Vendredi 19 mai 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Jérôme Lazard (Fondateur, Ideoscripto) et Isabelle Desrosiers (Fondatrice, Ideoscripto)
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00:00 Salut à tous, on est de retour, c'est Bismarck et on est de retour pour parler transformation.
00:11 D'ailleurs on dit transfo dans les entreprises. Je ne sais pas si on prononce le mot transformation,
00:16 c'est la transfo. Et la transfo, on va y venir, c'est sans doute le cœur de vos préoccupations.
00:20 C'est en tout cas le cœur des préoccupations d'énormément de chefs d'entreprise. Il
00:24 y a un avant après le Covid sur cette histoire de transfo.
00:26 On va parler de ça avec Isabelle Desrosiers. Salut Isabelle.
00:32 Bonjour.
00:33 Et avec Jérôme Lazar. Bonjour Jérôme.
00:35 Bonjour Stéphane.
00:36 Vous êtes donc tous les deux cofondateurs d'un cabinet qui s'appelle Ideoscripto.
00:40 Juste un mot, Ideoscripto.
00:42 Et vos idées s'écrivent.
00:44 Et votre idées s'écrivent ? C'est en quoi ? C'est en vol à pucs ?
00:48 C'est en train de chercher un nom pour pouvoir déposer.
00:54 Au bout de la 25e fois, il y a un truc comme ça.
00:58 Sans signer un chèque de 100 000 euros à une entreprise qui va faire ça pour vous.
01:04 Casser les codes de la transfo, c'est globalement l'objet, j'ai l'impression, de votre démarche.
01:10 Alors, initié depuis combien de temps d'ailleurs ?
01:12 18 ans. Premier décembre 2004.
01:15 Ah oui, donc on va pouvoir parler un petit peu de l'accélération.
01:20 Tout à fait, ça a sacrément évolué.
01:22 Casser les codes de la transfo.
01:24 Alors, casser les codes de la transfo, je ne sais pas si on casse les codes de la transformation.
01:28 En tout cas, on a essayé de casser les codes de la manière de le traiter
01:31 et d'accompagner les entreprises dans la transformation.
01:35 En fait, Ideoscripto, il y a 18 ans, c'est né d'un constat et puis d'une rencontre.
01:41 Le constat, c'était simple. Moi, je venais du monde de l'événementiel.
01:45 On nous consultait pour faire la présentation des plans stratégiques.
01:49 Avant, il y avait les cabinets conseillers en stratégie qui avaient fait le quoi, le quand,
01:54 le combien, le quand, le comment, etc.
01:56 Et puis, la gens faisaient le waouh, on va dire, pour résumer.
02:00 Mais on s'est aperçu qu'il manquait un truc. Pourquoi ?
02:03 À aucun moment, on se posait la question du pourquoi.
02:06 Pourquoi la transforme ?
02:07 Pourquoi les gens se transforment ? Pourquoi on doit se transformer maintenant ? Pourquoi ?
02:11 Et la deuxième chose, c'est la rencontre avec Isabelle.
02:13 Isabelle, c'est une femme. Elle est nord-américaine, parce qu'elle est québécoise.
02:19 C'est une artiste, une designeuse.
02:21 Voilà. Donc, j'ai amené du pouvoir.
02:23 Vous sonnez nord-américain quand on est québécois, Isabelle ?
02:25 Oui, clairement.
02:26 Ah oui ?
02:27 Oui, clairement. On amène avec nous un formatage, une manière de penser, une manière de voir les choses.
02:32 Peut-être plus de pragmatisme aussi, dans certaines choses. Et puis, j'apporte…
02:38 Oui, mais comme le dit Céline Dion, les loups sont à nos portes, mais les toits grattent le ciel.
02:42 Il y a l'Amérique du Nord, mais il y a aussi…
02:46 Les spécificités québécoises.
02:47 Les spécificités québécoises.
02:48 Oui, et puis il y a aussi le fait qu'on est quand même des Britanniques francophones.
02:52 Et puis, il y a le fait aussi qu'on est des anciens Français. Donc, ça fait beaucoup, beaucoup de choses.
02:56 C'est passionnant.
02:57 Justement.
02:58 Tu crois que ça donne un spectre plus large à la réflexion, à la création ?
03:04 Oui, je pense qu'il y a quelque chose aussi, peut-être aussi parce que c'est un…
03:09 Là, je parle du Canada en général. C'est un peuple calme, mais qui est assez gourmand, qui est assez curieux, en fait.
03:15 Qui aime aller assez facilement à l'innovation et aux idées et tout ça.
03:19 Donc, oui, peut-être que ça apporte quelque chose. En tout cas, ça donne une différence sur le marché français, ça c'est sûr.
03:24 Et puis, leur impact en France est incontestable.
