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Aux États-Unis, au milieu des années 90, un gang de voleurs de banque s’attaque à plusieurs villes dans différents États. Les bandits protègent leur identité en se déguisant et en prenant rapidement la fuite. Ils volent des centaines de milliers de dollars. Chaque fois, ils laissent des bombes derrière eux pour terroriser leurs victimes. La résolution de cette enquête devient encore plus pressante quand les agents du FBI découvrent que les voleurs ne sont pas motivés que par l’appât du gain. Pour arrêter ces extrémistes et mettre un terme à leurs prospères opérations, le FBI doit arrêter leurs chefs.
Transcript
00:00 En 1994, les habitants d'Ames en Iowa, une petite ville universitaire, avaient une vie
00:15 paisible.
00:16 De nombreuses personnes avaient été amenées à s'installer à Ames en raison du faible
00:22 taux de criminalité de cette localité.
00:24 A 10h30, le 25 janvier, deux hommes firent irruption dans une banque.
00:30 Ils portaient des cagoules et tenaient en main des pistolets semi-automatiques.
00:38 Ils forcèrent tout le monde à se coucher au sol.
00:42 Une caissière déclencha le système d'alarme silencieux à leur insu.
00:47 C'est le bureau du FBI de Des Moines qui fut avisé du vol en cours.
00:52 Cette agence est responsable des crimes mettant en jeu les sommes d'argent assurées par
00:56 le gouvernement fédéral.
00:58 Les agents partirent sur le champ, mais ils étaient à 50 kilomètres de la banque.
01:03 Les voleurs vidaient rapidement les tiroirs-caisse.
01:12 L'un d'eux sortit alors ce qui semble être une bombe.
01:25 Il déclara à la ronde que si quelqu'un bougeait au cours des cinq prochaines minutes, la
01:32 bombe exploserait.
01:33 Les employés et les clients de la banque sortirent de l'immeuble dès qu'ils le
01:49 purent.
01:50 La police interdit l'accès à la banque pendant que des experts en explosifs travaillaient
01:56 à l'intérieur.
01:57 Ceux-ci constatèrent que l'engin explosif n'était en fait qu'une manœuvre de diversion.
02:05 Il s'agissait de deux fusées éclairantes retenues par du ruban adhésif.
02:09 Les employés racontèrent comment l'un des hommes avait plongé par-dessus le comptoir
02:13 pour s'emparer de l'argent.
02:15 Les hommes avaient volé plusieurs milliers de dollars et toute l'opération du début
02:19 à la fin n'avait pas pris cinq minutes.
02:21 Les agents interrogèrent les témoins.
02:28 Ceux-ci déclarèrent que les voleurs se parlaient parfois en espagnol.
02:35 Grâce à la caméra de surveillance, on put disposer de photos du vol.
02:42 Le visage des assaillants était dissimulé par des cagoules.
02:50 Mais au moins, les enquêteurs disposaient d'images de leurs déguisements et de leurs
02:54 armes, des pistolets semi-automatiques de 9 millimètres.
02:58 Comme les voleurs portaient tous des gants, ils n'avaient laissé aucune empreinte digitale.
03:03 A l'aide du ruban électrostatique, les experts recueillirent l'empreinte d'une chaussure
03:11 sur le comptoir.
03:12 En raison des précautions prises par les bandits, on ne pouvait les identifier.
03:16 L'agent spécial Ken Moore, du bureau du FBI de témoins en Iowa, vit tout de suite
03:25 qu'il s'agissait là du travail de professionnels.
03:27 Aujourd'hui, la plupart des voleurs de banques entrent discrètement.
03:32 Ils s'adressent à une caissière et effectuent le vol aussi silencieusement que possible.
03:37 Mais ces individus étaient entrés avec fracas et ils avaient agi rapidement.
03:42 L'agent Moore souhaitait arrêter des suspects le plus vite possible, mais le FBI ne disposait
03:52 d'aucun indice valable sur l'identité des auteurs de ce crime.
03:55 Quelques semaines plus tard, le bureau de témoins reçut un communiqué.
04:05 On y faisait état d'un vol de banque commis le 15 février à Davenport.
04:15 Les agents contactèrent le bureau de Davenport pour voir si ce vol pouvait avoir été apparenté
04:21 à celui de Ames.
04:25 On leur décrivit les deux hommes portant des cagoules et des imperméables noirs qui
04:30 avaient fait irruption dans une banque de Davenport.
04:34 Les bandits avaient échangé quelques mots en espagnol comme ceux de des moines.
04:38 Ils avaient également sauté par-dessus le comptoir pour vider les tiroirs caisse.
04:42 Mais il y avait une différence entre les deux affaires.
04:45 Cette fois, les voleurs avaient laissé une vraie bombe, un tube explosif.
04:49 Heureusement, il n'y avait aucun détonateur.
04:53 Désarmer cette bombe ralentit toutefois l'enquête.
04:58 Au cours des quatre mois suivants, les villes de Sassinati, Green Bay et Kansas City furent
05:08 le théâtre de crimes semblables.
05:09 Il y avait toujours plusieurs ressemblances entre les vols.
