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Jeudi 16 novembre 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Alain Lamproye (Directeur général, YPOSKESI)

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Transcription
00:00 [Musique]
00:07 La Biotech.
00:09 Hipposkesi, c'est bon ? Je l'ai bien prononcé Alain ?
00:12 Vous êtes un des rares à bien le prononcer Stéphane, c'est Hipposkesi, je confirme.
00:16 Je le travaille depuis ce matin en même temps.
00:19 Bon alors donc, Hipposkesi, histoire formidable.
00:21 Alain Lamproix qui nous accompagne, président exécutif d'une boîte que vous avez fondée.
00:26 Fondée avec l'AFM, l'Association Française des Myopathies, donc c'est le Téléthon en fait.
00:32 C'est l'argent du Téléthon.
00:33 Absolument.
00:34 Avec BPI France.
00:35 Exactement.
00:36 Qui a fondé Hipposkesi.
00:38 Exactement.
00:39 Dites-moi, ça veut dire forcément quelque chose Hipposkesi ?
00:41 C'est du grec.
00:42 C'est du grec.
00:43 C'est du grec, donc ce nom en fait signifie promesse.
00:45 Promesse ça veut dire ?
00:47 Promesse, exactement.
00:48 Donc l'AFM Téléthon est effectivement à l'origine de la société.
00:52 Alors promesse pourquoi ?
00:54 Parce que leur promesse en fait aujourd'hui de produire et de rendre ces médicaments de thérapie génique
00:59 accessibles aux patients et aux malades atteints de maladies graves.
01:04 Vous faites dans la grande aventure de la thérapie génique, et je crois comprendre aussi peut-être de l'immunothérapie d'ailleurs,
01:10 enfin en tout cas des traitements contre le cancer, vous faites les vecteurs vous.
01:15 Oui, nous faisons des vecteurs.
01:17 Et on le sait assez peu, c'est des virus qui transportent en fait les gènes qui vont permettre de corriger un certain nombre de ces déficients.
01:27 Mais vous savez tout.
01:28 Non, mais c'est fascinant, je trouve ça fascinant.
01:34 Racontez-moi un petit peu.
01:35 Le domaine est effectivement fascinant.
01:38 Il y a 8 000 maladies rares aujourd'hui dans le monde, et trois quarts de ces maladies trouvent une origine génétique.
01:46 Donc en fait un ou plusieurs gènes qui sont déficients, et dont la protéine correspondante est mal codée et pas fonctionnelle.
01:53 Et donc ces vecteurs, c'est quoi ?
01:55 C'est un virus, comme vous l'avez très bien dit, un modifié qui va transporter un gène thérapeutique.
02:01 Ce gène, il va soit rétablir une fonction, il va corriger le gène déficient, voire il va empêcher l'expression de ce gène déficient.
02:10 Et donc ce vecteur va transporter ce gène thérapeutique dans un tissu particulier et va soigner effectivement la maladie.
02:17 Moi je trouve ça complètement dingue.
02:19 En fait pas vraiment l'idée qu'un gène remplace un autre.
02:23 Ok.
02:24 Non, c'est ce virus que vous dirigez, c'est quoi ? Vous lui donnez une destination, vous le programmez, comment ça se passe ?
02:33 Alors là, un virus c'est une coque, c'est une coque et un virus en fait...
02:38 Alors d'abord, attendez, on commence par le virus.
02:40 Oui.
02:41 Il est artificiel, c'est vous qui le fabriquez ou...
02:43 Nous qui le fabriquons. C'est nous qui le fabriquons.
02:46 Donc il a une propriété intrinsèque, c'est de reconnaître un ou des tissus particuliers.
02:52 Parce que c'est une coque, sur cette coque il y a un certain nombre d'éléments qui ont la propriété effectivement de reconnaître spécifiquement un tissu ou des tissus donnés.
03:01 Et donc il va aller le chercher en fait, dans le corps humain.
03:04 Donc il y a deux méthodes d'administration dans le corps, soit effectivement on va injecter directement ce virus dans le tissu considéré.
