• l’année dernière
L'humoriste Redouane Bougheraba est l'invité de Léa Salamé, à l'occasion de sa tournée française qui passera notamment par Bercy à Paris et au Stade Vélodrome à Marseille. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-06-decembre-2023-2030603

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le 7/10.
00:01 Et Léa, ce matin vous recevez un humoriste !
00:03 Bonjour Edouard Mbouguéraba !
00:04 Bonjour Léa !
00:05 Merci d'être avec nous ce matin.
00:07 Si vous étiez un film et un personnage historique, vous seriez qui ? Vous seriez quoi ?
00:10 Si j'étais un film, ce serait Gladiator, Russell Crowe.
00:14 J'adore ce film, c'était mon film de chevet.
00:17 J'ai dû le voir une centaine de fois.
00:19 Il me régale, il me régale ce film.
00:22 Et un personnage historique ?
00:24 Zinedine Zidane.
00:25 Ah ouais ?
00:26 Bah oui, il a libéré les Arabes et les Nords en 98.
00:30 Depuis c'est foutu.
00:32 Depuis c'est foutu.
00:33 Mais dans l'espace de quelques années…
00:36 C'est le plus grand joueur de foot à vos yeux ?
00:38 Ouais.
00:39 Plus que Pelé ? Plus que Maradona ?
00:40 Oui, oui, oui.
00:41 Parce qu'on n'a pas connu Pelé.
00:43 Maradona, on était très jeunes.
00:45 Et il est français.
00:47 Il est marseillais, comme moi.
00:49 Je ne vous ai pas fait la fronte de vous demander si vous étiez une ville, vous seriez quoi ?
00:52 Parce qu'évidemment vous verrez…
00:53 Marseille.
00:54 Mais oui.
00:55 Redouane Bougui-Arabat, vous êtes le nouveau prince du stand-up en France.
00:57 On vous surnomme le roi de la répartie ou l'humoriste marseillais ou tout simplement
01:00 Marseille sans rien d'autre.
01:02 Marseille, salut Marseille.
01:03 Parce que vous êtes un pur produit de la cité fosséenne où vous êtes né.
01:06 Vous cartonnez sur les réseaux sociaux, 1,7 million d'abonnés sur TikTok, 1,3 million
01:11 sur Instagram, plus de 700 millions de vues de vos vidéos.
01:15 Vous remplissez les salles, les Zénith, l'Olympia.
01:18 Mais là, vous allez faire encore plus fort.
01:20 Après le Pape François, après Beyoncé, vous allez faire le Stade Vélodrome en juin
01:25 prochain, c'est-à-dire 67 000 spectateurs.
01:28 Et vous êtes le premier humoriste à faire le Vélodrome.
01:31 C'est exceptionnel.
01:32 Le Pape François, Beyoncé…
01:33 Vous avez vu comment je vous ai mis la pression là ?
01:36 On est passé de la Soutane au Bouddhi Argenté à Redouane Bougui-Arabat.
01:40 Mais je suis content, c'est un rêve de gosse de faire le Vélodrome.
01:43 C'est vrai que vous étiez vendeur de places devant le Vélodrome ?
01:46 Oui, j'étais jeune, on vendait des places devant le stade pour les événements et
01:50 pour les matchs de foot.
01:51 Ça nous permettait de gagner un peu d'argent et de rester dans le droit chemin.
01:55 Et de se retrouver de vendeur de places à artistes, parce qu'ils ne sont pas beaucoup
02:03 à faire le Vélodrome.
02:04 Parce que depuis qu'ils accueillent des artistes, je crois qu'il y a eu Julio Iglesias,
02:07 il y a eu Johnny, il y a eu Sting, il y a eu Rolling Stone…
02:12 Et Redouane Bougui-Arabat ?
02:13 Et Redouane Bougui-Arabat.
02:14 D'où ?
02:15 Je ne sais pas par où je suis passé.
