Midi News (Émission du 22/11/2023)

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bienvenue à tous pour Midi News.
00:00:03 Voici le programme.
00:00:04 Après l'attaque barbare de Crépole, Gérald Darmanin pointe l'indignité de certaines
00:00:08 réactions.
00:00:09 Éric Dupond-Moretti dénonce la récupération politique comme au sujet de la petite Lola.
00:00:15 Alors, nommer est-ce être indigne ? Et puis plus largement, chacun est sommé de choisir
00:00:19 son camp, son fait divers ou son fait de société.
00:00:22 De quoi tout cela est-il révélateur ?
00:00:24 La droite crie à la décivilisation, la gauche à la récupération.
00:00:29 En réalité, est-ce que tout le monde n'est pas coupable ? Nous parlons encore de ce qui
00:00:32 s'est passé à Crépole.
00:00:33 Qui est responsable de la faillite de l'autorité dans notre pays ?
00:00:36 Et puis sur ce que vous voyez à l'image, c'est-à-dire l'accord sur les otages, quatre
00:00:40 Français ou trois seraient présents parmi ces otages du Hamas qui devraient être libérés
00:00:46 prochainement.
00:00:47 Soulagement des familles et puis aussi des questions que l'on doit se poser sur ce qui
00:00:50 est appelé une trêve, en échange.
00:00:53 Enfin, Napoléon.
00:00:54 On sait tout de Napoléon.
00:00:57 Vraiment ?
00:00:58 Vous êtes sûr de tout savoir de Napoléon ?
00:01:00 On va évoquer un aspect méconnu, très très peu abordé.
00:01:03 Vous le verrez dans le livre et encore moins dans le film de Ridley Scott qui va bientôt
00:01:07 sortir sur ce grand écran.
00:01:08 On fera une sorte de quiz avec nos invités de qualité pour savoir s'ils savent tout
00:01:12 sur Napoléon.
00:01:13 Elisabeth Lévy me regarde avec un air mais je me demande vraiment quel est cet aspect
00:01:18 méconnu.
00:01:19 Ça s'appelle un teasing pour faire patienter je l'espère.
00:01:23 Moi je suis super teasé.
00:01:24 Comme souvent.
00:01:25 Des sujets importants, des sujets lourds.
00:01:30 On va en parler.
00:01:31 Et tout d'abord le journal bien sûr.
00:01:33 Bonjour à vous Michael.
00:01:34 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:35 Un accord de trêve a donc été trouvé entre Israël et le Hamas.
00:01:38 Le gouvernement israélien a donné son feu vert cette nuit.
00:01:42 50 otages vont être libérés sur 4 jours.
00:01:45 Il s'agit de femmes et d'enfants.
00:01:47 Pourtant, malgré cet accord, les familles restent inquiètes.
00:01:50 Voici le témoignage d'Olivier dont un proche est détenu par les terroristes du Hamas.
00:01:55 On a eu déjà cette nuit tardivement la confirmation de l'approbation de l'accord par le gouvernement
00:02:04 israélien et je crois par la Cour suprême.
00:02:06 On a vu les photos effectivement d'offerts de Sahar et de Herez qui sont otages.
00:02:12 J'ai eu des personnes de ma famille hier soir assez tard.
00:02:15 Évidemment, il y a une espèce d'espoir qui apparaît beaucoup plus qu'auparavant.
00:02:23 Mais tenter d'abord de totale incertitude et de méfiance, puisqu'il est clair,
00:02:30 Adas me l'a bien précisé, que la confiance envers le Hamas est très faible.
00:02:35 On a vu ce qu'ils ont fait cet octobre.
00:02:38 Ce sont vraiment des criminels.
00:02:40 Une trêve qu'Israël s'engage donc à respecter.
00:02:45 Des consignes en ce sens ont été communiquées cette nuit par le Premier ministre Benyamin Nathaniahou.
00:02:51 Ce qui ne veut pas dire que la guerre est terminée, comme nous l'explique le porte-parole de l'armée israélienne
00:02:56 qui précise que Tsahal reste sur ses gardes.
00:03:00 L'armée israélienne et les forces de Tsahal sur le terrain qui sont à Gaza en guerre contre le Hamas
00:03:06 vont s'adapter évidemment aux clauses et à la trêve prévue pour l'échange.
00:03:12 Mais il faut savoir que durant cette trêve, la guerre ne s'arrête pas.
00:03:16 La guerre ne s'arrête pas et nous allons également être extrêmement vigilants
00:03:20 pour sécuriser nos troupes, nos forces sur le terrain,
00:03:23 parce que c'est toujours très sensible ces situations-là.
00:03:26 Le Hamas est en face avec des armes, avec des hommes, avec des volontés de tuer, d'attaquer, de bombarder.
00:03:33 Donc, grande prudence du côté des forces de Tsahal sur le terrain.
00:03:37 Mais évidemment, nous allons nous adapter et respecter les clauses de l'accord
00:03:41 qui étaient cette nuit d'ailleurs décidées par le gouvernement israélien.
00:03:46 Retour en France à présent.
00:03:47 Dans le Tarn, des parents d'élèves portent plainte contre une enseignante.
00:03:51 Celle-ci a jeté son stylo pour demander le calme dans sa classe,
00:03:55 sauf que l'objet a touché les lunettes de l'enfant.
00:03:57 Depuis, l'enseignante a été convoquée par la direction académique
00:04:00 et plusieurs de ses collègues ont manifesté hier leur soutien.
00:04:04 Je vous propose d'écouter l'un d'entre eux.
00:04:05 Une grande dureté de la Dazen vis-à-vis de cette collègue qui n'aurait jamais dû vivre tout ça.
00:04:12 C'est un sentiment qui est partagé très largement dans la profession depuis plusieurs années.
00:04:18 Effectivement, un sentiment d'isolement, un sentiment de solitude
00:04:22 par rapport aux difficultés qu'on peut rencontrer dans le métier.
00:04:26 Les conditions de travail ne s'arrangent pas, bien au contraire.
00:04:29 Ce qu'on attend, c'est ça.
00:04:31 Au lieu de nous enfoncer encore plus, quand on est face à une difficulté
00:04:35 plus importante que d'habitude, qu'on nous soutienne, qu'on nous accompagne, qu'on nous aide.
00:04:40 Et puis, c'est aujourd'hui la sortie au cinéma du très controversé Napoléon de Ridley Scott
00:04:46 avec Joaquin Phoenix dans la peau de Bonaparte.
00:04:49 Un biopic qui, depuis quelques semaines, n'en finit pas de diviser les historiens.
00:04:53 Mais le réalisateur d'Alien, Blade Runner ou encore Gladiator a-t-il réussi son pari ?
00:04:58 Le public français sera-t-il conquis ?
00:05:00 On devrait le savoir très vite.
00:05:02 Sonia, c'est la fin de ce journal.
00:05:04 L'actualité continue évidemment dans Midi News.
00:05:06 Merci, je voulais réagir à ce qui s'est passé autour de cette enseignante.
00:05:09 Je vous promets, je ne jetterai pas de stylo.
00:05:12 Il n'y aura pas de marques d'énervement.
00:05:13 Tout va bien. Nous n'avons pas affaire à une classe dissipée.
00:05:16 Le plus rigolo, si on peut trouver ça rigolo...
00:05:19 -Ci menace, monsieur ?
00:05:21 Le plus marrant, si on peut trouver ça marrant tellement l'histoire est absurde,
00:05:24 c'est qu'apparemment le procureur a trouvé la plainte recevable.
00:05:28 -Non mais c'est-à-dire... Oui, Philippe, je vous en prie.
00:05:31 -Il y a des choses scandaleuses qui se déroulent dans l'univers scolaire
00:05:35 et pour une broutille comme ça, qui peut résulter d'un énervement,
00:05:40 on fait tout un cirque. Non, mais on est tombé sur la...
00:05:43 -Je suis d'accord avec vous.
00:05:45 Je crois que ça participe du fait qu'on nomme mal les choses.
00:05:48 Et j'en viens à Crépole.
00:05:51 Il est vrai, Crépole, depuis quelques jours, on l'a dit,
00:05:53 certains sont passés de l'appellation d'une rixe à l'attaque sanglante,
00:05:58 à une attaque qui a tout d'une attaque barbare,
00:06:01 et puis à ce que disent les politiques.
00:06:03 Gérald Darmanin pointe l'indignité de certaines réactions.
00:06:06 Éric Dupond-Moretti dénonce la récupération politique,
00:06:09 comme au sujet de la petite Lola.
00:06:11 On va en parler, parce que très sincèrement,
00:06:13 même si on va essayer de voir tout ça de manière objective, si on peut.
00:06:18 Est-ce que ce n'est pas une manière de masquer l'impuissance aujourd'hui
00:06:20 de la force publique ou de ce qu'il en reste ?
00:06:23 Mais tout d'abord, le plus important, c'est l'émotion de la famille.
00:06:26 Il y a une marche blanche aujourd'hui, donc je voudrais vraiment qu'on démarre par cela,
00:06:29 par les proches de Thomas, par la manière dont ce garçon, cet adolescent, est décrit.
00:06:34 Regardez ce sujet préparé par Juliette Sada.
00:06:38 Quatre jours après le drame, le restaurant familial tenu par les parents de Thomas
00:06:43 demeure porte-close et volé fermé.
00:06:46 Les commerçants des alentours connaissaient bien le garçon et sa famille.
00:06:49 Ils décrivent un jeune homme gentil et sans histoire.
00:06:52 Thomas est un enfant comme les enfants pérotos,
00:06:56 des enfants très souriants, très aimables, très gentils.
00:06:59 Les parents sont des patrons adorables.
00:07:01 C'est une famille qui est très investie dans le travail, qui donne beaucoup d'amour,
00:07:05 qui est très aimée par le village d'Autrive et par plein d'autres villages.
00:07:10 C'est des gens qui sont adorables.
00:07:13 L'attaque sanglante à Crépeau, à l'occasion d'une fête de village,
00:07:15 laisse ses habitants sans voix.
00:07:17 Aujourd'hui, c'est la peur et la colère qui règnent dans cette petite campagne.
00:07:21 On a peur pour nos enfants. Ma fille a 16 ans, elle aurait pu être au bal.
00:07:24 Tous ses amis, toutes ses connaissances y étaient et ça nous fait peur.
00:07:31 On a peur dans nos petits villages. De toute façon, on a peur pour nos enfants.
00:07:37 La réaction, déjà, c'est la tristesse.
00:07:40 Et puis, c'est une réaction de ras-le-bol aussi.
00:07:44 Franchement, aujourd'hui, il ne peut pas y avoir une fête sans qu'il y ait une bagarre,
00:07:47 sans qu'il y ait des problèmes.
00:07:49 C'est assez compliqué de laisser sortir les enfants.
00:07:51 Dès les premières heures suivant le drame, plusieurs cellules d'écoute ont été mises en place.
00:07:56 Une centaine de personnes auraient bénéficié d'une aide médico-psychologique.
00:08:00 Et pour en parler autour de la table, je salue bien sûr Elisabeth Lévy,
00:08:03 Olivier Dartigold, Philippe Bilger, Kevin Bossuet, notre journaliste,
00:08:07 politique-justice Tanguy Hamon nous accompagne.
00:08:09 Merci à vous, Tanguy. Bonjour.
00:08:10 On va parler aussi de ce que l'on sait autour de ces suspects interpellés.
00:08:15 Rudy Mana, bonjour et merci d'être de nouveau avec nous.
00:08:18 Vous êtes porte-parole du syndicat Alliance Sud.
00:08:20 Je vais peut-être commencer par vous, Rudy Mana.
00:08:21 C'est vrai, ce matin, vous me le rappelez, Elisabeth Lévy,
00:08:25 vous avez le patron des sénateurs LR qui parle d'un RAID.
00:08:30 C'est une attaque sanglante, c'est une attaque d'une rare, enfin sauvage, si je puis dire,
00:08:36 parce que je ne veux pas qualifier Uighur, ce dont on parle aussi, au Proche-Orient.
00:08:41 Mais est-ce que le qualificatif de RAID qui peut être rattaché à un attentat vous semble conforme ?
00:08:47 Avant tout ça, Sonia, je voudrais souligner le travail exceptionnel des gendarmes.
00:08:51 On en avait parlé hier, je vous avais dit on va laisser rapidement, laisser nous un peu de temps.
00:08:55 Bon, ça s'est passé hier après-midi, ils ont été hyper réactifs.
00:08:58 Et j'ai envie de parler aussi de tous ces collègues de la police judiciaire,
00:09:02 tous ces gendarmes d'investigation qui font un travail remarquable
00:09:05 et dont on parle assez rarement, il faut le dire.
00:09:07 Et là encore, ils ont prouvé l'efficacité de la gendarmerie et de la police
00:09:11 en interpellant sans difficulté ces individus.
00:09:13 Il y a même le GIGN qui a été engagé.
00:09:15 En tout cas, ils sont interpellés, ils sont en audition,
00:09:18 ils seront présentés au parquet, on a 96 heures pour le faire
00:09:21 et j'espère qu'il y aura des sanctions derrière.
00:09:24 En ce qui concerne le RAID, non, je crois que c'est un assassinat.
00:09:27 Par contre, il faut se dire les choses.
00:09:30 On a des jeunes qui sont revenus en bande organisée,
00:09:33 je crois que c'est le communiqué du parquet.
00:09:35 Ils sont venus avec des couteaux, donc ils ne sont pas venus pour jouer.
00:09:40 Ils sont venus pour planter des couteaux, donc pour tuer.
00:09:43 Donc c'est un assassinat en bande organisée.
00:09:46 C'est certainement pas un RAID, mais ils étaient là pour terroriser
00:09:49 et ils l'ont fait.
00:09:50 D'ailleurs, on a entendu dans le reportage,
00:09:53 les gens du village qui vivaient très paisiblement
00:09:56 sont aujourd'hui totalement terrorisés.
00:09:58 C'est, je pense, aussi le but.
00:10:00 - Et pas que ce village seulement. - Et pas que ce village seulement.
00:10:02 Le message est passé partout en France.
00:10:05 Et c'est le but aussi de ces gamins-là.
00:10:06 Et puis, on a vu les réactions sur les réseaux sociaux de certains gamins derrière.
00:10:10 Je veux dire, c'est atroce.
00:10:12 Quand on entend parler comme ça, il vous vient quand même les boules.
00:10:15 - Vous parlez de cette vidéo.
00:10:17 Alors moi, je précise à notre téléspectateur que nous n'avons pas du tout voulu la diffuser
00:10:21 parce qu'il se présente comme étant un proche des personnes interpellées.
00:10:26 Il se gargarise d'une situation avec des mots qui sont intolérables et qui sont ignobles.
00:10:31 Et on a pensé que diffuser une telle vidéo, c'est aussi, j'allais dire...
00:10:34 - Mais on ne sait pas encore si c'est... - Le rendre... Voilà.
00:10:36 - On n'est pas complètement sûrs qu'il... - Un, nous ne sommes pas sûrs.
00:10:39 Et deux, est-ce que ce n'est pas une volonté de le mettre, voilà, de participer à sa mise en avant ?
00:10:43 - Je voudrais dire un mot sur les mots.
00:10:45 - Oui. - Parce que, bon, "raide", en réalité,
00:10:47 il n'y a pas forcément de connotation terroriste dans "raide".
00:10:50 Je pensais, parce que moi, j'ai entendu que Bruno Retailleau avait vraiment parlé d'attentat terroriste,
00:10:55 ce qui, là, ne me semblait pas du tout de propos.
00:10:58 Mais j'aurais aimé savoir si Gilles Kepel validerait le mot de "raziade",
00:11:01 dans le sens de "on arrive, on est chez nous, on fait ce qu'on veut".
00:11:05 Apparemment, c'est parti d'une histoire de filles.
00:11:07 Je ne sais pas s'il s'est confirmé ou pas.
00:11:09 - Non, rien n'est confirmé à l'heure actuelle sur les motivations.
00:11:11 - Rien n'est confirmé, sinon qu'apparemment, ils ont été quand même exfiltrés à un moment
00:11:15 parce qu'ils se comportaient mal et ils sont revenus en nombre.
00:11:18 Et je pense qu'il y a une logique de "raziade".
00:11:20 Il y a probablement une logique de crime anti-blanc.
00:11:25 Mais je ne sais pas. C'est pour ça que j'ai dit "probablement".
00:11:29 - Non, mais ça m'intéresse, parce que ça, ça va être le deuxième aspect de notre débat.
00:11:33 C'est-à-dire, l'importance de... - J'ai dit "probablement", je ne sais pas.
00:11:36 Je ne suis pas en train de vous empêcher de parler.
00:11:38 C'est l'objectif d'un débat.
00:11:40 C'est-à-dire, vous avez aujourd'hui une classe politique, et vraiment, je veux en parler.
00:11:44 On dirait que chacun choisit son camp, son fait divers ou son fait de société.
00:11:47 Vous avez la droite qui dit "déscivilisation", vous avez la gauche qui crie "récupération".
00:11:51 Vous avez au milieu des familles et la famille de Thomas qui a envie de savoir la vérité.
00:11:56 Alors, je vous pose collectivement la question,
00:11:57 est-ce qu'on n'est pas en train d'aller trop vite par rapport à l'enquête ?
