Laïcité : la tradition de la crèche de Noël est-elle menacée en France ?

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il revient avec les auditeurs sur la tradition de la crèche de Noël qui serait de plus en plus en danger dans notre pays. Certaines communes n'en installent plus pour respecter la laïcité tandis qu'à Perpignan, par exemple, la crèche est de retour juste devant l'hôtel de ville. Selon un sondage Ifop, 4 Français sur 10 déclarent en installer une chez eux à l'approche de Noël.

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Transcript
00:00 Les crèches ? Les crèches.
00:02 *Musique*
00:13 C'est joli hein ?
00:15 - C'est magnifique. Non seulement c'est joli, mais on pourrait se taire jusqu'à la fin de l'émission et n'écouter que des chants de Noël et même des cantiques.
00:21 - D'accord.
00:22 *Musique*
00:29 - Je vous rappelle qu'à partir de demain c'est le calendrier de l'Avent.
00:33 Et qu'à partir de 12h50, tous les jours, il y aura la chanson de Noël qu'aura choisie Digifab.
00:40 - Eh oui !
00:41 - Donc là c'est presque une mise à bouche.
00:43 - C'est un petit peu l'apéritif.
00:45 - La crèche de Noël est-elle menacée ? Chaque année nous en parlons entre la défense de la laïcité contre ceux qui prônent le respect de nos traditions.
00:51 A Perpignan, la crèche de Noël fait son retour juste devant l'hôtel de ville.
00:55 Les commentaires ont fait le choix d'en installer dans leur local.
00:58 Si j'étais maire, moi je le ferais parce que c'est notre tradition, c'est notre culture et tout simplement parce que je trouve ça beau.
01:03 Je regrette qu'à Nantes il n'y ait plus une illumination dans cette célèbre rue qui était la rue Crébillon, qui est toujours la rue Crébillon.
01:10 Il n'y a rien, rien !
01:12 Donc c'est notre histoire, notre passé, notre culture et c'est beau et je regrette qu'on tourne le dos à ces traditions.
01:18 Racontez-nous évidemment comment ça se passe chez vous.
01:21 Selon un sondage IFOP, 4 Français sur 10 ont installé une crèche chez eux.
01:25 Dans leur enfance, ils étaient près de 7 sur 10 prêts à pratiquer cette tradition familiale.
01:31 Avec qui sommes-nous ? Nous sommes avec Fanny. Bonjour Fanny !
01:34 - Bonjour ! - Bonjour Fanny !
01:36 - Bonjour à tous ! - Vous nous appelez d'où ?
01:38 - Je suis à la garde, à côté de Toulon.
01:42 - Ah ! C'est pas la garde Freney ?
01:44 - Non, c'est pas la garde Freney, non non, c'est la garde.
01:47 - Il y a un superbe marché de Noël à la garde.
01:49 - J'y travaille, j'y suis actuellement.
01:51 - Ah ! Mais ça c'est un des plus beaux marchés de Noël de France.
01:54 - Oui, c'est l'un des plus beaux, il est absolument magnifique, il est magique.
01:58 Il faut venir le voir.
02:00 - Il fait beau aujourd'hui à la garde ?
02:02 - C'est mitigé, on dirait qu'il va neiger.
02:04 Bon, on n'est pas assez près des montagnes pour qu'il neige, mais ça fait un temps neigeux aujourd'hui.
02:09 - Vous êtes née à la garde ?
02:11 - Non, je suis niçoise.
02:13 - Ah !
02:14 - Je suis niçoise et je suis venue ici par amour.
02:16 - C'est-à-dire que vous avez suivi votre chérie ?
02:19 - Voilà, c'est ça.
02:21 - Et qu'est-ce que vous faites sur le marché de Noël de la garde ?
02:24 - Je fais des chouroches, des crêpes, des pommes d'amour, barbe à papa, des chichis, des sucreries.
02:31 - Et ça a commencé quand ce marché de Noël ?
02:33 - Vendredi dernier.
02:35 - Il y a du monde ?
02:36 - Il y a beaucoup de monde, il y a de plus en plus de monde.
02:38 - Ça se passe bien ?
02:39 - Il attire de plus en plus de monde, très très bien.
02:41 - Ça c'est important parce que vous voyez, on avait une pharmacienne à l'instant qui nous disait que c'était compliqué dans son rapport au client.
