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« Tous en mêlée », c'est le rendez-vous rugby qu'on vous propose tous les lundis et tous les jeudis pendant la Coupe du monde. Anne-Sophie Bernadi et sa bande d'experts vous présente tous les enjeux de ce Mondial avec, aujourd'hui, Maxime Mermoz, ancien international français, et Coumba Diallo, internationale française.

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Transcription
00:00 Parlons-en de cette équipe de France. On est obligé, au vu du résultat, de la mettre dans la catégorie des flops de cette Coupe du Monde.
00:06 Oui, en toute honnêteté, ils avaient quand même déclaré ou prôné un peu leur ambition d'être champion du monde.
00:12 Malheureusement, ça ne s'est pas fait et c'est totalement un flop.
00:15 Après, je pense qu'il faut rebondir. Il n'y a pas tout à jeter, mais c'est un flop.
00:20 C'est dur encore. On l'a vu hier avec le retour du top 14.
00:24 Certains joueurs qui étaient sur le terrain disaient qu'ils allaient mettre des mois, des années à s'en remettre.
00:31 Cette finale aussi, qui est arrivée deux semaines après ce quart de finale, ça a ravivé un peu la cicatrice.
00:37 50 ans, ça aussi, tu la remets pour s'en remettre ?
00:40 A vie. Moi, sincèrement, c'est à vie. On a des coups, on a des cicatrices. Au début, elles sont à vif.
00:47 Je pense que le temps que la Coupe du Monde n'était pas finie, la cicatrice reste ouverte, la blessure reste ouverte.
00:54 Maintenant, ça y est, ils peuvent "commencer un petit deuil".
00:58 On va mettre le flop, c'est le résultat, évidemment.
01:02 Le top, ça reste quand même une équipe de France qui est compétitive et d'avenir en qui on croit encore,
01:07 puisqu'ils n'ont pas démérité et puis il y a d'autres paramètres qui sont rentrés en jeu.
01:12 Mais quand on est joueur et en plus quand on aime le rugby, ils ont tous tout donné,
01:18 mais pas depuis trois mois ou quatre mois, ça fait des années qu'ils avaient cette Coupe du Monde en tête.
01:23 En France, le staff avait ouvert l'équipe de France aux familles.
01:28 Ils ont été dans des conditions extrêmes, dans le sens où on a tout fait pour eux, on a tout fait pour qu'ils soient bien.
01:37 Eux, ils n'ont pas de démérité, ils ne se sont pas échappés non plus.
01:41 Donc la blessure est ouverte, elle est ouverte et profonde.
01:44 Donc il va falloir du temps et le meilleur moyen de penser au play, c'est de rejouer, c'est de renouer avec la victoire.
01:52 Sincèrement, c'est de retourner à l'entraînement et de voir le sourire des copains, de jouer, de s'amuser.
01:58 On peut voir les victoires de Toulon, on voit Charles Olivon retrouver le sourire.
02:01 On voit les enfants aussi, l'amour des enfants, l'amour du public.
02:05 Sincèrement, le club, c'est comme une deuxième famille.
02:08 C'est un peu notre échappatoire quand ça ne va pas en équipe de France.
02:13 Tu es content de revenir en club parce que c'est un réconfort.
02:16 C'est comme quand tu rentres dans ta vie privée, tu as un petit coup de moins bien, tu rentres à la maison voir maman, elle te fait à manger, tu es content.
02:23 Là, c'est un peu la même chose.
02:24 Mais c'est vrai, c'est cette image-là.
02:26 - Un gros câlin.
02:27 - Là, c'est un gros câlin.
02:28 Et c'est vrai que Dieu sait, il y a par exemple, je pense, au Stade Toulousain et Pelato Movaca qui préfèrent être sur le terrain, s'amuser, faire ce qu'ils aiment, rigoler avec ses copains, manger à la cantine, jouer à la pétanque, jouer aux cartes, faire le con, que d'être chez lui à pleurer.
02:43 Parce que ressasser, ressasser, ressasser, c'est le pire moyen.
02:46 Quand on dit quand on tombe de cheval, le meilleur moyen, c'est de remonter le plus vite possible.
02:50 Et on a pu voir que je pense que tous les joueurs ont qu'une envie, c'est de rechausser les crampons et d'être sur le terrain.
02:55 - Pour remondir ce que tu as dit, je pense que les gens qui ne sont pas vraiment en interne et qui ne connaissent pas forcément la préparation du coup du monde ou autre, pour un joueur ou joueuse, tu as une charge mentale énorme, tu as une prépa physique énorme, il y a énormément de travail, énormément d'exigences, énormément de remise en question.
03:12 Et quand tu arrives, tu n'atteins pas ton objectif et ton ambition, c'est comme s'il y avait un mur qui t'est tombé en pleine face, en pleine tête.
03:18 Et voilà, comme il a dit, c'est vraiment le retour dans le club pour un peu savourer, avoir un autre coach, un autre changement, parce que pendant deux mois, tu es avec les mêmes têtes, les mêmes projets, les mêmes habitudes.
03:27 - Quatre mois. - Quatre mois, voilà, quatre mois.
03:29 - Et oui. - À un moment donné, c'est overdo, et je pense que c'est plaisant pour eux de revoir autre chose que ça.
03:36 - Et la charge émotionnelle pour avoir fait la Coupe du monde en 2011, on a commencé en juin, on finit, c'était pareil, la finale, on revient en France.
03:44 Bon, pour nous, c'était différent, parce qu'on était loin de tout le monde. Donc, sincèrement, j'étais devenu un indien dans la ville.
03:48 Je suis revenu en France, je disais à peine bonjour aux gens, j'étais devenu sauvage.
03:52 Donc là, ça n'a pas été le cas, mais la charge émotionnelle, nerveuse, j'ai fait un malaise vagal une semaine après en rentrant en France, parce qu'émotionnellement et nerveusement, j'étais vidé.
04:01 Alors là, on parlait du parcours, et eux, ils étaient déjà projetés sur une finale.
04:06 Et ce que j'aimais, et c'est ce que j'aimerais encore, c'est qu'ils se projettent en tant que champions.
04:11 C'est comme ça qu'ils ont gagné un tournoi, c'est comme ça qu'ils étaient à deux doigts de regagner encore un tournoi cette année, et c'est comme ça qu'ils ont failli gagner cette Coupe du Monde.
04:18 Donc, je ne pense pas qu'ils lâchent, et ils vont continuer à y croire, mais cette phase de deuil, elle est obligatoire.
04:24 - T'as vraiment le retour à la réalité, quoi. T'es chez toi, alors que t'étais avec les copains pendant, comme t'as dit, pendant quatre mois, chouchouter, vraiment, on fait tout pour toi.
04:32 Là, t'es chez toi, devant la télé, tu ne sais même plus quoi faire. Et franchement, la grotteur, elle a été vraiment, vraiment dure.

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