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Il arrive que des déclarations mensongères mettent les enquêteurs sur de fausses pistes. Mais quand les preuves contredisent la version d’un suspect, les policiers peuvent reconstituer les faits en mettant ces preuves bout à bout.

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Personnes
Transcription
00:00 [Musique]
00:06 À l'île du Prince-Édouard, au Canada, des policiers sont à la recherche d'une femme disparue.
00:11 Tout porte à croire qu'elle a été assassinée, même si leur preuve ne repose que sur un poil.
00:16 [Musique]
00:21 En Ohio, aux États-Unis, une femme disparaît.
00:24 La police soupçonne immédiatement son mari, mais ne dispose d'aucune preuve concrète.
00:29 [Musique]
00:32 Au Missouri, un homme est trouvé brutalement assassiné.
00:35 [Musique]
00:37 Pour capturer son meurtrier, les détectives devront reconstituer les derniers moments de la vie de la victime.
00:43 [Musique]
00:44 Parfois, on sait rapidement qui peut être le suspect, mais on manque de preuves.
00:49 [Musique]
00:50 Quand personne ne peut témoigner pour la victime,
00:53 les experts judiciaires doivent transformer le plus petit indice en preuve matérielle.
00:58 [Musique]
01:23 [Musique]
01:30 L'île du Prince-Édouard est située à l'embouchure du golfe du Saint-Laurent, au sud-est du Canada.
01:36 Cette île n'est pas très peuplée.
01:38 [Musique]
01:42 Le 7 octobre 1994, la Gendarmerie royale du Canada, la GRC,
01:48 répondit à une plainte relative à un véhicule abandonné sur une propriété privée.
01:52 [Musique]
01:54 Lorsque le policier arriva sur place, il constata que le véhicule, qui n'était pas immatriculé,
01:59 se trouvait à quelques centaines de mètres d'une route privée.
02:02 [Musique]
02:04 En vérifiant le numéro de série de l'auto, il apprit qu'elle appartenait à une certaine Shirley Duguay.
02:09 [Musique]
02:10 Il fit remorquer la voiture à la fourrière de la police, puis tenta de joindre sa propriétaire.
02:15 [Musique]
02:17 Comme il était impossible de la contacter par téléphone, des détectives se rendirent chez elle.
02:23 [Musique]
02:24 Ils y rencontrèrent le père de Shirley ainsi que la gardienne de ses enfants.
02:28 [Musique]
02:33 Le fait qu'on ait retrouvé sa voiture à l'abandon les inquiéta.
02:36 [Musique]
02:37 Ils n'avaient pas eu de nouvelles d'elle depuis un certain temps.
02:40 [Musique]
02:42 La gardienne déclara que la dernière fois qu'elle avait vu cette femme de 32 ans, mère de cinq enfants,
02:47 c'était quatre jours plus tôt, au moment où Shirley sortait pour aller faire quelques courses.
02:52 Elle n'avait toutefois pas précisé où elle se rendait.
02:56 Après avoir dit au revoir à sa famille, elle promit de rentrer quelques heures plus tard.
03:01 Pour l'inspecteur Alphonse McNeil de la GRC, une question s'imposa immédiatement.
03:07 [Musique]
03:10 Pourquoi donc le père et la gardienne n'avaient-ils pas signalé sa disparition ?
03:15 À cette question, on nous a répondu que son ex-mari, Douglas Beamish,
03:19 aurait automatiquement obtenu la garde des trois enfants que Shirley avait eues avec lui,
03:24 si les services sociaux apprenaient qu'elle avait disparu.
03:27 Ils n'ont donc rien dit en espérant la retrouver.
03:30 [Musique]
03:32 Pour les enquêteurs, il n'était plus question d'attendre.
03:37 Craignant qu'il ne soit arrivé quelque chose de grave à Shirley Duguay,
03:41 les policiers firent fouiller son véhicule à la recherche d'indices.
03:45 Ce qu'ils trouvèrent n'était guère encourageant.
03:48 Il y avait des dizaines de petites tâches brun-rouge.
03:51 L'analyse révéla qu'il s'agissait de sang humain.
03:55 À peine visible se trouvaient d'autres tâches sur le pare-brise, ainsi que de plus grosses tâches sur le siège.
04:02 La façon dont toutes ces tâches étaient dispersées indiquait que quelqu'un avait été frappé ou poignardé.
04:10 Il y avait du sang dans l'auto et Shirley avait disparu quatre jours plus tôt.
04:15 On craignait donc qu'on ait attenté un séjour dans ce véhicule.
04:20 [Musique]
04:22 Les enquêteurs retournèrent à l'endroit où l'on avait trouvé la voiture abandonnée.
04:26 [Musique]
04:29 Malgré plusieurs heures de recherche, ils ne trouvèrent aucun indice.
04:34 [Musique]
04:37 Puis, à 500 mètres de là, les enquêteurs découvrirent enfin quelque chose.
04:42 [Musique]
04:44 Il s'agissait d'un oreiller taché de ce qui ressemblait à du sang.
04:48 [Musique]
04:50 Un peu plus loin, on trouva un t-shirt taché lui aussi.
04:54 [Musique]
04:57 Il y avait également une pelle.
