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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour.
00:00 C'est la journée mondiale de la sclérose en plaque.
00:03 Vous nous dites qu'il n'y a pas une sclérose en plaque qui ressemble à une autre,
00:07 mais pour commencer, rappelez-nous ce que c'est que la sclérose en plaque.
00:11 Alors c'est une maladie qui touche tout de même pratiquement 120 000 personnes,
00:15 qui touche essentiellement les femmes, c'est trois femmes pour un homme.
00:19 L'âge d'apparition de survenue de la maladie est en moyenne d'une trentaine d'années, donc jeune.
00:24 C'est une maladie auto-immune, c'est-à-dire que ce sont en fait nos cellules de défense
00:29 qui doivent nous défendre contre des ennemis normalement,
00:32 qui là se trompent et attaquent nos propres cellules.
00:36 C'est une maladie inflammatoire, dans laquelle il va y avoir une inflammation,
00:41 et c'est une maladie chronique, c'est-à-dire que pour l'instant on ne sait pas la guérir,
00:44 donc quand on a une sclérose en plaque, on la gardera toute sa vie.
00:49 Je vous le disais, c'est une maladie auto-inflammatoire.
00:53 Ce qu'il faut comprendre, c'est que c'est une maladie qui touche notre système nerveux central.
00:58 Le système nerveux central, c'est quoi ?
01:00 C'est le cerveau, c'est aussi le nerf optique, ça fait partie du système nerveux central,
01:05 et c'est aussi la moelle épinière.
01:07 Et donc, dans ce système nerveux central, on a de la substance grise, de la substance blanche dans le cerveau, etc.
01:13 Et on a des neurones.
01:15 Chaque neurone, en fait, il y a ce qu'on appelle un axone,
01:18 c'est le fil conducteur qui va permettre à l'électricité, au message nerveux, de passer.
01:22 Et cet axone de chaque neurone est entouré de ce que l'on appelle une gaine de myéline.
01:28 La gaine de myéline, c'est pratiquement que du gras.
01:31 C'est essentiellement des lipides, il y a un peu de protéines, tout ça,
01:34 et ça entoure comme ça l'axone, et ça permet une conduction rapide de l'influx nerveux.
01:40 C'est-à-dire que s'il n'y a pas de myéline, elle est divisée par 100, la conduction, c'est très lent,
01:45 et elle protège surtout le corps, notre neurone.
01:51 Donc c'est à la fois protecteur et ça permet la rapidité de la conduction de l'influx.
01:56 Et dans cette maladie, qu'est-ce qui est attaqué ?
01:59 Et bien c'est justement la myéline, cette espèce de manchon protecteur,
02:03 comme on va le voir sur cette image.
02:05 Donc en haut, vous avez un neurone sain, vous voyez bien en rose la gaine de myéline
02:12 qui va protéger l'axone et qui va permettre la rapidité de l'influx, de la conduction nerveuse.
02:19 Et en bas, c'est un neurone atteint d'une sclérose en plaques,
02:23 c'est un patient atteint d'une sclérose en plaques,
02:25 et on voit bien que cette gaine de myéline, elle est abîmée à certains endroits
02:30 et elle va finir finalement par ne plus ni conduire l'influx nerveux, ni protéger notre axone.
02:37 Dans cette maladie, ce qui est assez étonnant, c'est que dans 85% d'esclérose en plaques,
02:43 elles évoluent par poussée, ce sont des sclérose en plaques rémittantes.
02:47 Parfois c'est progressif dans 15%, où là c'est régulièrement progressif,
02:51 mais dans 85%, ça évolue par poussée.
02:54 Et ce qui est assez incroyable, c'est pour ça que je vous disais qu'il n'y en avait aucune qui ressemblait à une autre,
02:59 c'est qu'il y a une dissémination à la fois temporelle et spatiale.
03:04 C'est-à-dire que ça peut toucher à un moment un neurone moteur dans le cerveau,
03:09 voire l'œil où vous aurez des troubles visuels,
03:12 donc on aura des signes totalement différents suivant l'individu.
03:15 Et donc on peut avoir des plaques à certains endroits,
03:18 qui vont faire des signes totalement différents,
03:20 mais aussi dans le temps, une dissémination temporelle.
03:25 C'est-à-dire que par moment, vous avez une poussée,
03:27 et puis notre organisme sait gérer les inflammations.
03:30 Donc il gère les inflammations, il y a une poussée, mais après, hop, on n'a plus rien.
03:35 On a réussi à gérer, à recréer de la myéline, à lutter contre l'inflammation.
03:41 Donc on a parfois des poussées, puis parfois un an, deux ans, tant mieux si ça arrive,
03:46 cinq ans sans poussée.
03:48 C'est pour ça qu'il faut bien comprendre que quand vous connaissez quelqu'un qui a une sclérose en plaques,
03:54 n'imaginez pas que c'est ce qui va vous arriver ou quoi.
03:58 C'est vraiment très différent d'un patient à l'autre.
04:01 On a maintenant de plus en plus de traitements qui vont agir évidemment sur l'inflammation,
04:06 mais aussi sur notre immunité, ce qu'on appelle des immunosuppresseurs.
04:11 C'est ce qui a fait dire d'ailleurs que le meilleur des traitements, c'était la grossesse,
04:15 parce que pendant la grossesse, pour supporter le merveilleux corps étranger,
04:21 qui est le fœtus et l'embryon,
04:24 nos défenses immunitaires baissent, et donc pendant ce temps-là,
04:28 effectivement, on a moins de poussée.
04:31 Quand on souffre de sclérose en plaques, pendant la grossesse, on est un peu tranquille.
04:36 Voilà, donc en cette journée mondiale, sachez qu'il n'y a aucune sclérose en plaques comparable à une autre,
04:45 et sachez surtout que le meilleur est à venir, parce que la recherche avance à grands pas.
04:50 [Musique]
04:53 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]