02:16 Mais là, il y a des scientifiques qui sont en train de faire des études pour se dire
02:19 comment il est arrivé sur scène.
02:23 Non mais je suis super content.
02:25 C'est le travail, c'est les blagues, c'est le public.
02:28 Le succès aujourd'hui, vous l'avez attendu longtemps.
02:30 Vous dites aujourd'hui "on me présente comme le nouveau phénomène de l'humour",
02:32 mais pendant très longtemps c'était la galère.
02:34 Des années de travail, des années à ne pas être respecté.
02:36 Dites-vous, à lancer des vidéos, à essayer, réessayer, à tomber et se relever.
02:41 Oui, je pense que ça a commencé avec un conseillère d'orientation à l'école qui disait que
02:46 Madame Chopard, qu'on était bon à rien et qu'on n'y arriverait pas.
02:51 Après ça a continué avec la conseillère de Pôle emploi.
02:55 Je vais la voir.
02:56 J'avais écrit mon premier spectacle à Marseille.
02:58 Je jouais dans une petite salle.
02:59 Et je vais la voir.
03:00 Elle me dit "mais monsieur, vous voulez faire quoi ?"
03:01 J'ai dit "mais un acteur, un comédien".
03:03 Elle me dit "mais parlez-moi au concret".
03:05 J'ai commencé à me concréter.
03:06 Elle me dit "non, je ne sais pas, manutention, peinture, voilà, je peux vous faire entrer
03:11 en tant que peintre en bâtiment".
03:13 Et je lui ai dit "mais Madame, c'est l'erreur de question".
03:16 Et voilà.
03:17 Et il faut continuer.
03:18 Le message c'est quoi ? C'est tu peux défoncer le déterminisme social ? C'est ça ? Si tu
03:21 crois à tes rêves, c'est lâche pas tes rêves ?
03:23 Exactement.
03:24 Faire ce qui vous plaît.
03:25 Voilà.
03:26 Si vous aimez faire de la peinture, si vous aimez dessiner, si vous voulez être acteur,
03:30 il ne faut pas lâcher sa passion aussi.
03:32 C'est ce qui vous anime vraiment.
03:34 Je ne sais pas pour vous Léa, mais vous avez toujours rêvé de faire de la radio ou de
03:40 la télé et que vous allez voir la conseillère d'orientation, je vais faire de la radio,
03:45 je vais faire de la télé, et qu'on vous dit "non, non, on vous verrait bien boulangère
03:49 derrière un comptoir de boulangerie".
03:50 Je dénigre pas les boulangiers, les pâtissiers, les charcutiers.
03:53 C'est des métiers nobles.
03:54 Tout le monde doit travailler.
03:55 Il y en a qui sont animés par ça.
03:57 Mais d'écarter un adolescent ou un enfant de son rêve, c'est brutal en fait.
04:04 Et d'ailleurs Madame Chopard, la conseillère d'orientation qui vous a conseillé d'aller
04:07 faire Carrossier, vous l'invitez parce que vous avez fait une petite vidéo sur vos réseaux
04:12 sociaux pour annoncer votre vélodrome.
04:14 Et ça commence par Madame Chopard, vous l'invitez au vélodrome à venir vous voir.
04:18 Elle va venir à votre avis ?
04:19 Je pense qu'elle va peut-être venir, mais avec une fausse moustache.
04:21 Mais non, mais ce serait bien si elle nous entend ce matin.
04:24 Oui, Madame Chopard, on fait des gros bisous.
04:26 On vous remercie justement de...
04:29 En fait, tous ceux qui vous ferment la porte, en fait, ils vous rendent service parce que...
04:34 Ils vous donnent la rage.
04:35 Exactement.
04:36 Ils mettent de l'essence dans le moteur.
04:39 Ils donnent la rage.
04:40 Exactement, c'est ça.