02:45 Vous, ça se passe très très bien, les gens sont plutôt heureux d'être là et il n'y a pas de soucis sur...
02:50 - Ils sont là pour le plaisir, ils sont là pour se faire plaisir, passer un moment convivial, on n'a rien à dire, c'est que du plaisir.
02:56 - Combien la crêpe ?
02:58 - La crêpe au sucre, elle est à 3 euros.
03:01 - Et la crêpe au Nutella, à 4 euros.
03:04 - Ouais mais crêpe au Nutella, moi je préfère la crêpe beurre-sucre quand même.
03:07 - C'est de chez vous, nous on ne le fait pas ici, on n'a pas de demande ici en beurre-sucre.
03:12 - Ah bon ?
03:13 - Ah non non non.
03:14 - C'est vrai que c'est dans l'Ouest, mais pourquoi vous dites c'est chez nous ? La demande c'est quoi alors ?
03:18 - Ah ben nous, chez nous c'est surtout Nutella malheureusement.
03:22 - Ah ouais ?
03:23 - Pourtant une crêpe beurre-sucre.
03:25 - Bah c'est vrai.
03:26 - Et pareil, j'ai goûté, j'ai goûté, beaucoup de clients bretons descendent et me demandent beurre-sucre, j'ai goûté, c'est vrai que c'est très bon.
03:33 - C'est délicieux.
03:34 - Oui la vraie crêpe, parce que la crêpe, je pensais que c'était évidemment breton, mais pas que breton en l'occurrence.
03:41 - Mais on n'a pas de demande, non non.
03:42 - Il n'y a pas de demande. La demande, qu'est-ce que vous vendez le plus ?
03:45 - Qu'est-ce que je vends le plus ? Les chou-roses.
03:47 - C'est quoi les chou-roses ?
03:48 - Des beignets, vous savez en longueur avec du sucre dedans et vous le trempez dans du Nutella.
03:52 - Vous les appelez les chichis chez vous, je pense.
03:55 - Ou des chou-roses aussi.
03:56 - Des chou-roses. Et ça, ça vaut combien ?
03:59 - Ben ça, on part sur le minimum 10 et c'est 6 euros.
04:03 - 6 euros. Bon. Et là, alors quand vous n'êtes pas sur le marché de Noël, vous êtes où ?
04:10 - On fait les événements autour. On a travaillé au Vélodrome pour la Coupe du monde de rugby.
04:15 On a travaillé, il y a le circuit Paul Ricard, on a plein d'événements autour et on fait les fêtes foraines aussi.
04:19 - Donc vous êtes artisan ?
04:21 - Oui, c'est ça.
04:22 - Et vous trouvez que Fanny, vous gagnez bien votre vie ? Vous êtes contente de votre activité professionnelle ?
04:29 - C'est difficile parce que vous savez, il vous suffit que vous vous mettiez à un événement, qu'on ait de l'appui et qu'il se soit annulé,
04:34 ben on ne peut pas compter dessus. Vous voyez, c'est difficile. C'est toujours au jour le jour en fait.
04:39 - Quand tout va bien, toutes les conditions sont bonnes, tout va très bien, mais quand il y a des aléas, c'est compliqué.
04:44 - Là, le marché de Noël, c'est tous les jours jusqu'au 22 décembre j'imagine ? 24 décembre ?
04:48 - Jusqu'au 30 décembre.
04:50 - Ah, jusqu'au 30 décembre. Et vous allez travailler tous les jours jusqu'au 30 décembre ?
04:53 - Oui.
04:54 - Vous ne prenez même pas une journée ?
04:56 - J'alterne, j'alterne, on alterne, on est deux, on tourne à deux, mais on est tous les jours quasiment, tout le monde est tous les jours.
05:02 Oui, toutes les deux, on est tous les jours.
05:04 - Quand vous dites toutes les deux, c'est dire que vous êtes avec une associée ?
05:06 - Voilà, c'est ça, c'est ça. On travaille en famille, on travaille en famille.
05:10 - C'est qui ? C'est votre soeur, votre fille, votre... ?
05:12 - C'est mon épouse.
05:14 - Ah, c'est votre épouse, d'accord.
05:16 - C'est mon épouse.
