• il y a 9 mois
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe 1, 9h30, 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas vous recevez la comédienne Christiana Reali
00:07 Pour parler d'un tramway nommé "Daisy" c'est la pièce que vous jouez en ce moment au théâtre des bouffes parisien Christiana Reali
00:15 vous jouez Blanche Dubois
00:18 c'est une aristocrate qui débarque chez sa soeur Stella dans un quartier populaire de la Nouvelle Orléans
00:23 et en arrivant elle est horrifiée de voir sa soeur
00:26 vivre dans ce bourbier avec en plus un type pas très sympathique à ses côtés. Oui c'est à dire qu'elle s'attendait pas du tout à vivre
00:32 elle débarque chez sa soeur c'est sa seule issue parce qu'il y a toute une histoire évidemment un secret
00:37 et elle se retrouve dans un endroit tout petit
00:40 où elle va devoir vivre en promiscuité avec sa soeur et son beau frère
00:45 dans un petit deux pièces. Qui est pas franchement accueillant ce beau frère
00:49 et on va découvrir qu'elle cache pas mal de secrets elle même
00:52 ça c'est tout au long de la pièce qu'on va le découvrir en fait
00:55 c'est une femme qui depuis qu'elle a perdu son mari et elle a beaucoup de mal à vivre et elle est presque au bord
01:01 de la folie. Elle arrive déjà bien
01:03 bien atteinte disons non mais elle est déjà bien comment dire
01:07 bien secouée ouais et donc elle va
01:10 c'est un refuge pour elle sa soeur chez sa soeur elle a tout perdu
01:14 elle vient lui annoncer d'ailleurs à sa soeur qu'ils ont tout perdu
01:17 et que la seule issue c'est cet appartement enfin cette maison et d'être avec son beau frère et
01:23 et ça va très mal se passer parce que son beau frère va faire une enquête sur elle il va découvrir évidemment le
01:30 le pot au rose c'est une pièce de Tennessee Williams qui a été jouée pour la première fois en
01:35 1947 qui a remporté le prix Pulitzer en 48 et bien sûr on pense forcément au film
01:41 "Un tramway no mais désir" avec Vivian Legge et Marlon Brando un film absolument
01:46 mythique que vous connaissiez avant de jouer cette pièce
01:50 Blanche Dumois c'est l'un des personnages les plus marquants du théâtre américain vous l'avez étudié en cours
01:56 oui alors moi j'ai avant même le film
01:59 c'était des scènes il y avait des scènes de la pièce qu'on travaillait en cours de théâtre
02:03 et qui était très difficile d'ailleurs parce que c'est un rôle qui se joue sur la pièce
02:09 je pense que même par exemple les deux dernières scènes de cette pièce ne peuvent pas être répétées
02:15 tant qu'on n'a pas les autres
02:17 parce qu'on sait pas vers où on va
02:19 donc on peut pas donc j'imagine qu'en cours moi je l'ai jamais travaillé mais je l'ai vu travailler par d'autres élèves
02:25 et
02:26 je pense que c'était difficile enfin ça devait être difficile à travailler ça.
02:30 Parce que c'est vrai qu'il y a un vrai crescendo.
02:32 Et puis surtout il faut pas non plus
02:34 comment dire il faut que chacun ait sa blanche chacun
02:36 c'est pas une blanche qu'il faut qu'on se ressemble enfin toutes les blanches ne se ressemblent pas
02:41 puisque c'est quelqu'un qui sombre dans la folie donc chacun à sa folie chacun l'interprète avec sa fragilité
02:46 mais c'est un rôle mythique et c'est un rôle vraiment extraordinaire.
02:50 Et ce que vous faites sur scène Christiane Arreali c'est une vraie vraie performance
02:53 moi j'avais jamais vu la pièce c'est très physique vous êtes presque tout le temps sur scène déjà
02:58 ça dure un peu plus de deux heures quand même vous vous chantez aussi par moment vous variez beaucoup d'états
03:04 ça doit être un sacré challenge à la fois
03:08 psychologique et physique aussi de jouer ça tous les soirs.
