Vendredi 14 avril 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Pierre-Vincent Guéret (Associé fondateur, SPQR conseil)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:06 Salut à tous, on va s'intéresser au secteur public.
00:09 On est ravis de s'intéresser au secteur public, grâce à Pierre-Vincent Guéret.
00:13 Bonjour Pierre-Vincent.
00:14 Bonjour Stéphane.
00:15 SPQR Conseil.
00:17 SPQR, tu me dis un peu le nom, juste les initiales, SPQR.
00:22 Facile, pas mettre un nom personnel et des racines romaines, racines de la gestion publique.
00:28 Ah c'est Senatus Populusque Romana.
00:30 Ah on n'est pas très modeste.
00:31 Ça alors !
00:32 Voilà.
00:33 Donc c'était le, enfin on le voit sur, en fait c'est grâce à Astérix que...
00:37 Astérix fait partie de notre patrimoine, on s'est glissé dedans.
00:41 On apprend comment c'est, SPQR, on sait pas toujours que c'est Senatus Populusque Romana,
00:45 mais ça c'est la devise de la république romaine.
00:47 C'est la devise de la ville de Rome, devenue la république.
00:50 Devenue la république avant, oui c'est ça, mais après c'était moins le Sénat et le peuple quand les empereurs se sont installés.
00:57 Ils ont changé un peu.
00:58 Voilà, ils ont changé un peu.
00:59 Alors, service public, spécialisation, donc cabinet de conseil, spécialisation sur le secteur public et les associations.
01:05 Pourquoi est-ce qu'il faut une spécialisation sur ce secteur particulier ?
01:09 Il faut une spécialisation sur tous les secteurs.
01:11 Nous on prétend même être multi-spécialistes, parce qu'au sein du secteur public et des associations, il y a plusieurs métiers.
01:16 Ouais, mais ton choix c'est le secteur public.
01:18 Pourquoi le choix du secteur public ?
01:19 Parce qu'il rejoint des fibres que les agents publics connaissent et que nous on connaît aussi,
01:23 fibres de l'intérêt général, fibres de l'intérêt public, pas de dividendes, enfin rien contre les dividendes et le système, mais une autre logique.
01:32 Donc c'est vraiment par grandeur d'âme que tu t'es dit que tu allais t'intéresser au secteur public et que tu allais faire du conseil dans le secteur public ?
01:42 Où est-ce que c'est ? Alors moi je vais un peu rentrer dans le lard.
01:45 C'est que le secteur public, il a un vrai problème aujourd'hui de conduite du changement, il sait pas faire.
01:50 C'est qu'il a quand même un problème d'attractivité et donc comme il a un problème d'attractivité, il a un problème de compétence.
01:57 Et donc il a besoin, et on sait quelle polémique il y a eu, on va pas revenir là-dessus, mais il a besoin de cabinets de conseil extérieur en fait pour pouvoir injecter de la modernité.
02:08 Alors vas-y, reprends chacun de mes termes.
02:11 Je reprends un l'aime en disant qu'il a besoin d'intelligence en commençant par lui-même, donc ses troupes, des fonctionnaires ou des contractuels.
02:19 Il a besoin aussi du conseil.
02:21 C'est un sujet d'attractivité.
02:22 Oui mais il a, comme les autres secteurs qui se développent, on a besoin de se renouveler.
02:26 Le secteur public est un acteur économique, est un acteur, ni plus ni moins, et le conseil fait partie de manière complémentaire de son...
02:33 Est-ce qu'il a les moyens d'attirer les meilleurs ? Je laisse de côté ceux pour lesquels on a le plus grand respect, notamment dans l'éducation nationale et tout,
02:39 des gars, alors peut-être un peu comme toi, qui sont des moines soldats, les hussards noirs, qui vont dans le secteur public parce qu'ils ont le secteur public dans les tripes.
02:48 Mais sinon, est-ce qu'il a les moyens justement aujourd'hui d'attirer les meilleurs dans le secteur public ? C'est compliqué pour lui.
