Midi News (Émission du 22/01/2024)

  • il y a 8 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous pour Midi News.
00:00:04 Voici le programme du jour.
00:00:06 Hausse de la facture d'électricité.
00:00:09 Colère des agriculteurs.
00:00:10 Incompréhension des pêcheurs.
00:00:12 L'Europe est-elle coupable ou du moins responsable ?
00:00:16 Au sujet de nos agriculteurs, c'est une frénésie normative
00:00:19 et d'injonction contradictoire également.
00:00:22 Et au sujet du prix d'électricité,
00:00:24 pourquoi la France n'a pas fait le choix,
00:00:26 même temporairement, de sortir du marché européen de l'électricité
00:00:29 et puis est-ce la faute à Poutine ?
00:00:32 Comme le dit le gouvernement, débat et analyse.
00:00:35 Et puis il y a l'autre crise, surtout,
00:00:37 ne pas l'oublier, celle du logement.
00:00:39 D'ailleurs lors de sa conférence de presse,
00:00:40 le président de la République n'en a pas dit un seul mot
00:00:43 et pourtant, évidemment, crise de fond est sujet majeur.
00:00:47 Tous pour Sylvain Tesson, qualifié d'icône réactionnaire dans une tribune,
00:00:52 l'écrivain voyageur a reçu de nombreux soutiens,
00:00:54 parmi lesquels celui de la ministre de la Culture, Rachida Dati,
00:00:58 et plus largement la culture woke, largement infiltrée,
00:01:01 si ce n'est dominante dans le monde de la culture.
00:01:04 On vous en parle, voilà le programme.
00:01:06 Nous inviter dans quelques instants, mais tout d'abord place au journal,
00:01:09 bien sûr, bonjour à vous cher Michael.
00:01:11 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:12 La colère des agriculteurs va-t-elle s'étendre à tout le pays ?
00:01:16 Pour le moment, ils bloquent toujours l'autoroute A64
00:01:18 qui relie Toulouse à Bayonne pour dénoncer des normes européennes trop drastiques,
00:01:22 alors que le Premier ministre doit recevoir aujourd'hui
00:01:25 les représentants agricoles.
00:01:28 Et concernant cette rencontre, Patrick Legras est agriculteur dans la Somme,
00:01:31 lui, il estime n'en attendre pas grand-chose.
00:01:33 Écoutez.
00:01:34 Aujourd'hui, on sait très bien ce qu'il faut faire.
00:01:36 On sait qu'il faut, la première chose pour arrêter ce qui se passe en France,
00:01:40 il faut déjà annuler la loi sur l'augmentation du GNR.
00:01:46 Il faut qu'on arrête le libre-échange,
00:01:48 parce que le libre-échange, c'est comme tout.
00:01:51 Ça ne me dérange pas d'avoir le libre-échange,
00:01:53 mais il faut qu'on ait les mêmes lois, les mêmes bases.
00:01:56 Et aujourd'hui, on ne les a pas.
00:01:57 On n'a pas de close-miroir, on importe de plus en plus.
00:02:01 Pendant ce temps, le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
00:02:05 est en déplacement à Saint-Hermine, en Vendée,
00:02:07 pour aborder les problématiques liées à l'usage de l'eau dans le domaine de l'agriculture.
00:02:12 Il doit s'exprimer d'une minute à l'autre.
00:02:14 Prise de parole à suivre en direct sur CNews.
00:02:17 Dans l'actualité également, le procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne
00:02:21 s'ouvre aujourd'hui à la Cour d'assises spéciale de Paris.
00:02:24 Le 23 mars 2018, Redouane Lachdim, 25 ans,
00:02:28 tuait quatre personnes dans un supermarché de Trèbes,
00:02:30 dont le colonel Arnaud Beltrame.
00:02:32 Le gendarme de 44 ans avait courageusement pris la place d'une otage
00:02:36 avant d'être égorgé par le terroriste.
00:02:38 Un officier mort pour la France,
00:02:40 selon l'avocat de la famille Beltrame qui s'exprimait ce matin.
00:02:43 Ce qu'a fait le colonel Beltrame en prenant la place d'une otage,
00:02:49 ce n'est pas de se sacrifier,
00:02:52 ce n'est pas de devenir une victime à la place de quelqu'un qui était une victime,
00:02:57 mais c'est en officier de la gendarmerie de l'armée française d'aller au combat.
00:03:03 Il a été à cette place parce qu'il pensait qu'il pourrait maîtriser le terroriste islamiste.
00:03:10 Il a été au combat, il en est mort.
00:03:12 Et donc, ce que la famille Beltrame attend, c'est que chacun comprenne
00:03:15 qu'Arnaud Beltrame n'est pas une victime.
00:03:17 C'est un officier français qui est mort pour la France.
00:03:19 Sébastien Lecornu en visite au Proche-Orient.
00:03:22 Le ministre des Armées doit atterrir en Israël.
00:03:25 En fin d'après-midi, il rencontrera des familles d'otages israéliens
00:03:29 toujours détenues par le Hamas avant de s'entretenir
00:03:31 avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
00:03:35 Benyamin Netanyahou qui rejette de son côté les conditions du Hamas
00:03:40 pour la libération des otages israéliens.
00:03:42 L'organisation terroriste demande notamment le retrait total
00:03:45 des forces israéliennes de la bande de Gaza.
00:03:47 Je vous propose de l'écouter.
00:03:50 Je rejette catégoriquement les conditions de capitulation
00:03:53 des monstres du Hamas.
00:03:55 En échange de la libération de nos otages,
00:03:57 le Hamas exige la fin de la guerre, le retrait de nos forces,
00:04:01 la libération de tous les meurtriers et violeurs de leur unité d'élite,
00:04:04 tout en restant au pouvoir.
00:04:06 En acceptant cela, nos soldats seraient tombés en vain.
00:04:09 Si nous acceptons, nous ne pourrons pas garantir la sécurité de nos citoyens,
00:04:13 nous ne pourrons pas ramener les personnes évacuées chez elles
00:04:16 et le prochain 7 octobre ne sera qu'une question de temps.
00:04:19 Je ne suis pas d'accord pour une telle atteinte à la sécurité d'Israël,
00:04:22 c'est pourquoi nous refuserons.
00:04:23 L'on inscume le rha.
00:04:25 Et voilà Sonia pour l'essentiel de l'actualité à midi sur CNews.
00:04:29 A tout à l'heure.
00:04:29 Merci à vous Michael, vous en avez déjà largement parlé dans votre journal
00:04:33 mais bien sûr nous allons parler ce midi de la France des oubliés,
00:04:36 de la France des déclassés, de la France des dépossédés,
00:04:39 bref des perdants de la mondialisation,
00:04:41 pas seulement des agriculteurs mais aussi des pêcheurs,
00:04:44 de ces foyers également qui ne peuvent pas, comment dire,
00:04:49 eh bien consentir à la moindre hausse du prix de l'électricité.
00:04:52 On va en parler également avec nos invités.
00:04:54 D'abord notre journaliste économique, Eric de Ritmatten.
00:04:56 Bonjour à vous.
00:04:58 Merci d'être avec nous Eric.
00:04:59 Arthur de Vatrigan est avec nous.
00:05:00 Bonjour Arthur.
00:05:00 Bonjour Sonia.
00:05:02 Qui est le directeur de la rédaction L'Incorrect.
00:05:04 Nous sommes avec évidemment la grande reporterre au Figaro, Eugénie Bastier.
00:05:07 Bonjour Eugénie.
00:05:08 Bonjour Sonia.
00:05:08 Et c'est Philippe David qui nous accompagne.
00:05:10 Bonjour Philippe.
00:05:10 Bonjour Sonia.
00:05:11 Journaliste et animateur auprès de Sud Radio.
00:05:14 Je voudrais faire un lien et j'espère que vous le voyez également
00:05:17 entre ces différentes colères, ces mécontentements,
00:05:20 que ce soit celui des agriculteurs, des pêcheurs, de ces foyers,
00:05:22 aussi sur la crise du logement, on va en parler,
00:05:25 sur le prix de l'électricité.
00:05:26 Pour partie de cette France-là, il y a un point commun, c'est l'Europe.
00:05:31 Et je voudrais à ce sujet, qu'on évoque un sujet,
00:05:34 un point en particulier pardonnez-moi,
00:05:35 le ministre de l'Économie, Philippe David, Bruno Le Maire,
00:05:38 a donc confirmé hier la hausse de l'électricité au 1er février,
00:05:41 de moins de 10 %, promet-il.
00:05:43 La hausse de trop dans un tel contexte pour beaucoup de foyers.
00:05:46 Et ce qui m'intéresse, c'est la justification du gouvernement.
00:05:49 D'abord, fin du quoi qu'il en coûte, dit Bruno Le Maire,
00:05:51 on peut l'entendre pour nos finances publiques,
00:05:53 mais il ajoute aussi, mis à part quand même que cette hausse
00:05:57 est un nouvel impôt pour beaucoup, que c'est en somme la faute
00:06:01 à Vladimir Poutine et à l'invasion de l'Ukraine.
00:06:04 Écoutez ce matin la même justification de la porte-parole
00:06:07 du gouvernement, Priska Thévenot sur notre antenne.
00:06:10 La guerre en Ukraine, évidemment un impact,
00:06:12 mais est-ce que Poutine n'a pas, pardonnez-moi, un dos trop large ?
00:06:15 Est-ce que le prix d'électricité n'a pas aussi augmenté
00:06:18 du fait de choix énergétique et nucléaire ératique
00:06:21 ces dernières années de zigzag ?
00:06:23 En fait, est-ce qu'on n'est pas en train de payer
00:06:24 une politique énergétique aléatoire ?
00:06:26 La trajectoire est pourtant très claire.
00:06:27 Elle l'est devenue, reconnaissez-le.
00:06:29 Elle l'est, nous nous sommes en train de le dire.
00:06:32 On peut effectivement venir chicailler sur la sémantique,
00:06:36 je pense que les Français attendent,
00:06:37 et vous l'avez très justement dit,
00:06:38 des mesures concrètes pour leur quotidien.
00:06:41 Et oui, nous avons besoin d'aller vers une énergie décarbonée
00:06:44 avec un mix énergétique assumé,
00:06:46 avec le développement des énergies renouvelables
00:06:48 et avec l'attractivité autour d'une capacité française,
00:06:51 d'un savoir-faire français qui est le nucléaire.
00:06:53 Nous avons voté deux lois majeures sur ce sujet l'année dernière.
00:06:57 Nous devons continuer aussi en européen.
00:06:59 Et il y a quelques semaines, c'est un peu passé sous silence,
00:07:01 mais le Parlement européen et le Conseil de l'Union
00:07:04 ont trouvé un accord justement autour d'un texte
00:07:06 pour réformer le marché.
00:07:08 Aujourd'hui, à l'heure où les grandes puissances mondiales se réaffirment,
00:07:11 où nous avons la guerre qui revient,
00:07:12 est-ce que nous avons d'autant plus besoin de cette Europe ?
00:07:15 D'autant plus qu'il y a cinq ans.
00:07:16 Oui et encore oui.
00:07:17 C'est ma position, je l'affiche et je la revendique.
00:07:20 Nous devons faire avec l'Europe.
00:07:21 Parce que c'est ainsi que nous pourrons réaffirmer
00:07:23 cette fierté d'être français
00:07:25 et de pouvoir avoir notre destin entre nos mains.
00:07:28 Alors que répondez-vous à l'argument
00:07:29 "c'est la faute à l'invasion de l'Ukraine" ?
00:07:31 Un argument simple, heureusement que le ridicule ne tue pas,
00:07:34 il aurait fallu retrouver un ministre de l'économie et des finances
00:07:37 et une porte-parole du gouvernement,
00:07:38 dix jours après un remaniement.
00:07:40 Ça c'est déjà la réaction à chaud.
00:07:42 Qui a fermé Fessenheim ?
00:07:44 Elisabeth Borne ou Elisabeta Bornitchkova ?
00:07:48 C'est Elisabeth Borne non ?
00:07:49 Qui a eu une politique totalement erratique.
00:07:52 D'ailleurs elle tweetait pour se glorifier de la fermeture de Fessenheim.
00:07:55 Alors quand Priska Tevnou dit "il y a une ligne",
00:08:00 ben écoutez, désolé, celui qui arrive à voir la ligne,
00:08:03 c'est quelqu'un qui a des capacités de vision
00:08:06 supérieures à n'importe quel pilote de chasse de l'aéronaval.
00:08:09 Mais je ne sais pas pourquoi ils ne reconnaissent pas
00:08:10 qu'il y a eu des errements sur la politique en matière d'invasion du nucléaire
00:08:13 et après ils disent "voilà, finalement on a compris"
00:08:15 et écoutez on paye aussi un peu ça.
00:08:17 Attribuer la faute à Vladimir Poutine,
00:08:20 effectivement évidemment il y a eu une invasion en Ukraine injustifiable,
00:08:23 mais ce sont quand même les Européens qui ont décidé d'y réagir par des sanctions.
00:08:26 Donc ils n'étaient pas obligés de réagir par des sanctions.
00:08:29 Donc s'ils l'ont fait, en tout cas je trouve qu'il y aurait un discours de vérité à tenir
00:08:32 qui disait "nous avons réagi et ce choix-là va coûter aux Français"
00:08:37 effectivement et nous l'assumons.
00:08:38 Mais pourquoi déléguer la faute à Vladimir Poutine ?
00:08:40 Non, c'est la faute de la réaction à la guerre en Ukraine.
00:08:44 On peut la justifier évidemment, mais je pense qu'il faudrait avoir
00:08:47 un discours cherchillien de vérité en disant "oui, nous avons décidé de faire la guerre"
00:08:50 et cela a un coût effectivement, c'est l'inflation,
00:08:52 c'est l'inflation à tous les niveaux, y compris énergétique.
00:08:55 C'est un coût parce qu'on a accepté le fonctionnement du marché européen.
00:08:59 On va en parler.
00:09:00 On a pris les sanctions en sachant qu'on était dans un cadre spécifique,
00:09:03 donc il allait y avoir des conséquences.
00:09:06 Et puis c'est toujours cette façon en fait des européistes,
00:09:10 dès qu'il y a un défaut dans l'Union européenne,
00:09:12 on répond en disant "il faut plus d'Europe".
00:09:13 Et en fait, ce qui ne fonctionne pas sera guéri par davantage d'Europe
00:09:18 et davantage de bureaucratie, ce qui est absolument...
00:09:20 En fait, c'est une fuite en avant, une fuite en avant européiste.
00:09:23 À chaque fois qu'il y a un problème dans l'Europe, on dit "la solution, c'est plus d'Europe".
00:09:27 Et je trouve que c'est à tous les niveaux, au niveau de l'agriculture, de la pêche, de l'énergie.
00:09:32 On va en reparler sans doute, mais le problème, c'est qu'on ne va pas assez loin.
00:09:35 Et c'est vraiment un exercice rhétorique extrêmement fallacieux.
00:09:38 Mais là, c'est le seul fait de notre gouvernement.
00:09:42 Ce n'est pas la faute ni de l'Europe ni de Vladimir Poutine, qui est un bondeau.
00:09:47 Si on paye le prix de l'énergie, de l'électricité, au prix du gaz,
00:09:51 alors qu'on produit l'énergie la moins chère grâce au nucléaire,
00:09:55 c'est parce que le gouvernement a accepté ce fonctionnement-là.
00:09:58 Et le prix du gaz se sont envolés avec l'invasion de la Russie, évidemment.
00:10:04 Mais il y a aussi...
00:10:05 C'était anticipable.
00:10:07 Oui, mais encore une fois, c'est le seul fait du gouvernement.
00:10:10 Et c'est eux qui ont accepté d'indexer le prix de l'électricité sur le prix du gaz,
00:10:14 alors que nous, on produit de l'électricité pour pas cher.
00:10:16 Et je rappelle qu'en 2022, on a acheté plus d'électricité qu'on en a vendu.
00:10:20 Donc, en plus, en économie, ils sont nuls.
00:10:22 C'est ça qui est effrayant.
00:10:24 En tous les cas, ils ne disent pas les choses.
00:10:26 On va le dire comme ça.
00:10:27 Mais expliquez-moi, Arthur, Eric, et vous tous,
00:10:30 moi, j'ai posé la question ce matin, j'ai dit pourquoi même temporairement,
00:10:33 on aurait pu quand même étudier la piste ou la voie d'une sortie temporaire
00:10:37 du marché européen de l'électricité ?
00:10:38 C'est pourquoi je dis que c'est la guerre en nucléaire à Bondo,
00:10:40 parce que même si on avait accepté ce fonctionnement-là avant,
00:10:43 moi, ça ne m'a pas choqué qu'on fasse des sanctions...
00:10:46 Pardonnez-moi Arthur.
00:10:47 Très bien, dans ces cas-là, on prend en compte aussi les conséquences.
00:10:50 On écoute le ministre de la Culture et on revient à notre débat.
00:10:53 De faire sur les territoires, selon les spécificités territoriales,
00:10:57 d'apporter les réponses dont ont besoin les agriculteurs
00:10:59 pour avoir accès à l'eau.
00:11:01 Et c'est ça que je voulais...
00:11:02 C'est qu'il y a des initiatives qui sont positives
00:11:06 et sans être dans une espèce de caricature
00:11:08 et d'opposition entre la capacité de souveraineté
00:11:11 et la responsabilité environnementale.
00:11:13 Ici, on a un modèle.
00:11:14 Et même, vous avez vu une association...
00:11:17 On écoutera tout à l'heure le ministre,
00:11:19 vous voyez bien qu'il y a un problème de liaison.