05:17 Le groupe avait choisi deux régions pour perpétrer ces vols, le Midwest et l'Ohio.
05:22 On essayait de trouver un lien logique entre ces deux régions et de découvrir pourquoi
05:26 ils s'y prenaient toujours de la même façon.
05:29 Les vols étaient systématiquement commis entre 10 et 11 heures du matin alors que les
05:34 clients étaient moins nombreux.
05:35 Chaque fois, les bandits prenaient la fuite moins de cinq minutes plus tard, laissant
05:39 toujours une bombe inoffensive derrière eux.
05:41 Leur terrain de manœuvre était si vaste que les agents ne pouvaient prévoir où ils
05:46 frapperaient la prochaine fois.
05:47 Le FBI devait trouver des indices pour se mettre sur la piste de suspects.
05:53 Le 8 juin 1994, les bandits s'attaquèrent à une banque de Springdale en Ohio.
06:02 Ils prirent la fuite avec 11 000 dollars.
06:05 Un témoin les vit quitter les lieux à bord d'une Chevrolet brune.
06:09 Le 17 juin, un gardien de sécurité trouva étrange qu'une voiture ne quitte pas le
06:19 stationnement de son entreprise pendant toute une semaine.
06:21 Il vit à l'intérieur un balayeur radar.
06:24 Il remarqua également un téléavertisseur et un billet de 20 dollars tachés.
06:29 Un policier de Springdale se rendit sur place pour effectuer les vérifications d'usage.
06:35 Il commença par chercher le nom du propriétaire du véhicule.
06:39 Il força la porte du coffre à gants.
06:44 Une grenade en tomba.
06:51 On découvrit par la suite qu'il s'agissait d'un explosif inoffensif.
06:56 La présence de cette grenade laissait toutefois présumer que la voiture était reliée au
07:01 voleur de banque.
07:02 Par le numéro de série du véhicule, les agents retrouvèrent le concessionnaire qui
07:07 l'avait vendue.
07:08 Ils interrogèrent le vendeur qui avait fait la transaction.
07:11 Elle avait été vendue moins de deux semaines plus tôt, mais malheureusement le vendeur
07:15 fut incapable de fournir une description de l'acheteur.
07:18 Après toutes ces impasses, la pression se faisait plus forte sur les enquêteurs.
07:22 Nous étions déçus parce que ces vols devenaient de plus en plus violents.
07:32 Les voleurs étaient de plus en plus audacieux.
07:35 Ils bondissaient leurs armes, ils effrayaient les employés, ils faisaient peur aussi aux
07:42 clients et laissaient leurs fausses bombes.
07:44 Nous étions donc très déçus et très préoccupés.
07:49 Le 27 décembre, les bandits terminèrent l'année en commettant leur douzième vol
07:55 en autant de mois.
07:56 Ils s'attaquèrent à une banque près de Saint-Louis.
07:59 Cette fois, ils étaient quatre.
08:01 Ça nous a inquiétés parce qu'à quatre, ils pouvaient s'emparer littéralement de
08:06 la banque et entrer certainement dans la chambre forte.
08:09 À quatre, on peut faire un tort considérable.
08:11 Lors du vol de Saint-Louis, des passants aperçurent les voleurs mettre leurs cagoules avant d'entrer
08:18 dans l'immeuble.
08:19 Une caissière eut le temps de voir le visage de l'un d'eux à l'intérieur de la banque.
08:23 Ces témoins aidèrent les dessinateurs du FBI à dresser le portrait des suspects.
08:28 Le FBI distribua ses croquis aux autres services de police ainsi qu'aux médias.
08:34 On espérait que quelqu'un se manifesterait à la police.
08:39 Suite à la diffusion de ces portraits aux bulletins de nouvelles, le bureau du FBI
08:48 reçut des centaines d'appels.
08:49 Les agents suivirent toutes ces pistes, mais ils n'obtinrent rien de valable.
08:53 Les voleurs contactèrent eux aussi les médias.
08:59 Ils envoyèrent des lettres et des caricatures aux journaux.
09:03 Ils tournaient les agents fédéraux en ridicule en se moquant de leurs vaines tentatives pour
09:09 les capturer.
09:10 Dans une de ces lettres en particulier, le groupe se surnomma « Les voleurs de banque
09:15 du Midwest ».
09:16 Les bandits laissaient un autre message aux autorités dans l'une des voitures qui leur
09:28 avait permis de s'enfuir.
09:29 Un enquêteur fouillait un véhicule ayant servi lors du vol de la banque près de Saint-Louis
09:35 quand il trouva, sur le siège avant, une coupure de journal à propos de Timothy McVie,
09:39 l'auteur de l'attentat à la bombe d'Oklahoma City.
09:44 En moins de deux ans, les bandits s'étaient attaqués à pas moins de 15 banques partout
09:50 dans le Midwest.
09:51 À la fin du mois d'août 1995, les agents du FBI de sept États américains et ceux
09:59 du quartier général se rencontrèrent à Louisville, au Kentucky.
10:03 Tous les bureaux travailleraient désormais de concert pour identifier et arrêter les
10:07 suspects.
10:08 Toutes les informations et les pistes transiteraient par un seul bureau avant d'être reliées
10:17 aux autres.
