Certains pays optent pour l’interdiction de leur production et commercialisation alors que d’autres mettent en place des stratégies de recyclage. Quoi qu’il en soit, la politique en matière de sacs plastiques semble de plus en plus primordiale. L’Afrique du Sud et le Rwanda ont été les pionniers à les bannir.
De nombreux pays ont par la suite suivi ce mouvement devenu un véritable raz de marée sur le continent.
Nous partons sur le terrain enquêter sur "le fléau des sacs plastiques" au Bénin, au Cameroun et au Rwanda.
De nombreux pays ont par la suite suivi ce mouvement devenu un véritable raz de marée sur le continent.
Nous partons sur le terrain enquêter sur "le fléau des sacs plastiques" au Bénin, au Cameroun et au Rwanda.
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00:00 ...
00:05 -400 ans, c'est le temps moyen de décomposition d'un sac plastique.
00:09 Léger, imperméable, pratique et utilisé en seulement quelques minutes,
00:13 le sac plastique a envahi notre quotidien.
00:16 Fabriqué à base de pétrole, il s'immisce partout et surtout pollue.
00:20 ...
00:22 -Je suis répugnée par ces images, parce que nos villes sont sales.
00:26 ...
00:38 -Un véritable désastre écologique
00:40 qui pousse de plus en plus d'Etats africains
00:42 à interdire leur utilisation.
00:44 ...
00:47 Mais pourquoi la grève prend-elle dans certains pays africains
00:51 et pas dans d'autres ?
00:52 Jusqu'où les autorités peuvent-elles aller
00:55 pour respecter les lois anti-sac plastique ?
00:58 Quelles sont aujourd'hui les alternatives proposées ?
01:01 Et peut-on réellement se débarrasser des sacs plastiques
01:05 qui nous envahissent ?
01:06 -C'est comme une bataille qui est gagnée,
01:09 mais la guerre continue.
01:10 -Je m'appelle Cynthia Nzetia,
01:12 et je vous emmène au coeur de la guerre des sacs plastiques.
01:15 ...
01:17 ...
01:21 Direction le Bénin, ce pays d'Afrique de l'Ouest
01:24 de 30 millions d'habitants a voté une loi en novembre 2017
01:28 afin d'interdire la production, l'importation
01:31 et l'utilisation des sacs en plastique.
01:33 Situé au sud de Cotonou,
01:35 Dangtokpa est le plus grand marché à ciel ouvert ouest-africain.
01:39 Ici, comme dans la majorité des marchés du continent,
01:42 des milliers de sacs plastiques y sont distribués chaque jour.
01:46 ...
01:50 -Excusez-moi, qu'est-ce que vous avez acheté ?
01:53 -J'ai acheté des arachides.
01:54 -Vous avez plusieurs sachets en plastique.
01:57 Vous en avez combien ?
01:58 Un...
01:59 -Une. -Deux...
02:01 -Oh là là, vous en avez vraiment beaucoup !
02:04 -Trois...
02:05 ...
02:07 -C'est trois seulement !
02:08 -Non, c'est pas trois seulement !
02:10 -Quatre...
02:11 ...
02:13 Cinq...
02:15 -Qu'est-ce que vous allez faire
02:16 avec ces sacs plastiques ? -J'ai dit ça.
02:19 -Pourquoi vous les jetez ? -Pour faire un peu.
02:21 -Vous les avez achetés où ? -Dans la poubelle.
02:24 -Dans la poubelle ou dans l'Ouémé,
02:26 le fleuve qui coule dans le bassin côtonnois,
02:28 les sachets sont partout.
02:30 On emballe des aliments chauds dans du plastique,
02:33 on boit dans du plastique,
02:34 et chaque achat a droit à un, voire plusieurs sachets plastiques.
02:38 -Dis-moi, pourquoi vous utilisez les sachets ?
02:41 -On utilise les sachets pour mettre les marchandises dedans.
02:45 -OK. Et vous n'avez pas d'autres solutions ?
02:47 -Non, on n'a pas d'autres solutions.
02:49 On utilise maintenant. Avant, on utilisait les feuilles.
02:52 Maintenant, quand le sachet est venu, on utilise le sachet.
02:55 -Le phénomène s'est généralisé à tout le pays
02:58 et s'est surtout banalisé
03:00 dans une grande partie des activités commerçantes.
03:03 Il est très rare de voir des consommateurs
03:06 utiliser d'autres alternatives pour transporter leurs courses.
03:09 Une fois que vous allez ranger vos aliments à la maison,
03:12 qu'allez-vous faire des sacs plastiques ?
03:15 -On jette ça. -Pourquoi ?
03:16 -On jette, non. On va faire quoi ?
03:18 On va faire quoi avec ça ?
03:20 On va voir un type de quoi. Ça donne mieux, mais c'est une bête.
03:23 -Vous ne les réutilisez pas ? -Non.
03:25 -Il y a une nouvelle loi qui vient d'être votée au Parlement
03:29 qui interdit bientôt les sacs plastiques.
03:32 -Oui, voilà.
03:33 -Et comment allez-vous faire ?
03:35 -On ne fait rien.
03:37 On ne fait rien.
03:39 Musique douce
03:41 -Les habitudes de ces consommateurs ne sont pas des cases isolées.
03:45 Pour autant, savent-ils que cette pollution
03:47 touche tous les environnements ?
03:49 Les plastiques bouchent les caniveaux,
03:51 rendent infertiles les terres,
03:53 et les premières victimes à en souffrir de façon directe
03:57 sont les animaux.
03:58 Selon le Centre béninois de l'environnement,
04:03 près d'un million d'animaux meurent par an victimes de déchets plastiques.
04:08 En Afrique, 40 % d'auvins auraient ingéré du plastique
04:11 durant leur cycle de vie, d'après le Fonds mondial pour la nature.
04:14 -Alors, docteur, où sommes-nous ?
04:17 -Ici, nous sommes sur le site de Semenkoudi.
04:21 C'est un site attribué aux éleveurs,
04:25 mais plutôt qu'ils viennent ici pour commercialiser leurs bétailles.
04:29 Nous avons ici des auvins, des bovins et des caprins
04:33 qui viennent normalement du Nord juste pour être consommés.
04:36 Et ici, c'est un marché pour la vente de bétailles.
04:40 Ici, la mairie de Semenkoudi a installé un panneau
04:45 qui indique qu'il est interdit de jeter des ordures.
04:49 Ça veut dire que c'est un panneau destiné à la sensibilisation.
04:52 Ça veut dire que de façon permanente,
04:54 on rappelle aux gens qu'il ne faut pas déposer les ordures.
04:57 Mais malheureusement, le constat est que nous avons des sachets partout.
05:02 Et ça peut s'expliquer de deux façons.
05:04 Une, c'est l'inconscience des populations qui y vivent autour,
05:11 parce que ces populations peuvent jeter des ordures n'importe où là-bas,
05:15 mais la deuxième raison, c'est que le sachet est volatile.
05:19 Ça veut dire qu'il peut voler facilement à cause de son grammage.
05:22 Et là, le vent emporte tout ce qui est sachet,
05:26 et c'est ce qui fait que vous avez des sachets un peu partout.
05:29 Ici, je vais vous montrer les conséquences
05:41 de ce qu'un animal peut ingérer
05:44 dans leur fourrage.
