Lundi 23 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Cécilia Creuzet (cofondatrice, May) , Frédéric Merle (chargé de développement, EuraMaterials) , Christophe Doukhi de Boissoudy (directeur général, Novament France) et Fabrice Valay (fondateur, Famirelay)
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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, votre émission quotidienne
00:12consacrée à la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:16Et voici le sommaire.
00:17Mon invité, c'est Cécilia Creuzet, cofondatrice de la start-up May et membre du mouvement
00:22Impact France qui publie sa troisième étude « Des licornes à impact ou comment ne plus
00:28évaluer le succès d'une entreprise sur sa seule valorisation financière ».
00:33Connaissez-vous le concept de « mass balance » ? Dans le cadre des nouveaux procédés
00:37de recyclage chimique des plastiques, c'est une façon de compter la part de matière
00:42recyclée dans la matière produite.
00:44Cette approche peut-elle accélérer le passage à l'économie circulaire ? Cela se fait-il
00:48au détriment de l'information des consommateurs ? Réponse tout à l'heure.
00:51Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, je vous présenterai
00:55Famirelay.
00:56C'est une application pour aider les aidants.
00:58Voilà pour les titres.
00:59On a 30 minutes pour les développer.
01:00C'est parti.
01:08L'invité de Smart Impact, c'est Cécilia Creuzet.
01:11Bonjour.
01:12Bonjour.
01:13Bienvenue.
01:14Vous êtes membre du mouvement Impact France.
01:15On parlera dans un instant de ce troisième volet de l'étude consacrée aux licornes
01:19à impact.
01:20Mais d'abord, un mot de May.
01:21L'entreprise que vous avez fondée en 2019, c'est une application destinée aux futurs
01:25parents, c'est ça ?
01:26Exactement.
01:27En fait, plus précisément, c'est une équipe de 80 professionnels de santé, des sages-femmes,
01:32des médecins, des infirmières, des puricultrices, qui accompagnent les parents au travers de
01:36notre application sur des périodes très clés qui sont les périodes grossesse, postpartum,
01:41premières années de vie des enfants, des périodes où on se pose énormément de questions,
01:44où ce n'est pas toujours simple de naviguer.
01:46Et on le fait de la façon suivante.
01:49On a trois grandes fonctionnalités dans notre application.
01:51Les parents, ils peuvent poser toutes leurs questions au travers d'un chat médical à
01:55notre équipe, tous les jours de 8h à 22h.
01:57Ils ont également accès à énormément de contenu fiable qui est rédigé par des professionnels
02:01de santé et qui est leur proposé de façon personnalisée.
02:04Et la troisième chose, c'est qu'ils ont aussi accès à des outils de suivi.
02:08Et donc, on fait effectivement ça depuis quatre ans et il y a un peu plus de 400 000
02:11parents aujourd'hui qui se sont créés un compte sur May.
02:13Vous venez d'annoncer une levée de fonds de 7 millions d'euros.
02:16On est clairement dans un business.
02:18Est-ce que c'est aussi une mission d'une certaine façon ?
02:20Et ça rejoint le thème de notre interview sur l'hélicorne à impact.
02:24Alors effectivement, on est une entreprise à mission et on poursuit nous trois grands
02:29objectifs au travers de l'activité que je viens de vous présenter.
02:32Des parents sereins parce qu'il y a des vrais enjeux, notamment autour de la santé
02:35mentale parentale, on pourra en reparler.
02:37Des enfants en bonne santé et contribuer à désengorger le système de santé.
02:41Et ça, on le fait au travers de notre activité.
02:43Donc en fait, effectivement, quand on grandit, c'est notre objectif.
02:46On a un impact croissant et la nouvelle levée de fonds qu'on vient de faire va nous permettre
02:50d'aller beaucoup plus loin dans cet impact.
02:51Et May, c'est donc partie des entreprises qui ont participé à cette troisième étude
02:56menée par le mouvement Impact France, le Boston Consulting Group et l'ESSEC sur ces
03:01licornes à impact.
03:02Alors peut-être que vous êtes en train de nous écouter, vous dites « mais de quoi
03:05il nous parle déjà ? » On peut peut-être rappeler le concept.
03:06C'est quoi une licorne à impact ?
03:07Oui, bien sûr.
03:08Alors peut-être déjà, je pourrais dire que c'est qu'une licorne normale de l'animal.
03:11C'est donc une start-up qui est valorisée plus de 1 milliard d'euros.