04:59 [Musique]
05:02 Tous ces indices laissaient croire à un meurtre.
05:05 [Musique]
05:08 La pelle pouvait avoir servi à enterrer Shirley dans les parages.
05:12 [Musique]
05:16 Malheureusement, en dépit des recherches, on ne trouva pas son corps.
05:20 [Musique]
05:24 Les policiers désiraient maintenant parler à l'homme qui avait tout à gagner de cette disparition,
05:29 l'ex-mari de Shirley et le père de trois de ses enfants.
05:33 [Musique]
05:36 Douglas Beamish reconnut que sa relation avec Shirley avait été tumultueuse
05:41 et il comprenait que sa famille lui fasse porter le blâme de la disparition de Shirley.
05:46 [Musique]
05:48 Mais il jura ne rien savoir de cette affaire.
05:51 Pour le bien des enfants, Shirley et lui étaient parvenus à trouver un terrain d'entente.
05:57 Ils l'avaient vu pour la dernière fois environ une semaine plus tôt.
06:01 [Bruit de moteur]
06:03 Il avait eu des ennuis avec sa voiture et Shirley lui avait offert de la compagnie au chantier de construction où il travaillait.
06:09 [Bruit de moteur]
06:12 En route, ils avaient eu une conversation agréable à propos de leurs enfants
06:16 et avaient convenu de la poursuivre un peu plus tard.
06:19 [Bruit de moteur]
06:21 Shirley l'avait laissé descendre de voiture et il s'était dit au revoir.
06:25 [Bruit de moteur]
06:27 Il ne l'avait pas revu depuis.
06:29 [Bruit de moteur]
06:32 Douglas Beamish avait alors eu le sentiment que Shirley était préoccupée par quelque chose.
06:37 Il déclara qu'elle était peut-être partie à Toronto pour y voir des amis.
06:41 [Bruit de moteur]
06:43 Mais aucun de ses amis n'avait eu de ces nouvelles depuis un certain temps.
06:47 [Bruit de moteur]
06:49 [Bruit de moteur]
06:52 La police reçut alors l'appel d'une femme qui suivait l'affaire dans les médias
06:56 et qui croyait détenir d'importantes informations.
06:59 [Bruit de moteur]
07:02 Cette femme nous a appelés pour nous dire qu'à peu près au moment de la disparition de Shirley Dugay,
07:07 elle avait aperçu une voiture semblable à celle de Dugay sur Allen Road,
07:11 soit à 20 kilomètres de là où le véhicule avait été abandonné.
07:15 C'était le soir et il faisait sombre.
07:18 Elle avait vu deux personnes sur l'accotement, un homme de grande taille et une petite femme.
07:22 En passant près d'eux, elle les avait vues en train de se disputer.
07:25 Elle croyait que ça pouvait nous aider.
07:28 [Bruit de moteur]
07:30 La femme ignorait toutefois s'il s'agissait de Shirley Dugay.
07:34 Les policiers décidèrent de fouiller le secteur où elle avait aperçu le coup.
07:39 [Bruit de moteur]
07:41 Mais pour couvrir l'importante zone de recherche, ils devaient trouver de l'aide.
07:46 L'armée accepta de participer aux recherches.
07:50 [Bruit de moteur]
07:52 Malheureusement, cela ne donna guère de résultats.
07:56 Puis, on trouva enfin quelque chose qui ne semblait pas à sa place.
08:01 [Bruit de moteur]
08:03 Un groupe a trouvé un sac de plastique blanc.
08:07 Il y avait un agent de police dans chaque équipe.
08:11 C'est lui qui a recueilli le sac.
08:14 On ne trouva toutefois rien d'autre.
08:18 [Musique]
08:20 Au laboratoire judiciaire, les experts vidèrent le sac avec le plus grand soin.
08:26 Il contenait une vieille paire de chaussures de sport blanches.
08:31 On y trouva aussi un blouson pour homme, de grande taille.
08:37 On recueillit de nombreux échantillons de fibres ainsi qu'un poil blanc.
08:43 [Musique]
08:47 Un examen minutieux permit également de déceler la présence de minuscules taches de sang.
08:53 [Musique]
08:55 En se basant sur les informations fournies par le témoin,
08:58 les policiers croyaient qu'il s'agissait du sang de Shirley Dugay.
09:03 Pour en faire la preuve, il devrait relever un défi de taille.
09:08 Nous ne disposions pas du corps de Shirley Dugay, mais nous avions besoin d'obtenir son code d'ADN.
09:13 Ce qu'on a fait, c'est le test de paternité renversé.
09:16 On a obtenu un échantillon de son père, de son frère et de ses deux fils.
09:21 Même si l'ADN est unique à chaque individu,
09:24 il présente de nombreux points communs avec les autres membres de la famille d'une personne.
09:30 On compara ensuite ses codes d'ADN aux sans-trouvés sur tous les indices.
09:35 Il s'agissait bien de celui de Shirley Dugay.
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09:42 Même si on ignorait toujours où se trouvait cette jeune mère,
09:45 tout semblait indiquer qu'elle avait été victime d'un crime violent.
09:50 [Musique]
09:52 Des policiers de l'île du Prince-Édouard étaient à la recherche de Shirley Dugay, une mère de 32 ans.