05:45 Ici, vous avez des sachets que nous avons récupérés de la pince de Caprin.
05:51 Et ce lot de sachets qu'on avait pesé dès qu'on l'a sorti,
05:55 c'était environ 3 kg,
05:58 et bien entrelacés, qui se retrouvaient dans la pince de l'animal.
06:02 Et là, c'était vraiment étonnant pour nous
06:04 de voir ça à l'intérieur d'un animal qui continuait à vivre.
06:08 Si ces animaux qu'on sort du fourrage,
06:12 qui sont constitués de sachets,
06:14 pendant un certain temps, si ça reste dans leur pince,
06:16 ça pourrait créer des problèmes de maladie,
06:18 d'occlusion intestinale et autre,
06:20 parce que le mouton, c'est un herbivore,
06:23 et c'est un ruminant.
06:24 Il doit ressortir l'aliment dans sa bouche et ré-ingester.
06:29 Maintenant, si le sachet ne ressort pas,
06:32 après un certain temps, il aura des problèmes pour déféquer.
06:35 Mais il y a un risque pour la santé à cause des produits dangereux
06:39 que les sachets auraient conservés avant de se retrouver sur l'état d'ordre.
06:42 -Vous parlez de la santé de l'homme. -La santé de l'homme.
06:45 Parce que c'est l'homme qui consomme la viande.
06:47 Et en consommant la viande, on ne peut pas se dire exactement
06:51 ce qu'il y a dans la qualité de cette viande.
06:54 Non, non, non, non.
06:55 Ça, c'est mon trophée. Ça coûte cher.
06:58 Rires
07:00 Voilà.
07:01 -Un phénomène accablant,
07:03 une conjoncture de plus en plus préoccupante
07:06 qui touche une partie de la chaîne alimentaire, y compris l'homme.
07:10 Ici, une trentaine d'animaux sont abattus par semaine.
07:14 Et les ouvriers font eux aussi le même constat.
07:17 Musique pesante
07:19 -C'est qui a été un stomache ?
07:22 -On avait tué un mouton, et puis le sachet s'est retiré.
07:27 ...
07:29 -En tout cas, vous trouvez plein de choses, quand même.
07:32 -Ah oui, oui. -Merci.
07:34 -De rien.
07:35 ...
07:39 -En finir avec les sacs plastiques,
07:41 voici le défi que se sont lancés les autorités béninoises.
07:44 -La loi est adoptée à l'unanimité.
07:48 -Promulguée récemment, la loi anti-sacs plastiques
07:51 devrait modifier le quotidien des habitants.
07:53 Nous partons à Porto Novo, la capitale du pays,
07:56 où nous avons rendez-vous avec le député Jean-Michel Abimbola,
08:00 qui nous explique pourquoi il y avait urgence
08:03 de mettre en place une telle loi.
08:05 -Monsieur le député,
08:06 qu'interdit réellement cette loi ?
08:09 -La loi qui a été votée par la représentation nationale béninoise
08:13 est une loi qui a été votée à l'unanimité
08:17 et qui interdit la production, la commercialisation,
08:21 l'importation, l'exportation, la détention
08:25 des sachets plastiques non biodégradables
08:28 en République du Bénin.
08:29 Il s'agit ainsi de lutter contre un fléau
08:32 qui est devenu véritablement catastrophique dans notre pays.
08:36 Vous verrez à quel point nous sommes envahis,
08:38 à quel point cela pollue la nature,
08:40 à quel point cela intoxique les hommes,
08:43 cela intoxique les bêtes
08:45 et à quel point il est important, impérieux,
08:48 que nous puissions éduquer nos populations
08:51 et que nous puissions les amener à avoir une pratique plus saine.
08:55 -On a vu dans de nombreux pays africains
08:57 que cette loi a été votée,
08:59 mais il y a quelques soucis au niveau de l'application.
09:02 Pourquoi cela marcherait au Bénin, plus au Bénin qu'ailleurs ?
09:06 Au Bénin, nous sommes en train de prendre les dispositions
09:09 pour avoir une phase de sensibilisation et d'éducation
09:12 qui soit une phase suffisamment importante
09:15 et pour que les populations n'aient pas l'impression
09:18 que c'est une loi répressive, mais une loi qui les éduque
09:21 et une loi qui améliore leur bien-être et leur santé.
09:26 Et nous allons, le gouvernement, inciter des industriels,
09:30 des investissements dans l'importation
09:32 et la fabrication de sachets plastiques biodégradables.
09:35 -Au Rwanda, la loi est strictement appliquée
09:38 avec une brigade qui s'appelle la REMA.
09:41 Est-ce qu'on pourrait avoir ce genre de brigade ici, au Bénin ?
09:44 -Cette police environnementale sera dotée de moyens supplémentaires
09:48 pour que, effectivement, cette police environnementale,
09:51 le moment venu, puisse également sévir.
09:55 Mais dans un premier temps, nous avons choisi,
09:57 le gouvernement a choisi l'éducation, la sensibilisation,
10:01 et nous avons une période transitoire de six mois
10:04 pour que les populations, les industriels, les commerçants
10:08 puissent être mieux informés et puissent prendre des dispositions
10:11 et duanes afin d'avoir de nouvelles pratiques saines
10:15 pour la santé de nos populations et pour l'environnement.
10:19 -Aujourd'hui, des millions de Béninois utilisent ces sacs plastiques.
10:23 Un Bénin sans sac plastique, est-ce possible ?
10:26 -Le Bénin sans sac plastique, ce n'est pas possible.
10:29 Mais un Bénin sans sachet plastique non biodégradable,
10:33 ça, c'est bien possible, j'y crois.
10:35 -Même son de cloche du côté du ministère de la Santé.
10:38 -Bonjour. -Oui, bonjour.
10:39 Comment ça va ? -Très bien et vous ?
10:41 -Ça va très bien.
10:43 -Qu'est-ce qui va faire que ça va marcher au Bénin ?
10:45 -Vous savez, tout dépend de la volonté politique.
10:48 Lorsque nous prenons, par exemple, les faux médicaments,
10:51 notre pays était cité comme un pays
10:53 qui est distributeur de faux médicaments.
10:57 Mais quand le gouvernement a décidé de mettre fin à ça,
11:00 nous avons agi et aujourd'hui,
11:02 on a senti qu'il y a une régression.
11:03 Donc nous pensons que s'il y a une faute de volonté politique,
11:07 c'est réalisable. Nous y croyons
11:09 et nous pensons que nous mettrons tout ce qu'il faut
11:11 pour atteindre l'objectif. -Vous avez prévu un budget alloué ?
11:15 -Bien sûr. -De combien ?
11:16 Rires
11:18 -C'est difficile de le dire tout de suite,
11:21 mais de toutes les façons, c'est une loi qui doit être appliquée
11:24 et nous aurons les moyens pour ça.
11:26 -Des paroles en attendant des actes,
11:29 cependant, certains ont décidé d'emboîter le pas
11:32 en éduquant, en sensibilisant et en attirant l'attention
11:35 de la population sur les dangers des sacs plastiques.
11:38 Tel est le cas de Sandra Idosu.
11:41 Après avoir vécu au Rwanda,
11:43 où l'utilisation des sachets plastiques est interdite,
11:46 cette activiste béninoise de la cause écologique
11:49 est revenue dans son pays avec un but bien précis.
