American Monster John le profiteur

  • l’année dernière
Transcript
00:00 Police secours, quelle est votre adresse ?
00:03 Lundale. Je fais une crise cardiaque. On nous a tirés dessus.
00:08 Comment vous vous appelez ?
00:10 John.
00:12 John était un peu différent.
00:15 J'imaginais pas ma mère avec un gars comme lui.
00:18 Il aime pas les gens.
00:20 On se disait c'est quelqu'un de bien.
00:23 Mais je sentais que quelque chose clochait chez lui.
00:28 On se demandait ce qui tournait pas rond chez lui.
00:31 Il a totalement changé de personnalité.
00:34 Je me suis dit "Waouh, il commence vraiment à être obsédé par tout ça."
00:38 Et c'est là que les choses ont commencé à dégénérer.
00:42 Où êtes-vous ?
00:45 On est dans le sous-sol.
00:47 On a trouvé une bibliothèque de fortune qui faisait office de porte.
00:51 Elle menait vers une sorte de pièce cachée.
00:54 Vous étiez où quand ils ont commencé à tirer ?
00:57 On était dans le sous-sol.
00:59 Son comportement, ses actions, ses émotions, on voyait qu'il n'était pas sincère.
01:04 Ma... femme... est morte ?
01:09 Je sais quelqu'un de mauvais.
01:12 [Musique]
01:27 C'est le jour de Noël chez la famille D'Amico.
01:33 Je vois pas ce que c'est.
01:35 Steve, 42 ans, offre un cadeau un peu particulier à sa femme Carla, 41 ans.
01:40 C'est dans le garage.
01:42 Il fait froid.
01:44 Mon père a dit "Le Père Noël a déposé un cadeau dans le garage."
01:47 Je suis allée voir avec ma mère.
01:49 Allumez la lumière.
01:51 C'est quoi ?
01:53 Je vois un gros cadeau.
01:55 Qu'est-ce que c'est ?
02:00 C'est quoi ?
02:02 Un moteur de porte de garage.
02:04 Son mari lui avait offert un moteur de porte.
02:10 Wow !
02:12 T'as vu ça ?
02:14 Oui, c'était utile au moins.
02:16 Merci Père Noël.
02:18 Je pense qu'ils étaient mariés depuis environ 22 ans.
02:24 Et à cette époque, le mariage de Carla et Steve commençait à battre de l'aile.
02:35 À mon avis, ça faisait déjà un moment, mais parfois les parents choisissent de rester ensemble pour les enfants.
02:41 Je pense que c'était leur cas.
02:43 Ouais, j'en étais sûre !
02:47 C'était un bon père, mais il n'était pas au niveau de Carla.
02:52 C'était elle qui faisait tout.
02:54 Elle s'occupait de tout le monde.
02:57 Elle prenait soin de leur foyer.
03:02 Ils étaient jeunes quand ils se sont rencontrés.
03:05 Et j'ai jamais vu mes parents être très affectueux l'un envers l'autre.
03:10 Mais ils étaient bien ensemble.
03:13 En tant qu'amis.
03:15 Ma mère disait qu'elle aimait toujours mon père,
03:20 mais qu'elle n'était plus amoureuse de lui.
03:23 Tout simplement.
03:25 Carla et Steve divorcent en 2007.
03:31 Steve ne voulait pas divorcer.
03:33 Mais par rapport à leurs deux enfants et aux petits-enfants,
03:37 ils se comportaient bien, ils se montraient civilisés.
03:41 Après le divorce, ma mère a commencé un nouveau chapitre de sa vie.
03:47 Elle se sentait bien dans sa peau.
03:50 Je pense qu'elle voulait revivre ses jeunes années.
03:54 Elle avait 21 ans quand elle s'est mariée.
03:57 Carla fait des rencontres en ligne.
04:00 J'étais un peu méfiante.
04:02 J'avais toujours un peu d'appréhension vis-à-vis de tous ces sites de rencontres.
04:08 Quelques mois plus tard,
04:11 elle m'a dit qu'elle avait rencontré quelqu'un de très sympa
04:14 et qu'elle aimait discuter avec lui.
04:17 Ce nouvel homme dans la vie de Carla s'appelle John Benton Lewis.
04:22 Il a 40 ans.
04:23 Il était un peu différent.
04:25 J'imaginais pas ma mère avec un gars comme lui.
04:29 Sur sa photo de profil, il y avait des plans de cannabis.
04:33 J'imaginais pas avec quelqu'un qui ferait ça.
04:36 Mais elle avait la quarantaine.
04:38 Et je crois qu'elle avait envie de vivre
04:41 comme si elle avait à nouveau 20 ans.
