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Vendredi 16 juin 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Catherine Abonnenc (Vice-présidente, Femmes Business Angels)

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00:00 [Musique]
00:06 Salut à tous, on est de retour avec un sujet autour duquel on tourne depuis un bon moment.
00:14 Enfin, à la limite, est-ce que c'est l'acte final, finalement, d'un retour d'égalité homme-femme
00:25 au sein du monde économique et au sein des entreprises ?
00:27 Je pense que du côté "les choses progressent tranquillement", etc., du côté des cadres dirigeants,
00:34 même s'il y a quand même encore un plafond de verre au niveau des vrais dirigeants, des patrons, des CEOs des entreprises.
00:42 Et puis, il y a tout le côté entrepreneuriat, investissement.
00:46 Et sur ce côté entrepreneuriat et investissement, Catherine Aboneng qui nous accompagne.
00:50 Bonjour Catherine.
00:51 Bonjour.
00:52 Tu es toi-même business angel, on va le dire comme ça Catherine.
00:56 Et tu as fait du business angel au féminin, je ne sais pas quel terme tu emploies d'ailleurs,
01:03 l'un des combats de ta vie ?
01:06 Alors les business angels, c'est facile quand on est chez femme business angel d'expliquer qu'on le conjugue au féminin.
01:13 Simplement, on s'adresse aux femmes pour leur dire "vous pouvez devenir business angel ou entrepreneur par procuration".
01:22 Et il se trouve que comme c'est des femmes qui le disent, ça interpelle les femmes et ça leur donne envie de nous rejoindre pour aller dans notre réseau
01:32 et découvrir, un peu de manière intime, qu'elles peuvent investir leur argent personnel à risque dans l'argent des autres, dans nos entreprises des autres.
01:43 Elles n'y vont pas spontanément ?
01:45 Pas tout à fait, non.
01:48 Même pas du tout, alors j'ai l'impression que c'est une anecdote quand tu dis pas tout à fait.
01:51 Disons que les femmes c'est encore 10% des business angels en France.
01:56 Alors c'est déjà 10%, mais ce n'est encore que 10%.
02:00 Et ça ne peut pas s'inventer facilement parce qu'on n'en parle pas à l'école, on n'en parle pas dans le cadre des études.
02:06 Oui mais pour les garçons non plus on n'en parle pas à l'école.
02:09 C'est vrai qu'on pourrait en parler aux garçons aussi.
02:13 Mais en tout cas les garçons, peut-être qu'on en parle un peu plus dans la famille.
02:17 Donc quand on n'en parle pas à l'école, pas à l'université, pas en famille, pas avec les copines,
02:23 finalement il faut qu'il y ait un déclic qui se fasse et c'est ce qu'on propose chez Femmes Business Angels.
02:28 Ton idée Catherine, c'est donner une nouvelle corde, on va le dire comme ça, aux femmes
02:35 ou renforcer l'écosystème des business angels en France parce qu'on n'en a jamais assez,
02:41 les gens qui prennent du risque, on n'en a jamais assez et donc la nécessité d'avoir l'apport des femmes
02:47 dans ce secteur d'activité comme dans tous les secteurs d'activité.
02:49 Les deux mon capitaine.
02:51 Parce que les femmes business angels peuvent avoir un petit plus vis-à-vis des entrepreneurs
02:58 parce qu'elles ont un art du questionnement un peu différent.
03:02 Souvent les entrepreneurs disent les hommes nous demandent comment ça marche
03:06 et les femmes nous demandent à quoi ça sert.
03:09 Et donc le sens de l'argent, le sens de l'impact de son investissement,
03:15 c'est des choses qui sont aujourd'hui bien mises en valeur et que finalement les femmes ont un peu pratiqué
03:21 de manière innée depuis plusieurs années.
03:23 Donc je ne dis pas qu'on va donner des leçons aux messieurs business angels
03:28 mais on apporte quelque chose à la vision du business angel
03:31 et puis on intéresse aussi les femmes de manière générale à s'intéresser à l'activité.
03:36 Bon, mais je reviendrai là-dessus parce que c'est toujours très challenge quand même
03:39 cette histoire de spécificité femmes etc.
03:42 Il y a des femmes qui ne veulent pas en entendre parler.
03:45 On est d'accord.
03:46 Oui, oui, oui.
03:47 Emmanuel, alors Emmanuel, toi tu es responsable RSE et marque d'Ajipi.
03:52 Alors Ajipi, on connaît très très bien la marque, Ajipi, donc tu fais du bon boulot.
03:56 [Rires]
03:58 On n'arrive pas forcément à le rentrer dans la bonne case.
04:03 Alors Ajipi est une association d'assurés, donc on conçoit des produits d'assurance,
04:09 épargne, retraite, prévoyance, santé pour protéger notamment les entrepreneurs de par notre histoire.
04:15 Notamment les entrepreneurs.
04:17 Absolument.
04:18 Et on sait que la prévoyance, la prévoyance c'est celui qui vous aidera si vous ne pouvez plus travailler.