00:12:01 Est-ce que, quelle que soit, en disant toute la vérité,
00:12:03 et avec vous, Tanguy, on va voir si on pourra connaître vraiment les profils de ces suspects,
00:12:08 mais une fois qu'on saura tout ça, on pourra tout analyser ?
00:12:10 - Si on va... - Vous pensez qu'on ne saura pas tout ?
00:12:13 - Si on va trop vite, vous avez peut-être raison,
00:12:16 c'est aussi parce qu'on commence à être habitué à un certain type de schéma.
00:12:21 Et on a tort si... Si on va trop vite, on a tort.
00:12:24 Et d'ailleurs, je ne dis pas "probablement", je dis "peut-être".
00:12:26 Voilà, vous avez absolument raison.
00:12:29 Mais si on fait cette erreur-là, c'est parce que, quand même, on n'en est pas au premier.
00:12:34 - Il fut un temps où la classe politique, dans les premières réactions,
00:12:38 en restait à des pensées pour la famille,
00:12:43 en attendant les premiers éléments des enquêtes judiciaires.
00:12:46 Et je partage totalement ce que vous avez dit.
00:12:48 Aujourd'hui, ce n'est absolument plus le cas, et pour personne,
00:12:51 que ce soit à droite ou à gauche, selon la victime.
00:12:53 C'est-à-dire que, dès l'annonce de l'info, en alerte,
00:12:58 c'est un tsunami de réactions, via les réseaux sociaux.
00:13:02 Aujourd'hui, qu'est-ce que nous savons ?
00:13:03 D'abord, nous savons que ce n'est pas une rixe,
00:13:07 que ce n'est pas une bagarre entre villageois, qu'on appelle...
00:13:12 - On le savait dès le début, sur la rixe, alors que le mot était employé.
00:13:14 - Bien sûr.
00:13:15 - Il y a une responsabilité, donc, de certains.
00:13:16 - Que ce n'est pas, selon la DPS-AFP, des troubles faits.
00:13:19 Mais qu'il s'agit, bien évidemment, d'une attaque coordonnée, punitive,
00:13:25 allant jusqu'à le décès d'un jeune et d'autres choses très graves.
00:13:31 Voilà où nous en sommes.
00:13:32 Et moi, j'ai confiance dans le travail d'enquête
00:13:36 et la parole publique du procureur pour nous donner,
00:13:40 dans les jours qui viennent...
00:13:40 - Pourquoi c'est important, la confiance que vous manifestez ?
00:13:42 Parce que sinon, un jour, ou si ce n'est pas déjà le cas,
00:13:45 mais jeudi, qu'est-ce qu'il faut faire pour protéger ses enfants ?
00:13:48 - Ils iront aussi avec des couteaux.
00:13:50 - On s'arme.
00:13:52 - On s'arme.
00:13:53 Écoutez, pardonnez-moi, je ne dis pas "il faut",
00:13:54 je dis "c'est le risque qu'il faut conjuguer".
00:13:56 - Il le faut.
00:13:57 - On va faire un point sur l'enquête avec vous, Tanguy.
00:13:59 Tout d'abord, Philippe Béleger, je voudrais vous faire écouter,
00:14:01 et vous tous, Laurent Oberthon.
00:14:03 Vous le connaissez, c'est celui qui a été l'auteur de certains ouvrages,
00:14:06 dont "La France orange mécanique".
00:14:07 C'est vrai que Laurent Oberthon, il a été blacklisté
00:14:12 sur beaucoup de médias extrêmes droitisés, etc.
00:14:15 Il décrivait, quoi qu'on en pense, en partie, ce que l'on vit.
00:14:19 Ça, on peut le dire, parce que l'hyperviolence est là.
00:14:21 Là, on ne se trompe pas. Écoutons-le.
00:14:24 - On parle souvent de violence dite "gratuite",
00:14:27 parce qu'elle n'est pas crapuleuse,
00:14:29 parce que vous vous faites planter, vous ne savez même pas pourquoi.
00:14:31 Et c'est plus un effet de groupe, c'est-à-dire ces jeunes,
00:14:36 entre eux, il n'y a que le groupe qui compte.
00:14:38 Il est hiérarchisé, il est structuré par la violence,
00:14:40 par la démonstration de violence,
00:14:42 qui vous fait en quelque sorte exister au sein de ce groupe.
00:14:45 Et la malheureuse victime, elle a simplement le tort
00:14:48 d'être là au mauvais endroit, au mauvais moment, de les croiser.
00:14:51 Et il est vrai que la plupart du temps,
00:14:53 la victime va être issue de la bonne société française traditionnelle,
00:14:58 qui est très méprisée par ces groupes.
00:15:03 - Honnêtement, là, tout est dit ?
00:15:06 - Oui. En même temps, si vous le permettez, Sonia,
00:15:10 je ne suis pas persuadée, Rudy Mana, que c'est un assassinat,
00:15:15 mais je ne discuterai pas de ce point juridique.
00:15:19 Deuxième élément, on ne connaît pas vraiment les modalités de tout cela.
00:15:24 Troisième élément, vous l'avez un peu évoqué à l'origine, Sonia,
00:15:28 moi, j'en ai assez de ce réflexe qui, en permanence,
00:15:32 dénonce une instrumentalisation politique,
00:15:36 même de la part d'un homme qui n'a jamais été faible sur le plan régalien,
00:15:41 je pense à Fabien Roussel, qui a éprouvé le besoin de dire,
00:15:45 au fond, on ne doit pas s'emparer des drames,
00:15:48 je le reproche à l'extrême droite.
00:15:51 Mais c'est un réflexe absurde de dénoncer ça dans la classe politique.
00:15:56 Moi, je souhaite que toute la classe politique,
00:15:59 gauche-extrême-gauche, extrême-droite-droite,
00:16:01 s'empare de ces tragédies.
00:16:03 - Mais vous avez raison, c'est un vœu pieux.
00:16:05 - Franchement, le plus important, c'est ce qui s'est passé
00:16:08 autour de cette famille et de ce pauvre adolescent,
00:16:11 c'est d'abord la priorité, mais ce qui fait mal au cœur aussi,
00:16:14 c'est que chacun est sommé de choisir son camp.
00:16:16 Nous parlerons de l'agression du jardinier,
00:16:20 et vous allez voir Jean-Luc Mélenchon.
00:16:22 J'attends encore la réaction de Jean-Luc Mélenchon sur Crépol.
00:16:25 On ne peut pas avoir le cœur à géométrie variable,
00:16:29 je pense, quand il y a une mort.
00:16:31 - Mais c'est une plaie chez tout le monde.
00:16:34 Le deux poids deux mesures, c'est hallucinant, c'est ce qui tue.
00:16:37 - Alors où est l'homme d'Etat qui va dire
00:16:39 "ça c'est une agression ultra violente,
00:16:43 c'est une décivilisation"
00:16:45 et qui va aussi condamner une agression raciste ?
00:16:47 - Il faudrait trouver un homme d'Etat non hémiplégique.
00:16:51 - Les titres, tout d'abord.
00:16:53 - Israël publie une liste de 300 prisonniers
00:16:55 et détenus palestiniens qui pourraient être libérés
00:16:58 dans le cadre de l'accord qui vient d'être scellé.
00:17:01 Les citoyens israéliens ont la possibilité de faire appel
00:17:04 contre la libération de certains détenus
00:17:06 dont la grande majorité ont été arrêtés pour des émeutes
00:17:08 ou des jets de pierre.
00:17:09 Le procès de l'influenceuse qui a ironisé
00:17:11 sur la mort d'un bébé israélien se tient aujourd'hui.
00:17:13 Elle est jugée pour apologie d'un acte de terrorisme
00:17:16 et provocation publique à la haine, à la violence
00:17:19 ou à la discrimination en raison de l'origine,
00:17:21 l'ethnie, la nation, la race ou la religion.
00:17:23 Et puis Emmanuel Macron recevra ce soir
00:17:25 1000 maires à l'Elysée alors que se tient en ce moment
00:17:28 le 105e congrès de l'Association des maires de France,
00:17:31 un salon sur fond de hausse des violences
00:17:33 à l'encontre des élus auxquelles le chef de l'État
00:17:35 ne participe pas cette année.
00:17:37 On est dans un fait de société.
00:17:39 Un fait de société c'est quand il y a un continuum
00:17:42 de choses qui se répètent et à partir desquelles
00:17:45 on peut tirer une analyse.
00:17:47 Des points qui pourrissent une ligne.
00:17:49 Voilà, exactement.
00:17:50 Et pourtant, moi ce qui me gêne,
00:17:52 l'exécutif qui dénonce une faillite collective.
00:17:54 Moi je n'ai pas l'impression qu'on a tous participé,
00:17:56 pardonnez-moi, ce n'est pas une façon d'exonérer à tout ça.
00:17:59 Non, moi je crois que le problème c'est la faillite de l'État.
00:18:03 C'est-à-dire que l'État qui n'a pas été à la hauteur,
00:18:06 enfin nous sommes quand même en France,
00:18:08 nous sommes des citoyens civilisés,
00:18:10 nous attendons une justice qui soit ferme.
00:18:13 Si la justice n'est pas ferme, il y a un sentiment d'impunité,
00:18:16 donc forcément les délinquants font ce qu'ils veulent
00:18:19 et de l'autre côté les Français pensent de plus en plus
00:18:22 à se faire justice eux-mêmes.
00:18:24 Et moi il y a une expression qui m'a beaucoup choqué
00:18:26 dans le débat public, c'est "Thomas était un garçon sans histoire".
00:18:30 Cette expression-là, il y a encore quelques années,
00:18:33 on en parlait pour les primo-délinquants.
00:18:36 Là maintenant ce sont les victimes.
00:18:38 Thomas, cela aurait pu être moi, un de mes élèves,
00:18:41 un frère, un cousin, c'est quelqu'un qui n'avait strictement rien fait
00:18:46 et qui est mort en effet sous les coups, je le dis,
00:18:49 du déni et du renoncement de l'État à agir.
00:18:54 Mais derrière l'État, il y a qui ?
00:18:56 Il y a les politiques.
00:18:57 C'est comme si on disait que c'est la faute à l'Europe,
00:18:59 mais derrière l'Europe il y a toutes les autres nations.
00:19:01 Je suis d'accord.
00:19:02 Et une chose que je voulais dire aussi,
00:19:03 c'est-à-dire que les Français s'en fichent des pleurnicheries
00:19:06 et des attermoiements de Mme Le Pen, de M. Mélenchon, de M. Darmanin.
00:19:11 Ils s'en fichent, eux, ce qu'ils veulent,
00:19:13 c'est des actes concrets pour régler le problème de l'insécurité.
00:19:16 On va voir comment.
00:19:17 Tout d'abord, Tanguy Hamon, est-ce que vous avez de plus amples informations
00:19:20 sur le profil des personnes interpellées ?
00:19:23 Les personnes interpellées, ce qu'on sait,
00:19:25 c'est qu'elles ont été interpellées à Toulouse
00:19:27 puisqu'elles étaient en train de prendre la fuite.
00:19:29 Elles sont originaires de Romand-sur-Isère.
00:19:31 Elles étaient en fuite à Toulouse.
00:19:32 Et les enquêteurs ont décidé de lancer les interpellations
00:19:35 parce qu'on avait peur qu'ils quittent le territoire français
00:19:37 et qu'ils se rendent en Espagne.
00:19:39 Parmi ces interpellés, il y a le principal suspect,
00:19:42 celui qui est soupçonné d'avoir porté le coup de couteau mortel à Thomas.
00:19:46 Ce qu'on sait de lui, c'est qu'il a 20 ans, il est français,
00:19:48 il est né à Romand-sur-Isère, il y vit toujours dans le centre-ville.
00:19:52 Selon les premières remontées que l'on a sur son casier judiciaire,
00:19:56 il serait déjà connu de la justice.
00:19:58 On parle notamment d'un port prohibé d'un couteau.
00:20:01 On cherche à se faire confirmer cette information.
00:20:03 Avec lui, six autres personnes avaient donc pris la fuite à Toulouse.
00:20:07 Des jeunes majeurs pour la plupart, mais aussi des mineurs.
00:20:10 Ils viennent tous du département de la Drôme.
00:20:12 Parmi eux, plusieurs seraient directement impliqués dans l'attaque qui a eu lieu à Crépole.
00:20:17 Enfin, comme on l'a dit, il y a eu aussi deux autres suspects qui ont été interpellés.
00:20:21 Eux, ils étaient restés dans le secteur de Romand-sur-Isère.
00:20:24 Sur l'avancée de l'enquête, Tanguy, qu'est-ce qu'on peut dire à l'heure actuelle ?
00:20:29 Déjà, ces interpellés sont placés en garde à vue pour 96 heures.
00:20:34 96 heures, c'est long, c'est quatre jours.
00:20:36 Donc, on peut imaginer que dans les prochaines heures,
00:20:38 dans les prochains jours, l'enquête va énormément avancer,
00:20:41 notamment sur le mobile de ce meurtre et sur pourquoi est-ce que ces agresseurs sont allés attaquer ce bal.
00:20:47 Et enfin, concernant un point important de l'enquête,
00:20:50 on l'a déjà abordé un peu avec Rudy Manasse,
00:20:52 c'est que le procureur désormais ne parle plus d'une expédition punitive
00:20:56 qui visait une seule personne bien précise, mais ça semble être un mobile plus général.
00:21:01 On semble finalement avoir voulu s'attaquer à des personnes, à un groupe de personnes.
00:21:07 Par contre, il a aussi indiqué le procureur quelque chose qui est assez important,
00:21:12 c'est qu'on se trouve toujours dans le cadre d'une expédition préméditée.
00:21:16 Je peux vous poser une question, Rudy Manasse ?
00:21:19 Interpellés, pour certains, à Toulouse, peut-être avaient-ils le projet même de quitter le territoire ?
00:21:25 Je trouve quand même que c'est assez comme fuite organisée dans ce cas-là.
00:21:29 C'est pas des... d'abord l'acte est très grave, donc j'ai pas des petits délinquants,
00:21:33 mais même dans la fuite, je trouve qu'il y a une forme de préparation qui devrait nous interpeller, non ?
00:21:37 Tout à fait. Je voudrais d'abord répondre à la faillite dont les politiques ont parlé.
00:21:41 Moi, ça fait 26 ans que je suis flic, et on en parlait avec Kévin aussi en amont de l'émission.
00:21:46 J'ai pas l'impression qu'on a failli, nous. Moi, j'ai pas l'impression, quoi.
00:21:50 Ça fait 26 ans qu'on est sur la voie publique, ça fait 26 ans,
00:21:53 et je parle en tant que porte-parole de tous mes collègues, on a l'impression d'avoir fait le tour.
00:21:57 Mais c'est le premier flic de France qui a dénoncé une faillite collective.
00:22:00 Bah, écoutez, en tout cas, j'ai pas l'impression que les politiciens ont failli,
00:22:03 j'ai pas l'impression que les professeurs ont failli, je crois qu'on est toujours au charbon,
00:22:07 comme on dit, on est toujours sur la voie publique, et heureusement qu'on est là,
00:22:10 parce que sinon, ça serait extrêmement inquiétant.
00:22:12 Ça, c'est ce que je voulais dire pour tous mes collègues,
00:22:14 parce que quand ils ont entendu cette expression, il y en a quelques-uns qui ont dû bondir en disant "on a failli".
00:22:18 Non, nous, on y est justement, sur le terrain, et en fait, le problème, c'est qu'il y en a qui sont dans la théorie,
00:22:23 et il y en a qui sont dans la pratique. Et nous, j'ai l'impression qu'on est quand même dans la pratique.
00:22:27 Et la théorie, souvent, c'est pas la réalité que l'on voit au quotidien.
00:22:31 Ça, il faut se le dire, parce que ce qu'on vit au quotidien, c'est souvent très très loin de la théorie.
00:22:37 En ce qui concerne la réponse à la question que vous avez posée,
00:22:40 oui, ils avaient quand même organisé leur fuite.
00:22:43 Et si les gendarmes, qui ont été, franchement, encore, je le redis, ils ont été formidables,
00:22:48 ils les ont suivis très rapidement, et ils ont pu voir qu'ils allaient prendre la fuite.
00:22:52 C'est pour ça qu'ils sont intervenus à Toulouse, pour les interpeller, pour les serrer rapidement,
00:22:56 avec l'intervention du GIGN, etc.
00:22:59 Donc, oui, ils avaient quand même organisé leur fuite.
00:23:02 Donc, c'est des gens qui, quand même, se sont dit, bon, là, on a quand même fait quelque chose d'extrêmement grave.
00:23:07 D'extrêmement grave. Et il faut qu'on comprenne la fuite, parce que, peut-être qu'on peut prendre de cher.
00:23:12 Alors, oui, maintenant, ils ont été interpellés. Oui, maintenant, on fait confiance à l'enquête.
00:23:16 Et on va faire confiance, aussi, à la justice, et on va regarder ce que va faire la justice pour les condamner.
00:23:21 - On va suivre presque minute par minute, pour savoir... On va marquer une pause, Elisabeth, et vous allez revenir.