00:11:21 Donc la sortie... Attendez, parce que la réponse à la question est la suivante.
00:11:24 Si on sort même temporairement du marché européen de l'électricité,
00:11:27 on sort de l'Europe ?
00:11:28 Non.
00:11:29 Mais non, le Portugal et l'Espagne l'ont fait.
00:11:31 Qu'est-ce que va faire l'Europe si on sort du marché européen ?
00:11:34 Ils vont nous sanctionner, on paye plus qu'on ne récupère d'argent.
00:11:37 Ils vont nous envahir, ils n'ont pas d'armée.
00:11:39 Ils vont faire quoi ?
00:11:40 En fait, encore une fois, on se soumet avec des conséquences
00:11:43 qui sont quand même très faibles.
00:11:46 Et ensuite, il faut quand même rajouter quelque chose,
00:11:48 c'est que là, il y a une hausse de 9,8%, il est content,
00:11:51 Bruno Le Maire, il est en dessous des 10.
00:11:52 Mais une hausse qui n'est pas justifiée,
00:11:54 parce que le prix de l'électricité n'a pas augmenté.
00:11:56 En fait, le prix baisse.
00:11:58 Donc déjà, on a eu une hausse de 26,5% ou 27% l'année dernière.
00:12:02 Là, ils rajoutent une hausse, mais du seul fait de l'État,
00:12:05 pour uniquement récupérer de l'argent
00:12:08 et récupérer le bouclier qu'il a mis en place.
00:12:09 Donc au lieu de dire, on va faire des économies,
00:12:11 parce que pardon, tout le monde sait que les impôts nous font augmenter,
00:12:14 on ne voit jamais le résultat de ce qu'on donne à l'État
00:12:16 ou de ce que l'État nous ponctue.
00:12:18 Bon, on pourrait très bien dire, on va peut-être faire des économies ailleurs.
00:12:20 Non, ce qu'ils font, c'est en plus au mois de février,
00:12:22 on peut remercier du sens du timing, c'est génial.
00:12:24 Il fait super froid, donc tout le monde se chauffe,
00:12:26 majoritairement l'électricité.
00:12:27 Ils augmentent à ce moment-là.
00:12:28 Ça n'a aucun sens.
00:12:30 - Éric, est-ce que vous pouvez nous faire un point ?
00:12:32 Parce que sur l'augmentation, là, très franchement, c'est un nouvel impôt.
00:12:36 31% d'augmentation l'année dernière et sur deux ans, on est à 40%.
00:12:40 Enfin, je veux dire, là, on n'est plus dans l'épaisseur du trait.
00:12:43 - En fait, c'est une taxe qui existait avant.
00:12:45 C'est la taxe intérieure sur la consommation d'électricité.
00:12:48 Personne ne s'en rendait compte.
00:12:49 C'était une taxe de plus.
00:12:50 Elle a été supprimée au moment de la crise énergétique
00:12:53 pour justement calmer les prix, pour donner l'impression
00:12:55 qu'on payait un petit peu moins sur la facture.
00:12:57 Et puis là, maintenant, le gouvernement décide de la relancer.
00:12:59 Pourquoi ? Parce qu'elle rapporte 6 milliards.
00:13:02 Elle rapporte 6 milliards, cette taxe.
00:13:04 C'est pour ça que Bruno Le Maire ne peut pas dire on fera...
00:13:06 Moi, je pensais même qu'Emmanuel Macron allait dire
00:13:08 "Ah bah tiens, non, non, on va reporter cette taxe".
00:13:10 - C'est le danger du continent.
00:13:12 - Mais attendez, Charles Anis, d'accord, on paye la facture.
00:13:16 D'accord, moi j'entends, on entend tout.
00:13:17 - Donc c'est 6 milliards qui rentrent dans les caisses.
00:13:19 - Quand on promet des baisses d'impôts...
00:13:22 - Bah oui, alors les baisses d'impôts,
00:13:23 elles concerneront les classes moyennes.
00:13:25 Il l'a dit, ça sera 2 milliards seulement.
00:13:27 Mais 2 milliards, c'est rien.
00:13:29 Parce qu'en face des 2 milliards de cadeaux fiscaux
00:13:31 prévus pour l'année prochaine,
00:13:32 vous allez avoir 12 milliards d'économies.
00:13:35 Ils vont les prendre où, les 12 milliards ?
00:13:36 Moi, j'arrive pas à savoir.
00:13:37 - Comme disait Charles Pascua,
00:13:38 "Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent".
00:13:40 Et c'est sûr que si on vous fait une baisse d'impôt de 2 milliards,
00:13:43 mais qu'on vous augmente l'électricité de 6 milliards,
00:13:45 c'est quand même...
00:13:46 - Mais monsieur Philippe Levy, ça va plus lourd ?
00:13:48 Parce qu'hier, le ministre de l'Économie nous dit,
00:13:50 ça n'augmentera que dans une fourchette
00:13:52 entre 8,6 de mémoire et 9 et quelques.
00:13:53 - 9 et quelques, c'est ça.
00:13:54 - Merci, c'est un petit peu ça.
00:13:57 Merci, ça ne dépasse pas les 10%.
00:13:59 - C'est sûr que c'est royal.
00:14:01 Mais la vraie question qui se pose,
00:14:03 l'Europe avec Emmanuel Macron et sa majorité,
00:14:06 c'est un dogme, c'est l'horizon indépassable.
00:14:09 Donc si vous critiquez l'Europe,
00:14:12 le marché de l'électricité, c'est un marché de dupe.
00:14:14 La France produit l'électricité la moins chère d'Europe,
00:14:17 grâce au nucléaire.
00:14:18 Et vous avez des intermédiaires qui se gavent,
00:14:20 se gavent, il n'y a pas d'autre mot,
00:14:22 sur le dos du consommateur,
00:14:24 au nom du marché européen de l'électricité,
00:14:28 parce qu'on a aligné le prix de l'électricité sur le gaz,
00:14:30 et vous savez pourquoi ?
00:14:31 Pour faire plaisir aux industriels allemands,
00:14:33 parce que les industriels allemands,
00:14:35 ils ont une électricité au charbon plus polluante
00:14:36 et beaucoup plus chère que la nôtre,
00:14:38 et qu'ils utilisaient massivement le gaz rouge.
00:14:40 Mais pourquoi ?
00:14:40 Parce qu'on se couche tout le temps devant la télé.
00:14:42 Pourquoi perdre tout bon sens
00:14:43 quand il s'agit de parler d'Europe ?
00:14:45 Mais parce que c'est un dogme.
00:14:46 Les dogmes font sortir tout être humain du bon sens.
00:14:49 La preuve.
00:14:49 Eh bien vous allez voir que c'est la même chose
00:14:51 pour les agriculteurs ou les pêcheurs,
00:14:53 mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous, Mickaël.
00:14:55 Des vents violents frappent la moitié nord du pays
00:14:58 en raison de la tempête Hichad,
00:14:59 et vents soufflants jusqu'à 128 km/h
00:15:02 ont été observés ce matin à Boulogne, dans le Pas-de-Calais.
00:15:05 36 départements ont été placés en vigilance par Météo France.
00:15:09 La colère des pêcheurs interdit de pêche
00:15:11 durant un mois dans le golfe de Gascogne
00:15:13 pour préserver les dauphins.
00:15:14 Un mois de pause qui, malgré l'indemnisation,
00:15:17 risque de leur coûter très cher,
00:15:18 surtout que pendant ce temps,
00:15:19 la France va continuer d'importer des produits de l'étranger.
00:15:23 Et puis en Allemagne,
00:15:24 les conducteurs de trains de voyageurs et de marchandises
00:15:26 sont appelés à une grève dès mercredi.
00:15:28 Le bras de fer avec l'opérateur Deutschbahn
00:15:30 sur les salaires et le temps de travail continu.
00:15:32 Le mouvement doit prendre fin le 29 janvier.
00:15:36 La colère des agriculteurs, il y a beaucoup d'éléments,
00:15:38 mais il y en a un qui me paraît essentiel.
00:15:40 Nos politiques sont, me semble-t-il,
00:15:42 d'ailleurs à juste raison,
00:15:44 comment dire,
00:15:45 compatissants.
00:15:46 Vous voyez bien, ils sont tous sur le terrain, sur le front,
00:15:49 mais complaisants.
00:15:50 Compatissants en France, mais complaisants à Bruxelles.
00:15:52 Là encore, résultat, on a des injonctions contradictoires,
00:15:55 on a une frénésie de normes,
00:15:58 et surtout on a un déluge de produits
00:16:00 qui ne respectent pas nos propres normes
00:16:01 et auxquelles nos agriculteurs sont soumis.
00:16:03 Voyez les explications de Clotilde Payet
00:16:06 qui ont réagi sur cela.
00:16:07 Rondant de bois en travers de la route,
00:16:12 bottes de paille enflammées,
00:16:13 une barrière de filtrage installée par ces agriculteurs.
00:16:16 L'objectif, poursuivre le mouvement de blocage
00:16:19 et sensibiliser les automobilistes.
00:16:21 Je voulais que vous enteniez des aides.
00:16:23 Voilà, comme tout le monde,
00:16:24 parce que la vie est chère,
00:16:26 on n'a pas forcément de revenus
00:16:28 alors qu'on bosse toute la journée.
00:16:30 Si ça nous embête, tant pis,
00:16:32 il faut quand même le faire, ils ont raison.
00:16:34 Un combat qui a commencé par le blocage de l'A64
00:16:37 et qui s'étend progressivement à de nouveaux départements.
00:16:39 C'est quelque chose qui est né dans l'Occitanie,
00:16:41 qui est sème dans toute la région.
00:16:43 Dans la semaine, nous étions dans la partie basse de la Riège,
00:16:47 du côté de Pamier,
00:16:48 et aujourd'hui on est sur la montagne.
00:16:50 Les montagnards ont voulu montrer aussi
00:16:53 qu'ils étaient avec leurs collègues de la Plaine et des Coteaux.
00:16:56 Malgré des discussions entre délégations d'agriculteurs et préfets,
00:17:00 la colère ne retombe pas.
00:17:01 Un mouvement qui risque de s'amplifier
00:17:03 tant que l'Etat n'apporte pas de mesures concrètes.
00:17:05 Nous allons rassembler un maximum de tracteurs,
00:17:08 montrer qu'on est unis en force de l'Etat,
00:17:11 qu'on est déterminés, parce que c'est le moment,
00:17:14 tant qu'il n'y aura pas de mesures définitives.
00:17:16 Déterminés, ils ont également appelé à manifester jour et nuit,
00:17:20 jusqu'à dormir sur les lieux de blocage.
00:17:22 Alors, tant qu'on n'apportera pas de mesures concrètes,
00:17:26 mais Eugénie Bastien, on en parlait pendant le sujet,
00:17:29 très sincèrement, que peut faire le gouvernement ?
00:17:32 Ou alors vous allez contre Bruxelles sur certaines choses ?
00:17:35 Il pourrait commencer à aligner son discours intérieur
00:17:37 avec le discours qu'il tient à Bruxelles.
00:17:39 Parce que vous avez d'un côté un gouvernement qui dit
00:17:41 on va bloquer la loi en France sur l'agriculture,
00:17:43 on va la repousser en tout cas, on entend la colère des agriculteurs.
00:17:46 Mais le groupe Renew au Parlement européen,
00:17:48 auquel participent les macronistes, ne cesse de voter des lois,
00:17:52 notamment la loi Restauration de la nature l'an dernier,
00:17:54 qui est une loi extrêmement normative,
00:17:57 qui va rajouter des normes agricoles très sévères,
00:18:01 qui dans un contexte de concurrence vont aboutir à une décroissance de la production.
00:18:05 Expliquez-nous cette schizophrénie.
00:18:07 Parce que personne ne s'intéresse à...
00:18:09 Les Français ne savent pas trop ce qui se passe à Bruxelles,
00:18:11 on ne sait pas ce que les députés votent,
00:18:13 tout ça se passe très très loin.
00:18:15 Et effectivement, il y a toujours un double...
00:18:16 C'est la même chose sur l'immigration,
00:18:17 c'est-à-dire vous avez un discours ferme à l'intérieur des macronistes sur l'immigration,
00:18:20 mais ils votent toutes les lois à Bruxelles,
00:18:22 les plus immigrationnistes qu'ils soient,
00:18:24 et ils refusent que les pays de l'Europe de l'Est construisent des murs,
00:18:27 ils font des discours "les murs c'est pas bien", etc.
00:18:29 C'est toujours une schizophrénie,
00:18:30 parce que le groupe macroniste est beaucoup plus progressiste, européiste à Bruxelles.
00:18:35 Et il y a un conflit.
00:18:37 Et en fait, là, on est c'est vrai dans un dilemme qui est un vrai dilemme.
00:18:41 Soit on choisit l'ouvrace normative et une écologie décroissante,
00:18:46 mais dans un contexte de concurrence,
00:18:47 qui est un autre dogme que l'Union européenne,
00:18:49 ça aboutit mathématiquement à la ruine des agriculteurs français.
00:18:53 Parce qu'en fait, on va importer des produits
00:18:56 qui ne vont plus fabriquer et c'est absolument dramatique.
00:18:59 Et il n'y a pas que l'Union européenne qui est en question,
00:19:02 parce qu'il y a aussi des normes françaises aussi qui sont très, très fortes.
00:19:06 Et je rappelle, par exemple, que vous avez un...
00:19:08 - Oui, mais je dis ça...
00:19:08 - Les pêcheurs, c'est une décision du Conseil d'État.
00:19:10 - Je suis d'accord, mais ça, nous avons encore la main sur les normes françaises.
00:19:13 - Mais il y a aussi le gouvernement des juges,
00:19:14 c'est-à-dire que les pêcheurs, par exemple,
00:19:15 qui sont obligés de rester à quai, c'est une décision du Conseil d'État.
00:19:18 C'est pas une décision de l'Europe.
00:19:20 - Notre souveraineté alimentaire est en danger.
00:19:21 Éric de Ritmatin, un poulet sur deux qui est consommé en France
00:19:24 ne vient pas d'Hexagone.
00:19:25 70% des fruits sont importés.
00:19:26 Vraiment, l'expression marche sur la tête.
00:19:28 Je trouve qu'elle correspond parfaitement.
00:19:30 - D'ailleurs, quand vous regardez le monde agricole aujourd'hui,
00:19:32 il y a plusieurs strates.
00:19:33 Il y a les céréaliers, il y a les éleveurs, vous avez les maraîchers.
00:19:38 Donc chacun a un peu ses problèmes,
00:19:39 mais le point commun, ce sont effectivement les normes.
00:19:41 C'est des restrictions sur l'usage des pesticides.
00:19:44 Alors ça, bien sûr, pour notre santé à nous, c'est important.
00:19:47 Mais vous avez vu ce qui s'est passé sur le glyphosate.
00:19:49 Il n'y a pas de solution.
00:19:51 Et puis surtout, il y a le manque de main d'oeuvre.
00:19:52 Quand vous regardez la situation des maraîchers en France,
00:19:55 ils sont confrontés à un manque de main d'oeuvre énorme.
00:19:57 Ils sont obligés de faire apporter de la main d'oeuvre de Pologne,
00:20:00 de Roumanie pour justement récolter.
00:20:02 En plus de ça, vous avez la concurrence avec l'Espagne.
00:20:04 Vous avez les prix.
00:20:05 Est-ce que les Français sont prêts à mettre plus cher pour acheter français ?
00:20:08 - Pardon, mais là, l'équation est insoluble.
00:20:10 Vous me dites, moi, je ne vois pas quelle mesure.
00:20:12 Si vous aviez autour de la table une mesure concrète demain,
00:20:14 si vous étiez au gouvernement pour contenir le mouvement,
00:20:17 qu'est-ce qui va se passer là ?
00:20:19 Je pense que le risque, c'est que la base chez les agriculteurs
00:20:23 submerge le mouvement en cours.
00:20:26 Et que parce que ce qu'il faut dire aussi, c'est que la FNSEA,
00:20:29 souvent, même au niveau européen, est allée avec certaines décisions et projets
00:20:34 et qu'à la base, certains agriculteurs ne sont pas d'accord avec ça.
00:20:38 - Je reviendrai à une protection du marché français.
00:20:40 C'est la première chose.
00:20:41 On a la chance d'avoir l'agriculture.
00:20:42 On a toujours été fier de l'agriculture.
00:20:45 Vous-même, vous le disiez dans le JDD la semaine dernière.
00:20:48 L'agriculture, c'est vraiment le paysage français.
00:20:50 C'est la fierté.
00:20:51 On regarde ce pays.
00:20:52 C'est le seul pays au monde qui est magnifique pour son paysage agricole.
00:20:55 Et le problème, on avait des fermes.
00:20:57 Regardez le chiffre.
00:20:58 Il nous reste plus que 390 000 fermes en France.
00:21:01 Il y en avait quatre fois plus.
00:21:02 Alors, ce qui est bien, c'est qu'elles sont plus grandes
00:21:04 parce que si vous avez des petites unités parcellées à droite à gauche,
00:21:07 c'est un vrai problème pour vivre.
00:21:09 Et deuxièmement, les agriculteurs n'arrivent plus à avoir suffisamment de revenus.
00:21:12 Ils ne vendent plus suffisamment.
00:21:13 Ils sont concurrencés par l'étranger.
00:21:15 Quand vous dites, c'est vrai qu'un poulet sur deux est importé,
00:21:17 est-ce que c'est normal qu'on les fasse venir de Pologne ou de Pays-Bas
00:21:21 et que des filets de poulet valent deux fois moins cher
00:21:23 s'ils sont importés que les poulets français ?