04:24 Parce que sécurité sociale, tout ça, etc. ça marche bien, les couvertures mutuelles,
04:29 tout pour les entrepreneurs ça marche bien.
04:31 Donc tout l'aspect prévoyance, c'est-à-dire si tout s'arrête à un moment pour une raison ou pour une autre,
04:35 ça c'est l'angle mort, on va dire ça comme ça, de la protection des entrepreneurs.
04:39 Alors c'est l'angle mort et on est venu aussi le muscler parce qu'en fait en tant qu'association on a des adhérents
04:45 et 52% d'adhérentes qui sont des femmes et notre contrat qui est en fait notre clé d'entrée pour s'engager auprès des entrepreneurs.
04:54 On est venu le muscler avec par exemple la première garantie violence conjugale du marché.
04:59 On couvre également très bien le congé maternité et donc cette protection dont ont besoin les entrepreneurs,
05:06 notre produit nous a permis également de rentrer sur le sujet des femmes entrepreneurs qui présentent pour le coup des spécificités particulières.
05:14 Alors, et donc vous êtes associée pour une opération qui s'appelle le Forum Winday.
05:19 Qu'est-ce qui me parle du Forum ?
05:21 Alors le Forum de l'investissement féminin, Winday, c'est une opération qu'on a créée en 2017, il y a 5 ans déjà,
05:29 chez Femme Business Angel avec l'idée de faire connaître cette activité aux femmes mais aussi de renforcer le lien avec les femmes entrepreneurs
05:39 et faire un peu de lobbying, de sensibilisation de l'écosystème et des pouvoirs publics au fait qu'il n'y avait pas suffisamment de femmes dans le monde de l'investissement.
05:50 Mais qu'est-ce qu'ils peuvent apporter les pouvoirs publics ?
05:54 Ah, ils peuvent apporter beaucoup de choses.
05:57 Tu veux pas une niche fiscale femme entrepreneur quand même ?
05:59 Non, non, non quoique, on a beaucoup amusé, on a mis le doigt sur un sujet fiscal qui a beaucoup amusé dans notre livre blanc,
06:10 c'est qu'on a découvert que la niche fiscale de l'investissement dans les jeunes entreprises innovantes,
06:16 c'était la même que les emplois à domicile et donc que la garde d'enfants.
06:21 Donc quand on est une femme, famille monoparentale et qu'on a besoin de faire garder ses enfants
06:28 et qu'on a aussi envie d'investir dans les entreprises des autres, et bien fiscalement, finalement, il faut choisir entre les deux.
06:35 Incroyable ! On se retrouve plafonné en fait !
06:38 Exactement !
06:39 Incroyable !
06:41 Marie-Pierre Rixin qui a beaucoup travaillé sur l'autonomie financière des femmes a bien compris le sujet et elle s'est vraiment...
06:50 Saisie du truc ?
06:51 Saisie du truc et elle travaille avec Paul Midi qui lui mène une réflexion sur le développement de l'innovation en France et des business angels
07:00 et tous les deux, ils sont en train de travailler pour qu'on remonte le plafond de déduction.
07:06 C'est une idée de femme qui profite à tout.
07:09 Surtout qu'on sait parler d'eux, non ?
07:11 C'est ça, voilà.
07:12 J'étais pas au courant de cette histoire, ça me scandalise.
07:15 Ah, voilà, c'est bon.
07:17 Ah non, mais là tu viens de gagner un lobbyiste. Ah oui, oui, non.
07:20 C'est ahurissant !
07:23 Comme quoi !
07:25 Donc c'est Luindey qui a été révélateur de ce bizarrerie.
07:28 Parce que, je vais être très franc, on en a parlé, j'ai un peu de mal moi avec ça,
07:32 notamment quand c'est la journée de la femme, tu vois, alors il faut faire des émissions de télé, des émissions de radio où il n'y a que des femmes.
07:38 Et une fois, c'est une femme qui m'a dit "Ah oui, c'est le jour où vous visitez le zoo".
07:42 J'avais adoré cette phrase, j'ai dit "Mais elle a raison, il faut arrêter tout ça".
07:46 Tu viens de me dire que non, en fait, il y a besoin d'aller regarder toutes les spécificités des statuts.
07:51 Absolument.
07:52 Parce que le diable peut s'y nicher.
07:53 Absolument.
07:54 Qu'est-ce que vous faites ensemble ?
07:55 Justement, donc cette association, Luindey, qu'est-ce que vous apportez à Femme Business Angel et réciproquement ?
08:01 Je pense que la première chose, c'est qu'on a quand même des valeurs communes.
08:04 On est assez outrés, il y a un chiffre qui est quand même intéressant, c'est qu'aujourd'hui, on va se dire
08:10 "Il ne faut pas cibler spécifiquement les femmes", force est de constater que moins d'une entreprise sur trois est créée par une femme chaque année.
08:16 Qu'est-ce qui bloque encore ?
08:18 Qu'est-ce qui bloque encore ?
08:19 C'est culturel.