04:44 John était tatoué.
04:47 Il avait une moto et il était doué pour réparer des objets.
04:53 Il ne parlait pas beaucoup,
04:57 mais elle appréciait sa compagnie.
05:00 Elle était heureuse avec lui.
05:03 John faisait la cuisine et le ménage
05:07 et il faisait des petits travaux dans la maison.
05:11 C'est ce qu'elle attendait d'un homme.
05:14 Avec lui, elle se sentait bien.
05:16 Elle se sentait très importante.
05:18 Et c'était quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti avant.
05:25 Ma sœur m'a confié qu'il avait un passé criminel.
05:29 Il avait été arrêté pour cambriolage.
05:33 Mais elle disait qu'il avait changé
05:36 et qu'il essayait de laisser tout ça derrière lui.
05:40 Je lui ai dit, "D'accord, tu sais de quoi tu parles."
05:44 John a dit à ma mère qu'il avait eu un cancer dans le passé
05:50 et qu'il avait encore d'horribles douleurs à la suite de sa maladie.
05:55 John touchait une pension d'invalidité
05:59 et c'était ça et les quelques sous gagnés en réparant des moteurs
06:04 qu'il considérait comme son salaire.
06:07 John prenait du cannabis thérapeutique
06:11 et il en fumait beaucoup parce qu'il avait des douleurs
06:14 à cause d'un cancer qu'il avait eu.
06:18 Je trouvais ça excessif,
06:20 mais je comprenais que c'était pour des raisons médicales.
06:23 Donc, oui, j'étais très tolérante à son égard.
06:27 Il avait raconté des histoires de son passé à ma mère
06:33 et ma mère avait un grand cœur.
06:36 Elle arrivait toujours à savoir le potentiel chez les autres
06:42 et je crois qu'elle sentait un énorme potentiel chez John.
06:48 À la fin du mois d'avril 2009,
06:52 ils habitaient déjà ensemble.
06:56 Ma mère avait une belle carrière professionnelle.
07:01 Elle travaillait dans le service comptable de l'entreprise Bayer.
07:07 Pendant l'été 2010,
07:11 elle achetait une maison dans la ville de Niles pour elle et John.
07:16 C'était une maison avec trois chambres de style ranch
07:21 avec une très jolie véranda à l'arrière et une piscine.
07:25 Ma mère l'adorait.
07:28 Carla et John sont très proches,
07:34 mais John fait souvent l'impasse sur les événements familiaux importants,
07:38 comme le mariage de Daniel, la fille de Carla.
07:43 C'est moi et mon père qui nous conduit à l'hôtel.
07:47 Voilà ma mère.
07:50 Elle est trop contente.
07:52 Et voilà Carla et Steve.
08:02 Ils n'avaient aucun problème avec le fait de se revoir.
08:07 Mon mariage s'est déroulé dans l'Idaho.
08:11 Toute ma famille a fait le déplacement.
08:14 C'était super que ma mère soit là, à mes côtés.
08:18 John était invité au mariage, mais il n'est pas venu.
08:24 Ma mère disait qu'il n'aimait pas prendre l'avion
08:29 ou être entouré de trop de monde,
08:31 mais c'était aussi parce qu'il ne pouvait pas fumer son herbe.
08:37 Parfois, quand vous êtes dans un autre état que le Michigan,
08:42 on vous regarde de travers si vous faites ça.
08:46 On était habitués à entendre les excuses de John pour justifier ses absences.
08:53 Carla aurait adoré qu'il l'accompagne aux événements,
08:57 mais elle me disait toujours qu'elle comprenait.
08:59 Ma mère disait qu'il n'aimait pas prendre l'avion
09:02 ou être entouré de trop de monde,
09:04 mais c'était aussi parce qu'il ne pouvait pas fumer son herbe.
09:09 Parfois, quand vous êtes dans un autre état que le Michigan,
09:14 on vous regarde de travers si vous faites ça.
09:19 On était habitués à entendre les excuses de John pour justifier ses absences.
09:26 Carla aurait adoré qu'il l'accompagne aux événements,
09:30 mais elle me disait toujours qu'elle comprenait ses raisons
09:33 et que ça ne la dérangeait pas.
09:36 Mais elle l'appelait beaucoup.
09:39 Elle l'appelait.
09:41 Et en revenant, elle disait « Je lui manque ».
09:45 Et quand elle rentrait chez elle, elle nous disait « John m'a acheté des fleurs ».
09:50 Donc on se disait « Oui, il aime maman. »
09:53 C'est juste qu'il est discret et qu'il n'aime pas les gens.
10:00 Chez eux, dans le Michigan, John compense ses absences aux réunions de famille
10:05 en passant du temps avec les petits-enfants de Carla.