00:21:24 J'apprenais, par exemple,
00:21:26 il va y avoir la fin des droits de douane sur le lait de Nouvelle-Zélande.
00:21:29 Est-ce que vous trouvez ça normal ?
00:21:30 Est-ce qu'on ne peut pas agir contre ça, par exemple ?
00:21:33 C'est beaucoup plus qu'une question de souveraineté alimentaire.
00:21:37 C'est vraiment une question de survie, de notification.
00:21:39 C'est le point le plus important.
00:21:40 La question paysanne, c'est immense.
00:21:42 Ce n'est pas qu'uniquement l'aliment.
00:21:43 C'est la nourriture, c'est la vie.
00:21:44 Ça recouvre la question, la sauvegarde du paysage,
00:21:46 des traditions, de la bonne bouche, du terroir et bien sûr de l'autonomie.
00:21:50 Donc, si vous voulez, c'est...
00:21:52 Et de bonne qualité.
00:21:53 Qu'est-ce que c'est un agriculteur ?
00:21:54 C'est des hommes et des femmes qui bossent très dur
00:21:56 pour avoir un revenu petit au nom du bien commun.
00:21:59 Donc, c'est un peu ce qu'ils font de notre civilisation, si vous voulez.
00:22:01 Donc, vous l'avez rappelé du chiffre, c'est effrayant.
00:22:02 On avait 6 millions de paysans sortis de la guerre.
00:22:04 On est à moins de 500 000 aujourd'hui.
00:22:06 Il y a un agriculteur sur deux qui se suicide tous les jours.
00:22:08 Donc, rappelez-vous ce poème de Péguy qui chantait
00:22:11 cette belle plaine de la Beauce.
00:22:12 Deux millions de labeurs ont fait de cette terre
00:22:14 un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
00:22:15 Vous voyez les plaines de la Beauce aujourd'hui,
00:22:17 ces gros couverts d'éoliennes et ce qui était
00:22:19 nos trésors d'exportation.
00:22:21 La Beauce, c'est les agriculteurs qui ont le mieux de France.
00:22:24 Sauf que les agriculteurs de Puy sont bêtés par l'Ukraine.
00:22:27 Et rappelez-vous, c'est dans le "Sérotonine" de Houellebecq,
00:22:31 un de ces personnages racontait qu'en fait,
00:22:34 c'était le plan social le plus secret et le plus dégueulasse.
00:22:36 Arthur, il a tout vu.
00:22:38 Comme d'habitude, Houellebecq a tout vu sur ce sujet.
00:22:41 Philippe et Génie.
00:22:42 Mais rappelons quand même les faits.
00:22:44 En 2022, si on ne prend pas en compte les vins espiritueux,
00:22:48 la balance commerciale agricole française est déficitaire.
00:22:53 Alors qu'il y a encore 20 ans, la France nourrissait l'Europe.
00:22:56 Ça, c'est le premier point.
00:22:57 Pour vous montrer à quel point, je vais citer François Bayrou,
00:23:00 le déconomètre fonctionne à plein tube.
00:23:03 En Europe, on a une nouvelle politique qui s'appelle "Farm to Fork",
00:23:06 de la ferme à la fourchette,
00:23:08 qui prévoit de baisser au niveau européen de 10 à 20% les productions.
00:23:12 Est-ce que vous savez ce que dit un rapport de la FAO ?
00:23:15 C'est la Food and Agriculture Organization,
00:23:17 c'est les Nations Unies pour la Nourriture et l'Agriculture,
00:23:19 à l'horizon 2050.
00:23:21 Avec l'explosion de la population, il va falloir augmenter la production de 60%.
00:23:26 Mais ce n'est pas moi qui le dit, vous pouvez vérifier,
00:23:28 c'est un rapport de la FAO.
00:23:29 Et nous, on dit qu'on va baisser de 10 à 20%.
00:23:32 Si vous ajoutez à ça les traités de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
00:23:36 qui vont tuer nos producteurs ovins,
00:23:38 les traités avec le Mercosur,
00:23:39 qui font un mal de fou à nos producteurs bovins.
00:23:42 Et vous mettez en plus que vous avez des bananes
00:23:45 qui viennent de pays d'Amérique du Sud, qui sont qualifiés de bio...
00:23:47 - Mais c'est pour ça que j'ai l'impression que c'est David contre Goliath.
00:23:50 Comment faire face à tout ça ?
00:23:51 - Mais parce qu'on est chez les dingues.
00:23:53 - Attendez, Sonia, ce qui me frappe,
00:23:55 on parlait de l'énergie tout à l'heure, c'est exactement la même chose.
00:23:58 C'est-à-dire qu'on a de la planification par idéologie,
00:24:01 de la destruction et du démantèlement d'une filière française.
00:24:05 C'était l'énergie, maintenant c'est l'agriculture, au nom d'un dogme.
00:24:08 Et c'est à chaque fois... Et la pêche, c'est pareil,
00:24:11 c'est-à-dire au nom de bonnes intentions, d'ailleurs, qui sont très louables,
00:24:13 l'écologie, la transition environnementale,
00:24:15 alors que des gens disent "Regardez, sur le papier,
00:24:17 si vous faites ça, dans 20-30 ans, voilà ce qui va se passer".
00:24:20 - Et les premiers écologistes, ils sont les agriculteurs.
00:24:23 - C'est la question de l'Ukraine, parce qu'on veut aujourd'hui les mêmes
00:24:26 qui font des plans restauration pour la nature extrêmement sévères
00:24:29 pour les agriculteurs français, veulent faire rentrer l'Ukraine dans l'Union européenne.
00:24:32 L'Ukraine qui est une agriculture ultra-productiviste,
00:24:34 avec des agro-holdings qui font des millions d'hectares,
00:24:38 et qui va effectivement avoir des conséquences dramatiques pour nos agriculteurs.
00:24:42 Donc il faut le dire, quand Raphaël Higuzman dit
00:24:44 "Si vous ne votez pas pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne,
00:24:47 vous n'avez qu'à voter Rennes", non, le dilemme est un peu plus complexe que ça.
00:24:50 Il y a des enjeux dans la balance qui sont extrêmement importants.
00:24:53 - Alors qui a intérêt justement à ce qu'on ne voit pas ces enjeux-là
00:24:56 qui ne soient pas nuancés ? On va en parler dans quelques instants.
00:24:58 On écoutera de nouveau la part de la parole du gouvernement qui affirme si
00:25:00 on peut tout à fait aller dans un sens où il y a plus d'Europe
00:25:04 et quand même répondre aux contraintes et à la colère de nos agriculteurs.
00:25:08 On va parler de cette France désoubliée, dédéclassée dans quelques instants.
00:25:11 La France désoubliée, la France déclassée, la France perdant également de la mondialisation.
00:25:21 Les agriculteurs sont étouffés par une avalanche de normes,
00:25:24 écartelés par des injonctions contradictoires.
00:25:26 Et puis les pêcheurs également.
00:25:28 Écoutez bien, les pêcheurs du Golfe de Gascogne vont devoir rester à quai pendant un mois.
00:25:34 Pourquoi ? Les explications de Viviane Hervier.
00:25:36 Pardonnez-moi, mais ça va être le thème depuis le conducteur de l'émission.
00:25:39 On marche sur la tête, regardez.
00:25:41 - Des bateaux de pêche à quai, interdiction de prendre la mer depuis ce matin
00:25:46 pour quelques 450 navires basés dans le Golfe de Gascogne.
00:25:50 Malgré les aides annoncées, 80 à 85% du chiffre d'affaires,
00:25:53 la profession est vent debout contre une décision jugée injuste et lourde de conséquences.
00:25:58 - C'est 600 000 euros qu'on perd sur moturier.
00:26:02 Voilà, tout simplement.
00:26:03 C'est plus de 200 tonnes de merlu, donc on perd les marchés.
00:26:06 Et c'est pas possible, on peut pas accepter.
00:26:08 Selon les associations de défense de l'environnement,
00:26:11 entre 5 et 10 000 dauphins et marchois meurent chaque année en raison de leur capture dans les filets.
00:26:16 Un taux de mortalité qui fait peser un risque réel sur la survie de l'espèce dans cette zone.
00:26:21 Mais nombre de pêcheurs ont justement fait des efforts pour éviter ces prises accidentelles.
00:26:26 - J'ai été un des précurseurs justement pour mettre un effaroucheur sur la coque de mon bateau,
00:26:31 pour justement écarter les dauphins quand on mène au fil à l'eau.
00:26:34 C'est un système qui marche très très bien parce que jusqu'à présent,
00:26:37 les prises accidentelles que j'ai faites avec les dauphins,
00:26:39 c'était quand l'appareil n'était pas en route.
00:26:41 L'arrêt de la pêche pendant un mois va impacter toute la filière, y compris les marieurs.
00:26:45 Un coup dur qui risque de favoriser d'autres pays.
00:26:49 - La Chine, c'est bien connu, c'est le pays qui fait de la pêche illégale à outrance.
00:26:55 Et donc, ces ONG favorisent la pêche illégale.
00:26:58 Cette interdiction de pêcher pendant un mois sera reconduite en 2025 et 2026.
00:27:04 - Je vous vois tous avec des mines, Eric.
00:27:07 - Oui parce que je me dis, c'est vraiment les pêcheurs pareil,
00:27:10 ça contribue à la France, au bien-être, au savoir-faire, à cette gastronomie.
00:27:15 Et puis en même temps, ça fait vivre une filière extraordinaire.
00:27:17 On va leur donner de l'argent pour rester à quai.
00:27:19 Vous imaginez, si vous vous êtes rachetés chez vous,
00:27:22 on vous donne des subventions, mais ne travaillez pas.
00:27:24 - C'est le confinement.
00:27:25 - C'est un confinement.
00:27:25 Et puis bon, pour les dauphins, c'est important.
00:27:28 Mais bon, il y a quand même d'autres solutions que d'interdire la pêche pour ça.
00:27:31 - Ce que je trouve extrêmement symbolique, même dans cette affaire,
00:27:35 c'est que c'est un des métiers les plus pénibles qu'il soit, je pense, pêcheurs.
00:27:38 C'est un métier extrêmement dur.
00:27:41 Ces gens-là veulent travailler en réalité.
00:27:43 Ils ne veulent pas rester à quai, payés et subventionnés.
00:27:45 Et je trouve ça assez beau même de voir leur volonté de se battre pour leur métier,
00:27:49 qui est un métier extrêmement difficile.
00:27:51 Je ne sais pas s'il y aura des pêcheurs demain,
00:27:52 non seulement parce qu'il n'y aura peut-être plus la possibilité de pratiquer,
00:27:54 mais parce que c'est un métier extrêmement difficile
00:27:56 que les jeunes générations sont loin de vouloir pratiquer.
00:27:58 - Très important ce que vous dites quand Gabrielle Attal dit
00:28:00 "moi, je veux parler à la France qui travaille".
00:28:01 Mais monsieur le Premier ministre, elle veut travailler.
00:28:03 - Elle veut se mettre tôt dans le froid pour aller...
00:28:05 Et ça veut dire quoi ?
00:28:07 Ça veut dire que...
00:28:08 Je ne comprends même pas la logique de ce plan.
00:28:09 Ça veut dire que chaque année jusqu'à X années,
00:28:11 on va payer des millions tous les mois de février
00:28:14 pour que les dauphins puissent copuler.
00:28:17 On va payer des millions pour les pêcheurs.
00:28:19 Ça n'a pas de sens sur le long terme.
00:28:21 Ces gens-là, raisonnent-ils sur le long terme ?
00:28:22 C'est quoi leur plan ?
00:28:23 Soit on dit "on ferme la févrière et c'est terminé".
00:28:26 - Et il faut assumer.
00:28:28 - Il faut assumer.
00:28:29 Soit on construit des solutions alternatives.
00:28:31 Mais là, je ne comprends pas le plan.
00:28:34 - Je voudrais poser une question.
00:28:36 On était en Bretagne manifestement.
00:28:37 Hier, il y avait un reportage sur CNews.
00:28:39 Ça se passait à Saint-Jean-de-Luz, au Pays basque.
00:28:43 Est-ce que les pêcheurs espagnols ont le droit de sortir ou pas ?
00:28:46 Parce que comme c'est une décision du Conseil d'État français,
00:28:48 à mon avis, ça ne doit pas s'appliquer aux pêcheurs espagnols.
00:28:50 - En quoi le Conseil d'État se mêle de ça ?
00:28:54 - J'ai une question.
00:28:55 Les eaux territoriales françaises et espagnoles,
00:28:58 on a délivré des eaux QTF aux dauphins
00:29:00 pour qu'ils fuient les eaux espagnoles.
00:29:04 Les espagnols ont fait les eaux QTF pour qu'ils viennent en France
00:29:06 pour ne pas risquer de se faire pêcher.
00:29:07 Mais c'est quoi ce truc de dingue ?
00:29:09 Parce que si les Espagnols y pêchent,
00:29:10 je peux vous dire qu'eux, ils ont de très gros ports de pêche.
00:29:13 Ils ont Bilbao, Santander, Saint-Sébastien, etc.
00:29:17 Ils vont tuer ceux qui restent.
00:29:19 - Personne ne comprend.
00:29:20 D'abord, qu'ils soient indemnisés, je l'espère à 100 %,
00:29:22 parce qu'on verra, parce qu'il faut vraiment
00:29:25 qu'ils soient indemnisés à 100 % alors qu'ils veulent travailler.
00:29:27 Et je rappelle, décision du Conseil d'État
00:29:29 et pression d'associations environnementales
00:29:31 qui n'ont cessé justement de pointer du doigt
00:29:35 ce qui se passe autour des dauphins.
00:29:37 On est sensible au sujet, évidemment,
00:29:38 mais enfin, vous avez entièrement raison, Eugénie Bassier,
00:29:41 demain, après-demain, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:29:43 Est-ce qu'on va continuer à indemniser à 100 % ?
00:29:45 Est-ce qu'on a les moyens ?
00:29:46 - C'est le problème.
00:29:47 - C'est une sorte de quoi qu'il en coûte.
00:29:48 - Oui, c'est ça.
00:29:49 - Oui, donc il est possible dans d'autres domaines.
00:29:51 - On le retrouve un peu au niveau social aussi en France.
00:29:54 N'oublions pas que les aides, les prestations,
00:29:56 c'est quand même 800 milliards versés par la France.
00:29:58 C'est un tiers de la richesse nationale.
00:30:00 Ça veut dire que la France est très généreuse,
00:30:02 a énormément d'argent à distribuer.
00:30:04 Est-ce qu'elle le fait bien ?
00:30:05 Moi, je pense que non.
00:30:06 Et là, c'est une grosse erreur de lâcher autant d'argent
00:30:08 alors que des pêcheurs ne demandent pas mieux travailler.
00:30:10 Ils ont déjà eu des problèmes avec les huîtres.
00:30:11 - Mais bien sûr.
00:30:12 - Il y a eu des zones territoriales avec les Anglais,
00:30:14 il y a encore peu de temps.
00:30:15 Il y a le problème des éoliennes dans la baie de Saint-Brieuc.
00:30:17 On leur interdit d'aller pêcher.
00:30:19 Il y a un moment, je me mets à la place des pêcheurs.
00:30:21 Comme vous dites, c'est déjà un métier très, très difficile.
00:30:23 La nuit, avec le froid, le vent.
00:30:25 Et là, on leur dit, restez à quai, ne travaillez plus,
00:30:28 on vous donne de l'argent, affichez-nous la paix.
00:30:29 - Vous vous souvenez, après, les Gilets jaunes
00:30:31 avaient parlé d'une possible contagion des colères,
00:30:34 qu'on avait dit une agrégation des colères.
00:30:37 Là, personne ne sait.
00:30:38 Mais enfin, entre véritablement les agriculteurs,
00:30:40 s'il se passe la même chose qu'en Allemagne
00:30:42 avec ces mouvements impressionnants,
00:30:43 les pêcheurs plus la facture d'électricité ?
00:30:46 Réponse ce matin, et je voudrais vous soumettre cela
00:30:48 de la porte-parole du gouvernement, qui nous dit,
00:30:50 mais il faut assumer, là, en même temps avec l'Europe
00:30:52 et toujours plus d'Europe.
00:30:54 Écoutons Priska Teveno.
00:30:56 - Ce matin, sur Europe 1 et sur CNews,
00:30:58 on entend bien, évidemment, que vous êtes à l'écoute
00:31:00 et plus que cela par rapport aux agriculteurs,
00:31:02 même, j'allais dire, compatissant à Paris,
00:31:04 et certains disent complaisant à Bruxelles.
00:31:07 Est-ce que le problème n'est pas là ?
00:31:08 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté ?
00:31:10 Est-ce que Bruxelles n'impose pas des normes environnementales
00:31:13 trop contraignantes ?
00:31:14 Fait venir d'autres régions du monde de Chine
00:31:16 des produits qui ne sont pas imposés à des normes
00:31:19 comme celles de nos agriculteurs ?
00:31:21 Le problème n'est-il pas là, justement ?
00:31:23 - Bruxelles, cette année, pour le monde agricole,
00:31:25 pour 400 000 bénéficiaires du monde agricole,
00:31:28 c'est quoi ces 9 milliards d'euros ?
00:31:30 9 milliards d'euros, justement,
00:31:32 pour répondre à un certain nombre d'injonctions contradictoires,
00:31:36 environnementaux, économiques, sociaux.
00:31:38 Nous devons bien évidemment continuer à avancer dans ce sens-là,
00:31:42 mais aussi à lever des tabous.