03:16Les licornes à impact, c'est un petit peu différent.
03:18Donc critère numéro un, ce sont comme les licornes des entreprises jeunes qui ont moins
03:21de 10 ans.
03:22Critère numéro deux, elles sont innovantes, elles apportent une innovation de rupture.
03:26Donc là aussi, comme les licornes normales, que ce soit dans le champ technologique, dans
03:31le champ social ou dans le champ environnemental.
03:32Mais c'est le troisième critère qui fait la différence.
03:35Ce n'est pas tant qu'elles ne sont pas valorisées, pour la plupart, 1 milliard d'euros.
03:39En revanche, elles permettent à la société d'économiser plus de 50 millions d'euros
03:44par an.
03:45Et c'est vraiment ce troisième critère qui est extrêmement important parce que ça permet
03:49finalement de changer de regard sur ce que c'est que la valeur d'une entreprise.
03:52Et c'est tout l'intérêt de cette étude.
03:55Comment on calcule ça ? Comment on calcule finalement les millions d'euros qu'une entreprise
04:01fait gagner ou économiser à la société ?
04:03Alors justement, c'est toute la méthodologie qu'ont bâti les trois acteurs dont vous avez
04:07parlé.
04:08Ce qui est intéressant d'ailleurs, c'est qu'il y a des représentants de l'univers
04:11économique, des grandes entreprises, au travers du mouvement Impact France, des entreprises
04:15à impact.
04:16Donc voilà, c'est vraiment pluridisciplinaire et du coup, ça a été pensé avec des visions
04:22très complémentaires.
04:23Et la méthodologie qui a été établie, c'est la suivante, c'est de calculer les coûts
04:27directs évités et les coûts indirects évités.
04:30Je vais vous donner un exemple, et c'est très important parce que ça nous permet
04:34en fait de donner une valeur monétaire à l'impact qui est fait par une entreprise.
04:39Pourquoi ? Les entreprises à impact, comme nous, traditionnellement, on mesure notre
04:43impact.
04:44Par exemple, je vous l'ai dit, un de nos enjeux, c'est de contribuer à désengorger
04:48le système de santé.
04:49Et donc nous, on évaluait le fait que, est-ce que les gens sollicitent mieux le système
04:53de santé grâce à mai ? 86% de nos utilisateurs nous disent « je sollicite mieux le système
04:58de santé grâce à mai ».
04:59Et donc, comment vous transformez ça en euros ?
05:02C'est très bien de se dire ça, mais alors combien ça rapporte en euros ?
05:07Les coûts directs évités, c'est les consultations en ville ou à l'hôpital que les parents
05:12et les futurs parents ne vont pas faire.
05:13Une consultation en ville, c'est 32 euros, une consultation à l'hôpital, c'est plus
05:16de 200 euros.
05:17Et donc là, on voit déjà que mai permet d'éviter plus de 500 000 euros de coûts
05:21par an à l'assurance maladie.
05:22Ce sont les coûts directs.
05:23Les coûts indirects, ça va être de se dire qu'en fait, il y a même d'autres répercussions.
05:27Par exemple, quand les parents ne posent pas une demi-journée pour emmener leur enfant
05:29chez le médecin, ils évitent aussi de l'absentéisme.
05:33Il y a pas mal d'autres impacts indirects.
05:35Donc en fait, on va sommer les coûts directs évités, les coûts indirects évités et
05:40avec ça, on a vraiment une évaluation monétaire de la performance globale d'une entreprise,
05:45c'est-à-dire de sa performance économique, sociale et environnementale.
05:48Ne plus évaluer la performance d'une entreprise par sa seule valorisation financière, c'est
05:53finalement ce que propose ou ce que permet la CSRD, la Directive européenne sur le reporting
05:59extra-financier.
06:00On peut dire que c'est une nouvelle ère qui s'ouvre, elle suscite pas mal d'inquiétudes.
06:04On en parle de plus en plus dans cette émission, elle va rentrer en service petit à petit
06:08pour l'instant.
06:09C'est les entreprises les plus grandes qui sont concernées.
06:13Est-ce que ça suscite plus d'espoir que d'inquiétude chez les licornes à imparts ? Vous voyez
06:20ce que je veux dire ? Si on compare cet écosystème à l'écosystème général qui se dit « Oulala,
06:25c'est quoi cette contrainte supplémentaire ? »
06:26Ce qui est sûr, là je vais parler peut-être plutôt de ma fenêtre, c'est que cette méthodologie
06:32est simple.