00:23:27 Parce que c'est vrai que le terme "faillite collective", je veux dire, ça a énervé les policiers,
00:23:31 mais je veux dire, ça a énervé beaucoup de gens.
00:23:33 - Oui, puis il y a aussi... - Pourquoi qu'ils tirent la sonnette d'alarme de Pélancon ?
00:23:35 - Pour aussi se demander, comme l'a fait Philippe, on a le droit d'essayer d'analyser ce qui se passe, quand même.
00:23:40 On peut se tromper, on peut... Mais on a quand même le droit d'essayer de réfléchir.
00:23:44 - Alors, ça, c'est une vraie question. Mais, par exemple, un responsable politique, il dit, voilà, j'ai fait cette analyse, c'est ça.
00:23:48 Le lendemain, il est démenti. Est-ce que vous dites, c'est pas grave, il a essayé d'analyser ?
00:23:52 Ou c'est une responsabilité, quand même, qu'il engage ?
00:23:54 - Il doit admettre le lendemain qu'il s'est trompé. Voilà.
00:23:56 - Vous avez déjà entendu des politiques qui admettent ? - Eh ben, révélez-le lui, mon cher Philippe !
00:23:59 - Qui admettent ? - Il arrive qu'il y ait des gens intelligents.
00:24:02 - Vous pouvez me le présenter ? Mais bien sûr. A tout de suite.
00:24:04 - S'ils savaient à quel point la vérité pouvait les servir.
00:24:07 - Ça, c'est plutôt une question de courage.
00:24:09 - La une, aujourd'hui, nous parlerons de l'accord autour de la libération des otages,
00:24:15 et on l'espère, évidemment, aussi des otages français.
00:24:19 Trois, probablement mineurs, seraient parmi ces otages en voie de libération.
00:24:24 Nous allons en parler notamment avec notre spécialiste, que je salue, Harold Himann.
00:24:28 Nous allons continuer aussi sur Crépol.
00:24:30 Alors, très intéressant, parce qu'il y a quelques instants, elle nous fait réagir.
00:24:33 Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, dit que c'est un acte atroce et un choc.
00:24:37 - Heureusement qu'il est là. - Avec des commentateurs, en réalité.
00:24:40 - En parlant de quoi ? - Eh ben, de Crépol.
00:24:42 - De Crépol. Un acte atroce ? - Oui. Vous voulez le verbatim ?
00:24:46 - Non, non, pas du tout. - C'est légère ?
00:24:48 - Non, mais comme il y a tellement de massacres en ce moment, je me demandais.
00:24:51 - Alors, un choc sur un fait de société, non.
00:24:53 Parce que, malheureusement, certains le disent et l'écrivent depuis quelques années.
00:24:57 - Non, mais surtout, si c'est pour nous dire des choses pareilles,
00:25:00 franchement, on n'a peut-être pas besoin d'un porte-parole pour nous dire des banalités.
00:25:04 - Mais la faillite au plus sommet de l'État, c'est ce qui devrait tous nous interpeller aujourd'hui,
00:25:09 et justement, être l'objet de notre débat.
00:25:11 Pour être le cas, les titres tout d'abord, Michael.
00:25:13 - L'Union européenne se réjouit de l'accord entre Israël et le Hamas et réclame un sursaut humanitaire.
00:25:18 La Chine, de son côté, espère qu'il contribuera à la désescalade.
00:25:21 La réaction également de Moscou, pour qui cet accord est exactement à quoi la Russie a appelé dès le début du conflit.
00:25:27 La France se dit favorable au contrôle plus strict de l'aide au développement de l'Union européenne en faveur des Palestiniens.
00:25:34 Mais les vérifications récentes ayant montré qu'aucun fonds n'avait bénéficié au Hamas,
00:25:38 l'aide va se poursuivre, a déclaré ce matin sur France Inter Catherine Colonna.
00:25:42 Et puis les assureurs prennent des mesures exceptionnelles en faveur des victimes des inondations dans le Pas-de-Calais,
00:25:47 comme la prise en charge des frais de relogement jusqu'à six mois.
00:25:50 Depuis le début des intempéries, plus de 6000 habitations ont été touchées.
00:25:54 - Je reviens donc à l'attaque de Crépol, Olivier Véran qui vient d'annoncer,
00:26:00 de qualifier ça d'acte atroce, de choc.
00:26:04 Alors très important de voir aussi, c'est très révélateur évidemment, des fractures,
00:26:09 même plus que des fractures, c'est devenu des failles béants dans notre société.
00:26:12 Jean-Luc Mélenchon n'a pas eu, je vais vérifier peut-être que là, depuis ce matin, il y a eu une réaction,
00:26:18 il n'y a pas eu un mot pour Crépol.
00:26:20 Moi je pense qu'un être humain, quel qu'il soit, à qui vous adressez votre ambition politique,
00:26:25 peut dire quand même un mot pour la famille de quelqu'un qui est mort, un adolescent.
00:26:29 Et je suis obligée, c'est triste à dire, de le mettre en opposition pour ce qui s'est passé dans le Val-de-Marne.
00:26:34 C'est un jardinier qui a été agressé, qui a été visé par des insultes racistes.
00:26:37 Je veux qu'on voit cette séquence, parce qu'au moment où je l'annonce,
00:26:40 beaucoup me disent "oui mais vous ne savez pas non plus ce qui s'est passé".
00:26:43 Si, il faut quand même aussi pouvoir dire toutes les choses.
00:26:47 Regardons cette séquence.
00:26:49 - Je suis chez moi ici.
00:26:56 - Et nous on est des bougnoules nous ?
00:26:57 - Ouais !
00:26:58 - Ah ouais ? C'est comme ça que vous parlez ?
00:27:00 - Ouais.
00:27:01 - Mais mets un coup de cutter, mets un coup de cutter.
00:27:02 - Hé, hé, hé !
00:27:03 - Vas-y, mets un coup de cutter.
00:27:04 - Je suis chez moi ici !
00:27:05 - Non, laisse-le, laisse-le, laisse-le, laisse-le.
00:27:07 - On a fait un truc, tu vas voir quoi !
00:27:09 - Laisse-le, laisse-le.
00:27:10 - Je suis chez moi ici !
00:27:11 - Hé, tu fais quoi là ?
00:27:12 - Je suis chez moi !
00:27:13 - Laisse-le, laisse-le, je le filme, laisse-le, je le filme.
00:27:15 Laisse-le, je filme.
00:27:17 Moi tout est avec vidéo, monsieur.
00:27:18 - C'est chez moi ici.
00:27:20 - Non, laisse-le, laisse-le, Malik.
00:27:27 - C'est ta merde, là, tu me la vires !
00:27:29 - Je suis chez moi !
00:27:37 - Vas-y, tu filmes là, vas-y.
00:27:40 - Non, laisse-le, laisse-le, laisse-le, Malik, laisse-le, tout est filmé, tout est filmé.
00:27:43 - Ouvrez.
00:27:44 - Vas-y, vas-y.
00:27:45 - C'est pire ici !
00:27:46 - Vas-y, ouvre !
00:27:47 - Hé, hé, reste-là, mon gars !
00:27:48 - Non, non, non, non, non, non, non.
00:27:52 - Ça va vraiment mal, hein.
00:27:54 - Non, mais ça va...
00:27:55 - Alors juste, d'abord, je trouve qu'on devrait tous aussi adresser nos pensées à ce jardinier dont on ne connaît que le prénom.
00:28:02 - Mourad.
00:28:03 - Alors on n'a pas besoin d'appeler son prénom, il s'appelle Mourad, non mais il a...
00:28:06 - Thomas.
00:28:07 - Voilà, Thomas, Mourad, bon.
00:28:08 - Je ne me mets pas en parallèle.
00:28:09 - Mais en tous les cas, évidemment, on a envie de savoir s'il va bien.
00:28:15 Là où je ferai une simple différence, c'est que, heureusement, il me semble, ou alors on est mal informé,
00:28:22 que ce genre d'acte est heureusement très rare dans notre pays, qu'il est sanctionné, également immédiatement.
00:28:29 Mais si vous me permettez, Sonia, un mot sur la question de la faillite collective.
00:28:32 Parce que, évidemment, tout le monde n'a pas le même degré de responsabilité.
00:28:36 Je pense que la gauche a un énorme degré de responsabilité dans l'encouragement, en quelque sorte,
00:28:42 la complaisance avec un certain nombre de violences, avec un certain nombre de désaffiliations,
00:28:49 mais je pense qu'on a tous une responsabilité.
00:28:52 Parce que, dans le fond, quand je dis tous, c'est-à-dire que, comme citoyen, je veux dire, c'est aussi...
00:28:59 On a renoncé, si vous voulez, on a aussi renoncé depuis des années, on s'indigne, oui, à chaque fois.
00:29:05 - Mais vous vous rendez compte, vraiment, quand on en est, chacun choisit son camp.
00:29:09 On parle, là, c'est une agression, je ne me mets pas en parallèle, parce que dès que vous faites ça,
00:29:13 là, il y a une mort, une attaque sanglante à Crépole, mais je vois que le politique...
00:29:18 - Je ne choisis pas, justement, on vient de dire...
00:29:20 - Bah nous, oui, mais malheureusement, vous n'êtes pas...
00:29:23 - Ah oui, vous voulez dire les politiques, pardon.
00:29:25 - Les politiques, évidemment.
00:29:27 - En fait, les politiques souffrent de deux mots.
00:29:29 Le premier, c'est le culte de l'émotion et le buzz absolu.
00:29:33 Vous avez des politiques qui commentent au lieu d'agir et qui commentent alors qu'ils n'ont pas tous les éléments.
00:29:38 Et ensuite, c'est l'électoralisme.
00:29:40 Chaque homme politique parle à son électorat et ignore, finalement, l'électorat d'en face.
00:29:46 C'est-à-dire qu'on perd le sens de l'intérêt général, on perd le sens du collectif pour sombrer dans des petits calculs électoraux.
00:29:53 Et c'est pour ça, je suis désolée, mais on n'a plus d'hommes d'État dignes de ce nom.
00:29:58 On n'a plus que, finalement, des gens qui sont entourés de gens qui font du marketing, qui font etc.
00:30:05 - Attendez, quand même.
00:30:06 - Mais c'est vrai, moi, ça me désole un peu, de sens de l'intérêt général.
00:30:09 Il faut condamner les deux agressions.
00:30:11 C'est horrible.
00:30:12 Dans ce cas-là, pardonnez-moi, pour Crépole, il faut tirer quand même un sens beaucoup plus important.
00:30:17 Et moi, j'étais étonnée aussi.
00:30:19 Alors, Éric Dupond-Moretti, j'étais moins étonnée sur la réaction,
00:30:21 mais que Gérald Darmanin dise "faillite collective" dans une manière de noyer une forme d'impuissance, un peu un magma, on ne sait pas.
00:30:29 Il est belligère, quand même.
00:30:31 - La faillite collective est beaucoup utilisée en France parce qu'on n'a jamais le courage,
00:30:36 au-delà de la dénonciation des abstractions, de mettre en cause les responsabilités individuelles de ceux qui ont créé le fiasco.
00:30:47 Je l'ai vu en matière judiciaire, je le vois partout,
00:30:51 et pour cette phrase de Gérald Darmanin, est le type même du faux concept qui déresponsabilise.
00:31:00 Deuxième élément, je voulais dire, vous avez totalement raison, Sonia, d'avoir mis en parallèle les deux événements,
00:31:08 même s'ils n'ont pas de lien.
00:31:10 Mais vous avez raison, parce que Mourad, si j'ose dire...
00:31:14 - Je l'ai mis en parallèle sur l'analyse qui est en effet politiquement, pas les responsabilités politiques.
00:31:19 - Ça n'a pas de lien direct, parce que Mourad, c'est un drame résultant de l'expression d'une subjectivité sénile un peu délirante.
00:31:28 - Mais regardez Olivier Dartigolles, pouvez-vous nous commenter ce que l'on va voir ?
00:31:32 A la fois, vous allez voir l'interpellation du député LFI, lui, Boyard, et aussi la réponse de Gérald Darmanin.
00:31:39 Moi, j'ai trouvé que dans les deux, en fait, personne n'est vraiment malheureusement, même par les mots, à la hauteur.
00:31:45 - Boyard, ça nous étonne pas. - Non.
00:31:47 - Franchement, que Boyard soit député est un sujet d'étonnement quotidien.
00:31:51 - Mais enfin bon, c'est ainsi, regardez.
00:31:53 - Voilà.
00:31:55 Ce vendredi, à Villecrenne, dans ma circonscription, un homme a failli mourir.
00:31:59 Je l'ai eu au téléphone hier, et voici ce qu'il m'a dit.
00:32:03 Avant même de me parler de la souffrance et du traumatisme d'avoir reçu un coup de cutter de 15 cm dans sa gorge,
00:32:10 et après avoir subi des insultes racistes, il m'a dit "Cela fait trois jours que j'ai subi un crime raciste et que personne ne parle de moi.
00:32:18 Mais si jamais moi, Mourad, j'avais été l'ingresseur, alors BFM TV et CNews auraient déjà été en bas de ma maison.
00:32:25 Il ne se passe pas une journée sans que sur les débats télévisés, il soit sous-entendu qu'il y aurait trop de musulmans dans notre pays
00:32:32 ou qu'il serait incompatible avec la République.
00:32:34 Je suis là pour protéger toutes les personnes, comme tous les policiers et les gendarmes,
00:32:40 quelle que soit leur religion, quel que soit leur prénom, quelle que soit leur nationalité.
00:32:45 L'auteur est en effet un français de 76 ans, multirécidiviste, monsieur le député, dégradation, refus d'obtempérer, outrage à policiers,
00:32:55 injure publique en raison de la race ou de la religion, et il a été interpellé par les effectifs courageux de la BAC que vous voulez supprimer par ailleurs.
00:33:02 Et je voudrais ici remercier la police nationale.
00:33:05 Si l'on pouvait regarder les personnes pour ce qu'ils font et non pas pour ce qu'ils sont,
00:33:10 ni les définir par leur race, par leur religion supposée, par leur prénom,
00:33:15 si l'on pouvait simplement regarder ceux qui respectent les règles de la République à l'extrême gauche comme à l'extrême droite.
00:33:21 Monsieur Boyard, vous avez 4 secondes.
00:33:24 Vous voulez apaiser le pays ? Cessez de vous comporter comme un ministre du Front National.
00:33:28 Mais franchement le niveau...
00:33:32 Je vous laisse répondre, je voudrais juste, ce n'est pas dans mes habitudes,
00:33:35 je voudrais citer une réaction, puisque j'en ai plusieurs sur les réseaux sociaux, commentant notre débat.
00:33:39 Mais regardez, et évidemment je ne vais pas citer, de toute façon c'est toujours anonyme.
00:33:43 Curieux, mais en l'occurrence votre serviteur, ce complet dans la diffusion de l'acte isolé du grand-père au cutter,
00:33:50 mais pas de diffusion de plusieurs vidéos sur l'attaque anti-blanc,
00:33:53 bon, il y a des mots à Crépole, chacun choisit son camp, dit-elle, ben oui.
00:33:58 Non, on peut avoir de la compassion pour toutes les victimes,
00:34:02 mais dire que d'un côté on a un fait très isolé, mais pas de l'autre.
00:34:08 Le fait qu'il y ait du racisme dans notre société, on ne le découvre pas.
00:34:12 Par rapport à M. Boyard, chaque fois qu'il s'empare d'un sujet, il rajoute du malheur au malheur,
00:34:19 bon, ça on le sait, concernant le ministre Darmanin, depuis sa rentrée politique et son discours,
00:34:27 je trouve qu'il tâtonne, qu'il n'a pas encore totalement arbitré son positionnement pour ce qui va suivre.
00:34:35 Mais au final, est-ce qu'on n'attend pas plutôt de l'exécutif,
00:34:39 si ce n'est du commentaire et de la caractérisation de ce qui se passe,
00:34:42 véritablement une réflexion sur les politiques publiques qu'il faut mener ?
00:34:46 Ils sont au pouvoir depuis combien de temps ?
00:34:48 Non mais, moi j'attends d'avoir le profil concernant Crépole, de ces jeunes, d'avoir très précisément le profil.
00:34:58 Je vais vous dire, ce que j'adore faire, ce que je fais, ce que j'essaye de toujours faire après,
00:35:03 je regarde les itinéraires, les parcours, j'essaye de trouver ça dans la presse et dans les informations,
00:35:08 pour savoir ce qui s'est passé, ou plutôt ce qui ne s'est pas passé,
00:35:12 pour essayer de voir où il y a faillite, qui, quand, comment.
00:35:16 Les familles, le cadre éducatif, des politiques publiques, le fait qu'à la première alerte, il n'y a pas eu de...
00:35:23 Olivier, attendez, je vais dire les choses, mais là vous prenez trop de pincettes.
00:35:26 En fait, moi j'ai vu hier, c'est-à-dire, le procureur où il y a eu une information selon laquelle,
00:35:34 et je mets au conditionnel, celui qui aurait porté les coups de couteau serait français de mère française,
00:35:39 et donc certains s'interrogent, mais alors le père.
00:35:41 Donc, vous entendez de quelle origine ?
00:35:44 Et donc, est-ce qu'il y a un aspect culturel dans l'attaque de Crépole ?