11:52 Dites-nous où nous sommes.
11:54 -Nous sommes devant une école, donc une école publique,
11:57 et j'ai rendez-vous avec la directrice
11:59 parce que je dois entretenir les enfants
12:02 par rapport aux dangers du sachet plastique.
12:04 -Depuis plusieurs mois, elle parcourt
12:06 les écoles élémentaires du Bénin.
12:08 Aujourd'hui, elle a rendez-vous avec des élèves de CM1
12:11 de l'école Les Cocotiers du quartier Eyvive.
12:14 -Pardon.
12:15 Musique douce
12:17 ...
12:20 Est-ce que tout le monde est en place ?
12:22 Est-ce que vous pouvez m'écouter ?
12:25 Alors, je vais vous entretenir pendant 10 minutes, d'accord ?
12:30 Mais pour m'entretenir, je vais vous distribuer des images
12:33 et on va parler de ces images, d'accord ?
12:36 "Elluwe".
12:37 Quelqu'un sait ce que ça veut dire ?
12:39 Quand on dit "elluwe", ça veut dire quoi ?
12:42 C'est dangereux.
12:44 D'accord ? Malheur.
12:46 Donc, ce que nous allons faire pendant...
12:48 Je vais vous montrer 20 images
12:50 pour montrer que le sachet est dangereux.
12:54 Alors, qu'est-ce que vous voyez ici sur son image ?
12:57 Qu'est-ce que vous voyez sur son image ?
12:59 Oui ?
13:00 De pétrole. Tout le monde voit ça ?
13:03 Alors, dites-moi, est-ce que vous savez
13:05 que le sachet ici, il est fabriqué avec ce pétrole ?
13:09 -Oui.
13:10 -Vous saviez ?
13:11 Toi, tu savais ?
13:12 Il y en a qui ne savaient pas ?
13:14 Est-ce qu'on mange le pétrole ?
13:16 -Non.
13:18 -Est-ce qu'on boit le pétrole ? -Non.
13:20 -Pourquoi ?
13:21 -Parce que le pétrole est dangereux.
13:24 -Tout le monde est d'accord ? -Oui.
13:26 -On est d'accord. OK, merci.
13:28 Nous allons tous tenir cette image.
13:30 C'est pour dire "sachet réeloué".
13:32 Et nous allons tous dire "non" au sachet
13:35 parce que le sachet est dangereux.
13:37 On est d'accord ?
13:38 -Sachet réeloué !
13:41 -Encore.
13:42 -Sachet réeloué !
13:44 -Encore.
13:45 -Sachet réeloué !
13:47 ...
13:54 -Au revoir, les enfants.
13:55 Sachet réeloué.
13:57 Vous dites ça, hein ?
13:58 -Sachet réeloué !
14:00 -J'essaie, quand je peux, d'aller dans une école
14:03 et de leur parler, de les sensibiliser,
14:05 parce que c'est un sujet de société qui nous touche tous,
14:08 mais en même temps, on n'en parle pas
14:10 parce qu'on se dit qu'on n'a pas de solution.
14:13 Et moi, je me dis qu'il y a de solutions,
14:15 mais il faut sensibiliser les gens.
14:17 Il faut surtout aller dans les écoles.
14:19 Pour moi, c'est le développement de notre pays,
14:22 ça passe par les enfants.
14:23 Il faut que les enfants puissent adopter
14:26 de bons comportements dès aujourd'hui.
14:28 -Vous rencontrez des réticences ? -Pas du tout.
14:31 C'est ça qui est bien, qui me donne la force,
14:33 parce que les enseignants, les directeurs, les directrices
14:36 sont très réceptifs, parce que c'est de l'enseignement gratuit
14:40 ou de la sensibilisation gratuite que je fais.
14:42 Je ne suis pas payée pour ça, mais je le fais
14:45 et je suis très contente de m'inviter dans leurs écoles.
14:48 -Sembra, c'est que la transition vers un pays sans sac plastique
14:52 sera un chemin semé d'embûches.
14:54 Encore à un stade embryonnaire,
14:56 le BENA a rejoint ainsi plusieurs autres pays africains
14:59 dans la lutte contre les sacs plastiques.
15:02 Une loi équivalente a été votée en 2014 au Cameroun,
15:06 où nous décidons de nous rendre.
15:08 Musique douce
15:11 Mais quatre ans plus tard,
15:12 forcés de constater que les sacs plastiques interdits
15:16 font encore de la résistance, on les retrouve partout.
15:19 L'application de cette législation n'est pas une chose aisée,
15:22 car elle s'attaque directement aux habitudes des habitants.
15:26 Une situation alarmante que le ministère de l'Environnement
15:29 compte sérieusement révoquer.
15:31 Une fois par semaine, Pierre Aylé,
15:34 le ministre cameroonais de l'Environnement,
15:37 tient une réunion avec des spécialistes
15:39 et consultants écologiques.
15:41 Ce matin, à l'ordre du jour,
15:43 la lutte contre les sacs plastiques est de sa contrebande.
15:46 Musique rock
15:49 ...
15:51 Conscient de ce marché noir,
15:53 Joshua Aoudou, chef de l'inspection environnementale,
15:57 est chargé de lutter contre la prolifération
15:59 des sacs plastiques dans les rues de Yaoundé.
16:02 Le résultat de cette lutte s'amancelle
16:05 au dépôt que Joshua Aoudou tient absolument à nous montrer.
16:09 ...
16:12 -Bon, ben...
16:13 Donc, ici, nous avons notre magasin.
16:18 ...
16:20 Le stockage des emballages saisis,
16:25 quotidiennement.
16:27 Et nous utilisons nos outils rudimentaires
16:32 pour détruire ou bien pour rendre inutilisables.
16:36 Une fois que c'est rendu inutilisable,
16:40 nous le remettons aux entreprises
16:43 qui ont le permis environnemental
16:46 en matière de recyclage pour fabriquer
16:49 les bons emballages.
16:51 Ces sacs contiennent des plastiques non conformes,
16:55 dont de moins de 61 microns,
16:58 parce que le Cameroun a réglementé les emballages.
17:02 Les moins de 61 microns sont interdits,
17:05 et ce sont ces emballages qui sont saisis et stockés là.
17:09 Ce qui les différencie, c'est l'épaisseur,
17:11 parce que nous avons voulu mettre à la disposition du consommateur
17:16 des emballages réutilisables
17:19 pour réduire le volume de déchets produits.
17:22 Et donc, chaque emballage conforme à un cachet
17:28 qui donne les informations sur le fabricant,
17:32 son adresse, l'épaisseur de l'emballage,
17:36 la biodégradabilité ou non de l'emballage.
17:40 A chaque sortie, nous pèsons
17:43 pour connaître la quantité saisie.
17:46 -Et là, on a combien ?
17:48 -Ici, nous sommes à plus de 6 tonnes.
17:52 Oui.
17:56 -6 kg.
17:59 -6 kg.
18:00 -Mais tous les sacs ne sont pas détruits.
18:04 Certains constituent des pièces à conviction.
18:07 -D'où viennent-ils, tous ces sacs ?
18:11 -Ce plastique, nous, il vient du Nigeria,
18:15 et les gens utilisent la facilité
18:18 que nous avons avec le Nigeria
18:20 pour inonder le marché cameroonais.