06:34Et elle permet de s'étalonner toutes les entreprises dans le même secteur.
06:38Exactement.
06:39Et ce qui est très intéressant, c'est que ça permet de parler le même langage et de
06:43se dire « Ok, super, vous contribuez à désengorger le système de santé, mais combien ça rapporte,
06:47combien ça permet d'économiser ? »
06:48Et ça permet d'apporter une réponse à cette question et c'est là que ça permet
06:51je crois aussi de revisiter le dialogue entre l'investissement public et les start-up,
06:57en regardant non pas seulement la performance financière, la valorisation financière,
07:01mais aussi qu'est-ce que ça rapporte à la société.
07:03Vous parlez dans cette étude sur les écoles d'impact du « retour social sur investissement
07:08». Alors ça rejoint un peu ce que vous nous décriviez j'imagine, mais si on rentre
07:11un peu dans le détail, de quoi s'agit-il ?
07:13Alors l'idée c'est de se dire, normalement le retour sur investissement, donc ça je
07:16pense que les gens qui le regardent sont familiers, là c'est de se dire « on ne va pas gagner
07:20que de l'argent, on va aussi pouvoir avoir un retour social.
07:23» C'est-à-dire qu'il y a de la valeur qui va être créée pour la société.
07:26Si je reprends l'exemple de mai, on sait que par exemple la santé mentale des parents
07:31est un enjeu.
07:32Deux mois et demi après l'accouchement, il faut savoir qu'un quart des femmes en France
07:36présentent des symptômes d'anxiété majeure, une sur six est en dépression, c'est des
07:39chiffres qui sont assez alarmants.
07:40Bon bah, se dire que oui il y a des coûts qui peuvent être évités à la société
07:44parce qu'on va essayer de prévenir ces enjeux-là, c'est une chose, mais il y a aussi une valeur
07:49sociale à avoir des parents qui sont plus confiants dans leur parentalité, et donc
07:54le retour social sur investissement c'est finalement prendre en compte toutes les externalités
07:59positives d'un projet, d'une entreprise sur la société.
08:02Il y a des secteurs dans lesquels c'est plus facile à calculer ? Vous voyez ce que je
08:06veux dire ?
08:07Probablement des secteurs dans lesquels c'est plus facile à calculer, mais pour autant
08:09je dirais que dans tous les secteurs, ça me semble essentiel d'avoir cette vision
08:13de la performance globale, parce que dans la société dans laquelle on est, on a quand
08:19même un certain nombre d'enjeux sociaux et environnementaux, et donc cette évaluation-là
08:22je ne pense pas qu'on puisse se dire qu'il y a en tout cas des secteurs qui puissent
08:25y couper.
08:26Ça valorise vos entreprises ?
08:27Ça valorise l'entreprise, c'est le but, c'est aussi du coup tout l'enjeu du plaidoyer
08:31du mouvement Impact France suite à cette étude, je pense que justement par rapport
08:37à ce que je viens de dire, au fait qu'on est aujourd'hui de grands enjeux, de grands
08:40défis auxquels faire face, se dire qu'on va valoriser les entreprises qui impactent
08:44positivement la société, ça me semble très nécessaire.
08:48Qu'est-ce que vous attendez des pouvoirs publics du nouveau gouvernement ?
08:53Là-dessus je ne parlerai pas pour le mouvement Impact France par rapport au nouveau gouvernement,
08:58en revanche je peux vous parler des propositions qui ont été formulées à l'issue de la
09:04publication de cette étude, et il y en a trois principales qui permettent de concrétiser
09:08l'ambition qu'on a abordée, qui est celle de systématiser la prise en compte de la
09:14performance sociale et environnementale.
09:16Les trois propositions sont les suivantes, la première c'est de faire des coûts évités,
09:20un véritable pilier de l'investissement public, c'est-à-dire de prendre en compte
09:24finalement les coûts évités dans l'investissement public avec un système de favoriser des entreprises
09:29qui ont un impact positif, voire de conditionner certains investissements publics, aujourd'hui
09:35effectivement ce n'est pas tellement le cas.
09:37La deuxième proposition c'est de faire en sorte que toutes les entreprises à impact
09:43puissent bénéficier de certains cadres réglementaires favorables qui sont initialement destinés
09:48seulement aux start-up innovantes, on parle par exemple du statut JEE, Jeunes Entreprises
09:53Innovantes, qui permet des exonérations fiscales, que ce statut-là puisse être élargi à
10:00toutes les entreprises de l'impact, pour que toutes puissent bénéficier de ces exonérations
10:05et développer leur activité.
