SMART ÉDUCATION - Emission du vendredi 24 novembre

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Vendredi 24 novembre 2023, SMART ÉDUCATION reçoit Delphine Ithembela (cofondatrice, École Française Digitale) et Théo Hoffenberg (fondateur, Reverso)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans votre magazine hebdomadaire Smart Education,
00:13 un magazine dédié à l'éducation de demain, aux nouveaux métiers, nouvelles formations, nouvelles pédagogies,
00:18 également aux nouvelles technologies de l'éducation. Ce sera le cas aujourd'hui d'ailleurs, puisque nous nous en focus sur deux solutions.
00:26 D'abord une alternative aux collèges et lycées classiques. L'école française digitale vous propose de suivre 100% de vos cours en visio,
00:35 un modèle qui permettrait de lutter contre le décrochage scolaire. Mais également une application qui pourrait changer la façon dont nous écrivons à l'avenir.
00:44 Reverso rédacteur, c'est le premier outil de rédaction basé sur l'IA. Non seulement il nous corrige, mais en plus il reformule nos phrases.
00:52 J'ai tout dit, bienvenue à tous dans Smart Education, c'est parti.
00:57 [Musique]
01:00 Dites adieu au polycopier, notre premier invité est Delphine Itembella, cofondatrice de l'école française digitale,
01:06 un des premiers établissements, je le disais, 100% en ligne, des cours du collège au lycée uniquement en visio. Bonjour Delphine.
01:13 Bonjour Eva.
01:14 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui. Je crois que c'est pendant le confinement que vous est venue cette idée,
01:18 et pourtant vous venez pas forcément du monde de l'éducation. Qu'est-ce qui vous a poussé à lancer cette école ?
01:23 En fait on est trois cofondatrices, Marie, Amélie et moi.
01:27 Marie à l'époque du confinement était directrice d'un cours privé hors contrat sur Paris, donc elle avait l'habitude.
01:33 Quand il y a eu le confinement, ses élèves, qui étaient beaucoup d'élèves étrangers, sont retournés dans leur pays d'origine,
01:38 elle a expérimenté le distanciel de cette manière. Elle a fait cours comme ça, elle a vu que ça marchait,
01:43 elle a vu que ses élèves en étaient friands, et de là lui est venue l'idée de passer en formule 100% à distance.
01:49 100% à distance, on le comprend Delphine, ce modèle en pleine pandémie mondiale, comment vous expliquez sa pérennité une fois que c'est passé ?
01:58 On avait tous les outils pour, on n'était pas encore prêts à le faire. Finalement le Covid nous a mis le pied à l'étrier un petit peu de manière directe et spontanée.
02:06 Alors certes on n'était pas forcément préparés, donc on a dû faire avec, mais nous en réfléchissant le modèle à tête reposée, à froid, on s'est dit oui,
02:14 effectivement les outils numériques aujourd'hui nous permettent de faire autrement, d'adapter la scolarité aux élèves, donc pourquoi pas y aller, franchement.
02:22 Et bien justement à quel type d'élèves cette école s'adresse alors ?
02:25 Alors elle s'adresse à différents types d'élèves. Dans notre école on va avoir des profils neuroatypiques, troubles E10 ou HPI,
02:32 qui vont dans les établissements traditionnels avoir du mal, puisque les établissements ne vont pas adapter leur pédagogie à leur mode d'apprentissage,
02:40 ils ne vont pas non plus adapter les outils à leur mode d'apprentissage, donc souvent ils décrochent.
02:44 Et donc chez nous, ils viennent parce qu'ils s'y sentent bien, il va y avoir des élèves qui ont eu un parcours un petit peu atypique, un petit peu chaotique de harcèlement,
02:53 de là on est venu de la phobie scolaire et donc ils décrochent, ils viennent à nous pour se reconstruire.
02:59 On va avoir des profils multi-activités, des jeunes qui font l'école plus autre chose, du sport, de l'art ou de la musique,
03:05 et donc ils vont avoir besoin d'adaptabilité dans leur emploi du temps.