04:41 Vous me faites penser, en bossant votre parcours, vous m'avez fait penser à la phrase de Cocteau,
04:44 je ne sais pas si vous la connaissez, "ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi".
04:49 C'est exactement ça.
04:50 C'est vous, on vous a reproché votre accent, Marseille, votre nom arabe.
04:54 Et maintenant, c'est pour ça que vous êtes plébiscité.
04:57 Pour votre accent, pour Marseille et pour votre nom arabe.
04:59 Exactement.
05:00 Oui, Redouane, en fait, à l'accent marseillais, ça ne marchera jamais.
05:02 Ça ne peut pas fonctionner.
05:04 Il faut pas d'accent.
05:05 L'accent marseillais, ça ne fonctionne pas.
05:07 Maintenant que ça marche, vous pouvez jouer même le chinois avec accent marseillais.
05:10 Ça va passer.
05:11 Vous n'êtes pas asiatique, mais le rôle est pour vous.
05:14 Je peux tout jouer maintenant avec l'accent marseillais.
05:16 C'est vrai que vous êtes allé au collège chez les Bonnes Sœurs.
05:19 Oui, j'ai fait Notre-Dame de la Major, Montée des Acoules à Marseille.
05:22 Elles vous ont appris quoi, les Bonnes Sœurs ? Vous avez quoi de cadeau ?
05:25 Je vous salue Marie, pleine de grâce.
05:26 Non, j'ai fait du catéchisme.
05:28 Elles m'ont appris pleins de valeurs qui m'ont permis justement à ne pas filer du mauvais
05:33 coton.
05:34 Je me suis fait connu pour une éducation stricte.
05:35 Chez les Bonnes Sœurs, on filait droit.
05:38 Il y avait 9 heures de cours par jour.
05:40 Il fallait être bien coiffé, bien habillé.
05:43 Et sinon, vous auriez fini où ?
05:45 Je ne sais pas où j'aurais fini, mais je pense qu'elles ont aidé mes parents dans
05:50 l'éducation.
05:51 J'ai eu une très bonne éducation et je pense que c'est très important.
05:54 Vous avez quelque chose de cadeau en vous ?
05:55 Oui, oui, oui.
05:56 Ma charité chrétienne.
05:59 C'est de ce sens de la répartie qui a fait votre marque de fabrique.
06:04 Cette manière de clasher, vous le tenez des Bonnes Sœurs ou de votre famille, de Marseille
06:09 ou de votre mère ?
06:10 Je le tiens de ma mère.
06:11 Ma mère est très bonne en vanne.
06:13 Quand j'étais chez les Sœurs, on n'avait pas le droit de parler en classe.
06:20 Je dessinais.
06:21 Je faisais des caricatures.
06:23 Je dessinais les autres élèves, les profs.
06:25 Je faisais passer les dessins et je déclenchais des rires avec des caricatures.
06:28 Donc j'ai compris le pouvoir du rire et j'ai compris le pouvoir de la caricature,
06:33 d'exagérer certains traits des personnes pour faire rire.
06:36 Donc j'ai vite compris que c'était un pouvoir.
06:40 C'était une arme.
06:41 J'ai mis les mots sur les dessins et c'est comme ça que j'ai basculé.
06:44 En humoriste, pour ceux qui ne vous connaissent pas, Redouane Bouguerraba, je dois dire honnêtement
06:48 que j'en faisais partie.
06:49 Je vous avais vaguement vus à la télé une fois ou deux, mais je ne connaissais pas votre
06:53 travail.
06:54 Et à cause de vous, j'ai dormi très, très tard hier soir.
06:56 Insomnie ?
06:57 Parce que j'ai tellement regardé toutes vos vidéos.
07:00 Tu t'es dit tu vas arrêter.
07:01 J'ai tellement ri.
07:02 Ça fait longtemps que je n'ai pas ri comme ça.
07:04 J'ai pleuré de rire.
07:05 Je suis content.