00:31:43 - Mais comment ?
00:31:44 - Est-ce qu'il y a un certain nombre de sujets
00:31:45 sur lesquels la contrainte est trop importante ?
00:31:47 - Harcèlement normatif, disent les agriculteurs.
00:31:49 Est-ce qu'il n'y a pas une forme de schizophrénie ?
00:31:51 Très sincèrement, Priska Teveno,
00:31:52 votre groupe de la majorité Renews
00:31:54 vote ces injonctions contradictoires,
00:31:57 et en même temps, vous nous dites ce matin avec conviction,
00:31:59 il ne faut pas aller dans ce sens-là.
00:32:00 - Il y a deux choses.
00:32:02 Est-ce que nous devons continuer à protéger nos agriculteurs ?
00:32:05 Oui.
00:32:06 Est-ce que nous devons continuer à avancer
00:32:08 sur les enjeux environnementaux et sanitaires qui sont les nôtres
00:32:11 et sur lesquels nous pouvons être fiers en tant que Français ?
00:32:13 Parce que oui, notre agriculture est une des plus vertueuses,
00:32:16 et là, pardon, plus vertueuse au monde.
00:32:19 - Bien.
00:32:21 - Quand elle pense, oui.
00:32:21 - Moi, quand je suis dans une voiture,
00:32:23 je fais de la marche arrière et marche avant en même temps.
00:32:25 Je peux être sur place.
00:32:26 - Elle oublie de dire que quand la France reçoit
00:32:28 10 milliards d'aides de l'Europe pour l'agriculture,
00:32:30 vous avez 75 % des exploitations en France,
00:32:33 75 % qui ont moins de 5 000 euros par an.
00:32:35 - C'est ça.
00:32:36 - Ramener par mois, ça ne vous fait même pas 500 euros.
00:32:39 Aller vivre avec ça comme aide de l'Europe.
00:32:41 Donc oui, la réponse est là.
00:32:43 Donc c'est bien de soutenir les agriculteurs,
00:32:44 mais à mon avis, il faudrait revoir le gâteau
00:32:47 et distribuer de manière plus équitable
00:32:49 et voir qui vraiment en a besoin.
00:32:51 - C'est la première grande crise du nouveau gouvernement,
00:32:53 Gabriel Attal.
00:32:54 Moi, ce qui m'étonne, c'est qu'hier,
00:32:55 le ministre de l'Agriculture a été contraint de repousser
00:32:58 un projet de loi sur l'installation
00:33:00 des jeunes agriculteurs pour ajouter un volet simplification.
00:33:04 Gabriel Attal a changé son agenda pour être dans le Rhône samedi.
00:33:07 Il reçoit tout à l'heure la FNSVA.
00:33:09 Mais n'ont-ils pas anticipé ce qui se voyait monter
00:33:13 en Allemagne, en Pologne et dans d'autres pays européens ?
00:33:15 - Désolé, mais là, il y a un scoop pour vous.
00:33:17 - Ah, je suis friande de ça.
00:33:18 - Avec son propos "Nous allons continuer
00:33:20 à protéger nos agriculteurs",
00:33:22 Prisca Tevno va peut-être gagner le prix de l'humour politique 2024.
00:33:27 Ce sera sur votre plateau.
00:33:28 Non, non, non, non, non, non, non, c'est une réalité.
00:33:31 Protéger nos agriculteurs quand on signe des traités de libre-échange
00:33:34 avec la Nouvelle-Zélande, avec l'Amérique latine, avec le CETA.
00:33:38 C'est ça, protéger nos agriculteurs ?
00:33:40 - Ce qui m'intéresse, c'est que vous allez voir,
00:33:42 dans tout le spectre politique, quasiment,
00:33:44 il y a, comment dire, la même...
00:33:46 On partage le même soutien, évidemment, aux agriculteurs.
00:33:50 Parfois, les mêmes arguments de Jordan Bardella à la France insoumise.
00:33:55 Écoutez Eric Coquerel sur les revendications des agriculteurs.
00:33:58 - J'ai bien compris que c'est ce que le gouvernement veut laisser entendre,
00:34:02 que la revendication principale serait liée à des normes environnementales.
00:34:05 Et donc, j'ai entendu hier, madame Berger, faire de la démagogie
00:34:08 en tapant à la fois sur ce qui se passe au niveau européen.
00:34:12 Moi, je n'ai pas votre appréciation.
00:34:14 C'est très divers selon les régions.
00:34:15 Moi, je crois d'abord que la principale revendication des agriculteurs,
00:34:18 je les comprends, si on veut vivre de notre travail.
00:34:20 - Quand on ferme les yeux, on pourrait presque entendre
00:34:25 une autre partie de la classe politique.
00:34:28 - Non, mais c'est honnêtement, quand on...
00:34:29 Tous les sujets qu'on traite depuis presque une heure,
00:34:33 moi, ça me fait penser à cette merveilleuse phrase de Gainsbourg,
00:34:36 "on a envie que la terre s'arrête pour descendre".
00:34:38 On se dit, mais il n'y a rien qui va, en fait.
00:34:40 Et surtout, il n'y a rien qui va aller, parce que...
00:34:42 Alors, on a appris avec la conférence de presse d'Emmanuel Macron
00:34:45 qu'on allait innover pour que la France reste la France,
00:34:48 et que là, en même temps, il y a une double radicalité.
00:34:50 Donc, je ne sais pas si vous avez très bien compris ce que ça signifiait,
00:34:52 mais la prise de parole des ministres sur le sujet de l'agriculture,
00:34:54 sur le sujet de la pêche, montre qu'ils n'ont absolument rien compris,
00:34:57 et qu'on va sur ces endroits-là, et on parle de ces endroits,
00:35:00 on parle de ces sujets-là, parce que le baromètre dit qu'il faut en parler,
00:35:03 mais qu'ils n'ont absolument pas pris la mesure de ce qui se passe.
00:35:06 Alors, on est soumis à des dogmes écologiques.
00:35:09 Les écolos nous expliquent qu'il faut sauver la planète.
00:35:11 Ça n'a aucun sens de dire "on va sauver la planète".
00:35:13 Le but, c'est de préserver l'humain, et pour préserver l'humain,
00:35:14 il faut préserver la planète.
00:35:16 Mais si c'est pour sauver les dauphins, il faut buter les humains,
00:35:18 bon, ça n'a pas de sens.
00:35:19 – Bon, alors là, c'est un peu caricatural comme slogan,
00:35:22 on va dire ça comme ça, s'il vous plaît.
00:35:24 – Vous voulez empêcher de bosser, je ne vous raconte pas le cycle de…
00:35:26 et je vous leur dis qu'ils sont des assistés,
00:35:28 vous rentrez dans un cycle de dédication…
00:35:29 – Est-ce que vous n'êtes pas sensible au fait que c'est pour votre bien ?
00:35:32 – Oui, c'est pour mon bien, sauf que le problème,
00:35:33 c'est que j'ai piqué la place de Phil David une fois,
00:35:37 mais on est quand même gouvernés par des ascars qui nous fixent le prix de la betterave,
00:35:40 sachant qu'ils ne savent pas faire pousser des radis.
00:35:42 Donc la réalité est là, et quand on parle des aides européennes…
00:35:45 – Je peux la noter celle-ci, la montre.
00:35:46 – Les aides européennes, on dit que les agriculteurs sont financés,
00:35:50 les pêcheurs sont aidés, très bien, mais vous savez ce qui se passe ?
00:35:52 Quand on leur donne des aides, les aides, à savoir l'argent qu'on leur file aussi,
00:35:56 la France donne à l'Europe, qui nous l'ordonne,
00:35:57 il y a des experts européens qui viennent accompagnés par des ménistes
00:36:01 pour savoir si dans les fermes, les agriculteurs exploitent bien,
00:36:04 utilisent bien l'argent, le drame c'est qu'ils sont pêcheuriens en termes de votes.
00:36:08 – Mais c'est pour ça que je demande, mais bien sûr Arthur.
00:36:10 – Ils ne sont pas syndiqués, ils ne sont pas dans le sens de l'histoire
00:36:10 parce qu'ils fument des clopes rouleaux de diesel,
00:36:12 et c'est du mal blanc patriarcal, donc tout le monde s'en fout,
00:36:14 donc là on parle un peu, mais d'ici deux mois, ça sera terminé,
00:36:17 et ils vont pouvoir continuer à crever, et on parlera d'un autre sujet.
00:36:20 – Non mais c'est un exposé qui est… c'est têtu, c'est vrai, c'est têtu,
00:36:26 c'est une France à laquelle… il y a une question qui se pose,
00:36:29 je l'ai laissée après, mais en réalité, je n'aime pas opposer
00:36:32 les différentes régions de notre pays, mais c'est vrai qu'il y a une attention,
00:36:37 une sollicitude par rapport aux banlieues qui n'est pas la même
00:36:39 que celle des zones rurales dans notre pays, depuis des années,
00:36:42 il y a des milliards qui sont déversés, beaucoup n'aiment pas qu'on dise ça,
00:36:44 mais c'est la réalité, des milliards ont été déversés pour peu de résultats,
00:36:47 donc pourquoi cette attention à géométrie variable ?
00:36:52 – Non mais de toute façon, l'enjeu est simple,
00:36:53 nous avons aujourd'hui une agriculture ultra, enfin productiviste,
00:36:56 voire même ultra productiviste, qui a été mise en place pendant les Trente Glorieuses
00:37:02 et qui a abouti notamment à une désertification des campagnes, etc.
00:37:07 La question est simple, si on veut revenir là-dessus,
00:37:08 si on veut une agriculture bio qui sorte du modèle productiviste,
00:37:12 il va falloir que les gens retournent travailler la terre,
00:37:15 et là il y a 1,1%… 1,5% d'agriculteurs…
00:37:18 – Je m'entends ça, mais… – Non mais il faut qu'il soit logique,
00:37:19 les gens d'extrême gauche qui disent "il faut revenir à du bio",
00:37:22 d'ailleurs la Confédération Paysanne le dit,
00:37:23 il faut 2 millions de paysans en 10 ans,
00:37:26 mais qui va le faire ? Parce que ceux qui votent écolo…
00:37:29 – On ne trouve déjà pas les gens pour cueillir les fruits.
00:37:32 – Je sais, mais attendez s'il vous plaît.
00:37:33 – Moi je veux bien avoir ce discours, mais il faut être cohérent dans ce cas-là,
00:37:36 il faut aller soi-même cultiver la terre, faire ce métier extrêmement pénible,
00:37:40 ne pas avoir de vacances, ne travailler sans cesse, et c'est ça l'enjeu.
00:37:45 Et moi, quand j'ai lu le Manifeste des soulèvements de la terre,
00:37:47 ils disent ça, ils disent "il faut arrêter avec les intrants sanitaires,
00:37:51 il faut faire de l'agriculture bio", etc.
00:37:53 Mais il faut 2 millions de paysans en 10 ans,
00:37:54 allez-y les jeunes qui votent écolo, arrêtez vos études de sociologie,
00:37:58 allez, prenez votre petite pelle et votre petit seau,
00:38:02 et allez faire des potagers, mais vous ne pouvez pas prôner ça,
00:38:05 et ne pas aller vous-même travailler la terre, il faut être logique.
00:38:08 – Je vais vous donner 2 chiffres d'agrimères, je ne revenais pas,
00:38:11 vous avez 461 000 contrats saisonniers pour aller récolter les fruits et légumes en saison,
00:38:17 je ne sais pas si vous vous y avez… 461 000 contrats d'étrangers.
00:38:20 – Combien ?
00:38:21 – 461 000 main-d'œuvre étrangères,
00:38:24 et vous avez 98% de travailleurs roumains ou polonais pour récolter les asperges.
00:38:29 Agrimères, je ne revenais pas, ça veut dire qu'on ne trouve pas la main-d'œuvre en France…
00:38:32 – Excusez-moi, il n'y a pas près de 2 millions de personnes au RSA ?
00:38:35 – Ecoutez, je ne pense pas à RSA…
00:38:37 – Allez cueillir les asperges, vous avez 30 ans, vous êtes au RSA,
00:38:40 vous pouvez aller cueillir les asperges.
00:38:41 – Philippe, on va suivre les titres avec Michael,
00:38:43 mais j'aimerais que vous me répondiez sur un point,
00:38:45 parce que la colère des agriculteurs d'abord c'est très profond,
00:38:48 mais là, depuis quelques semaines, elle monte,
00:38:49 qu'est-ce qu'ont fait les agriculteurs ?
00:38:51 Ils ont retourné les panneaux de signalisation à l'entendez-vous ?
00:38:55 – C'est gentil, ce n'est pas méchant.
00:38:56 – Mais c'est ça ce qui est terrible,
00:38:58 c'est que dans notre pays, ils font arriver à bloquer et à faire plus,
00:39:03 mais les agriculteurs peuvent arriver à parfois des actions radicales,
00:39:07 mais ils ne cueillissent pas la police,
00:39:09 ils ne brûlent pas des écoles et des mairies, donc ils ne sont pas entendus.
00:39:13 – On est bien d'accord, mais c'est bien ça la question,
00:39:15 ils ont mis des panneaux d'entrée dans les communes à l'envers,
00:39:20 mais le gouvernement a pris ça, mais totalement par-dessus la jambe,
00:39:23 pour dire qu'il y avait une priorité, c'était leur maniement.
00:39:25 – Comme ils marchent sur la tête, ils ont dû le lire à l'endroit,
00:39:28 donc les titres avec vous Michael.
00:39:31 – Rachida Datti vole au secours de Sylvain Tesson,
00:39:34 qualifié de réactionnaire par un collectif de plus de 1200 artistes.
00:39:38 Dans un message sur X, la ministre de la Culture assure défendre
00:39:41 une vision de la poésie ouverte, libre et populaire.
00:39:45 Des vents violents frappent la moitié nord du pays en raison de la tempête Isha.
00:39:48 Des vents soufflant jusqu'à 128 km/h ont été observés ce matin à Boulogne,
00:39:53 dans le Pas-de-Calais.
00:39:54 36 départements ont été placés en vigilance par Météo France.
00:39:57 Et puis près de 45 000 animaux abandonnés ou maltraités
00:40:01 ont été pris en charge en 2023 par la SPA, en majorité des chats.
00:40:05 Un chiffre en hausse de 1,5% sur un an qui atteint presque le record de 2019,
00:40:10 tandis que les adoptions sont reparties à la baisse.
00:40:14 Ah, il y avait des beaux chats là.
00:40:17 Merci, Mickaël, et à tout à l'heure.
00:40:20 Je voyais dans le journal de Mickaël, il rappelle des titres,
00:40:23 on parlera de Rachida Dati et surtout de Sylvain Tesson, icône réactionnaire.
00:40:28 Vous nous direz ce que vous en pensez, puis les soutiens aussi
00:40:32 par rapport à cet écrivain voyageur.
00:40:33 Mais l'autre crise, je voudrais en dire un mot avec vous,
00:40:36 parce que tous ceux qui nous regardent sont concernés de près ou de loin
00:40:40 par la crise de logement.
00:40:41 Il est vrai, pas un mot, pas un mot sur ce sujet.
00:40:43 Lors de la conférence de presse du président, certains diront
00:40:45 "mais vous ne lui avez pas posé la question".
00:40:48 Il est vrai, mais enfin, quand une crise est aussi importante,
00:40:51 c'est révélateur aussi des journalistes.
00:40:52 Mais j'en suis totalement consciente, cher Eugénie.
00:40:56 Oui, vous voulez un mot sur le logement ?
00:40:59 On a tout fait pour tuer le marché de l'immobilier.
00:41:03 Donc quand vous supprimez l'impôt sur la fortune pour faire l'IFI
00:41:09 qui ne taxe que les propriétaires, que vous supprimez la taxe d'habitation
00:41:12 pour les locataires, ce qui fait flamber la taxe d'habitation,
00:41:17 que vous faites donc flamber la taxe foncière pour les propriétaires,
00:41:20 les agriculteurs manifestent aussi parce que la taxe foncière,
00:41:23 il y a du foncier non bâti, donc quand les agriculteurs,
00:41:25 elles flambent également.
00:41:27 Emmanuel Macron a tout fait pour tuer le marché du bâtiment
00:41:31 où les faillites se multiplient et le marché de l'immobilier.
00:41:33 Il y est arrivé, il faut reconnaître quand même ce succès.
00:41:36 Et vous oubliez une chose, c'est que si vous avez beaucoup de personnes
00:41:40 qui vivent aussi souvent de petites surfaces qu'elles louent,
00:41:42 parce que c'est un complément de ressources,
00:41:44 elles sont taxées avec la CSG, sur les loyers, ce qui représente une fortune,
00:41:48 plus en plus la taxe foncière, comme vous le dites, ça devient impossible
00:41:51 et donc ça ne rapporte plus rien.
00:41:52 Je crois que ça ne rapporte même pas 2% par an d'avoir un logement.
00:41:55 Alors moi, je voudrais dire, parce que vous me demandiez,
00:41:58 je recevais le patron de la FNAIM, que la Fédération des Agents Immobiliers,
00:42:02 il était ce week-end sur l'hebdo de l'éco sur CNews.
00:42:04 Il me disait qu'on n'avait jamais vécu une telle crise
00:42:07 depuis l'appel de l'abbé Pierre, il y a 70 ans, je vous assure.
00:42:11 Il disait ça, parce qu'aujourd'hui, les jeunes ne peuvent plus se loger,
00:42:14 les loyers sont au maximum, en plus il faut parfois gagner 3 fois ou 4 fois
00:42:17 au prix d'un loyer.