02:53 C'est compliqué. C'est compliqué, mais il peut se donner les moyens.
02:57 Il peut retrouver des marges d'efficience, il peut développer des nouvelles activités qui attirent des personnes, qui le rejoignent.
03:04 Peut-être pas pour faire une fortune, puisqu'ils ne peuvent pas être entrepreneurs dans le secteur public, mais pour faire une fortune au sens latin, par exemple, au sens romain,
03:11 c'est-à-dire une belle trajectoire, des rémunérations qui, sur un certain nombre de cas, ne sont pas mauvaises, et se faire plaisir à construire quelque chose.
03:20 Et donc c'est ça que tu fais, c'est ça que vous faites, les PQR, c'est-à-dire leur aider à définir ces trajectoires ?
03:26 Nous, on accompagne ça. Et on est heureux quand ça marche, forcément, et on est heureux quand ce succès est porté par des acteurs publics qui sont fiers de ce qu'ils ont réalisé.
03:35 Et nous, d'avoir appuyé ça.
03:37 Alors, les domaines dans lesquels tu travailles, donc d'abord secteur public et association ?
03:42 En fait, en France, le secteur public est à la fois un acteur juridique et économique, mais il ne fonctionne pas tout seul.
03:50 Énormément de son périmètre d'intervention s'appuie sur des associations, via des systèmes dits de subventions, de conventions, de contrives,
03:59 et dépend entier de l'intérêt général, plus large que l'intérêt public, et sont portés par des associations.
04:06 Tout le champ du social, du médico-social, du sanitaire, de l'enfance-jeunesse, de la culture, est rempli d'associations.
04:13 Il nous fallait donc aller aussi sur ces opérateurs-là, pour toujours travailler la même thématique d'intérêt général.
04:19 Alors, c'est là que tu as défini tes domaines, donc enfance, loisir, culture, médico-social, auxquels tu rajoutes économie circulaire, d'ailleurs ?
04:27 Oui. Nous, en fait, on a trois jambes. Je ne sais pas si je peux le dire comme ça.
04:32 Vas-y.
04:33 Une jambe thématique, c'est les cinq points que tu viens d'évoquer, parce qu'il faut des connaissances thématiques.
04:37 Ça fait de nous des multispécialistes.
04:39 Ah, il faut des connaissances thématiques, et puis il faut des connaissances de normes.
04:42 Il faut des connaissances de normes et de gestion.
04:44 Petite enfance médico-sociale, des choses comme ça, là.
04:46 Entièrement, mais tout ça fait aussi appel à de la finance, de l'orgue à RH, du droit et du juridique.
04:53 Et c'est notre deuxième branche, qui est une branche métier.
04:55 Et tout notre boulot, c'est de faire dialoguer les deux.
04:57 J'ai un projet de petite enfance. On travaille le besoin.
05:02 Il peut prendre la forme de ce qu'on va appeler une régie, des agents publics.
05:05 On va travailler l'organisation, les diplômes.
05:07 Il peut prendre la forme d'un contrat, délégation de services publics ou marché public.
05:11 On va travailler la forme du contrat.
05:13 Par contre, ça sera toujours de la petite enfance. On va croiser les deux systèmes.
05:16 Est-ce que, et dans tout ce que tu viens de décrire, là,
05:18 est-ce que le secteur public lui-même n'est pas perdu dans ses propres normes ?
05:22 Il y a dans l'interprétation des normes, et dans surtout la façon de les mettre en œuvre,
05:28 des manières diverses d'exercer, et chacune de ces manières
05:30 entraîne plus ou moins de moyens et plus ou moins de coûts.
05:33 Et ça, il a besoin de toi pour le savoir.
05:35 Il peut avoir besoin de nous pour le savoir.
05:36 Pour faire l'évaluation des choix, en fonction des moyens, en fonction des coûts.
05:41 C'est ce qu'on va appeler l'efficience.
05:43 Pour un même résultat, il y a plusieurs chemins.