07:06 Il y a plus de 11 heures d'impro sur YouTube.
07:08 Oui, je regarde Instagram.
07:10 Oui, même sur Instagram et sur YouTube.
07:12 Elles sont beaucoup plus longues.
07:13 Et c'est vrai que vous avez une vanne sur ceux qui rient en écoutant vos trucs.
07:17 Souvent, je dis que la salle est divisée en deux catégories.
07:20 Il y a les gens qui me connaissent, c'est ceux qui regardent les vidéos le soir avant
07:23 de se coucher sur leur téléphone et qui gloussent et qui rigolent.
07:27 Et souvent, il y a le mari ou la femme à côté et qui se dit mais ils rigolent à
07:30 quoi ? Pourquoi ils rigolent ? Donc, j'entre dans ce conflit de jalousie, de couple.
07:35 Il y a quelqu'un qui me déteste dans le couple.
07:37 C'est celui qui ne me connaît pas souvent et ils viennent me découvrir.
07:40 Et alors votre truc, s'il faut l'expliquer aux gens qui ne vous connaissent pas, c'est
07:43 que pendant 15 minutes au début du spectacle, vous vannez les premiers rangs.
07:47 C'est trash.
07:48 Vous ne leur épargnez rien.
07:50 Vous les attaquez sur le physique, sur la couleur de peau, sur le poids, sur le travail.
07:53 Non, ne dites pas non.
07:54 Vous attaquez sur tout.
07:55 Oui, j'attaque sur tout le monde.
07:56 Et c'est violent.
07:57 C'est ça aussi qui fait votre succès.
07:59 C'est violent.
08:00 Il n'y a pas longtemps, il y a une semaine, je vais vous montrer les photos après, j'ai
08:04 un mec au premier rang qui est avec sa fiancée.
08:07 Il se met au premier rang.
08:08 Je lui dis bon, le premier rang, vous savez, vous êtes là, vous allez déguster, vous
08:10 allez en prendre plein votre grade.
08:11 Et il s'appelle Tanguy.
08:13 Je lui dis Tanguy, c'est un prénom, tu dois vivre encore chez tes parents.
08:16 Je fais les vannes sur Tanguy.
08:18 Et là, il sourit et il lui manque tous les dents de devant.
08:21 Donc, je le vois.
08:22 Je lui dis mais Tanguy, tu ne veux pas te mettre au premier rang s'il manque les dents
08:25 de devant.
08:26 Il m'explique qu'il a eu un accident de trottinette.
08:29 Il allait travailler, il se fait renverser par une voiture et il se fait éclater toute
08:32 la bouche.
08:33 Il se retrouve à Carrefour avec une bouteille d'eau inconscient.
08:35 Donc, je lui dis c'est quand même triste.
08:37 Je lui dis on dirait tic et tac l'écureuil à qui il manque les dents.
08:41 Et là, ça me touche quand même.
08:44 Je lui dis mais tu es allé voir un dentiste ? Il me dit oui, en fait, j'ai tapé la bouche.
08:47 Et je lui dis il faut combien ? Je voulais lui offrir les dents.
08:50 Et il me dit 30, 40 000 euros pour offrir les dents devant.
08:53 Je lui dis bon, tu vas zozoter encore un peu longtemps.
08:54 Et là, je demande dans l'audience, c'était une grande salle, s'il y avait un dentiste.
08:59 C'était mon rêve de réaliser ça.
09:00 Est-ce qu'il y a un dentiste dans la salle ? Il y avait un dentiste, Guillermo, qui
09:04 descend, qui regarde sa bouche et il lui a refait les dents.
09:07 Donc, j'ai reçu la photo hier de Tanguy avec ses nouvelles dents.
09:11 - Ça, c'est une belle histoire.
09:12 - Oui, il y a des belles histoires.
09:13 - Il faut savoir que les premiers rangs, les places des premiers rangs s'arrachent au
09:16 marché noir entre 500 et 8000 euros pour venir se faire clasher.
