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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Il est 22h, bonsoir à tous. Merci de nous rejoindre sur CNews en direct pour le coup d'envoi de SoirInfo.
00:00:06 On vous accompagne comme chaque soir jusqu'à minuit pour décrypter l'actualité et en débattre avec mes invités ce soir.
00:00:12 Élodie Huchard pour la politique, journaliste CNews. Bonsoir chère Élodie.
00:00:16 Philippe Guibert est parmi nous, ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:00:20 Bonsoir Philippe, merci d'être là. Merci à Joel Mergui de participer à cette émission, président du Consistoire israélite de Paris.
00:00:27 Merci de revenir puisque c'est la deuxième fois qu'on vous accueille dans SoirInfo.
00:00:31 Alexandre Devecchio est parmi nous. Bonsoir chère Alexandre, directeur en chauffe au Figaro.
00:00:35 Pierre Gentillet qui fait son retour, c'est un plaisir d'en SoirInfo.
00:00:37 - Plaisir partagé. - Avocat, merci d'être là Pierre.
00:00:39 Merci à Amaury Bucaud, toujours présent sur les infos Police-Justice.
00:00:43 On reviendra évidemment sur l'actualité avec vous Amaury au cours de cette émission.
00:00:47 On va largement revenir tout au long de la soirée sur la situation en Israël, à Gaza, sur ces actes antisémites
00:00:52 qui continuent de grandir en France et dans beaucoup de pays occidentaux d'ailleurs.
00:00:57 Mais à la une également ici en France, en ce 1er novembre 2023.
00:01:00 Maureen Vidal, bonsoir à vous. La tempête Siaran qui commence à frapper la côte ouest du pays
00:01:05 et qui préoccupe évidemment beaucoup de Français ce soir.
00:01:08 Bonsoir Julien. Effectivement la France en alerte maximale avec l'arrivée de la tempête Kiaran.
00:01:13 Le Finistère, les Côtes d'Armor et la Manche sont en vigilance rouge-vent à partir de ce soir minuit jusqu'à demain 10h.
00:01:19 Des pointes de 150 à 170 km/h sont attendues. 15 départements sont en vigilance orange-vent
00:01:25 entre le Morbihan, les Pays de la Loire, la Normandie, l'Île-de-France et les Hauts-de-France.
00:01:29 De ce fait, la SNCF a annoncé prévoir demain matin des arrêts préventifs des circulations ferroviaires
00:01:35 sur une partie du RER A, plusieurs lignes du Transilien et le tram T13.
00:01:39 Pour les trains, la circulation des TER en Bretagne, Normandie, Hauts-de-France, Pays de la Loire et Centre-Val de la Loire
00:01:44 sera interrompue de ce soir à vendredi matin.
00:01:47 Quant au TGV, les axes Paris-Le Mans et Paris-Nantes seront suspendus.
00:01:51 Nous sommes en direct de Lorient dans le Morbihan avec Laurent Célarier.
00:01:55 Bonsoir Laurent, vous vous trouvez au port de Lorient où la tempête va bientôt frapper
00:01:59 avec des vagues de 8 à 10 mètres attendues sur le littoral atlantique.
00:02:03 Quelle est la situation sur place ?
00:02:05 La situation est la suivante, c'est que je suis dans le port de Lorient à la base
00:02:10 avec les concurrents de la Transat Jacques Varbe qui ont été contraints de s'arrêter dans le port de Lorient
00:02:16 pour laisser passer cette fameuse tempête.
00:02:18 Au moment où je vous parle, il y a à peu près entre 40 et 50 nœuds de vent
00:02:22 et on attend jusqu'à 80 nœuds de vent cette nuit entre 3 et 4 heures du matin.
00:02:28 Ça va souffler très fort et toutes les amarres des bateaux ont été doublées
00:02:32 et les gens toute la nuit vont faire des rondes pour surveiller leurs bateaux.
00:02:35 Tous les restaurants de la ville de Lorient, les parcs et jardins, les cimetières,
00:02:40 tous les établissements publics qui reçoivent du public sont fermés.
00:02:44 Il y a un peu une atmosphère de couvre-feu ce soir.
00:02:47 Merci beaucoup Laurent, faites attention à vous bien évidemment.
00:02:51 Emmanuel Macron a publié un message sur ses réseaux sociaux.
00:02:55 Le président demande aux habitants des départements en vigilance de ne prendre aucun risque.
00:03:00 Merci beaucoup Maureen, on refera un point sur, et on voit le message du président de la République
00:03:04 sur les réseaux sociaux et on fera des points réguliers sur l'évolution de cette tempête.
00:03:07 D'abord bien sûr dans l'ouest de la France et la Bretagne, largement concernés par ces différentes alertes.
00:03:13 Après la vague de tags antisémites découverts sur des dizaines d'immeubles à Paris,
00:03:18 ce sont désormais des chants anti-juifs qui sont entonnés dans les transports en commun parisiens
00:03:23 par des jeunes revendiquant même être pro-nazis.
00:03:27 Nique l'arme, nique les juifs et nique la merde.
00:03:33 Il n'y a pas les stigmes, ouais ouais.
00:03:37 Nique les juifs et les grand-mères.
00:03:42 On est des nazis, on est fiers.
00:03:45 Une enquête bien sûr pour apologie du terrorisme a été ouverte par le Parquet de Paris.
00:03:49 Beaucoup de réactions, des commentaires ici qui viendront tout à l'heure en plateau.
00:03:53 On va y revenir très largement. On marque une pause.
00:03:55 Soir Info revient tout de suite.
00:03:57 Nous sommes de retour sur le plateau de Soir Info.
00:04:03 Dans quelques minutes on reviendra évidemment sur l'actualité dramatique qui nous emmène en Israël, à Gaza
00:04:08 et puis bien plus proche de chez nous en France avec cette montée inexorable de l'antisémitisme, de la haine des juifs.
00:04:14 Mais avant cela je vous propose de revivre si vous l'avez manqué l'interview de la ministre des Solidarités, de la Famille, aujourd'hui.
00:04:21 Aurore Berger qui était l'invité de la matinale pour Sonia Mabrouk.
00:04:25 Beaucoup de choses à retenir de cet entretien avec la ministre.
00:04:28 Regardez, on se retrouve juste après.
00:04:30 Bonjour à vous Aurore Berger.
00:04:32 Et bienvenue, vous êtes la ministre des Solidarités et des Familles.
00:04:35 Vous êtes connue aussi pour vos prises de position claire et étranchée.
00:04:39 L'antisémitisme, Aurore Berger, se propage face à la multiplication de ses actes.
00:04:44 Gérald Darmanin a réaffirmé sa fermeté.
00:04:46 La Première Ministre dit, je cite, que s'en prendre à quelqu'un parce qu'il est juif,
00:04:50 c'est s'en prendre à l'âme de la République.
00:04:52 Mais dites-nous, si c'est l'affaire de tous, où sont les manifestations dans les rues ?
00:04:57 Est-ce que vous pensez vraiment que chacun se sent concerné aujourd'hui ?
00:05:00 Le pire des risques, c'est en effet l'indifférence.
00:05:03 Le pire des risques, c'est de se dire qu'on ne serait pas concerné parce que quand on voit les étoiles de David,
00:05:08 on se dit que ce n'est pas nous, puisqu'on n'est pas de confession juive.
00:05:11 Mais quand il y a une étoile de David qui est taguée sur un immeuble,
00:05:14 c'est une insulte pour nous tous.
00:05:16 Et c'est un danger et un poison pour nous tous.
00:05:19 Je me souviens, j'étais très frappée, quand il y a eu Osaratora.
00:05:22 Osaratora, c'est une école où un terroriste est entré et a tiré à bout portant sur des enfants.
00:05:29 On aurait tous dû se sentir directement concernés de voir des tout-petits être pris pour cible
00:05:34 et de voir aussi une école, qui est quand même un refuge, une protection, être prise pour cible.
00:05:40 Et je crois qu'on ne s'est pas sentis tous, collectivement, suffisamment concernés
00:05:44 parce que ça a ciblé délibérément une partie de la population qui était de confession juive.
00:05:50 Vous craignez que c'est encore le cas aujourd'hui, qu'il y ait une forme d'indifférence,
00:05:53 qu'on se dise "ça concerne les Français juifs, donc ça ne nous concerne pas,
00:05:58 la menace ne nous concerne pas autant".
00:06:00 En fait, la menace, elle nous concerne tous.
00:06:02 Le poison de l'antisémitisme, il nous concerne tous.
00:06:04 Et on ne peut pas laisser les seuls Français juifs être en première ligne.
00:06:09 Et c'est une inquiétude grandissante au sein de la communauté juive.
00:06:12 Ils savent évidemment l'engagement de l'État,
00:06:14 ils savent l'engagement des policiers et des gendarmes,
00:06:16 ils savent la sécurisation des lieux, des écoles.
00:06:19 Mais notre sujet, c'est qu'encore une fois, au-delà des policiers et des gendarmes,
00:06:23 au-delà de l'enjeu sécuritaire, c'est un enjeu républicain
00:06:27 et c'est un enjeu qui, encore une fois, doit tous nous alerter, nous concerner.
00:06:31 Moi, je ne pensais pas que dans ma génération, dans nos générations,
00:06:35 on puisse voir des étoiles de David, être tagué.
00:06:37 Lundi matin, j'ai une amie qui vit en Israël,
00:06:40 qui m'a envoyé cette image-là en me disant
00:06:43 "J'ai peur, non pas finalement de ce qui se passe en Israël,
00:06:46 j'ai peur parce qu'il y a eu ce tag sur l'immeuble de ma sœur."
00:06:50 Est-ce que ça veut dire qu'elle est prise pour cible ?
00:06:52 Est-ce que ça veut dire qu'elle a été identifiée ?
00:06:54 Il faut mesurer ce qui se passe au sein de la communauté juive.
00:06:56 Il faut mesurer ce qui change leur nom sur leurs interphones.
00:06:59 Il faut mesurer ce qui change leur nom sur des applications
00:07:02 comme Uber ou Deliveroo parce qu'ils ont peur d'être identifiés.
00:07:05 Je pense que c'est un risque de déni collectif.
00:07:09 Oui mais pardonnez-moi, il y a des années,
00:07:11 ici même, Gérard Larcher, il y a quelques temps,
00:07:13 nous avait dit "Nous sommes tous responsables
00:07:16 parce que nous avons laissé certains quartiers
00:07:18 être "inhabitables" par des Français juifs.
00:07:21 Ils sont partis de certains quartiers populaires, etc.
00:07:25 de certains territoires.
00:07:26 Est-ce qu'il y a eu un déni, un aveuglement ?
00:07:28 Je pense que pendant des années, il y a eu ce risque de déni et d'aveuglement
00:07:31 et c'est ce que vous dites très bien.
00:07:33 C'est-à-dire qu'on a des quartiers où, historiquement,
00:07:35 on avait une population de confessions juives qui était importante
00:07:39 et qui, progressivement, s'est décalée, déplacée.
00:07:41 Mais là, ce n'est pas ce qu'on voit.
00:07:43 On voit que c'est au cœur de Paris.
00:07:45 C'est-à-dire pas du tout des quartiers, j'allais dire,
00:07:47 les banlieues, on a ce type de difficultés.
00:07:49 Donc encore une fois, si aujourd'hui, maintenant,
00:07:51 on ne se sent pas concernés, un,
00:07:53 parce qu'Israël a vécu le 7 octobre.
00:07:56 Le 7 octobre est le pire drame dans l'histoire d'Israël
00:07:59 et de la communauté juive depuis la Shoah.
00:08:01 C'est la volonté délibérée de tuer des Juifs
00:08:04 parce qu'ils sont Juifs
00:08:06 et d'exterminer 1 400 d'entre eux,
00:08:08 y compris des bébés, des tout-petits,
00:08:11 des femmes, des enfants, des vieillards.
00:08:13 C'est la volonté d'avoir pris des otages
00:08:15 avec le risque, là encore, de l'oubli
00:08:17 de celles et ceux qui, aujourd'hui, sont gardés.
00:08:20 C'est 30 de nos compatriotes,
00:08:22 30 de nos compatriotes,
00:08:24 la pire tuerie depuis l'attentat de Nice.
00:08:26 Donc si on ne se sent pas concernés par le 7 octobre,
00:08:28 si on ne se sent pas concernés par ces étoiles de David
00:08:31 qui sont inscrites sur les immeubles,
00:08:33 ça veut dire qu'on n'est pas à la hauteur
00:08:35 de ce que veut dire être français
00:08:37 et de ce pacte républicain qui est le nom de l'Ontario.
00:08:39 - Mais l'intensification horreur par la suite de la riposte d'Israël,
00:08:42 les images aussi de Gaza bombardée
00:08:44 vont venir grossir, nourrir la menace sur notre sol
00:08:47 et fournir aussi du carburant,
00:08:49 probablement à des slogans souvent de haine.
00:08:51 Comment faire face, aujourd'hui,
00:08:53 à des manifestations qui vont se multiplier
00:08:55 et qu'il est impossible d'interdire,
00:08:57 même quand elles sont interdites, elles se tiennent ?
00:08:59 - Dans le précédent mandat, on s'était beaucoup battu
00:09:01 pour modifier la définition de ce qu'est l'antisémitisme.
00:09:04 On avait dit clairement que l'antisionisme,
00:09:06 c'est-à-dire le fait de nier l'existence même
00:09:09 de l'Etat d'Israël, le droit d'Israël à exister,
00:09:11 était une forme renouvelée d'antisémitisme.
00:09:14 Ça a été difficile, c'était Sylvain Maillard
00:09:16 qui avait beaucoup porté ce combat,
00:09:17 qui est aujourd'hui président du groupe Renaissance,
00:09:19 et ça a été modifié à l'Assemblée nationale.
00:09:21 Qui, aujourd'hui, pourrait nier le fait
00:09:24 que de manière évidente, l'antisionisme
00:09:26 est une forme renouvelée d'antisémitisme.
00:09:28 Derrière les slogans, derrière les drapeaux,
00:09:32 on voit bien, évidemment, la haine.
00:09:34 - Mais derrière chaque drapeau,
00:09:36 c'est-à-dire derrière un drapeau palestinien,
00:09:37 vous voyez forcément une haine d'Israël ?
00:09:39 - Non, je pense qu'il y a des gens qui, sincèrement,
00:09:42 s'alarment de la situation humanitaire,
00:09:45 veulent qu'il y ait des corridors humanitaires,
00:09:47 veulent que l'aide humanitaire arrive à Gaza,
00:09:49 et c'est pour ça que la France est mobilisée,
00:09:51 que l'Union européenne est mobilisée,
00:09:53 et c'est, évidemment, légitime auprès des populations civiles.
00:09:57 Mais je vois aussi immédiatement que des slogans fleurissent
00:10:01 dans un certain nombre de ces manifestations,
00:10:03 et ce ne sont pas des slogans pour la paix,
00:10:05 ce ne sont pas des slogans sur la légitimité de main
00:10:08 d'un État palestinien.
00:10:09 - Quand on interdit, elles se tiennent ?
00:10:11 C'est un échec ?
00:10:12 - Certaines manifestations,
00:10:13 la ministre de l'Intérieur a été très claire
00:10:15 sur le sujet.
00:10:16 - Elle se tiennent, vous voyez bien,
00:10:18 puisque vous parlez de ces slogans de haine.
00:10:20 - J'entends bien, mais nous, on est très clairs,
00:10:22 et on a été d'ailleurs le seul pays au sein de l'Union européenne
00:10:25 à interdire un certain nombre de ces manifestations.
00:10:28 Quel résultat, selon vous ?
00:10:29 - Déjà, je pense que ça envoie quand même un signal clair,
00:10:31 c'est-à-dire qu'on ne laisse pas passer,
00:10:33 et qu'on ne considère pas que c'est acquis,
00:10:35 que des manifestations puissent exister,
00:10:37 alors qu'elles n'auraient non pas un caractère d'apaisement,
00:10:40 d'appel, encore une fois, à la paix,
00:10:42 ou même de légitimité, de dire qu'on souhaite
00:10:44 qu'une solution à deux États puisse exister.
00:10:46 On voit derrière ces slogans qu'en vérité,
00:10:48 ce n'est pas une solution souvent à deux États.
00:10:50 C'est de dire qu'on veut l'effacement de l'État d'Israël.
00:10:52 On veut la négation de l'État d'Israël.
00:10:54 - Vous avez des députés, sains de leur écharpe tricolore,
00:10:57 qui participent, et souvent, ces députés,
00:10:59 notamment de la France insoumise,
00:11:01 dénoncent un nettoyage ethnique en cours à Gaza.
00:11:04 - Mais ce sont les mêmes députés qui ont refusé
00:11:06 de caractériser le Hamas comme groupe terroriste.
00:11:08 Donc ils ont quand même, pour moi, peu de crédit,
00:11:10 honnêtement, sur ce qu'ils disent.
00:11:12 Et ce n'est pas un hasard, évidemment,
00:11:14 de les retrouver dans ces manifestations-là.
00:11:16 Ils ont fait un choix très clair au sein de la France insoumise
00:11:18 depuis le début de ce conflit,
00:11:20 depuis le début des attaques terroristes
00:11:22 qui, encore une fois, ont fait 1 400 morts du côté israélien,
00:11:25 et avec des gens qui ont été délibérément ciblés.
00:11:28 Et je crois qu'on voit bien ce qu'ils essayent de flatter
00:11:31 comme bas instinct dans notre pays.
00:11:33 Et c'est ça qui est dangereux,
00:11:35 parce que quand vous avez des hommes et des femmes politiques...
00:11:37 - Dangereux ? - Évidemment.
00:11:38 - Parce qu'hier, à cette même place,
00:11:39 le député Renaissance, Karl Ollip, nous a dit
00:11:41 "Jean-Luc Mélenchon est dangereux pour la société,
00:11:43 donc il faut le ficher S."
00:11:45 - Je ne sais pas s'il faut le ficher S.
00:11:47 Il est de votre parti, de votre camp.
00:11:49 - Je comprends ce qu'il dit quand il dénonce la dangerosité,
00:11:52 et on le vit à l'Assemblée nationale.
00:11:54 - Dangereux pour la société.
00:11:56 C'est-à-dire qu'on n'est plus à parler de l'arc républicain.