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10:02 Même si leurs efforts pour la retrouver avaient été infructueux,
10:05 les indices indiquaient qu'elle avait été victime d'un crime violent.
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10:12 Parmi ces indices se trouvait un blouson pour homme taché du sang de Shirley.
10:17 [Musique]
10:22 Pour découvrir qui avait pu s'en prendre à la jeune mère,
10:25 les agents de la GRC interrogèrent ses amis.
10:28 [Musique]
10:31 Tous s'étaient persuadés que l'ex-mari de Shirley, Douglas Beamish,
10:35 était impliqué de quelque façon dans sa disparition.
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10:40 Depuis peu, Shirley s'était mise à fréquenter un autre homme.
10:43 Cela avait rendu son ex-mari fou de jalousie.
10:46 Et Douglas Beamish était déjà connu pour ses accès de colère.
10:51 Une des amies de Shirley ne se souvenait toutefois pas
10:54 si Beamish possédait un blouson comme celui qu'on avait trouvé taché du sang de Shirley.
11:00 Douglas Beamish était maintenant le suspect numéro un
11:03 pour ce qui concernait la disparition de Shirley Dugay.
11:07 Mais jusqu'ici, les enquêteurs ne disposaient d'aucune preuve matérielle de son implication.
11:12 [Musique]
11:16 Puis, la chance sourit enfin aux enquêteurs.
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11:31 C'était exactement ce que l'inspecteur Alphonse McNeill espérait entendre.
11:36 Nous savions que Beamish possédait un chat blanc
11:39 et nous avions trouvé des poils de cette couleur dans le blouson au laboratoire.
11:43 On pouvait procéder à d'autres analyses à condition d'obtenir du sang de l'animal.
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11:50 Muni d'un mandat, la police retourna chez Douglas Beamish en compagnie d'un vétérinaire.
11:55 [Musique]
11:58 Même si cela ne pouvait être qu'un coup d'épée dans l'eau,
12:01 les autorités confisquèrent Snowball, le chat du suspect,
12:04 dans l'espoir d'établir un lien génétique entre lui et le poil trouvé dans le blouson taché de sang.
12:10 On préleva du sang et des poils du chat de Beamish.
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12:16 Maintenant, il ne s'agissait plus que de trouver un expert en analyse génétique animale.
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12:25 On en trouva finalement un à l'Institut national du cancer à Frederico, Maryland.
12:30 Le biologiste Stephen O'Brien étudie le code génétique des félins dans le cadre de ses recherches médicales.
12:37 [Musique]
12:39 Il accepta de collaborer avec la police canadienne.
12:42 [Musique]
12:45 C'était une première dans l'histoire de la médecine ainsi que dans celle des sciences médico-légales.
12:50 [Musique]
12:52 D'abord, les experts obtinrent un code génétique à partir du poil blanc recueilli sur le blouson taché de sang.
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13:01 Ils comparairent ensuite leur résultat à ceux obtenus à partir du sang de Snowball.
13:06 [Musique]
13:10 Nous avons alors découvert que le génotype de l'animal était identique à celui du poil du blouson.
13:17 On pouvait affirmer que ce poil provenait d'un chat qui avait le même génotype que Snowball.
13:24 [Musique]
13:27 Même si les experts croyaient en la validité de leur résultat,
13:31 il ne pouvait être absolument formel,
13:34 car les quelques milliers de chats de l'île du Prince-Édouard pouvaient tous avoir un ancêtre commun.
13:39 [Musique]
13:44 Pour écarter cette possibilité, les biologistes devaient maintenant obtenir le code génétique d'autres chats sur l'île.
13:51 Ils se mirent au travail en comparant le profil génétique de 20 chats trouvés au hasard sur l'île.
13:57 Quand O'Brien compara ses résultats,
14:00 il constata qu'aucun d'entre eux n'avait de caractéristiques communes avec Snowball.
14:05 [Musique]
14:08 Les probabilités que ce poil ne soit pas celui du chat de Bimish n'étaient que de 1 contre 45 millions.
14:15 [Musique]
14:20 Grâce à Snowball, les autorités avaient pu montrer un lien entre Douglas Bimish et le blouson taché du sang de son ex-femme.
14:28 Toutefois, l'inspecteur Alphonse McNeill n'était pas encore satisfait.
14:34 Il désirait obtenir les empreintes des pieds du suspect.
14:40 [Musique]
14:44 Ainsi, il saurait si les chaussures de sport blanches lui appartenaient.
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14:51 Si nous parvenions à prouver que ces chaussures appartenaient à Douglas Bimish,
14:55 cela nous donnerait, en plus du poil du chat, une preuve solide.
14:59 [Musique]
15:01 Le docteur Keith Battles, podiatre judiciaire, reçut l'indice.
15:06 Il moula les pieds du suspect afin de pouvoir en étudier les caractéristiques.
15:11 [Musique]
15:16 Nos pieds sont uniques parce que, comme nous nous en servons tout le temps,
15:20 ils subissent des stress particuliers. Ils sont soumis à des forces variées.
15:26 Les pieds sont pratiquement aussi uniques que les empreintes digitales.
15:32 Le moulage des pieds de Bimish correspondait parfaitement aux marques d'usure
15:37 que l'on pouvait voir sur les sommeils intérieurs des chaussures de course.
