Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Le docteur Brigitte Millot est avec nous.
00:01 Bonjour Brigitte.
00:02 Bonjour Romain.
00:03 Hier, un élu britannique, amputé des quatre membres suite à une septicémie,
00:08 s'est présenté comme le premier député bionique.
00:11 Bon, avec non, sans humour.
00:12 Il a été ovationné par le Parlement.
00:14 Et vous nous expliquez ce matin ce qu'est une septicémie.
00:17 Oui, je vais vous expliquer.
00:18 Mais avant, je voulais vous montrer quelques images de ce député.
00:21 On ne va pas les voir tout de suite.
00:22 Je vais d'abord vous raconter son histoire.
00:25 Un peu plus de 50 ans.
00:27 Il a des signes respiratoires au mois de septembre.
00:30 Il pense que c'est le Covid.
00:31 Il fait un test.
00:32 Le test est négatif.
00:33 Il rentre chez lui et là, il est agité de frissons, de tout un tas de signes.
00:39 Sa femme infirmière l'emmène immédiatement aux urgences.
00:43 Malheureusement, il a déjà une septicémie.
00:45 On va y revenir.
00:46 Et donc là, il est dans le coma pendant plusieurs jours.
00:49 Puis après, on l'ampute au mois de décembre.
00:52 Des quatre membres au niveau des coudes et sous le genou.
00:56 Il revient au Parlement hier et là, il est ovationné, comme on va le voir sur ces images.
01:02 Et surtout, il ne manque pas d'humour.
01:05 Et il dit si je me permets d'arriver au Parlement en basket et en chemise,
01:10 c'est parce qu'avec mes prothèses, je ne rentre pas dans mes chaussures
01:13 et je ne rentre pas dans ma veste puisqu'il a quatre prothèses.
01:16 Donc voilà.
01:17 Et donc, il a décidé à partir de maintenant de profiter de cette expérience
01:22 pour laquelle il dit quand même qu'il a eu de la chance.
01:24 Oui, bah oui, on relativise quand il vous arrive une tuile pareille.
01:29 On relativise.
01:30 Et ce que je trouve merveilleux, c'est qu'il a décidé de sensibiliser les gens à la septicémie.
01:36 Alors donc, je reviens sur ce que c'est qu'une septicémie.
01:39 Alors en grec, septikos, ça veut dire putréfaction et haïma, ça veut dire sang.
01:44 Donc en gros, c'est une infection du sang.
01:47 C'est quoi exactement ?
01:49 En fait, parce que quand on a une infection,
01:51 normalement notre organisme la combat et nos petits globules blancs arrivent
01:55 et nous en débarrassent, etc.
01:57 Et ça reste localisé.
01:59 Là, dans la septicémie, c'est totalement différent.
02:02 C'est une réaction disproportionnée, inflammatoire,
02:06 avec un orage de cytokines, ces petites molécules inflammatoires
02:08 qui vont aller partout dans tout l'organisme et tout.
02:10 Mais c'est totalement contre-productif.
02:12 C'est-à-dire qu'au lieu de nous défendre, ça va attaquer tous nos organes.
02:16 Une réaction généralisée comme ça, qui va aller attaquer les reins,
02:20 le poumon, le cœur, le cerveau, ça va aller tout attaquer.
02:24 Donc vous voyez, c'est une réaction totalement un bug, si vous voulez,
02:27 de nos défenses qui, au lieu de nous défendre,
02:30 vont aller au contraire créer une inflammation généralisée dans le corps.
02:33 Et donc l'idée, c'est de, ce que veut ce député britannique,
02:40 c'est de sensibiliser.
02:41 Mais il dit tout de même que lui, même s'il avait été sensibilisé,
02:44 ça a été tellement rapide chez lui que de toute façon, il n'aurait pas eu le temps.
02:47 - Le corps est bleu ?
02:49 - Alors le corps, je vous ai mis les principaux symptômes.
02:52 On a une accélération du cœur, une accélération du souffle.
02:56 On a, je vous ai dit que le cerveau était aussi atteint comme une espèce de brouillard.
03:00 On est complètement confus, on dit n'importe quoi.
03:02 Des douleurs extrêmes avec de la fièvre, des frissons.
03:05 Parfois, on a même une hypothermie.
03:08 On est très froid.
03:09 Vous voyez, on peut avoir des signes très variés.
03:12 On peut avoir aussi des taches sur la peau, des petites taches vasculaires.
03:15 Soit on est très pâle et en sueur, tout ça.
03:17 Soit on peut avoir aussi des petites taches vasculaires qui sont le signe d'un problème de circulation.
03:23 Quand les reins sont attaqués, pas de pipi, pas de pipi pendant une journée, voire plus.
03:28 - Donc ça, ça doit alerter.
03:30 - Et une impression de mort imminente.
03:31 Ce qu'il faut comprendre, c'est que quand vos organes vitaux ne fonctionnent plus,
03:36 par exemple, le rein, il est là, pourquoi ?
03:37 Les reins, ils sont là, pourquoi ? Pour éliminer les déchets.
03:39 Quand ils n'éliminent plus les déchets, vous vous empoisonnez par les déchets.
03:43 Vous voyez ? Et donc tout ça entraîne plus des troubles de la coagulation.
03:47 Donc ce qui fait que les artères sont bouchées.
03:49 Pourquoi on a été obligé d'amputer ce qu'on appelait avant la gangrène ?
03:52 C'était ça aussi, les septicémies.
03:55 Donc voilà, l'idée, c'est de bien comprendre que parfois,
03:59 et en plus, les points de départ sont des choses toutes bêtes.
04:02 Ça peut être une infection urinaire, ça peut être une pneumonie.
04:05 Ça peut être quand on est en chirurgie, après on a des cathéters, des tuyaux.
04:10 Ça peut s'infecter à partir de là.
04:11 Donc l'idée, c'est de le reconnaître le plus vite possible.
04:14 Évidemment, de faire de la prévention dès qu'on a une infection, être vigilant.
04:18 Et moi, je pense que lorsqu'on présente ces signes,
04:20 on devrait avoir une espèce de passe pour arriver aux urgences
04:24 et pour pouvoir être pris en charge très rapidement,
04:27 car chaque heure compte dans la septicémie.
04:29 Il ne faut pas perdre de temps, sinon après, tout est infecté.
04:33 Donc voilà, c'est quand même 60 000 décès chaque année en France.
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