Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
Category
📺
TVTranscription
00:00 Ce qu'il faut comprendre, c'est que la peur, on l'appelle comme on veut,
00:02 la frousse, la trouille, la pétoche,
00:04 elle est à la fois individuelle et universelle.
00:08 On n'a pas tous les mêmes peurs, mais on a tous peur.
00:11 Et ce qui est important surtout, c'est de comprendre que s'il n'y avait pas la peur,
00:14 on ne serait pas là pour en parler.
00:16 On n'existerait plus.
00:17 C'est la peur qui nous a permis de nous défendre,
00:20 de nous éloigner, qui nous met en alerte devant un danger.
00:23 C'est essentiel d'avoir peur.
00:25 Alors, je vous ai mis là, puisqu'on parle des enfants aujourd'hui,
00:29 je vous ai fait là un petit calendrier des peurs
00:33 pour voir ce qui se passe chez les tout-petits.
00:35 On va aller jusqu'à 12 ans à peu près.
00:37 Regardez les différentes dates des peurs.
00:41 Pour les tout-petits, vers 8 mois, ça commence la peur de la séparation.
00:45 C'est-à-dire qu'avant 8 mois,
00:47 que le visage familier de la maman ou du papa sorte de la pièce,
00:52 il se moque un peu, c'est totalement en dehors de son monde.
00:56 Mais à partir de 8 mois, quand le visage familier s'en va,
01:00 là, il commence à pleurer, à être mal, etc.
01:03 C'est ce qu'on appelle la peur de la séparation.
01:05 Ensuite, arrive la peur des bruits.
01:07 Le téléphone, l'aspirateur, le sèche-cheveux,
01:10 tout ça, il déteste, il a peur, il se demande ce que c'est,
01:12 il se demande d'où ça vient.
01:14 Après, entre 2 et 4 ans, on a la peur du noir.
01:16 Avant, vous pouvez le laisser dormir dans le noir,
01:19 il s'en moque.
01:20 Même la porte fermée, il s'en moque.
01:22 Après, il commence à avoir besoin d'une petite lumière,
01:24 de laisser la porte ouverte, de demander.
01:27 Ensuite, il y a la peur des créatures imaginaires.
01:30 Il y a les créatures imaginaires,
01:31 et puis un peu plus tard, il y a la peur d'autres créatures.
01:35 Par exemple, un clown, il ne comprend pas trop ce que c'est.
01:37 Le Père Noël, les enfants, vers 4-5 ans, ont très peur du Père Noël.
01:41 Les fantômes, enfin voilà.
01:42 Toutes ces peurs comme ça, dans le noir.
01:45 Quand il est dans le noir, en fait, il va imaginer plein de choses,
01:47 parce que le rationnel n'est pas encore là dans le cerveau.
01:50 Il y a une petite zone qu'on appelle l'amidale,
01:52 qui va imaginer plein de choses.
01:54 Et puis après, chez le tout petit,
01:56 la zone qui normalement calme tout ça dans le contexte frontal,
01:59 elle n'est pas encore mature, donc elle ne peut pas encore être objective.
02:02 Ce sont des peurs abstraites, imaginaires.
02:05 C'est toute son imagination qui vogue.
02:08 Après, de 5 à 12 ans, peur associée à des situations.
02:12 C'est par exemple aller chez le médecin, aller chez le dentiste.
02:16 Vous voyez, des peurs qui sont...
02:17 Ou alors des choses comme, malheureusement,
02:21 avec tout ce qui se passe en ce moment, tous ces événements, etc.
02:24 Donc là, il a peur.
02:25 Donc, il faut toujours accompagner l'enfant,
02:27 avoir cette notion comme ça de l'évolution des peurs.
02:31 Et puis, pour revenir à votre question sur Halloween,
02:34 Halloween, c'est à la fois la fête familiale, collective.
02:39 C'est la fête des transgressions pour l'enfant.
02:42 C'est-à-dire qu'en fait, pendant Halloween,
02:44 il va arriver à mettre en scène justement tout ça.
02:48 Les monstres, la mort avec les squelettes, avec les crânes,
02:52 la peur des bêtes avec des araignées qu'on voit partout.
02:55 Mais tout ça, c'est mis en scène.
02:56 Et le fait de le mettre en scène,
02:58 de mettre tous ces monstres en scène, les sorcières, tout ça,
03:01 de les mettre en scène, finalement, ça les met à distance
03:04 et ça lui permet d'avoir une espèce de contrôle.
03:06 Donc oui, c'est bénéfique.
03:08 Halloween est très bénéfique pour les enfants.
03:11 Et n'oublions pas, je parlais des transgressions,
03:13 c'est-à-dire qu'on est...
03:14 Pendant Halloween, on n'est ni à la maison, ni à l'école.
03:17 On est dans la rue.
03:18 On va sonner chez des gens.
03:20 Et puis en plus, ça se termine bien, ça se termine avec des bonbons.
03:23 Ce n'est pas une très bonne chose.
03:24 Mais vous voyez, et puis il faut comprendre que
03:27 c'est ce qu'on pourrait appeler une peur délicieuse,
03:30 une peur joyeuse, comme tout ce qui se termine bien.
03:33 Et puis, ce qu'il y a aussi de magique dans le groupe,
03:37 c'est que le groupe va permettre de transformer des cris d'effroi,
03:42 parce qu'ils crient, ils ont peur quand ils arrivent,
03:43 ils font semblant d'avoir peur, ils ont peur, etc.
03:46 en fourrir.
03:47 Et c'est ce qu'ils aiment, les enfants,
03:50 c'est avoir peur pour de faux.
03:51 Et c'est très important.
03:53 Mais en revanche, j'en profite juste pour un petit conseil.
03:55 Si vous avez un enfant qui, lui, a vraiment peur,
03:58 il faut bien lui expliquer.
03:59 Il faut bien lui parler des déguisements.
04:00 Il faut participer aux choses.
04:02 Il faut bien expliquer que là, sous ce déguisement de monstre,
04:05 il y a quelqu'un qui le connaît ou que les parents se déguisent eux-mêmes.
04:08 Vous voyez, pour les enfants qui sont un petit peu comme ça,
04:11 effrayés par tout ça, il faut bien leur dire que c'est pour de faux
04:15 et que tout ça se termine bien.
04:17 [Musique]
04:20 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]