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Transcription
00:00 - La foule d'Edith Piaf qui conclut votre spectacle, Alessandra Sublet, "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès" depuis une semaine au Théâtre Libre à Paris.
00:16 Est-ce que ce spectacle, il a déjà un petit peu la saveur du succès ? Comment ça se passe depuis une semaine ?
00:21 - C'est difficile, ah oui, avec toute humilité.
00:23 - Eh oui, c'est un quartier absolu.
00:26 - C'est vrai que de voir cette salle comble tous les soirs, forcément ça me fait chaud au cœur quand on a travaillé pour ça.
00:33 Et quand on ne savait pas du tout finalement qu'on allait un jour atterrir sur scène, parce que ce n'était pas forcément une vocation.
00:39 Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant "tiens, je suis comédienne".
00:41 C'est l'écriture qui m'a amenée là et forcément oui, ça me fait chaud au cœur.
00:46 - Alors moi je suis venu vous voir pour la toute première, c'était au Théâtre Antoine.
00:49 - Oh là là !
00:50 - Et même si je ne vous connais pas personnellement, j'étais assez stressé pour vous avant ce débat.
00:54 - Mais il y avait 700 personnes, c'était fou !
00:56 - Mais oui, parce que c'était énorme, il y avait beaucoup de gens.
00:58 Et puis je me disais "mais quelle angoisse de se produire pour la première fois dans une grande salle à Paris avec tous ces gens qui vous connaissent en plus".
01:05 Donc ça rajoute une pression supplémentaire.
01:08 Vous étiez dans quel état vous avant cette première ?
01:10 - Alors je crois que j'ai eu une chance, c'est d'avoir fait le Festival d'Avignon.
01:15 Tout cet été aux chaînes noires et d'avoir eu déjà l'expérience du public.
01:20 Parce que nous en télé, vous le savez, on ne l'a pas.
01:22 On a juste cette petite caméra face à nous.
01:24 - Une info publique avec des faux applauds.
01:26 - Exactement, mais en l'occurrence là c'est une matière vivante et ça vous procure un sentiment extraordinaire.
01:33 On se sent vivant et je crois que si j'ai sauté le pas, c'est peut-être aussi pour avoir un peu d'adrénaline.
01:39 Et cette adrénaline là, elle est folle.
01:42 - Il faut aller sur scène pour s'en rendre compte.
01:44 Mais c'est quand même un sacré saut dans le vide, vous le dites.
01:48 Vous n'y êtes pas allé à moitié, c'est un peu comme si vous aviez tenté direct le Mont-Blanc par la face nord.
01:53 - J'ai fait l'aiguille du midi déjà.
01:55 - C'est ça, par le périphérique.
01:57 - Non, non, non, non.
01:59 Alors là, Olivier, je t'invite à me suivre en marche.
02:03 - Parce que là, il faut le dire, vous êtes seul sur scène sur un texte que vous avez écrit vous-même.
02:06 Ce n'est pas comme si vous participiez à une pièce avec plein d'autres comédiens sur un texte écrit par quelqu'un d'autre.
02:11 C'est une pression double, si je puis dire.
02:14 - Moi, je ne le prends pas comme ça.
02:15 Parce qu'encore une fois, l'envie de donner aux gens, de dire aux gens ce que vous avez au fond de vous,
02:21 des convictions qui me sont chères et qui peuvent peut-être aussi nous faire avancer chacun sur un chemin,
02:26 c'est différent effectivement d'une pièce de théâtre où vous jouez un rôle.
02:30 Donc, j'y crois vraiment d'une certaine façon.
02:34 C'est-à-dire que c'est ancré en moi, c'est écrit avec mes tripes aussi.
02:38 Donc, peut-être que ça change un peu.
02:40 - Quand on se retourne, parce que je commence dos au public, que je vois notamment au Théâtre Antoine lundi,
02:45 et que je vois tous ces gens, waouh !
02:47 Il y a deux minutes où je me dis "mais t'es totalement folle ma peau fille !"
02:52 - "Qu'est-ce que je fais là ?"
02:54 - Et puis après, ça enchaîne et quel plaisir d'être sur scène.
02:57 Je me découvre en fait une vocation que je ne me connaissais pas.
03:01 - Et alors ce spectacle, c'est un peu un mélange entre du stand-up et une conférence TEDx.
03:06 Je ne sais pas si on peut le dire comme ça, parce que vous mêlez des expériences personnelles,
03:09 des anecdotes amusantes sur votre carrière, à des conseils sur la vie,
03:13 sur le fait notamment qu'il ne faut pas avoir peur de l'échec.
03:16 C'est ça le message principal ?
03:17 - L'idée c'était de décomplexer un peu les gens par rapport à tout ce qui peut nous arriver dans notre vie personnelle ou professionnelle.
03:22 Je me sers effectivement de mes deux mariages, de mes deux divorces, de certains échecs professionnels,
03:27 de la façon dont parfois on a du mal à faire des choix, à dire non, parce que c'est difficile de dire non.
03:32 C'est dur parfois d'être à la croisée des chemins,
03:34 et de prendre un chemin qui n'est pas tout à fait celui que prendraient les autres,
03:38 parce qu'on a justement ce qu'on appelle les injonctions, le regard des autres,
03:41 qui parfois peuvent vous influencer et vous mettre sur le mauvais chemin.
03:44 Et tout ça, pour moi, participe en fait à l'épanouissement dans la vie.
03:48 Quand on sait à un moment donné prendre les bonnes décisions pour soi,
03:51 en faisant fi du regard des autres,
03:52 quand on a compris à un moment donné ce qui nous rendait profondément heureux,
03:56 je pense qu'on peut commencer à entamer un chemin beaucoup plus serein.
04:00 - Et c'est ce que vous êtes en train de faire, visiblement.
04:02 Alessandra Sublet, vous êtes notre invitée.
04:04 Jusqu'à 11h sur Europe 1, et dans deux minutes, on dresse votre portrait sonore.

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