00:35:48 C'est la question, parce que s'il y a un aspect culturel, c'est un fait de société avec beaucoup de choses à dire,
00:35:53 si ça ne l'est pas, et bien ça remettra en cause beaucoup d'analyses.
00:35:57 Il peut y avoir un aspect culturel, même si la personne est un bon gaulois,
00:36:02 parce qu'il y a aussi une diffusion d'une certaine culture.
00:36:05 Oui, mais vous comprenez bien que ce n'est pas la lecture qu'en ont fait certains.
00:36:09 Non, mais quand je parle de culturel, je ne parle pas simplement d'ethnique.
00:36:12 On va prendre d'actes et analyser ça quand on aura les informations.
00:36:15 Il faut peut-être accélérer Sonia que les êtres, même de 20 ans, sont parfois mus par une responsabilité individuelle.
00:36:22 Mais, Redi Mana ?
00:36:24 Pour répondre à Olivier, on l'a évoqué hier midi également sur ce plateau, Romain-sur-Isère, c'est 34 000 habitants.
00:36:32 J'ai appelé les policiers de Romain-sur-Isère, il y a une cité, c'est une zone de casinos droit.
00:36:37 34 000 personnes, il y a 85 policiers, ils interviennent souvent à 4 la nuit,
00:36:43 et ils nous disent que dans cette cité, il y a 30, 35 individus qui sèment la terreur.
00:36:48 Mais le procureur nous dit que ce groupe de jeunes ne vient pas de la même ville et du même quartier.
00:36:53 Certains.
00:36:55 On verra.
00:36:56 Il y a quand même une interpellation en Romain-sur-Isère.
00:36:59 Vous n'avez pu nous lire très rapidement.
00:37:02 Oui, absolument. Le procureur a été très rapide.
00:37:05 Vous voyez, les pays qui ont su voir la réalité en face, quelle que soit la difficulté des problèmes,
00:37:09 peuvent permettre un vivre ensemble.
00:37:11 Ceux qui cachent la poussière sur le tapis entraînent potentiellement une guerre civile larvée que beaucoup veulent.
00:37:17 On dit, Sonia, qu'on ne peut pas faire comme le Danemark.
00:37:20 Napoléon, on revient.
00:37:22 Vous oubliez quand même les médias dans le déni.
00:37:29 Chacun se reconnaîtra, chacun fait son travail.
00:37:33 D'accord.
00:37:34 Non mais attendez, ça ne veut pas dire que je ne vous laisse pas dire ce que vous voulez dire.
00:37:37 Vous pensez qu'il y a une responsabilité médiatique de ne pas nommer les flots ?
00:37:40 Je pense qu'il y a une énorme responsabilité, disons, d'un certain nombre de médias depuis longtemps.
00:37:45 Ce n'est pas d'hier de désigner ceux qui essayaient de voir la réalité et de la cacher sous le tapis.
00:37:52 Quand on écoute France Inter, on est en 1982.
00:37:55 Oui, franchement, pendant combien de temps on nous a dit "attention, le danger c'est l'extrême droite".
00:38:01 J'ai mis l'effort de chez nous d'écouter France Inter.
00:38:03 Oui, mais n'essentialisez pas. Dans chaque maison, dans chaque groupe.
00:38:06 En tout cas, ils ont des successions de l'audience. Vous avez vu les relevés.
00:38:08 Non, mais s'il vous plaît, c'est un débat que je n'aime pas. Ce n'est pas par corporatisme.
00:38:14 Chacun a sa responsabilité. Je ne suis pas un responsable politique, je suis journaliste.
00:38:17 Chacun va écouter ce qu'il veut.
00:38:18 Les titres.
00:38:19 Oui, enfin, là on paye. Je suis désolée.
00:38:20 Un accord a été trouvé entre Israël et le Hamas. Le gouvernement israélien a donné son feu vert cette nuit.
00:38:26 50 otages vont être libérés. Pourtant, les familles restent inquiètes et dans l'incertitude.
00:38:31 Nos mains resteront sur la gâchette et nos bataillons triomphants resteront aux aguets.
00:38:37 Déclaration du Hamas qui met en garde, malgré la conclusion de cet accord.
00:38:41 Un accord qui a fait l'objet de plusieurs jours de négociations.
00:38:44 Et puis en Inde, des opérations de forage ont débuté pour extraire les 41 ouvriers bloqués dans un tunnel depuis 5 jours.
00:38:51 Les secours sont à pied d'œuvre pour introduire un tuyau d'acier d'environ 90 cm de diamètre qui permettra ensuite leur évacuation.
00:38:58 Bien, sur le terrain, sur le front de la guerre. C'est très très important parce qu'avec Harold Diman nous allons parler de cet accord,
00:39:05 avec l'espoir pour les familles d'otages, ce groupe d'otages.
00:39:09 Et aussi nous parlons de nos otages. Il y aurait ces trois Français mineurs.
00:39:15 Très concrètement, on va voir Harold avec vous dans quelques instants comment ça va se passer.
00:39:19 Parce que même techniquement, pour la remise des otages, quel va être le rôle par exemple de la Croix-Rouge,
00:39:24 ensuite de l'ONU, ensuite de l'Egypte, parce qu'il y a tout un circuit extrêmement difficile et avec beaucoup d'obstacles, évidemment.
00:39:34 Mais tout d'abord, sur le terrain, Antoine Esteve nous attend. Antoine, nous allons parler dans quelques instants, on va utiliser le mot trêve.
00:39:40 Mais en tout cas, là où vous êtes, j'allais dire, ce n'est pas du tout d'actualité.
00:39:44 Non, et même au contraire. Depuis ce matin, les bombardements n'ont quasiment jamais été aussi forts.
00:39:51 Depuis le 7 octobre et ces attaques terroristes avec la riposte d'Israël dans les jours qui ont suivi.
00:39:56 Je vous laisse découvrir ces images en direct d'Olivier Gangloff sur le centre de Beitanoun et entre Beitanoun et Gaza City,
00:40:03 où les bombardements sont les plus forts depuis très tôt ce matin.
00:40:06 Des bombardements aériens, des bombardements au sol aussi, de l'artillerie.
00:40:09 On entend aussi des combats rapprochés des hommes qui se battent directement au sol avec des armes automatiques.
00:40:15 400 tunnels ont été mis à jour déjà sur cette partie nord de la bande de Gaza par les forces israéliennes sur place.
00:40:21 Des soldats qu'on a pu rencontrer notamment ce matin nous ont expliqué que c'était très difficile sur le terrain, qu'il y avait beaucoup de pièges,
00:40:27 notamment des mines antipersonnelles qui ont été placées par le Hamas autour de bâtiments comme des mosquées, des cimetières ou encore des hôpitaux.
00:40:34 Donc la progression est très longue à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:40:37 Et comme vous le disiez, elle risque d'être compliquée cette progression pour pouvoir faire passer les otages de main pour les libérer.
00:40:45 Il va falloir faire un corridor humanitaire qui fasse nord-sud à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:40:50 Et tous les soldats que nous rencontrons nous disent que ça va être une épreuve particulièrement difficile dans ce contexte,
00:40:55 surtout si les combats continuent au sol.
00:40:57 Tout à l'heure, le Hamas, par exemple, a encore lancé des roquettes en direction de Sderot, la ville dans laquelle on se trouve.
00:41:02 On est sur une colline à l'extérieur de Sderot.
00:41:04 Des roquettes qui ont été heureusement interceptées.
00:41:07 Mais c'est pour vous dire que les forces vives du Hamas, les forces militaires du Hamas sont toujours très puissantes à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:41:13 Merci Antoine et Steve. Antoine, éclaire.
00:41:16 La difficulté est presque le caractère inextricable de ce dont on va parler.
00:41:21 C'est-à-dire quand on dit "trêve, attention", c'est pas "on dépose les armes".
00:41:24 L'armée israélienne ne va pas arrêter de surveiller tous les mouvements et les responsables du Hamas.
00:41:29 Il ne s'agit pas de leur donner de l'oxygène.
00:41:32 Et le Hamas ne va pas, j'allais dire, lever le doigt sur la gâchette.
00:41:38 Il faut qu'on parle d'abord de la priorité à Rolts, ce sont les otages.
00:41:42 Le circuit, il faut qu'on comprenne le circuit qui va être parcouru par ces otages pour revenir auprès de leur famille.
00:41:50 On l'espère.
00:41:51 Oui, alors tout commence à Doha, au Qatar.
00:41:54 Parce que la branche politique du Hamas a pénurié ce rues au Qatar.
00:41:58 Et là, depuis très longtemps, et avec la bénédiction de toutes les capitales pratiquement du monde, sauf Israël.
00:42:03 Et donc, c'était très facile de les trouver.
00:42:06 Maintenant, les politiques du Hamas, la branche politique s'est occupée de la négociation,
00:42:12 plutôt que la branche militaire, comme ils disent, qui est, elle, à Gaza.
00:42:18 Et donc, on est passé de la manière suivante.
00:42:21 C'est le Qatar qui peut parler à l'Égypte, l'Égypte qui peut réceptionner les personnes qui sont sorties de Gaza.
00:42:29 Mais pour aller dans Gaza, sous le regard israélien et Hamas, il faut être la Croix-Rouge ou l'ONU.
00:42:37 La Croix-Rouge est typiquement utilisée pour ce genre de mission.
00:42:41 L'ONU aide.
00:42:43 Donc, la Croix-Rouge devrait normalement, si on se réfère aux deux libérations précédentes d'Israéliennes,
00:42:49 rentrer dans Gaza, récupérer les personnes, les amener à la frontière Égypte-Gaza,
00:42:55 les remettre aux Égyptiens, qui ensuite font un rapide examen médical,
00:43:02 et ensuite les remettent à l'autorité consulaire israélienne,
00:43:06 et on les ramène en Israël, où ils seront hospitalisés, examinés.
00:43:12 Et tout ça, dans les prochaines heures. Là, c'est 24-48 heures, d'après les dernières informations.
00:43:17 Je peux vous poser, parce que la Croix-Rouge est illustrée par son désintérêt,
00:43:22 et par le fait que c'est quand même son boulot d'aller visiter les otages, de mettre la pression.
00:43:27 Juste, je finis ma question.
00:43:29 Et l'ONU s'est aussi illustrée, par exemple, la journée de l'enfant de l'UNICEF.
00:43:34 Oui, mais là, il s'agit de récupérer des otages.
00:43:36 Est-ce que l'ONU et la Croix-Rouge sont des intermédiaires fiables, alors qu'ils se montrent très partieaux dans le conflit ?
00:43:43 Pour l'avis des gens, oui, ils vont les récupérer, les otages.
00:43:45 Évidemment, évidemment. Non, mais je suis sûre que là, pour le coup, la question ne se pose pas.
00:43:49 On peut... Non, mais vous avez raison, c'est un vrai débat.
00:43:51 Je voulais rappeler quand même leur...
00:43:53 Dites que c'est plutôt pour ça, alors.
00:43:55 Non, mais, vous savez, je trouve que le comportement de la Croix-Rouge, d'ailleurs, ce n'est pas la première fois.
00:44:01 Mais l'ONU...
00:44:03 Et quant à l'ONU, je voudrais dire que l'UNICEF, vraiment, s'est illustrée dans cette journée de l'enfant.
00:44:08 Oui, mais il faut quand même, malgré les... pour les deux, je ne dis pas "partie", ni les deux camps,
00:44:12 je ne mets pas du tout sur le même plan, une troisième force plutôt neutre qui puisse acheminer les otages.
00:44:18 Il y a eu combien de morts dans ce conflit concernant les personnes de l'ONU et des différentes branches onusiennes ?
00:44:25 Oh, plus d'une centaine. Plus d'une centaine.
00:44:27 Ça va être très important, ce qui va se passer, parce qu'il faut se poser aussi d'autres questions.
00:44:30 Même le plus important, c'est les otages.
00:44:32 Mais il faut aussi qu'on se demande, est-ce que le Hamas, c'est une question difficile ?
00:44:36 Est-ce qu'il n'a pas gagné, malheureusement, une partie ?
00:44:38 Là, il va bénéficier d'oxygène, possible réorganisation, reprendre de la vigueur aussi.
00:44:43 Israël a été sous pression pour libérer les otages, américaines, sous pression européenne, sous pression mondiale, d'ailleurs.
00:44:50 Surtout américaines.
00:44:51 C'est ce qui compte.
00:44:52 Il a raison.
00:44:53 On va marquer une pause. Il a raison, il va droit au but. J'irai droit au but avec vous.
00:44:57 Alors, restez avec nous, parce que les otages, avec Harold Diman, Crepol aussi, on va continuer à parler,
00:45:02 La Marche Blanche et Napoléon. Vous n'avez toujours pas deviné ?
00:45:06 Vous nous avez donné qu'à nous chercher.
00:45:08 Mais non, mais on a déjà parlé de Napoléon et les femmes, de Napoléon et l'esclavage.
00:45:12 Donc si vous voulez, je ne sais pas, la coiffure.
00:45:14 Est-ce que Napoléon a eu un jour la tentation de la conversion à l'islam ?
00:45:17 C'est pas ça ?
00:45:18 Quand il arrive en Égypte.
00:45:21 C'est un sujet politique.
00:45:22 Eh bien, on va aller juste après la conquête d'Égypte, on va voir ce qui s'est passé.
00:45:27 Alors, est-ce qu'il y avait une fascination, attention, par rapport à l'islam, méfiance ou fascination, opportunisme ou volonté de comprendre ?
00:45:34 Par rapport au fait d'Aumé, oui.
00:45:35 Bon là, je sens que je vais avoir zéro, moi.
00:45:37 Plus qu'Alexandre le Grand.
00:45:39 Parce que pour aller vers les terres d'islam, son inspiration, c'est plus Mahomet que Alexandre le Grand.
00:45:46 A l'époque.
00:45:47 Là, vous allez provoquer des remous.
00:45:49 Non, mais c'est historiquement vrai.
00:45:51 Oui, mais même.
00:45:52 A tout de suite, on va en parler.
00:45:53 Merci à vous, Midi News.
00:45:59 La suite, nous allons parler, très très important évidemment, de cet accord sur la libération de certains otages.
00:46:06 Et parmi eux, on l'espère, ces trois Français dont on parle, trois mineurs.
00:46:11 Et puis aussi, il faut se poser la question des dessous de cet accord.
00:46:15 Qui faudra-t-il remercier ?
00:46:17 Le Qatar, Roelke, Pivot, on va en parler avec Harold Diman et vous tous.
00:46:21 Et puis, nous évoquerons la marche blanche, alors à 13h30, soyez avec nous, je l'espère.
00:46:26 Nous allons suivre cette marche blanche en mémoire de Thomas.
00:46:30 Posez encore toutes les questions.
00:46:32 Et puis Napoléon.
00:46:33 Napoléon, vous commencez à deviner l'aspect méconnu de Napoléon.
00:46:37 Mais c'est vrai que je suis allée voir les différents livres sur Napoléon
00:46:40 et le sujet dont on va parler, il y a un chapitre, parfois deux ou trois pages.
00:46:43 Donc c'est intéressant d'avoir vos avis respectifs.
00:46:46 Et tout d'abord, rebonjour, Michael, pour le journal.
00:46:48 Rebonjour, Sonia, bonjour à tous.
00:46:50 Un accord a donc été trouvé entre Israël et le Hamas.
00:46:53 Le gouvernement israélien a donné son accord.
00:46:56 Cette nuit, 50 otages devraient être libérés sur 4 jours.
00:47:00 Il s'agit de femmes et d'enfants.
00:47:02 Pourtant, malgré cet accord, les familles restent inquiètes.
00:47:05 Écoutez.
00:47:06 Quand j'ai entendu la solution que le gouvernement a trouvé avec le Hamas,
00:47:13 j'ai été très déçue.
00:47:15 Car je ne sais pas si Magali fera partie de la liste de ceux qui rentreront chez eux.
00:47:24 Je veux qu'elle rentre chez elle le plus tôt possible.
00:47:31 Et ce sentiment que ce ne sera peut-être pas le cas me rend très triste en ce moment.
00:47:37 Nous devons établir cette libération.
00:47:46 L'idéal est que tout le monde soit libéré en même temps,
00:47:53 mais comme je l'ai dit, certains peuvent rester dans cette situation un peu plus longtemps
00:47:57 et d'autres ne pourront pas tenir.
00:47:59 Nous devons donc commencer à conclure des accords et faire en sorte qu'ils nous reviennent.
00:48:09 Dans le reste de l'actualité, c'est dans 30 minutes que doit démarrer à Romand-sur-Isère
00:48:15 la marche blanche en mémoire de Thomas, ce jeune de 16 ans tué au couteau à Crépole,
00:48:20 en marge d'un bal de village Crépole, où les habitants sont encore sous le choc.
00:48:24 Tout à l'heure, Olivier Véran a assuré que le gouvernement était à leur côté.
00:48:29 Crépole soulève beaucoup de questions.
00:48:31 D'abord, beaucoup d'indignation, beaucoup d'empathie pour les victimes,
00:48:38 beaucoup de questions légitimes qui se posent.
00:48:40 Ce dont les habitants de Crépole ont besoin, c'est de la sérénité, de réponse, de soutien et de sécurité.