00:11:58 C'est-à-dire qu'il considère que cet individu est dangereux.
00:12:00 - Mais quand vous avez refusé de caractériser
00:12:03 le Hamas de groupe terroriste,
00:12:05 quand vous avez refusé de caractériser le fait
00:12:07 que 1 400 civils ont été délibérément ciblés
00:12:10 et assassinés, exécutés...
00:12:12 J'ai même moi-même vécu une polémique il y a 48 heures.
00:12:15 Parce qu'on a un secouriste israélien
00:12:18 qui avait dénoncé une nouvelle gradation dans l'horreur,
00:12:21 qui était, je suis désolée de le dire comme ça,
00:12:23 mais parce que malheureusement, c'est ce qui s'est passé en Israël.
00:12:26 Vous savez qu'il y a des tout-petits, des enfants,
00:12:28 qui ont été décapités, et dit "On a même retrouvé un petit bébé
00:12:31 placé dans un four et qui a été brûlé."
00:12:34 Je me suis dit "Je vais le relayer,
00:12:36 parce que je pense qu'on a besoin à un moment
00:12:38 de mettre des mots sur l'horreur absolue qui s'est passée."
00:12:40 Et là, je vois immédiatement des gens qui disent
00:12:42 "Ça a été démenti, etc."
00:12:44 Ça n'a pas été démenti du tout.
00:12:46 On a même hier le porte-parole de l'armée israélienne
00:12:49 qui s'est rendu sur place et qui a dit, j'ai ces propos-là,
00:12:52 dit "Je viens de voir moi-même, je tenais à voir moi-même
00:12:55 des personnes décapitées, également des bébés.
00:12:57 Ils m'ont dit avoir découvert le corps d'un bébé,
00:12:59 il a été brûlé, vivant, je crois, dans un four."
00:13:02 Qui sont ces gens qui, en fait, à partir du moment,
00:13:05 et c'est ça qu'ils devraient interroger
00:13:07 sur la question de l'antisémitisme,
00:13:09 où quand des Juifs sont ciblés,
00:13:11 ils remettent en cause les propos d'une armée,
00:13:13 d'un État démocratique, alors que les mêmes
00:13:16 ne remettraient jamais en cause les propos
00:13:18 de, je cite, "le ministère de la santé du Hamas",
00:13:21 c'est-à-dire d'un groupe terroriste.
00:13:23 Et ça, ça devrait quand même nous interpeller
00:13:25 sur ce poison, encore une fois, de l'antisémitisme.
00:13:28 - Que répondez-vous à ceux qui disent,
00:13:30 il y a une petite musique, selon laquelle,
00:13:32 les Occidentaux ne mettent pas sur le même plan
00:13:35 une vie israélienne et une vie palestinienne ?
00:13:37 - Mais évidemment que toutes les vies se valent,
00:13:39 la question, elle n'est pas là.
00:13:41 La question, c'est juste qu'à un moment,
00:13:43 vous avez une différence fondamentale
00:13:45 entre un groupe terroriste, islamiste,
00:13:47 qui représente une menace, non pas juste pour Israël,
00:13:50 mais qui représente une menace comme n'importe
00:13:52 quel groupe terroriste islamiste pour l'ensemble
00:13:54 des démocraties, et en face, une démocratie.
00:13:56 Ça ne veut pas dire qu'on doive considérer
00:13:58 que tout ce qui est fait par le gouvernement israélien
00:14:02 ne mérite pas à la fois de la polémique,
00:14:04 ne mérite pas de la contestation,
00:14:06 ne mérite pas du débat, comme pour n'importe
00:14:08 quel état démocratique, mais vous ne pouvez pas
00:14:10 intellectuellement placer sur le même plan
00:14:12 un groupe terroriste et un état démocratique
00:14:14 qui est un état ami et allié de la France.
00:14:16 Quand une fois, il y a 30 Français qui sont morts,
00:14:18 si ça s'était passé dans un autre état au monde,
00:14:21 en vérité, personne n'aurait remis en cause les faits.
00:14:25 Parce que ça se passe en Israël,
00:14:27 certains remettent en cause les faits.
00:14:29 - Si Jean-Luc Mélenchon est considéré,
00:14:31 vous l'avez dit vous-même, comme un danger,
00:14:33 et comme l'a dit hier Karl Lief, c'est de moins en moins
00:14:35 le cas pour Marine Le Pen à en croire en tous les cas
00:14:37 que Marine Le Pen a déclaré ici même, à votre place,
00:14:39 qu'elle était le rempart, aujourd'hui,
00:14:41 justement, le bouclier de protection
00:14:43 des Français juifs. C'est le cas ?
00:14:45 - Je ne pense évidemment pas le cas,
00:14:47 mais je pense que l'opportunité
00:14:49 aujourd'hui, je pense que l'opportunité
00:14:51 lui est donnée, notamment grâce
00:14:53 aux outrances de l'extrême gauche,
00:14:55 de faire à peu de cas, espérer faire oublier
00:14:57 l'histoire qui est la sienne.
00:14:59 - La sienne ou celle de son père ?
00:15:01 - Oui, mais elle en est l'héritière.
00:15:03 Elle est l'héritière non pas juste du nom,
00:15:05 mais elle est l'héritière de ses cadres.
00:15:07 - Est-ce qu'elle a un propos ? Est-ce qu'elle a tenu un propos antisémite ?
00:15:09 - Je ne crois pas qu'elle ait tenu
00:15:11 elle-même de propos antisémites, mais je me souviens d'images
00:15:13 d'elle, il n'y a pas si longtemps,
00:15:15 en Autriche, à des balles avec des néonazis.
00:15:17 Je suis désolée, il y a peu d'hommes
00:15:19 et de femmes politiques qui se rendent
00:15:21 à des balles avec des néonazis.
00:15:23 Donc, à un moment, est-ce que
00:15:25 ça veut dire qu'elle l'a policé, son discours ?
00:15:27 Oui. Est-ce que ça veut dire, pour autant,
00:15:29 qu'il n'y a pas le risque du poison
00:15:31 derrière de ce qu'a été,
00:15:33 encore une fois, le Front National
00:15:35 et de ce que sont restés beaucoup de cadres
00:15:37 du Rassemblement National qui n'ont
00:15:39 jamais vraiment nié cette histoire-là,
00:15:41 qui ont appartenu au Front National ?
00:15:43 - Elle fleurte avec les 30% dans les intentions de vote
00:15:45 de sondage, c'est-à-dire que
00:15:47 une proportion importante de Français
00:15:49 seraient capables de voter pour quelqu'un
00:15:51 apparemment qui est encore attaché à une histoire antisémite.
00:15:53 - Je crois qu'encore une fois,
00:15:55 notre responsabilité, c'est que personne n'oublie
00:15:57 l'histoire politique,
00:15:59 parce qu'à un moment, l'histoire politique, elle dit quand même
00:16:01 tout ce que nous sommes. - Elle est montée
00:16:03 pendant les deux quinquennats
00:16:05 d'Emmanuel Macron. - Je pense surtout
00:16:07 que nous, on a été un rempart au fait qu'elle n'arrive pas au pouvoir.
00:16:09 Parce que si ça avait été un autre candidat
00:16:11 qu'Emmanuel Macron, est-ce que le second tour aurait
00:16:13 eu la même issue ? Je crois qu'il a surtout
00:16:15 été élu et qu'il a été réélu.
00:16:17 Donc ça veut dire que par deux fois,
00:16:19 il a été un rempart empêchant l'extrême droite
00:16:21 d'arriver au pouvoir dans notre pays. - Vous êtes sûre que ce n'est pas une partenaire
00:16:23 pour vous ? Parce qu'elle a aussi déclaré, Marine Le Pen,
00:16:25 que si, par exemple, dans le projet de loi immigration,
00:16:27 le fameux article 3 a été retiré,
00:16:29 supprimé, elle voterait le projet de loi.
00:16:31 - Écoutez, on a un projet de loi...
00:16:33 - Vous lui dites "allié de circonstance" ?
00:16:35 - Non, il n'y a pas d'allié de circonstance, parce qu'on n'a jamais été
00:16:37 rechercher, évidemment, les voix
00:16:39 du Rassemblement national. - Vous n'allez pas les refuser ?
00:16:41 Vous avez besoin d'une majorité. - Oui, enfin, ceux qui votent
00:16:43 le plus souvent avec l'extrême droite,
00:16:45 motion de censure après motion de censure,
00:16:47 ce n'est donc pas la majorité.
00:16:49 C'est, de manière très claire, l'extrême gauche,
00:16:51 qui là n'a aucun problème et aucun examen
00:16:53 de conscience sur le fait qu'encore une fois,
00:16:55 ils s'allient, ils s'associent...
00:16:57 - Donc Jean-Luc Mélenchon marche le pied de Marine Le Pen ?
00:16:59 - Oui, je pense que l'objectif de Jean-Luc Mélenchon,
00:17:01 il se retrouverait en 2027 en tête-à-tête
00:17:03 face à Marine Le Pen.
00:17:05 - D'ailleurs, s'il y avait ce tête-à-tête, vous, pour qui
00:17:07 voteriez-vous ? - Je fais en sorte surtout que ce tête-à-tête
00:17:09 n'existe pas. - D'accord.
00:17:11 - Je suis membre du gouvernement. - Vous m'avez amené la question.
00:17:13 - Non, parce que je suis membre du gouvernement,
00:17:15 et ma responsabilité, c'est surtout qu'on réussisse.
00:17:17 Le meilleur rempart face à l'extrême droite,
00:17:19 c'est la réussite de la politique que l'on mène, sur la question
00:17:21 du travail, sur la lutte contre les inégalités, sur la question
00:17:23 de la protection des familles, sur les enjeux environnementaux,
00:17:25 sur l'immigration. - Et votre non-réponse en dit long, s'il y avait ce duel.
00:17:27 - Mais parce que le simple fait de vous répondre,
00:17:29 veut dire que j'accrédite l'idée que ce duel puisse exister.
00:17:31 Ce duel ne doit pas pouvoir exister.
00:17:33 C'est pas parce que Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen
00:17:35 le souhaitent, que c'est souhaitable pour le pays.
00:17:37 C'est évidemment l'inverse. - Dans l'actualité,
00:17:39 on aura aubergé l'annonce d'Emmanuel Macron de graver
00:17:41 dans notre Constitution la liberté des femmes
00:17:43 à disposer de leur corps, à recourir
00:17:45 à l'IVG. Alors cette annonce a été saluée
00:17:47 par notamment l'insoumise Mathilde
00:17:49 Pannot, qui a aussi salué
00:17:51 sa propre victoire, la victoire des
00:17:53 insoumis qui ont porté ce sujet au Parlement.
00:17:55 C'est le cas ? Il faut partager cette victoire
00:17:57 avec eux ? - On peut refaire
00:17:59 juste un petit peu l'histoire. L'histoire, c'est que
00:18:01 moi j'ai été élue présidente du groupe
00:18:03 Renaissance, et que la première décision
00:18:05 de mon groupe, avec la majorité présidentielle,
00:18:07 a été de porter une proposition de loi constitutionnelle
00:18:09 pour faire en sorte
00:18:11 qu'encore une fois l'IVG soit
00:18:13 définitivement protégée dans notre pays,
00:18:15 qui a un caractère irréversible en l'inscrivant
00:18:17 dans la Constitution, considérant
00:18:19 que parce qu'aujourd'hui il y a une majorité pour le voter,
00:18:21 il ne faut évidemment pas attendre que ce soit plus
00:18:23 le cas pour pouvoir le faire. Et c'est
00:18:25 notamment malheureusement ce qui s'est passé aux Etats-Unis.
00:18:27 Décision de la Cour suprême américaine, aujourd'hui
00:18:29 des femmes risquent la prison
00:18:31 pour avoir eu accès et recours
00:18:33 à l'IVG. Donc c'est une formidable nouvelle
00:18:35 surtout, de protection des femmes
00:18:37 et de liberté des femmes. - Vous en avez la paternité
00:18:39 si je puis dire. - En tout cas, elle est collective
00:18:41 au sein de la majorité. Tant mieux, encore une fois
00:18:43 si d'autres personnes nous rejoignent.
00:18:45 Ça a été le cas au Sénat. Je pense à Laurence Rossignol,
00:18:47 je pense à Mélanie Vogel et je pense qu'il faut
00:18:49 qu'on continue ce combat ensemble, évidemment.
00:18:51 - Une dernière question sur l'un de vos sujets d'importance
00:18:53 dans votre portefeuille, sujet ô combien
00:18:55 important pour le pays et évidemment
00:18:57 son futur, c'est la natalité. Quand on voit
00:18:59 les chiffres, d'ailleurs depuis des années,
00:19:01 au ror berger, c'est édifiant. Quelles sont vos
00:19:03 propositions dans ce domaine ? Est-ce qu'il peut y avoir
00:19:05 un sursaut, un électrochoc ?
00:19:07 - Moi, ce qui me concerne le plus, c'est de voir
00:19:09 qu'on a aujourd'hui un écart grandissant entre
00:19:11 le désir d'enfant, qui est quand on l'a, je pense
00:19:13 sans doute, quelque chose qui est la plus intime,
00:19:15 le plus puissant qu'on ait, qui est environ
00:19:17 à 2,4 enfants par couple,
00:19:19 et la réalisation, le nombre d'enfants
00:19:21 qu'on a effectivement, qui est plutôt 1,7, 1,8.
00:19:23 Donc ça veut dire qu'il y a un écart grandissant
00:19:25 en ce qu'on voudrait au plus profond de soi
00:19:27 et ce qui est possible. Et c'est ça
00:19:29 qu'on doit corriger. C'est comment on a une politique familiale
00:19:31 qui accompagne, qui soutient toutes les familles
00:19:33 de manière à faire en sorte que
00:19:35 quand on souhaite avoir des enfants, on puisse le faire en France.
00:19:37 Le premier frein que nous disent les familles,
00:19:39 c'est la question de la garde d'enfants.
00:19:41 C'est l'angoisse de se dire "Et si demain j'ai un enfant,
00:19:43 comment je fais concrètement pour organiser
00:19:45 ma vie ?" Et donc c'est ça qu'on fait, on crée un service
00:19:47 public de la petite enfance, notamment sur ce sujet,
00:19:49 pour garantir de lever les freins. Il y a des freins aussi,
00:19:51 des tabous, qui existent, la question de l'infertilité,
00:19:53 qui malheureusement croît dans notre
00:19:55 pays, avec beaucoup de gens qui sont
00:19:57 totalement déstabilisés, désarçonnés, qui savent pas
00:19:59 vraiment à qui en parler,
00:20:01 comment être accompagnés, et c'est là-dessus aussi
00:20:03 qu'on travaille avec le ministre de la Santé.
00:20:05 - Merci beaucoup, Robert, c'était votre grande interview ce matin.
00:20:07 Belle journée à vous et à bientôt.
00:20:09 - Et nous sommes de retour en direct pour
00:20:11 la suite de Soir Info et le Dux, Char, Amauret-Bucot,
00:20:13 Joël Mergui, Pierre Gentillet, Philippe Guivert,
00:20:15 Alexandre Devecchio m'accompagnent.
00:20:17 Ce soir, on commence avec la
00:20:19 situation à Gaza,
00:20:21 après l'attaque du 7 octobre. C'est une
00:20:23 première depuis cette attaque terroriste,
00:20:25 qui a marqué et qui marquera
00:20:27 durablement les esprits, bien sûr.
00:20:29 76 blessés, 335
00:20:31 étrangers binationaux, et parmi eux,
00:20:33 15 Français ont été évacués
00:20:35 aujourd'hui de Gaza vers l'Egypte,
00:20:37 en vertu d'un accord qui a été passé
00:20:39 entre Israël et le Hamas, sous
00:20:41 supervision américaine. Harold Diman,
00:20:43 l'un de nos envoyés spéciaux sur place
00:20:45 en Israël, bonsoir, merci d'être avec nous
00:20:47 en direct. Comment est-ce qu'on interprète
00:20:49 cette séquence ? On peut y voir
00:20:51 un prémice à de plus amples négociations
00:20:53 entre Israël et le Hamas ?
00:20:55 - Oui, c'est un pas
00:20:59 vers les
00:21:01 négociations qui auraient pu
00:21:03 éventuellement mener
00:21:05 à la libération des
00:21:07 otages israéliens, entre les
00:21:09 mains du Hamas, mais
00:21:11 ce dossier-là s'est à peu près
00:21:13 paralysé complètement,
00:21:15 et ce sont les étrangers
00:21:17 qui sont dans Gaza
00:21:19 et les blessés graves qui ont
00:21:21 pu être évacués
00:21:23 grâce
00:21:25 aux contacts noués
00:21:27 entre le Qatar,
00:21:29 l'Egypte et le Hamas.
00:21:31 Alors, la France remercie
00:21:33 surtout l'Egypte,
00:21:35 les États-Unis remercient
00:21:37 surtout le Qatar,
00:21:39 ça serait presque drôle
00:21:41 si la situation n'était pas
00:21:43 gravissime, et
00:21:45 les cinq Français, donc,
00:21:47 ont été recueillis par
00:21:49 le personnel de l'ambassade de France
00:21:51 en Egypte, il faut savoir qu'il y avait
00:21:53 une cinquantaine de Français environ
00:21:55 qui restaient à Gaza, souvent des binationaux,
00:21:57 et aussi le personnel
00:21:59 de l'Institut français et
00:22:01 de diverses ONG
00:22:03 médicales, notamment humanitaires,
00:22:05 qui hésitaient à sortir, mais
00:22:07 la vie devenait intenable. - Harold, un mot sur
00:22:09 l'armée israélienne, Sahal, qui a annoncé
00:22:11 dans un nouveau bilan aujourd'hui avoir perdu 15 soldats
00:22:13 depuis 24 heures dans son opération
00:22:15 terrestre pour détruire
00:22:17 le mouvement terroriste Hamas à Gaza,
00:22:19 où en est l'offensive israélienne ce soir ?
00:22:21 - Ah, vous dites Gaza, tout à fait !
00:22:25 C'est Gaza ville, c'est le
00:22:27 centre, Gaza ville au centre de Gaza,
00:22:29 dans la partie nord.