09:21 C'est-à-dire que les gens sont maso.
09:22 - Il y a des mecs qui gagnent plus d'argent que moi.
09:24 - Les mecs qui vendent des places.
09:25 - Oui, c'est ça, ils gagnent plus que vous.
09:27 Alors, on a choisi deux.
09:28 Deux parmi toutes les vidéos que j'ai vues.
09:31 On écoute.
09:32 - Tu veux quoi dans la vie ? - Chômeuse.
09:34 - Chômeuse.
09:35 C'est un très bon métier.
09:38 Il n'y a qu'en France, tu peux être chômage et te retrouver au premier rang d'un spectacle.
09:45 Elle, au lieu de chercher un travail, elle cherche les places au premier rang.
09:49 Ça fait 7 ans qu'elle ne trouve pas de travail, mais elle est en première ligne de tous les
09:54 spectacles.
09:55 Gad Elmaleh, Redouane Louberaba, Inès Reck, j'étais devant, j'étais devant.
09:59 Ça, j'arrive à trouver.
10:00 Ça, c'est facile pour moi.
10:01 - Ça va, monsieur, vous allez bien ? - Comment tu t'appelles ?
10:06 - Slimane.
10:07 - Ça va, Slimane ? - Ça va.
10:08 - Tu fais quoi dans la vie, Slimane ? - Je suis fonctionnaire.
10:11 - Fonctionnaire, c'est bien.
10:12 - Handleur.
10:13 - Oui, ben, handleur, oui.
10:14 Il fait le même métier que toi, à part que lui, il est payé.
10:17 - Moi, tu t'appelles ? - Laurent.
10:20 - Laurent ? Tu n'es même pas arabe.
10:23 Tu as une tête d'arabe, hein.
10:25 Regarde, dans ton quartier, il y a un mec qui s'appelle Aziz, c'est lui ton pépère.
10:30 - Non, c'est le français.
10:32 - Gitan.
10:33 - Voilà, elle a balancé.
10:34 Et le parking, à un moment, il va falloir le quitter.
10:37 Le spectacle est confiné.
10:38 Tu récupères tous les gypsy kings et ils vont vous casser.
10:43 - Voilà, c'est à peu près ça et il y en a plein d'autres.
10:47 Peut-on rire de tout aujourd'hui ? Cette question tarte à la crème est revenue dans l'actualité
10:51 avec l'affaire Guillaume Meurice.
10:52 Je voudrais que vous écoutiez Blanche Gardin au Molière en 2018.
10:56 Vous me direz, Redouane Bouguerba, si vous êtes d'accord avec elle.
10:59 - Voilà, j'aimerais que les choses se calment.
11:02 Je voudrais dire qu'il ne faut pas me prendre au pied de la lettre.
11:06 Je dis beaucoup de conneries.
11:09 Je dis beaucoup de conneries.
11:11 Vous pouvez considérer que je dis principalement de la merde, en général.
11:15 En tout cas, je suis très contente d'être parmi vous ce soir.
11:19 Je suis vraiment ravie, honorée d'être auprès de Zabou pour cette cérémonie.
11:24 À l'aromatique des Juifs, c'était glissé dans la salle.
11:30 Vous pouvez rester, ce n'est pas de moi.
11:35 Bien sûr, vous avez reconnu, c'est des proches.
11:38 Mais ça me tenait à cœur de citer des proches pour venir remettre ce Molière de l'humour.
11:43 Parce que maintenant, c'est devenu un lieu commun de se lamenter.
11:47 Des proches ne pourraient plus dire aujourd'hui ce qu'ils disaient.
11:51 La preuve que si, je viens de le faire.
11:53 Donc, on arrête avec ça maintenant.
11:55 (Applaudissements)
11:59 - Vous êtes d'accord avec elle ?
12:01 - Moi, je pense qu'on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui.