05:17 - Donc quand j'ai dit c'était une chérie au féminin.
05:19 - Voilà, c'est ça.
05:20 - Vous avez suivi une chérie au féminin par jour.
05:23 - Voilà, c'est ça, c'est ça.
05:24 - Et à quelle heure ouvre le marché de Noël ?
05:27 - Il ouvre à 10h30 le matin et il ferme à 20h30 tous les jours de la semaine, sauf le vendredi soir et le samedi soir, c'est 22h30.
05:35 - Bon bah écoutez, c'est sympa d'avoir comme ça des informations très précises sur la manière dont vous travaillez.
05:42 - On va marquer une pause, restez avec nous Fanny, c'est un très joli prénom Fanny.
05:45 - Merci, Provençal.
05:47 - Bah oui, Fanny, Fanny Marius et César.
05:50 - Et c'est ça, je vous attends alors.
05:52 - Monsieur Blouk.
05:53 - Pascal Pro.
05:54 - Fanny Marius et César.
05:55 - Oui, dites-moi, qu'est-ce que je dois comprendre encore là ?
05:58 - Bah je ne sais pas, quel est le rapport si je dis Fanny Marius et César ?
06:01 - Je connais César, mais alors Fanny et Marius, c'est un petit peu moins quand même.
06:05 - Vous avez pas de carte ?
06:06 - Non mais dites-moi, vous pouvez pas me laisser comme ça.
06:08 - Fanny, c'est la trilogie de Pagnole.
06:10 - Oh lala, ah oui oui oui, la trilogie marseillaise, c'est bon j'en ai.
06:14 - Qui jouait Fanny dans la trilogie de Pagnole ?
06:17 - C'est Oran Demasis.
06:19 - C'est effectivement Oran Demasis, mais comment vous avez ça ?
06:26 - Bah Florian Carasou-Mayon est très rapide et il passe souvent très...
06:31 - Et qui jouait...
06:34 - Oui, attendez, allez doucement, j'ai la liste.
06:36 - Qui jouait César ?
06:37 - Ah bah ça doit être Fernand, non, non, non, ah Rému, Rému, c'est Rému.
06:41 - Rému, je l'avais dit Rému.
06:43 - Et qui jouait Marius ?
06:46 - Bah c'est forcément Pierre Frénet.
06:48 - Et dont j'ai une imitation très au point, je vous le rappelle.
06:51 - Ah bah allez-y.
06:52 - Je m'appelle Pierre Frénet.
06:53 - C'est la fameuse imitation.
06:55 - Efficace, courte.
06:56 - Je m'appelle Pierre Frénet qui était marié avec Yvan Printemps.
07:01 - C'est vrai ?
07:02 - Bah bien sûr, il y avait le théâtre de la Michaudière avec Yvan Printemps.
07:04 - Y'a pas de jeu de mots là, c'est vraiment...
07:05 - Ah non ?
07:06 - Ah oui non, parce qu'avec vous, j'ai toujours peur.
07:08 - Y'a pas de jeu de mots.
07:10 - Il est 11h48, à tout de suite.
07:12 - 11h13, c'est Pascal Proévou sur Europe 1.
07:14 - Vous écoutez Pascal Proévou, 11h à 13h sur Europe 1,
07:20 et on retrouve Fanny qui fait des crêpes sur le marché de la garde.
07:23 - Je vais vous prendre une crêpe au sucre avec une bière.
07:25 - Je m'excuse monsieur, nous ne faisons pas cela ici, vous êtes en pédétablissement.
07:28 Vous avez toutes nos crêpes sur la carte.
07:30 - Vous avez de la pâte, vous avez du sucre.
07:32 Avec la pâte, vous faites une crêpe, puis vous mettez du sucre dessus.
07:34 - Voilà, un grand classique.
07:39 - Hier, on a passé "Le Père Noël est une ardeur" qui est de retour,
07:43 ou qui arrive plus exactement sur Netflix,
07:46 et là c'est "Les Bronzés font du ski".
07:48 Fanny, comment va se passer ce mois jusqu'au 30 décembre ?
07:53 Dans ces cas-là d'ailleurs, vous êtes un peu itinérante j'imagine,
07:57 mais quand vous travaillez, comme vous travaillez sur le marché,
08:01 le soir, comment vous faites ?