10:07Et la troisième grande mesure c'est de créer un écosystème de financement qui soit très
10:12favorable aux licornes à impact.
10:14Alors ça veut dire quoi, un écosystème de financement dédié en quelque sorte, quelle
10:17forme ça pourrait prendre ?
10:18En fait on a un exemple qui est très clair, c'est celui de la French Tech, la French Tech
10:22je pense que c'est un de nos grands succès, l'objectif c'était de permettre l'émergence
10:26de licornes tout court, et si je ne me trompe pas on en a une petite trentaine en France,
10:31des start-up qui sont valorisées plus d'un milliard, je crois qu'on peut s'en en orgueillir.
10:35On pourrait avoir un French Impact qui pourrait bénéficier pas seulement, alors on a des
10:42formes, on a Tech for Good etc, mais là vraiment d'avoir quelque chose d'élargi et qui puisse
10:45véritablement favoriser, encourager par un cadre réglementaire et en fléchant des
10:52investissements, favoriser l'émergence de champions de la transition.
10:56Parce que parmi les licornes, les licornes tout court, effectivement une trentaine, il
11:00y en a assez peu qui sont directement dans l'environnement de la transformation environnementale,
11:07ça peut être un peu une déception ça, de la French Tech.
11:09Il y en a quand même, il y en a, ensuite le dispositif n'a pas été pensé pour là,
11:15l'objectif c'était des start-up qui s'en valorisent un milliard, je pense qu'il est
11:19temps aujourd'hui, et le mouvement Impact France pousse beaucoup cette idée-là et
11:22en tant que membre je le soutiens activement, de dire qu'on mette la même ambition pour
11:27faire émerger d'aussi beaux champions, mais qui ont vraiment cet objectif unique de contribuer
11:33à la transition sociale et environnementale.
11:35On espère que cette étude sera en haut de la pile du nouveau ministre de l'économie,
11:40merci beaucoup, et de la transition environnementale aussi.
11:43Merci Cécilia, elle est retrouvée sur le site du Mouvement Impact France, j'imagine
11:47l'étude.
11:48Voilà c'est tout simple.
11:49On passe tout de suite à notre débat, le débat de Smart Impact, c'est parti.
11:53Le débat de Smart Impact, on parle de recyclage des plastiques, notamment d'un procédé,
12:04je vous l'avoue je ne le connaissais pas, vous allez peut-être le découvrir avec moi,
12:07le procédé Mass Balance avec Frédéric Merle, bonjour, bienvenue.
12:11Bonjour.
12:12On est directement chez Euramaterials, et Christophe Duky de Boissoudi, bonjour et
12:16bienvenue.
12:17Bonjour.
12:18Directeur général de Nova Montfrance et président de l'association française des
12:20compostables biosourcés, on va présenter rapidement vos organisations respectives Euramaterials,
12:27de quoi s'agit-il ?
12:28Alors Euramaterials est une association dont le rôle est d'accompagner les industriels
12:33vers leur transition, transition environnementale, transition technologique, vers des matériaux
12:40et des procédés ayant moins d'impact environnemental et étant plus performants, plus sobres d'un
12:47point de vue énergétique, d'un point de vue matière.
12:49Donc cette association regroupe à peu près 200 membres qui sont tous acteurs de l'innovation
12:57et du développement économique, ce sont des industriels d'abord, ce sont aussi des
13:02laboratoires, laboratoires universitaires, des centres techniques et différents organismes
13:08qui représentent les entreprises, syndicats professionnels, etc.
13:11Les compostables biosourcés, on parle de quoi ?
13:14Alors en fait on a remplacé le mot bioplastique par compostable biosourcé, parce que le mot
13:21bioplastique ça regroupe beaucoup de choses, le côté origine végétale, donc biosourcé,
13:28le côté compostable ou biodégradable, mais ça peut très bien être indépendant.
13:32Et dans cette association on n'a que des plastiques, ou plus exactement des matériaux
13:38à caractéristiques plastiques, qui sont à la fois biosourcés, donc d'origine végétale
13:43du moins en partie, et également biodégradables et compostables.
13:46Je voudrais qu'on commence par un constat peut-être sur le recyclage des plastiques
13:51en France, Frédéric Merle.