10:09 Là, c'est John sur un kart qui tire mes trois plus grands garçons assis sur une luge.
10:16 On a Noah à l'avant, Adam au milieu et Isaiah à l'arrière.
10:23 Il voulait faire des activités avec nous parce qu'il avait neigé.
10:29 Je me souviens qu'il nous faisait faire le tour du quartier.
10:33 La plupart du temps, j'étais pas présente quand John jouait avec mes enfants.
10:41 J'ai toujours pensé qu'il était juste très introverti,
10:46 mais je crois qu'en vérité, il ne m'appréciait pas beaucoup.
10:57 Six mois plus tard, Carla et John se marient.
11:01 C'était un mariage en extérieur. Il y avait un petit belvédère.
11:06 La famille était présente. C'était magnifique.
11:11 Ça me faisait plaisir de voir que ma mère était à nouveau heureuse.
11:16 Et même si je n'étais pas sûre de vraiment connaître John,
11:22 je me disais qu'il devait bien traiter ma mère pour qu'elle ait l'air aussi heureuse.
11:28 Je me disais, bon, il est un peu discret et mystérieux,
11:36 mais peut-être que les contraires s'attirent.
11:39 J'étais heureuse pour ma sœur. Elle aimait beaucoup cet homme.
11:46 Et il avait l'air de l'aimer, lui aussi.
11:50 Mais les apparences sont parfois trompeuses.
11:54 Le mariage de ma fille Tess s'est déroulé à Grand Rapids, dans le Michigan,
12:10 à quelques heures de route.
12:13 J'étais assise devant avec ma mère et mon père.
12:19 Là, c'est Carla et John.
12:22 John était plus à l'aise parce qu'on restait dans le Michigan
12:27 et qu'il avait le droit de consommer son cannabis.
12:30 Tess Liberington.
12:32 Et oui, c'était quelque chose d'exceptionnel pour lui d'avoir assisté au mariage.
12:37 Je me souviens qu'il était sur la photo de famille.
12:42 Mais je suis sûre qu'il sortait pour fumer toutes les dix minutes.
12:48 Lui, son cannabis, il n'était pas sociable.
12:52 Il n'aimait pas la foule.
12:54 Il ne faisait aucun effort pour essayer de tisser des liens avec les autres.
13:00 Cette même année, John commence à cultiver des plants de cannabis dans leur sous-sol.
13:14 Carla nous avait dit que John avait aménagé une pièce, une chambre de culture.
13:19 Et elle était cachée derrière un mur.
13:22 J'étais un peu inquiète à ce sujet.
13:26 Je n'aimais pas l'idée que ma sœur ait ce genre de choses dans sa maison.
13:31 Au début, je pensais qu'il cultivait du cannabis thérapeutique pour sa propre utilisation.
13:39 Et ensuite, j'ai entendu dire qu'il en cultivait pas que pour lui, mais pour d'autres personnes aussi.
13:48 Il postait des photos sur Internet pour montrer qu'il voulait apporter son soutien à des personnes atteintes de cancer.
13:56 Il leur préparait des gélules de cannabis.
14:00 Carla lui faisait confiance.
14:05 S'il disait qu'il les vendait à des malades, elle le voyait comme une bonne chose.
14:10 Mais moi, je trouvais ça suspect.
14:12 Je ne lui faisais pas vraiment confiance parce qu'il avait un passé criminel.
14:16 Et quand on a des antécédents criminels, à mon avis, on n'est pas censé vendre du cannabis thérapeutique.
14:26 En 2016, John avait pris position pour la légalisation du cannabis thérapeutique dans tous les États.
14:38 John avait fait décorer son pick-up. Il avait l'air super fier de lui.
14:44 C'est le pick-up de John. Il y avait des feuilles de cannabis sur la carrosserie et sur les vitres.
14:53 Et à l'arrière, il y avait sa citation fétiche pour faire l'apogée du cannabis.
14:57 « Si une loi est injuste, on n'a pas seulement raison de lui désobéir, on a le devoir de le faire. »
15:06 De Thomas Jefferson.
15:08 Je me suis dit « Wow, il commence vraiment à être obsédé par tout ça ! »
15:12 Regardez ça !
15:14 Regardez ça !
15:16 John descend dans la rue pour faire la promotion du cannabis thérapeutique.
15:21 C'était un rassemblement de motards, fans de cannabis.
15:25 Ça, c'est sûrement la moto de John. Je reconnais la couleur verte.
15:30 On le reconnaissait dans la ville grâce à sa moto et à son pick-up.