03:26 Donc, quand vous regardez quand même la petitesse de cette population et l'importance et l'impact qu'elle a depuis des décennies en France,
03:35 vous vous rendez bien compte qu'il se passe quelque chose.
03:37 C'est pour ça qu'il faut créer… Vous parlez de séminaire mémorable, mais il faut créer un espèce de moment
03:43 qui va poser l'ensemble du processus ?
03:46 Oui, j'ai envie de dire, surtout, c'est d'amener les gens à explorer la transformation autrement.
03:53 Et l'événementialisation, comme tu le dis, nous y aide.
03:55 C'est-à-dire que si on se limitait à un petit PowerPoint et puis des post-it, ça ne suffit pas.
04:01 D'amener les gens à explorer… Ça fait 18 ans qu'on existe, mais donc les tout premiers trucs qu'on avait essayés,
04:07 Isabelle ayant une grande expérience de la théâtralisation des magasins, de faire l'experience room.
04:12 C'est-à-dire, comme dans le studio, on crée la vision de ce qu'allait être la transformation.
04:18 Et donc, les gens jouaient avec, s'appréhendaient et cette interaction…
04:22 Les choses qui se passent qui viennent du terrain.
04:26 Donc, on a effectivement un espace qui est scénarisé, je dirais.
04:30 Et donc, on a à la fois quelque chose qui est du message descendant, donc une question posée qui dit,
04:35 voilà tel sujet, comment, quoi, pourquoi.
04:38 Et de l'autre, ceux qui vont y répondre. On donne des choses, on donnait aussi des choses qui étaient à voir,
04:44 autoportées, je dirais. C'est-à-dire, on n'a pas besoin d'animation nécessairement.
04:48 Et puis des choses où on va ressentir le changement.
04:51 Donc, c'est toutes ces choses-là, tous ces éléments-là mis ensemble qui permettaient dans un espace qu'on appelait l'experience room,
04:58 et que nous appelons toujours comme ça d'ailleurs.
05:00 Et donc, qui est un espace qui permet d'appréhender la transformation du sujet.
05:06 De jouer avec. De jouer avec, de jouer avec la stratégie.
05:09 Et de la dédramatiser. Absolument.
05:11 De se l'approprier. Il y a toujours une notion quand même de, mon Dieu, mais non, je ne vais pas être capable.
05:16 Absolument. Entre autres.
05:18 Mais, et c'est là où ce qui est intéressant, c'est que du coup, dans ce genre de pièce, il y a un collectif qui joue.
05:22 Donc, peut-être toi, tu n'es pas capable d'aller de A à C, l'autre, il n'y a pas de problème,
05:26 mais il ne sait pas aller de D à S, ce que tu sais faire.
05:29 Mais c'est aussi apprendre, ça crée des interactions, les gens se parlent, et ça fait avancer déjà pas mal.
05:36 Il y a alors trois niveaux de transfo, ça m'intéresse beaucoup.
05:39 Environnante, attendue, continue. C'est quoi les termes exacts que tu emploies ?
05:44 C'est transformation perçue, transformation attendue et transformation continue. Tout à fait.
05:50 Alors, il faut que j'explique ?
05:51 Oui, oui, oui.
05:52 La transformation perçue, c'est celle que nous vivons tous au jour le jour.
05:56 C'est-à-dire arriver d'un nouveau concurrent, d'une nouvelle technologie, tout ce qui bouscule, etc.
06:02 Nous, notre réponse, c'est travailler sur la prise de conscience.
06:05 Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, dans ton métier, dans tes pratiques, dans tes habitudes ?
06:11 Et on va créer des séminaires où on va immerger des gens dans les tendances,
06:17 on va les faire en sorte qu'ils parlent, aller sur le terrain, découvrir des choses, et créer des connections.
06:23 La prise de conscience de l'application de leur environnement.
06:26 Absolument.
06:27 Ensuite, attendue ?
06:28 Attendue, c'est, ça y est, le commex a fait sa stratégie, donc il attend de la part de ses managers
06:34 qu'ils changent des choses dans leurs pratiques, dans leur métier, nouveaux services, nouveaux produits,
06:38 plus de digital, plus, etc.
06:40 Donc là, l'idée, c'est vraiment, nous, de travailler sur une forme d'intelligence de cette transformation,
06:45 que les gens comprennent qu'est-ce qu'on attend d'eux, pourquoi, pourquoi il doit faire ça.
06:49 Idéalement, vous pouvez peut-être poser la question à Isabelle,
06:51 idéalement, la transfo attendue doit être quand même un peu influencée
06:55 par la perception première qu'il y a eu des changements de l'environnement.
06:59 Bien sûr.
07:00 Chaque fois qu'on progresse, en fait, dans ce qu'on a dit,
07:03 c'est qu'on embarque toutes les fois toutes les choses précédentes.