05:45 On peut arriver à dessiner un chemin qui est plus économique en moyen,
05:48 ce qui permet de faire d'autres projets à côté.
05:50 Parce que le secteur public aussi, on l'a vu avec la polémique sur les cabinets de conseil,
05:56 qui était quand même intéressante, même si, évidemment,
05:58 ce n'est pas à la hauteur de ce que tu fais toi.
06:03 Mais ce que j'ai entendu beaucoup, c'est que le secteur public n'a pas besoin d'intervenants extérieurs.
06:10 Sur ce sujet, parce qu'on n'est pas consultant sans se poser la question du sens de notre métier.
06:14 Au sens du conseil.
06:16 Pour moi, ça fait 20 ans que je fais ce métier.
06:18 Toujours avec le public ?
06:20 Toujours avec le public, oui.
06:22 Je suis tombé par hasard, j'y suis resté.
06:23 C'était un monde merveilleux.
06:24 Par contre, à quoi sert un consultant ?
06:27 C'est une question légitime.
06:29 Et le scandale a reposé cette question d'une manière différente, mais il la repose.
06:34 Dans un monde pur et parfait, où tout décideur sait tout faire,
06:39 il n'y a pas besoin de consultant.
06:41 Il se trouve qu'on existe.
06:43 Peut-être, dans ce monde idéal, il n'y en aurait pas.
06:46 Il se trouve que tu existes, ça veut dire qu'il se trouve qu'il y a une demande.
06:49 Il se trouve qu'il y a une demande et que nos compétences, quand elles s'exercent,
06:53 sous un jugement très court terme, puisqu'on fonctionne par marché, par contrat,
06:57 donc si on est mauvais, on nous sort, malgré ça, nous nous développons.
07:02 Parmi les différents secrets, SPQR est sorti dans la vague médiatique autour du conseil.
07:08 On s'est retrouvé, on était petits, on s'est retrouvé, voilà, on a parlé de nous.
07:12 Je pense ne pas avoir à rougir de la moindre de nos interventions.
07:17 Pourquoi ? Parce qu'on a une compétence pointue, parce qu'on est assez réactif,
07:22 parce qu'on va partout, de la très grande collectivité à la petite,
07:25 de la petite asso à la grosse, et parce qu'on a quelques petits atouts supplémentaires,
07:30 notamment qu'on a fait le choix de ne pas faire que du conseil.
07:33 Et on est aussi des acteurs de la gestion opérationnelle de situations difficiles.
07:38 Après l'histoire sur les cabinets de conseil, il y a eu une autre histoire,
07:43 sur les EHPAD, les maisons de retraite.
07:45 Par exemple ?
07:47 Je n'ai jamais autant fait d'inspection en appui au secteur public que depuis cette époque-là.
07:53 Les corps d'inspection sont des corps légitimes de l'État ou des collectivités.
07:58 Ils ont parfois besoin d'un appui opérationnel.
08:01 Nous, on peut fournir cet appui, on développe des méthodes,
08:04 on a développé un outil pour inspecter, on a comblé ce qui était nécessaire à ce moment-là.
08:10 De toute façon, on a toujours besoin d'un regard extérieur.
08:13 Ça fait du bien.
08:14 Tous les dirigeants ont toujours besoin d'un regard extérieur.
08:16 Est-ce que le fait que tu ne travailles qu'avec le secteur public ne facilite pas les choses ?
08:22 C'est-à-dire que le soupçon du conflit d'intérêts n'existe pas ?
08:26 Il y a une position de principe, c'est d'indépendance capitalistique,
08:31 d'indépendance vis-à-vis des opérateurs privés lucratifs.
08:35 Je fais la différence avec l'associatif.
08:37 Ce qui nous évite de nous retrouver en conflit d'intérêts.
08:39 Ça ne nous empêche pas de bien bosser avec des très bons opérateurs,
08:42 en étant chacun du bon côté de la table.
08:44 Par contre, c'est sûr qu'il y a cette ligne à ne pas franchir, ça évite tout soupçon.