18:24 -Est-ce que vous avez essayé d'en discuter
18:26 avec vos confrères nigériens ?
18:28 -Nous n'avons pas engagé des discussions
18:31 avec nos voisins nigériens,
18:35 mais peut-être qu'il en faut,
18:38 parce que nous sommes inondés.
18:40 Nos entreprises s'efforcent à se conformer.
18:44 Elles produisent des emballages conformes,
18:47 mais qui ne passent pas sur le marché,
18:50 parce que cette contrebande
18:53 fait obstacle à ces emballages conformes.
18:57 -Combien ça rapporte ?
18:59 -Oh, bon, je ne peux pas
19:02 me prononcer avec exactitude,
19:06 mais je sais une chose,
19:07 un sac comme celui-ci, en ce moment,
19:10 ça coûte plus de 10 000 francs cefa.
19:14 Oui, plus de 10 000.
19:16 Or, avant l'interdiction,
19:19 ces mêmes sacs coûtaient moins de 4 000.
19:22 -Le prix a doublé.
19:24 -Le prix a doublé.
19:25 Une fois que nous n'avons plus ce plastique
19:28 venant du Nigéria,
19:30 le marché du Camoro serait assaini.
19:33 -Cette augmentation des prix a doté la contrebande
19:36 que combat Josua Aoudou.
19:38 Aujourd'hui, son équipe et lui vont effectuer une descente
19:41 dans le marché de Mfoundi.
19:43 L'opération du jour consiste à réquisitionner
19:46 ces fameux sacs plastiques interdits
19:48 et les brouettes qui les contiennent,
19:50 souvent transportées par des mineurs.
19:53 Musique rythmée
19:55 ...
19:57 A peine arrivés au marché, Josua Aoudou
19:59 aperçoit un jeune vendeur de sacs plastiques interdits.
20:03 ...
20:12 -Tiens !
20:13 ...
20:18 -Tu vois, ils ont déjà tout ramassé les mauvais pour les dissimuler.
20:22 ...
20:30 -Je vais te montrer comment on fait.
20:33 Tu vois ce que je fais ?
20:35 ...
20:37 -C'est bon ?
20:38 -OK.
20:39 ...
20:41 Certains ont des emballages conformes, comme ceci.
20:44 Tu vois ?
20:45 C'est bon, c'est bon.
20:47 C'est bon, c'est bon.
20:48 C'est bon, c'est bon.
20:50 C'est bon ?
20:51 ...
20:52 -Hein ?
20:54 -Tu vois, je suis en train de faire des emballages.
20:57 Je suis en train de faire des emballages.
20:59 Je vais te montrer comment on fait.
21:01 Tu vas voir, je vais te montrer.
21:03 ...
21:10 -Oh, oh, oh !
21:11 ...
21:13 Oh !
21:14 ...
21:20 -Tu sais pourquoi, toi ?
21:21 ...
21:25 -Tu vas couper son sac.
21:26 Tu vas couper son sac.
21:27 ...
21:33 ...
21:38 -J'ai un blesse.
21:39 ...
21:42 ...
21:45 -Prends-moi la brève, là.
21:47 ...
21:58 -Madame.
21:59 -Tiens, laisse-toi.
22:00 -Il écrit "avoir un emballage",
22:02 c'est pour alerter tous les distributeurs
22:08 et les utilisateurs des emballages,
22:10 que le contrôle des emballages plastiques est dans le marché.
22:14 Ils sont trop solidaires.
22:15 ...
22:23 -Je mets tout.
22:24 -C'est valable, la marge.
22:26 -Je ne vends pas l'emballage.
22:28 -Même l'utilisation, elle est interdite.
22:30 -Je suis responsable de ça.
22:33 -Je suis né pour mourir.
22:34 -Ah bon ? -Je suis né pour mourir.
22:36 -Donne alors le plastique.
22:38 Tu ne vas pas mourir en tournant.
22:40 Donne, donne.
22:41 -Je ne peux pas.
22:42 -Tu as dépensé combien ?
22:43 -1,5 millions.
22:45 -C'est pour les petits-gens.
22:46 -Il y a quoi, ici ?
22:47 -L'aide à insuffoser et que ça s'est dégénéré ici.
22:51 C'est toi qui en a l'aide ?
22:53 ...
22:57 -Oui, nous... Ils sont...
23:00 ...
23:05 -Madame, le plastique, ici.
23:07 ...
23:15 -Après quelques minutes, la recherche des sacs plastiques
23:18 devient infructueuse.
23:19 Mais la résistance, quant à elle, devient de plus en plus virulente.
23:24 Nous recevons même des projectiles.
23:26 ...
23:31 -Tu m'as lancé sur moi.
23:32 Venez, madame. Non, venez.
23:34 Je vous ai fait quoi ?
23:36 -Vraiment, l'histoire d'emballage au Cameroun ne dépasse.
23:39 Parce que c'est vous qui laissez passer les gens qui vendent
23:44 les emballages.
23:45 -Il y a un problème à la frontière ?
23:47 -Oui, ils viennent du Nigeria.
23:49 Vous prenez l'argent, vous les laissez passer
23:52 et vous venez arrêter les vendeurs.
23:54 Ca ne se comprend pas.
23:56 ...
23:59 -Où viennent ces sacs ? Ils viennent du Cameroun ?
24:01 -Non, ils viennent de la frontière, avec le Nigeria.
24:04 ...
24:07 -Il y a certaines voix qui disent que le problème n'est pas ici.
24:10 -C'est pourquoi ils disent qu'on doit aller au niveau de la frontière.
24:14 Ils savent que ces plastiques viennent du Nigeria.
24:17 Et comme je vous ai déjà dit,
24:20 ces plastiques sont facilement dissimulables
24:23 dans les marchandises.
24:25 C'est pourquoi la lutte devient plus difficile.
24:28 Le travail que nous faisons au quotidien dans les marchés
24:31 consiste à décourager les utilisateurs.
24:35 Parce que la réglementation n'exemple pas
24:38 l'utilisateur de la sanction.
24:40 Et le fait de saisir, c'est déjà une sanction.
24:44 ...
24:48 -T'as...
24:49 Madame, ça se passe comme ça tous les jours ?
24:52 -Oui, parfois, c'est pire que ça.
24:54 Oui, on nous encercle
24:57 et on nous empêche parfois de sortir
25:00 avec nos... les paquets saisis.
25:03 -Ah...
25:04 Hein ?
25:05 ...
25:08 -Après 2 heures de patrouille,
25:10 le résultat de la journée est bien mitigé.
25:13 ...
25:15 -Euh...
25:16 ...
25:21 -Une centaine de sacs plastiques camouflés
25:23 a été perquisitionné.
25:25 Et ce jeune homme, qui passera le week-end en cellule,
25:28 encore mineur, il n'écopera pas d'une amende.
25:31 ...
25:33 La promesse d'un marché assaini est un objectif
25:36 que l'inspection environnementale espère tenir.
25:39 Mais cette mesure est toujours décriée
25:41 comme un erreur du secteur de la plasturgie au Cameroun.
25:44 Certaines entreprises ont dû fermer par manque de moyens financiers
25:48 et d'autres se sont converties dans le recyclage du plastique
25:51 en un temps record.
25:52 ...