00:22:31 Eh bien oui, il y a une résistance
00:22:33 de la part des terroristes
00:22:35 du Hamas, ils sont
00:22:37 très difficiles à déloger,
00:22:39 les batailles sont dures,
00:22:41 les Israéliens arrivent
00:22:43 du nord et
00:22:45 de l'est, et
00:22:47 il faut signaler qu'ils vont un peu plus
00:22:49 vite que prévu, vers le centre
00:22:51 de Gaza ville,
00:22:53 et rappelons que depuis
00:22:55 le début de cette guerre, plus
00:22:57 de 300 soldats israéliens
00:22:59 sont déjà morts,
00:23:01 alors que du côté Hamas,
00:23:03 ce n'est pas vraiment facile de savoir,
00:23:05 mais comme eux-mêmes
00:23:07 du côté du
00:23:09 Hamas, ils annoncent 8900
00:23:11 morts, on estime
00:23:13 grosso modo un tiers de pertes,
00:23:15 mais attention, on ne sait pas si leurs chiffres,
00:23:17 enfin, on soupçonne que leurs chiffres
00:23:19 sont fortement
00:23:21 gonflés, et sinon sur le reste
00:23:23 du front israélien,
00:23:25 il y a des échanges de tirs avec
00:23:27 le Hezbollah au
00:23:29 Liban, et aussi nouvelle
00:23:31 alter venant dans cette guerre, le Yémen,
00:23:33 sous tutelle, la partie qui est sous
00:23:35 tutelle iranienne, qui envoie
00:23:37 des missiles et des drones vers Elat,
00:23:39 qui sont interceptés par la défense
00:23:41 anti-aérienne israélienne,
00:23:43 saoudienne et surtout américaine.
00:23:45 - Merci beaucoup Harold Dibane, merci à Sacha
00:23:47 Robin qui vous accompagne, merci à tous
00:23:49 nos envoyés spéciaux en Israël, particulièrement
00:23:51 ce soir à Tel Aviv.
00:23:53 L'armée israélienne qui a annoncé aujourd'hui
00:23:55 a frappé plus de 11 000 cibles dans Gaza
00:23:57 depuis le début de la guerre, de son côté
00:23:59 c'est toujours cette guerre des chiffres. Le Hamas qui a
00:24:01 annoncé la mort de 7 otages,
00:24:03 dont 3 étrangers, parmi une cinquantaine
00:24:05 de morts, annoncées après
00:24:07 le bombardement d'un camp de réfugiés qui se trouve
00:24:09 à Jabaliyah, dans la bande de Gaza.
00:24:11 Cette nouvelle frappe, d'ailleurs une nouvelle frappe
00:24:13 aujourd'hui, a touché ce camp,
00:24:15 selon la défense civile de Gaza,
00:24:17 un bombardement qui a provoqué d'énormes
00:24:19 destructions. Joel Mergui, je me tourne vers vous, je rappelle
00:24:21 à nos téléspectateurs que vous êtes président du Consistoire
00:24:23 Central Israélite de Paris.
00:24:25 Pour Doha, pour le Qatar,
00:24:27 ces frappes dans un camp de réfugiés,
00:24:29 d'ailleurs elles émeuvent une partie de la communauté
00:24:31 internationale, ces frappes
00:24:33 et cette extension de frappe compromet
00:24:35 la médiation nécessairement,
00:24:37 notamment autour de la libération des otages.
00:24:39 Est-ce que c'est un risque que doit prendre Israël ?
00:24:41 Le risque d'empirer la situation humanitaire sur place,
00:24:45 vous l'aurez compris.
00:24:47 Israël se bat pour sa survie,
00:24:49 Israël se bat pour
00:24:51 l'ensemble de l'humanité,
00:24:53 après les drames qu'on a vus,
00:24:55 qu'on a connus, qui sont reconnus par le monde.
00:24:57 Israël se bat
00:24:59 contre un mouvement terroriste
00:25:01 et Israël fait très attention,
00:25:03 très attention, j'ai pu le voir
00:25:05 sur place dans une délégation
00:25:07 à laquelle le CNews était également
00:25:09 présent il y a une quinzaine de jours,
00:25:11 j'ai pu voir sur place les commandements
00:25:13 de l'armée israélienne, toutes les précautions
00:25:15 qui sont prises pour prévenir les civils
00:25:17 et pour éviter...
00:25:19 Sauf que les dommages collatéraux sont sous nos yeux.
00:25:21 Est-ce qu'on doit s'émouvoir ?
00:25:23 Est-ce qu'on doit s'émouvoir
00:25:25 de cette situation sur place
00:25:27 qui est catastrophique également, il faut le dire.
00:25:29 La mort de civils
00:25:31 émeut n'importe quel citoyen
00:25:33 normal du monde,
00:25:35 quelle que soit la nationalité de ce civil.
00:25:37 Mais on a souvent dit
00:25:39 un mort = un mort.
00:25:41 La mort d'un terroriste
00:25:43 ne vaut pas la mort d'un enfant...
00:25:45 Mais là j'évoque des civils palestiniens,
00:25:49 je n'évoque pas les terroristes
00:25:51 et personne ne regrette ces terroristes,
00:25:53 en revanche les civils...
00:25:55 Il est fondamental qu'Israël gagne cette guerre,
00:25:57 il est fondamental que le Hamas
00:25:59 soit complètement détruit,
00:26:01 et il est fondamental que le monde
00:26:03 accompagne Israël dans cette guerre.
00:26:05 J'ai vu tout à l'heure les images
00:26:07 de...
00:26:09 - Du camp de réfugiés ?
00:26:11 - Non, les images de l'ouverture à Rafah.
00:26:13 Il faut rappeler aussi,
00:26:15 parce que ce n'est pas assez rappelé,
00:26:17 que si c'était fermé, c'était la volonté
00:26:19 de l'Egypte et des Arabes,
00:26:21 qui n'a pas voulu ouvrir
00:26:23 les portes frontières de Gaza
00:26:25 et qui n'a pas voulu accueillir
00:26:27 de façon humanitaire pendant des semaines
00:26:29 les Palestiniens.
00:26:31 - Et on peut rappeler aussi que si des civils
00:26:33 sont tués dans Gaza, c'est parce que
00:26:35 les tunnels sont réservés aux terroristes du Hamas.
00:26:37 - Donc il faut rappeler un petit peu tout ça
00:26:39 parce qu'il y a un contexte.
00:26:41 Prendre des risques pour répondre
00:26:43 précisément à votre question
00:26:45 sur la négociation. Je crois que la vie
00:26:47 aujourd'hui des citoyens
00:26:49 d'un pays nécessite que
00:26:51 le pays se batte pour
00:26:53 les protéger. Et c'est ce que fait Israël.
00:26:55 Et c'est ce que fait Israël pour Israël,
00:26:57 pour les Juifs et pour le monde entier.
00:26:59 - Je voudrais qu'on voit ce que dit Mathilde Panot
00:27:01 aujourd'hui à propos de ce camp de Jabalia
00:27:03 bombardé par Tssal,
00:27:05 avec les pertes annoncées par le Hamas
00:27:07 en population civile. Un camp de réfugiés a été bombardé.
00:27:09 Netanyahou prolonge l'ignominy
00:27:11 par ses crimes de guerre sur les Palestiniens.
00:27:13 Le moment venu, il devra répondre de ses crimes
00:27:15 de guerre devant la Cour
00:27:17 pénale internationale.
00:27:19 Qu'est-ce qu'il faut répondre à Mathilde Panot ?
00:27:22 Encore une fois, la situation
00:27:24 sur place est vraiment catastrophique.
00:27:26 C'est une situation humanitaire
00:27:28 qui est déplorable avec des civils, des femmes,
00:27:30 des enfants qui sont dans une situation
00:27:32 de dénuement total. C'est la réalité aussi.
00:27:34 - Alors justement,
00:27:36 Mathilde Panot évoque la Cour pénale internationale.
00:27:38 - Mais c'est la responsabilité du Hamas, a priori.
00:27:40 - Oui, alors justement, elle évoque la Cour pénale internationale.
00:27:42 Mais justement, avant de parler de crimes de guerre,
00:27:44 il faut d'abord une enquête. C'est la base.
00:27:46 C'est comme partout, même en droit pénal
00:27:48 classique, en droit pénal interne.
00:27:50 Donc écoutez, s'il doit y avoir
00:27:52 des enquêtes, écoutez, très bien.
00:27:54 Je veux dire, on est en plein cœur de cette guerre.
00:27:56 On ne peut pas tout de suite...
00:27:58 Il y a le temps de la guerre, excusez-moi, pardon,
00:28:00 et il y a le temps de la justice.
00:28:02 - C'est propre. - Bien sûr, ce terme
00:28:04 est absolument affreux, mais
00:28:06 aujourd'hui, on est dans le temps de la guerre. Je suis
00:28:08 persuadé qu'après, il y aura le temps de la justice. Mais,
00:28:10 et ça, c'est important, et vous l'avez rappelé,
00:28:12 cette guerre
00:28:14 qui est aujourd'hui conduite par Israël
00:28:16 en réponse à l'attaque terroriste
00:28:18 du Hamas sur son sol,
00:28:20 elle se fait au principal
00:28:22 contre le Hamas.
00:28:24 Mais elle doit bien se faire au principal
00:28:26 contre cette force terroriste.
00:28:28 Parce qu'il y a des morts civiles.
00:28:30 Il y a des morts civiles à Gaza,
00:28:32 des morts de Palestiniens. Il ne faudrait pas
00:28:34 que cette intervention
00:28:36 cause bien plus de morts
00:28:38 civiles,
00:28:40 pardonnez-moi qu'il n'en faut, mais en tout cas,
00:28:42 qu'une attaque proportionnée
00:28:44 devrait se faire
00:28:46 de la part de l'armée israélienne. Alors, pour nous,
00:28:48 c'est facile, parce que nous, Français, on regarde ça de loin.
00:28:50 Mais pardonnez-moi,
00:28:52 je pense qu'on ne doit quand même pas être
00:28:54 complètement aveugle. Il faut faire attention
00:28:56 à ce que cette intervention
00:28:58 militaire ne cause
00:29:00 pas trop de morts civiles
00:29:02 à Gaza, parce que sinon, on va être
00:29:04 absolument inaudible dans le discours.
00:29:06 Parce que sinon, on sera absolument inaudible
00:29:08 dans le discours que nous, on est
00:29:10 la civilisation face aux barbares.
00:29:12 Attention aux moyens qui sont employés.
00:29:14 Il faudrait faire en sorte que
00:29:16 l'armée israélienne épargne au mieux possible
00:29:18 ses vies civiles. Sinon,
00:29:20 attention au discours, barbare, civilisation,
00:29:22 il ne tiendra pas. - Philippe Guibert.
00:29:24 - Oui, je voudrais prolonger le propos
00:29:26 de Pierre Gentilet, la fin de son propos.
00:29:28 Je pense que cette
00:29:30 guerre est aussi un piège pour Israël.
00:29:32 - Évidemment. - Vous disiez
00:29:34 la survie d'Israël. Je ne crois pas qu'Israël
00:29:36 se batte pour sa survie.
00:29:38 - C'est une deuxième guerre d'indépendance, a dit Benyamin Netanyahou
00:29:40 il n'y a pas longtemps. - Je ne crois pas que ça soit ça.
00:29:42 Ils se battent pour la sécurité de
00:29:44 ses habitants, ce qui me paraît déjà extrêmement
00:29:46 important. Mais je ne crois pas que la
00:29:48 survie d'Israël
00:29:50 ne va pas être envahie par le Hamas.
00:29:52 Donc, la question
00:29:54 est celle de la sécurité de ses habitants.
00:29:56 C'est parfaitement normal qu'un État
00:29:58 se préoccupe, c'est sa première
00:30:00 mission, de se préoccuper de la
00:30:02 sécurité de ses habitants.
00:30:04 Néanmoins, il faut
00:30:06 quand même bien réfléchir au fait
00:30:08 qu'Israël est peut-être tombé dans le piège du
00:30:10 Hamas, parce que l'intervention
00:30:12 que réalise
00:30:14 l'armée israélienne
00:30:16 provoque nécessairement,
00:30:18 presque statistiquement,
00:30:20 des victimes civiles.
00:30:22 C'est ça la réalité.
00:30:24 Et donc, la question en droit,
00:30:26 je parle sous votre contrôle,
00:30:28 c'est en effet de la proportionnalité
00:30:30 dans la réponse. Mais comment
00:30:32 apprécier cette proportionnalité
00:30:34 à partir du moment où... Alors, on n'a pas
00:30:36 des chiffres qu'on peut vérifier parce qu'ils sont donnés
00:30:38 par les autorités du Hamas.
00:30:40 Par exemple, le camp de réfugiés
00:30:42 cet après-midi où il y a eu
00:30:44 une cinquantaine
00:30:46 de victimes, là ça a pu être vérifié.
00:30:48 - C'est documenté et c'est vérifié.
00:30:50 - Le camp de réfugiés a été frappé
00:30:52 également aujourd'hui.
00:30:54 - On a un nombre de victimes civiles
00:30:56 qui risque, qui va forcément grandir
00:30:58 au fur et à mesure de cette
00:31:00 intervention, avec une autre question
00:31:02 qu'il faut se poser. Enfin, il y en a
00:31:04 beaucoup de questions, mais j'en poserai qu'une ou deux
00:31:06 rapidement.
00:31:08 Est-ce que l'objectif d'anéantir
00:31:10 le Hamas est réaliste,
00:31:12 ou pas ? Est-ce qu'ils vont vraiment réussir
00:31:14 à anéantir le Hamas ? Parce que
00:31:16 pour faire autant de victimes,
00:31:18 il faut que ça soit justifié par
00:31:20 un résultat et par un objectif.
00:31:22 Est-ce qu'il est réaliste ? Je ne suis pas spécialiste
00:31:24 militaire, mais on peut au moins poser
00:31:26 la question. La deuxième question,
00:31:28 c'est à force de soulever toute la région,
00:31:30 pour de très mauvaises raisons, les autres pays,
00:31:32 de déstabiliser tous les autres pays.
00:31:34 - C'est en train de s'étendre.
00:31:36 - Le régime. - Le Hezbollah doit communiquer
00:31:38 vendredi. - Exactement, et là on attend
00:31:40 avec une certaine inquiétude l'intervention
00:31:42 du patron du Hezbollah.
00:31:44 Mais est-ce que de monter toutes les opinions publiques
00:31:46 arabes contre le régime
00:31:48 qui pour la plupart était
00:31:50 en train de faire la paix à Israël,
00:31:52 est-ce que c'est un bon calcul pour Israël ?
00:31:54 - Est-ce qu'Israël a le choix ?
00:31:56 - Vous évoquiez ce piège,
00:31:58 je voudrais qu'on avance, parce que j'ai
00:32:00 plusieurs éléments à vous montrer,
00:32:02 et on continue de réagir au fur et à mesure. Alexandre, je ne vous ai pas oublié,
00:32:04 vous réagirez le premier dans un instant.
00:32:06 Philippe, vous parliez de ce piège
00:32:08 dans lequel Israël pourrait tomber. J'ai envie de dire
00:32:10 que le monde entier, ou en tout cas la moitié de la planète,
00:32:12 est tombée d'ores et déjà dans le piège du
00:32:14 Ramas, avec ces manifestations
00:32:16 de haine anti-juive, sur lesquelles on reviendra
00:32:18 évidemment dans un instant. On a vu
00:32:20 notamment des pancartes, parfois
00:32:22 ces derniers jours, ces dernières semaines, qui nient,
00:32:24 qui vont jusqu'à nier les massacres
00:32:26 qui ont eu lieu. On parle notamment de ces fameuses
00:32:28 décapitations, dont on n'ose même pas
00:32:30 évoquer.
00:32:32 Mais malheureusement, face
00:32:34 à autant de doutes et de gens
00:32:36 convaincus que les choses ne sont pas arrivées,
00:32:38 eh bien, elle continue de communiquer,
00:32:40 de donner des vidéos, de montrer
00:32:42 au monde ce qui s'est passé réellement.
00:32:44 Je voudrais que vous entendiez le colonel Rafovich,
00:32:46 qui est le porte-parole de Tsaïl,
00:32:48 qui, face à plusieurs militaires, aujourd'hui,
00:32:50 a confirmé
00:32:52 les atrocités que certains continuent
00:32:54 de ne pas vouloir voir ou de nier. Écoutez-le.
00:32:56 Je viens de le voir par moi-même, et je voulais le voir par moi-même.
00:33:04 J'ai demandé le feu vert au rabbin Weisberg.
00:33:08 J'ai vu les têtes de personnes décapitées,
00:33:12 des décapitations aussi de bébés.
00:33:18 Ils m'ont dit qu'ils avaient trouvé le corps d'un bébé.
00:33:26 Il a été brûlé vif, je crois, dans un four.
00:33:30 Il a été retrouvé hier.
00:33:34 Et ce n'est pas parce que nous voulons proposer des images précises ou inventées.
00:33:38 C'est la réalité.
00:33:40 Alexandre, on a du mal à croire à cette barbarie tant ça paraît irréel.
00:33:46 On se demande, je me demande aussi, s'il ne faudrait pas aller jusqu'à montrer toutes ces images.
00:33:52 Au grand public.
00:33:54 J'y suis effectivement favorable.
00:33:56 De la même manière que d'ailleurs,
00:33:58 les preuves matérielles sur les chambres à gaz ont été très importantes
00:34:02 parce que ça a évité, en partie,
00:34:04 il y a toujours des révisionnistes, mais ça évite le révisionnisme.
00:34:08 Je pense que pour créer un choc moral,
00:34:11 il serait nécessaire effectivement de passer ces images.
00:34:15 Et ensuite, moi, je suis à la fois d'accord avec ce qui a été dit tout à l'heure
00:34:19 et à la fois en partie en désaccord parce que je crois, contrairement à Philippe Guybien,
00:34:23 que malheureusement, ce conflit est existentiel pour Israël.
00:34:27 D'abord parce que ce n'est pas seulement une lutte contre le Hamas.
00:34:31 Il y a le Hezbollah, le pays est encerclé.
00:34:33 Téhéran, l'Iran ont joué un rôle dans ce conflit.
00:34:36 Donc je trouve que le discours de la guerre asymétrique,
00:34:40 qui est un discours finalement tenu par le Hamas,
00:34:42 c'est que l'on reprend tous, moi y compris parfois,
00:34:45 et un discours parfois simpliste et manichéen.