08:48 Après, l'autre avantage que l'on apporte, c'est de circuler énormément en France,
08:53 de connaître beaucoup de situations différentes, de connaître beaucoup d'acteurs,
08:56 et de benchmarker, d'amener des idées sur la table, de faire circuler de l'information.
09:02 Juste pour terminer, ça m'intéresse beaucoup d'avoir ton regard sur un secteur public.
09:09 Je regarde tes spécialisations, médico-sociale, enfance,
09:14 on a l'impression, pardon de la brutalité du terme, que les choses sont en train de s'effondrer.
09:20 Des pans entiers de ce qui a fait la fierté du pays, du secteur public,
09:28 autour de l'école, autour de l'hôpital, on a l'impression que c'est en train…
09:33 Alors, est-ce que c'est une fausse impression ?
09:35 Comment est-ce que tu regardes ça ? Qu'est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?
09:39 Je ne suis peut-être pas le meilleur juge, parce que moi je ne suis pas élu.
09:43 Ce que je sais, j'ai deux prismes.
09:45 Tu es au contact.
09:46 Le contact qu'on a par SPQR dans ses missions de conseil,
09:50 et puis quelques engagements associatifs personnels, sans conflit d'intérêt,
09:55 qui font que moi je ne suis pas fataliste.
09:58 Je crois à la capacité des hommes à redresser les situations.
10:02 À notre tout petit niveau, je reste sur SPQR,
10:05 il n'y a pas d'établissement médico-social, par exemple, public,
10:10 puisque nous sommes administrateurs en ce moment même de structures publiques,
10:14 qui connaissent une défaillance, on a été nommé administrateur,
10:17 on les redresse, en bossant correctement et en touchant la fierté.
10:21 Parce qu'il y a une fierté du service public rendu.
10:24 Quand on se bouge et qu'on est fier, on a le droit d'embarquer une équipe là-dedans,
10:28 ça marche. Donc je ne suis pas fataliste du tout.
10:31 Non, non, non, et même tu délivres ce qui est pour moi le message le plus important,
10:36 dans notre pays en tout cas, le sujet n'est pas le niveau de la dépense publique,
10:41 le sujet c'est l'efficacité de la dépense publique.
10:44 Je ne peux qu'abonder.
10:47 Non, non, mais c'est fondamental.
10:48 On a de quoi être fier d'un certain nombre de pans du secteur public.
10:51 On a de quoi être fier d'un certain nombre de pans du secteur public.
10:53 On pourrait faire mieux, on pourrait être encore plus…
10:54 Oui, mais on a de quoi aussi se dire à un moment,
10:56 bon Dieu, il faudrait injecter un peu plus de dynamisme et de compétence là-dedans,
10:59 pour redonner de la fierté et de l'efficacité à tout le monde.
11:02 Ou hybrider avec le privé, je déteste opposer les deux,
11:06 mais il y a des fortes capacités d'initiatives et qui rendent service au public.
11:10 Vous êtes combien de consultants ?
11:16 31 aujourd'hui.
11:18 Et vous voulez grossir, c'est ça l'idée, les ambitions ?
11:20 Alors on veut grossir parce qu'on doit grossir.
11:23 En fait, pour avoir une taille critique, pour un cabinet de conseil,
11:26 il y a du turnover, pour avoir une force de frappe,
11:28 pour avoir une pérennité et une capacité d'innovation,
11:32 parce qu'on est quand même, avec 30, un gros bureau d'études en fait,
11:36 cette capacité d'innovation, on a taillé qu'il fallait qu'on soit 44 en 2026.
11:40 Notre plan, c'est ça, parce que c'est le point d'équilibre
11:42 qui permet d'accompagner des carrières hors SPQR ou dans SPQR,
11:47 et de former tout le monde.
11:48 Donc on passe cette barre, on l'a passée en 2022,
11:51 et on monte vers 2026, qui est notre plan.
11:56 Pierre-Vincent Guéret, donc, qui nous accompagnait,
11:59 SPQR au service du service public.
12:03 [Générique]
12:05 Bisous.