15:41 Grâce à un poil de chat et à une paire de chaussures de course abandonnées,
15:45 les enquêteurs pouvaient prouver l'implication de Douglas Bimish
15:49 dans la disparition de son ex-femme.
15:52 [Musique]
15:57 Sept mois après que l'on eût signalé la disparition de Shirley Dugay,
16:01 on trouva une dépouille dans un état de décomposition avancée dans un secteur boisé.
16:06 [Musique]
16:09 Grâce au dossier dentaire de Shirley Dugay, on put confirmer qu'il ne s'agissait bien d'elle.
16:14 [Musique]
16:16 Peu de temps après, on arrêta Douglas Bimish et on l'inculpa de meurtre au premier degré.
16:22 [Musique]
16:24 Les enquêteurs croient que Bimish ne supportait pas que Shirley fréquente d'autres hommes que lui.
16:30 [Musique]
16:36 Il s'est arrangé pour qu'elle le fasse monter dans sa voiture et qu'elle le conduise à un endroit isolé.
16:41 [Musique]
16:48 Une fois sur place, il l'a battue à mort.
16:51 [Musique]
16:55 Ensuite, il a enterré son corps et abandonné sa voiture.
16:59 [Musique]
17:02 Douglas Bimish a été jugé coupable de meurtre au second degré et condamné à la prison à vie.
17:08 [Musique]
17:10 La violence s'installe partout, même dans les plus charmantes petites villes.
17:14 [Musique]
17:18 On dit de Mansfield en Ohio que c'est une des villes d'Amérique où il est le plus agréable de vivre.
17:24 Les événements qui allaient s'y produire n'en seraient que d'autant plus surprenants.
17:29 Le 2 janvier 1990, une femme vint trouver la police de Mansfield.
17:34 Elle croyait qu'il était arrivé quelque chose de grave à son ami Noreen Boyle, âgé de 44 ans.
17:41 La dernière fois qu'elle l'avait vu, Noreen semblait nerveuse et préoccupée.
17:47 Après 22 ans de vie commune, son mariage était en train de s'écrouler.
17:53 Non seulement venait-elle d'apprendre que son mari partait vivre à Erie, en Pennsylvanie, à 300 kilomètres de chez eux,
18:01 mais également qu'il avait l'intention d'y emmener leurs deux enfants.
18:06 Noreen était anéantie.
18:10 Quand l'ami de Noreen avait tenté de la joindre par téléphone, le mari de celle-ci, un éminent médecin de Mansfield,
18:17 lui avait répondu que Noreen avait quitté la ville après une dispute.
18:21 Mais l'ami était persuadé que jamais elle n'aurait laissé ses enfants ici.
18:27 La police de Mansfield accepta d'examiner l'affaire.
18:32 On commença par aller interroger le docteur John Boyle.
18:38 Lorsque le lieutenant David Messmore arriva chez lui, il apprit que Boyle était à l'extérieur de la ville.
18:46 Sa mère déclara qu'il était parti à Erie, en Pennsylvanie, quelques jours plus tôt, où il ouvrait un nouveau cabinet.
18:56 Il devait rentrer le soir même.
19:01 La mère de John Boyle ajouta que Noreen ayant quitté la famille quelques jours plus tôt,
19:06 elle était venue garder les enfants jusqu'au retour de John.
19:12 Puis soudain, elle s'excusa auprès du policier de devoir aller surveiller la fillette de Boyle pendant un instant.
19:19 C'est alors que le fils du médecin s'approcha du détective.
19:24 Il lui dit qu'il craignait que quelque chose de grave ne soit arrivé à sa mère.
19:28 Mais avant qu'il n'ait eu le temps d'ajouter autre chose, sa grand-mère revint.
19:38 Lorsqu'elle se rendit compte de ce qui se passait, elle mit fin à l'entretien et demanda au détective de s'en aller.
19:47 Cette conversation inquiéta le policier.
19:50 Le lieutenant Messmore ne pouvait ignorer le fait que le docteur Boyle avait quitté la ville à peu près au même moment où l'on avait signalé la disparition de sa femme.
19:59 Il découvrit toutefois que les raisons de son absence invoquées par sa mère étaient bien fondées.
20:06 Une grosse société médicale l'avait engagé à Harriet, en Pennsylvanie.
20:12 Il faisait donc fréquemment le trajet entre Mansfield et Harriet.
20:20 Mais où donc se trouvait Noreen Boyle ?
20:26 Plus tard au cours de la soirée, le détective Messmore retourna à la maison du couple.
20:34 On l'y attendait déjà.
20:40 C'est l'avocat de Boyle qui ouvrit la porte au détective.
20:50 Il déclara que son client était bel et bien rentré de Pennsylvanie, mais qu'en raison du stress occasionné par son divorce en cours, il ne souhaitait pas parler de Noreen avec la police.
21:02 L'enquêteur s'attendait à tous au face-là.
21:09 J'ai été surpris de voir qu'il fasse appel à son avocat suite à la disparition d'un membre de sa famille.
21:17 Nous n'avions porté aucune accusation contre lui, ni formulé quelques allégations d'un méfait ou d'un crime éventuel.
21:27 C'était donc une situation plutôt inhabituelle.