10:18 L'agent spécial Moore de Des Moines était le pivot de l'enquête.
10:30 Cette rencontre a eu pour effet que tous les agents sont retournés chez eux pour examiner
10:34 les dossiers et voir si quelque chose ne leur aurait pas échappé ou s'il ne comptait
10:39 pas une piste qui pourrait nous aider à identifier les voleurs.
10:42 L'agent spécial et superviseur David Welker tomba alors sur une information fournie par
10:49 téléphone à son bureau de Cincinnati après un vol en juin 1994.
10:53 L'informateur avait donné le nom des deux chefs des voleurs de banques du Midwest, Peter
10:58 Langan et Richard Guss.
11:00 Nous avons alors constaté que ces individus avaient des antécédents judiciaires.
11:05 En remontant cette piste, on a appris qu'ils avaient été arrêtés en Géorgie pour le
11:10 vol d'une pizzeria.
11:13 Nous avons découvert que les services secrets américains avaient enquêté sur Langan suite
11:18 à des menaces faites au président du pays.
11:20 Au moment de l'arrestation, la police avait saisi des fusils semi-automatiques et des
11:28 grenades, des armes semblables à celles qu'utilisaient les voleurs de banques.
11:31 Le suspect avait été incarcéré pendant une courte période avant d'être remis en
11:36 liberté.
11:37 L'agent Welker parvint à obtenir des photos des deux hommes.
11:44 Il les compara ensuite aux portraits dressés après les vols de Saint-Louis.
11:47 Ils se ressemblaient tellement que c'en était troublant.
11:55 On aurait presque dit que le dessinateur s'était servi de ces photos pour faire les portraits.
12:04 On connaissait donc maintenant le nom des voleurs.
12:08 Les agents du FBI à leur poursuite allaient bientôt découvrir qu'ils avaient des dessins
12:14 beaucoup plus noirs que de simples vols de banques.
12:16 En 1995, le FBI était à la recherche de voleurs de banques du Midwest américain.
12:27 La veille de l'action de grâce, les quatre hommes s'attaquèrent à une autre banque
12:32 de Saint-Louis.
12:33 C'était leur 21e vol.
12:34 Ils portaient tous des casquettes de l'ATF, comme en portent les agents fédéraux du
12:40 bureau de l'alcool, du tabac et des armes à feu.
12:42 Ils laissaient, comme d'habitude, un tube explosif derrière eux.
12:54 Aucune de leurs bombes n'avait explosé.
13:00 Elles n'avaient pas de détonateur ou alors c'était de fausses bombes.
13:04 Maintenant, les agents savaient comment les désamorcer eux-mêmes.
13:08 Il n'était plus question de laisser ce subterfuge faire perdre du temps aux enquêteurs.
13:14 L'agent spécial et superviseur David Welker du bureau de Cincinnati connaissait le nom
13:22 de deux des voleurs.
13:23 Mais Peter Lundgren et Richard Guthrie vivaient dans la clandestinité.
13:28 Ils n'apparaissaient que lorsqu'ils attaquaient une banque.
13:31 A l'évidence, on avait identifié les vrais voleurs.
13:37 On essayait d'obtenir le plus de renseignements possibles à leur sujet et savoir qui ils
13:41 fréquentaient.
13:42 Mais l'aspect le plus intéressant pour nous, c'était qu'on avait enfin une piste
13:46 à suivre.
13:47 Depuis le début de l'enquête, l'informateur qui avait fourni les noms des suspects avait
13:55 quitté l'oraillon.
13:56 L'agent spécial Ed Woods du bureau du FBI à Cincinnati retrouva sa trace en Géorgie
14:06 où il vivait désormais avec sa nouvelle femme et leur enfant.
14:08 Cet individu avait déjà été un complice de Lundgren et de Guthrie et il avait abandonné
14:15 ce genre de vie pour repartir à zéro.
14:17 Je crois qu'il était vraiment prêt à mettre ce passé derrière lui.
14:21 Quand je l'ai interrogé, il a donc été très coopératif.
14:24 L'informateur avait rencontré Lundgren en 1991 lors d'un rassemblement pour la suprématie
14:32 des Blancs.
14:33 Ils avaient les mêmes croyances quant à la suprématie de leur race et méprisaient
14:42 le gouvernement.
14:43 Un an plus tard, Lundgren avait parlé de son intention de fonder l'armée de la république
14:52 aryenne.
14:53 Il voulait faire une révolution contre Washington et les agences fédérales comme le FBI et
14:58 la TF.
15:02 Lundgren s'inspirait ainsi d'un groupe de terroristes se faisant appeler The Order.
15:11 Ce groupe avait financé ses projets racistes en s'accaparant de 4 millions de dollars
15:16 par des hold-up de banques et de fourgons blindés.
15:18 Ce soir-là, Lundgren avait présenté Guthrie comme étant son compatriote.
15:23 Deux mois avant le premier vol de banque, ceux-ci avaient demandé à l'informateur
15:30 s'il souhaitait devenir membre de leur armée.
15:32 Celui-ci avait décliné leur offre.
15:37 Il avait toutefois accepté de participer à leur activité.
