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Mercredi 14 juin 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Jacques Ittah (Président Fondateur du fonds de dotation FLORENCE, Will Partners)

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00:00 Salut à tous, on est de retour avec Jacques Hitta.
00:10 Salut Jacques.
00:11 Bonjour.
00:12 Comment je fais ?
00:13 Qu'est-ce que je vais dire ? Je vais dire entrepreneur qui a réussi dans le domaine
00:17 du private equity, le domaine de l'investissement, etc.
00:20 Domaine noble s'il en est.
00:21 Mon point de vue d'ailleurs c'est qu'on devrait en parler bien davantage.
00:26 Avec plaisir.
00:27 Et on devrait, ça quand même tu peux me dire un mot là-dessus, on devrait bien davantage
00:34 y associer l'ensemble de l'épargne des Français.
00:38 Le jour où, tu es d'accord avec ça ?
00:41 Je suis même plus que d'accord parce que je suis au bord d'une société justement
00:44 qui va chercher et collecter l'épargne des Français pour la rerouter vers les meilleurs
00:47 fonds de private equity de la place.
00:49 Et donc je crois vraiment à l'avenir de ça.
00:51 Le private equity est une classe d'asset management qui a clairement toute sa place
00:55 dans le portefeuille des Français.
00:57 Oui mais moi, comme toi d'ailleurs, on va en parler, j'y réfléchis en tant que citoyen.
01:01 À partir du moment, tant que notre épargne est massivement investie dans l'assurance
01:06 vie, on va rien comprendre à l'économie.
01:09 Le jour où elle arrive à s'investir enfin dans des boîtes et le jour où parce que
01:13 les gars sont curieux, tiens dimanche j'ai rien à faire, mais où est-ce qu'il est
01:16 mon argent ? Tout à coup on va commencer à comprendre les entreprises, les boîtes,
01:20 les entrepreneurs, le risque, bref, tout ce que la France n'arrive pas à comprendre.
01:24 Les gens vont s'intéresser enfin à ce qui fait l'économie.
01:26 Pour l'instant, c'est vrai qu'ils s'intéressent beaucoup à l'immobilier, parce que l'argent
01:29 des Français est majoritairement placé dans l'immobilier.
01:31 Deux tiers, c'est ça, c'est deux tiers, un tiers à peu près.
01:34 Aujourd'hui, on a une grande crise de l'immobilier devant nous et le private equity est aussi
01:38 une façon de faire bouger son capital.
01:40 Et j'avoue que j'attendais peut-être plus des politiques d'aide dans ce domaine-là
01:45 pour justement amener les Français à participer à l'activité de leur pays.
01:49 Ils essayent.
01:50 Ils essayent, mais alors ce n'est pas notre sujet, mais juste d'un mot, l'assurance
01:53 du privilège.
01:54 Aujourd'hui, c'est une telle martingale.
01:55 C'est très, très compliqué de te donner de la garantie de liquidité, un peu de rendement
01:58 et pas de risque.
01:59 Tu vois, offrir…
02:00 C'est surtout la publicité, en fait.
02:01 La réalité, c'est que pour amener le private equity vers les Français, il faut en faire
02:07 la publicité.
02:08 Et ce qui a été beaucoup fait en France ces dernières années, c'est de taper.
02:11 Dès qu'un fonds d'investissement achetait une boîte en France, neuf fois sur dix, on
02:16 essayait de trouver la seule boîte sur laquelle ça ne marchait pas et on disait, tiens, le
02:19 private equity, c'est trop de dettes, ça tire les entreprises vers le bas, ça ne crée
02:25 pas.
02:26 Mais vautour.
02:27 J'ai entendu dans certaines émissions qui parlaient de capital des familles versus capital
02:32 des fonds d'investissement.
02:33 Il n'y a pas d'opposition.
02:34 C'est les mêmes choses.
02:35 Ça fait bouger les entreprises.
02:36 Ça les force à être disciplinés.
02:38 Ça les force à aller de l'avant.
02:40 Ça crée de la dynamique.
