Passionné de nature, Christophe de Hody, Le Chemin de la Nature transmet ce lien à tous dans les parcs comme dans les bois. En observant et découvrant cette biodiversité, les connaissances sur le sujet s'étoffent afin de mieux préserver notre planète et ses écosystèmes.
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00:06 L'invité de ce Smart Impact, c'est Christophe Dehody. Bonjour.
00:10 Bonjour.
00:11 Bienvenue, heureux de vous accueillir.
00:12 Vous êtes explorateur-cueilleur presque depuis toujours,
00:15 herbaliste et botaniste de terrain, ça c'est pour votre formation.
00:20 Vous avez créé le Chemin de la Nature il y a une dizaine d'années.
00:23 Pourquoi ? C'était quoi la démarche en fait ?
00:25 Alors je l'ai créé finalement en étudiant.
00:28 Dès le début, dès que j'étudiais, j'étais tellement passionné que j'avais qu'une envie,
00:32 c'était d'en parler aux autres, de le transmettre.
00:34 Donc en étudiant, j'ai commencé à organiser des premières balades sur participation libre,
00:38 les gens donnaient ce qu'ils voulaient.
00:40 Et maintenant, ça fait plus de dix ans donc que j'ai continué et ça a agrandi.
00:44 On va peut-être en parler après.
00:45 Oui, évidemment, on va détailler ce que vous proposez.
00:47 Qui sont vos clients des urbains en mal de nature, on peut dire ça ?
00:52 On peut dire ça, oui.
00:54 En fait, c'est tout public, tous les âges et c'est aussi les entreprises, les associations, les écoles.
01:00 Et c'est vrai que beaucoup de gens me disent que depuis qu'ils ont découvert le Chemin de la Nature,
01:07 finalement, ils vivent mieux leur situation en ville parce qu'ils se disent que même en étant en plein Paris, par exemple,
01:12 ils peuvent aller en trois stations de métro, par exemple, au Bois de Vincennes, au Bois de Boulogne
01:17 ou même au Butchomont et puis être émerveillés.
01:19 Pas forcément besoin d'une grande nature sauvage mais déjà en observant les petites plantes et les champignons.
01:23 On n'est pas obligé d'aller trouver une immense forêt pour se reconnecter à la nature.
01:29 Quels sont les bienfaits de cette reconnexion à la nature ?
01:33 Déjà, l'activité physique. On se balade, on respire, on sait que c'est bon pour la santé.
01:39 Ensuite, le contact à la nature, voir la nature, voir les arbres, entendre les chants des oiseaux,
01:45 c'est aussi connu que ça diminue l'anxiété et augmente, on va dire, le bien-être en général, le système immunitaire, etc.
01:52 Et après, ça va être les bienfaits de ce qu'on peut cueillir, de ce qu'on peut y trouver dans la nature,
01:57 les bienfaits des plantes, les bienfaits des champignons.
01:59 Ça, on rentrera dans le détail. Qu'est-ce que vous proposez, effectivement ?
02:02 Vous avez des clients, des particuliers ou des entreprises.
02:04 Il y a des balades, il y a des ateliers. Qu'est-ce qu'on peut faire grâce au chemin de la nature ?
02:08 On propose différents formats de balades et ateliers.
02:11 On a gardé le format sur participation libre à peu près trois fois par mois pour le grand public.
02:17 On propose une balade d'environ une heure au but de Chaumont, au Bois-de-Vincennes.
02:22 Là, c'est un grand groupe. C'est un peu un format de découverte.
02:24 Comme ça, tout le monde peut venir, même pas besoin de payer en ligne, etc.
02:28 Ils viennent et puis, ils découvrent un petit peu les plantes pendant une heure.
02:31 Et après, chacun apporte un truc à boire, à manger et on se fait un petit apéro, un petit apéro pique-nique.
02:36 Donc ça, c'est pour les particuliers et pour les entreprises. Qu'est-ce que vous leur proposez ?
02:39 Ça, c'est pour les particuliers. Même pour les particuliers, il y a tous les formats.
02:41 Ça va de quatre heures, une journée, deux jours.
02:44 Et pour les entreprises, ce n'est pas si éloigné que ça.
02:47 On propose des balades, tout simplement, pour amener les équipes dans la nature
02:52 à la découverte des plantes ou des champignons ou les deux,
02:55 avec des petites dégustations pendant, des petites dégustations après de ces plantes et de ces champignons.
03:01 Parfois, ça peut être d'avoir un stand dans un événement,
03:05 un stand où on fait déguster, où on montre les plantes sauvages,
03:08 communes, comestibles et médicinales de chez nous.
03:11 Ça peut être des conférences, ça peut être des séminaires.
03:14 Plusieurs, finalement, formats d'ateliers qui peuvent être très variés.
03:18 La biodiversité, elle a été pendant longtemps la grande oubliée, on va dire, des politiques environnementales.
03:24 C'est en train de changer.