00:48:44 Et que ça, nous savons le faire.
00:48:46 Et que nous sommes à leur côté pour pouvoir le faire.
00:48:48 Ensuite, les victimes de Crépole ont besoin, elles le revendiquent et elles ont raison,
00:48:53 que les auteurs de cela soient arrêtés, soient jugés et soient condamnés.
00:48:56 Et croyez-moi, vous ne trouverez pas un élu de la République pour vous dire autre chose que cela.
00:49:01 Nous voulons qu'il soit condamné et nous voulons des réponses.
00:49:03 Et puis le procès de l'influenceuse qui a ironisé sur la mort d'un bébé israélien se tient aujourd'hui.
00:49:09 Elle est jugée pour apologie d'un acte de terrorisme et pour provocation publique à la haine,
00:49:14 à la violence ou à la discrimination en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion.
00:49:20 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:49:25 A tout à l'heure.
00:49:26 Merci, Mickaël.
00:49:27 A tout à l'heure, évidemment, l'actualité, puisque nous commençons à avoir de plus amples informations aussi,
00:49:32 avec beaucoup de prudence, on va les traiter sur l'accord de libération partielle des otages.
00:49:39 C'est un groupe.
00:49:41 Il y aurait donc, d'ailleurs, les médias en parlent, c'est trois Français, sans doute mineurs.
00:49:49 Il faut se rendre compte, je ne sais pas, depuis le 7 octobre, vous avez des enfants, des femmes, des hommes, des enfants,
00:49:57 parfois de très jeune âge, détenus.
00:50:00 Pardonnez-moi, il y a des questions presque pragmatiques qu'on a envie de poser.
00:50:06 Il y a des gens qui se lèvent la nuit pour s'occuper d'un bébé, qui pleurent.
00:50:10 Depuis le 7 octobre, nous sommes le 22 novembre et enfin, il y a un accord de multiples pressions.
00:50:16 Américaine, l'a rappelé Olivier Dartigulle, et puis le rôle du Qatar.
00:50:20 Alors, on va s'y arrêter à Roald Eman, c'est-à-dire qu'un jour, à qui faudra-t-il dire merci ?
00:50:25 Et puis, je vous rappelle, nous avons, et c'est très bien, c'est important pour les otages,
00:50:30 nous avons négocié avec des terroristes.
00:50:33 Je pense que ça fera jurisprudence en France, mais nous avons négocié avec des terroristes,
00:50:41 pour évidemment, c'est très important, la libération de ces otages.
00:50:44 Mais ça, elle l'a bien fait pour Guillachalit.
00:50:47 Oui, avec une libération de prisonniers, combien pour un ?
00:50:53 Un millier.
00:50:54 Un millier.
00:50:55 Incroyable.
00:50:56 Le rôle du Qatar, regardez, Adrien Smiteri.
00:50:59 Sa superficie est plus petite que l'île de France, son influence énorme sur la scène internationale.
00:51:10 Le Qatar est au cœur de l'accord trouvé entre Israël et le Hamas,
00:51:15 illustration dans ce texte du ministère des Affaires étrangères de l'Emirat.
00:51:19 Le Qatar annonce le succès de ses efforts de médiation entrepris conjointement avec l'Égypte et les États-Unis,
00:51:25 qui ont abouti à un accord pour une pause humanitaire.
00:51:28 Depuis le 7 octobre, il est devenu le médiateur privilégié au Proche-Orient,
00:51:33 car le Qatar, c'est d'abord le pays qui parle à tout le monde.
00:51:36 On connaît ses relations avec le Hamas, c'est lui qui assure notamment le financement des fonctionnaires à Gaza.
00:51:45 Et donc le Qatar, qui a eu traditionnellement une diplomatie dite protéiforme,
00:51:50 est ce point justement de jonction entre le Hamas, indirectement Israël, via les États-Unis, via la France éventuellement.
00:52:01 Géant du pétrole et du gaz, le Qatar est proche du Hamas donc, mais aussi des États-Unis.
00:52:06 Le pays abrite la plus grande base militaire américaine du Moyen-Orient.
00:52:10 Proche aussi de la France, le ministre des Armées Sébastien Lecornu s'est d'ailleurs rendu deux fois à Doha en 48 heures la semaine dernière.
00:52:19 Proche de la France et peut-être, je le dis avec beaucoup de conditions, proche de certains responsables français.
00:52:25 Les relations avec le Qatar ont toujours été un peu troubles.
00:52:29 Mais là, il faut être pragmatique, il faut être lucide Harold.
00:52:32 Mais n'oublions pas que la France vend beaucoup d'armes au Moyen-Orient.
00:52:36 Donc on a déjà des portes ouvertes pour la discussion, ne serait-ce parce que les gens se fréquentent et doivent faire de la maintenance sur le matériel.
00:52:45 Donc on se revoit tout le temps.
00:52:46 Et donc ça c'est une évidence.
00:52:50 Et puis la base américaine au Qatar, la base française à Abu Dhabi, on se rend des services mutuellement.
00:52:59 Donc les Français vont sur la base américaine, les Américains vont un peu sur la base française.
00:53:03 Vous avez entièrement raison.
00:53:04 C'est un monde très articulé.
00:53:06 Vous avez raison.
00:53:07 Et la question, elle est peut-être prématurée à cet instant, parce que le plus important ce sont les otages évidemment.
00:53:12 Mais c'est-à-dire nous-mêmes, nous tous, en échange de tout cet accord, il y a des relations, la réelle politique qui va être complètement bouleversée.
00:53:21 Je ne vois pas quelqu'un dans quelques années qui va nous dire écoutez les relations avec le Qatar ça suffit, comme on nous l'a dit souvent.
00:53:27 Quel que soit le rôle équivoque du Qatar, et Dieu sait qu'on en a parlé, y compris parfois sur le plan sportif,
00:53:34 on est bien obligé de rendre hommage à ce pays qui, parlant à tout le monde, permet la libération des otages.
00:53:41 Et qui abrite les responsables du Hamas.
00:53:44 Je ne suis pas tout à fait d'accord que ça nous engagerait à du temps éternel.
00:53:48 Il se trouve qu'aujourd'hui le Qatar est un intermédiaire, je veux dire qui est obligé.
00:53:56 Mais ça ne suppose pas que toute notre politique étrangère soit surdéterminée par ce qui se passe aujourd'hui sur une affaire critique.
00:54:03 Je ne dis pas ça, je dis qu'on sera redevable en partie d'un pays qui a permis de libérer aussi nos concitoyens.
00:54:10 Mais on a déjà, excusez-moi, si on est redevable, on a déjà payé avant.
00:54:14 Ils ont quand même des conditions en France tout à fait favorables.
00:54:17 Le Qatar est un partenaire obligé, il abrite bien évidemment la branche politique du Hamas, dans des villas avec air conditionné.
00:54:28 Ce qu'il va falloir mesurer c'est l'opération de communication du Hamas.
00:54:35 C'est-à-dire que l'image du Hamas dans l'opinion publique internationale peut bénéficier de quelque chose de…
00:54:47 J'ai du mal à dire de positif.
00:54:49 Mais non, mais là vous avez raison. C'est une respiration militaire et une respiration aussi en termes d'image.
00:54:54 Mais après dans les objectifs de guerre d'Israël, il y a à la fois l'éradication du Hamas et la question des otages.
00:55:01 Alors attendez, Olivier, éradication du Hamas, moi je pose la question.
00:55:05 Les gens avec lesquels on discute au Qatar, ils vont rester tranquilles toute leur vie ?
00:55:13 Les membres du Hamas, politiques, nécessairement ils sont actuellement protégés.
00:55:21 Est-ce qu'ils n'ont pas signé là une sorte de… comment dire ?
00:55:26 Oui, il y a un protocole de protection.
00:55:28 Même si avec les services de renseignement israéliens, ça aurait dû durer longtemps.
00:55:32 Au Qatar, ils n'entrent pas.
00:55:34 Une sorte d'immunité ?
00:55:35 Voilà.
00:55:36 Enfin, ils peuvent être là secrètement, mais ils ne peuvent pas monter un commando et faire irruption dans un hôtel.
00:55:41 N'ayons pas de naïveté, ce qui veut dire qu'on va peut-être choquer,
00:55:43 mais les dirigeants israéliens au pouvoir connaissent bien les interlocuteurs politiques du Hamas ?
00:55:49 Oui, oui, ils se connaissent.
00:55:51 Parce que le Hamas a fait une feinte, il faut le dire.
00:55:55 Avant son opération d'élu d'Al-Aqsa, ils ont renoué les discussions avec Israël.
00:56:04 Ils ont dit « bon d'accord, on va être gentils, s'il vous plaît, livrez-nous des marchandises ».
00:56:09 Et côté israélien, on s'est dit « bon, ils deviennent raisonnables, ils veulent améliorer la vie de leur peuple ».
00:56:16 Donc ils ont ouvert les points de passage, on a commencé à commercer,
00:56:19 et c'est ça qui a fait baisser la garde à Israël.
00:56:22 C'était une feinte incroyable.
00:56:24 Ils ont cru qu'ils se rationalisaient.
00:56:27 Emmanuel Macron, le président français, qui a réagi tout à l'heure sur les réseaux sociaux.
00:56:31 Voici ce qu'il dit sur l'accord.
00:56:33 « Je salue l'annonce d'un accord pour la libération d'otages et une trêve humanitaire.
00:56:37 Nous œuvrons sans relâche pour que tous les otages soient libérés. »
00:56:41 La trêve humanitaire annoncée doit permettre de faire entrer de l'aide et de porter secours à la population de Gaza.
00:56:47 Mais trêve humanitaire, et tout le monde le dit.
00:56:49 Il manque quelque chose.
00:56:50 Mais bien sûr.
00:56:51 Parce que la phase d'après doit être le cessez-le-feu, et le président de la République ne l'a pas mentionné là.
00:56:57 Donc ça veut dire qu'il comprend très bien qu'on n'ira pas d'une petite trêve à trois petites trêves,
00:57:03 à dix petites trêves, à un cessez-le-feu, à un armistice.
00:57:07 Personne ne croit que pendant cette trêve, tout le monde va abandonner les armes,
00:57:13 qu'il ne va plus y avoir de surveillance, sous couvert d'anonymat.
00:57:17 Quelqu'un qui est haut placé dans l'armée israélienne dit « c'est très bien, on faisait voler les drones à un certain hauteur,
00:57:23 on va les faire voler un peu plus pour ne pas montrer qu'on surveille tout et chaque mouvement. »
00:57:27 En fait, rien ne change, sauf les bombardements, évidemment, et l'action.
00:57:32 Ce n'est pas rien. Ce n'est pas rien pour les habitants.
00:57:35 – Non mais on a l'impression que là c'est la trêve. – Non, non, non.
00:57:37 – C'est une pause en réel. – Non mais on n'a pas l'impression de ça.
00:57:41 Moi ce que j'espère surtout… – On débat de l'importance des mots depuis midi.
00:57:44 – Moi ce que j'espère surtout, et je fais pour sa confiance, sa hale,
00:57:48 c'est que ce ne sera pas l'occasion pour le ramasse qui a été affaibli, mais pas assez, de se réarmer.
00:57:55 C'est-à-dire la question… – D'accord, et que les Palestiniens respirent.
00:57:59 – Mais bien sûr, ça je vous l'ai dit avant. – Oui.
00:58:02 – Voilà, donc je vous parle de l'aspect militaire.
00:58:05 Je vous l'ai dit, dès le début, l'arrêt des bombardements.
00:58:08 Tout à l'heure, je parlais avec Rudi Manin, je voyais ces images derrière vous,
00:58:12 qu'on voit en grand, Sonia, qui sont les images de la destruction de Gaza.
00:58:16 C'est terrible, même si on revoit ce que j'espère, les bilans donnés par le ramasse
00:58:21 en nombre de morts à la baisse, ce sont des vies brisées, des vies qu'il va falloir reconstruire.
00:58:26 – Mais moi je pose toujours la question.
00:58:28 – Il faut que l'armée israélienne gagne contre le ramasse.
00:58:31 – Mais est-ce qu'il y a un moment, un jour, une heure, une minute,
00:58:33 à partir de laquelle on dirait "ça y est, on a éradiqué le ramasse, on rentre".
00:58:37 – Non. – Non, c'est pas possible.
00:58:39 – Très naïvement, Sonia, je pensais, mais je ne suis pas un géopoliticien,
00:58:44 que l'acceptation par Israël, même d'une pause humanitaire,
00:58:49 était le prélude à quelque chose peut-être de plus grandiose.
00:58:53 Mais apparemment, ce n'est pas le cas.
00:58:55 – Non, mais Harald, c'est très important ce que vous dites, vous avez raison,
00:58:58 sur l'analyse des mots, de ce qu'il dit, y compris par le président français.
00:59:01 – Je reprends Netanyahou au pied de la lettre, il a dit "attention, ce n'est pas le prélude".
00:59:05 Il a fait des déclarations, c'est très bizarre le fonctionnement du gouvernement israélien,
00:59:09 parce que Netanyahou ne dit pas la même chose,
00:59:11 il ne dit que 50% de ce qui se passe, et laisse ses conseillers distiller l'autre 50%.
00:59:19 – Ce n'est pas comme chez nous. – Non.
00:59:21 – Jean-Luc Mélenchon, regardez là encore sa réaction, il y a quelques minutes.
00:59:27 "Il faut saluer l'accord de libération partielle des otages et des prisonniers politiques,
00:59:33 la négociation entre ennemis et le seul chemin vers la paix finale".
00:59:37 La paix finale, je ne sais pas ce que c'est.
00:59:39 – On est loin. – La paix finale.
00:59:41 "La trêve des bombardements est une respiration qu'il faut mettre à profit
00:59:44 pour rendre possible le cessez-le-feu complet
00:59:46 et la libération de tous ostages, des enfants détenus et de tous les prisonniers politiques".
00:59:51 – Prisonniers politiques ?
00:59:53 Il appelle donc prisonniers politiques des gens qui ont été condamnés en Israël
00:59:57 pour des actes de terrorisme, qui ont tué des civils,
01:00:01 et ça, M. Mélenchon appelle ça des prisonniers politiques.
01:00:04 – Il faut saluer l'accord de libération partielle des otages et des prisonniers politiques.
01:00:08 Il faut saluer l'accord.
01:00:10 – Par rapport aux horreurs qu'a formulées Jean-Luc Mélenchon,
01:00:18 ce tweet n'est pas le pire.
01:00:22 – Il n'est pas le pire.
01:00:24 – Parce que parmi les prisonniers, il ne va pas être libéré,
01:00:27 mais M. Barghouti…
01:00:29 – Ça se dit dans la société civile israélienne, y compris chez certains politiques israéliens,
01:00:33 la question de trouver de nouveaux interlocuteurs palestiniens
01:00:37 au sein de l'autorité palestinienne, c'est peut-être trop tôt,
01:00:41 mais en tout cas, ça sera une question d'avenir.
01:00:43 – Je pense qu'il parle peut-être de M. Barghouti.
01:00:45 – Oui, bien sûr. – Il parle de ça.
01:00:47 – Toute la gauche d'ailleurs appelle à sa libération, le soutient,
01:00:50 et il voit, mais je vous assure, à un moment que ce soit la gauche française
01:00:55 qui va décider de qui sera le prochain leader palestinien…
01:00:57 – Non mais ce qu'on sait, c'est que si on retourne la solution à deux États,
01:01:01 ça ne peut pas se discuter entre Netanyahou et le Hamas.
01:01:04 – Mais deux sont… – Parce que les deux sont contre.
01:01:06 – Attendez, il y a Emmanou Dabas écartée.
01:01:08 – Ah non, l'autorité palestinienne est disqualifiée.
01:01:10 – Alors, les titres et on continue.
01:01:12 – Il me semble. – Oui.
01:01:13 – Il faut de nouveaux interlocuteurs.
01:01:14 – Oui, oui, là, ça y est, c'est…
01:01:15 – Le conseil de l'influenceuse qui a ironisé sur la loi d'Arabie Israélienne
01:01:19 se tient aujourd'hui.
01:01:20 Elle est jugée pour apologie d'un acte de terrorisme et provocation publique
01:01:24 à la haine, à la violence ou à la discrimination en raison de l'origine,
01:01:27 l'ethnie, la nation, la race ou la religion.
01:01:29 Emmanuel Macron recevra ce soir 1000 maires à l'Élysée
01:01:33 alors que se tient en ce moment même le 105ème congrès
01:01:36 de l'Association des maires de France,
01:01:38 un salon sur fond de hausse des violences à l'encontre des élus
01:01:40 auxquels le chef de l'État ne participe pas cette année.
01:01:44 Et puis c'était il y a 60 ans, jour pour jour, le 22 novembre 1963,
01:01:49 John Fitzgerald Kennedy était tué en pleine tournée dans la ville de Dallas.
01:01:54 Malgré l'ouverture des archives, année après année,
01:01:57 le mystère demeure sur cet attentat.
01:01:59 – Merci, Miquel.
01:02:03 À partir de 13h30, on va suivre et on sera en direct à Crépelle,
01:02:07 on va voir la marche blanche, on va voir ce qui sera dit,
01:02:10 l'émotion, ce que vont dire les habitants, ou ne pas dire.
