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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 9h moins le quart, 9h moins le quart, on accueille le docteur Brigitte Milhaud.
00:03 Bonjour Brigitte. Bonjour Romain.
00:04 C'est aujourd'hui la journée mondiale de la bipolarité
00:07 et l'association Bipolarité France révèle qu'un patient sur 5 met 15 ans
00:12 avant d'être diagnostiqué.
00:15 Un patient sur 5 met 15 ans
00:18 pour qu'un médecin lui dise "Vous êtes bipolaire".
00:22 Comment ça se fait ?
00:23 Justement, on va essayer de comprendre pourquoi, mais ça paraît insensé
00:26 parce qu'en fait, on laisse les patients et leur entourage dans une souffrance
00:29 terrible, dans une errance comme ça pendant des années.
00:32 Il faut rappeler quand même qu'il y a 1 600 000 Français qui sont bipolaires.
00:37 C'est très fréquent.
00:38 Alors avant d'en parler, je voulais vous rappeler
00:40 pourquoi cette journée a lieu le 30 mars,
00:42 parce que c'est l'anniversaire, la date anniversaire de Van Gogh.
00:45 Et je vous ai mis là quelques célébrités bipolaires.
00:49 Vous allez voir, il y en a quelques unes que vous connaissez bien.
00:51 Napoléon, Churchill,
00:53 Virginia Woolf, Hemingway, Van Gogh, Munch, Steve Jobs.
00:59 Là, je n'ai pas été très représentatif des femmes.
01:02 En fait, il y a autant de femmes que d'hommes.
01:04 Amy Winehouse, Catherine Zeta-Jones, James, Marilyn Monroe.
01:07 Il y en a aussi beaucoup.
01:10 Et c'est très bien que des célébrités en parlent
01:14 parce qu'il faut absolument parler de cette maladie.
01:17 Il faut la faire connaître, reconnaître.
01:19 C'est pareil dans le travail.
01:20 Quand Benoît Poulvard avait annoncé qu'il était bipolaire,
01:23 on pouvait se demander si dans le travail, ça allait lui porter tort ou raison.
01:26 C'est important d'en parler.
01:28 On ne sait jamais quand on est bipolaire s'il faut le dire au travail,
01:31 s'il ne faut pas le dire.
01:32 Vous voyez, il y a quand même encore plein de choses comme ça
01:35 qui font peur sur cette maladie.
01:37 Et à la fois, elle est très banalisée.
01:39 Tu n'es pas bipo, toi, dès qu'on voit quelqu'un qui passe d'une humeur à l'autre,
01:43 un petit changement d'humeur, on se demande s'il est cyclotimique, bipolaire, etc.
01:47 Non, la bipolarité, c'est une vraie, vraie maladie avec une souffrance terrible.
01:53 Alors pourquoi on a du mal à la reconnaître ?
01:55 Parce qu'en fait, il y a pratiquement autant de bipolarité que de bipolaire.
02:00 Il n'y a pas un bipolaire qui ressemble à un autre bipolaire.
02:02 Et c'est ça la difficulté.
02:04 C'est là que c'est pour ça que c'est difficile de poser un diagnostic.
02:07 Pour caricaturer, on va dire, c'est dans le mot,
02:10 bipolarité, il y a deux pôles, deux troubles de l'humeur important.
02:15 C'est-à-dire, soit vous êtes "hop", tout va bien.
02:17 C'est-à-dire qu'en fait, un sentiment va être complètement exacerbé, décuplé.
02:22 - Tout va trop bien. - Voilà, disproportionné.
02:24 Quand vous êtes joyeux, vous n'êtes pas joyeux.
02:26 Vous êtes exalté, vous êtes dans l'euphorie, vous êtes capable de tout.
02:29 On peut se demander s'il n'y a pas un lien entre bipolarité et créativité aussi.
02:33 Vous êtes capable de tout, de faire des œuvres, d'écrire des pièces, etc.
02:39 Rien ne vous fait peur. Vous n'avez besoin de personne dans ce moment-là.
02:41 Donc là, on pourrait se dire, tiens, ça paraît assez évident de reconnaître
02:46 parce que vous faites n'importe quoi.