15:43 Ce témoin nous a permis de connaître en détail leurs activités.
15:49 Il nous a dit par exemple comment il planifiait méticuleusement les vols de banque.
15:53 Et de plus, il nous a appris que leurs activités ne se limitaient pas à des vols et à des
15:57 projets criminels, mais qu'également, elles s'inspiraient du racisme et prônaient
16:01 la suprématie de la race blanche.
16:02 L'informateur avait aidé Lundgren à organiser le vol de la banque de Springdale en Ohio.
16:12 Mais avant ce vol de juin 1994, l'informateur avait décidé de rompre ses liens avec le
16:24 groupe de voleurs.
16:25 Sa participation était assez importante pour qu'il soit accusé de complicité.
16:33 Le FBI promit de laisser tomber les charges contre lui s'il collaborait avec les agents.
16:38 On était fin prêt à capturer Lundgren et Guthrie.
16:42 Quand on a pu établir qu'ils avaient dissous d'autres organisations racistes pour former
16:47 la leur, notre enquête est devenue encore plus complexe.
16:52 L'agent Walker croyait que ce n'était qu'une question de temps avant que les voleurs
16:59 de banques du Midwest ne transforment leurs préjugés racistes en actes de violence.
17:04 Le groupe refit sur face à Cincinnati en s'attaquant à une autre banque en décembre
17:09 1995.
17:10 Au cours de leur fuite, l'un d'eux se cognait sur une adolescente.
17:15 Il lui réclama alors son sac à main, mais elle refusa.
17:19 En entendant le bruit d'une sirène qui approchait, le voleur prit la fuite sans assister.
17:29 Croyant que les bandits étaient toujours dans le secteur, l'agent Walker fit venir
17:38 l'informateur à Cincinnati.
17:42 À son arrivée, on lui demanda d'adhérer à nouveau au groupe raciste, ce qu'il
17:47 accepta.
17:48 Les agents lui dirent d'alerter le FBI par télé-avertisseur dès qu'il aurait
17:53 repris contact avec les suspects.
17:54 Après plus d'une semaine, les agents n'avaient toujours pas de nouvelles de lui, la situation
17:59 était exaspérante.
18:00 Il était là depuis une semaine et demie et il ne nous avait pas encore donné d'informations
18:07 ni pris de rendez-vous avec nous pour nous rencontrer.
18:09 Il n'avait pratiquement rien fait.
18:12 J'étais très sceptique sur l'utilité de ce témoin pour nous.
18:18 J'étais prêt à le renvoyer chez lui parce que je ne croyais pas qu'il nous aiderait.
18:29 À 2h30, dans la nuit du 17 janvier 1996, l'informateur contacta enfin le FBI par
18:39 télé-avertisseur.
18:40 Les enquêteurs durent se lever et se rendre à un endroit convenu d'avance.
18:45 L'informateur le révéla alors qu'il avait retrouvé Guswil.
18:52 Il mangeait avec un ami lorsque celui-ci était arrivé sans s'annoncer.
18:57 L'informateur avait menti sur les raisons de sa présence à Cincinnati et il avait
19:06 discuté un peu avec lui.
19:10 Guswil avait alors invité à le raccompagner jusqu'à sa camionnette pour poursuivre la
19:15 conversation seul à seul.
19:17 Ils étaient assis dans le stationnement quand le suspect avait demandé à son ami
19:28 de revenir au sein du groupe.
19:29 Il lui avait ensuite montré un fusil d'assaut et un sac de projectiles capables de transpercer
19:37 des gilets par balles.
19:38 L'informateur put fournir une partie du numéro de la plaque d'immatriculation de
19:43 la camionnette de Guswil ainsi que la description du véhicule.
19:46 Mais les agents doutaient toujours de lui.
19:50 J'ai demandé à l'agent Woods qu'il organise une réunion au bureau du FBI avec le témoin
19:57 pour 16h le dimanche après-midi.
20:00 Je ne voulais pas qu'il sache pourquoi il était convoqué, juste qu'il apprenne que
20:05 je voulais le rencontrer.
20:07 Puis je me suis assuré de la présence de notre expert en détecteur de mensonges car
20:11 je voulais qu'on lui fasse subir le test pour m'assurer qu'il nous disait la vérité.
20:15 L'informateur accepta de se soumettre à l'examen.
20:20 L'examinateur conclut que le jeune homme avait menti au cours du test.
20:29 Mais celui-ci insista sur le fait qu'il avait dit la vérité.
20:38 Pour le prouver, il appela l'ami avec lequel il avait mangé.
20:47 Les agents purent entendre toute la conversation.
20:54 Spontanément, l'ami lui demanda immédiatement comment les choses s'étaient passées avec
21:05 Guthrie.
21:16 L'informateur donna rendez-vous à Guthrie le lundi suivant à l'appartement de leur
21:29 ami commun.
21:30 Les agents du FBI constituèrent une équipe pour procéder à l'arrestation.
21:36 Ils surveillèrent les lieux, prêts à mettre la main au collier du suspect quand il arriverait.
21:40 L'informateur attendait dans l'appartement.
21:48 Son ami ignorait qu'il s'agissait d'un coup monté.
