Mardi 16 mai 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Claire Lefranc (Présidente & CEO, KONDREE)
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00:00 Salut à tous, on va aller dans le secteur de la santé, alors entre biotech, medtech,
00:12 etc.
00:13 Mais on va voir tout ça, on va voir aussi la pathologie qu'adresse Condry.
00:15 Mais d'abord, c'est la mécanique qui a permis de faire émerger cette entreprise,
00:21 cette start-up dont on va parler.
00:23 Et c'est une mécanique publique.
00:25 Claire Lefranc, donc elle est patronne de Condry, c'est issu de la recherche publique
00:30 tout ce dont on va parler.
00:31 Exactement.
00:32 En fait, l'innovation dont on va parler sur la myopathie FSH et le stress occident
00:38 provient d'un laboratoire qui s'appelle PhimedExp, qui est une unité mixte Inserm,
00:43 CNRS et Université de Montpellier, et qui a été mise en place et dirigée par une
00:48 équipe FSH, donc par le professeur Laoudjo Chonives, qui ensuite a subi une phase de
00:54 maturation par une société d'accélération et de transfert qui est la SATAXLR, avant
00:58 d'être transférée à la société Condry en vue de son exploitation et de sa commercialisation.
01:03 Et donc là, vous, vous êtes à la tête d'une véritable start-up ?
01:08 D'une spin-off.
01:09 D'une spin-off, voilà, spin-off de l'ensemble de ces travaux de recherche et d'une véritable
01:13 start-up.
01:14 Alors, qui intervient ? Il faut que vous m'en disiez un peu plus sur le stress occident
01:18 dont je ne…
01:19 Exactement.
01:20 Donc, occident, pas par rapport à l'Orient, occident par rapport à l'oxydation.
01:23 Exactement.
01:24 Voilà, donc je ne connaissais pas l'existence, qu'est-ce que c'est que ce sujet ?
01:27 Alors, le stress occident, en fait, c'est un déséquilibre entre la production d'espèces
01:32 dérivées de l'oxygène, donc c'est quelque chose qui est totalement naturel et courant
01:37 au sein de l'organisme, et la présence de molécules antioxydantes.
01:41 Donc, par l'alimentation, on a des vitamines, des oligo-éléments.
01:43 Et en fait, lorsqu'il y a un déséquilibre entre la production de molécules toxiques
01:47 et ces antioxydants, on parle de stress occident.
01:50 Il intervient au cours du vieillissement par phénomène d'oxydation, donc c'est
01:55 totalement naturel.
01:56 Plus on vieillit, plus on est sujet à un stress occident, mais également, du coup,
02:01 est déclencheur de certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires, l'Alzheimer.
02:05 Donc ça, c'est lié au vieillissement.
02:06 Ou alors, est un facteur aggravant de la maladie, donc il est déclenché dans le cadre
02:12 d'une pathologie, donc là c'est le cas pour l'amiopathie FSH par exemple.
02:15 Je prends des pincettes, bien évidemment, en disant cela.
02:18 Et ça vient en fait accélérer les symptômes et le développement du coup de la pathologie.
02:23 Et donc, ça s'est concentré, donc il y a ce phénomène du stress occident.
02:27 Et vous vous concentrez sur cette pathologie particulière de la myopathie FSH.
02:32 Alors, myopathie, on connaît plus ou moins, enfin voilà, on sait à peu près de quoi
02:36 on parle.
02:37 Qu'est-ce qu'elle a de particulier ?
02:38 Alors, elle a de particulier, c'est une maladie rare.
02:41 Elle touche environ 5 000 personnes en France et 870 000 personnes dans le monde.
02:46 Et en fait, elle cause l'atteinte des muscles squelettiques, c'est-à-dire que les patients
02:51 finissent en fauteuil roulant et voient leurs conditions physiques se détériorer.
02:57 Et l'équipe du professeur Laoudjo Chonives, dont est à l'origine l'innovation,
03:02 s'est penchée sur la question de la FSH, certes, mais du stress occident depuis une
03:07 quinzaine d'années.
03:08 Et donc, il y a eu des essais cliniques et il y a eu tout un tas d'éléments et de
03:12 recherches qui lui ont permis de développer un savoir-faire.
03:16 Et ce savoir-faire, en fait, c'est de trouver le moyen de supplémenter des patients atteints
03:23 de cette pathologie-là, supplémenter, c'est-à-dire par des vitamines, des oligo-éléments,
03:28 de sorte à ce que le stress occident qu'il présentait soit réduit pour maîtriser un
03:35 petit peu cette pathologie-là.
03:37 Mais, pour que je comprenne bien, c'est quoi ? C'est une recette, une sorte de cocktail,
03:44 votre produit, voilà, ce que vous allez vendre, ou c'est un dispositif médical ?