12:06 - C'est des proches, toujours.
12:08 - Exactement, c'est exactement ça.
12:09 Il ne faut pas dépasser les limites.
12:11 On connaît son public, les gens viennent pour certains types de vannes.
12:15 Si on va se retrouver devant, je ne sais pas, je vais aller jouer en Irak.
12:19 Il y a certaines vannes que je ne vais pas faire.
12:21 Je vais jouer en Tunisie, certaines vannes que je ne vais pas faire.
12:23 - Vous mettez des limites ?
12:25 - Oui, parce que la sensibilité des gens, il faut s'arrêter là où on touche à la sensibilité des gens.
12:30 - Et vous avez déconné parfois ? Parfois vous êtes allé trop loin ?
12:33 - Non, je le vois au visage des gens qui se crispent plus j'avance.
12:36 Donc, il y a une limite que je ne dépasse pas.
12:38 Je pense qu'il ne faut pas vexer les gens.
12:40 Après, c'est sûr qu'une vanne sortie de son contexte peut être atroce.
12:44 Mais dans son contexte, dans un théâtre, je pense qu'on peut tout faire dans un théâtre.
12:49 Les gens savent qu'on est dans un théâtre.
12:51 - L'époque, elle vous inspire ou elle est trop moche pour faire rire ?
12:54 - L'époque est très très moche.
12:56 Elle est très très moche, mais souvent, des temps difficiles, on arrive à sortir de belles perles.
13:01 - Vous arrivez à faire des vannes sur le conflit proche-orient ou c'est trop moche ?
13:05 Vous ne rentrez pas dedans ?
13:06 - Moi, je n'ai jamais fait de vanne sur la politique parce que je suis un entertainer.
13:11 Je fais toujours sur des trucs que je maîtrise.
13:13 Et je pense qu'il faut vraiment maîtriser pour faire des vannes géopolitiques.
13:17 - Surtout en ce moment ?
13:18 - Surtout en ce moment.
13:19 C'est super tendu.
13:20 Je ne suis jamais allé sur ça.
13:23 Après, ce que je sais faire, je le fais très bien.
13:26 - Marseille, c'est votre ville.
13:27 Et Marseille, c'est la capitale du rap.
13:29 * Extrait de "C'est mon chouchou" de Louis Magathé *
13:37 - Fais-en un, fais-en deux.
13:40 J'ai le connais par cœur.
13:42 - C'est du 24 carats.
13:44 - Ça veut dire quoi, Louis Magathé ?
13:46 - En fait, "mon gâté", c'est mon chouchou.
13:50 C'était les vieilles du quartier.
13:51 Moi, je suis du Pannier, le plus vieux quartier de Marseille.
13:53 "Oh, il est là, mon gâté, c'est Redouane, c'est mon chouchou."
13:57 - Nous sommes très peu d'humoristes marseillais parce qu'il faut quitter cette ville pour réussir.
14:01 C'est ce que vous avez dit.
14:03 Elle est étonnante, cette phrase.
14:04 Pourquoi est-ce qu'il faudrait quitter Marseille pour réussir ?
14:06 - Je pense que le proverbe "Nul n'est prophète en son pays" est vrai.
14:09 - C'est pas vrai, vous allez faire le Vélodrome.
14:12 - Oui, mais je reviens.
14:14 - Il fallait partir.
14:16 - Il faut partir, exactement.
14:18 Pour ce qu'on fait, nous, le théâtre, il y a très peu de théâtre à Marseille.
14:21 Il y a très peu de comédie-club.
14:23 Paris, c'est comme Avignon, mais toute l'année.
14:25 Je joue à Paris tous les soirs, à n'importe quelle heure.
14:28 Vous allez au Paname, à Arcafé, dans le 11e, tous les soirs.
14:33 Il y a 7, 8 plateaux d'humoristes, on peut voir tout le monde jouer.