21:32 Pour découvrir si Boyle tentait de cacher quelque chose à la police, on interrogea ses amis et collègues de travail.
21:41 Ils s'accordèrent tous pour dire que le docteur était un professionnel irréprochable,
21:47 mais que sur le plan personnel, c'était un séducteur impénitent et on croyait qu'il avait eu de nombreuses liaisons.
21:55 D'ailleurs, une de ses présumées maîtresses était enceinte.
22:02 Tout le monde était persuadé que le docteur était le père de l'enfant.
22:08 Même si cela démontrait que Boyle était un piètre mari, cela ne signifiait pas qu'il pouvait être capable de violences physiques.
22:16 De fait, une seule personne semblait croire le contraire, le fils de Boyle.
22:25 Inquiet du bien-être de l'enfant, le lieutenant Messmore l'attendit à la sortie de l'école.
22:32 L'enfant était impatient de raconter son histoire.
22:37 Il déclara que le soir précédant la disparition de sa mère, il s'était réveillé en entendant ses parents se disputer.
22:44 Il avait ensuite entendu un bruit sourd, puis plus rien.
22:49 Quelques secondes plus tard, son père était venu jeter un coup d'œil dans sa chambre.
22:55 Effrayé, l'enfant avait fait semblant de dormir.
23:00 Le lendemain, il avait constaté que sa mère n'était plus là.
23:05 Son père lui avait dit qu'elle avait pris ses affaires et qu'elle les avait quittées.
23:10 Son ne croyait pas que sa mère ait pu partir ainsi sans lui dire au revoir.
23:16 Même si les détectives ne disposaient d'aucune preuve qu'un crime avait été commis,
23:20 ils pouvaient présumer que le bruit sourd entendu par l'enfant était un coup porté à sa mère.
23:26 Ou pire encore.
23:30 La police de Mansfield en Ohio était toujours à la recherche de Noreen Boyle, une mère de deux enfants.
23:38 On commençait à croire que son mari, le Dr. John Boyle, était impliqué dans sa disparition.
23:45 Les enquêteurs entrèrent en contact avec les autorités d'Arier en Pennsylvanie,
23:50 où Boyle avait ouvert un nouveau cabinet.
23:55 Ils trouvèrent l'agent d'immeuble qui avait vendu depuis peu une maison au Dr. Boyle,
24:00 ainsi qu'à une femme enceinte qui avait déclaré être sa femme.
24:07 Elle se souvenait que Boyle avait paru très intéressé par le sous-sol.
24:13 Il lui avait confié avoir hâte d'en faire une salle de jeu pour ses enfants.
24:20 Elle s'était occupée de la transaction et avait fait signer le Dr. et sa femme.
24:29 Les autorités de Pennsylvanie firent parvenir une copie du document au lieutenant David Messmore de Mansfield.
24:37 Le document était signé par le Dr. Boyle ainsi que par une N. Sherry Boyle.
24:46 En effectuant nos vérifications, nous avons appris que le deuxième prénom de Noreen n'était pas Sherry.
24:55 Le Dr. Boyle avait donc fait l'acquisition d'une maison avec une femme qui prétendait être son épouse.
25:01 Les enquêteurs obtinrent l'autorisation de voir les relevés des cartes de crédit du suspect.
25:07 Celui-ci s'en était servi pour louer un marteau-piqueur et pour acheter de la moquette ainsi que du ciment.
25:15 Tout à coup, les pièces du puzzle s'emboîtaient parfaitement.
25:24 J'étais convaincu qu'on trouverait un cadavre à cet endroit.
25:28 Les autorités de Pennsylvanie obtinrent un mandat pour fouiller le sous-sol de la nouvelle maison du Dr. Boyle.
25:36 Sous une étagère et une fois la moquette enlevée, ils trouvèrent une plaque de ciment qui avait été faite récemment par un amateur.
25:45 Elle était de la même taille qu'une tombe.
25:49 On appela une équipe pour faire creuser le sol.
25:54 Après un certain temps, les techniciens n'eurent aucun mal à reconnaître l'odeur caractéristique d'un corps en décomposition.
26:01 À moins d'un mètre de profondeur se trouvait une bâche.
26:07 À l'intérieur de cette bâche, l'équipe trouva un corps en décomposition.
26:14 Après avoir soigneusement dégagé la dépouille du ciment, on l'envoya au bureau du médecin légiste.
26:23 La victime portait la montre et certains des bijoux de Noreen Boyle.
26:29 Les relevés dentaires confirmèrent qu'il s'agissait bien de cette femme de 44 ans, mère de deux enfants.
26:39 Noreen avait été brutalement tuée.
26:48 Le 26 janvier 1990, près d'un mois après la disparition de sa femme, le docteur John Boyle fut arrêté en Ohio sur présomption de meurtre.
26:57 Malgré les preuves retenues contre lui, le docteur clama son innocence.
27:06 Près d'une semaine après son arrestation, un habitant de Mansfield fit une étrange découverte.
27:18 Quelqu'un avait déchargé un tas de morceaux de ciment sur une propriété isolée.
27:24 Le champ se trouvait à 350 km de l'endroit où l'on avait trouvé le corps de Noreen Boyle,
27:31 mais l'homme qui avait suivi l'enquête dans les médias croyait qu'il y avait peut-être un lien avec l'affaire.