01:02:14 Ce doivent être les premières images, je suppose,
01:02:17 qui nous parviennent, que l'on voit à l'écran, images en direct.
01:02:21 – C'est son club de rugby.
01:02:23 – Évidemment, par rapport à Thomas, ce jeune adolescent,
01:02:27 nous en parlerons évidemment.
01:02:29 Je voudrais consacrer les quelques minutes qui nous restent
01:02:31 avant de nous intéresser à la marche blanche à Napoléon.
01:02:33 – Alors ?
01:02:34 – Je me suis dit, comment surprendre encore nos amis,
01:02:36 parce qu'on est comme un couple en fait,
01:02:38 j'arrive plus à vous surprendre.
01:02:40 – C'est plutôt un trouple.
01:02:42 – Là, c'est un harem, là.
01:02:44 – Pardon.
01:02:46 – Bien, revenons au sérieux, s'il vous plaît.
01:02:50 – Étonnez-moi.
01:02:52 – Il faut trouver de...
01:02:54 – Napoléon, est-ce que nous sommes d'accord ?
01:02:56 – Pardon, Souria.
01:02:58 – Tout a été dit, presque, sur ce grand homme, sur ce grand Français.
01:03:01 Est-ce que, je suppose, vous avez lu, regardé, tout sur Napoléon ?
01:03:05 – Oui.
01:03:06 – Ou non, M. le Professeur ?
01:03:08 – Tout, vous savez, Souria,
01:03:10 qu'elle était le plus grand spécialiste de Napoléon ?
01:03:13 – C'est pas toujours Thierry Lecq ?
01:03:15 – Al Capone.
01:03:17 Il a eu tant de livres en prison,
01:03:19 et il était devenu incollable sur Napoléon.
01:03:23 – Bon, et puis je crois que c'est l'homme le plus filmé.
01:03:26 – Non, non, ça me fait rire ce que vous dites.
01:03:28 – C'est le personnage, je crois, sur lequel il y a eu le plus de films,
01:03:31 de livres, de toute l'histoire.
01:03:33 – Et c'est ça qui m'a intéressée, donc j'ai épluché, là,
01:03:36 depuis quelques semaines, pour évoquer ce sujet.
01:03:38 Je me dis, est-ce qu'il y a un aspect qui n'est pas vraiment connu ?
01:03:40 Et, bon, alors vous allez me dire, peut-être que vous le savez,
01:03:43 quand il arrive en Égypte, c'était 1798,
01:03:48 il est envoyé par le directoire, par le gouvernement du directoire,
01:03:51 qui craint désormais cet ambitieux général, évidemment.
01:03:55 Il connaît bien la religion du pays, il connaît bien l'islam.
01:03:58 Pourquoi ? Parce qu'à l'âge de 20 ans, il aurait lu le Coran.
01:04:02 Il s'y intéresse et avant même le débarquement, il prévient ses hommes,
01:04:06 mais vous allez voir où je vais en venir,
01:04:08 en leur demandant de faire preuve d'ouverture et de tolérance.
01:04:11 Voici ce qu'il dit.
01:04:12 "Les peuples avec lesquels nous allons vivre sont musulmans,
01:04:15 lancent-ils à ces officiers et soldats,
01:04:17 ayez des égards pour leurs imams, comme vous en avez eu pour les rabbins et les évêques."
01:04:21 Et dès qu'il met un pied à Alexandrie,
01:04:23 il va prendre soin de rassurer les populations locales,
01:04:25 qui vivent sous l'autorité, je vous rappelle, des Mamlouks.
01:04:29 Et il va avoir des phrases qui vont, comment dire,
01:04:32 laisser planer une forme d'ambiguïté.
01:04:34 Et donc certains disent, est-ce qu'il le fait parce qu'il est intéressé ?
01:04:38 Voir même certains disent, fasciné par l'islam.
01:04:41 D'autres disent, mais pas du tout, par pur opportunisme,
01:04:45 il veut ne pas donner l'impression qu'il arrive comme un conquérant guerrier.
01:04:49 Et il dit, calmez-vous, je vais vous respecter.
01:04:52 Mais on apprend quand même que quand il sera en exil,
01:04:55 il va écrire et il va dire des choses sur l'islam, sur la spiritualité, etc.
01:05:00 Et je trouve que, j'ai trouvé un chapitre, je dois le dire,
01:05:02 dans le livre de Dimitri Casali qui m'a interrogé sur le sujet.
01:05:05 Il y a un livre qui a été traduit d'un auteur franco-britannique
01:05:09 et assez peu, je trouve, sur ce sujet.
01:05:11 - Mais en même temps, je crois, Sonia, que c'est vous qui allez nous en apprendre
01:05:16 parce que vous êtes probablement celle qui a le mieux travaillé ce sujet.
01:05:19 - Et voici, alors, ce qui me fait douter, c'est voici ce qu'il dit.
01:05:22 C'est en me faisant catholique que j'ai fini la guerre de Vendée,
01:05:25 déclarait-il en 1800, en me faisant musulman que je me suis établie en Égypte,
01:05:29 en me faisant ultra montain que j'ai gagné les esprits en Italie
01:05:33 et si je gouvernais le peuple égyptien, je rétablirais le temple de Salomon.
01:05:36 - C'est tout à fait lui.
01:05:38 - Je ne suis pas un spécialiste de Napoléon, mais en effet, il y a 1798, l'Égypte.
01:05:45 Et c'est véritablement l'antiquroisade, c'est-à-dire qu'il est très attentif,
01:05:50 il est très attentif à ce qui s'y passe.
01:05:53 Il s'est documenté avant, il avait, on le sait, une effervescence intellectuelle
01:05:58 et c'était un bourreau de travail.
01:06:00 Et il s'interroge sur un destin à l'Alexandre le Grand, mais, et ça peut être dit,
01:06:07 il questionne beaucoup la pensée politique du prophète Mahomet.
01:06:13 Et cette source d'inspiration a pu l'amener, y compris, je ne sais pas si c'est apocryphe ou pas,
01:06:21 mais y compris demander à ses généraux, si ce n'est à lui-même,
01:06:25 l'intérêt politique qu'il pourrait y avoir à une conversion.
01:06:28 Ça, c'est contesté, mais certains historiens...
01:06:32 - Alors, France de Camelot...
01:06:33 - En tous les cas, il ne peut pas tirer sur les pyramides, il est quand même l'unionnaire.
01:06:36 - Ou alors, les millionnaires, en se disant, il faut s'y intéresser.
01:06:38 - Mais c'est très intéressant de voir qu'à l'égard de l'islam, il avait exactement la même attitude
01:06:45 qu'il a eue à l'égard du catholicisme, avec la finalité politique qu'il prête à la foi.
01:06:52 - Et est-ce que je peux quand même juste ajouter, il semble que dans le film,
01:06:56 on voit les troupes napoléoniennes tirer sur les pyramides, rappelons quand même que ça,
01:07:02 c'est complètement faux.
01:07:04 - Non mais, je veux dire, avant que des gens s'énervent contre la France...
01:07:08 - Il n'a pas assisté à la mort de Marie Antoinette...
01:07:10 - R.Lescottes, si vous écoutez Elisabeth Névy...
01:07:12 - C'est un film !
01:07:13 - Non, les pyramides, c'est embêtant !
01:07:14 - Il paraît qu'elle causait...
01:07:16 - Mais, s'il vous plaît, cette image, la marche blanche, regardez, nous y sommes,
01:07:20 on va poser toutes les questions, avec d'abord l'émotion, l'hommage, l'esprit de responsabilité.
01:07:25 Une courte pause et on revient.
01:07:31 - C'est vrai que, bien sûr, depuis Crépole, avec ce qui est en train de se mettre en œuvre,
01:07:37 c'est cette marche blanche, vous voyez, il va y avoir beaucoup de camarades du jeune Thomas,
01:07:43 sa famille, ses proches, beaucoup aussi, je veux dire la famille, en tous les cas dans ce village,
01:07:48 la grande famille, des restaurateurs, des commerçants, comme le sont ses parents.
01:07:54 On a entendu sur notre antenne, sur CNews, beaucoup de témoignages de commerçants,
01:07:58 de restaurateurs qui ont beaucoup salué d'avoir une famille, oui, qui travaille,
01:08:03 qui a toujours travaillé, qui a toujours éduqué son enfant dans ses valeurs,
01:08:06 du travail, de l'effort, de l'abnégation, etc.
01:08:10 Ça n'en nous empêche pas de poser toutes ces questions, sur ces sujets.
01:08:14 Philippe Bilger, souvent, il a été dit, d'ailleurs, sur ce plateau,
01:08:18 trop de marche blanche, trop de bougies, trop, etc.
01:08:22 Moi, je dis, d'abord, et on est tous d'accord, il faut comprendre l'émotion de la famille,
01:08:26 c'est tout à fait normal, des camarades qui ont besoin de l'exprimer,
01:08:29 qui ont besoin de montrer cette solidarité, mais ça n'empêche pas qu'on peut s'interroger
01:08:32 sur l'effet de tout ça.
01:08:34 Je comprends bien le ressort fondamental des marches blanches,
01:08:38 c'est-à-dire de montrer aux vieux de tous à quel point on aimait la personne disparue,
01:08:44 et en l'occurrence, ce jeune adolescent de 16 ans.
01:08:47 C'est tout à fait compréhensible, mais là où les marches blanches
01:08:51 deviennent un peu exaspérantes, c'est lorsque elles servent à dissimuler
01:08:56 les terribles défaillances d'un État qui n'est pas capable de les prévenir.
01:09:02 Au fond, je me demande si, à force de faire des marches blanches en aval,
01:09:08 on n'oublie pas que le problème central se situe en amont,
01:09:13 et que je préférerais qu'on les évite.
01:09:16 La seule différence, chère Philippe, c'est que les organisateurs de cette marche blanche
01:09:22 ne veulent absolument pas mettre certaines questions sous le tapis.
01:09:26 Nous sommes à l'échelle d'une communauté humaine, d'un village
01:09:29 où tout le monde connaît tout le monde, où le choc, la sidération a été totale,
01:09:34 et où ils ont besoin, j'ai envie de dire, de se serrer les coudes,
01:09:39 d'être les uns à côté des autres, pour témoigner à la famille
01:09:42 une solidarité, une communion humaine, j'ai envie de dire.
01:09:45 Donc, imaginer s'il ne se passait rien.
01:09:48 - Et puis, je vais vous dire, nous sommes dans un pays, malheureusement,
01:09:55 où il y a une concurrence terrible des victimes, où il y a eu plus qu'une marche,
01:10:00 beaucoup plus, et des émeutes, pour Nahel.
01:10:05 C'est la moindre... voyez-vous...
01:10:08 - Non mais c'est pas la même...
01:10:10 - Bien évidemment.
01:10:11 - Je pense à ce qui s'est passé, je pense que l'agacement de Philippe,
01:10:15 mais finalement j'ai été convaincue par Olivier,
01:10:17 l'agacement de Philippe, que je peux partager, nous vient un peu
01:10:21 de ce qui s'est passé après les attentats.
01:10:23 C'est-à-dire les nounours, les bougies, on se recueille,
01:10:27 et puis rien, rien ne bouge.
01:10:29 - Mais c'est pas du tout, c'est pas du tout.
01:10:31 - J'essaye juste de dire que c'est ça qui nous...
01:10:34 C'est le côté nounours et bougie pour répondre au terrorisme.
01:10:38 Là, c'est pas le cas.
01:10:40 Mais finalement j'ai été convaincue par Olivier.
01:10:42 - Pourquoi ? Parce qu'au fil des nombreux témoignages
01:10:45 que nous avons des habitants, il remonte une colère froide,
01:10:49 une colère sourde, une colère qui est là,
01:10:51 elle attend depuis déjà longtemps, et qui risque d'exploser
01:10:54 à l'aune de cette attaque.
01:10:56 Donc je vais vous dire, les habitants, ils attendent des réponses.
01:10:59 - C'est ça.
01:11:00 - Ils vont pas se laisser du tout impressionner par quoi que ce soit,
01:11:04 ni par les termes de réduction.
01:11:06 - D'accord.
01:11:07 - Moi, je trouve qu'il ne faut pas mépriser l'émotion.
01:11:10 La mort de Thomas a touché toute une famille,
01:11:13 tout un village, toute une région, tout un pays.
01:11:17 Il est normal qu'il y ait ce moment solennel.
01:11:19 Après, je suis d'accord avec vous, Sonia, il y a la prêt.
01:11:22 Mais la prêt, ce n'est pas entre les mains de ceux qui manifestent,
01:11:25 c'est entre les mains des politiques,
01:11:27 c'est entre les mains des hommes d'État.
01:11:29 - Des juges.
01:11:30 - Des juges.
01:11:31 C'est qu'à un moment donné, s'il n'y a pas dans ce pays
01:11:33 une volonté de changer les choses,
01:11:35 une volonté d'être plus ferme au niveau de la justice...
01:11:38 - Ça fait des années qu'il le dit.
01:11:40 - Mais oui, ça fait des années.
01:11:41 - Kevin, je vous assure, on interroge le responsable politique
01:11:44 depuis très longtemps, je vous assure,
01:11:46 ce discours, il est tenu à longueur de temps.
01:11:48 Moi, je ne veux pas...
01:11:49 - Ou les hommes politiques.
01:11:51 - Bruno Rotaillot, qui nous dit qu'il faut une révolution,
01:11:54 il faut refonder tout le système pénal.
01:11:57 - C'est le meilleur moyen de ne rien faire.
01:12:00 - Oui.
01:12:01 - C'est clair.
01:12:02 - Et quand un ministre nous dit que la réponse de la justice sera ferme,
01:12:06 qu'est-ce qu'il en sait ?
01:12:08 Il faut rappeler que ce ne sont pas les ministres qui jugent dans ce pays,
01:12:11 ce sont des juges, des magistrats.
01:12:13 Et je pense là, par exemple, qu'il y a des mineurs,
01:12:16 certainement pas la presse principale,
01:12:19 si j'ai bien entendu notre journaliste,
01:12:21 mais dans le lot, il y a des mineurs.
01:12:24 Moi, on a bien vu à plusieurs reprises, si vous voulez,
01:12:28 que des mineurs qui avaient commis des actes graves
01:12:31 sont sortis avec, je veux dire, même pas de l'enfermement.
01:12:35 - La question qui me tira et étonne depuis très longtemps,
01:12:38 parce que c'est une attaque sanglante et barbare,
01:12:41 vous rentrez dans une fête de village
01:12:44 et qui est le symbole de la convivialité,
01:12:46 qui est presque le dernier lieu,
01:12:48 moi je trouve que le dernier lieu qui était encore sanctuarisé dans nos pays,
01:12:51 c'était les cafés dans les villages,
01:12:54 les bars quand il en reste,
01:12:56 justement ces salles des fêtes,
01:12:58 malheureusement un peu décrépies,
01:13:00 parce qu'il n'y a pas beaucoup de moyens pour les restaurer,
01:13:02 où on se retrouve et on se dit
01:13:04 "on en est enfin un peu en sécurité",
01:13:06 et bien on ne l'est plus.
01:13:08 Et donc est-ce que ces gens qui sont rentrés sont encore récupérables ?
01:13:10 - Sans vous contredire Sonia,
01:13:12 moi je pense que le début de cet ensauvagement
01:13:16 a commencé lorsqu'on a attaqué
01:13:19 des professions qui étaient unanimement respectées.
01:13:23 Je ne connais plus l'année
01:13:25 où les pompiers dans les cités ont été attaqués.
01:13:29 La première agression aux pompiers, à mon avis,
01:13:32 marque une fracture.
01:13:34 - Les pompiers, les profs médecins ?
01:13:36 - Moi je pense que la fracture la plus importante,
01:13:38 c'est la fracture idéologique,
01:13:40 c'est l'idéologie qui est infusée dans la société.
01:13:42 Moi je le vois au sein de l'école de la République,
01:13:44 quand on est incapable d'encadrer les élèves,
01:13:47 incapable de les sanctionner,
01:13:49 qu'on ne leur trouve que des excuses,
01:13:51 alors qu'eux demandent justement une sanction,
01:13:53 demandent à être cadrés,
01:13:55 on se dit qu'on n'est pas dans notre rôle.
01:13:57 Les personnes ne sanctionnent plus leurs enfants,
01:13:59 ne les cadrent plus, ne leur apprend plus
01:14:01 la différence entre le bien et le mal.
01:14:03 Il y a aussi une forme de défaillance qui existe ici.
01:14:05 Et tout ça c'est idéologique,
01:14:07 c'est le règne de l'enfant roi.
01:14:09 On ne peut plus rien dire aux enfants,
01:14:11 et les enfants naissent avec une incapacité
01:14:13 à gérer leur frustration.
01:14:15 Et c'était le cas évidemment dans ce qui s'est passé ici.
01:14:18 - Je peux vous répondre ?
01:14:20 - Juste, pour ceux qui nous rejoignaient à l'instant,
01:14:22 puisqu'il est 13h35,
01:14:24 c'est une marche blanche en l'hommage à Thomas,
01:14:26 qui a été poignardé
01:14:28 mortellement dans une salle de fête
01:14:30 à Crépole, dans la Drôme.