14:37 - Vous êtes parti à Londres, vous habitez à Londres.
14:39 - Oui, j'habite à Londres.
14:40 - Du coup, vos filles, elles parlent mieux en anglais ou en français ?
14:42 - Elles parlent parfaitement anglais.
14:43 Je me foutais de la gueule de ma mère quand elle venait aux réunions par en prof
14:46 parce qu'elle avait un petit accent algérien.
14:48 Je lui disais "Maman, tu fous la honte, là t'as l'accent, arrête de parler avec eux."
14:51 Et là, je me retrouve avec les mêmes problèmes.
14:53 J'ai l'accent français, quand j'arrive aux réunions par en prof avec UC d'Underston
14:58 et il y a ma fille qui me dit "Arrête de parler anglais, là tu es en train de me faire planter."
15:01 - Tu me fous la honte.
15:02 - Exactement.
15:03 - Question de fin, Redbone Bouguéraba.
15:04 Vous répondez très rapidement.
15:05 Ça s'appelle "Les Impromptus".
15:07 Foot ou MMA ?
15:08 - Foot.
15:09 - C'est vrai que vous avez défié Cédric Doumbé, le champion de MMA qu'on a reçu il y a deux mois.
15:16 - Je lui ai fait un petit matelas avec et j'ai écrit dessus "Cédric, t'es mort".
15:19 J'ai fait le matelas à la fin et j'ai dit "la ta taille".
15:21 - Et c'est quand le match ?
15:23 - C'est quand il veut.
15:24 C'est juste lui, il se défile.
15:26 - "Il n'y a pas de bon père", disait Sartre.
15:30 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
15:32 - C'est vrai.
15:33 Il y a aussi une bonne mère.
15:34 Elle a une bonne mère à Marseille.
15:36 - L'argent fait-il le bonheur ?
15:38 - Il y contribue.
15:39 - Votre femme, vous la taclez ou vaut mieux surtout pas essayer avec elle ?
15:42 - J'essaye pas, elle est dangereuse.
15:44 - La fidélité c'est important ?
15:45 - C'est très important.
15:46 - Drogue et alcool sexe, c'est quoi vos vices ?
15:48 - C'est le jeu.
15:49 - Ah oui.
15:50 Est-ce que vous regrettez quelque chose dans votre vie ?
15:52 - Rien du tout.
15:53 - Jul ou Ninho ?
15:54 - Jul.
15:55 - I am ou NTM ?
15:56 - I am.
15:57 - Belmondo ou Delon ?
16:00 - Belmondo.
16:01 - Al Pacino ou De Niro ?
16:02 - Al Pac.
16:03 - Mbappé ou Neymar ?
16:05 - Mbappé.
16:06 - Londres ou Marseille ?
16:08 - Marseille.
16:09 - Marseille ou Calvi ?
16:10 - Marseille.
16:11 - Je dis ça parce que vous avez fait un festival d'humour à Calvi.
16:14 - J'adore la Corse, je les embrasse.
16:16 - Et votre femme elle est corse, on les embrasse.
16:18 Instagram ou TikTok ?
16:19 - Instagram.
16:20 - Réseau social ou télé ?
16:22 - Réseau social.
16:23 - Quotidien ou TPMP ?
16:25 - Quotidien.
16:26 - Gad Elmaleh ou Djamal Debbouze ?
16:28 - Gad Elmaleh.
16:29 - Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:31 - Fraternité.
16:32 - Merci Redouane Mouguéraba, très belle journée à vous et bon Vélodrome.
16:36 - Merci beaucoup Léa, je vous embrasse.
16:38 - Moi aussi.
16:39 - Je viens de vous embrasser.
16:40 - Bah oui, on va s'embrasser.
16:41 - Sous une étoile ou sous un oreiller ?
16:44 - La preuve est dangereuse, on le rappelle.
16:47 - C'est vrai ! - C'est vrai !

Recommandations