Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Bonjour docteur Millaud.
00:01 Bonjour.
00:02 Brigitte Millaud avec nous.
00:03 Depuis hier et la blessure par balle du chanteur Kenji Jira qu'on entend parler de pronostics
00:08 vital engagés, réservés ou d'urgence vitale absolue.
00:13 Pronostics vital réservés, engagés, urgence vitale absolue ou encore de blessés graves.
00:18 Comment s'y retrouver et que veulent dire ces expressions médicales ? Expliquez-nous
00:22 docteur.
00:23 Alors déjà il faut bien comprendre que les médecins sont soumis aux secrets médicals.
00:29 Donc ils ne peuvent pas dévoiler les lésions qui touchent la personne.
00:34 Après l'idée ça va être évidemment de ne pas perdre de temps.
00:40 Mais ce qu'il faut comprendre c'est que toutes ces expressions en fait elles sont utilisées
00:44 dans les médias voire par la police.
00:46 Mais ce ne sont pas des expressions médicales réelles.
00:49 Parce qu'en fait pronostic vital engagé c'est un peu de la provoque mais dès la naissance
00:54 notre pronostic vital est engagé.
00:55 C'est comme quand on dit entre la vie et la mort.
00:59 On est tous entre la vie et la mort.
01:01 Donc on comprend bien ce que ça veut dire mais ce ne sont pas des expressions réellement
01:05 médicales.
01:06 Quand on parle d'expression médicale on a quatre catégories qui viennent en fait de
01:13 la médecine des catastrophes.
01:14 Lorsqu'il y a un attentat, lorsqu'il y a une catastrophe naturelle, lorsqu'il y a un gros
01:17 accident, lorsqu'il y a un effondrement d'immeuble.
01:20 Là on catégorise comme ça les patients en plusieurs types.
01:25 Pourquoi ? Parce que c'est important.
01:27 Je sais que le mot est moche ça s'appelle le triage.
01:29 C'est important de savoir quelles sont les urgences pour lesquelles il ne faut absolument
01:35 pas perdre de temps et les autres.
01:37 Et donc les expressions médicales utilisées sont urgence absolue, urgence relative, personnes
01:47 impliquées, ça veut dire prenons l'exemple du Bataclan ou de l'attentat de Nice, les
01:52 personnes qui ont assisté à ces horreurs, il va falloir aussi les médicaliser, les
01:58 soutenir, les écouter.
01:59 Donc il y a des cellules médico-psychologiques qui se mettent en place etc. et les personnes
02:04 décédées bien sûr ou ce qu'on appelle moriturie, c'est-à-dire des personnes où
02:08 on sait qu'il n'y aura rien à faire parce que les constantes vitales sont engagées
02:14 et on sait qu'il n'y aura rien à faire.
02:15 Moriturie, il me semble que c'est du latin, c'est-à-dire qu'ils vont mourir.
02:19 Oui c'est du latin, vous avez César, moriturite et salotante.
02:22 Vous connaissez, on connaît nos classiques.
02:25 Donc quand on parle d'urgence absolue, il va falloir ne pas perdre de temps, trouver
02:34 des hôpitaux qui sont équipés de tous les plateaux techniques mais aussi des professionnels
02:41 capables de gérer ça, c'est-à-dire neurochirurgien, chirurgien viscéro, chirurgien orthopédique,
02:47 vous voyez, réanimation, unité de soin.
02:50 Donc ça va être la difficulté parce que quand on a un blessé, on va trouver, mais
02:55 quand on en a plusieurs, c'est très compliqué.
02:58 Donc on va chercher à comprendre quelle est l'urgence vitale.
03:03 Donc les constantes, c'est important, savoir si la fréquence cardiaque est basse, si la
03:08 tension est trop basse, s'il y a une hémorragie, si c'est un grand brûlé, s'il y a un traumatisme
03:13 thoracique, s'il y a un traumatisme crânien.
03:15 Mais pour revenir à Kenji Jirak dont on a parlé, c'est vrai qu'hier on a dit au début
03:22 urgence absolue.
03:23 Mais parce que c'est difficile et en plus c'est fluctuant.
03:26 Quand vous voyez quelqu'un qui a une balle qui a traversé le thorax, vous ne pouvez
03:30 pas savoir si ça a lésé le cœur, une grosse artère comme la horte, etc.
03:35 Après, il faut non seulement un plateau technique, mais il faut aussi arriver à visualiser
03:40 les lésions.
03:41 Donc il faut des plateaux où il y a des ERM, où il y a des scanners, où il y a tout
03:44 ce qu'il faut, vous voyez.
03:45 Et puis on peut passer d'une urgence absolue à une urgence relative.
03:50 Mais inversement, on peut aussi passer d'une urgence relative.
03:55 Une urgence relative, c'est quoi ? C'est quelqu'un qui est a priori conscient, même
03:59 s'il est polytraumatisé, et chez lequel les constantes sont bonnes.
04:03 C'est-à-dire la tension artérielle est bonne, il n'y a pas d'hémorragie, les
04:06 constantes restent bonnes, on va pouvoir prendre le temps de le transporter.
04:10 Voilà ce que c'est qu'une urgence relative.
04:13 Mais une urgence relative, si à l'intérieur vous avez par exemple, avec un traumatisme,
04:18 la rate qui a été fissurée, qui petit à petit va se mettre à saigner, elle peut se
04:23 transformer en urgence absolue.
04:26 Vous voyez, ce n'est pas si simple que ça.
04:28 Mais c'est vrai que les termes que l'on emploie, pronostic vital engagé, pronostic
04:33 vital réservé, blessure grave, ça ne veut pas dire grand-chose.
04:37 Alors, non, j'ai fait une erreur, ça peut vouloir dire quelque chose en fin de vie,
04:43 ou quand on a un cancer, ça terminale, là parfois les médecins disent pronostic vital
04:49 engagé.
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