15:35 Je pense qu'il se considérait comme le pilier d'un mouvement, comme la voie de la légalisation du cannabis thérapeutique.
15:48 Il devenait assez incontrôlable.
15:51 Je me disais qu'il commençait à dépasser les bornes.
15:54 Il ne faisait pas les choses de la bonne façon.
15:57 Coucou ! Je suis un petit ange et j'ai aussi mon ami l'ange avec moi.
16:11 Avec toute ma famille, on a passé Noël 2016 avec maman et John.
16:17 Chez eux, à Niles.
16:19 C'était le premier Noël qu'on passait tous ensemble, avec tous les petits-enfants présents.
16:27 On était toujours sur un téléphone à essayer plein de filtres.
16:34 Et c'était toujours ma mère qui prenait les photos les plus drôles.
16:41 J'ai fait un maquillage différent aujourd'hui. Alors, ça te plaît ?
16:47 J'y crois pas.
16:49 Coucou, Mali ! Tu dis bonjour ?
16:53 Ma mère adorait être entourée de ses enfants et de ses petits-enfants.
16:57 C'était la chose qu'elle aimait le plus au monde.
17:01 C'était les fêtes de Noël, mais John était un peu plus bizarre que d'habitude.
17:08 Il y avait du monde qui venait chez eux pendant qu'on y était.
17:15 J'ai demandé à ma sœur qui étaient tous ces gens.
17:17 Et elle m'a répondu que c'était des personnes à qui John vendait son cannabis thérapeutique.
17:24 J'avais mes enfants avec moi, alors j'étais méfiante.
17:29 C'était qui, ces gens ? On les connaissait pas.
17:32 Ils avaient pas l'air d'avoir de bonnes intentions.
17:34 En plus, ces allées et venues arrivaient le plus souvent la nuit.
17:39 Je suis pas naïve.
17:42 Mais ma mère, par contre, elle posait pas de questions.
17:45 Je lui ai demandé si elle avait une arme.
17:48 Et elle m'a dit que non, mais que John en avait une.
17:52 J'avais peur pour la sécurité de ma mère.
17:56 En mai 2017, John a ouvert sa boutique
18:10 Seven Leaves Compassion Club.
18:13 Tant que c'était légal, il vendait tout ce qu'il pouvait autour du cannabis.
18:19 Carla avait avancé tous les frais.
18:22 Elle pensait que c'était une bonne idée.
18:26 Ma mère lui apportait tout le temps son soutien.
18:31 Parce qu'il avait toujours rêvé d'ouvrir ce genre de boutique.
18:39 Pendant les quelques mois qui ont suivi,
18:41 Carla a commencé à nous confier qu'elle n'était pas emballée par la boutique.
18:45 John rentrait très peu à la maison. Il rentrait tard.
18:50 Il était dans sa boutique toute la journée, la nuit et même le week-end.
18:54 Il ne s'intéressait plus à rien, à part à son cannabis.
18:58 Puis, un jour, des femmes ont commencé à lui envoyer des messages.
19:04 Et ces femmes venaient régulièrement à la boutique.
19:09 Ce qui mettait ma soeur très mal à l'aise également.
19:12 Je crois que Carla commençait vraiment à en avoir assez de tout ça.
19:19 Je sais qu'ils discutaient de la fermeture de la boutique
19:23 parce qu'ils ne faisaient que perdre de l'argent.
19:26 Mais lui, il était très contrarié par ce qu'elle lui disait.
19:32 Parce que John vivait les plus beaux moments de sa vie là-bas.
19:37 Il était devenu le centre d'attention de tous les fans de cannabis de la ville.
19:41 Il avait toutes ces filles qui l'appelaient pour je ne sais quelle raison.
19:45 Il ne voulait pas redescendre de son piédestal.
19:49 Carla fait deux heures de route jusqu'à Muskegon
19:57 pour s'occuper de sa mère pendant le week-end.
20:00 Ma mère avait emmené mes garçons chez ma grand-mère.
20:05 Pour l'aider à faire des trucs dans son petit appartement.
20:09 Elle était malade ou elle venait de se faire opérer, je ne sais plus.
20:14 Donc on est allé l'aider.
20:16 On a passé un week-end normal avec elle.
20:20 Mais avant qu'on parte, ma grand-mère était au téléphone avec quelqu'un.
20:26 Elle avait l'air en colère et bouleversée.
20:32 Je me souviens lui avoir demandé si ça allait.
20:35 Et elle m'a répondu que oui, tout allait bien.
20:38 Mais je voyais bien qu'elle était très contrariée.
20:43 Comme s'il s'était passé quelque chose d'horrible.
20:47 Cet après-midi-là, Carla dépose ses petits-fils chez Christy
20:56 et rentre chez elle rejoindre John.