01:14:32 Parce qu'il y a des grands mondiaux,
01:14:34 des autorités, etc.
01:14:36 On parlait de Napoléon,
01:14:38 il y a quelques minutes,
01:14:40 on pourrait parler d'un autre grand français illustre,
01:14:42 je pensais à Louis XIV.
01:14:44 L'un de ses conseillers lui avait dit
01:14:46 "Pensez à la France,
01:14:48 plus qu'à la couronne".
01:14:50 Moi j'ai envie de dire, est-ce qu'il pense à la France
01:14:52 et à ses responsables politiques, plus qu'à leurs intérêts personnels ?
01:14:54 - Non, là franchement,
01:14:56 franchement, je trouve que la question...
01:14:58 Je trouve pas ça bien, si vous voulez,
01:15:00 de jeter l'opprobre sur tous les responsables politiques
01:15:02 au nom de l'intérêt personnel
01:15:04 au moment où vous avez des élus
01:15:06 qui se font agresser,
01:15:08 en violer tout le temps.
01:15:10 Non mais, je vous dis, je ne crois pas que ce soit une question...
01:15:12 - Je pense que la question se pose au sommet de l'État.
01:15:14 - Mais pardon, est-ce que je peux finir ?
01:15:16 Merci.
01:15:18 Je ne crois pas que ce soit une question d'intérêt personnel.
01:15:20 Je crois que c'est une question de peur.
01:15:22 Je crois que c'est... Ils ont la trouille.
01:15:24 Non mais ce n'est pas la même chose que de dire
01:15:26 l'intérêt personnel.
01:15:28 Ça, pardon, je ne trouve pas ça bien
01:15:30 de dire ça
01:15:32 à propos des responsables politiques.
01:15:34 - Non, je maintiens ma question.
01:15:36 - Et si je peux finir...
01:15:38 - Vous pensez à l'intérêt général, vous n'avez pas peur, je suis désolée.
01:15:40 - Moi je suis désolée, je vois des Français autour,
01:15:42 et je ne me mets pas à l'abri,
01:15:44 qui pensent d'abord à ce que leur pays peut faire pour eux,
01:15:46 plus qu'à ce qu'ils peuvent faire pour leur pays.
01:15:48 Des gens qui pensent toute la journée
01:15:50 qu'on ne leur a pas donné assez.
01:15:52 Des gens qui sont des ayants droit.
01:15:54 Alors il n'y a pas que les politiques,
01:15:56 si vous voulez, qu'on peut rendre responsable
01:15:58 de l'état de la société.
01:16:00 L'individualisme, nous en sommes tous...
01:16:02 - Attendez, je suis désolée, ce n'est pas à nous
01:16:04 de venir défendre l'entrée d'un bal et d'une fête de village.
01:16:06 - Non, je ne parle pas de ça.
01:16:08 - Ce n'est pas à nous, qui avons souvent dit
01:16:10 qu'il y avait une forme de sauvagerie et d'hyper-violence,
01:16:12 à dire à cette famille une condoléance.
01:16:14 - Je répondais juste à l'intérêt personnel.
01:16:16 - Il y a une responsabilité.
01:16:18 - Pour le coup de la politique,
01:16:20 vous vous souvenez de la première élection
01:16:22 d'Emmanuel Macron et le Pensez printemps.
01:16:24 Je ne sais pas si vous avez retenu une idée forte
01:16:26 de son discours de réélection.
01:16:28 La pauvreté aujourd'hui de l'imaginaire politique
01:16:30 et d'un grand projet avec du souffle,
01:16:32 ça participe aussi à une certaine forme
01:16:34 d'épérissement de la chose publique.
01:16:36 C'est-à-dire que...
01:16:38 Ah ben si, quand même.
01:16:40 - Oui, mais Sonia...
01:16:42 - Au moins, si on prend un exemple
01:16:44 de la politique,
01:16:46 si on prend juste la question des...
01:16:48 Vous allez me dire que c'est même marote,
01:16:50 mais par exemple de l'école.
01:16:52 Au moins, allez, en 5 ans,
01:16:54 on règle cette question-là.
01:16:56 On y met les moyens.
01:16:58 - Il ne faut pas ça, quoi.
01:17:00 - Et je prends après la question judiciaire
01:17:02 et on fait un suivi, un observatoire
01:17:04 de la décision judiciaire.
01:17:06 On me dit qu'après les émeutes,
01:17:08 la main de la justice n'a pas tremblé.
01:17:10 Je ne sais pas si c'est vrai ou faux, au final.
01:17:12 C'est ce qu'on nous dit.
01:17:14 On doit faire un observatoire,
01:17:16 un suivi de la décision judiciaire.
01:17:18 Au moins, sur ces 2 sujets,
01:17:20 il n'y a pas tant besoin d'un courage politique.
01:17:22 - Sur l'école, si.
01:17:24 - On va rejoindre notre journaliste.
01:17:26 Je ne suis absolument pas d'accord.
01:17:28 Pourquoi ? Parce qu'il y a dans ce pays
01:17:30 des hommes et des femmes qui,
01:17:32 au risque de leur vie,
01:17:34 se font menacer, sont surveillées,
01:17:36 sont empêchées dans leur vie,
01:17:38 ont dit des choses que les politiques
01:17:40 n'ont pas entendues.
01:17:42 - Je suis d'accord avec Sonia.
01:17:44 - On va bien répondre quand je suis prise à partie.
01:17:46 - Je voudrais bien dire une chose.
01:17:48 Je suis d'accord avec Sonia.
01:17:50 Souvent, on dit que les fonctionnaires
01:17:52 doivent faire preuve de loyauté
01:17:54 vis-à-vis de ceux qui dirigent l'Etat.
01:17:56 Mais le contraire devrait être vrai.
01:17:58 Parce que ceux qui prennent les coups,
01:18:00 ceux qui prennent les insultes,
01:18:02 ceux qui prennent les risques,
01:18:04 ce sont les enseignants,
01:18:06 ce sont les policiers,
01:18:08 ce sont les infirmières.
01:18:10 Ils sont là pour faire tourner les choses.
01:18:12 Le problème aujourd'hui en France,
01:18:14 c'est qu'on a affaire à des hommes d'Etat
01:18:16 qui ne sont plus vraiment des hommes d'Etat,
01:18:18 qui sont des gestionnaires.
01:18:20 Ils gèrent la chose publique
01:18:22 en espérant faire carrière.
01:18:24 Ils ne voient pas sur le long terme.
01:18:26 Ils n'ont plus aucune vision.
01:18:28 C'est ça que nous payons.
01:18:30 - Miquel De Santos nous attend.
01:18:32 Tout de suite, je vous donne la parole.
01:18:34 Miquel, l'ambiance, le contexte,
01:18:36 tout ce qui se dégage de cette marche,
01:18:38 de cette adolescence,
01:18:40 est-ce qu'il saute aux yeux,
01:18:42 à l'image ?
01:18:44 Est-ce que vous vivez vous-même sur place ?
01:18:46 - La marche blanche a débuté maintenant.
01:18:52 Il y a quelques minutes,
01:18:54 une marche blanche, silencieuse,
01:18:56 avec énormément d'émotion
01:18:58 parmi les quelques centaines de participants.
01:19:00 Beaucoup d'élèves du lycée du Dauphiné
01:19:02 où était scolarisé Thomas,
01:19:04 les parents d'élèves, des commerçants,
01:19:06 beaucoup d'habitants de Crépole
01:19:08 et des villages voisins.
01:19:10 Beaucoup d'entre eux portent des T-shirts blancs
01:19:12 avec cette phrase "Thomas dans le cœur".
01:19:14 D'autres tiennent des photos, des bouquins de fleurs
01:19:16 avec des phrases comme
01:19:18 "On t'aime frérot",
01:19:20 "Repose en paix" ou encore "Justice pour Thomas".
01:19:22 Il y a quelques minutes, on a pu croiser
01:19:24 beaucoup de lycéens très émus,
01:19:26 émus aux larmes qui se tenaient
01:19:28 dans les bras pour se soutenir
01:19:30 face à cette barbarie
01:19:32 et ce moment difficile pour eux,
01:19:34 et beaucoup de coéquipiers du club de rugby
01:19:36 de Romand
01:19:38 qui portent le maillot
01:19:40 du club de rugby
01:19:42 et qui se sont tenus dans les bras
01:19:44 pour se soutenir,
01:19:46 mais aussi pour marquer leur colère
01:19:48 et s'opposer
01:19:50 face à toute cette violence,
01:19:52 montrer aussi leur solidarité
01:19:54 avec la famille de Thomas qui est bien évidemment présente,
01:19:56 sa mère, son père, mais aussi son frère.
01:19:58 - Merci à vous, Michaël.
01:20:00 Dans quelques instants, on rejoindra Jean-Luc Thomas.
01:20:02 Je voudrais que nous fassions un point sur l'enquête
01:20:04 vraiment très régulièrement.
01:20:06 - Vous voulez vous répondre très gentiment.
01:20:08 - Je voulais vous répondre sur un point.
01:20:10 Moi, j'en ai un peu assez.
01:20:12 D'entendre reposer d'un côté,
01:20:14 si vous voulez,
01:20:16 un peuple qui serait merveilleux
01:20:18 parait de toutes les vertus,
01:20:20 et de l'autre côté, des politiques
01:20:22 qui nous auraient trahis.
01:20:24 D'abord, je pense que les politiques sont un peu
01:20:26 issues des mêmes écoles, du même peuple, etc.,
01:20:28 du même individualisme.
01:20:30 - Vous me dites des mêmes écoles.
01:20:32 - Vous me répondrez.
01:20:34 - Il y a une anarchie.
01:20:36 - Ils sont issus du même pays et de la même société.
01:20:38 Simplement,
01:20:40 quand un peuple, si vous voulez,
01:20:42 se mobilise beaucoup plus
01:20:44 pour sa retraite,
01:20:46 ou un an de travail en plus,
01:20:48 que pour son école.
01:20:50 Contrairement à ce que dit Olivier,
01:20:52 personne n'est fait à faire le sacrifice qu'il faudrait
01:20:54 pour réformer l'école.
01:20:56 Eh bien oui, vous pouvez faire la grimace.
01:20:58 Mais le peuple qui se mobilise pour sa retraite
01:21:00 plutôt que pour tout le reste,
01:21:02 est en train de sortir de l'histoire.
01:21:04 Et que nous avons une responsabilité
01:21:06 dans le fait que nous sommes en train
01:21:08 de sortir de l'histoire.
01:21:10 - Nous sommes en train de sortir de l'histoire.
01:21:12 Les grands mots qui ne veulent rien dire.
01:21:14 - Trop mieux, merci.
01:21:16 - Oui, mais je ne suis pas d'accord parfois.
01:21:18 - Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas d'accord
01:21:20 que vous êtes obligé de me dire que ça ne veut rien dire.
01:21:22 Sortir de l'histoire, ça veut dire que nous préférons
01:21:24 notre petit confort.
01:21:26 - Les Français, c'est un grand peuple.
01:21:28 Et je suis sûre que dans les moments difficiles,
01:21:30 ils sauraient... Moi, je pense l'inverse.
01:21:32 - Malheureusement, je ne le pense plus.
01:21:34 - Il faut qu'ils touchent le fond pour pouvoir...
01:21:36 - Très rapidement,
01:21:38 quand je vois
01:21:40 cette marche blanche,
01:21:42 j'aimerais tout de même que,
01:21:44 à la hauteur de cette émotion collective,
01:21:46 on ait une institution judiciaire
01:21:48 qui fonctionne très rapidement
01:21:50 et très efficacement.
01:21:52 Premier point.
01:21:54 D'autre part, pour revenir à ce que vous disiez tout à l'heure,
01:21:56 l'intérêt personnel peut exister chez certains.
01:21:58 Mais on risque de retomber
01:22:00 dans une banalité historique,
01:22:02 je pense plutôt à Pompidou,
01:22:04 qui disait
01:22:06 qu'au fond, on ne s'occupe pas
01:22:08 assez des Français
01:22:10 et trop de la France,
01:22:12 en réalité, comme une abstraction nationale.
01:22:14 - On aime les citations.
01:22:16 Moi, je pense à un homme ou à une femme d'Etat.
01:22:18 Il a l'étoffe d'un homme.
01:22:20 Et l'étoffe, vous savez, un grand homme,
01:22:22 par rapport à d'autres,
01:22:24 pouvait en faire des robes et des robes d'étoffe.
01:22:26 Il y en a qui en ont plein.
01:22:28 - Mais vous pensez à qui, par exemple ?
01:22:30 - Mais qui a dit ça ?
01:22:32 - Maintenant, c'est de moi.
01:22:34 Je vais retrouver, je vous avoue.
01:22:36 S'il vous plaît, on reste sur l'émotion.
01:22:38 - Non, mais je pensais que...
01:22:40 Là, on a les Français,
01:22:42 Sonia, qui sont en train
01:22:44 d'exprimer une émotion
01:22:46 et profondément, je pense
01:22:48 que le pouvoir ne s'occupe pas assez
01:22:50 des Français.
01:22:52 - Alors, Mickaël est avec un proche,
01:22:54 en tous les cas, le chauffeur du bus
01:22:56 qui accompagnait souvent Thomas à ses entraînements
01:22:58 pour le sport, pour le rugby.
01:23:00 Mickaël, je vous laisse
01:23:02 traduire l'émotion,
01:23:04 évidemment, de ceux que vous interrogez
01:23:06 lors de cette marche.
01:23:08 - Oui, Sonia,
01:23:12 nous étions en direct il y a quelques minutes
01:23:14 et j'avais un monsieur
01:23:16 qui était juste à côté de moi, qui nous a entendus
01:23:18 et qui connaissait très bien Thomas.
01:23:20 Il s'appelle Jean-Louis, il est chauffeur de bus
01:23:22 et il conduisait régulièrement
01:23:24 Thomas, que ce soit aux
01:23:26 matchs de rugby ou encore au lycée.
01:23:28 Bonsoir, monsieur. - Bonjour.
01:23:30 - Merci d'être avec nous. Vous connaissez
01:23:32 bien Thomas, vous portez aujourd'hui sa photo
01:23:34 pour lui rendre hommage. - Oui.
01:23:36 - Dans quel état vous vous sentez au moment où vous
01:23:38 participez à cette marche blanche ? - Je ne suis pas bien.
01:23:40 Je ne suis pas bien. Je ne suis pas bien,
01:23:42 parce que c'est nos gamins.
01:23:44 Ils sont super dans le car, ils sont super de partout
01:23:46 et il faut qu'ils nous aillent au centre
01:23:48 de Pépin. Moi, je dis non
01:23:50 à la violence, arrêtez cette violence
01:23:52 gratuite et que
01:23:54 l'État français fasse quelque chose pour
01:23:56 nos communes et tout ça. C'est malheureux,
01:23:58 c'était un garçon qui était super
01:24:00 et c'était tout un groupe
01:24:02 qui sont super et donc
01:24:04 aujourd'hui, au nom de Thomas, arrêtez
01:24:06 toute cette violence gratuite
01:24:08 et qu'on fasse quelque chose de vraiment utile.
01:24:10 Voilà. Et là,
01:24:12 j'en profite pour dire
01:24:14 merci à la gendarmerie qui a
01:24:16 gardé la discrétion et qui a réussi à mener une enquête
01:24:18 rapidement.
01:24:20 Et arrêter ces auteurs
01:24:22 de maltraitance, de violence
01:24:24 et tout ça. Et j'espère qu'ils
01:24:26 en arrêteront beaucoup plus. Voilà. Je vous
01:24:28 remercie. - Voilà le témoignage de Jean-Louis
01:24:30 qu'on va laisser marcher tranquillement
01:24:32 pour rendre hommage à Thomas. Vous l'avez
01:24:34 senti Jean-Louis, chauffeur de bus qui est
01:24:36 forcément très ému au moment
01:24:38 où on en parle.
01:24:40 - Oui, évidemment, Michael. Et qui traduit
01:24:42 aussi. Regardez quand même cette
01:24:44 confiance dans la justice.
01:24:46 Elle nous oblige tous. Parce que c'est ce qu'on
01:24:48 attend en réalité. C'est ça ce qu'on attend.
01:24:50 - Non, en fait, c'est cette France qui n'a
01:24:52 jamais la parole. Cette France
01:24:54 qui souffre en silence. Cette France
01:24:56 qui respecte les institutions de la République.
01:24:58 Regardez, ils respectent profondément
01:25:00 la gendarmerie. Le
01:25:02 travail de la gendarmerie. Et cette France,
01:25:04 elle en a marre à un moment donné. Elle est
01:25:06 civilisée. Elle ne va pas faire des émeutes
01:25:08 cette France. Mais cette France, elle a envie
01:25:10 qu'on s'occupe de leurs problèmes
01:25:12 quotidiens. Qu'on s'occupe de l'insécurité.
01:25:14 Cette insécurité qui
01:25:16 touche tous les secteurs de notre
01:25:18 société et tous les territoires. On
01:25:20 était dans un petit village. Dans un village
01:25:22 de cartes postales. Personne
01:25:24 n'aurait pensé que ce qui s'est passé
01:25:26 aurait pu se passer ici. Et cette
01:25:28 France, elle a besoin d'avoir des porte-voix.