21:52 Guthrie avait promis de venir entre 16 et 17 heures.
21:56 Mais quand 17 heures sonna, il n'était pas encore arrivé.
22:02 L'informateur savait qu'il ne jouait pas que sa crédibilité.
22:08 Il risquait que son entente avec le FBI soit rompue.
22:12 Si les agents croyaient qu'il leur avait menti, il le ferait accuser de complicité
22:16 dans les vols de banque.
22:17 A 17h20, il n'y avait toujours aucun signe de Guthrie.
22:24 Le suspect semblait ne pas vouloir venir.
22:27 Dehors, l'équipe commençait à montrer des signes d'impatience.
22:32 C'était Guthrie au bout du fil.
22:52 Il déclara qu'il pouvait se rencontrer dans une pizzeria à proximité 30 minutes
22:56 plus tard.
22:57 L'informateur devait absolument en aviser les membres de l'équipe d'arrestation.
23:10 Il déclara à son ami qu'il sortait pour acheter des cigarettes.
23:14 Sous ce faux prétexte, il alerta les agents de l'appel de Guthrie.
23:37 Ceux-ci informèrent l'unité SWAT du changement de programme.
23:43 De nombreuses voitures prirent la direction de la pizzeria.
23:49 Les agents ne pouvaient faire autrement que de se demander s'il s'agissait d'une
23:53 manœuvre de diversion ou pas.
23:54 En route, les voitures de police furent séparées à cause de la circulation.
24:01 En passant devant le stationnement d'une épicerie, un agent aperçut Guthrie.
24:09 Il fit demi-tour et mit en alerte les autres membres de l'équipe par radio.
24:16 Guthrie monta alors à bord de sa camionnette et il démarra.
24:22 L'agent le prit en filature en espérant que le reste de l'équipe le rattraperait
24:32 rapidement.
24:33 Il était seul et suivait un suspect considéré dangereux.
24:38 Mais il n'était pas question pour lui de laisser Richard Guthrie filer.
24:44 En janvier 1996, le FBI était à la poursuite de Richard Guthrie.
24:54 Le suspect était soupçonné de 22 vols de banque.
24:57 Un agent qui était séparé du reste de l'équipe d'arrestation avait aperçu le suspect
25:02 dans un stationnement de Cincinnati et il avait pris sa camionnette en filature.
25:06 Il en avait avisé par radio ses collègues.
25:08 L'équipe rejoignait l'agent.
25:15 Guthrie ne parvint pas à leur échapper.
25:17 Il se retrouva dans une impasse.
25:24 Cerné de toutes parts, il abandonna sa camionnette.
25:32 L'agent Edwards se lança à sa poursuite.
25:36 Il rattrapa le tireur.
25:43 Je travaille au sein des forces policières depuis plus de 20 ans et je n'avais jamais
25:51 vu une expression comme celle que Guthrie affichait à ce moment-là.
25:55 Il avait l'air de se demander si c'était le temps pour lui d'en finir là, immédiatement,
26:04 ou s'il devait brandir son arme et tirer sur les hommes autour de lui.
26:08 Le suspect choisit de vivre.
26:19 Il se rendit au policier.
26:24 J'ai ressenti un immense soulagement en l'arrêtant.
26:30 Et le fait que cette arrestation se soit faite sans violence m'a apporté un soulagement
26:34 encore plus grand.
26:35 Une fois en détention, Guthrie commença à parler.
26:43 Il raconta aux enquêteurs comment il était resté en contact avec l'autre suspect, Peter
26:52 Longen.
26:53 Les deux hommes se laissaient des messages codés sur leur téléavertisseur.
26:56 Le suspect remit son appareil à la police ainsi que son numéro d'identification personnel.
27:01 Il ajouta que sa prochaine rencontre avec Longen devait avoir lieu à Indianapolis.
27:07 L'avocat de Guthrie conclut une entente avec le FBI.
27:11 En échange d'une peine réduite, il pourrait se servir de lui comme appât.
27:15 Au cours du voyage, les agents eurent de longues discussions avec Guthrie sur des sujets d'intérêt
27:22 communs.
27:23 Le suspect se méfia de moins en moins des agents qui l'accompagnaient et il commença
27:32 à leur divulguer de son plein gré des informations à propos des vols.
27:35 Il admit également avoir menti aux enquêteurs.
27:40 Il devait non pas rencontrer Longen à Indianapolis, où les agents le conduisaient, mais bien
27:47 à Columbus, en Ohio.
27:49 Il leur donna ensuite l'adresse de l'endroit où il cachait ses armes et son butin.
27:55 Il ajouta que Longen était lourdement armé.
27:57 Selon lui, il ne se laisserait certainement pas arrêter sans se battre.
28:01 Le FBI mit sur pied une équipe d'arrestation à Columbus dès le lendemain matin.
28:07 La camionnette de Longen était garée devant la maison jumelée décrite par Guthrie.
28:13 Le plan consistait à attendre que le suspect sorte de chez lui et monte à bord de son
28:17 véhicule.
28:18 Dès qu'il se mettrait à reculer, les voitures des agents lui barreraient la route.
28:26 Ainsi, il ne pourrait pas prendre la fuite.