03:11 Ah oui c'est assez physique
03:11 psychologique
03:14 sûrement je m'en rends pas compte
03:16 mais parce que...
03:17 Vous sortez pas de là complètement vidé ?
03:19 complètement vidé et comme un marathon plutôt que vidé comme ça
03:22 mais ce qui est vrai c'est que on peut mettre dans ce rôle
03:26 c'est comme un exutoire enfin on peut mettre
03:29 on peut se déchaîner quoi
03:32 c'est ça qui est sympa
03:34 Ah ouais c'est un rôle génial
03:36 on peut vraiment extérioriser tous les petits bobos de l'âme
03:41 les petits tracas du quotidien
03:43 ça s'appelle un tramway nommé Désir
03:45 mais alors plus que du désir on voit surtout de la violence dans cette pièce
03:49 de la violence envers les femmes de l'époque
03:51 où les hommes sont ultra ultra dominants
03:53 ça montre à quel point les femmes étaient aussi livrées à elles-mêmes à cette époque
03:58 bon il y a encore beaucoup de chemin à faire
04:00 mais c'est aussi un tableau de l'époque
04:02 oui c'est un tableau de l'époque mais c'est un tableau d'aujourd'hui aussi
04:05 non mais même si évidemment
04:07 on n'est plus dans la même catégorie
04:11 bon bref
04:13 non mais c'est vrai que ça nous a parlé pour aujourd'hui
04:15 par exemple le choix de Brando
04:18 pour nous aujourd'hui
04:20 c'est une jeune metteuse en scène Pauline Suggeny
04:22 qui m'avait déjà mis en scène dans Simone Veil
04:26 il y a un an
04:28 elle me dit mais en fait elle connaissait pas le film
04:30 quand elle a lu la pièce
04:32 elle a choisi donc ses acteurs
04:34 et elle me dit c'est marrant parce que Brando
04:36 il décupabilise un peu le personnage
04:38 il est tellement beau
04:40 tellement sexy qu'on en parle
04:42 c'est vrai
04:44 il a été révélé par ce film Brando
04:46 qu'il enlève là
04:48 il décupabilise cette violence là
04:50 et en fait elle ne voulait pas raconter ça
04:53 donc elle voulait raconter juste
04:55 ce qui se passe
04:57 l'emprise des femmes
04:59 la peur de vieillir
05:01 la violence aussi
05:03 pour les femmes de cette époque
05:05 c'est vrai que parfois
05:07 je pense, je me dis à cette époque là
05:09 être une femme seule
05:11 ou alors célibataire
05:13 ou même mariée, divorcée, veuve
05:15 ça devait être très très compliqué
05:17 en tout cas moi j'ai beaucoup aimé
05:19 la mise en scène justement de Pauline Suggeny
05:21 avec un très beau travail aussi sur la lumière
05:23 sur le son
05:25 tout ça, ça participe aussi à l'état d'esprit
05:27 de cette pièce
05:29 merci de le dire parce que c'est très important
05:31 pour elle
05:33 le son et la lumière
05:35 c'est à dire que ça complète un décor
05:37 pour tout le monde, mais elle
05:39 le décor en lui même, si on le voit en maquette
05:41 on se dit "mais qu'est-ce que ça va être ce décor en fait ?"
05:43 un escalier, quelques rideaux
05:45 elle sait qu'elle l'habille en plus de lumière et de son
05:47 et c'est ça qui fait
05:49 toute la
05:51 scénographie
05:53 de ce spectacle
05:55 c'est du grand théâtre à voir en ce moment
05:57 au Bouffe Parisien, Tramway Nommé Désir
05:59 jusqu'au 28 avril, dépêchez-vous
06:01 du mercredi au samedi à 20h et le dimanche
06:03 c'est à 15h30, dans un instant
06:05 on va retrouver Sébastien pour un premier Indispensable
06:07 on va parler de quoi aujourd'hui ?
06:09 On va parler d'un mythe, 70 ans de beauté, 70 ans de bonté
06:11 cette légende a un prénom, Martine
06:13 Ah bien sûr !
06:15 Martine à Paris, Martine à la Lale
06:17 Martine fait du hélo