27:38 On dépêcha un expert sur les lieux.
27:46 Après avoir photographié le secteur, celui-ci recueillit le ciment en tant qu'indice.
27:51 Plus tard, les policiers découvrirent que la propriété appartenait à un ami proche du docteur Boyle.
27:59 Ce dernier y était d'ailleurs allé à plusieurs occasions.
28:06 On recueillit des échantillons de ciment dans le champ ainsi que sur la scène du crime,
28:12 et on envoya les deux échantillons à la société d'ingénieurs CTL à Columbus, en Ohio.
28:18 Le superviseur du laboratoire, Larry Pichatelli,
28:23 un expert en analyse microscopique de minéraux et de ciment, se mit au travail.
28:28 On ne lui fournit aucune information sur l'origine des échantillons.
28:33 On ne lui demanda qu'une chose, établir que les morceaux de ciment provenaient d'une seule et même source.
28:41 Pour analyser la structure interne du ciment,
28:44 on doit le couper en sections à l'aide d'une scie à pointe du diamant.
28:48 On polie ensuite les surfaces.
28:55 Puis, Pichatelli soumet les indices à un microscope ultra-puissant.
29:07 Le ciment est constitué d'un mélange de pierre, de gravier et de sable qu'on appelle agrégat,
29:12 lié à l'aide de pattes pures et de bulles d'air.
29:15 A l'aide de son ordinateur, Pichatelli évalue la quantité de chacun des éléments
29:21 qui entrent dans la composition du ciment.
29:23 Dans cette affaire, il fut incapable de trouver des ressemblances significatives
29:28 entre la plupart des échantillons.
29:30 Mais, il a pu trouver des liens entre les deux éléments.
29:36 Mais, à l'analyse de ces résultats, il s'aperçut que deux morceaux se démarquaient du lot.
29:42 Tous deux avaient exactement la même quantité de certains éléments.
29:48 Ces deux morceaux de ciment avaient des caractéristiques communes.
29:54 En nous basant sur toutes nos données obtenues,
29:57 et après avoir constaté que leurs composantes étaient identiques,
30:01 j'ai pu conclure formellement que ces deux morceaux provenaient d'une seule et même structure.
30:08 De ces deux échantillons, l'un provenait du tas trouvé à Mansfield en Ohio
30:14 et l'autre du sous-sol de la nouvelle maison du suspect à Airy, en Pennsylvanie.
30:19 On disposait donc de ce qu'il fallait pour faire accuser le docteur John Boyle de meurtre.
30:30 Les policiers croient que John Boyle a assassiné sa femme dans leur maison
30:34 afin de pouvoir refaire sa vie avec sa maîtresse, enceinte de lui.
30:38 Après avoir tué Noreen, il a transporté son corps en Pennsylvanie
30:45 et l'a enterré dans la tombe qu'il avait creusée pour elle dans le sous-sol de sa nouvelle maison.
30:49 On croit qu'il est ensuite rentré en Ohio
30:52 et qu'il s'est débarrassé des restes de ciment sur la propriété d'un de ses amis.
30:58 Le docteur John Boyle a été jugé coupable de meurtre au premier degré
31:02 et de manque de respect à un cadavre.
31:04 Il a été condamné à une peine minimale de 20 ans d'incarcération.
31:08 Boyle croyait avoir enterré tous les indices de son crime.
31:12 Mais la piste qu'il avait laissée était longue de 350 kilomètres.
31:18 D'autres meurtres se produisent plus près de là où vivent les victimes,
31:24 mais la route à emprunter pour les résoudre est tout aussi longue.
31:28 Le 26 juin 1995, à Harrison County, au Missouri,
31:33 un fermier qui se promenait sur sa propriété remarqua une odeur nauséabonde.
31:37 Il commença par croire qu'un animal de sa ferme était mort,
31:42 mais en fait, c'était bien plus grave que cela.
31:50 Dissimulé par de hautes herbes se trouvait le corps sans vie d'un homme.
31:54 Après avoir reçu l'appel du fermier,
32:02 les téléphonistes du service d'urgence appelaient les squads des cas importants,
32:06 un groupe d'experts de plusieurs territoires.
32:09 George Marks, le chef de la police de Bethany,
32:14 fut l'un des premiers à arriver sur les lieux.
32:18 Au début, nous n'avions aucune idée de qui il s'agissait.
32:21 Il n'y avait aucune pièce d'identité sur le corps.
32:25 La cause de la mort de l'homme était toutefois en ne peu plus évidente.
32:31 Il avait été atteint de plusieurs projectiles.
32:34 Les policiers trouvèrent une boîte de munitions vide.
32:38 Un peu plus loin, ils recueillirent quelques cartouches de fusil, vides.
32:46 Le shérif Gregg Coon, du comté voisin de Grandy,
32:49 arriva alors sur les lieux.
32:51 Il crut reconnaître la victime.
32:55 C'était un habitant de la région qui s'appelait Al Pinnaker.
32:58 J'ai examiné le corps et il m'a semblé qu'il s'agissait d'Al Pinnaker,
33:04 avec qui j'ai eu affaire dans le passé à Grandy County.
33:08 Je n'en étais pas absolument sûr, mais je me suis dit que c'était lui.