08:03 Vous rentrez dans un appartement que vous avez pris un Airbnb ?
08:08 - Non, je suis sédentarisée, je vis sur la garde.
08:12 - Ah d'accord, là vous êtes sur la garde.
08:14 - Je suis à domicile, je joue à domicile.
08:16 - Bon, écoutez, et les crèches de Noël,
08:20 parce que c'est pour ça que vous nous appeliez principalement,
08:23 est-ce que vous avez le sentiment qu'elles sont aujourd'hui
08:26 pas assez accompagnées dans notre tradition du moment ?
08:29 - Bah écoutez, nous on a été...
08:31 Nous, le marché de Noël s'appelait avant le marché de Noël,
08:34 maintenant il a été rebaptisé les hivernales.
08:36 Après, pour être cohérent avec toutes ces guerres de religion,
08:40 tous les discours qu'on entend,
08:41 pour moi une crèche, elle doit avoir sa place dans une église,
08:44 et si on veut être cohérent avec tout ce qu'on prône,
08:46 tout ce qu'on défend,
08:47 j'avais témoigné déjà une fois cet été,
08:50 parce que les joueurs de l'équipe de France de football
08:53 voulaient porter le voile sur le terrain,
08:55 et ça m'avait un peu choquée,
08:57 parce que pour moi, la religion relève de l'intimité en fait.
09:00 Donc pour moi, je suis surprise de savoir
09:02 qu'il y a encore des crèches devant des municipalités,
09:04 pour moi elles devraient être dans une église,
09:06 à l'heure actuelle où on défend la laïcité,
09:08 il faut être cohérent avec ce qu'on demande.
09:12 - C'est un avis que vous avez,
09:13 moi je ne suis pas tout à fait sur cette ligne-là,
09:15 parce que je pense que la crèche est un élément culturel,
09:22 et qu'il raconte l'histoire de France,
09:27 l'histoire de l'Occident aussi,
09:29 l'histoire de la chrétienté,
09:30 et que nous sommes issus de cette culture-là.
09:35 Maintenant, je sais que le débat souvent fait rage,
09:39 et on peut peut-être d'ailleurs entendre Kamel,
09:41 qui est avec nous, bonjour Kamel,
09:43 qui est chauffeur routier,
09:45 qui habite dans les bouches du Rhône,
09:47 les crèches dans un établissement public,
09:52 dans une mairie, quel est votre sentiment ?
09:56 - Moi je ne trouve pas ça gênant,
09:58 ça a toujours existé.
10:00 On ne peut pas conner non plus le fait
10:04 que c'est des traditions judéo-chrétiennes dans notre pays.
10:08 Ensuite, c'est un symbole,
10:11 c'est Noël,
10:13 et moi je trouve que c'est beaucoup,
10:15 oui, le côté religieux de la chose,
10:18 de la chrétienté,
10:20 mais ensuite il y a le symbole de Noël,
10:23 moi je trouve ça super joli.
10:25 Il faut arrêter de prôner cette laïcité,
10:29 on la balance à tout bout de champ,
10:31 sur tout et n'importe quoi.
10:33 La religion doit être privée et intime à la maison,
10:36 chacun pour soi.
10:38 Elle ne doit pas être dans le débat public,
10:40 dans des lieux publics, tout ça.
10:42 Mais on ne peut pas enlever les traditions judéo-chrétiennes
10:45 de notre pays sous prétexte de la laïcité.
10:48 La laïcité permet à chacun d'entre nous
10:51 de croire en notre religion,
10:53 et on a cette chance de vivre dans un pays laïc,
10:56 et on a cette chance que chacun peut s'exprimer
10:58 comme il veut là-dessus.
11:00 Mais on ne peut pas à chaque fois balancer la laïcité
11:03 sous prétexte de chaque année pour Noël,
11:05 il arrive ça, et on a encore ces débats-là.
11:08 C'est du n'importe quoi !
11:10 C'est n'importe quoi !
11:12 - Robert Benard qui est le maire de...
11:14 Pardonnez-moi, je vous ai coupé.
11:16 Non, allez-y Kamel, je vous ai coupé.
11:18 Finissez.
11:19 - Je vous disais, le voile c'est une chose pour les musulmans,
11:23 ensuite on a eu l'histoire de l'Haddaïa,
11:25 alors que ça n'a rien à voir avec la religion,
11:28 et c'est complètement débile.