13:52Est-ce qu'on est un peu les mauvais élèves de l'Europe ? J'ai retrouvé ce chiffre,
13:57c'est le ministère de la Transition écologique qui nous le donne, 23% des emballages plastiques
14:01sont recyclés.
14:02Ça nous place où ça ?
14:03Ça nous place malheureusement pas en tête du peloton européen, on est même plutôt
14:07effectivement un mauvais élève.
14:08Et on ne parle là que du plastique issu des emballages, parce que si on parle du plastique
14:13issu par exemple du textile, c'est 1% aujourd'hui des textiles qui sont recyclés.
14:18Donc effectivement il y a un gros problème qui est lié à plusieurs facteurs, qu'il
14:22y ait un problème de récupération de la matière en fait, de collecte, l'organisation
14:27de la collecte, mais aussi aux capacités qu'on peut avoir aujourd'hui, technologiques,
14:31pour recycler de manière efficace ces matières plastiques.
14:34Et on va rentrer effectivement dans le cœur de notre sujet, la chimie biosourcée, Christophe
14:41Dukid-Boissoudi, c'est une piste d'amélioration justement de cette statistique ?
14:46Alors la chimie biosourcée a un intérêt, c'est que toute la partie carbone, c'est-à-dire
14:52carbone founfrit, on en a tous entendu parler, ça permet effectivement d'avoir un carbone
14:57renouvelable.
14:58Et donc au moment du recyclage, quand il y a des dégagements de carbone, de CO2 généralement,
15:05c'est un carbone qui est originaire du végétal et donc qui rentre dans le cycle du carbone,
15:11donc qui vient de l'atmosphère pour retourner dans l'atmosphère.
15:13Donc c'est pour ça que le biosourcé a un intérêt.
15:16Alors cette méthode mass balance, c'est quoi ? C'est un mode de calcul ?
15:20Oui, c'est un mode de calcul.
15:21Alors pour vous donner un exemple, pour essayer d'être clair, c'est par exemple quand vous
15:24achetez votre énergie verte, votre fournisseur d'énergie vous dit « on va vous fournir
15:30100% de votre énergie comme de l'énergie verte ». Or il se peut qu'en fait dans le
15:35mix énergétique de ce fournisseur, il y ait 50% d'énergie verte et il y ait 50% d'énergie
15:41issue d'autres sources de production.
15:44Qu'est-ce qui lui permet de dire ces 100% ?
15:46Alors il a la possibilité légalement d'attribuer en fait les 50% d'énergie qu'il a récupérées
15:53vraiment de ressources vertes à ses consommateurs de manière en fait discriminante en quelque
15:59sorte.
16:00Donc il va dire oui j'ai un crédit et ce crédit je vais choisir de le donner à 100%
16:06à certains consommateurs qui vont payer plus cher ailleurs.
16:09Oui je comprends.
16:10Et alors pour les plastiques, si je prends les emballages plastiques le plus simple pour
16:15le consommateur de base, comment ça s'applique le procédé mass balance ?
16:20C'est-à-dire moi je vais lire sur une étiquette emballage recyclé et là aussi
16:26peut y avoir cette idée de crédit ou de pourcentage de matière recyclée vraiment
16:31présente dans l'emballage c'est ça ?
16:32Oui parce qu'il faut savoir qu'en fait le recyclage chimique c'est une nouvelle
16:36technologie qui apparaît sur le marché, que les industriels découvrent cette technologie
16:40et que ça coûte cher à mettre en œuvre.
16:43Donc ils ont des obligations, s'ils veulent rentabiliser cette nouvelle technologie pour
16:48qu'elle se déploie et qu'elle prenne de l'ampleur, d'utiliser ce système de
16:52mass balance, de crédit, parce qu'en amont il y a peu de matière recyclée et en aval
16:59pouvoir la recréditer de manière discriminante, ça leur permet d'être beaucoup plus efficaces
17:04en fait et de mieux faire passer le message auprès des utilisateurs, des acheteurs.
17:09Christophe Duky de Boisudy, est-ce que c'est nécessaire, ce que je comprends, nécessaire
17:14pour faire entrer le recyclage des plastiques dans une phase supérieure en quelque sorte ?
17:22Alors il y a un intérêt au niveau déjà des attributions, comme je viens de le dire
17:27à l'instant, c'est l'attribution de combien il y a-t-il de recyclage, de pourcentage
17:33de recyclage, mais sur toute la chaîne, parce que c'est un mode de calcul qui intègre
17:39l'ensemble de la chaîne, de l'origine jusqu'à la fin, et là on va voir effectivement
17:45combien on a utilisé sur toute la filière de recyclé.
