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Lundi 23 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)

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00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir c'est le quart d'heure thématique
00:08et ce soir c'est le retour, le retour de Pierre-Yves Dugas avec nous en vision conférence
00:13pour ce quart d'heure américain et hebdomadaire qui reprend à l'occasion de cette saison
00:185 de Smart Bourse.
00:19Pierre-Yves, bonsoir, merci beaucoup d'être avec nous et d'assurer ce rendez-vous hebdomadaire
00:24autour de l'actualité américaine.
00:25On se retrouve 17h45, 18h chaque lundi en direct, évidemment ce quart d'heure américain
00:30est à retrouver en replay, dans la foulée sur notre site bsmart.fr et en podcast sur
00:36l'ensemble de vos plateformes préférées chaque semaine.
00:39Pierre-Yves, ravi de vous retrouver dans le contexte qu'on connaît avec tout d'abord
00:44sur la partie économique un Jérôme Powell qui nous a expliqué la semaine dernière
00:49que l'économie américaine allait toujours très bien.
00:53Ah mais tout va très bien, tout va très bien, il y a un mois on nous disait si la
01:00Fed réduit son taux directeur de 50 points de base, c'est un signal lancé au marché
01:06qu'ils ont très peur, très peur de l'envolée du chômage, très peur de la possibilité
01:11d'une récession cet hiver ou l'année prochaine.
01:13Extraordinaire travail de préparation réalisé par Jérôme Powell dans les jours qui ont
01:23précédé ce 18 septembre, on voit des gens comme Greg Hipp, excellent éditorialiste
01:32et analyste économique du Wall Street Journal, on voit Bill Dudley, ancien patron de la Fed
01:38de New York, ancien haut dirigeant de Goldman Sachs, se répandre en arguments intéressants
01:46et tout à fait légitimes sur le thème, non, non, non, moins 50 c'est nécessaire
01:51parce que l'inflation a beaucoup baissé, les taux d'intérêt réels sont trop élevés
01:57et il faut absolument corriger les choses et c'est une bonne nouvelle que l'on baisse
02:02ces 50 points parce que ça montre que tout va bien, on a retourné l'argument et vous
02:08ne me direz pas, vous ne pourrez pas me convaincre que le téléphone n'a pas beaucoup chauffé
02:14entre Jérôme Powell, Greg Hipp, Bill Dudley et quelques autres qui ont légitimé à l'avance
02:22cette décision de 50 points de base qui est passée comme une lettre à la poste à part
02:26quelques heures un petit peu de stupeur juste après la publication de l'information.
02:31Mais Grégoire, souvenez-vous du 18 septembre, l'autre 18 septembre, vous étiez là,
02:40vous courriez déjà les marchés financiers, la réserve fédérale un 18 septembre,
02:47je vais vous préciser l'année après, je ménage mes effets, a baissé le taux d'effet de fin de 50 points de base
02:55et puis ensuite est intervenu deux baisses de 25 points de base au cours des mois qui ont suivi septembre
03:04et jusqu'à Noël, ce qui est d'ailleurs le scénario qu'on nous propose aujourd'hui implicitement dans les plots.
03:10Ensuite, ça a commencé à mal tourner, une baisse de 75 points de base, puis une baisse de 5 ans,
03:19puis encore une baisse de 75 et puis enfin une baisse de 25, puis on a dû s'arrêter parce que
03:24on est tombé à zéro, c'était en décembre 2008, ce 18 septembre, c'était le 18 septembre 2007.
03:33Que s'est-il passé le 18 septembre 2007 ? Wall Street s'est envolé, le Dow Jones a gagné 336 points,
03:39c'est l'équivalent aujourd'hui de 1000 points et le cours d'une valeur, ça vous fera sourire,
03:46qui était déjà identifié comme une valeur sensible, c'était Lehman Brothers.
03:51Le 18 septembre, Lehman Brothers a gagné 10% et on nous disait mais non, il n'y aura pas de récession,
03:57bon il y a un problème de subprime, mais c'est très limité, c'est très spécifique à certaines institutions.
04:04L'économie américaine ne va pas basculer en récession, alors évidemment 2007-2008 n'est pas 2024,
04:11les circonstances ont changé, il est facile d'être systématiquement pessimiste,
04:16mais tout de même, ce petit coup de projecteur sur le rétroviseur nous donne quand même à réfléchir.
04:22L'économie américaine, elle se porte bien, on va encore, semble-t-il, tirer 3% de croissance au troisième trimestre,
04:30mais quelques petits détails horribles tout de même, le déficit budgétaire américain est colossal,
04:39on est autour de 6% alors qu'on est en période de croissance, ce qui est une absurdité.
04:45Si vraiment le chômage remonte, et il est en train de remonter puisque les créations nettes d'emplois aux États-Unis
04:52au cours des trois derniers mois ont retrouvé leur rythme antérieur à la pandémie, surtout plus bas depuis 2020,
04:58on était à 3,7%, on est à 4,2% aujourd'hui, la tendance est quand même à la montée du chômage.
05:06Si le chômage monte, si une récession arrive, comment va-t-on faire pour faire de la relance avec déjà un déficit budgétaire aussi colossal ?
05:15Il n'y a pas de problème de subprimes dans l'immobilier résidentiel, non, mais enfin, il y a des problèmes sérieux dans l'immobilier commercial.
05:22Vous circulez dans les villes américaines aujourd'hui, vous êtes frappé de voir que la moitié des bâtiments de bureaux sont vides.
05:27Il n'y a plus d'encombrement comme il y en avait auparavant aux heures de pointe dans de grandes métropoles américaines.