01:25:30 Et j'ai l'impression que les politiques
01:25:32 ne s'en soucient pas assez.
01:25:34 Et c'est pour ça qu'il y a aussi cette fracture
01:25:36 démocratique. Ces gens ont le droit
01:25:38 à la parole. Comme les gens dans les banlieues.
01:25:40 Comme les gens dans les centres urbains.
01:25:42 C'est ça la République. Il faut écouter
01:25:44 tout le monde dans une démocratie.
01:25:46 Chaque parole compte. - Qui leur a confisqué
01:25:48 la parole ? Parce qu'on parle souvent
01:25:50 de cette France silencieuse
01:25:52 qui est majoritaire et qu'on n'entend pas.
01:25:54 Qui ne se plaint pas. Qui ne manifeste pas.
01:25:56 Qui est encore moins à l'initiative
01:25:58 des émeutes. Est-ce que trop souvent,
01:26:00 justement, comme le dit le géographe
01:26:02 Christophe Guillouis, c'est cette France
01:26:04 qui est là, qui attend ?
01:26:06 - Mais d'abord,
01:26:08 je rejoins Kévin. On ne s'en
01:26:10 occupe pas parce qu'elle ne peut
01:26:12 pas parler et qu'on ne l'entend pas.
01:26:14 Et deuxième élément, il faut être
01:26:16 clair, tout ce qui la blesse,
01:26:18 tout ce qui l'offense, est difficile
01:26:20 à éradiquer.
01:26:22 Ça n'a pas commencé aujourd'hui, malheureusement.
01:26:24 Et vous le disiez tout à l'heure,
01:26:26 Sonia, à intervalles réguliers
01:26:28 sur ces news en particulier,
01:26:30 et c'est l'honneur de cette chaîne,
01:26:32 eh bien, on
01:26:34 célèbre
01:26:36 tragiquement ces moments
01:26:38 où la France a été
01:26:40 attaquée par des transgressions,
01:26:42 mais ça a commencé
01:26:44 et il y a la faiblesse politique,
01:26:46 la lâcheté.
01:26:48 - Non mais, excusez-moi, il y a la faiblesse politique,
01:26:50 la lâcheté, mais je vais m'abriter
01:26:52 derrière, il faut que je retrouve sans doute
01:26:54 quelqu'un qui a fait une tribune dans le Figaro, il y a deux jours,
01:26:56 dans Figaro Vox, et qui expliquait
01:26:58 si vous voulez, que l'extension
01:27:00 de la violence, du deal,
01:27:02 de l'insécurité
01:27:04 à des territoires qui étaient autrefois
01:27:06 épargnés, est quand même très largement
01:27:08 lié au fait qu'on ait implanté
01:27:10 sur tout le territoire
01:27:12 des cités, des logements sociaux
01:27:14 avec la loi SRU et les bonnes intentions,
01:27:16 les bons sentiments, qui fait que
01:27:18 qu'est-ce qu'on a fait ? On a déployé
01:27:20 sur tout le territoire le deal,
01:27:22 la délinquance, l'insécurité,
01:27:24 l'immigration illégale,
01:27:26 et bien sûr, au détriment de la majorité
01:27:28 des habitants
01:27:30 de ces cités, il n'empêche
01:27:32 que vous pouvez faire très exactement
01:27:34 une fonction
01:27:36 qui va avec, enfin,
01:27:38 une équation, si vous voulez, qui va
01:27:40 montrer le rapport entre ça et ça.
01:27:42 – C'est Pierre-Marie Sèvres, l'auteur de la tribune.
01:27:44 – Merci, Olivier Dartigold.
01:27:46 – On s'en souvient de la mi-janvier
01:27:49 à la mi-mars 2019,
01:27:51 suite au mouvement gilets jaunes,
01:27:54 il y avait eu
01:27:56 un grand débat, une grande consultation nationale,
01:27:59 plus de 10 000 réunions publiques,
01:28:02 2 millions de contributeurs.
01:28:04 Or, ce matériau n'a jamais été synthétisé,
01:28:07 donné à voir publiquement.
01:28:09 Or, il y avait justement,
01:28:11 concernant cette France-là,
01:28:13 un ensemble de processus
01:28:15 qui étaient décrits
01:28:17 sur beaucoup de sujets, au final,
01:28:19 la santé, l'éducation, la sécurité,
01:28:21 les services publics locaux,
01:28:23 la mobilité, par exemple,
01:28:25 est un sujet très important
01:28:27 pour ces personnes-là.
01:28:29 Jamais ce matériau n'a été exploité
01:28:31 politiquement, avec des décisions fortes derrière.
01:28:34 C'est une réalité.
01:28:36 Donc, quand on dit "il y a deux peuples",
01:28:38 il y a aussi cette situation-là,
01:28:43 mais en fait, c'est à bas bruit que ça se passe.
01:28:46 – Oui, mais là, ça explose à la figure.
01:28:48 Et c'est pour ça, et tout le monde l'a vu venir,
01:28:51 c'est pour ça, tout à l'heure,
01:28:53 Olivier Véran qui dit "c'est un choc",
01:28:55 non, malheureusement.
01:28:57 Malheureusement, ce n'est pas un choc.
01:28:59 Et certains disent "ce n'est que le début".
01:29:01 Donc, comment on peut conjurer ça ?
01:29:03 Comment on peut faire en sorte que les citoyens français
01:29:05 aient tous confiance en la justice ?
01:29:07 Comment on peut faire en sorte de ne pas se faire
01:29:09 juster soi-même ?
01:29:11 – J'allais le dire, avec des personnes qui commencent à dire
01:29:13 "si l'État ne s'occupe pas de nous, nous, on va s'organiser".
01:29:15 – Mais en fait, il y a une pointe saillante
01:29:17 à tout ce que vous avez dit.
01:29:19 Tous ces deux manières, une seule chose,
01:29:21 franchement, c'est la seule chose, c'est l'autorité.
01:29:23 Dans votre famille, dans votre foyer, dans votre État,
01:29:25 dans votre pays, c'est fini.
01:29:27 Mais pardonnez-moi, on ne l'a jamais sanctuarisé,
01:29:29 cette autorité.
01:29:31 Quand à l'école, on se dit même "le professeur ne doit pas être
01:29:33 sur une estrade parce que ça peut rendre l'élève un petit peu…
01:29:35 lui faire perdre ses repères".
01:29:37 – Mais si j'ajoute la considération et le respect…
01:29:39 – Mais quand vous dites que les citoyens…
01:29:41 – Il peut y avoir deux exemples.
01:29:43 – Quand vous dites que les citoyens ont confiance en la justice,
01:29:45 ils ont confiance dans la police.
01:29:47 Les sondages montrent au contraire que la confiance
01:29:49 dans la justice est assez basse.
01:29:51 – Sonia a raison.
01:29:53 Nous avons fabriqué la société dans laquelle nous vivons.
01:29:57 Quand vous détruisez l'autorité des professeurs,
01:29:59 que vous détruisez l'autorité des policiers,
01:30:01 que vous détruisez l'autorité de certains juges
01:30:05 qui ont détruit eux-mêmes d'ailleurs leur autorité
01:30:07 en rendant des décisions parfaitement laxistes,
01:30:11 vous construisez une société au sein de laquelle
01:30:13 on victimise les coupables et on culpabilise les victimes.
01:30:17 Et moi, ce qui me choque vraiment quand je parle avec des gens,
01:30:20 c'est un consentement à l'impôt qui tend à partir.
01:30:23 Pourquoi payer autant d'impôts pour une école qui fonctionne mal,
01:30:26 pour une justice qui fonctionne mal, pour un hôpital qui fonctionne mal ?
01:30:29 Et là, on est au cœur du système social français.
01:30:32 – Mais pour l'instant, je voudrais qu'on reste vraiment.
01:30:34 Parce qu'on vous écoute, on ne vous regarde pas.
01:30:37 Donc l'importance de l'image, on va essayer de parler les uns après les autres.
01:30:41 Avec cette jeunesse, il n'y a pas évidemment,
01:30:43 mais je vois beaucoup de jeunes qui défilent,
01:30:45 qui sont certainement les camarades, les amis, les connaissances, les proches.
01:30:48 C'est tout le maillage sportif, scolaire, amical de Thomas.
01:30:54 Mais regardez quand même la dignité.
01:30:57 – Bien sûr.
01:30:58 – Moi, c'est ça ce qui m'interpelle.
01:30:59 Parce que là, on va sur des débats assez éloignés.
01:31:01 Je trouve qu'il y a une dignité dans cette marche, en silence.
01:31:04 Alors, ils ont dit apolitique, en silence.
01:31:06 Et qui dit beaucoup plus que beaucoup de nos débats.
01:31:09 – Cette jeunesse, c'est celle de mon enfance.
01:31:11 Moi, j'ai grandi dans les Ardennes, dans un petit village.
01:31:14 Et enfin, ces gens sont respectueux de tout, respectueux des anciens.
01:31:17 Respectueux de nos institutions.
01:31:19 Tout le monde se connaît.
01:31:21 Tout le monde a été dans cette salle des fêtes.
01:31:23 C'était un lieu de convivialité important.
01:31:25 Et là, il y a une forme d'entraide, une solidarité qui existe encore,
01:31:29 en effet, dans ces petits villages que l'on voit de moins en moins
01:31:32 dans les grandes villes, bouffées par le consumérisme
01:31:34 et bouffées par l'individualisme.
01:31:36 C'est aussi cette France-là qui parle aujourd'hui.
01:31:38 Et c'est pour ça que ça fait autant plaisir à voir.
01:31:41 Même si, évidemment, on est dans un drame absolu.
01:31:43 – Mais vous êtes là où vous avez raison.
01:31:45 Cette France de l'entraide dans les villages, elle peut rejoindre,
01:31:49 et là, ça va contre ceux qui affirment qu'il y a deux peuples,
01:31:52 elle peut rejoindre tous ces Français aussi d'origine étrangère
01:31:56 qui ont été, normalement, c'est leur culture, baignés dans cette entraide.
01:31:59 C'est ça aussi l'un des aspects culturels qu'on a eu.
01:32:01 Malheureusement, on n'a plus du tout ça.
01:32:03 C'est les côtés les plus négatifs qui sont mis en avant.
01:32:07 On va rejoindre Jean-Luc Thomas qui est sur place
01:32:09 et qui va nous parler de l'enquête, de l'avancement de l'enquête.
01:32:12 Nous avons parlé tout à l'heure des profils des personnes interpellées.
01:32:15 Jean-Luc, où en est-on dans cette enquête qui progresse assez vite quand même ?
01:32:19 – Oui, une enquête qui a fortement progressé hier, un petit peu après 14h,
01:32:27 puisque c'est ici, sur ce parking, que les 7 individus ont été interpellés.
01:32:33 Ils étaient à Toulouse, certainement, juste en transit
01:32:39 pour aller ensuite vers l'Espagne où, imaginaient-ils, ils seraient moins recherchés.
01:32:46 Ils ont été repérés ici par la vidéosurveillance de la ville de Toulouse
01:32:52 et quand les policiers, le GIGN, les gendarmes, ont vu qu'ils risquaient de partir,
01:33:00 ils sont intervenus sur ce parking, les ont tous arrêtés, menottés,
01:33:05 les ont conduits à la gendarmerie de Toulouse et puis, en fin de nuit,
01:33:12 toutes ces personnes, ces 7 personnes, ont été amenées dans des gendarmeries,
01:33:20 de la DROM également, au service de recherche de Grenoble.
01:33:25 Ils sont maintenant interrogés et cela va durer jusqu'à 96 heures,
01:33:32 puisque la garde à vue a commencé hier aux environs de 15 heures.
01:33:36 - Merci Jean-Luc Thomas. Vous voyez cette marche blanche qui s'est élancée tout à l'heure,
01:33:41 13h30, avec beaucoup de gens, certainement, du village, les familles, les amis proches de Thomas,
01:33:48 cet adolescent de 16 ans qui a perdu la vie dans cette attaque sanglante,
01:33:52 meurtrière, dans cette fête de village.
01:33:54 J'ai la question aussi, aujourd'hui, quand vous êtes dans ces villages
01:33:59 où quasiment tout le monde se connaît, et que vous laissez vos enfants à 15, 16 ans
01:34:04 aller dans une fête où vous pensez qu'ils vont rentrer à un certain horaire, etc.,
01:34:08 et qu'ils ne rentrent pas, qu'est-ce que vous dites ?
01:34:10 Dans un village de 550 âmes, vous vous dites "on ne va plus les laisser sortir"
01:34:16 ou alors "on va mettre 3, 4 vigiles", dont le vigile, il a eu un doigt sectionné.
01:34:23 Vous voyez la barbarie de l'attaque ? Ça a même atteint une forme de savoir vivre.
01:34:30 - Évidemment, de convivialité, de douce vie dans nos douces provinces.
01:34:35 C'était une fête à l'entrée, on voyait cette pancarte, ça faisait tellement de peine,
01:34:39 entrer à 4 euros, on sent la fête où tout le monde va.
01:34:42 D'ailleurs, la maman de Thomas, la mère de Thomas, a dit que c'était une des premières fois
01:34:48 qu'elle laissait son fils sortir, et que c'était bien sûr parce que c'était dans une fête de village.
01:34:55 Donc c'est évidemment poignant, mais là où vous avez raison Sonia,
01:34:59 c'est qu'il va y avoir dans beaucoup de ces villages un sentiment maintenant
01:35:03 qu'il faut aussi faire attention, comme dans nos villes.
01:35:06 - La question que se pose aussi, elle est peut-être un peu polémique,
01:35:10 c'est-à-dire, j'aimerais savoir, puisqu'on parle de ce fameux quartier
01:35:13 d'où seraient venus certains de ces... Eh bien j'espère que les habitants sont venus aussi participer.
01:35:21 Ah bah écoutez... - Oui, oui, non mais...
01:35:24 - J'espère que vous l'espérez, mais je crains... - Je vous dis la vérité, parce que...
01:35:29 - Je fais un mauvais procès, mais j'imagine mal que les gens de cette cité
01:35:34 dont Rudy Manin nous a dit à quel point elle était... - La monnaie...
01:35:39 - Elle avait une mauvaise réputation, j'imagine mal qu'ils sont venus rendre hommage
01:35:45 à ce jeune Thomas, alors que probablement certains... - On va poser la question.
01:35:50 - C'est l'une des questions. C'est-à-dire que s'il y avait eu, je ne sais pas, peut-être qu'il y a,
01:35:55 mais des habitants, des jeunes, des lycéens de ces lycées, de ces établissements
01:35:59 du quartier de la Monnaie, dont sont venus une partie de ces meurtriers...
01:36:05 - Mais en quoi... - Mais même s'ils le voulaient... - Je sais pas, je pose la question.
01:36:09 - Encore une fois, question de manque. Mais en quoi la population de tout un quartier
01:36:13 doit-elle porter la culpabilité d'agissement individuel... - Non, pas de culpabilité.
01:36:19 - Non, elle peut partager l'émotion. - J'y serais allée spontanément,
01:36:23 puisque je me dis que ça salit l'image d'un quartier, je viens apporter une autre image.
01:36:28 - Elle peut partager l'émotion, pas porter la culpabilité. - Mais je pense que même si certains habitants
01:36:32 du quartier de la Monnaie voulaient aller là, ils ont peur des représailles.
01:36:37 Parce qu'on sent bien qu'il y a aussi parfois une volonté de défendre un quartier
01:36:42 par rapport au reste du monde, et il y a beaucoup de gens dans les cités,
01:36:47 dans les quartiers qui sont confinés idéologiquement dans leurs actes citoyens,
01:36:51 parce qu'ils ont peur, en effet, qu'on leur demande des comptes.
01:36:54 Et c'est ça aussi le problème, la peur est aussi là.
01:36:57 - Les conditions de vie qui sont les leurs. - En tout cas, et je vous remercie,
01:37:00 c'est ça le plus important que l'on retient, et on va continuer à suivre cette marche en direct,
01:37:04 à Romance sur Isère, avec ces très belles photos de cette adolescence.
01:37:09 16 ans, une pensée, est-il écrite pour Thomas, pour sa famille ?
01:37:12 Regardez la décence, la dignité, le respect dans cette banderole aussi,
01:37:16 ces visages qui à la fois témoignent de l'émotion, je trouve,
01:37:20 et empruntent vraiment beaucoup de dignité, et une leçon aussi en ces temps extrêmement difficiles
01:37:26 et dans ce contexte inflammable.
01:37:28 - Merci Philippe Bilger, Olivier Dardigolle, Elisabeth Lévy, Kevin Bossuet,
01:37:32 et Cher Nelly, c'est à vous, on va commenter évidemment dans votre émission
01:37:37 ce qui est en cours et cette marche en mémoire de ce jeune homme.
01:37:40 - Merci de la question de Crépole, samedi soir,
01:37:53 une marche blanche à Romance sur Isère, donc en souvenir de cet adolescent,
01:37:57 cela fait environ une demi-heure qu'il se sont élancés au départ du lycée du Dauphiné,
01:38:02 ce même lycée où il était scolarisé, sur un parcours dont on dit qu'il a été...