33:13 Ne sachant pas encore quels étaient les indices importants
33:16 parmi les rebuts au bord de la route,
33:18 les enquêteurs recueillirent tout ce qu'ils puent.
33:21 Ils trouvèrent notamment un petit réveil en plastique.
33:27 Il y avait des morceaux de ruban adhésif déchirés au dos de l'objet
33:34 et quelques fibres synthétiques qui adhéraient encore.
33:37 Les policiers ont donc découvert le corps de l'homme.
33:41 Il recueillirt également une lanière de cuir brun au milieu de la route.
33:45 Les policiers espéraient que ces débris fourniraient des explications à ce meurtre brutal.
33:52 Lors de l'autopsie, le médecin légiste confirma que la victime était morte
33:59 à la suite de plusieurs coups de feu d'un fusil de calibre 12.
34:02 L'homme avait été touché à deux reprises dans le dos et une fois au visage.
34:09 On prit ensuite les empreintes digitales de la victime
34:12 et on les fit parvenir à la police de Harrison County.
34:15 Les enquêteurs demandèrent qu'on leur envoie les empreintes d'Alpinaker
34:21 qui se trouvaient dans son dossier à Grandy County.
34:24 Ils les comparèrent à celles de la victime du meurtre
34:30 et obtinrent une concordance parfaite.
34:36 Les détectives de l'escouade des cas importants devaient maintenant découvrir
34:40 qui avait pu souhaiter la mort d'Alpinaker.
34:43 Ils obtinrent rapidement une piste intéressante.
34:47 On avait signalé la disparition de la victime quelques jours avant la découverte de son cadavre.
34:56 C'est sa fiancée qui avait appelé la police.
35:03 On la convoqua à un interrogatoire.
35:06 Celle-ci déclara aux enquêteurs que Al et elle vivaient ensemble depuis un certain temps.
35:14 Elle l'avait vue quelques heures avant qu'il ne disparaisse.
35:21 Elle devait sortir pour faire quelques courses.
35:29 Al lui avait dit que pendant son absence, il comptait tendre la pelouse et faire quelques travaux dans la maison.
35:34 Il n'avait pas mentionné qu'il devait sortir.
35:38 Depuis peu, elle tentait de l'aider à surmonter sa dépendance à la drogue.
35:46 Il faisait de son mieux pour se tenir à l'écart de ses amis vendeurs de drogue.
35:55 Elle croyait toutefois qu'il les avait vus ce jour-là.
35:59 Quand elle était rentrée plus tard dans l'après-midi, elle avait aperçu un pick-up quitter son quartier.
36:06 Elle n'avait pas vu Al dans le véhicule, mais savait que c'était le pick-up d'un couple qui lui vendait régulièrement de la drogue.
36:15 En arrivant chez elle, elle avait constaté que Al avait été touché par un véhicule.
36:24 Elle avait constaté que Al n'était pas là et que son fusil de calibre 12 avait disparu.
36:28 Cette information fournissait à la police sa première piste solide.
36:36 On vérifia les antécédents du couple, c'est-à-dire de John Middleton et de sa petite amie Maggie Hodges.
36:48 Middleton avait un lourd passé criminel constitué principalement de délits relatifs à la vente de drogue.
36:54 Pour découvrir pourquoi il avait vraisemblablement voulu s'en prendre à Al Pinnaker, la police retraça les individus qui le fréquentaient.
37:03 L'un d'eux déclara que Middleton était imprévisible et violent.
37:14 Selon lui, Middleton était devenu de plus en plus susceptible, presque paranoïaque, depuis que la police avait accru sa surveillance des vendeurs de drogue.
37:22 Il avait même menacé de tuer certains des individus avec lesquels il faisait affaire, s'il découvrait que ceux-ci coopéraient avec la police.
37:30 Ces informations poussèrent les policiers à croire que la paranoïa de Middleton l'avait amené à tuer Al Pinnaker.
37:41 Il fallait souhaiter que parmi les cartouches vides et les débris recueillis par les experts se trouvait ce qu'il fallait pour faire la preuve du meurtre.
37:48 La police de Harrison County au Missouri croyait un vendeur de drogue et sa petite amie responsable du meurtre brutal d'Al Pinnaker, âgé de 29 ans.
38:00 Pour le prouver, les enquêteurs devaient établir un lien direct entre les suspects et la scène du crime.
38:09 Parmi plusieurs indices potentiels recueillis, la boîte de munitions vide semblait l'indice le plus prometteur.
38:16 Grâce à l'étiquette de prix qui était encore à poser, les enquêteurs retracèrent le magasin d'où provenaient les munitions.
38:26 Une employée sortit les relevés des récentes transactions de ventes.
38:35 Selon les reçus, de nombreuses boîtes de cette sorte de munitions avaient été vendues le jour du meurtre.
38:40 Elle se rappelait néanmoins deux hommes et une femme venus faire cet achat.
38:46 Et ce n'était pas tout.
38:51 Quelques heures après la transaction, deux des trois clients étaient revenus au magasin.
39:02 Ils n'avaient pas utilisé toutes les cartouches et désiraient obtenir un remboursement.
39:06 La vendeuse ne se rappelait pas avoir revu l'autre homme qui se trouvait avec eux plus tôt.