17:49Alors pour les compostables biosourcés, on utilisera le système de mass balance davantage
17:55sur le biosourcé, alors soit on a un biosourcé directement utilisé pour faire la matière
18:00première, du plastique, donc on sait qu'on utilise tant de matière d'origine végétale
18:07pour faire le plastique en lieu et place du fossile, soit, et ça c'est le mass balance,
18:14on regarde tout ce qui a été utilisé en végétal, donc carbone biosourcé, sur l'ensemble
18:21de la chaîne pour compter, éventuellement maximiser ou pas, mais ça ne sera pas forcément
18:27quelque chose qui sera à l'intérieur du produit, donc ce sont deux modes de calcul
18:30différents.
18:31Mais en revanche c'est très intéressant sur toute la partie analyse sur le cycle de
18:36vie.
18:37Oui oui je comprends, je comprends la logique, alors question de Béossien, est-ce qu'il
18:42y a des plastiques qu'on n'arrivait pas à rentrer dans la chaîne de recyclage qu'on
18:46peut faire rentrer avec ce calcul-là ? Frédéric Merle.
18:49Oui, en fait c'est tout l'intérêt du recyclage chimique, c'est-à-dire qu'aujourd'hui le
18:53recyclage des plastiques il est principalement mécanique, mais à travers le recyclage
18:58mécanique, on est très limité en termes de recyclage et notamment pour le retour
19:02à l'alimentarité des matériaux plastiques.
19:05Aujourd'hui typiquement il n'y a que le PET, les bouteilles de PET qui sont l'objet
19:09d'un recyclage mécanique et qui retournent à l'alimentarité.
19:12Pour la majorité des autres plastiques, on ne peut pas les réutiliser pour l'alimentaire
19:18parce qu'ils sont sensibles aux polluants, parce qu'ils sont mélangés, ce sont des
19:23mixes de différents matériaux plastiques.
19:25Si on voulait les réutiliser pour l'alimentaire, il y a un risque très fort pour la santé
19:29humaine, donc c'est impossible aujourd'hui.
19:31Le recyclage chimique vient apporter une solution parce qu'on va pouvoir effectivement
19:35décontaminer le matériel, soit décontaminer le matériau, soit revenir au polymère de
19:40base et ce polymère sera sans danger et on pourra refaire des nouveaux plastiques avec.
19:47D'où l'intérêt effectivement de cette technologie.
19:49Christophe Dukid-Bossoudi, il y a quand même une question d'information du consommateur.
19:53Absolument.
19:54Et on peut se dire qu'on est un peu à la limite du greenwashing, j'emploie un gros
19:59mot volontairement.
20:00Parce que moi j'achète un peu, je reviens sur mon pot de yaourt, j'achète un pot de
20:03yaourt qui est marqué emballage recyclé, je pense qu'il est recyclé et si finalement
20:08non c'est des crédits et puis il a été fait à partir de matières fossiles, si je
20:12suis hyper sensible à la question, j'ai le sentiment d'avoir été floué.
20:15Vous voyez ce que je veux dire ?
20:16C'est la raison, tout à fait, et c'est la raison pour laquelle on a le même souci
20:19au niveau du biosourcé et de la définition du biosourcé.
20:22Donc il y a ces deux façons d'attribuer, soit ce qui est effectivement à l'intérieur
20:27du produit, soit tout ce qu'on a calculé de biosourcé et de l'origine.
20:31Et c'est pour ça que je soulignais les analyses sur le cycle de vie, l'impact global du produit
20:37sur toute la chaîne.
20:38Donc là en revanche, le mass balance permet d'avoir un produit au niveau de l'ensemble
20:45des industriels qui a un plus environnemental.
20:48Et là c'est intéressant.
20:49En revanche, quant à ce qu'on doit écrire sur le produit, on peut très bien décider,
20:55je dirais, d'attribuer le mass balance à l'ensemble de la chaîne lorsqu'on parle
21:00davantage environnemental sur tout le produit, et éventuellement répondre à des législations
21:06qui demandent un minimum, soit de recycler, soit de biosourcer, et éventuellement sur
21:13l'affichage du produit, de ne se concentrer éventuellement que sur ce qui a été effectivement
21:18utilisé en recyclé ou en biosourcé dans le produit.
21:22Est-ce qu'il faut une réglementation plus précise ?