02:41 Et en France, où on est des grands fans du capitalisme politique, avec des grands groupes
02:46 du CAC 40 qui possèdent une tonne de boîtes qui n'aident pas tellement à se développer,
02:50 je pense qu'il y a pas mal de choses à faire, même en termes de création d'emplois, création
02:55 d'économies pour la France de demain.
02:57 Mais ce n'est pas pour ça que…
02:59 Mais c'est pas mal.
03:00 Mais non, mais quoi ?
03:01 Mais non, mais ça participe.
03:02 Mais si, parce que…
03:03 Mais voilà, c'est un engagement citoyen et on va parler d'un autre engagement citoyen.
03:07 Donc, pour le coup, un peu, je vais dire à l'américaine, voilà, ça ne veut rien
03:10 dire, mais on comprend bien.
03:12 C'est l'entrepreneur qui a réussi et qui a envie de rendre.
03:16 Est-ce qu'on peut le dire comme ça ? Qui a envie de rendre au pays ce que le pays lui
03:19 a apporté.
03:20 Aujourd'hui, l'engagement politique est difficile pour les gens.
03:23 Et donc, il faut trouver des engagements qui nous permettent d'être au plus proche
03:26 avec une vraie compétence qu'on a acquise dans d'autres domaines.
03:31 Et si on a envie d'apporter cette compétence aux gens, c'est encore plus intéressant.
03:35 Et donc, moi, c'est vrai que dans mon métier, j'ai voulu disrupter, j'ai voulu donner
03:39 de l'accès.
03:40 Et aujourd'hui, c'est ce que je veux faire aussi au travers de la fondation dans laquelle
03:44 j'ai mon engagement qui est principal aujourd'hui.
03:47 Aujourd'hui, c'est ce qui me plaît le plus.
03:48 Raconte-moi un peu cette fondation.
03:50 Cette fondation, à travers, on dit plus jeunes des banlieues maintenant, on dit jeunes des
03:54 quartiers prioritaires de la ville, mais chacun comprend bien ce que ça veut dire.
03:57 Tu veux raccrocher les décrocheurs ?
03:58 Nous, on le fait en deux temps.
04:01 Moi, j'ai toujours l'habitude d'essayer de le faire en deux temps.
04:03 C'est-à-dire que je veux faire une démonstration d'une méthodologie et après, je veux l'étendre
04:06 au plus grand nombre.
04:07 La démonstration de la méthodologie, c'est en gros, en France, tout est impossible et
04:12 a fortiori, même quand on arrive dans les meilleures écoles de France, pour les jeunes
04:16 de milieux défavorisés, tout est encore impossible.
04:19 Et finalement, l'écart et l'inégalité perdurent même pour ces gens-là.
04:23 Et donc, le but aujourd'hui, c'est de prendre les jeunes des meilleures écoles de France,
04:28 des dix plus grandes écoles de France, ingénieurs et commerce, et de leur ouvrir des accès.
04:32 Ouvrir des accès à des mentors pour comprendre…
04:36 Attends, attends, attends… Comment ça ? Les jeunes des dix plus grandes écoles de
04:40 France ?
04:41 Oui, même eux.
04:42 Mais enfin, comment ça même eux ?
04:44 Même eux n'ont pas accès…
04:46 Mais comment ça un diplômé d'HEC, il a accès à tout ?
04:48 Eh bien non, il n'a pas accès à tout.
04:50 À partir du moment où il vient d'un code postal qui n'est pas le bon code postal ?
04:53 Parce qu'il n'a pas la culture de l'entreprise, qui est quelque chose qui est donné par la
04:57 famille bien des sens.
04:59 C'est-à-dire que c'est au sein de la famille qu'on apprend quels sont les métiers,
05:03 comment on les exerce, qu'est-ce qu'on y fait, pourquoi faire, etc.
05:07 Comment on passe d'un métier à l'autre, comment on construit sa carrière.
05:10 Et donc ça, c'est vrai que nous, on donne accès à des professionnels du secteur d'activité
05:14 qui est envisagé.
05:16 C'est dans les familles majoritairement qu'on apprend les codes culturels qui permettent
05:20 après à ces jeunes d'évoluer et de grandir dans les entreprises, même s'ils y sont
05:25 performants.