00:42:18 Ils ne sont pas au maximum parce qu'ils sont plafonnés.
00:42:19 Ils sont plafonnés, mais enfin aujourd'hui, ils sont quand même très très hauts,
00:42:21 je veux dire dans le sens, ils sont au maximum,
00:42:23 par rapport à ce qu'on avait pu leur passer.
00:42:24 Il y a des gens qui ne louent pas parce que c'est plafonné.
00:42:25 Attendez, pardonnez-moi, il y a des détails,
00:42:28 Eric, ils ne le sont pas, le fameux diagnostic de performance,
00:42:32 le DPE, le DPI de performance énergétique, mais pardon,
00:42:34 pour les petites surfaces, c'est totalement injuste, c'est des voyages.
00:42:38 - On vient de louer, effectivement, si vous n'avez pas fait les travaux nécessaires,
00:42:41 et pour des personnes âgées, souvent, qui vivent du loyer, de l'allocation,
00:42:45 elles ne peuvent plus aujourd'hui faire les travaux,
00:42:46 donc ne pourront pas louer, ne pourront plus louer.
00:42:48 - Et qui fait le diagnostic ?
00:42:49 Parce que vous pouvez faire venir quelqu'un pour faire un diagnostic.
00:42:51 - Comme dirait Pascal Praud, des petits hommes gris, je suppose.
00:42:53 - Vous pouvez venir 4 entreprises de diagnostic,
00:42:54 vous n'aurez pas le même diagnostic.
00:42:55 - Oui, vous avez par proche 4 faits différents.
00:42:57 - Et ça ne coûte pas.
00:42:58 - Je suis à vous dire ça à nous, l'autre va vous mettre du E, donc ça passe.
00:43:00 - Restez avec nous, beaucoup de sujets à venir.
00:43:02 Vous vous souvenez de cette jeune femme, Claire,
00:43:04 qui avait été victime de viol par un individu sous OQTF,
00:43:08 elle est revenue témoigner, rien n'a bougé.
00:43:11 Elle voulait véritablement des réponses à certaines questions
00:43:13 qui touchent aux politiques, elle ne les a pas du tout obtenues.
00:43:16 On l'a écoutée ce matin, vous l'entendrez également.
00:43:19 On reviendra sur Sylvain Tesson devenu icône,
00:43:22 au moins, ils lui ont mis icône réactionnaire.
00:43:25 Et puis, je vous parlerai aussi de la manifestation
00:43:27 autour de la loi Immigration, flop total.
00:43:30 Pas une grande surprise, la loi étant majoritairement
00:43:33 soutenue par les Français.
00:43:34 A tout de suite.
00:43:35 La suite de votre émission avec de nombreux sujets,
00:43:41 vous vous souvenez très certainement de Claire,
00:43:43 son agression avait suscité l'émoi,
00:43:46 agression par un individu sous OQTF,
00:43:48 elle réclame toujours des réponses.
00:43:50 Nous parlerons également, bien entendu, de la crise du logement,
00:43:55 qui affecte beaucoup, beaucoup de gens,
00:43:57 avec là encore, des injonctions contradictoires
00:44:00 ou bien expressions qu'on utilise, on marche sur la tête.
00:44:03 Et puis, Sylvain Tesson, défendu par Achterdacht
00:44:06 et du bout des lèvres, selon certains,
00:44:08 en tous les cas, l'écrivain voyageur
00:44:09 récolte beaucoup d'autres soutiens.
00:44:11 On va en parler juste après votre journal.
00:44:14 Rebonjour à vous, cher Michael.
00:44:15 Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:44:17 Le procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne
00:44:20 s'ouvre aujourd'hui à la Cour d'assises spéciale de Paris.
00:44:23 Le 23 mars 2018, Radouane Lachdim, 25 ans,
00:44:26 a tué quatre personnes dans un supermarché de Trèbes,
00:44:29 dont le colonel Arnaud Beltrame.
00:44:31 C'est un sujet de Célia Gruyère.
00:44:33 C'est dans ce super-U à Trèbes
00:44:35 qu'Arnaud Beltrame a perdu la vie le 23 mars 2018,
00:44:39 le jour de l'ouverture du procès des attentats
00:44:41 de Trèbes et Carcassonne.
00:44:42 L'émotion est toujours vive.
00:44:44 Tout le monde en reste touché, sur mon avis,
00:44:47 notamment les familles, je pense,
00:44:51 mais oui, ça a touché, on y pensera toujours.
00:44:55 Que justice soit faite, vraiment.
00:44:57 Que les gens soient condamnés pour ce qu'ils ont fait,
00:45:02 au nom de ceux qui ne sont plus là.
00:45:04 Et ceux qui ont subi le traumatisme,
00:45:08 je pense qu'il y en a encore.
00:45:09 Radouane Lachdim tire d'abord sur deux hommes d'où un succombe
00:45:13 et vole leur voiture sur un parking de Carcassonne.
00:45:16 Il finit par se retrancher dans ce magasin à Trèbes
00:45:19 où il tue un client et un boucher.
00:45:21 Le terroriste prend alors la caissière en otage,
00:45:24 dont le gendarme Arnaud Beltrame
00:45:25 prend la place avant de se faire tuer.
00:45:28 Le Français, d'origine marocaine,
00:45:29 est aussitôt abattu par le groupe d'intervention.
00:45:32 Pour les victimes, le chemin vers l'apaisement est rude.
00:45:35 J'ai peur que l'ouverture de ce procès réveille des choses.
00:45:42 Ce n'est pas évident, pour nous, ça sortira toujours,
00:45:46 parce qu'on a été en appui, mais pour les personnes concernées,
00:45:48 je crois que les dégâts sont profonds.
00:45:51 Le procès, qui va durer cinq semaines,
00:45:53 doit déterminer la responsabilité de sept autres personnes,
00:45:56 accusées principalement d'associations
00:45:58 de malfaiteurs terroristes.
00:46:01 Nos prochaines factures d'électricité risquent de piquer.
00:46:04 Dès le 1er février, les prix vont augmenter de 8,6 % à 9,8 %.
00:46:09 Bruno Le Maire l'a confirmé hier soir.
00:46:12 C'est la conséquence de la fin progressive du bouclier tarifaire.
00:46:15 En deux ans, l'électricité aura donc augmenté de près de 44 %.
00:46:21 La colère des agriculteurs.
00:46:23 Pour Marc Fesneau, le gouvernement s'est, je cite,
00:46:25 "mis au travail" sur ces sujets-là,
00:46:27 mais il y a sans doute une nécessité d'accélérer les processus.
00:46:31 Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
00:46:34 étant vendé aujourd'hui pour aborder les problématiques
00:46:37 liées à l'usage de l'eau.
00:46:39 La colère des agriculteurs va-t-elle s'étendre à tout le pays ?
00:46:44 C'est la question qu'on se pose.
00:46:45 Tout à l'heure, le Premier ministre doit recevoir
00:46:47 les représentants agricoles, mais pour le moment,
00:46:49 il bloque toujours l'autoroute A64 entre Toulouse et Bayonne
00:46:52 pour dénoncer des normes européennes trop drastiques.
00:46:55 Je vous propose d'écouter certains d'entre eux.
00:46:56 Et on les écoutera un peu plus tard.
00:47:12 L'actualité internationale à présent.
00:47:14 Aux Etats-Unis, Donald Trump est quasiment assuré
00:47:18 de remporter la primaire des Républicains
00:47:20 en vue de l'élection présidentielle.
00:47:22 Son principal adversaire, Ron DeSantis, a jeté l'éponge
00:47:25 et a appelé dans la foulée à voter pour l'ancien président américain.
00:47:29 Demain, c'est au tour des électeurs du New Hampshire d'aller voter.
00:47:33 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à 13h.
00:47:36 Sur CNews, je vous dis à tout à l'heure.
00:47:37 A tout à l'heure, cher Michael.
00:47:39 Nous sommes toujours avec notre journaliste Eric Derritte-Mathen,
00:47:42 avec Arthur DeVatrigan, Jeannie Bastier, Philippe David.
00:47:44 Et on a le plaisir d'accueillir, et on va le faire régulièrement,
00:47:48 Maître Sarah Salmane.
00:47:49 Bonjour à vous.
00:47:50 Merci d'être là, Maître.
00:47:51 Il y a aussi beaucoup de questions.
00:47:53 D'abord, vous pouvez vous exprimer sur tous les sujets,
00:47:55 mais aussi, vous pouvez nous apporter surtout votre éclairage,
00:47:58 notamment sur cette affaire et ses suites.
00:48:01 Sarah Salmane, son agression, vous vous en souvenez,
00:48:03 par un individu sous OQTF, avait suscité les mois et la consternation.
00:48:08 Alors, deux mois après son agression sexuelle, son viol,
00:48:11 Claire, jeune femme qui tente difficilement de se reconstruire,
00:48:15 pose toujours les mêmes questions sur la présence de cet individu
00:48:19 sur le sol français.
00:48:21 Les explications de Maxime Legay.
00:48:24 Un visage, celui d'une jeune femme encore traumatisée
00:48:27 par l'ignominie dont elle a été victime.
00:48:30 Plus de deux mois après avoir été violée par un individu
00:48:33 sous obligation de quitter le territoire français,
00:48:36 Claire cherche à se reconstruire, mais se sent livrée à elle-même.
00:48:40 Il y a trois psychologues de la police au sein de Paris,
00:48:42 sauf que le problème, c'est qu'il y a tellement d'agressions
00:48:45 et ils sont tellement sollicités qu'on ne peut pas forcément bénéficier d'eux
00:48:50 toutes les semaines.
00:48:51 Et je pense que, dans mon cas, c'est au minimum
00:48:54 une fois par semaine d'un psychologue.
00:48:55 Du coup, il faut faire les démarches tout seul.
00:48:57 Donc, c'est beaucoup d'argent aussi à avancer.
00:49:00 Une aide et un soutien qu'elle a donc cherché ailleurs,
00:49:02 auprès des associations féministes.
00:49:04 Mais là encore, elle s'est sentie abandonnée.
00:49:07 Après qu'on a su que mon agresseur était sous au QTF,
00:49:11 j'ai essayé de contacter certaines fondations de femmes
00:49:15 et il n'y en a qu'une qui m'a répondu, du coup le collectif Nemesis.
00:49:19 Et le problème, c'est que même après tous mes passages,
00:49:23 ma médiatisation, etc., je n'ai pas forcément eu de message de soutien,
00:49:26 ce que je trouve vraiment dommage,
00:49:29 parce que ces personnes clament la sororité
00:49:33 et au final, en fait, on se sent vraiment très très seul.
00:49:36 Le procès n'est pas prévu avant 2026,
00:49:39 une échéance judiciaire que Claire attend
00:49:41 pour pouvoir totalement se reconstruire.
00:49:45 Alors souvent, on parle aussi du temps écoulé
00:49:47 entre l'acte et l'échéance.
00:49:50 Là, Sarah Salmane, ça vous paraît, j'allais dire, aberrant ?
00:49:53 Non, ça ne me paraît pas aberrant.
00:49:54 Regardez l'affaire Théo, c'était presque 7 ans.
00:49:57 Donc, il y a le temps médiatique et il y a le temps judiciaire.
00:50:00 Et on aimerait bien sûr que le temps médiatique,
00:50:02 on se dit ça y est, ça va être jugé.
00:50:04 Non, il y a du temps.
00:50:05 J'aimerais aussi préciser des choses à titre liminaire.
00:50:07 Bien sûr, il était sous au QTF, il ne devait pas être là.
00:50:10 Il n'y a pas de débat.
00:50:11 Mais le viol, ce n'est pas un délit,
00:50:12 ce n'est pas une contravention, c'est un crime.
00:50:14 Un crime, elle n'est même pas sûre d'obtenir gain de cause.
00:50:17 Je vais le dire pourquoi.
00:50:18 Il y a 80% des plaintes qui sont classées sans suite en matière de viol.
00:50:21 Ce sont les derniers chiffres du Conseil d'égalité entre les femmes et les hommes.
00:50:26 Et parmi ces 100% de plaintes,
00:50:28 il y a 1% qui aboutissent à une condamnation pénale.
00:50:32 Pourquoi ? Parce qu'en matière de viol,
00:50:34 en matière criminelle, le doute bénéficie à l'accusé.
00:50:36 Donc l'élément matériel, la relation sexuelle, d'accord.
00:50:39 Comment prouver l'absence de consentement entre deux protagonistes sans témoin ?
00:50:44 Voilà où est la difficulté.
00:50:46 Elle va devoir faire face à ça.
00:50:48 Dans l'état, c'est quand même vu qu'elle ne le connaissait pas.
00:50:50 Là, il y a des éléments extrinsèques qui permettent,
00:50:52 mais le doute bénéficie à l'accusé.
00:50:54 C'est-à-dire que c'est un procès avec une épreuve...
00:50:57 C'est une épreuve qui est moralue très difficile.
00:50:59 Et on va aussi préciser, là, elle a porté plainte tout de suite.
00:51:01 Parfois, certaines femmes viennent me voir en me disant "on a refusé ma plainte,
00:51:04 on m'a dit de faire une main courante".
00:51:05 L'article 15-3 du Code de procédure pénale est très clair.
00:51:08 On n'a pas le droit de refuser une plainte,
00:51:11 peu importe si on estime que l'infraction n'est pas caractérisée,
00:51:13 peu importe si on estime que le commissariat n'est pas territorialement compétent.
00:51:17 Donc il faut aussi connaître ses droits, c'est ce que je dis souvent d'ailleurs.
00:51:20 C'est bien de le rappeler, toujours.
00:51:21 Parce que certaines femmes se disent "je vais me tourner vers les associations".
00:51:24 L'association, c'est bien, c'est un soutien, mais ce n'est pas non plus la justice.
00:51:28 Il y a les avocats, il y a les associations qui sont en soutien,
00:51:31 il y a certains de mes confrères qui travaillent dans des associations,
00:51:34 dont je ne connais pas le travail en détail, mais c'est très bien de le faire.
00:51:39 Il y a la justice, et la justice, il faut prouver.
00:51:41 Il faut prouver la matérialité des faits et l'élément intentionnel.
00:51:44 Ce sont deux choses différentes.
00:51:46 Ça va être l'enjeu de ce procès ?
00:51:47 Il y a un enjeu, et je préciserai aussi, la question ne se pose pas,
00:51:49 mais ça se pose souvent, la prescription.
00:51:51 Parce que là, elle a parlé tout de suite, certaines victimes ne parlent pas tout de suite.
00:51:54 Donc il y a le délai de prescription qui, bien sûr, a fait part.
00:51:58 Elle a parlé tout de suite et elle a exigé par ailleurs,
00:52:01 à part évidemment la souffrance et l'acte en lui-même,
00:52:04 elle a exigé des réponses politiques.
00:52:06 Oui, oui, je pense qu'il faut distinguer le plan judiciaire et le plan politique.
00:52:09 Elle a voulu prendre la parole parce qu'elle avait déjà porté plainte,
00:52:12 parce qu'elle a voulu que son cas soit médiatisé pour alerter sur un phénomène
00:52:17 qu'elle pense, dont elle n'est pas la seule victime.
00:52:21 Et elle attendait des réponses politiques, notamment de la part d'associations féministes,
00:52:24 qui effectivement, pour qui la question de viols de personnes
00:52:28 qui sont issues d'immigration et souvent dans des situations de précarité sur le territoire,
00:52:31 n'est pas une question qu'elles prennent au sérieux.
00:52:33 À tort, à mon avis, c'était la même chose à Cologne, vous vous souvenez, il y a quelques années.
00:52:37 Et je pense qu'il y a vraiment une contradiction féministe qui se jette aux yeux
00:52:41 quand vous voyez qu'elles se saisissent de cas effectivement particuliers,
00:52:45 comme l'affaire Depardieu, pour dire qu'il y a un problème systémique dans le cinéma français
00:52:49 et que là, avec la succession de viols commis par des migrants,
00:52:53 là, effectivement, tout caractère politique ou systémique de la question est absolument évacué.
00:52:58 Et ce sont que des faits divers isolés qui ne représentent rien.
00:53:01 Elles martèlent à chaque fois que les viols sont l'affaire d'un proche,
00:53:06 ce qui est le cas dans la majorité.
00:53:07 91% des cas, c'est vrai.
00:53:11 Ça dépend des statistiques.
00:53:12 Effectivement, elles citent toujours ce sondage-là,
00:53:14 mais vous avez d'autres enquêtes, par exemple dans les transports en commun en Ile-de-France.
00:53:19 Mais là, c'est de l'agression sexuelle plus que de la violence féminine.
00:53:22 Et donc, effectivement, je pense que c'est un angle mort total des féministes.
00:53:27 Donc elles devraient, elles gagneraient d'ailleurs à s'emparer,
00:53:30 parce que c'est pour de la transparence.
00:53:32 Mais ça supposerait une révolution idéologique pour elles.
00:53:35 On en est loin.
00:53:37 Il y a certaines associations féministes qui sont imprégnées d'une certaine idéologie.
00:53:39 Mais c'est incroyable parce que Claire n'a eu aucun...
00:53:41 Et au contraire, d'ailleurs, beaucoup ont remis en cause après.
00:53:44 Elle s'est exprimée sur différents supports
00:53:47 et elle n'a eu aucun soutien de la part de ces associations féministes.
00:53:51 Et puis j'ajoute une question qui aurait pu aussi être posée
00:53:54 au président de la République sur les OQTF.
00:53:56 C'est ces retours sur votre promesse, monsieur le Président,
00:53:59 de les 100% aux OQTF.