20:59 Je crois qu'il était 16h.
21:02 On s'est dit au revoir et je lui ai fait un gros câlin.
21:06 Je ne me doutais pas de ce qui allait arriver.
21:10 Si j'avais su, je l'aurais retenu.
21:14 Police secours, quelle est votre adresse ?
21:22 L'Hondale !
21:24 Je fais une crise cardiaque !
21:26 On nous a tirés dessus !
21:27 Où êtes-vous ?
21:28 On est dans le sous-sol.
21:31 Et ils ont tué ma femme !
21:34 Comment vous vous appelez ?
21:36 Carla !
21:37 Allô ?
21:39 Carla !
21:40 Comment vous vous appelez ?
21:44 John.
21:45 Votre nom de famille ?
21:47 Louis.
21:49 Le dimanche 13 août, aux alentours de 17h45,
21:57 les secours ont reçu un appel de John Lewis.
22:01 Patrouille, rendez-vous le plus vite possible sur les lieux.
22:05 Je me trouvais à 6 ou 8 km au nord de la scène de crime
22:10 quand on a reçu l'appel prioritaire via la radio.
22:13 On nous a signalé un cambriolage en cours.
22:16 On ne savait pas combien de personnes étaient présentes et impliquées.
22:21 T'as mis ton gilet ?
22:24 Ni combien de personnes se trouvaient dans la maison.
22:27 Prêt, on y va.
22:28 On a saisi nos fusils.
22:30 On ne savait pas ce qu'on allait trouver.
22:33 On a commencé par le niveau principal.
22:39 C'était une maison de plein pied avec un sous-sol.
22:42 Quand on s'est dirigés vers le sous-sol,
22:47 on a entendu quelqu'un répéter "Elle se réveille pas, elle se réveille pas".
22:53 La voix provient de derrière une bibliothèque dans le coin de la pièce.
22:57 On s'est dirigés vers le coin de la pièce.
23:01 Là, on a trouvé une bibliothèque de fortune qui faisait office de porte.
23:07 Elle menait vers une sorte de pièce cachée.
23:10 C'était une pièce secrète où on cultivait du cannabis.
23:14 On a atteint la porte et on a annoncé notre présence.
23:19 On leur a dit de se montrer.
23:22 Monsieur Lewis est sorti en rampant.
23:24 On a vu qu'il était couvert de sang.
23:26 Dans la pièce, il y avait également une femme face contre terre.
23:32 Elle ne bougeait pas et elle ne réagissait pas.
23:35 On a un corps. Envoyez-nous une équipe médicale.
23:41 Une équipe médicale nous a rejoints dans le sous-sol
23:46 et le décès de Carla Lewis a été prononcé.
23:50 Un homme a été tué par une femme.
23:53 Un ami m'a envoyé un message pour me dire
24:04 « Je voulais m'assurer que ta mère aille bien. »
24:07 J'ai vu qu'il y avait une fusillade dans sa rue.
24:10 J'ai essayé d'appeler ma mère,
24:13 je lui ai envoyé des textos.
24:16 J'ai essayé d'appeler John.
24:18 J'ai réveillé mon mari. Il fallait que j'y aille.
24:22 Quand je suis arrivée,
24:27 il y avait une rangée de voitures de police devant la maison.
24:30 Je me suis dit « Non, c'est pas elle. C'est pas possible. »
24:34 On se sent paralysé quand on m'entend ça.
24:38 On n'arrive pas à comprendre.
24:42 J'arrivais pas à réaliser ce qui se passait.
24:45 Je pouvais pas y croire.
24:47 Je me demandais qui a bien pu tirer sur maman.
24:50 C'est la personne la plus gentille que je connaisse.
24:54 J'étais sous le choc.
24:57 On a essayé d'obtenir des informations de Monsieur Lewis.
25:03 Il nous a dit que deux individus noirs et costauds
25:07 étaient entrés dans sa maison, qu'ils avaient essayé de les cambrioler,
25:11 qu'ils avaient ouvert le feu dans sa chambre de culture.
25:14 Ils avaient touché Madame Lewis, mais qu'ils l'avaient raté, lui.
25:19 On a emmené Monsieur Lewis au commissariat de Niles.
25:25 Je l'ai interrogé en compagnie du lieutenant Rick Bigger.
25:30 Lui, c'est Fabian de la police d'État.
25:34 Moi, c'est Rick du bureau du shérif. On est enquêteurs.
25:37 On va essayer de comprendre ce qui s'est passé.
25:40 Il ne portait qu'un jean et une paire de tennis.
25:44 On voulait obtenir des informations de lui,
25:47 qu'il nous livre sa version.