28:28 Toutes les rues par où il pourrait s'enfuir étaient fermées.
28:33 À 9h30, Longen sortit de chez lui un sac de toile à la main.
28:47 Les agents croyaient que le sac contenait peut-être une arme d'assaut.
28:51 Longen monta dans sa camionnette, mais ne mit pas le moteur en marche.
29:02 L'équipe d'arrestation attendait les ordres.
29:10 Le suspect resta assis sans bouger.
29:14 Les agents ignoraient s'il était en train de planifier quelque chose.
29:19 C'était comme s'il avait prévu de se faire arrêter.
29:21 Finalement, le mot d'ordre fut donné.
29:24 Longen décida de se battre contre les agents.
29:29 Pour ces derniers, c'était suicidaire.
29:31 Peter Longen était seul devant plusieurs adversaires.
29:40 Sa camionnette fut bientôt criblée des balles de l'unité SWAT.
29:44 En l'espace de quelques secondes, les agents avaient tiré au moins 50 projectiles.
29:49 Longen survécut.
29:55 Malgré l'appui de balles, il n'eut que quelques blessures au visage et au dos.
30:01 Après deux ans de recherche, les chefs de la bande de voleurs du Midwest étaient enfin
30:08 en détention.
30:09 Deux de leurs complices étaient toutefois toujours en liberté.
30:13 La camionnette était remplie d'armes à feu semi-automatiques, de munitions et de grenades.
30:22 Dans le sac de toile, les agents trouvèrent un pistolet semi-automatique de 9 mm.
30:29 C'était le type d'arme utilisé par les voleurs de banque.
30:34 Dans la maison, on trouva des preuves que la bande était plus qu'un gang de voleurs
30:41 de banque.
30:42 Elle contenait une armurierie assez importante pour équiper tout un groupe de terroristes.
30:48 On trouva des cagoules, des casquettes du FBI, des uniformes de policiers et de fausses
30:56 cartes d'identité provenant de presque tous les états américains.
30:59 Les enquêteurs découvrirent un enregistrement parmi des objets de propagande.
31:03 L'enregistrement en question visait à recruter des jeunes hommes de race blanche dans l'armée
31:07 de la république aryenne.
31:08 Une caissière de Columbus avait brièvement aperçu le visage de l'un des voleurs 17
31:15 mois plus tôt.
31:18 Les détectives lui montrèrent plusieurs photos en espérant qu'elle parviendrait à le reconnaître.
31:22 Malgré les mois écoulés depuis les événements, elle choisit la photo de Langan parmi plusieurs
31:30 photos d'hommes lui ressemblant.
31:32 Pendant que Langan refusait de collaborer avec la police, Guthrie acceptait de dire tout
31:38 ce qu'il savait.
31:39 Les agents l'interrogèrent 10 heures par jour pendant 10 jours d'affilée.
31:43 Ils se rappelaient chaque endroit attaqué, la date et l'heure.
31:49 La description des 22 vols a nécessité 99 pages de rapports.
31:53 Mais lorsqu'il fut question des complices recherchés, Guthrie déclara qu'il ne les
32:01 connaissait que par leur prénom.
32:03 Le groupe de voleurs de banque était un peu comme une cellule terroriste.
32:07 Les membres divulguaient le moins d'informations possibles aux autres pour se prémunir contre
32:13 une éventuelle arrestation.
32:14 Tout ce que Guthrie put dire, c'est que l'un d'eux, prénommé Scott, jouait de la musique.
32:19 Quant à l'autre, un certain Kevin, il était le neveu d'un policier.
32:24 Tous deux vivaient à Philadelphie.
32:26 Ces maigres informations furent acheminées en Pennsylvanie.
32:32 Au début, l'agent spécial Joe Hendrickson du bureau du FBI de Philadelphie se sentit
32:37 très accablé devant l'ampleur de la tâche qu'on lui demandait.
32:39 Je n'avais aucun espoir de pouvoir retrouver ces gens avec ces seules informations.
32:45 Je me suis assis et j'ai bu un café, puis je me suis dit, je vais contacter le service
32:50 de police de Philadelphie.
32:51 Peut-être que les dossiers des agents indiquent s'ils ont des neveux, mais je me doutais
32:56 bien que les dossiers du personnel ne faisaient pas état de ces détails.
32:59 Dans mon dossier personnel, il n'est nullement question du fait que j'ai des nièces ou
33:05 des neveux.
33:06 Le nombre de policiers à Philadelphie s'élevait alors à 7000.
33:15 N'importe lequel d'entre eux pouvait être l'oncle de Kevin.
33:19 Les recherches commençaient à la section des renseignements de la police.
33:22 Un policier sut immédiatement qui le FBI espérait ainsi trouver.
33:26 Il recueillit alors des informations sur un groupe raciste de la région.
33:29 Des agents de la section des renseignements surveillaient ses membres depuis plus d'un
33:34 an.
33:35 Ils les avaient vus à plusieurs reprises se rencontrer sur la ferme d'un certain Mark
33:42 Thomas.
33:43 Au cours des années, le service de police de Philadelphie avait noté les numéros de
33:49 plaques de voitures de gens qui allaient au rassemblement.