03:52 Alors, il y a deux choses.
03:53 Il y a une partie dispositif médical numérique, c'est-à-dire c'est un logiciel qui va reprendre
03:58 le savoir-faire du professeur, voilà, donc transformé en algorithme.
04:03 C'est un outil pour le praticien de santé afin qu'il puisse prescrire de façon personnalisée
04:08 et ajustée aux besoins réels de chaque patient et en fonction de ses bilans biologiques.
04:12 Et de l'autre côté, puisque les prescriptions, en fait, générées, parfois on a des molécules
04:18 où les dosages n'existent pas dans le commerce, on a développé une gamme qui s'appelle
04:23 OG Nutrition, et donc c'est une gamme de compléments alimentaires qui répond précisément
04:27 au logiciel.
04:29 Et là, on vient de sortir aussi une gamme Officine avec 6 packs qui permettront à tout
04:35 un chacun de pouvoir bénéficier de la qualité que l'on propose sur certains dosages et
04:39 certaines molécules.
04:40 Mais, alors, tout ça est reconnu par la sécurité sociale, etc.
04:45 C'est-à-dire qu'on rentre dans du traitement de maladies de longue durée, enfin, affections
04:50 de longue durée, ou comment est-ce que ça se passe, justement ?
04:53 Alors, actuellement, en fait, il y a une étude de soins courants qui a eu lieu, enfin,
04:58 qui a eu lieu jusqu'à présent à Montpellier.
05:00 Donc, en fait, il y a un recul sur 200 patients FSH.
05:04 Là, c'est une étude qui est en train de se terminer, donc on est aussi à la recherche
05:08 potentiellement de neurologues ou de médecins qui pourraient être intéressés pour discuter,
05:13 échanger en France, parce qu'on a déjà des contacts en Allemagne, par exemple, sur
05:17 ce sujet-là.
05:18 Et, en fait, pour l'instant, il n'existe pas encore de dispositif médical, puisqu'en
05:25 fait, on démarre une levée de fonds pour financer la finalisation de son développement
05:32 à ce fameux DMN et de sa mission de marché européen.
05:35 Et alors, levée de fonds dont vous vous attendez à ce qu'elle soit souscrite par des fonds,
05:42 on en connaît, des fonds qui ont l'habitude, des fonds totalement privés, qui ont l'habitude
05:46 d'intervenir dans les mécanismes de santé ou dans les systèmes de santé, dans les
05:52 biotech, dans les medtechs et dans l'ensemble de ces éléments.
05:55 Alors, la particularité de la société, c'est qu'aujourd'hui, le stress occident
05:59 se concentre sur la FSH, la myopathie FSH.
06:01 Demain, on a la fragilité et on a d'autres pathologies sur lesquelles on part en programme
06:06 de recherche et de développement.
06:07 Là, nous, ce qu'on souhaite faire financer, c'est vraiment…
06:09 Ce qui élargit énormément, évidemment, la cible potentielle.
06:11 Exactement.
06:12 C'est vraiment des business angels qui nous permettraient d'accélérer un peu le processus,
06:18 permettre aux patients, déjà en France, puis en Europe, qui sont en attente de la
06:22 technologie, d'aller vite au marché, et notamment au marché européen.
06:25 Après, on a des opportunités aussi auprès de la FDA, c'est-à-dire de potentiellement
06:30 retranscrire cette innovation-là et ce dispositif-là aux États-Unis.
06:35 Voilà, donc là, une première levée, un premier tour rapide auprès de business angels.
06:39 Ensuite, on aura bien évidemment deux autres tours qui viendront parfaire les programmes
06:44 de recherche et de développement, dont le veillissement et la fragilité, pour vivre
06:47 dans de meilleures conditions.
06:49 Mais vous le savez, Claire, et vous le savez forcément, celui qui peut vous faire ça,
06:53 c'est un gros labo.
06:54 Aujourd'hui, c'est comme ça qu'ils fonctionnent, d'ailleurs, travailler auprès des startups.
06:59 Et alors, eux, pour le coup, ils ont l'accès au marché, ils ont l'ensemble de ce qu'il
07:04 faut pour breveter les innovations en santé.
07:06 Dieu sait que c'est compliqué de breveter les innovations en santé, y compris et surtout,
07:09 je pense qu'on va dire en France, sur l'accès au marché.
07:12 C'est ça, votre partenaire légitime, non ?
07:15 On est ouvert.
07:16 On ne permet à rien du tout.
07:19 Aujourd'hui, il faut comprendre que la myopathie FSH, c'est vraiment l'ADN, le cœur du réacteur,
07:26 le démarreur, si je puis dire, de la société.
07:29 Il y a eu énormément d'années d'investissement de la part de la recherche et de cette équipe
07:34 dont j'ai parlé.