03:27 Est-ce que vous, vous l'avez senti, parce que ça fait, là, ça fait une dizaine d'années que vous avez créé l'entreprise,
03:32 mais comme vous dites, c'est un engagement beaucoup plus long que ça.
03:35 Est-ce que vous sentez cet appauvrissement de la biodiversité ?
03:37 Moins de, je ne sais pas, moins d'insectes, moins d'oiseaux ou pas forcément ?
03:41 - Moins d'insectes, oui. Ça, c'est clair.
03:45 Après, ça dépend des zones, bien sûr.
03:48 Mais il y a une tendance à avoir de moins en moins d'insectes.
03:50 J'ai l'impression que tout le monde le voit, ne serait-ce que sur les parabrises.
03:53 Ensuite, par rapport aux plantes et aux champignons...
03:57 - Vous ne le ressentez pas forcément ?
03:59 - Je ne le ressens pas forcément.
04:00 Je vois parfois que la nature souffre, surtout de sécheresse, et surtout les arbres.
04:05 Ça, je le vois.
04:07 Par contre, la diversité est tellement grande que je n'ai pas vu personnellement d'espèces qui disparaissent en face de chez moi.
04:14 - On a un patrimoine végétal commun.
04:17 Vous qui travaillez sur cette matière, finalement, comment le préserver ?
04:23 Quels sont les bons conseils ?
04:25 Déjà, le fait de le connaître, c'est ce que vous faites passer, vous, c'est de la pédagogie ?
04:28 - Déjà, je pense que de façon générale, plus on connaît quelque chose, plus on peut l'aimer.
04:33 Et donc, le respecter et avoir envie de le protéger.
04:36 Donc, ça, c'est un petit peu, on va dire, pour le grand public, pour tout le monde.
04:39 Si tout le monde est sensibilisé à ça, ne serait-ce que dans nos jardins, on ne va pas systématiquement tondre,
04:45 on ne va pas utiliser du pesticide, de l'herbicide systématiquement.
04:49 Et rien que ça...
04:51 Il y a tellement de jardins en France, je vais vous dire le chiffre, mais il y a énormément de jardins privatifs.
04:57 Donc, si les gens tondaient moins et si les gens laissaient des espaces un peu sauvages dans certains endroits,
05:02 rien que ça, la biodiversité serait très contente.
05:04 Ensuite, après, c'est plus technique.
05:07 C'est plus technique, c'est le remembrement.
05:09 Ça a été une très mauvaise idée pour la biodiversité, par exemple.
05:12 C'est-à-dire, toutes ces haies bocagères qui ont été coupées, la solution, c'est d'en replanter au maximum.
05:19 C'est de laisser des espaces dans des forêts où on ne touche pas.
05:24 C'est-à-dire qu'on laisse les arbres qui tombent, on laisse tout ça, parce que c'est ça qui favorise la biodiversité.
05:29 Un arbre tombé, il va y avoir des champignons qui vont le décomposer, il va y avoir des insectes qui vont se nourrir de tout ça.
05:34 Et c'est plein de petites choses comme ça, plein de petites actions qui demandent une connaissance finalement assez scientifique du problème pour pouvoir mettre en place.
05:43 – Vous l'avez dit, vous êtes souvent dans les parcs parisiens.
05:48 J'imagine qu'il y a aussi parfois des activités un peu plus loin.
05:51 Mais quand on se promène dans les parcs parisiens, j'ai l'impression qu'il y a eu un changement de politique,
05:58 notamment sur le fait de laisser un peu plus justement la nature, les herbes, les "mauvaises herbes" évidemment,
06:05 je mets tous les guillemets possibles autour de ça, finalement grandir.
06:09 C'est une réalité ça ?
06:11 – Oui c'est vrai, là je parlais des jardins particuliers, mais finalement c'est valable partout.
06:14 Et beaucoup de villes, si ce n'est toutes je crois, de plus en plus en tout cas,
06:18 ont déjà arrêté d'utiliser les herbicides, etc.
06:22 – Et tondent un peu moins régulièrement aussi.
06:25 – Les sujets sont différenciés, donc il y a des endroits où on va tondre et d'autres où on va laisser.
06:31 On va quand même faire une fauche ou une tonte par an minimum,
06:34 parce que si on ne tondait pas du tout, pourquoi pas, ça peut être un choix,
06:37 mais au bout d'un moment, il y a des arbustes qui vont arriver, puis des arbres, ça va devenir un bosquet.
06:43 Donc si on veut que cet endroit reste, on va dire, une sorte de prairie, on est obligé de faucher.
06:48 Ou alors il faut mettre des animaux.
06:50 – Ça fait partie des solutions.
06:52 De plus en plus, on utilise les moutons, etc., les herbivores, qui vont remplacer la tondeuse.
06:57 – On parlait évidemment avec vous de biodiversité.
07:00 Ça fait partie des engagements, je disais, plutôt nouveaux des entreprises
07:06 et parfois aussi de ce qu'on appelle l'extra-financier,
07:11 avec une difficulté à mesurer la biodiversité et l'impact d'un produit sur la biodiversité.