00:54:00 Déjà, on sait qu'il y a une faute de l'État parce que s'il avait été expulsé,
00:54:04 Claire n'aurait pas été violée.
00:54:05 Donc déjà, il y a un coupable qu'on connaît.
00:54:07 Déjà, il y a une chose.
00:54:08 Premier point.
00:54:09 C'est plus facile pour nous de le dire ici, assis comme ça.
00:54:11 Mais vous avez raison.
00:54:12 Un dirigeant, c'est fait pour diriger.
00:54:14 Comme disait Chirac, un chef, c'est fait pour cheffer.
00:54:17 Deuxième point.
00:54:17 Le problème qui se pose, c'est que la victime n'a pas le bon profil
00:54:22 et le coupable n'a pas le bon profil.
00:54:24 Vous savez, c'est un peu comme les viols de femmes en Israël.
00:54:27 Les femmes violées en Israël, elles n'avaient pas le bon profil
00:54:29 parce qu'elles étaient violées par des racisés,
00:54:32 comme on dit aujourd'hui, terme dont j'ai strictement horreur.
00:54:35 Par des résistants, même.
00:54:36 Voire même par des résistants pour certains.
00:54:38 Nous sommes d'accord.
00:54:39 Donc, on est une fois de plus dans les indignations à géométrie variable.
00:54:45 La victime n'a pas le bon profil.
00:54:47 Le coupable n'a pas le bon profil.
00:54:49 Donc, il n'y a pas de victime.
00:54:50 La victime a le bon profil, c'est le coupable qui n'a pas le bon profil.
00:54:53 Ça aurait été Gérard Depardieu, ça aurait été, croyez-moi.
00:54:55 Oui, oui.
00:54:56 Croyez-moi.
00:54:57 La victime, on ne pourra pas avoir lui de 50 ans.
00:54:59 Oui, on ne pourra pas avoir lui de 50 ans et de toute façon,
00:55:00 déclarer coupable d'office, y compris par certaines autres personnalités des médias.
00:55:04 On peut revenir sur le silence qui, à ce jour, n'est pas démenti
00:55:08 des féministes officielles françaises sur les viols du Hamas.
00:55:11 Franchement, c'est la même chose.
00:55:12 C'est la même idéologie qui est derrière.
00:55:14 Ni nous toutes, ni aux ailes féminisme n'ont pris la parole
00:55:18 dans des positions publiques, alors qu'on a eu des récits absolument imminables.
00:55:22 C'est la même idéologie.
00:55:23 En tous les cas, c'est le même silence des associations féministes.
00:55:26 Qui est dicté par la même idéologie.
00:55:27 Oui, oui.
00:55:28 Mais enfin, je pense qu'en Israël, c'est une idéologie de...
00:55:30 Je veux dire que si c'était l'armée américaine ou l'armée israélite qui a fait ces viols,
00:55:33 elles en parleraient.
00:55:34 Ah oui.
00:55:35 Ah oui.
00:55:35 Il y a un autre collectif féministe qui l'a soutenu, Nemesis.
00:55:40 Oui, mais enfin bon.
00:55:41 Sauf que ce n'est pas le collectif officiel.
00:55:42 Je vous avoue qu'on attendait d'autres réactions de nos féministes médiatiques
00:55:48 et encartées, si je puis dire, dans les médias.
00:55:50 Parce qu'on les rend médiatiques.
00:55:51 Vous n'êtes pas aussi...
00:55:52 Non mais Arthur de Vatrigan, vous avez des élus, Sandrine Rousseau, etc.
00:55:55 Quand même, il y a une parole.
00:55:57 Elles sont des élus encartées.
00:55:58 Les collectifs féministes dites officiels,
00:56:01 les médias les ont rendus officiels et les politiques les ont rendus officiels
00:56:04 parce qu'on les écoute.
00:56:05 Les Nemesis, elles, elles sont raccord sur l'affaire Depardieu.
00:56:08 Elles l'accusent de la même manière qu'elles accusent le coupable,
00:56:12 ou en tout cas le prétendu coupable, le violeur de Claire.
00:56:16 Elles sont raccord sur tout ça.
00:56:17 Sauf que comme elles ne sont pas de gauche,
00:56:18 elles ne répondent pas, elles ne récitent pas le catéchisme de la doxa progressiste,
00:56:21 elles sont exclues.
00:56:23 Mais pardon, il en existe.
00:56:24 Et je crois savoir que d'ailleurs, ce sont elles qui l'ont accompagnée et entendue.
00:56:28 Restons sur le catéchisme de la doxa progressiste,
00:56:31 puisque nous allons parler de Sylvain Tesson.
00:56:33 Vous m'offrez une transition formidable.
00:56:35 La police de la pensée qui enferme, comme vous le savez,
00:56:38 vous avez suivi peut-être cette polémique,
00:56:40 Sylvain Tesson dans le statut d'icône réactionnaire,
00:56:42 et pétitionne contre lui parce qu'il doit parrainer le printemps des poètes.
00:56:47 Alors l'écrivain voyageur a reçu beaucoup, beaucoup de soutien.
00:56:51 Avant de voir le sujet, je voudrais vous soumettre,
00:56:53 parce qu'elle est arrivée il y a quelques instants,
00:56:54 la réaction de l'ancienne ministre de la Culture.
00:56:58 Vous en souvenez, l'ancienne ministre ?
00:56:59 Oui.
00:56:59 Rima Abdul-Malak.
00:57:00 Alors on va essayer de la décrypter ensemble.
00:57:03 Il faut un interprète.
00:57:04 Oui, mais je suis là pour cela, monsieur.
00:57:06 Le printemps des poètes.
00:57:07 Elle dit "Barrer la mauvaise réponse, pour lutter contre l'extrême droite.
00:57:11 Les artisans et professionnels de la culture peuvent,
00:57:14 tout d'abord, agir sur le terrain, dans les villes où elle est fortement implantée,
00:57:17 soutenir des associations d'éducation à l'information
00:57:20 et de lutte contre la désinformation,
00:57:22 défendre la liberté de création quand des artistes sont empêchés
00:57:25 de présenter leurs concerts, leurs spectacles ou leurs œuvres,
00:57:28 dialoguer avec celles et ceux qui sont séduits par des idées de l'extrême droite
00:57:32 pour essayer de les convaincre, sans prendre un écrivain
00:57:35 qui parraine un festival de poésie.
00:57:38 Comment vous le prenez ?
00:57:40 Non mais attendez, n'ajoutez pas là déjà.
00:57:42 Elle s'est cassée la tête pour faire un QC.
00:57:44 Mais c'est incroyable.
00:57:45 Il y a une réponse officielle.
00:57:47 Même Rima Abdoulmalak le soutient,
00:57:49 c'est que vraiment, il a gagné la manche.
00:57:53 Ou alors elle n'est pas contente d'être sortie du gouvernement.
00:57:56 Moi j'y vois quand même deux choses.
00:57:58 C'est un tas de...
00:57:59 J'y vois de l'amertume.
00:58:00 Ah, moi j'y vois beaucoup d'amertume.
00:58:01 Non ? Vous ne voyez pas ça aussi ?
00:58:04 Non, Philippe Zavouz.
00:58:06 On y voit de l'amertume, bien sûr.
00:58:07 Parce qu'elle est partie du gouvernement.
00:58:09 Oui.
00:58:10 Parce que c'est le rôle de la culture de lutter contre l'extrême droite.
00:58:12 Déjà il y a un problème dans la question.
00:58:14 Ce truc ne marche pas.
00:58:15 Elle a commencé beaucoup ses news.
00:58:17 Regardons les...
00:58:19 Si elle veut interdire tout ça, elle n'est pas d'accord.
00:58:21 Oui, elle pourrait se l'appliquer sur ses news.
00:58:22 Dernière case, supprimer une chaîne de télévision.
00:58:25 Madame l'ancienne ministre, on ajoute,
00:58:27 on peut refaire justement une réaction sur les réseaux sociaux et on ajoute...
00:58:30 Arrêtez de lire les délires de Rima Abdoulmalak aussi,
00:58:33 ce serait peut-être...
00:58:34 Écoutez les autres soutiens.
00:58:35 Et il y en a eu beaucoup, notamment au sein du gouvernement
00:58:38 et de la nouvelle ministre de la Culture.
00:58:39 Regardez.
00:58:40 Rachida Dati au soutien de l'écrivain Sylvain Tesson.
00:58:45 La ministre de la Culture s'est exprimée ce dimanche sur X.
00:58:48 La culture est généreuse.
00:58:50 Elle a besoin d'auteurs qui font découvrir notre patrimoine littéraire
00:58:53 et notre nouvelle scène poétique.
00:58:55 Sylvain Tesson fait partie de ces écrivains
00:58:57 qui ont le désir de partager avec tous l'amour des mots.
00:59:00 Je suis heureuse que le Printemps des Poètes célèbre partout en France
00:59:04 cette vision de la poésie, ouverte, libre et populaire.
00:59:08 L'écrivain est visé par un collectif de 1200 personnalités du monde littéraire.
00:59:12 Il dénonce sa nomination comme parrain du Printemps des Poètes.
00:59:16 Selon eux, il ferait figure de proue de l'extrême droite littéraire.
00:59:20 Sylvain Tesson peut compter sur le soutien de plusieurs figures politiques,
00:59:24 comme le ministre de l'Économie.
00:59:26 Donc voilà où nous en sommes dans la France des Lumières,
00:59:28 de la raison et de l'esprit libre.
00:59:30 Une pétition contre un écrivain de grand talent,
00:59:32 l'exclusion sectaire d'une plume aventureuse,
00:59:35 soutien total à Sylvain Tesson, poète de notre monde.
00:59:38 À droite, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou encore Éric Ciotti
00:59:42 s'insurgent contre une police de la pensée
00:59:45 ou encore la dérive de la gauche vers le wokeisme.
00:59:47 Mais la polémique a également fait réagir le maire PS de Montpellier,
00:59:52 Michael de Lafosse.
00:59:54 La cancel culture est un appauvrissement de l'esprit,
00:59:56 un sectarisme, une négation de la diversité du génie humain,
00:59:59 respect pour Sylvain Tesson.
01:00:01 Selon le collectif à l'initiative de la tribune,
01:00:04 l'écrivain représenterait une écone réactionnaire.
01:00:07 Il lui reproche également d'avoir préfacé plusieurs romans
01:00:10 de Jean Raspail, auteur du "Camp des Saints".
01:00:14 Vous réagirez à ce sectarisme à l'état pur après les titres de Michael ?
01:00:18 Les actions seront menées toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire,
01:00:23 a déclaré le président de la FNSE à ce matin,
01:00:25 alors que l'autoroute A64 est toujours bloquée
01:00:28 par les agriculteurs en colère.
01:00:30 Les responsables des syndicats agricoles seront reçus ce soir à Matignon.
01:00:33 C'est une première, une cartographie indique le niveau de pollution
01:00:36 dans 44 stations du métro et du RER parisien,
01:00:39 Belleville, Auberkamp et Jaurès affichent des niveaux élevés
01:00:43 de concentration en particules fines
01:00:45 produites au moment du freinage des trains.
01:00:47 Et puis en Allemagne, les conducteurs de trains,
01:00:49 de voyageurs et de marchandises sont appelés à une grève dès mercredi.
01:00:53 Le bras de fer avec l'opérateur Deutschbahn sur les salaires
01:00:55 et le temps de travail continue.
01:00:57 Le mouvement doit prendre fin le 29 janvier.
01:01:00 Alors les méthodes sont toujours les mêmes.
01:01:03 Tentatives de disqualifier, procès en illégitimité, cabales.
01:01:08 Eugénie Bastet, c'est vrai que quand on a appris que c'était Sylvain Tesson,
01:01:11 on s'est dit mais en fait, ils se permettent tout en réalité.
01:01:14 Mais c'est à ça qu'on les reconnaît peut-être ?
01:01:15 À mon avis, Jeanne-Élie, je pense que Sylvain Tesson
01:01:19 devrait remercier les signateurs de ses tribunes
01:01:21 parce qu'à mon avis, les ventes de son livre ont dû s'envoler
01:01:23 après cette...
01:01:24 Déjà qu'elles sont très hautes.
01:01:25 Son nom était partout ce week-end.
01:01:26 Et évidemment, c'est absolument stupide.
01:01:28 Moi, je pense que la vraie faute est celle de Libération
01:01:30 d'avoir publié une tribune d'inconnus.
01:01:32 Vous regardez la liste des gens,
01:01:34 c'est des gens qui n'ont pas d'oeuvre, qui sont totalement inconnus.
01:01:36 Ils en ont une maintenant.
01:01:37 Parfait la pétition, ils sont...
01:01:39 Je pense que la vraie faute est celle de Libération.
01:01:41 Je ne comprends pas pourquoi ils ont accepté de publier ce torchon.
01:01:45 Et évidemment, le bon sens semble triompher puisqu'il y a...
01:01:48 Il semble en gros plus de 1000...
01:01:50 Mais si on prend 1000 anonymes, c'est facile à trouver.
01:01:51 Oui, mais Sarah Salvin, il ne faut pas s'étonner ensuite
01:01:54 de la façon avec laquelle le monde,
01:01:57 ou grande partie du monde de la culture,
01:01:58 a réagi à la nomination de Raj Choudhary
01:02:00 quand on voit qu'ils sont capables de signer ce genre de...
01:02:01 Moi, j'en ai deux choses.
01:02:02 Une, cette pétition s'appuie sur un livre
01:02:05 publié par un journaliste du Monde
01:02:07 contre Sylvain Tesson, Michel Houellebecq et Yann Moix,
01:02:10 qui se qualifiaient d'auteurs d'extrême droite.
01:02:12 À l'époque, personne n'a réagi.
01:02:13 Alors là, ça fait réagir, mais la source de cette tribune,
01:02:15 c'est ce livre.
01:02:16 Personne n'a réagi, c'est un journaliste du Monde.
01:02:17 Il a reçu les louanges du Monde, de l'Obs et de toute la gauche médiatique.
01:02:21 Donc, pour moi, la faute originelle, elle était dans ce livre,
01:02:23 qui n'a pas été assez dénoncée.
01:02:25 Il avait le droit de publier, mais c'était absolument une honte
01:02:28 de réduire ces trois auteurs à cette dimension réactionnaire.
01:02:32 Et ensuite, moi, je trouve que la réaction de Raj Choudhary
01:02:34 est assez mièvre, assez pusillanime.
01:02:38 Écoutez, on nous vendait une Raj Choudhary flamboyante
01:02:41 qui allait prendre un renouveau de la culture.
01:02:43 On a une espèce de techno...
01:02:45 Oh, écoutez, je vous trouve dure.
01:02:48 Non, non, vraiment, je suis...
01:02:49 On est passé...
01:02:49 Mais écoutez, attendez, on a quitté une personnalité pour une autre,
01:02:53 il y a quand même une différence.
01:02:54 Là, le truc-là, il est franc.
01:02:55 On l'a connue plus offensive.
01:02:57 Même Bruno Le Maire, à côté, est un mousquetaire
01:02:59 de la liberté d'expression.
01:03:01 Et Jack Lang !
01:03:01 Jack Lang est plus offensif, en regardant sa réaction.
01:03:04 Allez-y, allez-y, Arthien.
01:03:06 Ce qu'il y a...
01:03:06 Les 1 200 inconnus, là, c'est pas grave.
01:03:09 Je trouve que ça révèle quand même deux choses importantes
01:03:12 et assez dramatiques.
01:03:13 Un, il y a des libraires qui signent.
01:03:14 Les libraires, c'est ceux qui vendent des livres.
01:03:16 Et donc, ça veut dire qu'on sait très bien
01:03:18 que les libraires, en fonction de leurs idées,
01:03:20 cachent ou refusent de vendre des livres.
01:03:22 Et d'autre, c'est qu'il y a un changement,
01:03:23 mais alors, c'est pas récent.
01:03:24 Ça date de l'année 2000.
01:03:25 Annie Ernaux sait que la censure, elle ne vient plus de la censure de l'État,
01:03:28 comme c'était le cas pour Flaubert et pour Baudelaire.
01:03:30 C'est une censure qui n'est plus horizontale,
01:03:33 qui est plus verticale, justement.
01:03:35 C'est une censure qui est horizontale.
01:03:36 Et ce sont les pères qui dénoncent leurs autres pères.
01:03:39 Annie Ernaux l'avait faite avec Richard Millet,
01:03:41 elle l'avait dégagée de Gallimard,
01:03:42 comme un malpropre, évidemment.
01:03:44 Alors que maintenant, elle manifeste avec Mélenchon,
01:03:46 ça ne dérange personne.
01:03:47 Donc, il y a ça, c'est un peu embêtant.
01:03:49 Et ensuite, quand même, il y a une dramatique.
01:03:51 Et ensuite, Millet, c'était pour un texte.
01:03:54 Là, Tesson, c'est pas pour un texte.
01:03:55 Alors, c'est pourquoi ?
01:03:56 On le censure parce que, justement,
01:03:58 Eugénie a raison de rappeler le petit télégraphiste
01:04:01 de l'Adoxa Progressiste qui a produit son bouquin.
01:04:03 C'est pour ses fréquentations et pour les...
01:04:06 Parce qu'il partageait, par exemple, l'admiration pour Romère
01:04:09 avec Dominique Wehner.
01:04:10 Donc, c'était pas bien.
01:04:11 C'était pour ses fréquentations et pour ses idées
01:04:13 qu'il pourrait penser, ou éventuellement,
01:04:15 deux, trois bouquins qu'il a dans sa bibliothèque.
