avec ses qualités et ses défauts.
21:06 Vous avez attisé notre curiosité.
21:07 Merci beaucoup Jacques, Enric et Frédéric
21:09 pour votre participation.
21:11 Le Numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
21:12 Et pour prolonger la discussion,
21:14 on se retrouve sur vos réseaux sociaux préférés.
21:16 Je vous souhaite une excellente fin de week-end
21:18 et je vous dis à la semaine prochaine.
21:20 Sud Radio, le Numérique pour tous.
21:23 Vanessa Perez.

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