00:34:48 C'est vrai qu'en apparence, on peut se dire,
00:34:51 c'est le Goliath israélien, Tzahal, face au David palestinien de la Banque de Gaza.
00:34:58 En réalité, c'est plus compliqué que ça parce qu'il y a un contexte géopolitique.
00:35:01 Il y a un islamiste qui est un idole mondial.
00:35:03 Donc c'est aussi le Goliath islamiste contre le David israélien,
00:35:07 qui est un petit pays entouré de pays arabes,
00:35:12 avec qui Israël a parfois fait la paix,
00:35:14 mais qui peut être tout de même menaçant.
00:35:17 Donc je crois que c'est plus compliqué que ça.
00:35:19 J'ai du mal à leur jeter la pierre de se battre dans ce contexte-là.
00:35:23 Je me mets dans la psychologie des juifs.
00:35:25 Ils sont sortis de la seconde guerre mondiale en se disant "plus jamais ça".
00:35:29 Peut-être une partie d'entre eux, face au nazisme,
00:35:31 ont cru d'abord qu'ils pouvaient faire des concessions
00:35:33 et que jamais plus ils feraient de concessions
00:35:36 et qu'ils redresseraient la tête et que quand ils seraient attaqués,
00:35:38 ils répondraient par la force.
00:35:40 Donc je comprends parfaitement ce qui est en train de se passer.
00:35:43 Et je pense qu'il faut aussi se méfier des indignations
00:35:46 à géométrie variable comme celles qu'on a vues à l'ONU récemment.
00:35:50 Joël Mergui, il n'y a pas de question de proportionnalité contre la barbarie ?
00:35:54 Il n'y a pas de règle à ce sujet ?
00:35:56 La règle d'Israël, la règle du peuple juif en général,
00:36:01 c'est de respecter la vie.
00:36:03 Et tu choisiras la vie, c'est notre règle.
00:36:06 Mais devant des barbares, devant des monstres,
00:36:10 on doit utiliser tous les moyens,
00:36:13 en évitant de tuer des populations civiles,
00:36:16 on doit utiliser tous les moyens pour annihiler le terrorisme.
00:36:19 Maintenant, j'entends des hypothéoliates.
00:36:23 Il faut que nos auditeurs et nos téléspectateurs comprennent.
00:36:26 Israël, c'est 23 000 m².
00:36:28 Le monde arabe, c'est 13 millions de m².
00:36:31 23 000 m², 13 millions de m².
00:36:34 - Km². - Km², pardon.
00:36:36 C'est un petit Etat juif, 53 Etats musulmans dans le monde.
00:36:41 23 Etats arabes.
00:36:44 Il faut repenser qu'elles sont à la...
00:36:46 On parle de proportion, il faut repenser.
00:36:48 23 Etats arabes qui n'accueillent pas un million de civils
00:36:53 pour les protéger d'une guerre.
00:36:55 En Israël, à l'heure où je vous parle,
00:36:57 il y a des roquettes qui sont envoyées tous les jours.
00:37:01 - Des dizaines et des dizaines. - Tous les jours.
00:37:03 Nos enfants qui sont en Israël, quand il y a une roquette,
00:37:05 ils ont 15 secondes, 20 secondes en fonction de leur habitude
00:37:08 pour aller dans des abris.
00:37:09 Parce qu'Israël a conçu des abris dans tous ses immeubles.
00:37:12 - Il n'y a pas un abri à Gaza. - Pourquoi il n'y a pas d'abri en Gaza,
00:37:16 ni en Jordanie, ni en Égypte ?
00:37:17 - Parce qu'ils ont dépensé tout l'argent qui leur a été donné
00:37:19 pour construire leur tunnel.
00:37:20 - Non, parce qu'ils savent que l'éthique juive veut
00:37:22 que jamais on ne cherchera à s'attaquer à des civils.
00:37:25 Et que si les abris qu'il y a à Gaza, ce sont des tunnels
00:37:30 pour protéger des armes sous des hôpitaux et sous des écoles.
00:37:33 Alors effectivement, on n'est pas armes égales.
00:37:35 Ce n'est pas le même combat.
00:37:38 Et qui est responsable des morts civiles ?
00:37:40 Est-ce que c'est Israël qui tire sur une cible militaire
00:37:44 ou est-ce que c'est le Hamas qui se protège derrière des civils ?
00:37:48 Il faut se poser véritablement cette question.
00:37:50 - Vous avez certainement entendu par le biais d'une télévision russe,
00:37:53 l'un des membres du bureau du Hamas qui était interviewé
00:37:56 au sujet des tunnels sur cette chaîne russe.
00:37:59 Il explique que les tunnels construits à Gaza sont désignés
00:38:02 à protéger le Hamas des bombardements et non les civils.
00:38:05 Je le cite.
00:38:06 "Tout le monde sait que 75% des résidents de la bande de Gaza
00:38:09 sont des réfugiés.
00:38:10 C'est la responsabilité de l'ONU et d'Israël de les protéger."
00:38:14 Le Hamas se lave les mains des pertes palestiniennes.
00:38:18 Il n'a que faire des pertes palestiniennes.
00:38:20 On évoquait il y a un instant ces documents qui sont publiés
00:38:23 par Tzahal régulièrement pour montrer la réalité de ce qui s'est passé
00:38:27 et de ce qui est en train de se passer.
00:38:29 Il y a quelques heures, Tzahal, l'armée israélienne, a publié,
00:38:32 regardez ce document qu'on vous a mis en intégralité
00:38:35 tel qu'il est publié sur le compte de Tzahal, ce terroriste,
00:38:38 arrêté le 7 octobre alors qu'il participait activement à ce massacre,
00:38:44 est interrogé par les services de l'armée israélienne.
00:38:47 Regardez, ça dure deux minutes.
00:38:49 "Nous sommes entrés dans une maison qui se trouvait près de nous.
00:38:53 Nous sommes entrés par la fenêtre, nous avons inspecté la maison
00:38:56 et entendu des bruits et des jeunes enfants dans la pièce sécurisée.
00:39:01 Nous avons tiré sur la chambre forte."
00:39:04 Avec quoi avez-vous tiré sur la chambre forte ?
00:39:07 "Au début, nous n'avons pas tiré, nous sommes passés à côté
00:39:09 et nous n'avons rien entendu.
00:39:11 Nous avons mangé des dates et bu de l'eau.
00:39:15 Ensuite, nous avons entendu des bruits de jeunes enfants."
00:39:19 Quel son avez-vous entendu ?
00:39:21 "Des pleurs de jeunes enfants."
00:39:23 Pouvez-vous me montrer quel bruit pour que je puisse comprendre ?
00:39:27 "Des cris de jeunes enfants, un jeune enfant, quelque chose comme ça."
00:39:30 Comme quoi ? Imitez-le.
00:39:32 "Un enfant qui pleure. J'ai tiré et Hamad Abou Kamil a tiré aussi.
00:39:36 Nous avons tiré sur la porte."
00:39:38 Jusqu'à quand ?
00:39:39 "Jusqu'à ce que nous n'entendions plus de bruit."
00:39:41 Vous avez continué à tirer jusqu'à ce que vous n'entendiez plus de bruit ?
00:39:44 "Oui, nous n'avons plus entendu de bruit. Puis l'armée est arrivée.
00:39:46 Il y a eu des échanges de tirs avec l'armée."
00:39:48 Vous n'entendiez plus de bruit ?
00:39:50 Qu'est-ce que cela signifie ?
00:39:51 "Qu'ils sont morts.
00:39:52 Après, il y a eu des tirs dans tous les sens pendant environ 10 minutes
00:39:55 et nous nous sommes rendus.
00:39:57 Ils sont entrés par les fenêtres.
00:39:59 Nous avons lancé des grenades sur l'armée et vers la porte.
00:40:03 Nous avons lancé une grenade qui a explosé.
00:40:05 Au bout de 10 minutes, nous nous sommes rendus."
00:40:09 Je voudrais vous poser une question.
00:40:11 Le meurtre d'enfants est-il logique dans la religion musulmane ?
00:40:15 "Non."
00:40:17 Qu'a dit le prophète Mahomet à ce sujet ?
00:40:20 "Les enfants ne sont pas concernés."
00:40:23 Je vais vous poser une question.
00:40:25 Vous êtes entrés pour tuer sur les ordres du Hamas.
00:40:30 Quelle est la différence entre vous et l'État islamique ?
00:40:34 "D'après ce que l'interrogateur m'a montré,
00:40:36 il n'y a pas de différence, de ce que je sais du moins."
00:40:40 "J'ai vu des vidéos pires que celles de l'État islamique,
00:40:43 celles que l'interrogateur m'a montrées."
00:40:46 Votre père et votre mère seraient-ils fiers de ces actions ?
00:40:50 "Ils ne savent pas que je fais partie du Hamas.
00:40:52 Si mon père me voyait, il me tirerait dessus et il me tuerait."
00:40:57 Pourquoi ?
00:40:58 "Pour tout ce que j'ai pu faire."
00:41:02 Joel Mergui, qu'est-ce que ça vous évoque, ce que vous venez d'entendre ?
00:41:05 "J'étais à Kfar Aza il y a 15 jours.
00:41:08 J'ai vu le théâtre de l'horreur, j'ai vu ces maisons,
00:41:12 j'ai vu les balles cribler, j'ai vu le sang des enfants,
00:41:16 j'ai vu les matelas, j'ai vu ces chambres,
00:41:20 j'ai vu les personnes qui ont libéré ces lieux.
00:41:23 Ce que j'entends là, c'est rien par rapport au véritable témoignage,
00:41:27 c'est rien par rapport au témoignage que j'ai vu sur la base militaire,
00:41:30 où on identifiait les corps.
00:41:33 Sur la base militaire, on nous a raconté
00:41:35 qu'il y avait un bout tout noir,
00:41:38 ils ne savaient pas ce que c'était.
00:41:40 Et quand ils ont analysé avec des rayons X,
00:41:42 ils ont compris que c'était deux enfants enlacés
00:41:46 qui ont brûlé sur un lit.
00:41:49 Voilà ce que j'ai vu et voilà ce que j'ai entendu.
00:41:51 J'avais entendu tout ce genre d'histoire par les rescapés de la Shoah.
00:41:55 Je ne pensais pas en 2023 entendre des histoires
00:41:58 par des témoins directs d'une nouvelle Shoah,
00:42:01 une nouvelle journée de Shoah qui a eu lieu dans le sud d'Israël.
00:42:05 Alors oui, ce témoignage est là,
00:42:07 mais j'ai entendu le témoignage aussi il y a quelques jours,
00:42:11 la bande son, parce que là…
00:42:13 – Ce n'est pas un témoignage, c'est un interrogatoire d'un terroriste.
00:42:16 – C'est un interrogatoire d'un terroriste,
00:42:18 donc qui raconte à la police.
00:42:21 Mais j'ai entendu la bande son d'un autre terroriste,
00:42:24 et vous l'avez entendu aussi, d'un terroriste qui appelait sa mère
00:42:27 en disant "j'ai les mains pleines de sang"
00:42:29 – On l'a dit, vous étiez avec nous.
00:42:31 – Sa mère et son père lui ont dit qu'ils étaient fiers de lui,
00:42:33 parce qu'il avait tué 10 personnes de ses mains et des enfants.
00:42:37 Alors voilà à quelle barbarie on a affaire,
00:42:40 et à quelle barbarie le peuple juif a affaire,
00:42:43 mais à quelle barbarie l'humanité entière a affaire.
00:42:46 Parce qu'aujourd'hui, il ne faut pas que le monde laisse Israël seul
00:42:50 dans ce combat contre le Hamas,
00:42:53 qui si jamais, pardon de le dire,
00:42:56 si jamais ils réussissaient leur dessein, pensons toujours le pire,
00:43:01 de réussir à rentrer en Israël, à occuper une partie d'Israël,
00:43:06 à empêcher Israël de continuer à…
00:43:08 Vous croyez que ça s'arrêtera là ?
00:43:10 Ils auront…
00:43:11 – Leur chance c'est d'éradiquer les juifs.
00:43:13 – Ils auront annulé la seule démocratie, la seule chance pour l'Occident
00:43:16 d'empêcher l'ensemble des États arabes dont je parlais tout à l'heure
00:43:19 de devenir islamistes et de s'attaquer au monde.
00:43:22 Donc ça n'y arrivera pas parce que Tsaïl est fort,
00:43:25 ça n'arrivera pas parce que Tsaïl doit combattre,
00:43:27 mais ça n'arrivera pas si le monde entier soutient Tsaïl
00:43:31 et ne laisse pas Israël.
00:43:33 Mais comment est-ce possible, après avoir dit pendant des années
00:43:36 "plus jamais ça", de voir Israël, de voir, d'entendre ces témoignages
00:43:40 et que les armées du monde ne soient pas aux côtés d'Israël ?
00:43:43 Si toutes les armées du monde, si on se refaisait les alliés
00:43:46 d'il y a 80 ans, on attend quoi ?
00:43:48 Qu'il y a un million de morts pour que les alliés se réveillent ?
00:43:51 Il y a déjà des milliers de morts,
00:43:54 il y a déjà une situation catastrophique,
00:43:56 et il y a des Palestiniens otages aujourd'hui du Hamas
00:44:01 qui sont en train de mourir par la faute du Hamas.
00:44:04 Donc si le monde entier se réveille,
00:44:06 on arrivera à sauver les Palestiniens et à détruire le Hamas.
00:44:10 Vous évoquez le scénario du pire, il y a un autre scénario du pire,
00:44:13 c'est qu'éradiquer le Hamas, ça n'existe pas, c'est pas possible,
00:44:16 parce qu'on n'éradique pas une idéologie.
00:44:18 Vous pouvez mettre à terre ces terroristes, cette idéologie,
00:44:21 cette pensée qui envahit une partie du monde musulman,
00:44:25 comment l'éradiquer ?
00:44:27 D'autant qu'en plus, pardonnez-moi, la majorité...
00:44:30 Deux interventions courtes, s'il vous plaît.
00:44:32 Pour répondre à ce qui a été dit, tout d'abord,
00:44:34 je pense qu'il faut vous rassurer,
00:44:36 vous parlez des pays occidentaux, de manière générale,
00:44:38 je ne crois pas avoir eu un seul pays occidental
00:44:40 ne pas condamner l'attaque du Hamas et ne pas être derrière Israël.
00:44:43 Il faut voir comment les populations se divisent.
00:44:45 Il faut voir comment il peut y avoir des nuances.
00:44:47 Je n'ai pas vu l'État français, je n'ai pas vu l'État allemand,
00:44:50 je n'ai pas vu les États-Unis, qui sont accourus,
00:44:53 se désolidariser d'Israël.
00:44:55 Je n'ai pas vu un État occidental se réjouir, évidemment,
00:44:59 de l'attaque du Hamas.
00:45:01 - Non, mais les populations sont clivées.
00:45:03 - Attendez, les populations, bien sûr.
00:45:05 - C'est un autre sujet, on y reviendra tout à l'heure.
00:45:07 - Mais je pense que du point de vue de la sécurité d'Israël,
00:45:10 le sujet n'est pas posé.
00:45:12 Là-dessus, tout le monde a condamné l'attaque du Hamas.
00:45:15 Ce sur quoi une partie de l'opinion attire l'attention
00:45:18 et ce sur quoi, moi, j'insiste,
00:45:20 c'est qu'Israël a le droit de se protéger,
00:45:22 comme tout État a le droit de maintenir son intégrité,
00:45:25 sa sûreté et de protéger ses citoyens
00:45:27 qui ont été victimes de barbarie et d'atrocité.
00:45:29 Mais ce n'est pas parce que l'on fait la guerre à des barbares
00:45:33 que l'on doit nous-mêmes s'en prendre de manière aveugle
00:45:37 à des populations civiles.
00:45:39 - Il semble que non. Il n'y a pas d'aveugle.
00:45:41 - Je ne vous dis pas qu'Israël s'en prend à des populations civiles.
00:45:43 - Non, alors, pardon.
00:45:45 - Je vous dis, attention aux frappes qui sont accordées,
00:45:47 attention aux civils.
00:45:49 Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de civils en Palestine
00:45:51 qui soutiennent le Hamas.
00:45:53 Évidemment, on n'est pas naïf.
00:45:55 - Mais le monde doit imposer au Hamas de libérer les civils.
00:45:57 - Je voudrais que Philippe puisse dire un petit mot.
00:45:59 - Le monde doit imposer au Hamas de libérer les civils.
00:46:01 - Philippe, un petit mot.
00:46:03 Ou alors, on attend la pub,
00:46:05 parce que comme ça, je vous laisse une vraie liberté de parole.
00:46:07 Je dois rentrer dans 10 secondes, je suis désolé.
00:46:09 On met la pression dans l'oreille.
00:46:11 Vous êtes le premier à vous exprimer juste après la pause.
00:46:13 Je suis désolé.
00:46:15 - On poursuit nos discussions.
00:46:17 On reviendra plus près de chez nous en France.
00:46:19 Faut-il faire de la lutte contre l'antisémitisme
00:46:21 une cause nationale ?
00:46:23 C'est le grand arbin de France, ce matin,
00:46:25 qui a évoqué cette idée.
00:46:27 On en discutera également, parce que c'est vrai
00:46:29 que les actes sont de plus en plus nombreux.
00:46:31 A tout de suite.
00:46:33 De retour sur le plateau de Soir Afo,
00:46:35 à 23h pile, on fait un point sur l'actualité
00:46:37 qui nous amène dans le ouest de la France.
00:46:39 Marine Vidal, bonsoir à vous.
00:46:41 Avec cette tempête qui harane
00:46:43 il y a beaucoup de départements de l'ouest du pays
00:46:45 qui sont en vigilance rouge.
00:46:47 - La France en alerte maximale
00:46:49 avec l'arrivée de la tempête qui harane.
00:46:51 Le Finistère, les Côtes d'Armor et la Manche
00:46:53 sont en vigilance rouge.
00:46:55 Vent à partir de ce soir minuit
00:46:57 et jusqu'à demain 10h.
00:46:59 Des pointes de 150 à 170 km/h sont attendues.
00:47:01 15 départements sont en vigilance orange.