25:56 -Je pense que, globalement,
25:58 d'un point de vue environnemental, c'est une bonne chose.
26:01 Mais la question est censée, c'est-à-dire,
26:04 est-ce que nous étions préparés ?
26:06 Est-ce que l'Etat a fait ce qu'il fallait
26:08 pour préparer les entreprises à passer ce cap ?
26:11 -4 ans après l'interdiction des sacs plastiques,
26:13 le bilan est encore mitigé au Cameroun.
26:16 Les efforts de certains sont contrecarrés
26:18 par une concurrence déloyale et un manque de préparation.
26:21 Les principaux mots d'un Cameroun,
26:23 encore sous la menace des sacs plastiques.
26:26 ...
26:28 Nous parcourons 2 200 km pour voir un autre exemple.
26:32 Le Rwanda, qui a lancé, il y a 10 ans,
26:35 une véritable chasse aux sacs plastiques,
26:38 souvent citée en exemple en la matière
26:40 pour les autres pays africains,
26:42 nous sommes allés démarcher les secrets de la réussite rwandaise.
26:45 Dès notre arrivée à l'aéroport de Kigali,
26:48 le ton est donné.
26:50 ...
26:52 -Bonjour, madame. -Bonjour.
26:54 -Qu'est-ce que vous faites ?
26:56 -Je suis en train d'enlever les sachets.
26:58 -Pourquoi ? -Pour l'environnement.
27:00 On n'accepte pas les sachets ici, en Rwanda.
27:02 -Vous venez d'où ? -Je suis du Congo.
27:05 -On accepte les sachets ? -Oui.
27:08 -Ca vous surprend d'enlever les matières plastiques
27:10 dès votre arrivée ?
27:12 -Non, parce que ce n'est que normal.
27:14 Pour rien, c'est vraiment bon et sain.
27:16 Il faut qu'on enlève les sachets.
27:18 -Qui vous a dit d'enlever ces sachets ?
27:20 -C'est l'agent de l'aéroport.
27:22 -Merci beaucoup, madame.
27:24 ...
27:28 Dites-moi, qu'est-ce que vous faites ?
27:30 -J'enlève les sachets.
27:32 -Pourquoi vous les enlevez ?
27:34 -Je sais pas.
27:36 Je sais pas pourquoi t'es gênée.
27:38 ...
27:43 -Les passagers sont priés de retirer
27:45 leurs emballages plastiques, les sachets sont confisqués
27:48 et remplacés par des sacs en tissu payants.
27:50 Et tout cela sous le regard attentif d'un agent de l'AREMA,
27:54 la police environnementale du pays.
27:56 ...
28:03 ...
28:08 Aujourd'hui, il est très difficile de trouver un sac plastique
28:11 dans les rues de Kigali.
28:13 La capitale rwandaise fait partie des villes les plus propres du monde,
28:17 selon l'ONU Habitat.
28:18 Cela grâce tout d'abord à Lumuganda,
28:20 la journée de travail communautaire que chaque Rwandais,
28:23 y compris le président de la République,
28:26 doit obligatoirement effectuer.
28:27 Mais aussi un strict respect de la loi anti-sac plastique.
28:31 Nous rencontrons Coletta Rwiamia, la directrice de l'AREMA,
28:35 qui nous détaille les recettes d'un succès.
28:38 -La loi dit que c'est prohibité de fabriquer, de vendre et d'utiliser des sacs en tissu,
28:47 spécifiquement des sacs en polythène.
28:50 Dans certaines zones, nous réalisons qu'il n'y a pas d'alternative.
28:53 Je peux donner un exemple.
28:55 Quand on traite les sacs hospitaliers, on utilise les tissus en plastique.
29:01 Quand vous importez vos produits, comme les ordinateurs, les ordinateurs,
29:07 les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs,
29:09 les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs,
29:12 les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs.
29:15 Les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs, les ordinateurs.
29:19 Le respect de la loi anti-sac plastique est pris très au sérieux.
29:22 Plusieurs peines peuvent être encourues.
29:25 L'industrie fabrique les ordinateurs.
29:27 Il y a des prisonniers de 6 à 12 mois
29:33 pour quelqu'un qui vend des plastiques
29:36 ou quelque chose qui est en plastique.
29:39 Il y a aussi des fines qui sont de 10 000 à 500 000.
29:45 Pourquoi est-il important de mettre en place une loi aussi dure ?
29:49 Nous réalisons l'impact des plastiques sur notre environnement.
29:53 Si vous pouviez venir à ce moment-là,
29:55 tout le lieu était rempli de plastiques.
29:58 Les habitudes de littération avec notre population.
30:01 Parce que les plastiques ont été utilisés dans tout,
30:05 vous pouvez imaginer, ce n'était pas facile.
30:07 La loi a été établie en 2008,
30:10 mais la pratique a été enforcée depuis 2004.
30:15 À ce moment-là, nous avons éducé nos gens,
30:18 nous les avons sensitisés,
30:21 nous avons montré l'impact des plastiques sur l'environnement.
30:24 Les gens ont commencé à acheter et ont réagi positivement.
30:28 De quel budget disposez-vous ?
30:30 Pour la compagnie qui nous aide à collecter les plastiques,
30:35 je crois qu'il y a environ 63 millions par an.
30:40 Pour avoir ces gens au bord et à l'aéroport.
30:43 C'est un investissement, mais c'est valable,
30:45 parce que la qualité de l'environnement est aussi valable.
30:50 Pourquoi cela marche plus ici au Rwanda et pas ailleurs ?
30:54 Le succès est de différents angles.
30:59 Le premier, c'est la volonté politique.
31:01 Le deuxième, c'est notre communauté,
31:03 qui a réalisé l'impact des plastiques sur l'environnement.
31:08 Le troisième, c'est aussi un collapse pour les autres pays.
31:11 Comme vous le savez, c'est aussi établi en Kenya.
31:16 Il y a un bilan pour la communauté d'Ouest-Afrique.
31:20 Il y a d'autres pays qui pourraient le faire.
31:23 Ils ont banni l'utilisation des plastiques.
31:25 Ainsi, sur l'étendue du territoire rwandais,
31:28 des agents de la REMA sont en charge de faire respecter cette loi.
31:32 Carthab sous le bras, Israël doux feinte taillée,
31:35 épis, fouilles, scrutes.
31:38 Vous voyez, par exemple, ces fruits et légumes.
31:41 Quand on est passés par ici,
31:44 on a vu que ces fruits et ces légumes étaient emballés dans un sachet plastique.
31:48 On les a demandé de payer 300 000 francs rwandais.
31:52 Ils ont payé ça, mais après,
31:55 ils ont trouvé d'autres alternatives pour emballer les produits.
31:58 Vous voyez, par exemple, la farine ici.
32:08 Initialement, on emballait ça dans un sachet plastique.
32:11 Mais pour le moment, vous voyez que c'est emballé dans un pan papier.
32:14 Parce qu'on a vu que si vous emballez ça,
32:18 c'est la farine de manioc, ça ne cause pas de dégâts.
32:22 On fait ça souvent. Il y a des façons de le faire.
32:30 Souvent, on peut planifier ça, au moins une fois par mois.
32:33 Comme ça, on passe.
32:36 Mais il peut arriver que quelqu'un voit ça
32:39 et nous signale que c'est l'endroit où on a utilisé le sachet.