02:47 Hypersexualité, débridés, des achats intempestifs.
02:51 Vous êtes capable d'acheter trois voitures, douze machines à laver.
02:54 Ça peut paraître comme ça simple.
02:57 Sauf que ça, c'est un peu une caricature des phases.
03:00 Ce n'est pas que comme ça.
03:01 Et puis après, quand vous êtes down, alors là, ce n'est pas de la tristesse.
03:05 C'est une dépression avec une souffrance intense.
03:08 Vous ne pouvez plus rien faire.
03:10 Vous ne pouvez pas aller travailler.
03:11 Vous ne pouvez pas. C'est une horreur.
03:14 Alors c'est vrai que quand on décrit ça, on dit, tiens, ça pourrait être facile à diagnostiquer.
03:18 Sauf qu'il n'y en a pas une qui ressemble à une autre.
03:20 Certains patients vont passer de l'un à l'autre dans la journée.
03:24 D'autres, ça va être pendant un an down et pendant un an bien.
03:28 Je vous voyais. Il n'y a pas de règle dans cette maladie.
03:31 Et en principe, quand vous allez bien, vous n'allez pas consulter.
03:34 Et c'est quand vous allez mal que vous allez consulter.
03:37 Et là, quand on vous voit au fond du trou, en souffrance, etc.
03:41 Le médecin, il se dit quoi?
03:43 Ce n'est pas une erreur.
03:43 C'est que c'est une méconnaissance de toute l'histoire.
03:47 Il pense à une dépression.
03:49 Et bien souvent, on est traité pour une dépression alors qu'on est bipolaire
03:53 et qu'il ne faut pas donner d'antidépresseurs au bipolaire.
03:55 Il faut donner des régulateurs de l'humeur.
03:58 C'est une maladie de l'humeur.
03:59 Il faut aller.
04:00 Il y a des médicaments qui sont très efficaces,
04:02 mais il faut donner des bons médicaments au bon moment.
04:05 L'idée, c'est évidemment d'arriver à le diagnostiquer le plus tôt possible
04:10 pour éviter toutes ces souffrances, ces souffrances pour le patient.
04:13 Je rappelle quand même que 15% de ces patients se suicident.
04:17 Robin Williams, atteint de bipolarité, suicide.
04:21 Vous voyez, c'est quelque chose de très lourd à vivre
04:24 pour le patient et pour son entourage.
04:27 On peut rappeler aussi qu'il y a des familles de bipolaire.
04:30 Donc, il pensait s'il y a des enfants, s'il y a des antécédents dans la famille,
04:35 il pensait pour les enfants.
04:37 Mais surtout, il ne faut pas hésiter à en parler.
04:39 Il faut que l'entourage connaisse cette maladie.
04:42 Il faut qu'au travail, on connaisse cette maladie.
04:45 Il faut que les médecins, évidemment, arrivent à l'appréhender.
04:47 Là, il y a beaucoup de travaux de recherche,
04:49 notamment sur des marqueurs sanguins
04:51 qui pourraient justement permettre de poser un diagnostic
04:54 peut-être un peu plus facilement et un peu plus tôt.
04:57 Donc, on le voit, une maladie douloureuse, encore très mal diagnostiquée.
05:01 On a dit 1 sur 5, 15 ans, mais la moyenne,
05:04 c'est quand même 10 ans pour à peu près tous les patients.
05:07 Oui, 1 sur 5, un malade sur 5,
05:09 attend 15 ans avant de se faire des diagnostics.
05:11 Et donc, voilà, c'est une maladie qui, lorsqu'elle est bien traitée,
05:16 permet aux patients d'avoir une vie à peu près quasiment normale
05:20 en gardant ce suivi, parce qu'il faut vraiment
05:22 prendre ces traitements régulièrement et avoir un suivi du patient
05:29 et parfois même de l'entourage qui, eux aussi, sont très en souffrance.
05:32 Ça entraîne des drames familiaux terribles avec,
05:34 évidemment, des divorces, mais aussi des pertes d'emploi.
05:36 C'est vraiment très lourd.
05:38 [Musique]
05:41 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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