00:47:03 Vent entre le Morbihan,
00:47:05 les Pays de la Loire, la Normandie,
00:47:07 l'Ile de France et les Hauts-de-France.
00:47:09 De ce fait, la SNCF a annoncé prévoir
00:47:11 demain matin des arrêts préventifs
00:47:13 des circulations ferroviaires
00:47:15 sur une partie du RER A.
00:47:17 Plusieurs lignes du Transilien et le tram T13.
00:47:19 Pour les trains, la circulation des TER
00:47:21 en Bretagne, Normandie, Hauts-de-France,
00:47:23 Pays de la Loire et Centre-Val de la Loire
00:47:25 sera interrompue de ce soir à vendredi matin.
00:47:27 Quant au TGV, les axes Paris-Lemand
00:47:29 et Paris-Nantes seront suspendus.
00:47:31 5h ressortissants.
00:47:33 Français figurent parmi les 400 personnes
00:47:35 évacuées du territoire palestinien
00:47:37 vers l'Egypte.
00:47:39 Au total, 76 blessés palestiniens
00:47:41 et 335 étrangers et binationaux
00:47:43 ont été évacués de la bande de Gaza.
00:47:45 Il s'agit de la première opération
00:47:47 de ce type depuis le début de la guerre
00:47:49 entre Israël et le Hamas.
00:47:51 Le terminal de Rafah qui mène vers l'Egypte
00:47:53 devrait de nouveau être ouvert demain
00:47:55 pour permettre d'autres évacuations.
00:47:57 L'armée israélienne a annoncé
00:47:59 la mort de 15 soldats
00:48:01 dans la bande de Gaza depuis hier.
00:48:03 En ce 26e jour de guerre,
00:48:05 les frappes de Tsaïl s'intensifient
00:48:07 dans l'enclave palestinienne
00:48:09 pour détruire le Hamas.
00:48:11 Malgré la perte douloureuse de ces soldats,
00:48:13 Benyamin Netanyahou a promis une victoire pour Israël.
00:48:15 Deux personnes arrêtées après des tags
00:48:19 d'étoiles de David sur un établissement
00:48:21 scolaire.
00:48:23 Lors de leur interpellation, ils portaient
00:48:25 des pochoirs et des aérosols de peinture.
00:48:27 Après leur garde à vue, le couple en situation
00:48:29 irrégulière a finalement été placé
00:48:31 dans un centre de rétention administrative
00:48:33 avant leur possible expulsion.
00:48:35 Merci beaucoup Maury.
00:48:37 On refait un détour par cette info météo
00:48:39 et cette vigilance rouge dans l'ouest de la France
00:48:41 puisqu'on est en ligne avec notre reporter
00:48:43 sur place dans le Morbihan, Laurent Scellarié.
00:48:45 Rebonsoir Laurent.
00:48:47 Oulah, ça souffle, ça c'est une évidence.
00:48:49 Le pic de la tempête est attendu
00:48:51 d'ici quelques heures. On sourit, c'est vrai
00:48:53 parce que les images nous prêtent à sourire
00:48:55 mais la vigilance est rouge
00:48:57 et beaucoup de consignes sont données
00:48:59 aux populations. Le pic de la tempête
00:49:01 n'est pas encore arrivé.
00:49:03 Non, le pic de la tempête est prévu
00:49:05 pour 3h du matin.
00:49:07 On a déjà à peu près 100km/h
00:49:09 de vent au moment où je pars
00:49:11 à Cairneau-Mais.
00:49:13 Il y a une centaine
00:49:15 d'interventions de pompiers.
00:49:17 Il y a un camping qui a été évacué
00:49:19 juste à côté de la ville où je me trouve.
00:49:21 Il y a une cellule de grise à la mairie
00:49:23 de Lorient ce soir depuis 22h.
00:49:25 Le vent commence à souffler
00:49:27 et il y a de moins en moins de personnes
00:49:29 qui circulent dans Lorient. Il y a vraiment
00:49:31 une atmosphère de couvre-feu.
00:49:33 Images incroyables. Je ne sais pas si vous pouvez
00:49:35 faire un petit panorama.
00:49:37 C'est bon pour les cheveux, il paraît, un peu de vent.
00:49:39 Au moins, ça vous mettra un peu
00:49:41 de vigueur capillaire,
00:49:43 cher ami.
00:49:45 Il n'y a pas un chat dans les rues. Les gens sont appelés
00:49:47 à rester chez eux et à avoir la plus grande vigilance.
00:49:49 Les transports sont arrêtés. La circulation des voitures
00:49:51 est également déconseillée.
00:49:53 On est d'accord.
00:49:55 Il n'y a pas un restaurant ouvert.
00:49:57 Il n'y a pas un train qui circule.
00:49:59 Pas de transport en commun.
00:50:01 Tous les lieux sont fermés.
00:50:03 Il y a vraiment une atmosphère de couvre-feu.
00:50:05 Il n'y a personne.
00:50:07 On m'a conseillé de vite me rentrer
00:50:09 parce que ça allait monter jusqu'à 3h du matin
00:50:11 à peu près à 150-160 km/h.
00:50:13 - Rentrez-vous.
00:50:15 Mettez un peu de colle sur les chaussures.
00:50:17 On essaie de vous revoir d'ici
00:50:19 23h30 pour voir
00:50:21 où ça en est. Faites d'abord attention à vous
00:50:23 et on verra si le duplex d'ici une demi-heure
00:50:25 est de nouveau possible.
00:50:27 - Merci beaucoup Laurent Scellarié pour ce point de situation
00:50:29 alors que la tempête Kiaran va frapper
00:50:31 notamment l'ouest de la France tout au long de la nuit.
00:50:33 Restez bien vigilants et restez chez vous
00:50:35 surtout si vous habitez notamment
00:50:37 la Bretagne. Retour à
00:50:39 une autre actualité évidemment prédominante
00:50:41 après la vague antisémite.
00:50:43 Je rappelle nos invités peut-être avec
00:50:45 Amauré Buco et Ludwig Schaer qui sont en plateau.
00:50:47 Joël Mergui, Pierre Gentillet, Philippe Guibert et Alexandre Devecchio.
00:50:49 Je le disais, après la vague
00:50:51 de tag antisémite découverte sur des dizaines
00:50:53 d'immeubles à Paris. Ce sont désormais
00:50:55 des champs antisémites qui sont
00:50:57 entonnés dans les transports en commun parisiens.
00:50:59 Cette scène tournée ces dernières
00:51:01 heures avec des jeunes qui revendiquent
00:51:03 notamment être des nazis. Une enquête pour
00:51:05 apologie du terrorisme a été ouverte par le parquet de la
00:51:07 capitale. Regardez cette séquence
00:51:09 filmée par une jeune fille qui prenait le transport
00:51:11 dans la ligne 3 parisienne.
00:51:13 - Dick la, dick les Juifs
00:51:15 et les Gravels !
00:51:17 Dick les Juifs et les Gravels !
00:51:19 Dick la balle et Steve Wawel !
00:51:21 Dick la balle et Steve Wawel !
00:51:23 Dick les Juifs et les Gravels !
00:51:25 Dick les Juifs et les Gravels !
00:51:27 On est des nazis, on est fiers !
00:51:29 On est des nazis !
00:51:31 - La jeune fille qui a filmé cette scène était sur C8
00:51:33 chez Cyril Hanina tout à l'heure. Écoutez-la.
00:51:35 - Ils étaient vraiment dans leur truc.
00:51:37 J'ai quand même essayé de
00:51:39 me cacher un peu parce que j'avais un peu peur
00:51:41 qu'on me prenne en téléphone ou qu'on me prenne à partie.
00:51:43 Mais je voulais vraiment
00:51:45 que ces propos-là soient
00:51:47 "diffusés" entre guillemets
00:51:51 pour que les gens voient ce qui s'est passé dans le métro
00:51:53 parce que si je n'avais pas filmé,
00:51:55 personne ne l'aurait vu.
00:51:57 Je trouve ça très très grave, ce genre de propos.
00:51:59 - Le prophète police de Paris qui a réagi
00:52:01 dans la foulée de la diffusion de cette séquence
00:52:03 sur les réseaux sociaux. On voit ce que disait
00:52:05 Laurent Nunez dans l'après-midi.
00:52:07 On va l'afficher dans un instant.
00:52:09 Un premier commentaire.
00:52:11 Alexandre Devecchio.
00:52:13 Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter une telle jeunesse ?
00:52:15 C'est des ados décérébrés, ça c'est une certitude.
00:52:17 - Je vais vous le dire.
00:52:19 - Il y a un truc de ce qui leur permet de dire ça
00:52:21 qui doit nous interpeller plutôt.
00:52:23 Que des gamins...
00:52:25 - Oui, il y a plein de facteurs.
00:52:27 L'un des premiers, c'est qu'on a tout déconstruit
00:52:29 à force de tout déconstruire,
00:52:31 de ne pas transmettre l'histoire,
00:52:33 de ne plus transmettre aucune valeur.
00:52:35 On a créé des décérébrés. Voilà le résultat.
00:52:37 Ensuite, je pense qu'on a été aveugle
00:52:39 sur beaucoup de choses et il faudra faire
00:52:41 une critique très ferme de tout cela.
00:52:43 On a beaucoup en poursuivi,
00:52:45 un antisémitisme d'extrême droite
00:52:47 qui, certes, est très grave,
00:52:49 mais aujourd'hui est résiduel dans la société,
00:52:51 sans voir qu'il y avait un antisémitisme
00:52:53 islamiste, voire de culture
00:52:55 arabo-musulmane
00:52:57 qui grandissait au sein de la société.
00:52:59 Le premier à l'avoir dénoncé, c'est Georges Ben Soussan
00:53:01 en 2002 dans les territoires périls de la République.
00:53:03 Vous savez ce qui lui est arrivé à Georges Ben Soussan ?
00:53:05 Parce qu'il le dénonçait dans une émission
00:53:07 et il a été traîné devant les tribunaux
00:53:09 pour racisme et islamophobie.
00:53:11 Et d'ailleurs, avec la LICRA en partie,
00:53:13 qui depuis est revenu là-dessus.
00:53:15 Mais tout de même,
00:53:17 il y a eu un antifascisme fou
00:53:19 qui a poursuivi, pas les bons fascistes,
00:53:21 mais les lanceurs d'alerte.
00:53:23 Donc ça, il faudra le dire aussi.
00:53:25 Et une complaisance terrible à l'égard de l'extrême gauche
00:53:27 qui était complaisante
00:53:29 avec cette idéologie-là,
00:53:31 qui continue de l'être.
00:53:33 Donc il y a tous ces facteurs-là qui se conjuguent
00:53:35 et il va falloir que politiquement,
00:53:37 on ait le courage de le dire.
00:53:39 Parce que là, on dénonce une montée de l'antisémitisme
00:53:41 mais on a l'impression que ça ne vient de nulle part
00:53:43 Le retour des années 30, non,
00:53:45 c'est pas le retour des années 30,
00:53:47 c'est quelque chose qui est le produit
00:53:49 d'une idéologie nouvelle sur notre territoire
00:53:51 qui a été beaucoup importée par l'immigration
00:53:53 plus, ce que je disais au début,
00:53:55 d'une logique de déconstruction,
00:53:57 d'abêtissement général qui est quand même inquiétante.
00:53:59 - Laurent Nunez, regardez ce que disait le préfet de Paris
00:54:01 tout à l'heure, le préfet de police de Paris.
00:54:03 "Propos choquants, inadmissibles, indignes.
00:54:05 Le préfet les a signalés par article 40 au parquet.
00:54:07 Nous ne laisserons rien passer.
00:54:09 Tous les moyens d'investigation sont mis en oeuvre
00:54:11 pour retourner rapidement les auteurs,
00:54:13 retrouver rapidement les auteurs."
00:54:15 Un mot de Clément Beaune, également, le ministre des Transports.
00:54:17 "Nous ne laisserons rien passer."
00:54:19 C'est l'élément de logage du jour.
00:54:21 "La RATP et la préfecture de police ont saisi la justice,
00:54:23 dit-il sur les propos de Laurent Nunez."
00:54:25 Valérie Pécresse, la présidente de région,
00:54:27 "Scandalisée par les chants antisémites
00:54:29 entendus dans le métro,
00:54:31 dont les auteurs doivent être sanctionnés,
00:54:33 en lien avec la RATP,
00:54:35 tient toutes les bandes de vidéoprotection
00:54:37 à la disposition des enquêteurs."
00:54:39 Ce sont des enfants.
00:54:41 Qu'est-ce qu'on fait avec ces jeunes ?
00:54:43 Philippe ?
00:54:45 C'est la génération des émeutiers de cet été.
00:54:47 C'est les mêmes.
00:54:49 Oui, sans doute.
00:54:51 Dans ma génération, on ne nous enseignait pas la choix.
00:54:53 J'étais au collège et au lycée
00:54:55 jusqu'en 1982.
00:54:57 Dans les années 70,
00:54:59 on ne vous parlait pas.
00:55:01 Eux, on leur en parle.
00:55:03 Eux, on leur en a parlé à l'école.
00:55:05 Quand ils ne menacent pas leur profession,
00:55:07 on essaie de leur en parler.
00:55:09 On essaie de leur en parler.
00:55:11 Oui, on essaie de leur en parler.
00:55:13 Parce qu'il y a des professeurs qui ont du mal à enseigner la choix,
00:55:15 qui tremblent en enseignant la choix.
00:55:17 Je suis au courant, mais en tout cas, c'est au programme.
00:55:19 Je pense que là, on est en train de vivre quelque chose
00:55:21 qui ressemble à...
00:55:23 C'est un sacré
00:55:25 qui est en train de tomber.
00:55:27 La choix, c'était
00:55:29 l'aurore suprême de notre société,
00:55:31 ce qu'il fallait à tout prix absolument
00:55:33 respecter depuis, disons,
00:55:35 le début des années 80,
00:55:37 depuis une quarantaine d'années.
00:55:39 Et là, on a ce tabou
00:55:41 qui est en train de tomber.
00:55:43 Ce n'est plus
00:55:45 sacrilège.
00:55:47 Et donc, je pense qu'il y a
00:55:49 une transformation culturelle
00:55:51 qui ne tient pas
00:55:53 qu'à l'école. Parce que l'école,
00:55:55 précisément, même si je sais bien,
00:55:57 dans certains quartiers, c'était difficile de l'enseigner.
00:55:59 - Il y a des relais politiques, médiatiques, artistiques ?
00:56:01 - Oui, je ne sais pas.
00:56:03 Je ne peux pas m'empêcher
00:56:05 de mettre ça en rapport
00:56:07 avec le fait qu'on voit absolument
00:56:09 en ce moment pas mal de gens,
00:56:11 il y a eu des polémiques là-dessus,
00:56:13 nazifier les juifs, comme si on voulait retourner
00:56:15 le stigmate, comme si
00:56:17 finalement, au bout de 40 ans
00:56:19 de prise de conscience de la choix,
00:56:21 il fallait maintenant dire "bon, maintenant, ça suffit,
00:56:23 on va arrêter de parler de la choix
00:56:25 et en fait, ce sont les Israéliens,
00:56:27 c'est Israël qui est le vrai coupable".
00:56:29 Et donc là, je trouve qu'il y a quelque chose
00:56:31 qui est en train de se jouer dans notre société,
00:56:33 qu'il y ait certainement,
00:56:35 pour une partie,
00:56:37 un antisémitisme culturel, dont Ben Sousan
00:56:39 a parlé il y a 20 ans,
00:56:41 et qui tient au monde arabo-musulman,
00:56:43 mais je crois que ce n'est pas
00:56:45 la seule explication. - Non, c'est pour ça que je
00:56:47 parlais aussi de déconstruction, de décérébrés...
00:56:49 - Ce n'est pas qu'une question de déconstruction.
00:56:51 Encore une fois,
00:56:53 les programmes d'histoire ont beaucoup changé depuis 40 ans.
00:56:55 - À moi, Joël Mergui. Vous savez ce qui me choque
00:56:57 le plus dans cette vidéo ? Ce n'est pas forcément
00:56:59 les chants qu'on entend de la part de ces adolescents
00:57:01 décérébrés. - C'est la attitude.
00:57:03 - Personne ne dit rien.
00:57:05 Il n'y a pas un mot pour parler de rien.
00:57:07 Et la jeune fille le raconte,
00:57:09 ils sont arrivés à une vingtaine, ça a duré
00:57:11 une petite dizaine de minutes,
00:57:13 ils ont commencé par insulter les policiers,
00:57:15 la France, ils ont dit
00:57:17 qu'ils aimaient la CAF, en revanche, et le RSA,
00:57:19 et puis ensuite, on chantait ce qu'on a sur la vidéo.
00:57:21 Personne n'a dit un mot.
00:57:23 - Non, vous montrez
00:57:25 une vidéo qui rentre dans un contexte
00:57:27 et un climat. Je reçois toute la journée
00:57:29 les actes antisémites
00:57:31 qui sont
00:57:33 augmentés de façon exponentielle
00:57:35 à plus de 800 actes depuis...
00:57:37 - 857, le dernier décompte.
00:57:39 - Depuis trois semaines. C'est plus
00:57:41 qu'une année entière d'actes antisémites
00:57:43 avec des agressions contre les personnes
00:57:45 et avec la peur des personnes,
00:57:47 la peur de réaction.
00:57:49 Donc, on vit
00:57:51 un moment doublement difficile puisque
00:57:53 les Juifs sont attaqués en Israël,
00:57:55 ils sont
00:57:57 assassinés en Israël, et on a une vague d'antisémitisme
00:57:59 dans le monde entier. Pas qu'en France,
00:58:01 dans le monde entier, qui est en train de se
00:58:03 réveiller, un antisémitisme
00:58:05 qui se réveille, et
00:58:07 c'est très, très préoccupant.
00:58:09 - Parce qu'il existe déjà, il est énormément.
00:58:11 - J'ai la responsabilité, en tant que président du Consilistoire
00:58:13 de Paris, de la vie juive en Ile-de-France,
00:58:15 et on veut porter
00:58:17 une atteinte aux conditions
00:58:19 de la vie juive. On veut que les Juifs
00:58:21 soient plus inquiets. On a entendu que des Juifs
00:58:23 voulaient avoir un peu plus peur
00:58:25 d'amener les enfants à l'école,
00:58:27 de vivre normalement.