11:30 Moi franchement, j'ai grandi à Marseille,
11:32 vous savez on s'était eu sur le pardon quand
11:34 on avait discuté du pardon sur le conflit israélo-palestinien.
11:37 Je veux dire, on en arrive à un point
11:41 où on est en train de s'opposer sur des choses,
11:44 mais complètement...
11:46 On ne peut pas vivre avec une...
11:48 Normalement, moi quand j'étais gamin,
11:51 j'ai jamais vu des filles ou des garçons
11:53 venir à l'école.
11:55 - Mais je suis d'accord avec vous, mais parce que...
11:57 Par exemple, le mot laïcité, moi je ne l'ai jamais entendu
11:59 une fois dans les années 70.
12:01 Personne ne m'en a parlé.
12:02 Le mot valeur de la République, je ne l'ai jamais...
12:04 - La voix du finandre 81, monsieur Proulx.
12:06 - Je ne l'ai jamais entendu.
12:08 - Voilà, je veux dire, moi je suis né en 81.
12:11 Dans mon école, à Marseille,
12:14 on était tous de confession musulmane quasiment.
12:18 95% de la population qui habitait dans ce quartier
12:20 était de confession musulmane.
12:22 Mais on partageait, nos profs étaient catholiques,
12:24 étaient français, on avait une école privée
12:26 qui était tout près de notre école,
12:29 et bien ça se passait très bien,
12:31 et on n'a jamais eu de problème.
12:33 - Mais parce que vous avez carrément né dans une autre génération,
12:35 c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
12:37 c'est ce que je disais à Audraïs,
12:39 c'est-à-dire qu'il y a une génération de jeunes gens
12:41 issus de l'immigration et de religions musulmanes
12:43 qui n'est pas sur votre ligne,
12:45 Kamel, qui n'est pas sur votre ligne.
12:47 - Mais vous savez, monsieur Proulx, le problème...
12:49 - Et c'est ça le paradoxe, c'est qu'ils s'éloignent plus
12:51 des traditions de la France que vous,
12:53 alors qu'ils sont vos enfants.
12:55 Donc c'est assez étrange.
12:57 - Mais c'est compl...
12:59 Mais moi je vais vous dire, je vois des trucs.
13:01 Je vis, moi je suis chauffeur,
13:03 je voyage dans toute la France,
13:05 je n'ai jamais eu de problème de racisme.
13:07 On ne m'a jamais regardé
13:09 parce que j'ai une tête d'arabe.
13:11 Je veux dire, il n'est pas là le problème.
13:13 Je parle français, je vis français,
13:15 je n'ai jamais mis de pied dans mes pays d'origine
13:17 vu l'histoire de mes parents
13:19 quand ils ont quitté l'Algérie française.
13:21 Et quand ils sont arrivés en France,
13:23 ils ont rasé les murs.
13:25 Et ben ils se sont adaptés.
13:27 Et on a évolué comme ça.
13:29 Et on a appris à parler le français.
13:31 On parle le français,
13:33 on écrit le français, on vit le français.
13:35 Après, on garde nos origines,
13:37 nos traditions, il n'y a pas de problème.
13:39 Il n'y a aucun souci.
13:41 Mais on ne peut pas imposer
13:43 la laïcité, tous ces politiciens
13:45 qui imposent la laïcité
13:47 de dire "voilà, c'est pas beau,
13:49 les crèches dans les lieux publics, c'est n'importe quoi".
13:51 Alors qu'est-ce qu'on fait ? On supprime l'arbre de Noël.
13:53 Alors que l'arbre de Noël n'a rien à voir
13:55 avec la religion.
13:57 Ça n'a rien à voir.
13:59 - Vous avez éterné une génération
14:01 qui aujourd'hui a disparu.
14:03 En tout cas qui n'est plus...
14:05 Qui ne vit pas de la même manière que...
14:07 - Moi je suis...
14:09 Monsieur Proulx, moi je suis né à Marseille.
14:11 Je suis français, mes parents sont français, mon grand-père est mort
14:13 pour la France.
14:15 Mais ma tête, on ne peut pas la changer. Mon prénom, je ne vais pas
14:17 le changer parce que ma mère m'a donné
14:19 ce prénom. Vous savez, c'est parce qu'elle était éduquée.