32:42 Comme ça, on arrive à l'improviste.
32:45 Ça ne nous parle pas.
32:47 -Vous notez un changement dans les mentalités ?
32:50 -Oui, on voit ça.
32:51 Quand on a commencé en 2008, c'était pas facile.
32:56 Quelques-uns ne connaissaient même pas l'importance de ce sachet plastique.
33:01 Mais pour le moment, tout le monde voit l'effet,
33:04 l'impact positif que ça a apporté sur notre vie, sur notre pays.
33:10 C'est pourquoi, pour le moment, on ne trouve pas trop de résistance.
33:15 -C'est un peu comme un petit chien qui a un petit bout de sang.
33:18 -Oui, c'est ça.
33:19 -C'est un peu comme ça. -Oui, c'est ça.
33:22 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:25 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:27 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:30 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:32 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:35 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:37 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:40 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:43 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:45 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:48 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:51 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:53 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:56 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
33:58 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
34:01 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
34:03 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
34:06 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
34:09 -On a un petit peu de sang. -Oui, c'est ça.
34:11 -C'est comme une bataille qui est gagnée.
34:13 -Je dirais ça, en quelque sorte, mais on ne baisse pas les plaques.
34:17 C'est comme une bataille qui est gagnée, mais la guerre continue.
34:21 -Aujourd'hui, aucune amende n'a été infligée par Israël,
34:24 une tendance qu'ils espèrent poursuivre.
34:27 Même aux abords du marché,
34:29 nous nous rendons vite compte de l'absence des sacs plastiques.
34:32 Voyons voir comment les habitants de ce pays font leurs courses.
34:36 Nous rencontrons Francine, à Kimiranko,
34:39 où cette expatriée bourrondaise a l'habitude de faire ses emplettes.
34:43 -Bonjour. -Bonjour.
34:46 -Dites-nous, où sommes-nous ? -Au marché de Kimiranko.
34:50 -Qu'avez-vous acheté ? -On a acheté différents fruits.
34:53 -Oui. -Vous vivez au Rwanda ?
34:56 -Oui, ça fait longtemps. Ca fait déjà 17 ans.
34:59 -Est-ce que cela a été difficile, de passer du sac plastique
35:02 à ces sacs que vous utilisez ?
35:05 -Pas du tout, parce que les sachets en papier
35:09 étaient très disponibles sur le marché.
35:11 Ca a été très facile.
35:12 On vend ça à 100 ou 50 francs la pièce.
35:16 Quand tu viens acheter,
35:18 soit on te donne gratuitement ou tu achètes à 100 francs.
35:21 -Ca coûte pas cher. -Du tout.
35:23 -Ils sont solides. -Oui.
35:25 Et tu peux les réutiliser aussi.
35:27 -Très bien.
35:29 -Ca aussi, ça se vend ici. Quand tu achètes beaucoup de choses...
35:34 -Ca, c'est tissé. -Oui.
35:36 Ca se vend à 200 francs la pièce.
35:38 C'est plus grand que le sachet en papier.
35:40 Ca se fait ici aussi.
35:42 -Et la transition n'a pas été trop difficile, compliquée ?
35:45 -Pas tellement.
35:47 C'était bien compréhensible, parce qu'on le voyait.
35:50 Vraiment, les sachets rendent la ville très sale.
35:53 Quand on a commencé à ramasser pendant les travaux communautaires,
35:57 vous savez, nous avons les travaux communautaires
36:00 une fois au mois, dans les quartiers,
36:03 on avait commencé à faire le plaidoyer
36:05 pour ramasser tous les sachets qui circulaient dans la nature.
36:08 Pour ramasser, c'était vraiment difficile.
36:11 Tu voyais que ça rendait la ville très sale.
36:13 Quand on a dit qu'il n'y avait plus de sachets, on jubilait.
36:17 -Ca a été plus compliqué pour les vendeurs
36:19 que pour les consommateurs. -Exactement.
36:22 Ils voulaient vendre en cachette.
36:24 On te disait "tu vois, les sachets,
36:26 "tu peux prendre à la maison, personne ne t'en prend."
36:29 Mais quand tu as le sachet en vie, quand tu viens du marché,
36:32 c'était comme si tu avais quelque chose qui ne marchait pas sur toi.
36:36 Tout le monde te regardait.
36:38 -Si Francine s'est bien adaptée à la loi,
36:42 d'autres, les marchands notamment, ont eu plus de mal.
36:45 Musique douce
36:47 ...
36:49 -Si on a un peu de temps pour ramasser les sachets,
36:53 on peut faire des marchandises,
36:56 on peut faire des marchandises,
36:58 on peut faire des marchandises,
37:00 on peut faire des marchandises.
37:02 On peut faire des marchandises,
37:04 on peut faire des marchandises.
37:07 -Et comment vous faisiez avant ?
37:09 -On faisait des marchandises,
37:11 on faisait des marchandises,
37:13 on faisait des marchandises,
37:15 on faisait des marchandises,
37:17 on faisait des marchandises,
37:19 on faisait des marchandises.
37:22 ...
37:24 Musique douce
37:26 ...
37:28 ...
37:30 -Aussi bien appréciées pour leur aspect écologique
37:33 que décriées pour leurs coûts,
37:35 les sacs en papier représentent l'alternative la plus crédible
37:39 pour faire face aux sacs plastiques.
37:41 Un réel gain pour les entreprises de la filière
37:44 qui ont vu leur chiffre d'affaires doubler depuis 2008.
37:48 -Depuis quand avez-vous lancé votre entreprise ?
37:51 La loi était une aubaine pour vous ?
37:53 ...
37:55 ...
37:57 ...
37:59 ...
38:01 ...
38:03 ...
38:06 -Combien de sacs en papier produisez-vous par mois ?
38:09 ...
38:11 ...
38:13 ...
38:15 ...
38:17 -Est-ce que le gouvernement vous a aidé ?
38:20 ...
38:22 ...
38:24 ...
38:26 ...
38:29 ...
38:31 ...
38:33 ...
38:35 ...
38:37 ...
38:39 ...
38:42 -Certaines voix disent que le sac en papier
38:44 coûte trop cher aux consommateurs.
38:46 Qu'avez-vous à dire par rapport à ça ?
38:49 ...
38:51 ...
38:53 ...
38:55 ...
38:57 ...
38:59 ...
39:02 ...
39:04 ...
39:06 ...
39:08 -Pourtant, les sacs plastiques
39:10 n'ont pas totalement disparu du Rwanda.
39:13 Certains produits sont encore emballés dans du plastique,
39:16 des emballages qui deviennent par la suite des déchets,
39:20 représentant une certaine valeur aux yeux de Ruben.
39:23 Deux fois par jour, ce jeune père de famille
39:25 se retrouve dans le parking du marché de Nyabu Gogo.
39:29 -Qu'est-ce que vous faites ?
39:31 ...
39:33 ...
39:35 ...
39:37 -Que recherchez-vous ?
39:39 ...
39:42 ...
39:44 ...
39:46 ...
39:48 ...
39:50 ...
39:52 ...
39:55 ...
39:57 ...
39:59 ...
40:01 ...
40:03 ...
40:05 ...
40:08 ...