00:58:29 Et dans toutes ces années
00:58:31 de responsabilité où on a connu beaucoup
00:58:33 d'actes antisémites, on a connu malheureusement
00:58:35 des meurtres antisémites en France,
00:58:37 on a essayé, la communauté juive
00:58:39 a essayé, et resté debout.
00:58:41 On a continué à développer
00:58:43 notre communauté. On a continué, même dans les quartiers
00:58:45 les plus difficiles, à sécuriser
00:58:47 nos structures pour que nous ne fermions,
00:58:49 qu'on renonce
00:58:51 à l'idée des territoires perdus de la République.
00:58:53 Mais il y a nécessairement des Juifs
00:58:55 qui ont quitté certains quartiers
00:58:57 par la peur du voisinage.
00:58:59 Et je pense que ça doit interpeller,
00:59:01 parce que les quartiers que les Juifs ont quittés,
00:59:03 les endroits où
00:59:05 la rame de métro se tait,
00:59:07 c'est les endroits où la République a perdu.
00:59:09 Il faut récupérer.
00:59:11 Il faut récupérer ça.
00:59:13 Il faut que la peur change de camp.
00:59:15 Et dans ce qu'on voit, il y a une éducation
00:59:17 à la haine. On était sur
00:59:19 le territoire palestinien tout à l'heure.
00:59:21 Il faut repenser qu'il y a une éducation
00:59:23 à la haine qui est payée par l'Europe
00:59:25 dans le Hamas, dans les territoires
00:59:27 palestiniens, dans les ouvrages qui sont les mêmes
00:59:29 chez les Palestiniens. Pourquoi je dis ça ?
00:59:31 Parce que ces mêmes
00:59:33 éducations se retrouvent sur Internet.
00:59:35 Et ces jeunes qui lisent,
00:59:37 ils lisent peut-être sur Internet
00:59:39 ce que les autres lisent.
00:59:41 – C'est du bourrage de crâne. – Il y a une contamination
00:59:43 par les réseaux sociaux,
00:59:45 sur lesquels on n'a pas
00:59:47 réglé le problème. On n'a pas réglé le problème
00:59:49 des réseaux sociaux. Et donc on a
00:59:51 cette vague d'antisémitisme
00:59:53 essentielle qui est très préoccupante
00:59:55 bien entendu pour la communauté juive
00:59:57 et pour l'ensemble de notre société.
00:59:59 – Justement, je trouve que cette femme
01:00:01 est finalement courageuse déjà
01:00:03 d'avoir filmé, tant mieux qu'elle l'ait fait,
01:00:05 qu'elle en parle. Mais ce qui est assez frappant,
01:00:07 c'est qu'elle dit qu'elle est choquée par ce qu'elle entend,
01:00:09 mais la réalité c'est que sur cette vidéo,
01:00:11 elle est en train de ricaner avec les autres.
01:00:13 – Est-ce qu'elle ricane nerveusement ?
01:00:15 Est-ce qu'il faut jeter la pierre à cette jeune fille
01:00:17 qui est allée à visage découvert sur un plateau de télé
01:00:19 à grande écoute pour dénoncer ça ?
01:00:21 – Julien, j'ai commencé en disant que tant mieux qu'elle soit venue
01:00:23 en parler et en disant qu'elle était choquée.
01:00:25 – Je pense qu'elle ricane parce qu'elle ne sait pas comment agir
01:00:27 et qu'elle est un peu perdue et que c'est une adolescente aussi.
01:00:29 – Moi ce ricanement, il me fait penser au ricanement
01:00:31 pendant les émeutes où les gens qui filmaient, parfois qui ne participaient pas
01:00:33 aux émeutes mais aussi aux pillages,
01:00:35 ça les faisait rire parce que je pense qu'il y a une partie
01:00:37 de la jeunesse française qui n'a aucun respect
01:00:39 et qui influence tout le reste.
01:00:41 Là en l'occurrence, ces jeunes, ils ont aussi créé des champs antifrançais
01:00:45 donc ils doivent se romantiquer d'une autre culture
01:00:47 et ce que je trouve inquiétant c'est que cette jeune femme
01:00:49 manifestement sur le moment, ça la faisait plutôt rire.
01:00:51 Je voudrais juste peut-être faire un point sur l'enquête, le côté factuel.
01:00:54 – Sur cette vidéo.
01:00:56 – Sur cette vidéo, alors ce qui est intéressant, j'allais dire heureusement,
01:00:59 c'est que ça s'est déroulé dans les transports en commun
01:01:02 et que donc ça a été d'ailleurs confié à la Sûreté régionale des transports.
01:01:05 – Il y a de la vidéosurveillance.
01:01:07 – Il y a énormément de vidéosurveillance mais il y a aussi, vous savez,
01:01:09 des appareils qui permettent de rentrer dans les transports en commun.
01:01:11 – Navigo.
01:01:12 – Voilà, donc ça permet de rapidement remonter les hauteurs.
01:01:15 D'ailleurs, ce que m'a dit…
01:01:16 – Encore faut-il qu'ils payent le transport.
01:01:18 – Oui, enfin, si vous voulez, sur les 10, il y en a probablement qui l'ont fait.
01:01:21 Et d'ailleurs, selon un collectif d'avocats pénalistes,
01:01:24 eh bien, ils ont été interpellés.
01:01:25 Ça n'a pas encore été confirmé néanmoins par le parquet de Paris.
01:01:28 – D'accord, on va attendre la confirmation pour l'officialiser
01:01:31 mais il semblerait qu'il y ait une vraie possibilité d'interpeller ces jeunes gens.
01:01:35 Pierre, je vous donne la parole dans un instant.
01:01:37 – Ce qui est préoccupant, c'est qu'ils n'ont pas peur.
01:01:39 – Non, c'est décomplexé.
01:01:40 – Ils n'ont pas peur.
01:01:41 – C'est totalement décomplexé.
01:01:42 – C'est décomplexé et ils n'ont pas peur même d'être appréhendés par la police.
01:01:45 – Ce qui est décomplexé également, ce sont ces étoiles que vous voyez derrière moi
01:01:48 qui sont peintes depuis plusieurs jours sur les murs dans Paris et autour de la capitale.
01:01:53 Regardez, sujet récapitulatif.
01:01:54 Pierre Gentillet, vous prenez la parole juste après.
01:01:56 – Une trentaine d'étoiles de David taguées hier dans le 15e arrondissement de Paris.
01:02:01 Des tags sur les façades des habitations et des commerces qui inquiètent.
01:02:05 – Ce sont des tags qui sont ignominieux, qui rappellent les pires heures de l'histoire de France,
01:02:11 notamment la seconde guerre mondiale.
01:02:13 Je crois qu'on a tous été bouleversés par ces tags, aussi bien les autorités,
01:02:17 mais aussi les habitants, les commerçants, etc. de l'arrondissement.
01:02:22 – Du côté des habitants du 15e arrondissement, c'est la sidération.
01:02:25 – J'ai été surprise de voir ça aux informations,
01:02:28 je ne savais pas que dans le 15e il y en avait aussi.
01:02:30 – Est-ce que ceux qui le font sont conscients de ce qu'ils font réellement
01:02:33 et de la signification dans les détails et en finesse ?
01:02:37 Ça je ne sais pas.
01:02:38 – Pour moi c'est des actes antisémites.
01:02:40 Avec tout ce qui se passe, c'est encore davantage pousser la haine les uns sur les autres.
01:02:46 C'est lamentable.
01:02:47 – Déjà que j'ai les mêmes logos comme à la guerre,
01:02:50 la deuxième guerre mondiale pour les juifs.
01:02:54 J'espère que ça ne va pas toujours rester longtemps, autrement c'est même barré.
01:02:58 – La mairie du 15e arrondissement a déposé plainte et va faire recouvrir ces tags.
01:03:02 – Pierre Gentillet, l'inquiétude est à son comble,
01:03:05 l'atmosphère est lourde, pour ne pas dire plus.
01:03:08 – Bien sûr, bien sûr, mais ensuite je pense que,
01:03:11 pour la question des tags, je le dis encore une fois,
01:03:14 il y a une enquête, on va voir,
01:03:16 sur la question, parce que c'est pour le même sujet,
01:03:18 c'est la montée de l'antisémitisme,
01:03:20 sur la question de la vidéo qu'on évoquait avec cette femme qui a filmé.
01:03:23 – Tout est lié.
01:03:24 – Voilà, effectivement, ces jeunes qui chantaient,
01:03:27 "on est nazis", etc.
01:03:29 – "Vive la Palestine"
01:03:31 – "Vive la Palestine", "Vive la CAF et le RSA",
01:03:33 déjà ça donne quelques indices.
01:03:35 Je pense qu'il faut quand même regarder les choses lucidement,
01:03:37 c'est-à-dire que c'est un peu une démonstration en trois étapes,
01:03:39 ce que je vais vous faire, c'est-à-dire que d'abord,
01:03:41 il faut comprendre qu'on a une hostilité, un antisémitisme,
01:03:45 qui existe dans une grande partie des pays du Moyen-Orient
01:03:48 et du nord de l'Afrique, petit 1.
01:03:50 – Où nous ne vivons pas, et pourtant…
01:03:52 – Et on importe depuis 50 ans des populations qui viennent de ces endroits-là,
01:03:57 je ne dis pas qu'ils le sont tous, évidemment,
01:03:59 je vous dis qu'on augmente les risques.
01:04:01 Et petit 3, nous sommes aujourd'hui en 2023
01:04:03 et on s'étonne d'une montée de l'antisémitisme,
01:04:06 et pire encore, on nie la nature de cet antisémitisme en pensant,
01:04:10 et là je pense particulièrement à la gauche,
01:04:12 qu'il s'agit de l'antisémitisme des années 20 ou des années 30,
01:04:15 autant le dire, l'antisémitisme d'extrême droite.
01:04:18 À un moment, il va falloir ouvrir les yeux,
01:04:22 d'où sont partis les juifs en France ?
01:04:25 De Sarcelles, d'accord ? Ils ne sont pas partis de Saint-Brieuc,
01:04:28 ils ne sont pas partis de villes où on n'a pas une majorité de l'immigration.
01:04:34 Donc encore une fois, si la gauche n'ouvre pas les yeux
01:04:38 sur ce nouvel antisémitisme, on ne s'en sortira pas.
01:04:40 – On va revenir sur cette considération,
01:04:42 on verra ce qui se dit notamment sur les réseaux sociaux,
01:04:45 je voudrais juste qu'on reste factuel sur les tags avec Amaury
01:04:47 et vraiment cette conversation que lance Pierre Gentillet
01:04:50 va être relancée dans une poignée de secondes.
01:04:52 Amaury, vraiment factuellement, est-ce qu'on a du nouveau
01:04:54 concernant ces tags antisémites réalisés avec ce pochoir
01:04:58 qui se sont multipliés dans les rues de Paris ?
01:05:00 – Alors concernant les tags dans le 14e et le 15e arrondissement,
01:05:03 on n'a pas de nouveau, le mystère demeure toujours sur les auteurs.
01:05:07 En revanche, ce qu'on sait ce soir par le Parquet de Paris,
01:05:10 c'est qu'il y a eu des faits similaires qui ont été notés dans Paris,
01:05:14 dans le 10e arrondissement, le 27 octobre dernier,
01:05:17 qu'un riverain avait signalé à la police avoir vu
01:05:21 deux personnes taguer une étoile bleue.
01:05:23 Un couple avait alors été interpellé, en flagrant délit comme on dit,
01:05:27 il avait été contrôlé à proximité par les policiers
01:05:30 et ce couple était justement porteur de pochoirs et d'aérosols de peinture,
01:05:35 donc comme dans le 14e et le 15e arrondissement.
01:05:38 Alors ce couple a été placé en garde à vue,
01:05:40 alors là ce qui est intéressant c'est qu'on se demande bien sûr,
01:05:43 les policiers en garde à vue, on leur demande leur motivation
01:05:45 pour comprendre leurs intentions.
01:05:47 Et là j'allais dire, hélas, ils ont déclaré avoir commis ce tag
01:05:50 sur la commande d'un tiers, donc on ne sait pas précisément pourquoi,
01:05:55 peut-être que c'est une réponse tout simplement pour se dédouaner,
01:05:58 mais du coup on n'a pas la réponse.
01:06:00 Donc eux ils disent que c'est un contrat, quelque chose de, si on peut dire,
01:06:03 de façon triviale.
01:06:04 Tout à fait, peut-être que quelqu'un cherche à déstabiliser la situation,
01:06:07 on ne sait pas, toutes les hypothèses sont sur la table.
01:06:09 Et puis sur leur identité, l'identité de ce couple,
01:06:11 il s'agit d'un couple de Moldaves, âgés d'environ 30 ans,
01:06:14 en situation irrégulière, et donc à l'issue de leur garde à vue,
01:06:18 si vous voulez, d'une certaine manière, l'autorité administrative
01:06:21 a pris le pas sur l'autorité judiciaire, et donc la préfecture
01:06:25 a décidé de les placer en centre de rétention administrative
01:06:29 pour les expulser, conformément aux demandes du ministre de l'Intérieur,
01:06:33 et donc la procédure judiciaire, forcément, elle a été classée sans suite.
01:06:37 Il y a des nouveaux cas qui sont apparus depuis les tags réalisés
01:06:39 dans le 14e et 15e arrondissements de Paris ?
01:06:41 Oui, alors hier soir, vers 21h, un tag similaire a été constaté
01:06:44 par un réverun, qui a d'ailleurs porté plainte.
01:06:47 Ça s'est passé à Boulogne-Biancourt, en banlieue parisienne.
01:06:50 La police s'est rendue sur place pour effectuer des constatations
01:06:52 vers 22h, et nous avons pu consulter la plainte de ce réverun.
01:06:56 Voici ce qu'elle indique. Le tag a été réalisé sur une poubelle d'un immeuble,
01:07:01 non pas au pochoir cette fois-ci, mais vraiment avec une bombe.
01:07:04 Il faut savoir que cet immeuble est habité par plusieurs familles juives.
01:07:08 Le réverun qui a constaté le tag est d'ailleurs lui-même de confession juive.
01:07:11 L'affaire a donc été prise extrêmement au sérieux.
01:07:13 Les policiers ont fait le tour du pâté de maison pour voir s'il n'y avait pas d'autres tags.
01:07:16 Et je vous propose d'écouter le témoignage d'Hugo.
01:07:18 C'est justement ce réverun qui a constaté ces tags. Écoutez-le.
01:07:21 Je sors de chez moi hier soir de mon immeuble sous les coups de 21h.
01:07:25 J'allais à une soirée pour Halloween.
01:07:27 Et quand on sort de mon immeuble, on tombe directement sur les poubelles
01:07:31 qui sont sorties, surtout à cette heure-ci.
01:07:33 Et sur une des poubelles, c'est flagrant.
01:07:36 Je vois une énorme magaine David, donc l'étoile juive, dessinée en bleu.
01:07:41 Donc au début, je pensais que c'était une magaine David.
01:07:43 Il s'apparentait plus visiblement à un drapeau israélien.
01:07:46 J'étais choqué.
01:07:47 Quand j'ai vu ça, j'étais choqué.
01:07:49 Je ne pensais pas que ça allait nous arriver.
01:07:51 C'est toujours le genre de choses qu'on voit sur les réseaux, surtout en ce moment.
01:07:54 En plus, c'était la journée justement où il y a eu les magaines David
01:07:59 qui ont été taguées dans le 14e sur les murs, je crois, ou à Saint-Ouen.
01:08:02 J'ai tout de suite pris une photo, je l'ai tout de suite publiée sur mes réseaux.
01:08:05 J'ai évidemment prévenu ma famille, j'ai prévenu mes voisins.
01:08:08 J'ai appelé la police sur le moment parce qu'on m'a conseillé de le faire.
01:08:10 J'ai aussi appelé la SPCJ, le service de protection de la communauté juive,
01:08:13 dans la foulée parce que je ne me laisse pas passer ça.
01:08:18 Il faut vite que ça s'hache pour pas que ça se reproduise.
01:08:21 Ce tag à Maury ressemble au drapeau d'Israël.
01:08:24 Est-ce qu'on sait précisément si le but, c'est de stigmatiser les Juifs ?
01:08:27 On ne sait pas encore à ce stade de l'enquête,
01:08:29 de même qu'on ne le sait pas pour le 14e et 15e arrondissement.
01:08:32 J'ai d'ailleurs posé la question à Hugo, ce riverain,
01:08:36 pour savoir ce qu'il en pensait.
01:08:38 Lui, ce qu'il dit, en tous les cas, pour lui, ça a été un choc.
01:08:41 Il ne doute pas du caractère antisémite. Écoutez-le.
01:08:44 Un signe de soutien à Israël ?
01:08:47 On m'a posé la question aujourd'hui au bureau.
01:08:49 Ça m'a un peu surpris.
01:08:52 Parce qu'un signe de soutien à Israël, on ne le manifeste pas de cette façon-là.
01:08:55 Il y a d'autres façons beaucoup plus élégantes, on va dire, je pense,
01:08:58 et intelligentes de manifester son soutien à Israël
01:09:00 plutôt que de taguer une maguette David mal faite,
01:09:03 des couleurs approximatives, un drapeau israélien approximatif,
01:09:07 parce que c'est ce que la personne a essayé de faire.
01:09:10 De plus, sur une poubelle, je pense que ça n'a rien d'une manifestation de soutien,
01:09:13 mais c'est justement venir dégrader l'image du pays
01:09:16 et par la même occasion venir dégrader l'image des Juifs.
01:09:19 Avec ce qui se passe en ce moment, je pense qu'on voit tout ce qui se passe en ce moment,
01:09:22 quand on voit l'augmentation flagrante du nombre d'agressions
01:09:26 et d'actes antisémites ces derniers temps,
01:09:29 ça ne fait aucun doute que c'est dans le but de nuire,
01:09:32 c'est dans le but de faire peur, peut-être d'intimider.
01:09:37 Moi, je ne vois que ça.
01:09:39 Merci Amoury.
01:09:40 Joël Mergui, vous qui êtes président du Consistoire de Paris,
01:09:44 nos compatriotes juifs d'Île-de-France,
01:09:47 s'ils viennent vous voir et qu'ils vous demandent votre avis,
01:09:51 M. Mergui, je peux porter la kippa dans les rues de Paris en ce moment ?