07:07 Exactement.
07:08 C'est-à-dire qu'on en vit à chaque fois.
07:09 Absolument.
07:10 Et ensuite, ce qui est je crois très important pour vous, c'est la transfo continue.
07:13 Tout à fait.
07:14 Aujourd'hui, plus que jamais dans la complexité et l'incertitude dans lesquelles on est,
07:19 ce qu'on estime aujourd'hui important, c'est que chacun puisse être capable
07:23 de traverser la transformation, donc avoir une vraie culture de la transformation.
07:30 Si je peux utiliser une métaphore, c'est comme quand on fait du canoë-kayak.
07:35 On est dans un flot d'eau, on ne sait pas du tout ce qu'il y a derrière le caillou,
07:39 on doit s'adapter, on avance, on est deux, on se suit les uns les autres,
07:43 on s'arrête, on regarde, on a du plaisir, on a eu de la douleur, mais on a appris des choses.
07:47 C'est ça pour nous, cette partie-là où vraiment c'est important de développer plus que jamais
07:52 cette culture de la transformation. Est-ce que c'est clair?
07:55 Oui. Isabelle, quelque chose à ajouter sur le canoë-kayak?
07:59 C'est qu'il faut prendre plaisir.
08:00 Sur le rafting.
08:01 Oui, bien, alors justement, le rafting, est-ce que ce n'est pas encore pire?
08:05 Parce que là, on ne maîtrise plus rien du tout.
08:07 Mais en tout cas, pour ce qui est du canoë-kayak, c'est bien ça, la devise,
08:11 c'est bien quand on est dessus, c'est d'avoir le plaisir d'affronter, en fait.
08:15 C'est le plaisir de découvrir.
08:17 Le transfo devient un plaisir.
08:18 Absolument.
08:19 C'est ça.
08:20 Un mot, parce que le temps tourne très vite, peut-être Isabelle,
08:22 l'accélération de la demande de transfo en ce moment, il y a eu un avant et un après-Covid.
08:27 Toutes les entreprises ont pris les incapacités de leur business model en pleine face
08:33 et sont en train d'essayer de trouver des solutions.
08:36 Bien, il y a ça, oui. Et puis, il y a le fait d'avoir tout simplement, pour certains,
08:41 le Covid a été aussi une pause bénéfique, c'est-à-dire le fait de grandir.
08:45 Et là, on est dans l'organisation doublement impactée, c'est-à-dire le fait d'avoir changé
08:50 quand même des lignes dans leur organisation et en même temps, d'avoir à découvrir le fait
08:55 que, bien, voilà, on est passé de l'autre côté du Covid, c'est-à-dire des gens qui restent
08:58 à la maison, qui travaillent de loin, qu'il faut tout de même fédérer, avoir avec soi
09:04 et de trouver aussi les nouvelles modalités de travail.
09:07 Donc, tout ça, c'est bien compliqué et puis on est très contents, en tout cas,
09:10 de pouvoir contribuer à ça.
09:12 Ah ben oui, tous hybrides, comme on dit, tous hybrides ou tous hybrides.
09:16 Tous hybrides.
09:17 Absolument.
09:18 Ça, c'est une conviction forte que je partage avec une philosophe, tiens, je vais citer son nom,
09:22 qui s'appelle Gabriel Alpern, que vous connaissez peut-être, qui, voilà, le thème du centaure
09:27 et l'hybridation générale de la société, des métiers, des business, c'est quelque chose
09:32 qu'il faut vraiment avoir.
09:33 Et c'est ça qui est génial parce que…
09:34 Absolument génial.
09:35 Voilà, c'est de pouvoir connecter tout ça, d'amener les gens à avoir, on appelle ça la pensée 3D,
09:40 c'est vraiment de voir toutes les perspectives et non pas uniquement la version PowerPoint.
09:45 Voilà, ça, pour moi, c'est vraiment… on vit un moment passionnant, difficile,
09:51 mais passionnant et on se réinvente tous les jours parce qu'on vit, comme toi,
09:57 comme tout le monde, ces transformations.
09:59 Pour nous, le Covid, ça a été le plus grand moment fabuleux de se réinventer,
10:05 de voir tout ce qui se passait.
10:06 On travaille beaucoup à l'international parce qu'on est multiculturel
10:09 et qu'on a des clients qui travaillent à l'international,
10:12 et de voir tout ce qui se passait à travers le monde, la créativité qui a émergé de partout,
10:17 des contraintes où il fallait se transformer, voilà.
10:19 Géraud.
10:20 Je me taille.
10:21 Les meilleures choses ont une fin, y compris cet entretien.
10:24 Merci, merci à vous.
10:25 Merci à vous de nous avoir suivis.
10:27 (musique)
10:29 (sonnerie)
10:30 Bismarck.