01:04:17 Je veux dire, c'est pas pour les écrits.
01:04:18 C'est pour ce qu'on pense qu'il pense.
01:04:20 C'est-à-dire, vous êtes à deux doigts de découvrir
01:04:22 que Sylvain Tesson, il torture des Cancou dans sa cave
01:04:26 en écoutant la Valkyrie à pleine balle.
01:04:27 Il aurait pu l'écrire, personne ne pouvait vérifier.
01:04:29 Parce que c'est ce qu'il affirme.
01:04:30 Il y a un irrespect aussi de la culture.
01:04:32 Je le rappelle, cette tribune, si je ne dis pas d'erreur,
01:04:33 est écrite en écriture inclusive.
01:04:36 J'aimerais quand même qu'on en parle
01:04:37 et qu'on ait un peu de respect pour les lecteurs.
01:04:39 On écrit en écriture inclusive et on prône la culture.
01:04:42 J'aimerais qu'on s'insurge aussi de ça.
01:04:43 Elle a tellement raison, c'est la double peine.
01:04:45 Napoléon Pauliner en écriture inclusive,
01:04:46 il l'a changé.
01:04:47 Ils l'ont changé, exactement.
01:04:48 Des personnes qui se prétendent écrivain,
01:04:50 écrivent en écriture inclusive pour détruire la notoriété,
01:04:53 ou tenter de détruire la notoriété d'un écrivain qui, lui, a réussi.
01:04:57 Donc là, je pense qu'on touche le fou.
01:04:59 Comme disait Guy Debord, je ne suis pas un journaliste de gauche,
01:05:01 je ne dénonce personne.
01:05:03 Tout est vrai.
01:05:04 Et je n'aime pas cet esprit de délation.
01:05:06 Mais c'est l'esprit de délation le plus total.
01:05:09 Le plus total.
01:05:10 Et ce qui est quand même...
01:05:11 Je l'ai dit il y a quelques jours,
01:05:14 ces gens qui critiquent Sylvain Tesson,
01:05:16 le seul bourlingage planétaire qu'ils ont fait,
01:05:19 c'est entre le café de flore et les deux magots.
01:05:21 Ce qui est quand même un peu moins risqué que la forêt arisonienne
01:05:24 ou le bouche australien.
01:05:25 Et puis vous ne rencontrez pas de panthère des neiges.
01:05:26 Ou alors elle est habillée différemment que de la vraie panthère,
01:05:29 si je vous permets.
01:05:30 C'est une panthère qui est fréquemment dangereuse.
01:05:32 Vous savez, méfiez-vous de toutes les panthères.
01:05:36 On écoute Prescat et Mew ce matin.
01:05:38 Ça va être drôle, c'est bien.
01:05:40 Non mais écoutez, le gouvernement est aligné.
01:05:43 Vous en demandez beaucoup une fois qu'ils sont alignés.
01:05:45 Ben oui, écoutez-là.
01:05:46 C'est ça l'exigence.
01:05:47 La seule question à poser est,
01:05:51 est-ce que Sylvain Tesson a les qualités littéraires
01:05:55 pour pouvoir être le parrain du printemps des poètes ?
01:05:57 La réponse est oui.
01:05:59 Un oui clair et franc.
01:06:01 Il est un esprit libre, un créateur de talent,
01:06:05 une personnalité littéraire reconnue,
01:06:08 mais reconnue par ses pairs aussi,
01:06:09 par des prix littéraires qu'il a reçus
01:06:11 et par les nombreux Français et Françaises
01:06:13 qui le lisent quotidiennement.
01:06:15 Donc je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais,
01:06:17 plus que jamais, la littérature, la poésie
01:06:20 doit retrouver cette capacité d'être libre et de vivre pleinement.
01:06:23 Bien, on va continuer à parler.
01:06:25 On marque une courte pause.
01:06:26 On est...
01:06:27 On...
01:06:28 De quoi voulez-vous parler ?
01:06:30 Le logement, très important.
01:06:31 En plus, vous allez nous livrer, si je puis dire,
01:06:33 votre expérience, pas personnelle, mais un petit peu.
01:06:35 Un petit peu.
01:06:36 C'est important, c'est comme ça qu'on nourrit les débats.
01:06:39 Et d'ailleurs, on a, depuis que nous avons évoqué ce sujet,
01:06:42 beaucoup, beaucoup de réactions sur le logement,
01:06:44 Eric, avec ce que vous nous avez dit.
01:06:46 Vous ferez tas de réactions.
01:06:47 Nous parlerons aussi de la manifestation
01:06:48 contre le projet de l'immigration.
01:06:50 Plop, total, pas de surprise,
01:06:52 compte tenu que cette loi est soutenue
01:06:54 par une majorité de Français.
01:06:55 Mais on verra ce qu'il en adviendra
01:06:57 après de passer par les fourches codines
01:06:59 du Conseil concessionnel.
01:07:00 Et c'est ce jeudi, à tout de suite.
01:07:02 Merci d'être avec nous.
01:07:07 Dans quelques instants, on verra
01:07:08 ce qui s'est passé autour de Fabien Roussel
01:07:10 lors d'un rassemblement hier contre la loi immigration.
01:07:14 Rassemblement pluriel, d'ailleurs, partout en France,
01:07:16 qui ont fait un flop.
01:07:17 Mais tout d'abord, votre rappel des titres, Michael.
01:07:20 La colère des pêcheurs,
01:07:21 interdit de pêche durant un mois dans le golfe de Gascogne.
01:07:25 Un mois de pause qui, malgré l'indemnisation,
01:07:27 risque de leur coûter très cher.
01:07:29 Surtout que pendant ce temps,
01:07:30 la France va continuer d'importer des produits de l'étranger.
01:07:33 Sébastien Lecornu en visite au Proche-Orient.
01:07:36 Le ministre des Armées doit atterrir en Israël.
01:07:39 En fin d'après-midi, il rencontrera des familles
01:07:41 d'otages israéliens toujours détenus par le Hamas
01:07:43 avant de s'entretenir avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
01:07:47 Et puis aux Etats-Unis, Donald Trump est quasiment assuré
01:07:50 de remporter la primaire des Républicains
01:07:52 en vue de l'élection présidentielle.
01:07:54 Son principal adversaire, Ron DeSantis, a jeté l'éponge
01:07:56 et a appelé dans la foulée à voter pour l'ancien président américain.
01:07:59 Alors on va parler du fond, évidemment,
01:08:02 des rassemblements contre la loi immigration
01:08:05 et de ce qui peut advenir de cette loi.
01:08:07 Mais on voulait vous montrer cette séquence.
01:08:09 Savez-vous ce qui s'est passé ?
01:08:11 Oui, puisque je vous l'ai raconté,
01:08:12 et puis vous savez tout en venant dans cette émission.
01:08:14 Mais je le dis à nos téléspectateurs autour de Fabien Roussel,
01:08:17 secrétaire général, je le précise, du parti communiste Persona Non Grata.
01:08:22 Qualifié de collabo d'extrême droite.
01:08:24 Je vous demande, monsieur David, si le PC c'est l'extrême droite.
01:08:28 Il ne reste plus que LFI, EELV, qui ne soit pas l'extrême droite.
01:08:32 Le paysage politique français, c'est finalement 50 nuances d'extrême droite.
01:08:35 Regardez ce qui s'est passé.
01:08:37 [Bruits de la foule]
01:08:49 - Roussel, ça t'apprendra la magnétité policière !
01:08:53 - Roussel, va à l'enfer ! Il y a une manif pour toi à l'enfer !
01:08:57 [Bruits de la foule]
01:09:07 - Roussel, n'est pas un camarade et non !
01:09:23 [Bruits de la foule]
01:09:46 - Il a quand même dû être exfiltré.
01:09:48 Je crois que si Georges Marchais était là, il aurait dit "Liane, fais tes valises !"
01:09:51 - Désolée, mais ça lui apprendra.
01:09:55 - À quoi ?
01:09:57 - Quand on voit une manifestation de gauchistes,
01:10:00 si on n'est pas un gauchiste...
01:10:02 - Le communiste, c'est une idéologie de droite.
01:10:06 Il y a un léger problème.
01:10:07 - Non, mais je dis juste que...
01:10:08 - Il a cru qu'être communiste, c'est être de gauche !
01:10:10 - Les positions de Georges Marchais, pardon !
01:10:12 - Les positions communistes originelles !
01:10:13 - Non, mais les communistes n'ont pas toujours été immigrationnistes.
01:10:18 - C'est vrai, écoutez les propos de Georges Marchais, il y a clairement autre chose.
01:10:21 - Est-ce que l'immigrationnisme est une position de gauche ?
01:10:23 - Déjà qu'ils n'étaient pas beaucoup, c'est qu'ils rejettent les soutiens.
01:10:26 - Ces gens-là ont le même avis que le MEDEF.
01:10:28 - Absolument.
01:10:29 - Ces gens-là ont le même avis que le MEDEF, donc excusez-moi, est-ce que c'est vraiment...
01:10:31 - Sur ce sujet.
01:10:32 - C'est vrai qu'il y a la raison.
01:10:33 - Pardon, mais la faute originelle de Fabien Roussel, c'est d'être rendu à cette manifestation
01:10:37 alors même qu'il essaie de dessiner un discours
01:10:40 qui ne soit pas complètement sans frontières, immigrationniste.
01:10:43 Il essaie de dire "attendez, essayons de comprendre, la frontière c'est aussi pour protéger les pauvres".
01:10:48 Effectivement, ils devraient se poser des questions, ces gens-là,
01:10:50 parce que le MEDEF est sur leur ligne.
01:10:53 Le patron du MEDEF a dit qu'on avait besoin de X millions d'immigrés dans les 20 prochaines années.
01:10:57 - 3 millions.
01:10:58 - Ça va, ça le va.
01:10:59 - Il y a une liberté de manifester.
01:11:00 Moi, si j'ai envie d'y aller demain, j'ai pas envie qu'on me...
01:11:03 Déjà qu'ils n'étaient pas nombreux, s'ils rejettent le peu de soutien qu'il y a,
01:11:06 moi ça m'interpelle, ils ne veulent pas parler à CNews.
01:11:08 - On le sait que ces gens-là sont dans un sectarisme.
01:11:10 - Oui, mais là, c'est la place publique.
01:11:12 Au nom de quoi ils mettent des gens dehors ?
01:11:14 - Parce qu'ils sont de gauche.
01:11:15 - Il y a quand même une liberté d'allumer, une liberté de manifester.
01:11:18 Ces gens sont dans la tyrannie de la pensée unique et c'est assez désagréable.
01:11:22 Ensuite, il y avait 2-3 égarés qui m'ont interpellée.
01:11:24 J'ai vu Jacques Toubon, je ne savais pas s'il était pris en otage.
01:11:26 Il était à côté de Sophie Binet.
01:11:28 Je n'ai pas compris sa présence.
01:11:29 - Jacques Toubon est président de la cité de l'immigration, le musée à Paris,
01:11:33 qui est un musée immigrationniste, qui dit exactement ce que disent les manifestants.
01:11:36 - Jacques Toubon quand même, pour les plus jeunes qui nous regardent, rappelons son parcours.
01:11:40 - Il y a un parcours derrière. Il y a une antériorité qui fait que...
01:11:42 - C'était la droite bien droite.
01:11:46 - Il y avait Julie Gaillet qui peut-être, dans son immeuble bourgeois,
01:11:50 a trouvé qu'il y avait des choses à dire.
01:11:52 - Mais après, c'est quand même à la servitude.
01:11:53 - Vous êtes devenue une classique fâteuse aujourd'hui.
01:11:55 - Non, mais la manifestation était un échec.
01:11:57 - Ah, totalement. Un flop.
01:11:59 - Vous savez, ils ont fait chasser un échec.
01:12:01 Le principe, c'est qu'ils aient des retombées presse.
01:12:03 Ils ont eu beaucoup de retombées presse.
01:12:04 Quand vous voyez des pétitionnaires, ils ne représentent personne, tout le monde en parle.
01:12:08 Là, ils font des manifestations.
01:12:09 Il y a, je ne sais pas, 30 000 toccards en toute la France.
01:12:13 - On va voir les chiffres, les toccards.
01:12:15 - Attention quand même.
01:12:16 - Attendez, soyons un minimum de respect.
01:12:19 - On fait une manifestation contre une loi qui a été votée par la représentation nationale,
01:12:23 qui est soutenue par la majorité de l'opposé.
01:12:25 - Il y a peut-être des mesures inconstitutionnelles aussi.
01:12:27 - Ça, on va voir le conseil des constit...
01:12:28 - Tout n'est pas défendu.
01:12:29 - Ils s'assoient sur la démocratie, et pourtant, ils n'ont que le mot "droit" à la bouche toute la journée.
01:12:33 Le droit, c'est aussi respecter ce qu'ont voté leurs représentations.
01:12:37 - Mais attendez, attendez.
01:12:38 - Et respecter l'opinion nationale.
01:12:39 - Non mais Arthur, pardonnez-moi, mais vous êtes le premier à savoir que même si vous n'êtes pas d'accord,
01:12:42 et vous-même peut-être dans votre jeunesse toute proche,
01:12:44 vous êtes descendu dans la rue contre des lois qui ont été votées,
01:12:46 ou pour lesquelles vous pouvez manifester quand même.
01:12:49 - Vous pouvez être dévoté ?
01:12:50 Bah non, malheureusement non.
01:12:51 J'aurais bien, mais il n'y en a plus.
01:12:52 - Non ? Aucune ? Rien ?
01:12:53 - Non, il n'y a que la gauche qui manifeste contre les lois qui sont votées malheureusement.
01:12:55 - C'est un peu cher.
01:12:56 - Quand on voit un communiste qui se fait victime de la tyrannie,
01:12:59 bon, c'est juste le justice rendu qui se fait traiter de collabos,
01:13:03 certes 70 ans en retard, on lui dit "Bah bien fait en fait".
01:13:07 - Je ne suis pas d'accord, moi, bien fait.
01:13:09 - Il a le droit d'aller là-bas ?
01:13:11 - Mais bien sûr, il ne peut pas aller là-bas.
01:13:13 - Hier, c'était un anniversaire pour les communistes,
01:13:15 c'était les 100 ans de la mort de Lénine.
01:13:17 - Je ne suis pas sûre que les manifestants le savent.
01:13:22 - Et que Roussel avait cet anniversaire en tête.
01:13:25 - Je ne vais pas citer Lénine, mais j'ai dû citer Marx.
01:13:27 - Forcément, oui.
01:13:29 - Qu'est-ce que sont-ils venus défendre ? L'armée de réserve du capitalisme.
01:13:32 Relisez Marx, dans "Le Capital", l'immigration, c'est le système
01:13:37 pour faire baisser les salaires, pour tirer les salaires vers le bas.
01:13:40 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Karl Marx, relisez-le.
01:13:43 Et ce qui est extraordinaire, c'est que des gens comme le nouveau parti anticapitaliste
01:13:47 manifestaient également hier, alors qu'ils sont les idiots utiles
01:13:50 du capitalisme le plus débridé.
01:13:52 C'est toujours intéressant à analyser.
01:13:54 - D'accord. Vous vouliez ajouter quelque chose ?
01:13:57 - Non, moi je disais...
01:13:58 - C'est vrai que Patrick Martin, c'est bien ça à la tête du MEDEF,
01:14:00 avait dit qu'il fallait je crois près de 3 millions, mais d'ici 2 000 à Saint-Glinglam.
01:14:04 - Il voulait légaliser, donner des papiers à ceux qui veulent travailler en France,
01:14:08 donc accélérer le processus.
01:14:10 Et le problème, c'est que ça crée une pauvreté supplémentaire,
01:14:13 puisqu'on sait bien que cette MEDEF qui arriverait en France,
01:14:16 après pour se loger, ne pourrait pas, les crèches sont pleines à craquer,
01:14:20 les écoles, c'est impossible. Donc il y a un vrai problème.
01:14:23 - Et en plus de cela, n'oublions pas 5 millions de personnes inscrites aujourd'hui à Pôle emploi,
01:14:27 dont 3 millions en catégorie A.
01:14:29 Donc il y a quand même un vrai souci d'utilisation de la MADEUR existante.
01:14:32 Et on parlait tout à l'heure de l'agriculture,
01:14:34 où vous avez quand même aujourd'hui 500 000 étrangers qui sont recrutés chaque année
01:14:38 avec des contrats saisonniers pour venir récolter les fraises, les pommes ou les asperges.
01:14:43 Donc on marche sur la tête, honnêtement quand même.
01:14:46 - Non mais le vrai match ce soir n'était pas dimanche, il sera jeudi au Conseil constitutionnel.
01:14:49 Et je crains beaucoup moins le pouvoir culturel de la gauche morale,
01:14:53 qui est aujourd'hui déliquescent et qui n'a plus beaucoup d'influence.
01:14:56 Je crains en revanche celui du gouvernement des juges,
01:14:59 qui a effectivement un vrai pouvoir de censure,
01:15:01 et qui d'ailleurs a été souhaité par Emmanuel Macron lui-même.
01:15:04 - Donc là, vous préjugez du fait que Laurent Fabius et que les sages vont politiser la loi immigration ?
01:15:10 - Vous vous rendez compte qu'on a un président de la République
01:15:12 qui a dit qu'il souhaitait publiquement que cette loi soit censurée par le Conseil constitutionnel ?
01:15:16 Elle est là la pression ?
01:15:17 - Bah oui.
01:15:18 - Elle vient pas de la rue ?
01:15:19 Elle vient pas des artistes ?