21:25Est-ce que vous l'attendez, ou est-ce qu'elle est suffisamment précise pour le consommateur ?
21:30Je reviens au consommateur.
21:31Pour l'instant, la réglementation n'est pas encore complètement établie.
21:34Il y a des grosses discussions au niveau de l'Europe entre les industriels, entre les
21:37instances réglementaires, pour justement choisir les méthodes d'attribution, l'attribution
21:43aussi dans le cadre des analyses de cycle de vie, parce qu'aujourd'hui, le recyclage
21:49chimique n'a pas d'impact dans l'analyse de cycle de vie.
21:51Il n'est pas intégré.
21:52Il n'est pas intégré comme un élément différenciant et ayant une plus-value pour
21:57le moment.
21:58Donc effectivement, il y a un règlement d'adhésion qui doit se mettre en place.
22:01Je pense qu'il faudra que cette traçabilité, dans le temps, soit très suivie et que les
22:09industriels, à fur et à mesure qu'ils développent des procédés plus performants,
22:14ils aient l'obligation d'informer le consommateur et aussi d'être beaucoup plus exigeants sur
22:25leur façon d'attribuer les crédits et la façon dont c'est réalisé sur place dans
22:30les usines pour contrôler qu'effectivement, on ait quand même le maximum de traçabilité.
22:34Merci beaucoup.
22:35Merci à tous les deux.
22:36A bientôt sur Bismarck.
22:37Merci à vous.
22:38On passe à notre rubrique Smart Ideas, il faut aider les aidants.
22:45Smart Ideas, une start-up à l'honneur, comme tous les jours avec Fabrice Vallée.
22:53Aujourd'hui, bonjour.
22:54Bonjour Thomas.
22:55Bienvenue.
22:56Vous êtes le co-fondateur de Famirelay, vous l'avez créé avec Michael Ghez.
22:59Vous venez de lancer l'appli, c'est tout récent, il y a quelques jours.
23:03Peut-être revenons à la genèse.
23:05Pourquoi vous avez lancé cette application ? Comment est venue l'idée en quelque sorte
23:10?
23:11Il faut savoir que Famirelay, c'est une application pour aider les aidants, tous les aidants.
23:16Et comme souvent dans les questions d'aidants, c'est une histoire personnelle.
23:20Avant tout, c'est celle de mon associé Michael que je connais depuis 30 ans, on était dans
23:25différentes sociétés avant et on se côtoie, il me raconte un peu ce qu'il fait professionnellement.
23:31On parle à un moment du privé, il me parle de sa mère.
23:33Il est aidant de sa mère, elle a Alzheimer et il me parle de tout ce qu'il fait.
23:37Et plus il me parle, plus ça résonne en moi parce que ma mère à ce moment-là a
23:41un cancer.
23:42J'accompagne aussi ma mère mais je ne suis pas aidant, je ne sais pas ce que c'est qu'être
23:46aidant.
23:47Je suis un bon fils.
23:48Vous n'avez pas intégré le fait que vous faites partie des millions de Français qui
23:50sont aidants.
23:51Exactement, des 11 millions de Français qui aident 6 millions de personnes vulnérables.
23:54Et parce qu'on creuse, on décide d'en parler autour de nous et on s'aperçoit en fait
24:00que tous les aidants en gros ont les mêmes soucis, à savoir ils parlent d'isolement,
24:06ils parlent de souffrance, souffrance au travail beaucoup et de charge mentale.
24:10Et nous, avec Mickaël, on est des faiseurs, on est des bons gars, on a une grosse expertise
24:18sur le numérique.
24:19Moi, j'ai fait toute ma carrière sur Internet, Mickaël a fait énormément d'applications.
24:22On se dit, il doit y avoir possibilité de mettre notre expertise au service des aidants,
24:28de tous les aidants.
24:29Donc quand on parle de tous les aidants, ça veut dire les personnes en charge, qui accompagnent
24:33des personnes vulnérables, handicap, maladie et grand âge, et toutes les personnes en
24:37perte d'autonomie.
24:38Et donc ça devient cette application.
24:40Quels services sont proposés sur cette application ?
24:43L'idée, c'est d'essayer vraiment de réinsuffler du collectif au sein d'une bulle familiale
24:52élargie aux intervenants extérieurs, les professionnels de santé, la femme de ménage,
24:56l'auxiliaire de vie, élargie aux voisins, en fait tous les acteurs qui sont impliqués
25:00autour d'une personne dépendante et qui, de près ou de loin, peuvent jouer quelque
25:05chose, peuvent apporter quelque chose.