07:16 Autant c'est facile de mesurer le carbone, autant c'est plus compliqué pour la biodiversité.
07:19 Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
07:22 C'est vrai qu'il y a des contraintes qui s'imposent aux entreprises, c'est très bien,
07:26 cet aiguillon réglementaire, ça les oblige à progresser dans la transformation environnementale,
07:30 sauf que la biodiversité, comment je fais ?
07:32 Je suis chef d'entreprise, comment je fais pour savoir l'impact de mon produit ?
07:35 – C'est vrai, et puis ça va dépendre, il faut des labels, je pense.
07:39 Il faut vraiment des spécialistes qui traitent la question
07:42 et qui ne traitent pas la question sur un petit aspect de la biodiversité.
07:47 Comme vous l'avez bien dit, c'est complexe,
07:49 et ça demande donc qu'il y ait des experts qui prennent en compte cette complexité,
07:53 du début de la création d'un produit, d'un service, jusqu'à la fin,
07:57 qu'est-ce qui se passe tout le long, et quels sont les impacts tout le long de cette chaîne,
08:00 cette longue chaîne.
08:02 D'ailleurs, ça va venir, il y a déjà des gens qui réfléchissent à ça,
08:06 c'est que en prenant en compte tout ça,
08:08 qu'on va pouvoir être sûrs que ce qu'on fait a un impact le moins négatif possible,
08:12 ou positif si c'est possible.
08:14 Après, il y a d'autres entreprises qui sont des entreprises de construction du bâtiment,
08:18 par exemple, où là c'est un peu plus direct.
08:21 C'est-à-dire que là, elles vont demander à des écologues
08:23 qui vont faire des relevés de terrain, qui vont faire des relevés de plantes,
08:27 qui vont dire, ok, sur ce terrain où vous voulez construire ça et ça,
08:31 il y a telle et telle plante menacée, par exemple,
08:33 donc il va falloir faire attention et les préserver.
08:36 - Préserver, ou replanter aussi, ou profiter d'un projet pour, je ne sais pas,
08:41 végétaliser les toits, etc. C'est ce qu'on voit de plus en plus.
08:44 Vous avez publié il y a... Oui, allez-y.
08:46 - Oui, j'allais dire, ce qu'il faut éviter, c'est de penser qu'on peut,
08:49 par exemple, couper une forêt et puis, disons, il y a 1 000 arbres,
08:53 on va couper la forêt de 1 000 arbres et on va planter 1 000 arbres et ça compense.
08:56 - Non. - Ça, c'est un peu une erreur qui peut être faite parfois.
08:59 - Parce qu'ils vont prendre du temps à pousser les...
09:01 - Ce ne sont pas les mêmes bénéfices entre une vieille forêt et des jeunes arbres plantés.
09:04 - Évidemment. Vous avez publié il y a quelques années un livre,
09:06 "Cueilleur urbain", aux éditions Artaud. Et ce que je comprends,
09:10 c'est ce que vous proposez. On peut cueillir en ville, quoi.
09:14 Ce n'est pas interdit. Quand j'ai préparé ce livre, je me suis dit,
09:17 mais attendez, c'est interdit. Je suis dans un parc. Est-ce que je peux cueillir ?
09:20 - C'est vrai que ce livre, le titre, c'est "Cueilleur urbain".
09:23 Après, c'est des plantes. Je parle de plantes dans ce livre qui se trouvent un peu partout.
09:27 - Oui. - Et cueillir en ville, est-ce qu'on peut cueillir en ville ?
09:31 C'est un peu l'histoire des potagers aussi, en ville, etc.
09:34 - J'ai envie de dire oui et non. C'est-à-dire que ça dépend où en ville.
09:38 Par exemple, là, on est à Paris. Le bois de Vincennes, personnellement,
09:43 me convient mieux que les buts de chaumont.
09:45 D'ailleurs, c'est aussi plus toléré de cueillir dans des espaces un peu plus sauvages
09:49 que dans des endroits plus entretenus, paysagers, on va dire.
09:53 Parce qu'il ne faut pas aller enlever les belles fleurs
09:56 qui ont été plantées par les jardiniers. Ça, ça ne se fait pas. C'est interdit.
09:58 - Évidemment. - Par contre, au bois de Vincennes…
09:59 - Et en faisant attention à ce qu'on cueille. - C'est ça.
10:01 Ça, c'est la règle numéro un du cueillir. Il faut savoir ce qu'on cueille.
10:05 Parce que sinon, on peut se tromper et on peut s'intoxiquer.
10:07 Mais je disais, le bois de Vincennes, en s'éloignant des routes,
10:10 il y a beaucoup d'endroits qui, moi, me paraissent relativement sains.
10:13 Et en tout cas, moi, je suis à l'aise.
10:15 - Merci beaucoup, Christophe Dehody, à découvrir, grâce à votre entreprise,
10:20 le chemin de la nature. On passe à notre débat.
10:23 Je vous présente un nouveau binôme d'entrepreneurs pour la planète.