07:35 Énormément d'années, quand tu dis énormément d'années, c'est quoi ? C'est 15 ans ?
07:37 C'est 15 ans.
07:38 Plus de 15 ans.
07:39 Plus de 15 ans sur ce sujet-là.
07:40 Il y a des patients qui sont très concernés par le sujet et qui aussi nous font du bien
07:47 tous les jours et on sait pourquoi on se lève le matin.
07:49 On cherche vraiment ce petit démarreur-là au niveau Business Angel qui est beaucoup plus,
07:55 on va dire, de terrain et terre à terre, pour ensuite aller ouvrir.
07:58 Mais bien sûr, le jour où on parlera de fragilité, puisqu'on a déjà entamé un programme de recherche.
08:04 Disons qu'on est en phase de finalisation avec un CHU en France et après à l'international.
08:11 Tu as peur que le labo te vole ton âme, non ? C'est un peu ça le truc.
08:15 Enfin bon, bref.
08:16 Tu verras, tu suis ta route.
08:18 Mais parce que Business Angel dans un secteur…
08:22 Alors déjà, Business Angel en santé, il n'y en a pas énormément.
08:26 Mais en plus, là, tu es vraiment sur quelque chose de très spécifique.
08:28 C'est intéressant, mais il y en a.
08:30 Après, il y a des privés aussi.
08:31 Oui, et puis il y a des fonds ultra spécialisés sur la santé.
08:34 On est sur un premier tour à 500 000 euros.
08:38 Voilà, on fait rentrer à partir d'un ticket.
08:41 C'est un ticket très abordable.
08:42 Voilà, on n'est pas non plus déconnant parce qu'on a des éléments parallèles
08:46 qui nous permettent de financer aussi notre R&D et la finalisation du dispositif médical.
08:52 Donc c'est assez réfléchi et construit.
08:54 Et le but, c'est de co-construire avec les personnes bienveillantes.
08:58 Et je ne dis pas que les labos ne sont pas du tout bienveillants.
09:01 Je n'ai pas envie de me faire…
09:03 Non, non, mais on comprend parfaitement.
09:04 Mais au second tour, bien évidemment, là, on sera totalement ouvert à la discussion
09:10 et justement peut-être au partage aussi de compétences,
09:12 puisque nous, on est très R&D, recherche,
09:15 et peut-être qu'on trouvera des partenaires, des associés intéressants.
09:19 Tout le sujet, c'est l'accès au marché.
09:21 C'est ça.
09:22 Et pour les systèmes de santé, c'est effroyablement compliqué.
09:24 Extrêmement compliqué.
09:25 Extrêmement compliqué.
09:26 C'est un métier.
09:27 Alors que, par exemple, la FDA a ses systèmes fast-track, etc.
09:30 À partir du moment où la FDA dit "ça, ça m'intéresse, c'est important",
09:33 boum, toutes les portes s'ouvrent.
09:35 En Europe, il faut aller mettre le pied partout, partout, partout, pays par pays.
09:40 Après, à la défense de l'Europe, il y a eu quand même beaucoup de problématiques sanitaires
09:45 liées à des prothèses mammaires ou autres,
09:48 qui ont fait que le durcissement de la réglementation, elle s'explique.
09:52 On ne peut pas mettre tout et n'importe quoi sur le marché.
09:55 On ne peut pas le mettre n'importe comment.
09:57 Je ne pense pas que les dispositifs de prothèses mammaires aient le tampon fast-track de la FDA.
10:02 Je ne crois pas que ce soit...
10:04 Ça, je ne le sais pas.
10:06 Je ne crois pas que ce soit la priorité aujourd'hui des autorités de santé américaines.
10:09 En revanche, ce que tu peux dire, c'est que le problème, c'est qu'aux États-Unis,
10:12 vous allez peut-être aller plus vite, mais les patients ne vont pas pouvoir se l'offrir.
10:15 Alors qu'en Europe, on va peut-être un peu plus lentement,
10:18 mais au moins, on sait que ça va soigner les gens.
10:21 Bon, et bien, bonne route, bon courage, bon combat.
10:24 Voilà, c'est un sacré combat pour toi.
10:27 Mais c'est un beau combat.
10:29 Comme tu dis, c'est merveilleux.
10:31 Là, il n'y a pas de questions à se poser sur le sens du travail.
10:33 Il n'y a aucune question à se poser.
10:35 On se lève le matin, on sait pourquoi et ça fait du bien.
10:38 Donc, ça s'appelle Condry.
10:40 Claire Lefranc.
10:42 Et puis, si ça vous intéresse, je crois qu'elle est réceptive à l'ensemble des propositions.
10:46 Exactement.
10:47 (musique)
10:49 Bismarck