03:08 Et enfin on va avoir des jeunes francophones qui vivent à l'étranger et qui souhaitent poursuivre une scolarité française.
03:13 Pourquoi ce modèle illustre également contre le décrochage scolaire ? Ça c'est un message aussi que vous voulez faire passer ?
03:19 Quand on est victime de phobie scolaire, on ne peut physiquement pas aller dans son établissement.
03:26 De là, les jeunes développent une espèce de dépression, phobie sociale aussi,
03:32 ils se renferment sur eux, ils n'ont plus envie, ils n'ont plus goût à leurs apprentissages.
03:37 Le fait d'être à la maison, ils sont dans leur cocon, le fait d'être en petits effectifs, ils sont plus rassurés,
03:42 ça leur permet de reprendre confiance en eux tout simplement.
03:45 Et ensuite, soit ils poursuivent leur scolarité chez nous tout du long parce qu'ils aiment le modèle et ça leur convient comme ça,
03:51 soit ils sont assez forts, assez prêts pour retourner dans les établissements traditionnels.
03:55 Et nous, dans l'un ou l'autre des cas, c'est une victoire.
03:58 Comment les cours et les journées sont agencés avec ce modèle 100% en ligne, 100% en visio ?
04:05 Nos élèves ont cours du lundi au vendredi, tous les matins, comme à l'école classique,
04:10 sur la grosse plage horaire allant de 8h à 13h.
04:13 Ça varie en fonction du fait que l'enfant soit au collège ou au lycée.
04:16 Au lycée, avec les jeux des options et spécialités, il se peut qu'il commence au plus tôt à 8h et qu'il finisse au plus tard à 13h.
04:23 Ils se connectent à leur environnement visio, ils y retrouvent leurs camarades de classe qui sont là en même temps qu'eux,
04:29 on reconstitue des classes virtuelles, et leur enseignant de la matière donnée.
04:33 Pourquoi cette idée-là de ne pas faire un cours solo avec un professeur, mais d'être accompagné par des camarades ? C'est important.
04:41 Pour la sociabilité, pour maintenir les avantages sociaux d'être en classe.
04:47 Ils communiquent entre eux, ils parlent, c'est une classe, ils interagissent, ils se challengent aussi.
04:52 C'est important pour nous de maintenir ça en petits effectifs pour préserver la qualité des apprentissages, mais en classe tout de même.
04:59 On a parlé du profil des élèves, c'est quoi le profil des professeurs aussi de l'École française digitale ?
05:04 Ce sont tous des enseignants expérimentés, ils ont tous enseigné dans le public ou le privé sous contrat.
05:09 Ils ont eu un moment donné envie de faire progresser leur pédagogie, ils ont eu envie de mettre en place des méthodes innovantes.
05:17 Ils se sentaient un petit peu sclérosés dans les établissements dans lesquels ils étaient.
05:21 Ils ont développé d'autres activités, du cours particulier, du coaching scolaire.
05:26 Donc finalement, avec nos enseignants, on est sur les mêmes valeurs d'enseignement.
05:31 Et ils ont tous cette particularité-là, c'est qu'ils sont sensibilisés et formés aux profils atypiques.
05:37 On a parlé de l'intérêt pour ces élèves aux profils un peu différents, ou en tout cas qui auraient peur aussi d'aller à l'école.
05:43 Qu'est-ce que le cours à distance permet aussi en termes d'apprentissage ?
05:46 J'ai lu que vous disiez vouloir préparer ces jeunes au monde professionnel, qu'au-delà des compétences académiques,
05:51 ils peuvent aussi développer des compétences comportementales recherchées aujourd'hui par les entreprises.
05:54 Pourquoi l'apprentissage en ligne y serait davantage à même de développer ces compétences, Delphine ?
06:00 Puisque nous, on a décidé de suivre les programmes du ministère de l'Éducation nationale pour préparer nos jeunes à passer le brevet, à passer le baccalauréat.
06:07 Mais on a aussi décidé d'inclure dans les programmes des ateliers, justement pour que nos jeunes développent leurs compétences comportementales.