40:10 -Sous une chaleur accablante sur près de 800 m,
40:13 Ruben transporte sous sa tête ce gros sac de 30 kg
40:18 rempli de déchets plastiques.
40:20 Un trajet qu'il va effectuer trois fois cet après-midi
40:23 et dans les mêmes conditions.
40:25 ...
40:28 -A combien vous le vendez ?
40:30 ...
40:32 ...
40:34 ...
40:36 ...
40:38 -Et faisant abstraction des avantages purement écologiques,
40:42 recycler du plastique peut s'avérer rentable
40:45 d'un point de vue financier.
40:47 Ruben a gagné aujourd'hui 53 800 francs rwandais,
40:51 soit environ 35 000 francs CFA.
40:53 ...
40:55 Là où nous voyons des ordures destinées à la décharge publique,
40:59 M. Abba Mungu y voit une véritable mine d'or.
41:02 A la tête d'Ecoplastik depuis une décennie,
41:05 cette entreprise de recyclage qui ne connaît pas la crise
41:09 réceptionne les matières plastiques récoltées par Ruben.
41:13 Ces dernières sont triées par couleur et lavées.
41:16 Voici ce qu'il en fait.
41:18 ...
41:20 ...
41:44 ...
41:52 -Pourquoi c'est si important que la première partie
41:55 du recyclage se fasse à la main ?
41:57 ...
42:16 -Même après l'application de la loi,
42:18 vous trouvez toujours autant de sacs plastiques ?
42:21 ...
42:51 ...
43:20 ...
43:44 -Ecoplastik espère recycler plus de 80 % des déchets ménagers
43:48 d'ici 2020.
43:49 Des alternatives qui ont donné des idées à d'autres pays
43:52 qui veulent accentuer leur lutte
43:55 contre la prolifération des sacs plastiques.
43:57 Nous retournons au Cameroun, où l'entreprise Redplast
44:01 souhaite aussi surfer sur la vague du recyclage.
44:04 Pour cela, l'industrie organise des journées de ramassage
44:08 des déchets plastiques.
44:09 Baptisé "EcoCollect", ce programme est basé
44:12 sur la sensibilisation.
44:14 ...
44:19 -Vous avez bon espoir que cela va s'arrêter un jour ?
44:22 -Oui, j'ai bon espoir que cela va s'arrêter,
44:25 parce qu'avec les efforts de la communauté internationale
44:28 et la volonté de tous les Camerounais,
44:31 je pense que tout le monde a compris le danger que ça représente
44:35 et, progressivement, chacun se met à l'oeuvre,
44:38 chacun apporte sa contribution, ses milliers,
44:41 pour que les emballages plastiques disparaissent.
44:44 ...
44:47 -Concentré à la tâche, Florian et ses camarades
44:50 veulent changer les mauvaises habitudes, mais pas que.
44:54 -Il y a 3 points qui me motivent.
44:56 Le 1er point, c'est l'impact environnemental.
44:59 Les déchets plastiques polluent, c'est évident.
45:01 Il y a beaucoup d'inondations dans la ville,
45:04 les populations ont du mal à s'adapter
45:06 à ces changements climatiques.
45:08 Le 2e point, c'est la sensibilisation de ces populations
45:12 à l'environnement, les aider à trier ces déchets,
45:14 parce qu'à la fin, ça devient une matière première
45:17 pour l'industrie, c'est générateur de revenus
45:20 pour les populations, créateur d'emplois verts
45:23 et également source de bénéfices, même pour la communauté.
45:27 Donc, il y a cet aspect.
45:28 Enfin, nous voulons mettre sur le marché des produits
45:31 innovants à base de ces déchets.
45:33 De nos jours, les déchets, c'est vu comme la poubelle.
45:36 On voit de l'eau à l'intérieur.
45:38 On peut transformer en pavé, en plastique,
45:41 en fil, en granulés, en matières premières.
45:43 Il y a ces 3 aspects qui nous encouragent
45:46 à pouvoir collecter ces déchets.
45:48 (musique)
45:50 (chant)
45:52 (musique)
45:54 Tous les jours, on voit des jeunes,
45:56 chacun vient avec son expérience, avec sa vision,
45:59 avec son ressenti, avec son engagement.
46:01 Ils veulent faire partie de l'histoire.
46:04 J'ai participé à cette histoire.
46:06 Nous avons décidé que les choses devaient changer,
46:09 que l'environnement devait être assaini,
46:11 que les déchets plastiques devaient être banni.
46:13 C'est comme ça que ces jeunes se mettent en oeuvre.
46:16 -Prochain objectif de l'entreprise,
46:18 organiser des journées de mobilisation pour les jeunes
46:22 durant les vacances scolaires.
46:23 (musique)
46:26 Recycler, c'est bien. Créer, peut-être mieux.
46:28 En réponse à la mesure qui interdit l'utilisation
46:31 des sacs plastiques, des scientifiques se sont mises
46:34 à l'oeuvre afin de trouver des solutions
46:37 pour fabriquer des emballages biodégradables
46:39 à partir de ressources locales,
46:41 telles que l'amidon de manioc.
46:43 Une possibilité expérimentée depuis trois ans
46:46 par Jean-Emme Bey, chercheur du laboratoire de chimie
46:50 de l'université Yaoundé 1.
46:53 Après avoir associé l'amidon de manioc
46:56 à de la kaolinite, au glycérol,
46:58 et mélangé à de l'eau chaude,
47:00 Jean-Emme Bey obtient ce résultat.
47:02 Un échantillon bioplastifié.
47:06 (musique)
47:08 - Dites-moi, qu'est-ce qui différencie le plastique
47:11 dit classique et le bioplastique dans son empreinte environnementale ?
47:14 - La différence, c'est que celui-là, je le laisse tomber là,
47:18 et 2-3 jours après, je ne trouve rien.
47:20 Il sera naturellement dégradé par les bactéries
47:23 présentes dans l'espace.
47:24 Une chèvre pourrait la manger sans risquer quoi que ce soit.
47:28 Celui-là va rester dans la nature.
47:30 Il pourra être transporté d'un lieu à un autre,
47:32 mais il reste dans la nature.
47:34 La dégradation n'est possible sur celui-là.
47:37 Lorsque je nomme plastique classique,
47:40 c'est du plastique qui vient des dérivés du pétrole.
47:42 Celui-ci, par exemple, c'est du polyéthylène.
47:45 Et là, vous avez le polyéthylène télophtalade
47:48 qui est utilisé pour faire ce genre de bouteilles.
47:50 De la même façon, pour son inflammabilité,
47:53 il ne va pas prendre feu au premier coup d'allumette
47:56 qui sera donné, parce qu'il est bio,
47:58 ça veut dire que c'est de la matière organique,
48:01 ça brûle, mais ça va brûler moins vite
48:03 que les matières à base de plastique,
48:06 de ressources fossiles.
48:08 - Et est-ce vrai que ça brûle moins vite ?
48:11 - Oui.
48:12 On peut faire un essai.
48:13 Vous tenez ça.
48:14 On commence par celui-là.
48:16 Hop.
48:21 Voilà. Et tout de suite, ça coule.
48:26 Et vous voyez, avec tout le dégagement...
48:30 - De la fumée ? - Oui.
48:33 Ça commence à piquer tout de suite.
48:36 - Mais ça sent le plastique. - Voilà.
48:38 Celui-là...