08:20 Alors c'est culturel, on a quand même la conviction que le syndrome de la bonne élève, le syndrome de l'imposteur,
08:25 on a besoin d'être inspiré, on a besoin d'être encouragé, on a besoin de voir que ça existe.
08:30 Et chez HYP, on s'était déjà engagé auprès des femmes en valorisant nos adhérentes.
08:36 On a des adhérentes entrepreneurs qui sont absolument exceptionnelles, qu'on a mises en valeur.
08:41 Et on s'est dit "Il faut qu'on aille plus loin dans notre approche pour aider la profession entrepreneur", on va dire pour ces femmes.
08:51 Et le partenariat s'est noué avec Femme Business Angel, puisque le message qui est passé, qui dit que
08:58 les femmes qui investissent, investissent plus dans des entreprises fondées ou cofondées par des femmes,
09:04 et qu'en plus ces entreprises s'orientent plus vers des activités économiques dans le cadre du développement durable
09:10 ou qui répond à des valeurs environnementales.
09:13 Donc plus on aura de femmes, plus on aura d'entreprises responsables.
09:17 Donc c'est quand même incroyable.
09:20 Et plus d'impact.
09:21 Et plus d'impact.
09:22 Alors nous on avait ce sentiment chez Femme Business Angel, et on avait envie d'aller porter la parole au plus près du terrain.
09:30 Donc on est à la recherche d'un partenaire qui ait cet ancrage dans tous les territoires,
09:37 et qui avec cette légitimité régionale, vienne nous aider à mettre en lumière un sujet encore assez peu connu.
09:48 Et davantage, alors j'imagine que toutes les grandes villes sont à peu près logées à la même enseigne,
09:54 Paris, Lyon, Marseille, Nantes, c'est peut-être justement dans les villes moyennes,
09:58 et ce que tu dis dans les territoires, qu'il y a davantage de boulot ?
10:02 Moi j'aime bien cette question, parce que notre dernier forum régional, on l'a fait à Caen, le 1er juin dernier,
10:09 et ça a été un win-day formidable d'effervescence, avec un engagement à fond des acteurs régionaux.
10:17 La région était là, la région nous a donné un coup de pouce supplémentaire,
10:21 il y avait bien sûr BPI France, mais il y avait aussi bien sûr la French Tech,
10:26 il y avait des incubateurs, il y avait des fonds, et ils étaient tous ravis d'être ensemble autour du sujet.
10:31 Oui, parce que, c'est bien aussi de citer la French Tech, parce que tu parles effectivement d'impact, de carbone, etc.
10:38 Ce qui a quand même pas mal été identifié aussi dans l'idée qu'il y ait moins de femmes entrepreneurs,
10:44 c'est l'idée qu'elles ne vont pas dans le numérique, c'est l'idée qu'elles ne vont pas même dans les maths.
10:51 Au départ, quand il y a eu cette histoire d'options au bac, on s'est rendu compte avec effroi,
10:56 qu'en fait il y avait de moins en moins de jeunes filles qui choisissaient l'option maths,
11:00 c'est d'ailleurs en partie pour ça que le tronc commun a été reconstitué.
11:04 Donc ça aussi c'est quand même quelque chose, il faut aller prendre le mal à la racine là aussi.
11:08 Alors du coup, je rebondis sur ces femmes en fait dans les matières scientifiques ou dans la science plus tard.
11:16 Lors des Win Days, on a organisé le prix Agipi Monde Durable, c'est un prix pour les entrepreneurs qu'on a depuis plusieurs années.
11:25 Cette fois, on est venu le délocaliser au sein des Win Days.
11:28 Et alors, c'est un hasard, puisque le prix n'avait que trois critères,
11:33 la maturité de la start-up, que ce soit fondée ou cofondée par une femme,
11:38 et évidemment que l'activité et de l'impact.
11:40 Et on a trois femmes, trois femmes qu'on est venu chercher,
11:43 Femme Business Angel ça fait un sourcing absolument incroyable dans les territoires,
11:48 qui sont dans le secteur de la santé, de l'innovation.
11:52 On a des profils ingénieurs, de chercheurs, et ces femmes, il faut qu'on les mette en avant.
11:58 Il faut qu'on aille inspirer les petites filles aussi.
12:00 Ça veut dire qu'il faut qu'elles y aillent.
12:03 Il faut qu'elles y aillent, et comme dit Emmanuel, il faut montrer des exemples.
12:07 Nous, dans les investissements de Femme Business Angel,
12:10 on a effectivement beaucoup d'investissements dans le secteur de l'éducation, de la santé, du e-commerce,
12:17 mais on en a aussi, et on en est très fiers, dans le secteur de la logistique,
12:21 les secteurs industriels, et donc ça, c'est en montrant l'exemple qu'on fait naître l'idée.
12:27 Parfait, Catherine Abouleng, donc Femme Business Angel, et Emmanuel Mercier,
12:33 à JIPI, qui nous parlait des "Win Days" pour justement l'investissement féminin.
12:39 [Musique]
12:41 Bismarck.

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