33:51 À un moment donné, ils ont vérifié la plaque de l'une de ces voitures.
33:56 Elle était immatriculée au nom d'un dénommé Kevin McCarthy.
34:00 C'est alors qu'ils ont dit « Vous savez, un de nos lieutenants a le même nom de famille.
34:05 » Ils l'ont contacté et découvert que Kevin McCarthy participait au rassemblement
34:11 de la nation arienne.
34:12 Hendrickson assigna une escouade à la surveillance de Kevin McCarthy.
34:23 On le vit à plusieurs reprises se rendre dans un studio d'enregistrement de Philadelphie.
34:27 Les agents notèrent les numéros des plaques d'immatriculation des voitures garées devant
34:34 le studio.
34:35 Ils vérifièrent dans leur dossier.
34:37 Une de ces voitures appartenait à un homme appelé Scott Stedefort.
34:44 Il était le gérant du studio en plus de jouer de la batterie dans le groupe de McCarthy.
34:49 À partir d'une photo, Guthrie put confirmer qu'il s'agissait bien du Scott avec qui
34:54 il avait fait le hold-up.
34:55 Cette même photo fut montrée à un témoin du vol de Des Moines.
35:00 Il n'eut aucun mal à reconnaître Stedefort comme étant le conducteur de la voiture qui
35:04 avait servi pour fuir.
35:05 On envoya un mandat d'arrêt à Philadelphie.
35:08 Prendre le studio d'assaut présentait trop de risques pour les policiers.
35:14 De plus, on ignorait qui se trouvait à l'intérieur et s'il y avait des armes cachées.
35:18 On devait absolument éviter une autre fusillade.
35:21 Deux agents secrets se firent passer pour un homme et sa fille.
35:29 La jeune femme demanda à Stedefort à combien s'élevait la location du studio.
35:35 Elle déclara qu'elle souhaitait enregistrer une chanson pour sa mère.
35:38 Pendant que Stedefort faisait le calcul, les deux agents constatèrent qu'il était seul
35:42 et ne portait pas d'armes.
35:43 Ils s'avançaient alors vers lui et procédaient à son arrestation.
35:51 Le FBI n'avait pas encore obtenu le mandat d'arrêt de Kevin McCarthy.
36:00 On craignait qu'il ne disparaisse s'il entendait parler de l'arrestation de Stedefort.
36:07 Finalement, nous avons demandé à son oncle, le policier de Philadelphia, de venir avec
36:12 nous.
36:13 Nous étions persuadés que la présence de ce membre de sa famille, de même que celle
36:19 d'autres policiers, en plus de l'ensemble des événements importants qui venaient de
36:23 se passer, le convaincraient de coopérer avec nous.
36:28 L'oncle entra dans la chambre de Kevin au sous-sol.
36:33 Il prit les armes de son neveu qui dormait.
36:37 Ensuite, l'agent le réveilla.
36:42 Il expliqua au jeune homme qu'il était dans son intérêt de collaborer avec le FBI.
36:53 Le jeune homme parut accablé.
36:57 Il offrit 200 grés de remettre les armes et les vêtements utilisés lors des vols.
37:02 Maintenant que tous les suspects étaient en détention, les agents pouvaient considérer
37:09 cette affaire conclue.
37:10 Le 3 juillet 1996, Richard Guthrie se reconnut coupable de 19 vols de banque.
37:16 Il accepta de témoigner contre ses complices.
37:19 Avec sa coopération, les procureurs croyaient leur victoire assurée.
37:25 Mais 9 jours plus tard, le témoin se pendit dans sa cellule.
37:34 Le suicide mettait l'affaire en péril.
37:38 Cela causait un problème de taille pour la partie du procureur parce qu'on ne pouvait
37:46 plus faire subir à Guthrie un contre-interrogatoire et que ses aveux ne pouvaient plus être utilisés
37:51 contre Langen.
37:52 Si le FBI voulait faire juger coupable les autres voleurs de banque, il devrait trouver
37:58 quelqu'un d'autre pour corroborer les aveux de Guthrie.
38:03 En 1996, l'affaire contre les voleurs de banque du Midwest était sur le point de s'effondrer
38:12 sur elle-même.
38:13 Le chef de la bande, qui avait accepté de collaborer avec la police, s'était donné
38:18 la mort.
38:19 Sans son témoignage, les preuves contre ses complices étaient minces.
38:22 L'agent spécial Joe Hendrickson menait l'enquête à Philadelphie.
38:27 Ces voleurs de banque étaient très rusés et ils n'avaient pas laissé le moindre indice
38:35 derrière eux lors de leur vol.
38:37 Ils étaient masqués, portaient des gants et il était impossible de retracer leurs
38:43 armes.
38:44 Hendrickson aida l'oncle de Kevin McCarthy à convaincre le jeune homme de plaider coupable
38:50 et de témoigner pour la partie du procureur.
38:52 Mais les procureurs auraient besoin de plus qu'un criminel pour faire inculper les autres.
38:57 Les enquêteurs se tournèrent alors vers l'homme qui avait attiré les suspects au sein de
39:00 l'armée de la république arienne.