05:26 Et donc c'est la deuxième chose qu'on veut faire.
05:28 C'est au travers des réseaux familiaux qu'on trouve les meilleurs stages en France
05:33 qui créent le début de l'inégalité future.
05:35 Et donc c'est ça ce qu'on fait dans la fondation.
05:37 On met une méthodologie en place, on suit les élèves pendant toute leur scolarité
05:41 et on vient boucher des interstices où il manque des choses.
05:45 Là tu m'apprends un truc.
05:46 Voilà.
05:47 Non, non, là tu m'apprends un truc.
05:48 Moi, dans mon esprit, le gars, on est bien d'accord, on parle de jeunes gens qui sortent
05:53 des quartiers prioritaires de la ville.
05:54 Exactement.
05:55 Le gars, s'il arrive à HEC, je ne sais pas pourquoi j'ai dit HEC, mais on pourrait
05:58 dire école centrale, etc.
05:59 Pourquoi pas.
06:00 Pour moi, déjà, c'est un mutant.
06:01 C'est-à-dire que ce gars-là, déjà…
06:03 C'est le meilleur.
06:04 Voilà, exactement.
06:05 Pour tous les élèves que j'ai…
06:06 Donc il n'a besoin de rien.
06:07 Eh bien, c'est ce qu'on pense, c'est ce qu'eux-mêmes pensent en fait.
06:09 Très souvent, les élèves, quand on les a en entretien, la première chose, c'est
06:12 qu'ils ont l'impression que les choses leur sont acquises, que le travail est fait.
06:16 Ils ont triomphé de déjà tellement d'obstacles.
06:19 Et moi, je dirais même, j'ai des élèves qui, de temps en temps, ça m'arrive de
06:22 pleurer en entretien.
06:23 J'ai eu une élève, la dernière fois, qui a été SDF pendant toute sa période de prépa,
06:27 à Henri IV.
06:28 Sans déconne.
06:29 Qui a été ostracisée au sein d'Henri IV et qui se retrouve aujourd'hui dans une
06:34 des quatre grandes écoles de commerce et qui n'a pas accès au meilleur stage, au
06:38 niveau auquel elle a performé de manière scolaire.
06:41 Mais comment ça, ostraciser Henri IV ? Pourquoi ostraciser ?
06:43 Parce qu'il y a majoritairement des gens de familles aisées qui partent en vacances
06:48 dans des endroits, qui se retrouvent entre eux avec un certain nombre de codes.
06:52 Elle n'allait pas à l'île de Ré, c'était son problème.
06:54 Exactement.
06:55 Mais pour dire même, je vais aller plus loin, mais même pour avoir un emprunt qui est classique
06:58 quand on intègre une des grandes écoles françaises, elle a mis plus de temps que
07:02 les autres.
07:03 Voilà.
07:04 Et donc, c'est ça ce qu'on vient combler.
07:06 On ne dit pas que tout ce qui est fait en école n'est pas bon.
07:09 La preuve, c'est que nous, nos partenaires principaux sont les fondations d'écoles
07:13 qui font un travail fantastique.
07:14 Mais elles ne peuvent pas être sur tous les fronts.
07:16 D'abord, elles sont beaucoup aujourd'hui, elles ont des objectifs étatiques très élevés
07:19 de bourses.
07:20 Elles-mêmes se fixent des objectifs très élevés pour aider ces élèves-là.
07:24 Et nous, on est juste là pour les aider à venir renforcer à des endroits très spécifiques.
07:30 Mais alors, Jacques, pourquoi est-ce que… Ok, j'ai compris, super intéressant.
07:34 Mais pourquoi est-ce que tu ne t'intéresses pas au public plus large, celui qui n'est
07:38 pas en RIC4, celui qui n'est pas dans les grandes écoles, les 900 000, 1 million,
07:43 de gars qui sont complètement en dehors de tout ?
07:45 Ce n'est pas qu'on ne veut pas s'en occuper, c'est juste que, je l'ai dit tout à l'heure,
07:48 c'est qu'on veut le faire en deux temps.