25:50 Il nous a dit que Carla s'était absentée tout le week-end.
25:53 Elle était chez sa mère.
25:55 Elle venait de rentrer à la maison le dimanche après-midi.
25:59 Selon John, après le retour de Carla,
26:03 ils ne sont plus du tout sortis de la maison.
26:06 Elle lui a simplement raconté son week-end chez sa mère.
26:10 Ils se sont rendus au sous-sol, dans la chambre de culture.
26:16 Qu'est-ce qui s'est passé ?
26:19 On déplaçait les plantes, et tout à coup, elle a crié.
26:25 Quand j'ai levé la tête, j'ai vu des pistolets tirer des coups de feu.
26:29 Donc, vous déplacez des plantes.
26:32 C'est ça ?
26:35 Dites-moi,
26:37 qu'est-ce qui s'est passé étape par étape en prenant votre temps ?
26:41 Elle a dit "Où ça ?"
26:44 Et je lui ai dit de pousser ce plan-là contre le mur.
26:47 Je me suis penché pour tirer un pot.
26:51 Et ensuite, ils arrêtaient pas.
26:55 Ils arrêtaient pas de tirer partout dans la pièce.
26:59 Qui ça, "ils" ?
27:01 Les gars. Les gars noirs.
27:04 Combien de gars ?
27:06 Ils ont dit "futur".
27:08 Ils ont rien dit du tout. Ils se sont juste mis à tirer sur nous.
27:12 La chambre de culture était très petite.
27:16 Je dirais qu'elle faisait dans les 9 ou 10 mètres carrés,
27:19 avec une petite porte d'entrée.
27:21 L'emplacement des douilles et des impacts de balles au mur
27:24 nous donnent une idée de ce qui s'est passé.
27:27 Ma première pensée a été "Si ils ont tué sa femme,
27:31 comment est-ce que lui, il s'en est sorti indemne ?
27:34 Dans un si petit espace, comment il n'a pas été touché ?"
27:37 Vous étiez où quand ils ont commencé à tirer ?
27:41 On était dans le sous-sol.
27:43 Donc vous dites que les suspects étaient déjà dans la maison.
27:46 Ils étaient dans...
27:48 ma maison.
27:51 Puis on lui a demandé des informations au sujet de son activité.
27:57 Vous avez une boutique ? Vous vendez quoi ?
28:01 Du cannabis thérapeutique. C'est pour soigner les douleurs.
28:04 D'accord.
28:06 On lui a ensuite demandé s'il avait des ennemis
28:09 ou s'il avait une idée de qui aurait pu commettre le meurtre.
28:13 Tout le monde me déteste, là-bas.
28:16 Qui vous en voulait ?
28:18 Les gars. Ceux qui veulent ouvrir un dispensaire.
28:21 Mais c'est qui, ces gars ? Des blancs ? Des noirs ?
28:24 C'est des noirs.
28:26 C'est les mêmes gars qui étaient chez vous ?
28:28 Non.
28:30 Non.
28:32 On lui a demandé s'il soupçonnait ces personnes d'être impliquées,
28:37 mais il n'a pas répondu clairement.
28:40 Tout ça, c'est à cause de ma fichue boutique.
28:44 Tandis que les enquêteurs interrogent John,
28:49 les agents de police recherchent des témoins de la scène.
28:53 Ils ont fait du porte-à-porte pour voir si quelqu'un avait entendu quelque chose.
28:58 Est-ce que les voisins avaient entendu ou alors aperçu une voiture suspecte ?
29:03 Il n'était pas tard quand on a reçu l'appel de John.
29:07 Il devait être 17h45 environ.
29:10 Mais les agents n'ont trouvé aucun voisin qui avait entendu des coups de feu
29:14 ou aperçu un inconnu entrer par effraction.
29:17 Par contre, les voisins d'à côté ont confirmé
29:20 qu'ils entendaient tout le temps les chiens aboyer.
29:23 Mais si vos chiens aboient tout le temps quand vous êtes à la maison,
29:27 ils vont aboyer en voyant des inconnus entrer dans la maison.
29:32 L'histoire que John nous racontait n'était pas logique.
29:38 On devait découvrir la vérité.
29:41 On est passé d'un interrogatoire amical à des questions plus dures.
29:47 - Vous avez des armes à la maison ? - Non, j'ai rien du tout.
29:50 Quand avez-vous tiré pour la dernière fois ?
29:53 J'ai pas tiré une seule balle depuis que je m'en suis pris une.
29:57 Je touche pas aux armes à feu.
29:59 - On vous a tiré dessus ? - On m'a tiré dessus.