39:02 Mark Thomas avait fait de Scott Stedeford et de Kevin McCarthy des criminels.
39:09 Thomas publiait un bulletin et il tenait une page web à l'intention des adeptes de la
39:13 suprématie blanche.
39:14 Il avait ainsi influencé l'enroulement de plusieurs jeunes hommes au sein d'organisations
39:18 racistes et anti-gouvernementales.
39:20 On croyait que même s'il n'était pas personnellement impliqué dans ces crimes,
39:28 il en avait tout de même été l'instigateur et donc il en était en partie responsable.
39:32 En nous basant sur les lois en matière de complot, nous avions le sentiment qu'il serait
39:40 possible de le faire inculper lui aussi pour complot en vue de commettre des vols de banque.
39:45 Le FBI entrait en contact avec Thomas à sa ferme de Pennsylvanie toutes les semaines.
39:53 Les agents voulaient en savoir plus sur ses activités, mais plus important encore, ils
40:02 voulaient qu'il sente la pression sur lui.
40:04 Ils lui firent comprendre qu'il le soupçonnait d'être impliqué et qu'il ne le lâcherait
40:13 pas d'une semelle.
40:14 Kevin McCarthy dit alors aux enquêteurs que Scott Stedeford et lui avaient déjà habité
40:23 chez Thomas.
40:24 Celui-ci se comportait un peu comme un père avec eux.
40:30 Il les avait mis en garde contre des guerres raciales à venir.
40:32 Il avait emmené les jeunes hommes vivre avec lui à Elloye City, une ancienne séparatiste
40:38 réservée aux blancs à Oklahoma.
40:40 Au cours de l'été 1994, Thomas les avait ensuite invités à se joindre à l'armée
40:47 de la république aryenne.
40:48 A la mi-octobre, Scott Stedeford avait finalement accepté.
40:52 Il avait participé à son premier vol de banque deux semaines plus tard.
40:55 Le 13 novembre, Thomas avait conduit Kevin McCarthy en Arkansas pour qu'il y rencontre
41:05 Langan et Guthrie.
41:06 L'adolescent les avait entendu se vanter d'avoir commis plusieurs vols de banque dans
41:12 le Midwest.
41:13 C'est alors que le jeune homme de 17 ans s'était joint à eux.
41:22 Les agents apprirent également de la bouche de McCarthy que Thomas avait pris 100 dollars
41:28 à même les sommes d'argent volées comme premier dépôt pour la caisse de soutien
41:30 à la guerre aryenne.
41:31 Tout au long de ses mois de rencontre avec Thomas, les agents l'avaient surpris à
41:37 maintes reprises à taire certaines de ses activités.
41:39 Ils montrèrent au procureur tout ce qu'ils avaient amassé contre lui.
41:47 Le bureau du procureur des États-Unis a décidé, en se basant sur les témoignages obtenus,
41:52 qu'on allait arrêter Thomas, même si on disposait de peu de preuves contre lui.
41:56 C'était risqué, comme on disait au bureau du procureur, mais on allait obtenir un mandat
42:04 d'arrêt contre lui.
42:05 Thomas apprit alors que le FBI allait le faire accuser de complot.
42:12 Il accepta de se rendre après avoir invité les médias à assister à l'arrestation.
42:18 Il déclara aux journalistes que leur présence le protégerait d'un éventuel assassinat.
42:24 Thomas plaida non coupable lors de la lecture de son acte d'accusation le 4 février 1997.
42:32 Il demanda à voir les agents du FBI le lendemain.
42:35 C'est alors que Mark Thomas se dégonfla.
42:39 Il signa une entente de 7 pages qui corroborait les aveux de Kevin McCarthy.
42:44 L'issue de l'affaire était maintenant en faveur du procureur.
42:46 Ça a été la plus grande surprise de tous ceux qui participaient à l'enquête.
42:53 L'idée que ce chef d'une organisation raciste décide de collaborer ainsi après
42:58 seulement un jour de détention défiait l'entendement.
43:01 Mais apparemment, la pression que nous avions exercée sur lui pendant six mois en lui parlant
43:08 régulièrement, de même que cette nuit en prison, l'avait convaincu qu'il devait
43:12 revoir ses idéaux et, comme il l'a affirmé, se réconcilier avec Dieu.
43:19 Mark Thomas a été condamné à 9 ans et demi de prison.
43:24 Peter Langan a été reconnu coupable de vol de banque et de possession illégale d'armes
43:28 à feu.
43:29 Il a écopé d'une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
43:33 Kevin McCarthy a écopé de 5 ans de prison.
43:38 Son témoignage a aidé à faire juger coupable Scott Stedeford de deux chefs d'accusation
43:43 de vol de banque.
43:44 La cour a condamné Stedeford à 29 ans et demi de prison.
43:47 Aux États-Unis, les groupes extrémistes ont le droit d'exprimer leurs croyances.
43:55 La Constitution les protège tant qu'ils ne franchissent pas les limites de la légalité.
44:01 Mais s'ils s'adonnent à des activités criminelles, ils croiseront toujours les agents
44:06 du FBI sur leur route.
44:08 »
44:14 Sous-titrage Société Radio-Canada

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