25:06Et donc l'application va leur permettre, très simplement, parce qu'on s'adresse
25:10à des personnes âgées, on s'adresse à des personnes handicapées qui n'ont plus
25:13forcément une dextérité, ça va leur permettre de communiquer, de se coordonner, d'échanger
25:19des informations essentielles sur la personne, de façon à s'assurer un suivi des soins
25:25permanents, de façon à savoir qu'est-ce qui se passe chez papa quand j'y suis pas,
25:30et papa qui s'appelle grand-père ou papy ou Jacques pour d'autres, qu'est-ce qui
25:34se passe, qui intervient, qui fait quoi ? Demain, je dois l'accompagner chez le médecin,
25:39je sais qu'il n'y a pas d'accès PMR, qui vient avec moi ?
25:41Effectivement, donc une communauté autour de la personne qui est soit en situation de
25:47handicap, maladie, etc. ou grand âge.
25:50C'est quoi le business model ? Ce sont les familles qui s'abonnent ? Ce sont des entreprises
25:54qui aident leurs salariés ? C'est quoi l'idée ?
25:56En fait, il y a deux piliers.
25:58Il y a un premier pilier qui est bitoussis, on va dire, qui est une personne dans ce groupe
26:04va prendre un abonnement qui va couvrir l'ensemble du groupe.
26:06Cet abonnement, il coûte 4,99€ par mois pour tout le monde.
26:10L'idée étant que le prix ne soit pas vraiment une friction.
26:14Au sein des familles, on ne sait jamais, donc 4,99€.
26:17Mais mieux encore, et on a beaucoup de sociétés maintenant qui commencent à venir vers nous,
26:21c'est que ce soit l'employeur qui offre cet abonnement à l'ensemble de ses employés.
26:26Parce que le fait d'être salarié aidant crée énormément, énormément de soucis
26:32de charge mentale, d'absentéisme, de perte de productivité, etc.
26:36Et moi, j'ai une approche qui est très utopique.
26:40J'aimerais aider tous les aidants, partout, gratuitement.
26:44Justement parce que les sociétés qui comprennent l'approche héroïste, on n'est pas dans
26:49la philanthropie.
26:50Il y a vraiment un retour sur investissement.
26:53Je ne peux même pas vous dire ce que c'est de manière normale parce que la subtilité
26:57de la langue française va poser problème.
26:59Il est de 1%.
27:00Mais en fait, c'est 100 pour 1.
27:04C'est-à-dire que vous allez investir 1 et je vais vous garantir 100 de recouvrement
27:10de productivité.
27:11Ce qui est intéressant effectivement dans la démarche d'une entreprise, c'est que
27:15souvent les salariés qui sont aidants n'en parlent pas.
27:20Vous disiez vous-même, moi j'étais aidant sans le savoir.
27:22Très bien.
27:23Et puis, il y a aussi parfois des gens qui ont un peu honte, c'est de l'ordre de la
27:26vie privée.
27:27Et donc, ils n'en parlent pas très peu dans l'entreprise.
27:30Pour aller dans votre sens, c'est vrai, on n'en parle pas parce qu'on ne le sait pas,
27:35parce qu'on ne l'est pas encore et qu'on va le devenir demain parce qu'il y a quelqu'un
27:37qui tombe, qui se casse le col du fémur.
27:39Parce que quand vous êtes dans un environnement politique, économique qui n'est pas parfaitement
27:45safe, en particulier quand vous êtes une femme, quand vous avez déjà eu des enfants,
27:49des congés maternités, que vous avez expliqué que le mercredi après-midi, ça ne va pas
27:52être trop possible et que maintenant, vous aimeriez lever la main pour dire, au fait,
27:56le jeudi non plus.
27:57Si vous êtes ambitieuse, vous avez peur de la discrimination, si vous êtes dans un
28:02environnement qui n'est pas facile, etc.
28:04Donc, il y a ça.
28:05La réalité aussi, c'est que le Covid a changé un petit peu les choses et que les
28:09gens parlent un peu plus.
28:10Et donc, les entreprises sont de plus en plus ouvertes à cette démarche.
28:14Merci beaucoup Fabrice Vallée.
28:15On est donc au tout début de l'aventure, bon vent à Famille Relais.
28:19Merci encore d'être venu dans ce Smart Impact.
28:21Voilà, c'est la fin de cette émission.
28:22Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:24Je vous dis à très vite.