01:09:54 Je peux aller à la synagogue avec mes enfants vendredi ?
01:09:57 Vous leur dites quoi ?
01:09:59 Je disais tout à l'heure que j'ai tout fait pendant toutes ces années de responsabilité,
01:10:03 avec l'aide de l'État, pour qu'on maintienne la tête haute,
01:10:07 la kippa sur la tête, qu'on continue à avoir une vie normale.
01:10:10 Bien entendu, je ne vais pas dire à des jeunes Juifs
01:10:13 de prendre au milieu de la nuit dans des quartiers difficiles,
01:10:18 une kippa blanche pour se promener dans la rue.
01:10:20 Je crois qu'il y a une responsabilité,
01:10:22 mais c'est une responsabilité de l'État,
01:10:24 c'est une responsabilité de l'État,
01:10:26 de nous permettre de continuer à vivre normalement notre vie.
01:10:30 La vie juive doit continuer.
01:10:32 Paris et l'île de France, c'est la communauté juive la plus importante d'Europe.
01:10:36 J'ai eu une réunion ce matin avec beaucoup de présidents de communautés,
01:10:41 des différentes communautés juives d'Europe,
01:10:43 où on vit dans certains endroits de l'antisémitisme.
01:10:46 Oui, on doit continuer à avoir une vie normale.
01:10:49 On a demandé, et l'État a réagi.
01:10:52 Vous parliez de l'étoile bleue, on se souvient de l'étoile jaune,
01:10:56 qui malheureusement était apposée avec la complicité de l'État,
01:10:59 avec la complicité de la force publique.
01:11:01 L'étoile bleue, là, elle est combattue par l'État.
01:11:04 Je crois qu'on est dans un autre moment.
01:11:06 L'État est là, et aussi longtemps que l'État accompagnera les Juifs
01:11:12 dans leur combat contre l'antisémitisme
01:11:14 et accompagnera la France dans son combat contre l'antisémitisme,
01:11:17 ce sera notre responsabilité de continuer à résister
01:11:20 et de continuer à vivre une vie juive normale.
01:11:22 Peut-on être juif en France aujourd'hui et ne pas avoir peur ?
01:11:25 C'est la question que s'est posée ce matin le grand rabbin de France,
01:11:28 Haïm Korshier, écoutez-le.
01:11:30 Est-ce qu'on peut être juif sans avoir peur ?
01:11:35 Tout court.
01:11:37 Quand je dis qu'on n'est pas dans une France gaieté,
01:11:39 c'est que nous avons fait, malgré tout,
01:11:41 et c'est ce que je fais en ce moment en tournant partout en province,
01:11:44 on a fait le choix de maintenir les activités,
01:11:46 de maintenir par exemple le samedi prochain,
01:11:48 le Shabbat mondial, qui est un Shabbat à l'initiative
01:11:50 d'un grand rabbin de l'Afrique du Sud
01:11:52 qui tenait à ce que...
01:11:54 On essaie de partager ce moment hors du temps,
01:11:57 ce moment où on peut prendre un peu
01:12:00 en considération ce que nous sommes,
01:12:02 le rapport aux autres,
01:12:04 ne plus être enfermé dans cette prison informatique
01:12:09 qui nous enferme.
01:12:10 C'est pas acceptable que pour sortir d'un magasin,
01:12:13 on préfère prendre un sac neutre
01:12:15 plutôt qu'un sac marqué, je sais pas moi,
01:12:17 Kcherkash, je sais pas quoi.
01:12:19 Donc le fait de se poser la question,
01:12:22 c'est déjà une réponse.
01:12:23 L'ambiance n'est pas à la sérénité.
01:12:26 - Évidemment que le gouvernement condamne l'antisémitisme,
01:12:30 ce qui compte c'est ce qui se passe après,
01:12:32 et la question que je me pose,
01:12:33 Pierre Gentillet et Philippe Guybert,
01:12:34 je voudrais que tous les deux vous réagissiez là-dessus,
01:12:36 s'il vous plaît,
01:12:37 est-ce qu'il ne faudrait pas renforcer
01:12:38 les sanctions contre les actes antisémites,
01:12:40 histoire de dissuader au maximum ceux qui les commettent ?
01:12:43 - Je pense qu'encore une fois,
01:12:45 je les ai pas tous parcours,
01:12:46 mais je pense qu'encore une fois,
01:12:47 c'est un délit,
01:12:48 et je pense qu'il n'y a pas à renforcer plus les lois,
01:12:50 il y a à les appliquer.
01:12:52 Encore une fois, c'est basique.
01:12:54 En revanche, ce qu'on pourrait faire,
01:12:56 c'est de manière générale,
01:12:57 tous les délits, je pense,
01:12:59 et pour contraindre un peu les magistrats,
01:13:00 c'est des peines planchées.
01:13:01 C'est-à-dire que les gens ne comprennent pas.
01:13:04 - Ça a été supprimé, que je sais.
01:13:05 - Oui, et alors, on peut revenir sur une erreur,
01:13:07 on a le droit,
01:13:08 et je pense que c'était une erreur
01:13:09 de le supprimer.
01:13:10 Pardon, je voulais juste après, Philippe.
01:13:11 Mais je pense que,
01:13:13 à partir du moment où on est condamné
01:13:15 sur un délit,
01:13:16 excusez-moi, il doit y avoir un minimum.
01:13:18 De même que, quand il y a un maximum,
01:13:21 effectivement, le magistrat, il est contraint.
01:13:22 Quand on est reconnu coupable d'un délit,
01:13:24 ici, de provocation, d'incitation à la haine raciale,
01:13:26 eh bien, écoutez,
01:13:27 il doit y avoir un minimum d'une peine de prison.
01:13:29 Alors ensuite, ça pose d'autres questions.
01:13:30 C'est pas que le magistrat,
01:13:32 c'est aussi, est-ce qu'on a assez de place en prison ?
01:13:34 C'est pas le cas aujourd'hui.
01:13:35 - On revient sur ce débat.
01:13:36 - On revient sur les débats qu'on a.
01:13:38 Mais, encore une fois,
01:13:39 je pense que le dispositif tel qu'il est aujourd'hui,
01:13:41 législatif, est suffisant.
01:13:43 Il faut, en revanche, appliquer la loi.
01:13:46 Voilà.
01:13:47 - Comment on lutte contre cet antisémitisme d'atmosphère,
01:13:50 Philippe Guybert ?
01:13:51 - Je suis pas sûr que la réponse pénale,
01:13:53 elle est évidemment un élément de la réponse,
01:13:55 mais que je suis pas sûr que les gens
01:13:58 qui font ça la nuit, là,
01:13:59 soient arrêtés beaucoup par des condamnations pénales.
01:14:03 - On parle aussi de ceux qui chantent dans le métro.
01:14:05 - Oui, bien sûr.
01:14:06 - Et puis, ceux qui déversent leur haine sur les réseaux sociaux.
01:14:08 On pourrait faire une liste.
01:14:10 - Bien sûr.
01:14:11 On vit un moment de honte pour le pays.
01:14:13 Je pense vraiment qu'on vit un moment de honte.
01:14:15 - Vous avez raison.
01:14:16 - Je ne pensais pas vivre ça en France.
01:14:18 - Vous avez raison.
01:14:19 - Je ne pensais vraiment pas qu'on pouvait en arriver
01:14:23 à un moment où on chante des choses comme ça dans le métro,
01:14:27 où il y a un humoriste sur France Inter
01:14:30 qui se permet de faire soi-disant des blagues
01:14:33 qui sont...
01:14:35 - Netanyahou, un nazi sans prépuce.
01:14:37 - Voilà.
01:14:38 Je ne pensais pas vivre ça.
01:14:39 Je ne pensais pas qu'on ne pouvait en arriver là, dans ce pays.
01:14:43 Donc, il faut quand même s'interroger,
01:14:45 parce qu'il y a des causes qu'on a bien identifiées
01:14:48 dans l'antisémitisme, qui est ancien en France.
01:14:53 Il y a eu un manque de prise de conscience
01:14:56 qui ne concerne pas que la gauche,
01:14:58 à partir des années 2000,
01:15:00 notamment dans la montée de l'antisémitisme.
01:15:03 Et l'avoglement général qu'il y a eu
01:15:06 à propos des territoires perdus de la République de Georges Bensoussan
01:15:10 est extrêmement révélateur de ça.
01:15:12 Donc, comment lutter contre ça ?
01:15:14 Certainement, il y a évidemment une dimension pénale,
01:15:17 mais je crois que c'est une dimension profondément culturelle.
01:15:20 Et donc, on va revenir à un débat sur l'école.
01:15:23 On va revenir sur un débat sur les familles.
01:15:29 Parce que ce genre d'attitude,
01:15:33 ça se transmet culturellement et familialement.
01:15:36 - Le grand Raman de France, aujourd'hui,
01:15:38 dans cette même interview, qui a suggéré
01:15:40 de faire la lutte contre l'antisémitisme,
01:15:42 une cause nationale.
01:15:44 J'aimerais avoir votre avis là-dessus.
01:15:46 On va revenir sur ce dérapage de l'athlète Maïdine Mekissi,
01:15:49 également hier, qui en a choqué beaucoup.
01:15:52 Il s'est excusé aujourd'hui.
01:15:54 J'aimerais bien voir vos réactions aussi là-dessus.
01:15:56 Mais à quasiment 23h30, on va se permettre
01:15:58 une petite parenthèse, parce que l'actualité,
01:16:00 elle est également météorologique, chers amis.
01:16:02 Ce soir, sans aucune transition,
01:16:04 c'est vrai que c'est compliqué d'alterner les sujets.
01:16:07 Mais je voudrais qu'on aille voir Laurent Célarié,
01:16:09 qui est avec nous toujours,
01:16:11 s'il a toujours les pieds sur terre.
01:16:13 Laurent, parce que ça souffle fort.
01:16:15 Oui, a priori, et c'est tant mieux.
01:16:17 Merci beaucoup, Laurent.
01:16:19 Vous êtes dans le port de Lorient.
01:16:21 On sait que cette tempête qui harane est en train de déferler
01:16:23 sur l'ouest de la France.
01:16:25 La vigilance est rouge.
01:16:27 La vigilance totale.
01:16:29 Racontez-nous ce que vous vivez,
01:16:31 si ça souffle aussi fort que prévu,
01:16:33 à 23h30.
01:16:35 Oui, je vous confirme,
01:16:37 ça souffle aussi fort que prévu.
01:16:39 Pour l'instant, sur le littoral,
01:16:41 on est à peu près à 50-60 nœuds,
01:16:43 un peu plus de 100 km/h.
01:16:45 Ça va monter jusqu'à 3h du matin, a priori.
01:16:47 Il y a une cellule de crise qui est dans la ville de Lorient
01:16:49 depuis 22h.
01:16:51 Il y a à peu près toutes les préfectures,
01:16:53 les trois préfectures du Finistère,
01:16:55 les morbihans et les côtes d'Armor sont sur le pied de guerre.
01:16:57 Il y a à peu près 300 pompiers
01:16:59 qui sont en stand-by
01:17:01 cette nuit pour aider toute la population.
01:17:03 Il y a à peu près 110 interventions
01:17:05 à l'heure où je vous parle
01:17:07 autour de Lorient.
01:17:09 Donc ça souffle beaucoup.
01:17:11 Il y a beaucoup d'arbres qui sont tombés sur les voies.
01:17:13 La route N165 qui relie Brest à Lorient
01:17:15 a été arrêtée,
01:17:17 a été coupée par des chutes d'arbres.
01:17:19 Non, non, ça monte progressivement
01:17:21 et le pic sera entre 3h et 4h du matin.
01:17:23 Avec 170 km/h de vent.
01:17:25 Est-ce que vous pouvez nous rappeler
01:17:27 pour les téléspectateurs
01:17:29 qui nous regardent
01:17:31 les différentes consignes données
01:17:33 à la population,
01:17:35 ça peut paraître évident pour beaucoup,
01:17:37 mais c'est important de rappeler ce qu'il faut faire
01:17:39 ou ne pas faire dans un cas comme celui-là.
01:17:41 Alors il n'y a pas de train,
01:17:43 pas de transport en commun.
01:17:45 Les parcs et jardins sont fermés,
01:17:47 les cimetières fermées aussi.
01:17:49 Aucun établissement qui accueille de public n'est ouvert.
01:17:51 Toute la population doit rester chez elle
01:17:53 jusqu'à la fin de l'alerte.
01:17:55 Voilà, aussi simple que ça.
01:17:57 Merci beaucoup Laurent Selleri.
01:17:59 Et dire que vous dormez dans une tente,
01:18:01 c'est ballot.
01:18:03 Ça va être compliqué la nuit.
01:18:05 Je me perds un peu du goût.
01:18:07 Rendez-vous demain matin.
01:18:09 Rendez-vous demain matin
01:18:11 au lever du jour.
01:18:13 Et ne touchez pas à vos cheveux
01:18:15 jusqu'à demain matin.
01:18:17 Je vous en conjure.
01:18:19 Restez comme ça.
01:18:21 Pour revenir un peu plus sérieux,
01:18:23 merci beaucoup Laurent.
01:18:25 Et faites bien attention à vous, bien sûr.
01:18:27 La France en alerte maximale,
01:18:29 jusqu'à 170 km/h de vent sont attendus en certaines régions.
01:18:31 La Manche passe également en orange
01:18:33 pour vague de submersion ce soir.
01:18:35 15 départements en orange vent.
01:18:37 Des trains sont supprimés.
01:18:39 Et donc,
01:18:41 soyez tous bien vigilants.
01:18:43 Tiens, j'ai Jean-Sébastien Ferjeux
01:18:45 qui m'appelle, qui m'écrit, qui me dit
01:18:47 que le météo est un mystère et que ça commence à souffler fort
01:18:49 depuis une petite demi-heure.
01:18:51 On souhaite à Jean-Sébastien Ferjeux de fermer les volets
01:18:53 et de faire attention en sortant.
01:18:55 On referme cette parenthèse
01:18:57 météo, même si c'est très important
01:18:59 et qu'il y a un vrai risque pour les populations.
01:19:01 C'est quand même essentiel
01:19:03 de s'y arrêter quelques instants.
01:19:05 - Assez classique en Bretagne, cette période-là.
01:19:07 - Oui, mais là, c'est quand même toute la France
01:19:09 qui est concernée, avec demain
01:19:11 dans le cœur du pays, là encore,
01:19:13 des vents violents.
01:19:15 Dans Paris aussi,
01:19:17 il y a beaucoup d'endroits qui seront fermés. Les parcs, les jardins publics,
01:19:19 les cimetières également seront fermés demain.
01:19:21 Retour à ce que l'on évoquait
01:19:24 jusqu'à présent, avant de
01:19:26 parler de cette alerte météo.
01:19:28 J'évoquais ce dérapage, ce dérapage qui a
01:19:30 également provoqué l'indignation.
01:19:32 Ce tweet du triple médaillé
01:19:34 olympique Maïdine Mekissi
01:19:36 dans lequel il cite,
01:19:38 il dit plutôt, je cite, "Adolf Hitler,
01:19:40 c'est un enfant de cœur, à côté
01:19:42 de Netanyahou, l'Occident,
01:19:44 de vrais collabos". C'était hier soir.
01:19:46 Entre temps, il y a eu énormément de
01:19:48 réactions. Le maire de Reims
01:19:50 a tweeté, puisque Maïdine Mekissi
01:19:52 est originaire de cette ville de Reims, et dire
01:19:54 que cet individu a porté le maillot de l'équipe de France.
01:19:56 J'ai honte pour notre ville. Quel naufrage
01:19:58 a-t-il dit ? La ministre des Sports
01:20:00 s'est fendue d'un tweet ce matin, d'un commentaire
01:20:02 où elle condamne également, choquée
01:20:04 par les propos, en ces circonstances tragiques,
01:20:06 comparaison funeste qui flirte
01:20:08 avec tout ce qu'il y a de plus nauséabond.
01:20:10 Vous éloigne tellement des valeurs universelles
01:20:12 de paix que le sport défendra toujours, comme des valeurs
01:20:14 de l'olympisme que vous avez su incarner
01:20:16 pour tant de nos compatriotes.
01:20:18 Sous ce flot d'indignation,
01:20:20 Maïdine Mekissi, qui a fait marche arrière
01:20:22 aujourd'hui, regardez son tweet
01:20:24 d'excuse.
01:20:26 "Israël a lancé une guerre visant à anéantir le Hamas,
01:20:28 mais aujourd'hui, ce sont des civils qui sont anéantis,
01:20:30 et c'est cela qui me fait sortir de mes gonds.
01:20:32 Ma comparaison a été maladroite et mauvaise,
01:20:34 et je m'en excuse pour cela. J'ai réagi
01:20:36 avec émotion."
01:20:38 Joël Mergui, vous vous les imaginez sincères,
01:20:40 les excuses de l'athlète Maïdine Mekissi ?
01:20:42 J'ai vu un autre tweet,
01:20:44 il me semble qu'il manque
01:20:46 un tweet. - A savoir ?
01:20:48 Peut-être que je me trompe,
01:20:50 mais où il disait que
01:20:52 les exactions de
01:20:54 Bibi Netanyahou sont pareilles,
01:20:56 il les a comparées, il a dit "c'est pas pire,
01:20:58 mais c'est pareil". Alors je ne sais pas, je...
01:21:00 - Ça va dans le sens, Adolf Hitler, c'est un enfant de cœur
01:21:02 à côté de Netanyahou. - Non, mais il y avait
01:21:04 une petite marche arrière.
01:21:06 Je crois que...
01:21:08 C'est dramatique qu'on puisse
01:21:10 avoir des personnalités
01:21:12 de ce haut niveau, avec une influence
01:21:14 fondamentale sur la société,
01:21:16 avec une influence fondamentale à un homme de sport,
01:21:18 sur cette jeunesse qu'on a vue dans le métro,
01:21:20 parce qu'il faut bien voir,
01:21:22 ça ne vient pas de nulle part. S'il a tweeté
01:21:24 ça, ça veut dire qu'il y a des choses qui se disent
01:21:26 dans certains milieux
01:21:28 qui permettent cet
01:21:30 hémicycle décomplexé.