06:14 Ces ateliers sont animés par des professionnels en neurosciences qui vont sensibiliser les jeunes à la gestion du stress, la gestion des cofis, la pensée critique, l'empathie.
06:26 Tout ça, nous, on l'inclut dans le programme scolaire.
06:28 Donc, au rythme d'un atelier par trimestre, nos jeunes seront sensibilisés à ça et vont pouvoir le développer dès le plus jeune âge,
06:34 parce que ça va leur servir dans leur vie de tous les jours, que ce soit personnel ou professionnel.
06:38 C'est très intéressant. On va finir par le tarif. Ça coûte combien en moyenne une année à l'école française digitale ?
06:42 Les tarifs vont de 2600 à 4450 euros. La différence entre les prix, c'est le collège ou le lycée et les options linguistiques choisies.
06:51 Merci beaucoup Delphine Nytten-Bella d'être venue nous voir aujourd'hui sur le plateau de Smart Education, d'avoir répondu à nos questions et de nous avoir présenté l'école française digitale.
06:58 Je rappelle, vous êtes une de ses trois cofondatrices. Merci beaucoup d'avoir été avec nous. On poursuit dans Smart Education.
07:08 L'intelligence artificielle est-elle l'avenir de l'écriture ? Nous allons poser la question à notre invité Théo Offenberg, CEO de Reverso Rédacteur.
07:16 Bonjour Théo, vous nous accompagnez en visioconférence.
07:19 Bonjour, bonjour Eva.
07:21 Bonjour. Reverso Rédacteur, je le disais tout à l'heure, nouvel outil du géant de la traduction, Reverso, une application de correction et d'amélioration du style de rédaction.
07:30 C'est peut-être ça sa particularité. Basée donc sur l'IA, Théo, à quoi ressemble cet outil ? Quelles sont ses fonctionnalités ?
07:36 Puisqu'il y en a plusieurs, j'ai l'impression.
07:39 Alors la fonctionnalité de base, c'est la correction, c'est de pouvoir écrire un texte bien écrit lorsqu'on a des doutes sur son orthographe
07:46 et que ce soit dyslexique ou simplement qu'on se souhaite écrire avec plus de précision.
07:53 Mais ça va beaucoup plus loin parce que ça permet aussi de reformuler ses phrases et donc de pouvoir appliquer directement un autre style,
08:07 de pouvoir écrire plus rapidement, de façon plus concise ou plus riche que ce qu'on a l'habitude d'écrire.
08:16 Donc ça s'intègre directement dans vos applications, dans les endroits où vous écrivez, que ce soit dans un traitement de texte
08:25 ou quand vous remplissez un formulaire. Et donc directement, pendant que vous remplissez votre formulaire,
08:33 vous pouvez avoir un outil qui vous permet de pouvoir écrire mieux.
08:41 Et donc également des synonymes, quand vous avez un doute sur un mot ou une expression, parce qu'on a des synonymes aussi pour des expressions.
08:47 Donc par exemple, si vous avez un type de langage, vous dites "j'écris toujours du coup",
08:52 vous avez beaucoup de façons différentes de faire des enchaînements, par conséquent, donc, etc.
09:03 Donc même sur des expressions.
09:07 Théo Feinberg, vous le disiez, la principale innovation c'est peut-être ça, sa capacité à reformuler une phrase mal écrite
09:13 ou à nous donner des petits tips d'écriture. Moi j'aimerais savoir techniquement comment l'IA a été formée justement pour arriver
09:20 à tenir compte du contexte global d'une phrase et donc nous aider à la modifier, à mieux la réagencer.
09:27 Alors en fait, c'est l'IA en général qui fonctionne comme ça, c'est qu'on apprend à partir de modèles,
09:33 on regarde des choses qui ont déjà été faites et on s'inspire, en fait ça fonctionne un peu comme des humains.
09:37 C'est-à-dire qu'on voit comment on a une phrase avant, une phrase après, et à partir de là on apprend des systèmes complexes
09:47 qui arrivent à transformer des exemples en des règles.