14:21 - J'entends bien Kamel, mais vous avez...
14:23 Kamel, vous avez tout dit
14:25 quand vous avez dit "je suis né en 1981".
14:27 C'est tout. Vous avez tout dit.
14:29 Ceux qui sont nés en 1981
14:31 ne sont plus les mêmes que ceux
14:33 qui sont nés en 2001.
14:35 Et donc on est dans ce souci-là.
14:37 Merci Kamel en tout cas d'être intervenu.
14:39 Merci, ben non, merci beaucoup
14:41 d'autres témoignages. Merci à Fanny.
14:43 Qu'est-ce qui se passe monsieur Olivier Guénard ?
14:45 - On a la propriétaire de Mimi et Pumba
14:47 qui nous a appelé au stand-up.
14:49 - Bah évidemment, c'était la moindre des choses de la voir.
14:51 - La moindre des choses, elle nous écoutait.
14:53 - Elle nous écoutait vraiment ?
14:55 - Elle nous écoutait. Elle en est allée comme ça.
14:57 Tac, tac. J'ai pu ne pas rien faire.
14:59 Cindy qui nous a appelé.
15:01 - Cindy, c'est une belle chanson de C.Jérôme.
15:03 - Oui, oui, oui.
15:05 Propriétaire des marcassins, il faut le redire.
15:07 Enfin des sangliers d'ailleurs. Parce qu'ils ont grandi.
15:09 Donc forcément, marcassins.
15:11 - Le marcassin, c'est lorsqu'il est petit.
15:13 - Oui, je me suis rendu compte
15:15 de mon erreur. Sanglier, forcément.
15:17 - C'est lorsqu'il est grand. - Forcément. Vous êtes un expert
15:19 en sangliers à ce que je vois. - En tout cas,
15:21 on rappelle leur petit nom ? - Mimi et Pumba.
15:23 - Mimi et Pumba.
15:25 On pourrait peut-être appeler Brigitte Bardot d'ailleurs.
15:27 - Vous avez son numéro ? - Bien sûr.
15:29 - C'est le numéro de tout le monde. - La classe.
15:31 - On va voir si Brigitte Bardot
15:33 nous répond.
15:35 Généralement à 11h58...
15:37 - Elle dort ? Comme Michel Sardot ?
15:39 - Elle aime.
15:41 Elle aime se lever tard.
15:43 - Ah bon ? D'accord. Très bien.
15:45 Vous allez essayer quand même. - On va essayer.
15:47 Bien évidemment. Je vais appeler...
15:49 Je sais comment je vais faire.
15:51 On va marquer une pause et après,
15:53 ce sera le carillon de la liberté.
15:55 - Non, non, non. Ne recommencez pas.
15:57 Je ne vais pas là-dedans. Non, non, non.
15:59 - Il est très mécontent de vous.
16:01 - Il est content de moi ? - Très mécontent.
16:03 Je l'ai croisé dans les couloirs hier.
16:05 Il est très mécontent. - Pourquoi ? Il vous a dit quoi ?
16:07 - Que vous fichiez de lui. - Non, c'est vrai ?
16:09 Eh voilà, vous voyez ? Ça va me retomber dessus,
16:11 ces histoires. - Il est très, très mécontent.
16:13 - Alors que tout est à cause de vous.
16:15 Moi, je ne fais rien du tout. On peut réécouter la séquence.
16:17 - D'abord, je lui ai dit ce que vous disiez de lui
16:19 hors en tête. - Oh non !
16:21 - Il a été très...
16:23 - Oh non, non, non. Je viens à peine
16:25 d'arriver. Non ! - Donc là, il a été
16:27 très, très... - Moi, je voulais faire longtemps ici.
16:29 - Là, il a été très surpris. - Non.
16:31 - Et donc, il va en parler à Dona Vida Revelle.
16:33 - Qui m'a déjà privé de prime. Oh non, non.
16:35 - Voilà. Constance Benguet est au courant.
16:37 - La présidente ! - Exactement.
16:39 Et Arnaud Lagardère suit ça de très,
16:41 très près. C'est tout ce que j'ai à vous dire.
16:43 Donc faites très, très attention à vous. - Pas du tout, là.

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