01:21:32 Moi je voudrais dire, à cette occasion,
01:21:34 puisqu'on parle d'un sportif,
01:21:36 vous parliez tout à l'heure de cause nationale,
01:21:38 on est en train de vivre un moment terrible
01:21:40 dans l'histoire de notre pays depuis les années 2000,
01:21:42 avec une pointe aujourd'hui
01:21:44 sur l'antisémitisme qui est énorme.
01:21:46 J'ai répété à chaque reprise, depuis des années,
01:21:48 que ça ne peut plus être
01:21:50 que le combat des ministres,
01:21:52 des responsables,
01:21:54 ça doit être le combat de toute une société.
01:21:56 L'indifférence qu'on a pu voir dans le métro,
01:21:58 on ne peut plus rester indifférent.
01:22:00 Il y a eu à l'époque de la Shoah, les "justes".
01:22:02 Il faut qu'aujourd'hui se réveille
01:22:04 cette société de "justes".
01:22:06 La France a compté beaucoup de "justes".
01:22:08 Le "juste", ça peut être quelqu'un de très courageux,
01:22:10 qui va sauver un juif dans un moment difficile,
01:22:12 mais ça peut être quelqu'un de très courageux
01:22:14 qui va simplement condamner,
01:22:16 qui va simplement prendre la parole.
01:22:18 On a aujourd'hui un nombre impressionnant
01:22:20 d'athlètes, d'artistes,
01:22:22 de personnes qui sont suivies
01:22:24 beaucoup plus
01:22:26 que la parole d'un ministre.
01:22:28 – Et peut-être que ce type de dérapage
01:22:30 a conduit aux scènes qu'on a vues dans le métro,
01:22:32 hier, il y a un effet d'entraînement.
01:22:34 – C'est ce que je dis, c'est-à-dire ce type de dérapage
01:22:36 et ce que l'on ne voit pas dans les dérapages.
01:22:38 Donc je voudrais qu'il y ait des dérapages inverses,
01:22:40 c'est-à-dire qu'il y ait des condamnations,
01:22:42 une prise en considération
01:22:44 par l'ensemble de la société civile,
01:22:46 par tous ceux qui ont un pouvoir d'influence.
01:22:48 Et je fais appel aussi,
01:22:50 ce soir, à tous les musulmans de France,
01:22:52 on ne veut pas d'amalgame.
01:22:54 Et on ne fait pas d'amalgame.
01:22:56 Les mosquées ne sont pas protégées
01:22:58 alors qu'Israël est attaquée.
01:23:00 Parce que les juifs ne s'attaqueront jamais
01:23:02 à une mosquée, ils ne font pas d'amalgame
01:23:04 entre les musulmans et le hamas.
01:23:06 – C'est important de le rappeler.
01:23:08 – Mais il faut que les musulmans, les imams,
01:23:10 les responsables musulmans… – Certains le font,
01:23:12 mais peu encore. – Certains le font.
01:23:14 – Et d'autres se sont arrêtés.
01:23:16 – J'aurais aimé les entendre dire qu'ils condamnent le hamas,
01:23:20 qu'ils condamnent le hamas
01:23:22 et qu'ils sont contre les agressions de juifs.
01:23:24 – C'est Pierre Gentillet, Alexandre Devecqueux
01:23:26 qui lançait cette discussion tout à l'heure,
01:23:28 en effet, dès qu'il y a un conflit,
01:23:30 les peuples arabes exercent une influence
01:23:32 sur la communauté musulmane de France
01:23:34 et c'est un problème majeur.
01:23:36 La cause palestinienne a été islamisée,
01:23:38 rappelé il y a quelques jours Dominique de Villepin.
01:23:40 – Oui, alors plusieurs choses.
01:23:42 Effectivement, les prises de parole sont beaucoup trop rares.
01:23:44 Je rejoins ce qu'a dit Joël Bargui,
01:23:46 mais on a publié effectivement dans le Figaro Vox hier
01:23:49 la prise de parole d'Ismaël Saïdi,
01:23:51 qui est un comédien musulman
01:23:53 et qui dit qu'il ne faut pas se voiler la face
01:23:55 sur l'origine de l'antisémitisme.
01:23:57 – C'est ce que j'évoquais tout à l'heure.
01:23:59 – Il dit lui-même, effectivement,
01:24:01 c'est un antisémitisme arabo-musulman et islamiste.
01:24:05 Donc c'est trop rare, mais il faut le souligner
01:24:07 quand il y a ce type de parole.
01:24:09 Ensuite, je crois que cette crise est un révélateur
01:24:13 d'un certain nombre de choses.
01:24:15 En réalité, on sait tous depuis longtemps,
01:24:17 mais effectivement, on se voile tous la face collectivement
01:24:20 parce qu'il y a une pression de la gauche,
01:24:22 il y a une pression des bien-pensantes.
01:24:24 Dès qu'on dénonce ce type d'antisémitisme,
01:24:27 dès qu'on dit d'où il vient, on est traité de racisme.
01:24:31 Aujourd'hui, la crise fait que les dérapages,
01:24:34 on peut tous constater ce qu'on a vu dans le métro,
01:24:36 on a tous été témoin de ce type de scènes
01:24:38 quand on habite ces quartiers-là,
01:24:40 un jour ou l'autre, ils apparaissent au grand jour.
01:24:43 Maintenant, la question c'est, qu'est-ce qu'on va faire de tout ça ?
01:24:46 Est-ce qu'on va changer de politique ?
01:24:47 Et de manière globale, ça a été dit,
01:24:49 on l'a importé en grande partie, cet antisémitisme.
01:24:51 Alors, il y a des gens qui sont là,
01:24:53 c'est la nationalité française,
01:24:54 il va falloir les éduquer, les intégrer.
01:24:56 Mais est-ce qu'on va continuer à en importer encore un peu plus ?
01:24:59 C'est une vraie question qu'il faut se poser.
01:25:02 Mais il faut commencer par que les politiques changent de logiciel
01:25:05 et regardent la réalité en face,
01:25:07 qu'ils aient du courage et qu'ils arrêtent d'avoir peur
01:25:10 d'être traités de raciste,
01:25:11 parce qu'en n'ayant pas de courage, en ayant peur,
01:25:13 comme ça, ils font le jeu des vrais racistes
01:25:15 qui se manifestent aujourd'hui.
01:25:16 En attendant, la réalité, c'est ce nouveau rassemblement,
01:25:18 au sujet d'arrêter au peuple palestinien,
01:25:20 qui est organisé demain par les élus de la France Insoumise,
01:25:23 des collectifs politiques et syndicaux,
01:25:26 également Philippe Guybert.
01:25:29 On a raison d'autoriser ce rassemblement,
01:25:31 puisque de toute façon, on est incapable de les interdire.
01:25:34 Ce n'est pas la même raison.
01:25:35 Oui, et puis je rappelle juste que pour interdire des manifestations en France,
01:25:39 le principe est quand même la liberté de manifester,
01:25:42 et l'exception, c'est quand il y a un trouble à l'ordre public.
01:25:45 Ah, mais c'est un rassemblement pour soutenir le peuple palestinien,
01:25:48 il n'y a pas de problème, pourquoi pas ?
01:25:50 Si c'est de la solidarité avec le ramas, c'est autre chose.
01:25:52 Si on est capable de dire, il va y avoir des troubles à l'ordre public,
01:25:56 il va y avoir des violences physiques,
01:25:58 il va y avoir des slogans antisémites ou racistes, etc.
01:26:02 Très bien, mais si on n'est pas capable,
01:26:04 il ne faut pas interdire les manifestations.
01:26:07 Moi, je suis pour le principe de la liberté,
01:26:10 ne serait-ce que parce que ça permet à chacun
01:26:13 de voir qui a telles opinions et qui ne les a pas.
01:26:16 Je trouve qu'à un moment donné,
01:26:19 je trouve que c'est utile de savoir que
01:26:22 El-Effi, plus des groupuscules d'extrême-gauche,
01:26:25 sont sur un ensemble d'opposition.
01:26:27 Je trouve utile de savoir que ces rassemblements
01:26:31 sont un mélange presque pur d'islamisme et de gauchisme.
01:26:35 On parlait beaucoup de l'islamo-gauchisme,
01:26:37 là on a un terrain d'enquête pour les universitaires qui en doutaient,
01:26:41 là on a un terrain d'enquête formidable.
01:26:43 Il y a un moment donné, il faut que les choses soient dites
01:26:47 et qu'on puisse les critiquer politiquement
01:26:50 sans toujours avoir recours à la voie juridique.
01:26:53 - Elodie Huchard, c'est la responsabilité de El-Effi
01:26:56 si demain on entend "Israël assassin" ou "mort aux juifs" ?
01:26:59 - Alors eux, vous diront que non,
01:27:01 que ce sont des slogans, à chaque fois c'est leur défense,
01:27:04 de dire que ce sont des slogans qu'ils ont,
01:27:06 parfois, eux-mêmes disent qu'ils ne les ont pas entendus.
01:27:08 En réalité, oui, parce qu'ils organisent cette manifestation.
01:27:10 Quand vous organisez une manifestation,
01:27:12 - C'est un rassemblement statique demain ?
01:27:14 - Oui, effectivement, ce qui permet aussi que ce soit permis,
01:27:16 ce que Laurent Nunez disait,
01:27:18 que forcément quand c'est statique et pas dynamique, c'est plus facile.
01:27:21 Quand c'est organisé par des partis politiques,
01:27:23 vous en savez plus sur les organisateurs.
01:27:25 Mais forcément, ils sont organisateurs de cette manifestation
01:27:28 et si des slogans antisémites sont entendus,
01:27:31 c'est bien aussi parce qu'il y a une certaine ambiguité
01:27:33 de la part de la France insoumise
01:27:35 et que forcément une partie de leurs adhérents,
01:27:37 de leurs sympathisants, peuvent aller vers ce genre de slogans.
01:27:40 - Les relents de la gauche antisémite ressurgissent-ils
01:27:43 grâce à Jean-Luc Mélenchon et les siens ?
01:27:46 J'ai presque envie de dire que la réponse est dans la question.
01:27:49 Je voudrais que vous réagissiez à ce qui s'est dit tout à l'heure
01:27:51 sur le plateau de Punchline.
01:27:53 Julien Drey, que chacun connaît, ancien député socialiste,
01:27:55 a fait une confession, au hasard de la conversation,
01:27:59 sur Jean-Luc Mélenchon. Écoutez.
01:28:01 - Jean-Luc Mélenchon m'a contacté.
01:28:03 - Récemment ?
01:28:05 - Non, il y a encore quelques mois.
01:28:07 Il me demandait de le réconcilier avec la communauté juive,
01:28:10 en me disant "mais toi qui as été avec moi dans ces années-là".
01:28:14 Je disais "écoute, c'était il y a deux ans".
01:28:16 D'ailleurs, il n'y a pas que moi qui l'a fait.
01:28:18 Monsieur Corbière a pris lui-même contact avec le CRIF.
01:28:20 Voilà.
01:28:22 Et on lui a dit "écoute, il faut que tu sois clair sur une chose,
01:28:25 l'antisémitisme et la reconnaissance de l'Etat d'Israël".
01:28:28 Il n'a pas voulu le faire.
01:28:30 - Incroyable. Comme quoi, tous tes calculs politiques,
01:28:36 tous tes cynismes politiques,
01:28:38 et l'objectif est surtout de ne pas se brouiller avec sa base électorale.
01:28:41 Je ne sais pas qui veut à Gérard Sarl.
01:28:43 Allez-y Philippe et puis Joël Mergui.
01:28:45 - La dérive...
01:28:47 - Ça ne vous étonne pas, cette confession de Julien Drey ?
01:28:50 - Non.
01:28:52 - Ah bon ?
01:28:54 - Non, absolument pas.
01:28:56 - Moi qui suis moins proche de Julien Drey et des socialistes que vous,
01:28:58 ça ne m'a pas surpris.
01:29:00 - Il n'y a pas de choses qui me surprennent dans ce domaine.
01:29:02 Et donc, je ne suis absolument pas surpris.
01:29:04 Mais le virage qu'a pris Mélenchon,
01:29:06 il a été pris au moment de la manif contre l'islamophobie.
01:29:09 Voilà, c'est ça qui est la rupture.
01:29:12 À partir de là, le grand délire complotiste qu'il nous avait fait
01:29:15 sur les fameux attentats qui intervenaient
01:29:18 à chaque présidentielle de la semaine
01:29:21 qui précède le premier tour du scrutin
01:29:24 pour mieux stigmatiser les musulmans,
01:29:27 en faisant référence y compris à ce qui s'était passé en 2012
01:29:30 avec Mohamed Merah,
01:29:32 c'était déjà un délire complotiste
01:29:35 qui n'était pas très loin d'une forme d'antisémitisme.
01:29:39 Donc, ensuite qu'il ait des coups tactiques
01:29:42 et qu'il soit capable avec un cynisme total
01:29:45 de tenter tout ce qu'il peut tenter,
01:29:48 oui, bien sûr, ce n'est pas surprenant.
01:29:51 Je voudrais quand même dire, parce que je trouve que la gauche,
01:29:54 bon, beaucoup de critiques à faire,
01:29:57 je sais bien qu'on se fasse l'autocritique,
01:30:00 enfin, pas toute la gauche, je voudrais quand même...
01:30:03 - Mais personne ne parle de toute la gauche.
01:30:06 - Non, mais parce que tout à l'heure...
01:30:09 - On cible l'extrême gauche avec précision.
01:30:12 - Même le centre, il y a eu un enlèvement en général.
01:30:15 - Je viens de développer mon point.
01:30:18 - Non, mais juste, ce que je dénonce,
01:30:21 c'est un espèce d'antiracisme qui est devenu fou
01:30:24 qui a consisté non pas à combattre le racisme
01:30:27 de l'extrême gauche, mais à combattre le racisme
01:30:30 d'élus socialistes dans des villes
01:30:33 où la part d'immigrés d'origine de culture arabo-musulmane
01:30:36 a été importante, ont fait du clientélisme.
01:30:39 Et c'était souvent des villes tenues par des socialistes.
01:30:42 J'ai constaté simplement, si je peux aller au bout de mon propos,
01:30:45 que quand ces villes ont changé de couleur politique,
01:30:48 la réaction était exactement de la même,
01:30:51 de la part des élus, y compris quand ils étaient de droite.
01:30:54 Donc, la gauche radicale dans le rapport à Israël,
01:30:57 dans le rapport au combat palestinien, c'est un truc ancien
01:31:00 qui ne fait qu'exploser aujourd'hui.
01:31:03 Mais ne mettons pas toute la gauche dans le sac, s'il vous plaît.
01:31:06 - Joël Mergui, ce qui se dit ces derniers temps,
01:31:09 ce que l'on entend avec insistance,
01:31:12 avant, c'est de Jean-Marie Le Pen que venaient les inquiétudes,
01:31:15 aujourd'hui, c'est de Jean-Luc Mélenchon.
01:31:18 Il est en train de se placer du mauvais côté de l'histoire ?
01:31:21 - C'est ça, c'est ce que je veux dire.
01:31:24 Il faut rappeler qu'il n'a toujours pas reconnu le Hamas
01:31:27 comme un mouvement terroriste.
01:31:30 Après tout ce que vient de vivre Israël et ce que vient de vivre le monde
01:31:33 après ce massacre, on a une personnalité
01:31:36 qui est élue de la République française,
01:31:39 qui, vous le disiez, par clientélisme, ce qui m'inquiète encore plus,
01:31:42 parce que c'était des convictions personnelles, on va le laisser,
01:31:45 mais s'il parle à la nation, ça veut dire qu'il y a une partie
01:31:48 de notre société qui n'a pas envie d'entendre
01:31:51 que c'est le Hamas, que le Hamas est un mouvement terroriste.
01:31:54 Et donc après, il ne faut pas s'étonner si on a des jeunes dans la rue
01:31:57 qui crient des slogans antisémites, parce que là, c'est une ouverture
01:32:00 qui décomplexe tous ceux qui peuvent se dire
01:32:03 que si lui, qui est élu et qui sait les choses,
01:32:06 ne dit pas que c'est un mouvement terroriste,
01:32:09 alors nous, on va le suivre.
01:32:12 Je pense qu'il y a une responsabilité énorme, et une peine énorme
01:32:15 pour mon pays, de savoir que des extrêmes sont arrivés
01:32:18 à l'Assemblée nationale en 2022.
01:32:21 C'est une peine énorme, et quand je vois ces élus
01:32:24 arriver dans nos cérémonies,
01:32:27 les cérémonies de la Shoah, et déposer des gerbes
01:32:30 sur les morts de la Shoah,
01:32:33 quand aujourd'hui ils disent ça,
01:32:36 je leur demande de ne plus jamais venir
01:32:39 déposer des gerbes sur nos morts,
01:32:42 qu'ils restent dans leur conviction.
01:32:45 - Tout dernier mot, Pierre Gentil, il nous reste 30 secondes.
01:32:48 - Oui, vraiment, on sera encore plus court. Je pense que Jean-Luc Mélenchon
01:32:51 a fait le choix depuis quelques années, je ne reviendrai pas sur les évolutions
01:32:54 idéologiques, mais en tout cas un pari électoral, un pari qui est un pari
01:32:57 démographique. Et je suis désolé de vous le dire, mais sur un plan
01:33:00 purement cynique, politique, ce pari démographique
01:33:03 a donné des fruits en 2022. Jean-Luc Mélenchon
01:33:06 fait 52% à Roubaix.
01:33:09 Regardez ce qu'est devenu Roubaix. Donc aujourd'hui, il y a
01:33:12 un pari démographique qui est fait par cette gauche. Je n'ai pas l'impression
01:33:15 qu'il y ait de changement, et malheureusement c'est logique, on en arrive
01:33:18 à ses extrémités. - Bon, on sera très attentifs
01:33:21 à cette manifestation demain, et puis surtout
01:33:24 à ce climat qui nous inquiète tous dans notre
01:33:27 pays depuis presque 3 semaines maintenant, depuis plus de 3 semaines
01:33:30 maintenant. Merci à tous les 6 d'avoir participé à cette
01:33:33 émission. Martin Mazur, Céline Géneau, Coralie Deleplace
01:33:36 m'ont aidé à préparer l'édition de la nuit. C'est dans un court instant.
01:33:39 Je vous souhaite une bonne nuit, et à demain pour Soir Info.
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