39:13 On lui montra des photos parmi lesquelles elle choisit celles d'Al Pinnaker, de John Middleton et de Maggie Hodges,
39:23 et les identifia comme étant ceux qui étaient venus acheter les munitions.
39:30 Elle ajouta que c'était Middleton et Hodges qui étaient revenus plus tard avec les munitions non utilisées.
39:36 Ce fait ne constituait pas une preuve formelle de meurtre, mais cela suffit à la police pour obtenir des mandats d'arrêt.
39:45 Sachant que Middleton et sa petite amie étaient violents,
39:51 les policiers s'approchèrent prudemment de leur maison.
39:56 On maîtrisa rapidement John Middleton.
39:59 Quelques instants plus tard, on mit également Maggie Hodges en détention.
40:13 Une fois les suspects arrêtés, les policiers se mirent à la recherche d'indices.
40:22 Dans le pick-up de Middleton, on recueillit un blouson de cuir brun à franges.
40:26 Au cours de leur recherche, les techniciens trouvèrent un indice potentiel.
40:33 Écoutons George Marks, le chef de police de Bethany.
40:37 On a retiré une partie du tableau de bord du pick-up de Middleton, car il y avait du ruban adhésif sur lequel s'étaient collés des fibres.
40:46 Ces fibres ressemblaient à celles trouvées sur le réveil de la scène du crime.
40:51 Nous avons donc prélevé une section du tableau de bord et nous l'avons envoyée au labo pour analyse.
40:58 Tous les indices furent envoyés au laboratoire judiciaire de la patrouille du Missouri à Jefferson City.
41:06 Le jour où les suspects sont arrêtés, les policiers se sont mis en charge.
41:13 Les policiers ont été mis en charge par la police de la patrouille.
41:16 Kathleen Green s'occupa de ce cas.
41:20 Elle remarqua immédiatement les franges de la veste de cuir brun, car la lanière de cuir trouvée sur la scène du crime lui ressemblait beaucoup.
41:30 J'ai essayé de voir s'il manquait une lanière aux franges du blouson et j'ai effectivement trouvé un endroit où il en manquait.
41:42 J'ai ensuite comparé la section où il manquait des franges et la lanière trouvée sur la route pour voir si elles s'ajustaient l'une à l'autre.
41:49 Même si les sections semblaient bien s'ajuster, Green ne put affirmer hors de tout doute que la lanière trouvée sur la route provenait bien du blouson de Milton.
42:01 Elle porta ensuite son attention sur le réveil trouvé près du corps d'Alpinaker.
42:11 Elle trouva alors de nombreuses caractéristiques communes entre le ruban adhésif du réveil et celui du tableau de bord du véhicule de Milton.
42:18 La dimension et la couleur étaient identiques, de plus, ils étaient constitués de la même matière.
42:27 Lorsqu'elle mit bout à bout les deux morceaux de ruban et qu'elle examina le tout au microscope, elle constata qu'ils s'ajustaient parfaitement.
42:40 Ensuite, elle compara les fibres du réveil à des échantillons de la moquette du véhicule.
42:44 Elle leur trouva plusieurs caractéristiques communes.
42:51 Nous avons pu en conclure que les fibres collées sur le réveil, qui faisaient partie des indices trouvés sur la scène du crime,
43:00 étaient identiques dans leur composition physique et chimique aux fibres trouvées dans le véhicule du suspect.
43:09 Par conséquent, nous avons pu en conclure que les fibres en question provenaient de son véhicule.
43:15 Lorsqu'on présenta ses faits à Milton, celui-ci refusa de coopérer.
43:21 Cela ne changea rien à l'enquête.
43:26 Les policiers avaient découvert le mobile du meurtre.
43:34 Je crois que Milton était persuadé qu'Al Pinaker s'apprêtait à le dénoncer aux services de police.
43:40 Milton voulait absolument l'en empêcher.
43:45 Mais les présomptions de Milton étaient fausses.
43:50 La victime n'avait rien fait pour entrer en contact avec les autorités.
43:54 On croit que le jour du meurtre, John Milton et Maggie Hodges se sont rendus chez Al Pinaker.
44:03 Ils lui ont alors demandé de venir avec eux tirer sur des cibles, et Pinaker a accepté.
44:08 Il ignorait sans doute qu'il était la cible des deux vendeurs de drogue.
44:14 Mais à un moment donné, il a vraisemblablement tout compris.
44:19 Il y a eu une bagarre dans le véhicule.
44:23 Pinaker s'est enfui, mais n'a pas eu le temps d'aller bien loin.
44:28 John Milton a été jugé coupable de meurtre au premier degré et condamné à la peine de mort.
44:34 Quant à Maggie Hodges, elle a plaidé coupable et a été condamnée à 50 ans de réclusion.
44:40 Pour commettre un meurtre, on doit avoir un mobile et les circonstances pour le faire.
44:46 Et pour prouver qu'il y a eu homicide, il faut avoir des preuves solides.
44:51 Lorsque les indices sont rares, les experts judiciaires sont en train de faire des recherches.
44:57 Les experts judiciaires mettent leurs talents à contribution pour transformer l'objet le plus anodin en preuves matérielles.
45:03 [Musique]
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