07:49 Moi, ce que je veux valider, c'est une méthodologie.
07:51 Parce qu'en fait, ce qu'on veut faire, c'est après aller voir les entreprises
07:55 pour obtenir des stages.
07:56 Ce qui est très disruptif dans ce qu'on fait, c'est que c'est la fondation elle-même
08:00 qui va chercher et qui accompagne les élèves pour obtenir les stages qu'elles souhaitent
08:05 dans les secteurs qu'elles ont délimités comme étant ceux dans lesquels elles veulent
08:09 être professionnellement avec leurs mentors.
08:11 Et donc, nous, on doit être capable de prouver que cette méthodologie-là nous permet
08:16 de pouvoir décider en interne quelles sont les personnes qui peuvent aller dans les stages
08:21 qu'on aura obtenus pour elles à l'avance.
08:23 Et ça, en fait, le but, c'est d'agrandir après le spectre de personnes qu'on peut
08:28 prendre sous notre égide.
08:30 Et après, c'est même de descendre en âge.
08:32 Nous, on aimerait avoir, parce qu'aujourd'hui, l'écart se fait maintenant dès la primaire,
08:35 puisque aujourd'hui, l'école publique devient défaillante, que la majorité des enfants
08:40 de bonne famille vont dans des écoles privées.
08:43 Et donc, l'écart, ce qui crée cette différence et cette injustice, démarre beaucoup plus jeune.
08:48 Et d'ailleurs, si on va plus loin, les débats de certaines personnes, c'est même plus
08:52 est-ce que les gens vont aller dans les grandes prépas pour aller dans les grandes écoles.
08:55 Les enfants qui viennent de milieux favorisés, eux, ce qu'ils veulent, c'est rentrer
08:59 en école primaire privée, aller à l'étranger juste après le bac et ne plus passer par
09:05 la casse prépa et en fait, ne plus avoir besoin jamais de performer pour pouvoir avoir
09:11 accès au meilleur job.
09:12 Jacques, le temps tourne.
09:13 Ce que je comprends aussi, c'est que tu veux garder le contrôle, tu ne veux pas créer
09:19 une structure qui en fait serait une sorte d'ombrelle qui s'occuperait des gamins
09:25 sans véritablement s'en occuper parce que tu n'aurais pas le contrôle individu
09:28 par individu de l'ensemble de ceux que tu peux gérer.
09:31 Il faut que ça reste un nombre qui soit un nombre gérable.
09:34 Après, on se démultiplie.
09:35 Moi, aujourd'hui, j'ai des amis qui voient au travers de mon combat des combats qu'ils
09:39 ont envie de mener également et donc viennent me rejoindre pour être capables de se démultiplier.
09:43 Mais aujourd'hui, ce qui se passe, c'est eux.
09:45 Tu vas faire du build-up alors.
09:46 Voilà, exactement.
09:47 On fait du LV au dent.
09:48 Et donc finalement, moi, je prends chaque élève, je passe un entretien de à minima
09:52 une heure à deux heures avec tous les élèves.
09:54 C'est moi qui choisis avec leur mentor.
09:56 Mais c'est justement ce que je voulais dire.
09:57 Tu ne pourras pas…
09:58 Non, c'est exactement ça.
09:59 Et donc, c'est pour ça que j'ai besoin du renfort aussi de mes amis ou des gens de
10:05 bonne composition qui peuvent regarder aujourd'hui cet entretien et que ça intéresse.
10:09 Pour venir aussi participer à ça et eux-mêmes être capables de prendre sous leur ombrelle
10:13 un certain nombre d'élèves et de permettre que cette fondation se démultiplie.
10:16 Formidable.
10:17 On n'a pas donné le nom.
10:19 Florence.
10:20 C'est le Fonds de dotation Florence.
10:21 Florence.
10:22 Fonds de dotation Florence.
10:23 Voilà, vous avez fait connaissance avec ce fonds et avec Jacques Hitta.
10:27 à l'Akita.
10:28 ♪ ♪ ♪
10:30 Bismarck.

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