30:02 - Vous étiez quand ? - Vers la fin des années 90, je crois.
30:07 Il nous soutenait qu'il n'avait pas d'armes à feu,
30:11 qu'il n'en avait jamais eues, qu'il n'en avait jamais achetées.
30:14 - Vous et votre femme, vous aviez des soucis ? - Non.
30:17 - Aucun souci ? - Non, c'était parfait.
30:22 Il nous disait que leur mariage était parfait
30:26 et que tout se passait à merveille entre eux.
30:29 Carla était heureuse, il était heureux, tout allait bien.
30:34 Il n'arrêtait pas de nous demander si elle était morte.
30:38 Il voulait aller la voir.
30:40 Et...
30:44 Ma femme, elle est... morte.
30:48 John a commencé à pleurnicher. Elle est décédée.
30:52 - Non, c'est faux. - C'est vrai.
30:55 Non, c'est faux.
30:57 - C'est pour ça qu'on est là. - Non.
31:02 - Elle n'est pas morte. - Si, elle est morte.
31:07 Je ne peux pas continuer tout seul.
31:14 Les informations qu'il nous donnait étaient incohérentes.
31:18 Il commençait à s'égarer.
31:21 C'était l'occasion pour nous de lui mettre un coup de pression.
31:25 Je veux vous éliminer de la liste.
31:31 S'il y avait des soucis entre vous, vous devez me le dire.
31:35 S'il s'est passé un truc, si les choses ont dégénéré,
31:38 s'il y a eu un accident, il faut tout me dire.
31:41 - Non. - D'accord.
31:43 Donc vous n'avez aucun résidu de tir sur les mains.
31:46 - Non. - Il n'y a aucune arme à feu chez vous ?
31:49 Donc, là, si je fais venir un technicien,
31:53 il ne trouvera pas de résidu de tir sur vos mains.
31:56 - Ça, c'est bien. - D'accord.
31:58 On va vous faire passer un polygraphe, juste pour s'assurer que vous dites la vérité.
32:02 Vous comprenez ? Je dois vous éliminer de la liste des suspects.
32:05 Et vous êtes la seule personne qui était présente sur les lieux.
32:08 - Il n'y avait que vous, vous comprenez ? Vous y étiez. - Oui.
32:11 D'accord.
32:13 Aux alentours de 21 heures, on a reçu une notification du central.
32:18 Un individu nommé Justin Hicks s'était fait connaître de la police
32:22 et il avait des informations.
32:25 Pendant l'interrogatoire, on a reçu un message.
32:28 - Tu vas voir ça dehors ? - Oui.
32:31 Un autre enquêteur était entré en contact avec un individu
32:35 qui faisait des travaux pour John.
32:37 On va faire une pause. Vous avez de l'eau ? Je reviens.
32:41 Les enquêteurs sont allés parler à Justin Hicks.
32:45 Celui-ci leur a expliqué qu'aux alentours de 13h53, ce jour-là,
32:51 il avait reçu un message de John
32:54 qui lui demandait de venir le rejoindre chez lui.
32:58 John lui a remis une clé
33:02 et lui a demandé de se rendre à la boutique
33:04 pour récupérer des munitions qu'il gardait là-bas.
33:08 Justin s'exécute.
33:11 Il sort à la boutique, récupère les munitions
33:14 et les garde dans sa voiture.
33:16 Plus tard, Justin Hicks voit sur Internet
33:20 que la police se trouve devant la maison de John, à Longdale,
33:25 et il trouve ça suspect.
33:27 Justin Hicks remet huit cartons de balles de la marque russe Tula,
33:31 des balles de calibre 9 mm,
33:34 avec également un chargeur pour un pistolet de calibre 9 mm.
33:38 C'était des munitions Tula, donc des douilles en acier.
33:43 Neuf fois sur dix, on retrouve des douilles en laiton
33:46 sur les scènes d'homicide.
33:48 Donc les douilles en acier sortent de l'ordinaire.
33:51 Les munitions que Justin Hicks nous a remises étaient en acier
33:55 et du même calibre que celles retrouvées sur la scène du crime.
34:00 Ce qui connectait John Lewis au meurtre.
34:03 Vous n'avez pas d'arme à feu ?
34:09 Vous n'en avez jamais eu ?
34:11 Vous n'en gardez pas une à la maison ou au travail
34:14 pour votre sécurité, ni rien ?
34:16 Je touche plus aux armes depuis qu'on m'a tiré dessus.
34:19 D'accord.
34:21 Vous avez des munitions chez vous ?
34:24 Je crois pas.
34:28 Quand on a reçu ce message de notre collègue
34:31 à propos de l'individu qui s'était manifesté,
34:34 ça a confirmé qu'on était sur la bonne piste.