01:15:20 Elle vient du haut ?
01:15:21 - Mais elle a raison.
01:15:22 - Mais franchement, si je dis...
01:15:24 - C'est une attente à la séparation des pouvoirs.
01:15:26 - Je suis d'accord.
01:15:27 - Une partie des mesures est jugée inconstitutionnelle.
01:15:30 Qu'est-ce que ça va quand même donner comme image et impression près des Français ?
01:15:34 - Ça va donner, comme le disait Eugénie, la séparation des pouvoirs telle que prévue par Montesquieu,
01:15:38 ça va pas aller du tout, puisque l'exécutif donne des consignes
01:15:41 tout en sachant à l'avance qu'il souhaite qu'une partie soit retoquée.
01:15:44 Mais quel signe ça envoie ?
01:15:46 Ça envoie une défiance des citoyens et on peut les comprendre.
01:15:49 - Vous savez que la Macronie est en train de se dire, pourvu que ce soit jugé inconstitutionnel,
01:15:54 pourvu que ça passe pas, qu'il nous a été imposé par la droite ?
01:15:57 - Ils l'ont annoncé à la sortie de la loi, qu'ils espéraient ça.
01:15:59 Alors déjà qu'il y avait pas grand-chose dans la loi,
01:16:01 mais juste un petit lien, un petit rappel sur les manifestants qui étaient présents.
01:16:07 - On va revoir les images.
01:16:08 - Beaucoup d'artistes qui étaient là et ce qui leur heurtait le plus
01:16:11 et sur quoi ils étaient scandalisés, c'était la préférence nationale.
01:16:14 Je rappelle juste que le système français pratique la préférence nationale pour la culture,
01:16:20 notamment dans le milieu du cinéma, on appelle ça l'exception culturelle.
01:16:23 Ils ont bénéficié et c'est très bien, sauf que le problème c'est qu'aujourd'hui,
01:16:26 c'est devenu une industrie qui est payée par des smicards
01:16:28 pour employer des bobos qui leur font la morale ensuite.
01:16:30 Donc il faudra peut-être rappeler à ces tartuffes que la préférence nationale déjà a toujours existé,
01:16:34 qu'eux, ils ont bénéficié et que parfois ça a du bon.
01:16:38 Et malheureusement, je pense que dans ce qui va sauter au Conseil Constit,
01:16:42 ça va être la partie préférence nationale.
01:16:44 - Philippe ?
01:16:45 - Oui, ça pose aussi la question du Conseil Constitutionnel quand même.
01:16:49 Aux États-Unis, les membres de la Cour suprême, ce sont tous d'éminents juristes.
01:16:53 Regardez, vous avez déjà Fabius, ancien Premier ministre, Juppé, ancien Premier ministre,
01:16:58 Gouraud, ancienne ministre, mais tous ne sont pas d'éminents constitutionnalistes.
01:17:02 - Il faut voir comment ils sont nommés aussi.
01:17:04 - Il faut voir comment ils sont nommés, c'est à la tête du client.
01:17:06 Vous pouvez nommer n'importe qui au Conseil Constitutionnel.
01:17:09 - Oui, ça pose la question du recitage juridique.
01:17:11 - Vous avez vu que lors des séveux, Laurent Fabius a envoyé un petit tacle à Emmanuel Macron
01:17:17 en essayant de dire que son institution n'était pas politisée.
01:17:21 - Oui, mais bon, on verra le résultat.
01:17:23 - C'est que les anciens politiques qui la composent, c'est le problème.
01:17:25 Et c'est la question de comment on recycle nos anciens premiers ministres, nos anciens ministres.
01:17:28 - A ton besoin d'y recycler ?
01:17:30 - Oui, mais dans ces cas-là, la séparation des pouvoirs est compliquée.
01:17:32 - Alors, le sujet sur lequel nous avons beaucoup de réactions, le logement.
01:17:36 On a dit que c'était là, enfin on a dit.
01:17:38 - C'est la crise majeure et moi je m'étonne que le président de la République n'en ait pas parlé,
01:17:42 même de lui-même, lors de la conférence de presse.
01:17:45 On a évoqué ensemble tout à l'heure cet aspect dont beaucoup de,
01:17:48 sur les réseaux sociaux, de téléspectateurs m'ont parlé.
01:17:52 C'est le fameux diagnostic énergétique.
01:17:55 Sarah Salmane, vous vouliez nous livrer peut-être un témoignage ?
01:17:58 - Oui, un témoignage un peu personnel, mais aussi juridique.
01:18:01 Ça veut dire que les socialistes préfèrent qu'on dorme dehors ou dans une voiture
01:18:04 que dans un studio classé G.
01:18:06 C'est quand même assez extraordinaire.
01:18:08 Non, mais c'est une réalité.
01:18:10 On ne peut plus louer classé G.
01:18:12 Si vous voulez faire un crédit, on vous dit non, on ne vous prête pas si c'est F ou G.
01:18:16 Alors, à Paris, il y a beaucoup de F et G.
01:18:18 On ne peut pas non plus louer si c'est 9 m² minimum.
01:18:22 Moi, je voulais faire un investissement locatif,
01:18:24 sauf que le 9 m² loi Carreze, on pensait que c'était le tout.
01:18:27 Mais la jurisprudence récente a estimé que c'était la pièce de vie.
01:18:30 Donc, la salle de bain n'est pas prise en compte.
01:18:32 D'accord, je me suis fait retoquer une fois devant le notaire.
01:18:36 C'est pour ça que je m'en souviens.
01:18:38 Classé F, à partir de 2028, si je ne dis pas d'erreur, c'est plus possible de louer.
01:18:44 Classé E, à partir de 2034.
01:18:46 Admettons que vous achetez une petite surface,
01:18:48 disons 15 m², comme ça vous êtes sûr de rentrer dans la surface.
01:18:52 Vous devez faire des travaux à vos frais,
01:18:54 ce qui vont grignoter dans la surface, vu que c'est en interne.
01:18:57 Donc là, vous ne respectez plus la surface minimale.
01:18:59 C'est kafkaïen et je ne comprends pas comment ils ne se disent pas
01:19:03 "on va arrêter, il y a une pénurie de logements, vous voulez louer un logement".
01:19:06 Moi, je suis profession libérale, autant dire que je ne suis pas la bonne cliente.
01:19:09 On préfère un fonctionnaire que moi, c'est vrai.
01:19:12 L'histoire de DPE pour acheter, c'est très compliqué.
01:19:15 Et au lieu de se dire "on va quand même repousser"
01:19:18 ou alors dire "moi, je suis pour la liberté individuelle".
01:19:20 Si on a envie de dormir dans un logement classé G et de mettre un pull, on a le droit.
01:19:25 Enfin, je ne vois pas au nom de quoi on nous impose.
01:19:27 C'est très juste. C'est la liberté individuelle qui doit primer.
01:19:30 Si on a envie d'être dans une passoire énergétique, on a le droit.
01:19:33 C'est l'enjeu écologique.
01:19:35 On préfère au nom de raison écologique d'avoir des gens dehors que dans des studios classés.
01:19:39 Ce qui est quand même assez fantastique, c'est que Bruno Le Maire,
01:19:42 ministre de l'économie, a fait une gaffe en disant
01:19:44 "moi, je suis favorable à un report de cette législation".
01:19:47 Tout le monde lui est tombé dessus.
01:19:49 Et finalement, il a dit "non, non, mais c'était mon avis personnel".
01:19:51 Donc voilà, il n'y aura pas de changement.
01:19:53 Mais là, on est exactement dans le même débat, vous remarquez, que sur l'agriculture,
01:19:56 le logement, la pêche, les centrales nucléaires et l'électricité,
01:19:59 c'est exactement le même débat, parce que c'est le dilemme du siècle.
01:20:02 C'est le dilemme entre la décroissance et l'écologie.
01:20:04 C'est-à-dire qu'en fait, le problème, ceux qui nous gouvernent ne sont pas honnêtes.
01:20:08 Parce qu'ils devraient nous dire "si vous voulez la transition énergétique,
01:20:12 si vous voulez l'écologie, ça passera par une diminution de votre mode de vie et par une décroissance.
01:20:15 Ça passera par une électricité plus chère, ça passera par du logement plus cher,
01:20:19 ça passera par une diminution de notre production agricole".
01:20:23 Tout ça, en fait, tout est lié dans ce tout.
01:20:26 Et en fait, ils ne le disent pas.
01:20:27 Ils disent "nous allons faire la transition énergétique, mais tout va continuer comme avant".
01:20:30 Rappelez-nous de ça, vous avez dit. Décroissance où ?
01:20:33 Il faut choisir entre la décroissance ou effectivement notre niveau de vie.
01:20:37 Tout simplement.
01:20:38 On ne peut pas avoir l'écologie, la transition écologique qu'il prône, et le même niveau de vie.
01:20:43 Donc ils devraient le dire honnêtement.
01:20:45 Alors, ils ne le disent pas honnêtement.
01:20:47 Ils disent "ça va continuer, vous allez garder le même niveau de vie,
01:20:49 mais on va faire la transition écologique".
01:20:51 Ça n'est pas possible.
01:20:53 Ça exigera des sacrifices immenses.
01:20:55 Et on sent déjà cette colère montée dans tout, chez les peuples européens.
01:20:58 Et ça va être le dilemme du siècle.
01:21:01 Je voudrais, parce que souvent, les médias quels qu'ils soient,
01:21:05 on dit "oui, mais comment dire, il va y avoir une contagion des mécontentements".
01:21:09 Mais là, on arrive à un moment du quinquennat où vous avez un président qui ne peut plus se représenter,
01:21:13 un nouveau gouvernement qui est à pieds et poings liés,
01:21:15 qui n'a pas de majorité, qui se retrouve face à une multitude de crises.
01:21:19 C'est quand même une situation inflammable, éruptive.
01:21:22 Et surtout dans un domaine, le logement qui est vital.
01:21:25 Je le disais, on est revenu à une situation équivalente à celle de l'appel de l'abbé Pierre il y a 70 ans.
01:21:30 C'est ce que dit quand même la Fédération de l'immobilier.
01:21:32 C'est incroyable ce que vous avez dit.
01:21:34 On descend très bas dans le nombre de transactions.
01:21:36 Le pouvoir d'achat immobilier a baissé de 25 % par rapport à la crise.
01:21:39 Ils n'assumeront jamais la décroissance.
01:21:41 Jamais. Mais ils ne peuvent pas.
01:21:43 Du coup, ils m'appellent à booster aux subventions.
01:21:46 L'immobilier construit, l'ancien, ça existe, d'accord.
01:21:49 Mais il y a une crise au moins aussi grave sur l'immobilier en construction. Pourquoi ?
01:21:53 Parce qu'avec notamment, pardon, avec l'augmentation du prix de la construction,
01:21:58 rapport aux nouvelles normes écologiques, notamment les BEP, les bâtiments à énergie positive.
01:22:03 Plus les taux d'intérêt qui ont augmenté alors que les salaires stagnent,
01:22:06 les gens ne peuvent plus acheter de neuf.
01:22:08 Et le zéro artificialisation des sols.
01:22:10 Donc aujourd'hui, on va vers une crise majeure dans le bâtiment, plus dans l'immobilier.
01:22:15 Bravo, ils auront tout réussi.
01:22:17 Il faut assumer de mettre le feu.
01:22:21 Si vous dites ça aussi clairement,
01:22:23 il faut dire, si vous votez pour nous, c'est que vous votez pour la décroissance.
01:22:27 Le programme écologique, c'est ça. Il faut l'assumer.
01:22:30 Après, il faut convaincre les gens que c'est ça.
01:22:33 On ne peut pas mentir. Moi, ce n'est pas le mensonge.
01:22:36 De faire croire aux gens qu'ils vont continuer à vivre comme avant,
01:22:38 ils ne s'en rendent compte. C'est d'où la colère.
01:22:40 Tout en adoptant des normes environnementales extrêmement strictes.
01:22:43 On ne peut pas voir les deux.
01:22:45 J'ai posé la question, j'ai dit, pourquoi vous faites ça aussi vite au gouvernement ?
01:22:48 C'est presque du punitif ce qui se passe aujourd'hui.
01:22:51 Mais c'est punitif.
01:22:52 C'est parce que la France veut être un modèle.
01:22:54 C'est du sadomasochisme. Pardonnez-moi.
01:22:56 On a voulu arrêter le nucléaire, c'était pour donner l'exemple.
01:22:58 Le martyr, c'est peut-être qu'un individuel, le martyr collectif,
01:23:00 c'est ce qu'on appelle un toxide.
01:23:02 Eric, expliquez-moi. Je vous assure, pour la hausse des prix d'électricité,
01:23:05 j'ai bien compris, on revient à...
01:23:07 Le taxe n'existait plus, il revient.
01:23:10 Mais dans ce contexte, il n'y a jamais de moment...
01:23:12 Mais vous ne pourriez pas le décaler avec ce qui se passe ?
01:23:14 C'est ça que je ne comprends pas.
01:23:15 Et il nous dit, pour les finances publiques, on est à 3 000 milliards de net.
01:23:18 Peut-être, mais il est coincé, Bruno Le Maire.
01:23:20 Il dit, c'est fini de quoi qu'il en coûte.
01:23:22 Donc là, déjà, il va faire un geste de 2 milliards l'an prochain.
01:23:24 On ne sait même pas comment il va les trouver.
01:23:26 En même temps, Emmanuel Macron dit, maintenant, il faut serrer les vis.
01:23:29 Il faut arrêter de lâcher de l'argent.
01:23:31 Donc, si vous voulez, ils sont coincés.
01:23:32 Et c'est vrai qu'il n'y a plus d'argent.
01:23:34 C'est aussi une mise en balance.
01:23:35 Les gens qui sont SDF, qui n'arrivent pas à se loger,
01:23:37 est-ce qu'on ne pourrait peut-être pas se dire que les DPE,
01:23:39 ça va laisser davantage de logements vacants ?
01:23:41 Il faut aussi faire preuve de bon sens.
01:23:43 Il y a des gens qui sont dehors, on leur dit,
01:23:44 non, on ne va pas vous louer ce logement parce qu'il est classé G.
01:23:46 Enfin, attendez, c'est quand même lunaire.
01:23:48 Après, il n'y a pas un jour où on prend des logements sociaux,
01:23:50 publics, et qui n'ont rien à faire en France.
01:23:53 Oui, alors ça, si vous vous attaquez à ça en ce moment, en plus...
01:23:56 Moi, je veux bien, mais les logements sociaux,
01:23:58 vous regardez la majorité, ils ne sont pas français.
01:24:00 Il y a aussi des logements vacants en nombre, il ne faut pas oublier.
01:24:03 Les logements privés.
01:24:04 Michael.
01:24:05 Le procès des attentats de Trebb et Carcassonne s'est ouvert
01:24:08 devant la cour d'assises spéciale de Paris.
01:24:10 Le 23 mars 2018, 4 personnes avaient été tuées,
01:24:13 dont le colonel Arnaud Beltrame.
01:24:15 L'auteur des attaques avait été abattu par le GIGN.
01:24:18 7 de ses proches comparaissent dans ce procès.
01:24:20 Nos prochaines factures d'électricité risquent de piquer.
01:24:23 Dès le 1er février, les prix vont augmenter de 8,6 à 9,8%.
01:24:27 Bruno Le Maire l'a confirmé hier soir.
01:24:29 C'est la conséquence de la fin progressive du bouclier tarifaire.
01:24:32 En 2 ans, l'électricité aura donc augmenté de 44%.
01:24:36 Et puis, des vents violents frappent la moitié nord du pays
01:24:39 en raison de la tempête Isha.
01:24:41 Des vents soufflants jusqu'à 128 km/h ont été observés ce matin
01:24:44 à Boulogne, dans le Pas-de-Calais.
01:24:46 36 départements ont été placés en vigilance par Météo France.
01:24:50 Merci à vous, cher Michael, et surtout merci à nos invités.
01:24:54 Très agréable de commencer la semaine avec vous.
01:24:56 Merci beaucoup.
01:24:57 Et puis Sarah Salmane, on aura le plaisir de vous revoir.
01:25:00 Oui.
01:25:01 Évidemment, donc je vous remercie de cette confiance avec nos invités habituels.
01:25:04 Vous voulez conclure par une citation, peut-être, Philippe ?
01:25:07 Dont je précise que c'est un heureux grand-père,
01:25:09 donc il est très, en ce moment, volupil.
01:25:11 Vous avez une citation de Clivenceau qui disait
01:25:13 "L'homme absurde est celui qui ne change jamais."
01:25:15 Après avoir entendu Prisca Thévenot chez vous,
01:25:17 elle n'a rien d'absurde.
01:25:18 Oh non !
01:25:19 J'ai dit qu'elle n'a rien d'absurde, comme elle a voulu changer.
01:25:21 C'est quand même plutôt sympa.
01:25:22 Écoutez, moi, dès les spectateurs vont être énervés,
01:25:26 j'ai de l'indulgence par rapport aux portes par au large.
01:25:29 Je ne comprends pas comment pas accepter cette fonction.
01:25:31 Moi aussi, je suis sûrement d'accord.
01:25:33 D'un point de vue psychanalytique, c'est très intéressant.
01:25:35 C'est à creuser ?
01:25:36 Oui, j'en parle à des amis.
01:25:37 Max Zillow, Glossier, et ton ami.
01:25:39 Bravo.
01:25:40 À bientôt.
01:25:41 Merci à vous et à demain, évidemment,
01:25:43 avec grand plaisir pour MediNews.
01:25:44 Bel après-midi.
01:25:45 ...