09:53 Donc on montre des millions de textes écrits d'une certaine façon, on montre à un système d'entraînement d'autres façons de rédiger
10:07 et à partir de là on apprend. Et donc la prochaine fois qu'on va écrire quelque chose, on se dit ça ressemble à ça et ça
10:13 et donc en fait ça va générer une phrase correcte en ayant comme indice les phrases d'origine.
10:21 Et donc vous disiez Théo Hoffenberg que ça peut être un soutien notamment pour les personnes dyslexiques, c'est ce que vous disiez tout à l'heure ?
10:28 Absolument, absolument. Donc on peut inverser des lettres, on peut oublier des mots, on peut doubler des lettres, etc.
10:37 Et ça, ça permet de... et c'est des choses que des correcteurs classiques ne permettaient pas de faire.
10:43 En fait, les correcteurs classiques étaient faits pour repérer justement les types de fautes que les gens ont l'habitude de faire,
10:50 des ER à la place de l'accent aigu, des mots mal orthographiés, mais ça ne marchait pas bien pour des mots qui existaient
10:58 ou des choses qui sont plus, on va dire par exemple, d'écrire comme on parle à l'oral.
11:06 Ça c'est quelque chose qui ne marchait pas bien avec les correcteurs et aujourd'hui en fait, la différence avec l'IA,
11:15 c'est que vous prenez la phrase d'origine comme un indice, vous dites "tiens, comment ça se lit, comment ça s'écrit, etc."
11:21 et en fait, qu'est-ce que la personne a eu comme attention au moment où elle a écrit ça ?
11:27 C'est fort, c'est fort. Théo Feinberg, je me permets de vous couper et de vous challenger un peu,
11:31 est-ce que vous n'avez pas peur de contribuer avec cet outil à la baisse du niveau d'orthographe des gens ?
11:36 C'est un sujet dont on parle beaucoup.
11:38 Pas du tout, parce que pour bien l'utiliser, il faut quand même à la fin choisir,
11:43 c'est-à-dire qu'on donne la main à l'utilisateur, on lui dit "tiens, quand tu as écrit ça, en fait,
11:49 ce que tu as voulu dire, c'était peut-être ça, ça ou ça."
11:52 Et donc, il faut quand même avoir un esprit critique.
11:55 Alors, bien sûr, ça peut entraîner les gens à faire moins attention à la première fois qu'ils écrivent,
12:03 mais ça, de toute façon, ça arrive.
12:05 Avec les claviers, le fait qu'on écrive sur son ordinateur, on se dit "de toute façon, la personne de l'autre côté
12:14 va comprendre à peu près ce que je vais dire et il faut moins attention."
12:17 Mais en tout cas, ça va au contraire inciter plus les personnes à se dire "j'ai un outil qui est à côté,
12:26 j'appuie sur un bouton, j'ai une correction, j'ai une façon de reformuler,
12:29 et donc tant qu'à faire, autant appuyer sur ce bouton et écrire bien,
12:33 plutôt que de me dire "aujourd'hui, on est à l'ère où les messages s'effacent rapidement,
12:38 donc ce n'est pas la peine de faire attention."
12:40 Très très rapidement, il nous reste vraiment 20 secondes, très rapidement.
12:43 Théo Offenberg, l'intelligence artificielle, elle va transformer notre façon d'écrire, alors ?
12:47 Ça va transformer notre façon d'écrire, ça va permettre d'écrire mieux quand on a envie de le faire
12:52 et d'écrire plus vite, plus efficacement, avec plus de richesse.
12:56 Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions, de nous avoir présenté cet outil,
12:59 et vers son rédacteur, je rappelle, vous êtes son CEO, Théo Offenberg.
13:02 Merci beaucoup de nous avoir accompagné aujourd'hui dans Smart Education à distance.
13:06 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, et merci à vous de nous avoir suivis.
13:09 On se retrouve évidemment très vite pour un nouveau numéro de Smart Education.
13:12 À très vite, ciao.
13:14 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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