48:40 Comme une feuille.
48:43 Vous voyez, ça ne va pas couler.
48:47 - Dans quel secteur le bioplastique pourrait être développé ?
48:51 - Je pense que le secteur premier
48:53 où le bioplastique pourrait être développé convenablement,
48:56 c'est celui de l'alimentaire, notamment pour les emballages.
49:00 Et ça, notamment parce que les plastiques classiques
49:04 sont parfois composés de choses qui diffusent
49:06 et qui ne sont pas toujours très bonnes à absorber
49:09 et qui vont diffuser dans les aliments.
49:11 - Et sur le plan environnemental, quels impacts avez-vous mités ?
49:15 - Sur le plan environnemental, on a fait l'essai de combustion.
49:19 Même si vous le jetez au sol, deux jours après, vous ne le trouverez pas.
49:23 Alors que les plastiques classiques, ça, c'est des centaines d'années
49:26 de durée de vie une fois que c'est rejeté dans la nature.
49:30 - Le bioplastique pourrait représenter un produit d'avenir
49:33 avec des débouchés économiques pour le pays.
49:35 Après les entreprises et le secteur de la recherche,
49:40 des associations jouent aussi leur partition
49:43 dans la lutte contre les sacs plastiques.
49:45 A Douala, c'est dans ce local
49:47 que les femmes en situation de handicap se réunissent.
49:51 Musique douce
49:53 ...
50:00 Une initiative pour le moins inattendue.
50:03 - Bonjour, Marie-Louise. - Bonjour.
50:05 - Pourquoi vous nous avez donné rendez-vous ici ?
50:08 - Je vous ai donné rendez-vous
50:10 pour que vous venez découvrir ce que nous, nous faisons.
50:13 - Et qu'est-ce que vous faites ici ?
50:15 - Là, présentement, nous sommes en train d'utiliser le plastique.
50:21 On tisse des objets utiles à l'être humain.
50:25 Parce que notre objectif, à l'heure actuelle,
50:28 c'est de valoriser le plastique.
50:31 Quand nous ramassons le plastique, nous le lavons
50:34 et on l'utilise pour tisser les objets utiles.
50:38 Par exemple, le chapeau que vous voyez sur ma tête,
50:41 il y en a pour les femmes, il y en a pour les hommes.
50:44 - C'est important, cette cohésion entre vous,
50:46 vous qui êtes handicapés,
50:48 elle est valide pour la préservation de l'environnement ?
50:52 - Oui.
50:53 C'est ça. Très, très important.
50:56 Et à travers ça, nous cherchons une place dans la société.
51:01 Nous ne devons plus être discriminés.
51:03 On ne veut plus être abandonnés.
51:07 Voilà. On ne veut pas.
51:09 - C'est le message que vous partagez ?
51:11 - Oui, que nous transmettons.
51:13 On doit valoriser la personne handicapée.
51:15 - Vous êtes fière de votre action ? - Très fière, je suis très fière.
51:18 - Et les autres aussi sont fiers.
51:21 Applaudissez pour montrer qu'on est fiers.
51:24 (applaudissements)
51:26 C'est ça.
51:27 (...)
51:32 - Je suis en train de rouler la bobine en plastique.
51:35 - C'est une activité que vous aimez ? - Oui, j'aime ça.
51:38 - Pourquoi ? - Parce que ça me distraite.
51:42 - C'est important ? - Très important.
51:44 - Pourquoi ?
51:46 - C'est un métier que je suis en train d'apprendre.
51:48 Ça peut m'aider demain ou après.
51:50 Et quand je suis avec mes soeurs handicapées,
51:53 ça me fait de la joie d'être ensemble
51:57 et d'apprendre beaucoup de choses.
51:59 Je suis en train de faire une grande découverte
52:02 que je ne connaissais pas.
52:03 Je ne savais pas qu'avec le plastique,
52:05 je pouvais faire les sacs à main,
52:09 les porte-clés, les nappes de table.
52:13 Ça me fait découvrir beaucoup de choses.
52:15 Le plastique est très important.
52:17 On ne doit même pas jeter le plastique.
52:20 Même à la maison, quand on veut jeter le plastique,
52:22 j'interviens.
52:24 Mais maintenant que je vois que le plastique est très important,
52:27 quand je garde, je vais ramener et on va travailler avec.
52:30 Ça va produire quelque chose qui sera important pour l'association.
52:33 (musique)
52:35 - C'est une matière que vous aimez manier ?
52:38 - C'est une matière que j'aime manier
52:40 parce que ça ne demande pas...
52:42 Nous n'achetons pas.
52:43 Nous, on ramasse dans la poubelle.
52:46 Alors qu'avec le fil impotant, nous achetons.
52:50 Ça nous coûte aussi plus cher.
52:52 Nous gagnons aussi notre pain quotidien grâce à ça.
52:55 (musique)
52:59 - Après le tissage, passons au tressage,
53:02 une autre alternative proposée par cet artiste béninois,
53:05 Winok Beton.
53:06 Ce dernier a décidé de faire des vieux sacs récupérés,
53:10 sa matière première.
53:11 - Bonjour, Winok. - Bonjour.
53:13 - Vous êtes venu ici faire quoi ?
53:15 - Je suis venu, comme d'habitude,
53:17 ramasser les sachets plastiques qui polluent cette place.
53:21 - Ça fait combien de temps ?
53:22 - Ça fait 5 ans que je viens sur cette place.
53:25 Pour moi, c'est une lutte permanente.
53:27 - Qu'est-ce que vous en faites ?
53:29 - Je suis un artiste plasticien et j'ai opté pour la récupération.
53:33 Donc une fois ces sachets ramassés,
53:35 je vais à la maison, je crée mes oeufs avec.
53:38 (musique)
53:41 (musique)
53:45 - C'est en voyant sa fille coiffer ses poupées
53:47 qu'il a appris à tresser.
53:49 Après avoir nettoyé les bouts de plastique ramassés,
53:52 Winok les colle sur une toile,
53:54 une façon pour lui de sensibiliser sur ce fléau.
53:57 (musique)
54:01 (musique)
54:04 Près de l'entrée de la ville de Porto Novo,
54:07 en contrebas d'un escalier dédié aux artistes,
54:09 son oeuvre de plus de 2 m en sachet plastique
54:12 offre aux promeneurs des messages
54:14 pour la préservation de l'environnement.
54:17 (musique)
54:20 (musique)
54:22 Grâce à ces initiatives,
54:24 une seconde vie est donnée aux plastiques usagés.
54:27 Différents pays, différentes politiques
54:30 et à chacun son rythme
54:31 pour éradiquer la prolifération des sacs plastiques.
54:34 Même si la mise en oeuvre de cette politique d'interdiction est lente,
54:38 sur cette question du plastique,
54:39 l'Afrique a une longueur d'avance sur le reste du monde.
54:42 (musique)
54:44 Les solutions existent, les alternatives aussi.
54:47 Des hommes et des femmes s'engagent en recyclant,
54:50 en transformant, en sensibilisant.
54:52 Grâce à ces nombreuses initiatives
54:54 et à conditions que chacun se mobilise,
54:57 le continent peut entrevoir un avenir meilleur.
55:00 (musique)
55:01 -La guerre, c'est le vrai !
55:02 (musique)
55:07 [Musique]