05:34Ce problème va finir par devoir, il va falloir le résoudre d'une manière ou d'une autre, il y a des refinancements qui arrivent,
05:40il y a des banques et des établissements de crédit qui supportent cette mauvaise dette immobilière commerciale.
05:47Donc, nous ne tirons pas systématiquement la sonnette d'alarme, mais notons tout de même cette forte divergence,
05:54nous en parlions avec vos invités il y a quelques minutes, d'appréciation entre les marchés obligataires qui anticipent des réductions massives,
06:03de taux, directeur de la Fed, au cours des prochains mois et jusqu'à la fin de l'année prochaine, et les valorisations des marchés d'action autour de 24.
06:12Tout va très bien, madame la marquise.
06:14– L'autre question politique, évidemment, Pierre-Yves, est-ce que Kamala Harris est partie pour remporter l'élection présidentielle ?
06:22– Ah oui, si la tendance des trois dernières semaines est extrapolée, elle est pour le moment en train de gagner.
06:32Ce n'est pas fait, mais Donald Trump n'a pas résolu le problème fondamental de sa campagne depuis que Joe Biden a abandonné la course.
06:43Il n'arrive pas à trouver l'angle d'attaque sur Kamala Harris.
06:47Nous avions, lors de nos conversations précédentes, il y a quelques mois, évoqué, enfin moi ce qui me paraît évident dans cette campagne,
06:57c'est que Donald Trump avait besoin de Joe Biden et Joe Biden avait besoin de Donald Trump.
07:01Pendant que Biden est parti, Trump est orphelin.
07:04Et nous avons de l'autre côté, il faut le dire quand même, calmement mais raisonnablement,
07:11une complicité active de la presse, de l'establishment, qui systématiquement nous présente l'absence de programme de Kamala Harris comme une preuve de génie.
07:25On ne sait pas ce qu'elle va faire, elle n'a pas de programme.
07:29Son principal argument, c'est qu'elle a des valeurs de classe moyenne, elle veut rétablir le droit de l'avortement qui a été renommé droit de reproduction et elle n'est pas Donald Trump.
07:43Ça peut suffire pour Kamala Harris pour être réélue si dans le même temps, et c'est le cas pour le moment,
07:49Donald Trump continue d'être une caricature de lui-même et continue de parler du passé et de l'époque bénie où il était président.
07:58Il est stupéfiant de voir que Donald Trump a laissé Kamala Harris s'approprier l'argument du changement.
08:05Kamala Harris prétend incarner le changement alors qu'elle est la vice-présidente sortante.
08:11Et Donald Trump s'est laissé piéger dans cette logique où il est le candidat du statu quo, c'est assez stupéfiant.
08:18Il est urgent que les républicains se reprennent s'ils ne veulent pas non seulement perdre les présidentielles mais souffrir des défaites assez sensibles dans les législatives.
08:28Je ne sais pas si c'est un indicateur mais j'imagine quand même, tout le monde suit ça, les dépenses des budgets de campagne de Kamala Harris et de Donald Trump.
08:35Ça s'accélère pour Kamala Harris. Dans tous les swing states, l'équipe démocrate de Kamala Harris est capable de dépenser en publicité et autres beaucoup plus d'argent que Donald Trump aujourd'hui.
08:47Kamala Harris a un trésor de guerre qui est deux ou trois fois celui de Donald Trump. Donald Trump prétend qu'il est en mesure de mener des campagnes très ciblées.
08:59Je parlais avec ma fille qui habite en Caroline du Nord et qui est dans un district, dans une ville plutôt démocrate, ce qui est assez rare en Caroline du Nord,
09:09et dont la boîte à lettres est tous les jours inondée de tracts, de pamphlets en anglais, lui disant qu'il est important de voter Trump,
09:25qu'il est important de se rendre compte du danger que Kamala Harris représenterait pour l'avenir, pour l'Amérique, pour le monde, pour la liberté, etc.
09:36L'argent des Républicains, prétend-il, est extrêmement ciblé. L'énormité du trésor de guerre de Kamala Harris fait qu'elle peut arroser beaucoup plus large.
09:45Et, j'y reviens, elle bénéficie d'une presse qui lui est extrêmement favorable et qui lui pardonne le fait stupéfiant qu'elle se retrouve candidate aux présidentielles américaines
09:56sans avoir connu l'épreuve des primaires, qui est une épreuve importante pour une personnalité politique, et qui, en outre, refuse de donner des conférences de presse.
10:07Elle ne répond pas aux questions de 50 journalistes qui sont entraînés, qui connaissent leur dossier et qui lui posent des questions pointues sur des sujets pointus.
10:16Elle évite toute conférence de presse, et ça marche.
10:20— Bon, le tout, c'est que ça marche jusqu'au 5 novembre, hein. Pour l'instant, ça...
10:24— Les élections ont commencé. On vote aujourd'hui en Virginie, on vote dans le Minnesota, on vote dans le Dakota du Sud.
10:33Le vote a commencé. Beaucoup d'électeurs américains sont en train de se prononcer sur les éléments d'information dont ils disposent aujourd'hui.
10:40— Bon. On n'est plus juste dans la campagne. On est déjà dans le vote pour certains citoyens américains aujourd'hui.
10:46— Merci beaucoup, Pierre-Yves. On vous retrouve donc chaque semaine. Je redonne le rendez-vous 17h45 en direct le lundi dans Smartboard sur Bsmart for Change.
10:54Évidemment, ce quart d'heure américain est à retrouver en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.

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