03:11 C'est par exemple le cas des maladies ophtalmiques où on va infuser par du système sanguin en fait, ce virus qui va se répartir dans le corps.
03:23 Typiquement, si vous traitez les muscles, nous avons des muscles absolument partout dans le corps.
03:28 Bien sûr.
03:29 Il faut l'infuser. Donc il y a deux méthodes d'administration aujourd'hui.
03:33 Et donc votre expertise c'est, enfin, vous avez une sorte de, comment est-ce que je vais appeler ça, virus génétique qui est capable de transporter à peu près tout ce que vous avez besoin de transporter,
03:46 ou ce sont des virus particuliers pour s'adresser à des pathologies particulières ?
03:51 Tout à fait. Donc ces virus, en fait, on les synthétise. Il y a plusieurs catégories.
03:56 Nous avons aujourd'hui des technologies en place pour produire différents types de virus, à fonction de la pathologie, à fonction du tissu considéré.
04:04 Et effectivement, nous encapsulons alors dans ces virus le gène thérapeutique considéré.
04:10 Qui sont vos clients ?
04:12 Des clients diversifiés.
04:14 C'est l'industrie pharmaceutique en fait.
04:15 L'industrie pharmaceutique essentiellement, ça va de la Big Pharma jusqu'à la petite startup virtuelle, 5 personnes, qui sous-traite l'ensemble des services dont ils ont besoin pour développer leurs médicaments.
04:30 Donc très diversifiés.
04:31 Et c'est une telle expertise, et on va en parler, c'est une expertise que vous voulez développer maintenant aux États-Unis, que la Big Pharma se sent pas capable de faire toute seule ce que vous faites vous.
04:43 Elles préfèrent vous sous-traiter le truc.
04:45 Alors, il y a beaucoup de sociétés aujourd'hui, dont des Big Pharma, effectivement, qui sous-traite ce type d'activité.
04:51 Alors il faut quand même savoir qu'on est dans un domaine d'activité de pointe, donc qui nécessite beaucoup d'expérience, beaucoup d'expertise, et qui n'est pas nécessairement présent dans ces sociétés.
05:04 Donc effectivement, oui, ils font appel à nous pour cette expertise et pour les capacités dont nous disposons aujourd'hui.
05:10 On va dans un instant parler business, industrie, développement, etc. et tout, mais il y a aussi le sujet parallèle, parce que je crois que ce n'est pas un virus qui transporte ce qui permet de soigner le cancer par immunothérapie,
05:24 mais c'est à peu près, si j'ose dire, le même fonctionnement.
05:28 C'est-à-dire qu'on prend des vecteurs biologiques pour aller soigner les maladies.
05:33 - Là-dessus, très courte, effectivement, puisqu'aujourd'hui on a des projets pour des clients sur des thérapies anti-cancer. Donc ça fonctionne comment ?
05:44 On va prélever chez le patient des lymphocytes T, donc ce sont des globules blancs, responsables de la réaction immunitaire et qui notamment peuvent détruire vos cellules cancéreuses.
05:54 Ces lymphocytes T vont être prélevés en hôpital. Hyposthésie, nous pouvons produire un vecteur spécifique qui va amener dans ces lymphocytes T un gène.
06:05 Et ce gène va en fait stimuler, provoquer la synthèse dans ces lymphocytes T d'un récepteur qui va être situé à l'extérieur du lymphocyte.
06:15 Et ce récepteur va être spécifique de cellules cancéreuses. Donc on va réinfuser ces lymphocytes T chez le patient en hôpital.
06:22 Et donc ces lymphocytes T auront acquis la capacité de reconnaître spécifiquement et de détruire les cellules cancéreuses.
06:29 Donc c'est de la très haute technologie, effectivement, mais aujourd'hui vous avez des médicaments sur le marché.
06:34 - Vous armez les lymphocytes. - Oui, exactement, c'est un peu ça, tout à fait.
06:39 - C'est fascinant.

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