34:37 Il nous mentait.
34:39 On a continué à l'interroger.
34:42 On a mentionné le nom de Justin Hicks.
34:45 C'est un gars.
34:47 C'est un gars qui fait des travaux pour moi.
34:50 Vous lui avez donné quoi ?
34:55 Rien.
34:56 Rien ?
34:58 Rien.
34:59 Un sac, peut-être ?
35:01 Non.
35:02 On l'interroge en ce moment même.
35:08 Il dit que vous lui avez donné un sac.
35:15 Je lui ai pas vendu d'herbe ni rien.
35:17 On parle pas de cannabis, là.
35:19 Des munitions.
35:23 Il dit qu'il vous a vus à 16h30 aujourd'hui,
35:26 que vous lui avez dit d'aller à la boutique
35:28 pour récupérer un sac qui contenait des munitions et un chargeur.
35:32 Et il nous a tout remis. D'accord ?
35:34 Donc c'est le moment ou jamais d'être honnête.
35:37 Votre histoire tient pas la route.
35:39 Elle est pas logique.
35:41 Trouvaille parce que John affirmait n'avoir jamais eu d'armes à feu ou de munitions.
35:46 Mais tout nous disait le contraire.
35:49 On avait suffisamment d'éléments pour prouver que John était impliqué dans le meurtre.
35:54 Le procureur a parfaitement démontré que John se servait de Carla pour son argent.
35:59 Elle n'approuvait pas du tout ce qu'il faisait.
36:02 John l'a trompé avec des armes.
36:05 Et John a été le seul à avoir le droit de faire ce qu'il voulait.
36:09 Il a été le seul à avoir le droit de faire ce qu'il voulait.
36:12 Et John a été le seul à avoir le droit de faire ce qu'il voulait.
36:15 Il a été le seul à avoir le droit de faire ce qu'il voulait.
36:18 Il a été le seul à avoir le droit de faire ce qu'il voulait.
36:22 John l'a trompé avec plusieurs femmes.
36:25 Il avait confié à l'une d'elles qu'il voulait tuer Carla.
36:29 Qu'il voulait récupérer l'argent de l'assurance et poursuivre son activité.
36:34 Le jour du meurtre, Carla est rentrée à la maison.
36:42 John Lewis lui a demandé un coup de main dans la chambre d'occulture,
36:46 même si selon sa famille, elle refusait d'être impliquée.
36:50 C'est dans cette pièce que John a assassiné Carla,
36:53 en lui tirant dessus à cinq reprises.
36:55 Après les faits, John a appelé les secours
37:04 pour leur signaler que deux hommes les avaient attaqués.
37:07 Je fais une crise cardiaque. On nous a tirés dessus.
37:11 Ils ont tué ma femme.
37:17 Le procureur a indiqué au jury que la chambre d'occulture était tellement petite
37:21 qu'il était quasiment impossible que deux autres personnes soient entrées,
37:26 alors que Carla et John s'y trouvaient déjà.
37:29 C'était impossible que ces hommes aient pu les attaquer sans que John soit touché.
37:35 On a construit une chambre d'occulture à échelle
37:40 et on l'a utilisée pendant le procès pour permettre au juré de visualiser
37:45 à quel point il aurait été difficile pour John
37:48 de se trouver aussi près de la porte
37:51 et de s'en sortir sans même être touché par une seule balle.
37:55 En voyant la configuration de la pièce,
37:58 il était clair que la version de John n'était pas crédible.
38:01 Il avait contacté Justin Hicks le jour du meurtre
38:05 pour lui demander de se rendre à sa boutique
38:08 et de récupérer un sac qu'il avait laissé là-bas.
38:11 Ce sac contenait des munitions.
38:13 Il a dit qu'il vous a vu à 16h30 aujourd'hui,
38:16 que vous lui avez dit d'aller à la boutique pour récupérer un sac
38:19 qui contenait des munitions et un chargeur.
38:22 Il nous a tout remis, d'accord ?
38:24 Les balles que Justin Hicks nous avait rapportées
38:29 correspondaient parfaitement à celles qu'on avait retrouvées sur la scène de crime.
38:34 Ces munitions constituaient un élément crucial dans cette affaire.
38:40 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
38:44 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
38:48 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
38:52 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
38:55 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
38:59 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:02 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:06 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:09 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:13 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:16 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:20 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:23 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:27 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:30 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:34 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:37 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:41 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:44 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:48 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:51 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
39:55 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
39:58 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
40:02 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
40:05 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,
40:09 la police a été en mesure de l'envoyer à la police.
40:12 Le jour où Justin Hicks a été assassiné,

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