« Tous en mêlée », c'est le rendez-vous rugby qu'on vous propose tous les lundis et tous les jeudis pendant la Coupe du monde. Anne-Sophie Bernadi et sa bande d'experts vous présente tous les enjeux de ce Mondial avec, aujourd'hui, Maxime Mermoz, ancien international français, et Coumba Diallo, internationale française.
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00:00 à qui on attribue le titre de MVP de cette finale ?
00:02 On se pose la question.
00:04 Hier, avaient lieu les World Rugby Awards.
00:06 Ils récompensaient les joueurs sur l'année 2023.
00:09 On récompensait pas uniquement cette Coupe du monde.
00:12 C'est Savéa, le 3e centre des Blacks,
00:14 qui a été élu meilleur joueur de l'année.
00:16 C'est Lelyé Martelea,
00:18 qui a obtenu le trophée de la révélation de l'année.
00:21 Nous, concentrons-nous sur cette finale
00:23 entre Néo-Zélandais et Sud-Africains.
00:25 Vous allez me mettre un Sudaf
00:27 comme meilleur joueur de la compétition.
00:29 -Bien sûr.
00:30 Le fameux Thrasamine du toit.
00:32 Du toit, du toit.
00:33 Du toit.
00:34 Il a été énorme.
00:35 Je pense qu'il avait fait un actif 28 plaquages.
00:38 Il a été partout.
00:39 Il a réussi à casser les lignes offensives des Hauts-Blacs.
00:43 Il a fait faire des en avant aussi.
00:45 Il a été monstreux.
00:46 28 plaquages sur une finale avec autant d'intensité de combat.
00:49 C'est incroyable. Je pense que...
00:51 C'est magnifique.
00:53 -L'extraterrestre, disait l'équipe dimanche matin,
00:56 ne peut pas être humain.
00:58 C'est le sentiment que t'as eu aussi,
01:00 en voyant ce joueur monstrueux.
01:02 -Alors, il me fait penser à des joueurs
01:05 avec qui j'ai joué. -Lesquels ?
01:06 -Bakiz Bota, Rohan Smith, Danny Rosso.
01:11 J'adore les appeler les troncs d'arbre.
01:13 Ils sont grands, ils sont durs, ils sont costauds,
01:16 mais ils courent partout.
01:17 En plus de faire 28 plaquages,
01:19 c'est qu'il fait des plaquages décisifs
01:21 où il reprend des trois quarts.
01:23 C'est là, on va dire...
01:25 Des fois, faire des plaquages,
01:26 tu peux rester au pré, près des rugs,
01:28 ça fait que taper, taper, taper.
01:30 Lui, il fait des plaquages en bout de ligne,
01:33 en couverture, il fait des plaquages partout,
01:35 il reprend tout le monde.
01:37 Ca lui a valu un rouge l'an dernier
01:39 contre la France, il est virulent,
01:41 il fait 2 m, il est costaud,
01:42 mais là, sincèrement, sans enlever
01:44 les qualités des autres joueurs de ses coéquipiers,
01:47 tu l'enlèves sur cette finale.
01:49 Les Sudafs ne peuvent pas résister autant.
01:51 A la 75e, il revient sur des joueurs,
01:54 je sais pas si c'est pas Johané ou...
01:56 Ou Mackenzie, qui vient de rentrer,
01:58 mais en tout cas, oui, ça a été impressionnant,
02:01 et surtout qu'il n'est pas juste sur un travail défensif,
02:04 mais offensivement, il se propose.
02:06 -Il a vu un dernier année.
02:08 -On a tous cet exemple d'un offload de Clerc
02:11 dans le couloir des 5 m,
02:13 et c'est Dutoit qui arrive et qui perce.
02:17 Je crois qu'il reste 10-15 m pour aller marquer,
02:20 mais il est dans tous les bons coups.
02:22 Il est revenu, il était meilleur joueur du monde en 2019,
02:25 à la Coupe du monde au Japon, où ils sont champions du monde.
02:28 Ca se jouait entre lui et Colby à ce moment-là.
02:31 Sur le coup, moi, j'étais plus pro-Colby,
02:33 parce que j'adore et j'ai adoré ce joueur.
02:36 -En tant que 3/4 aussi. -En tant que 3/4,
02:38 mais c'est vrai que quand tu fais un focus sur ce joueur,
02:41 il est un ton au-dessus de tous les autres,
02:44 parce que franchement, on a des comparaisons
02:46 comme Aldrid en France, des joueurs denses et physiques,
02:49 mais c'est encore une autre dimension.
02:52 -La dernière match de lui, à un moment donné,
02:54 il plaque Barrette, bam, l'épaule la première,
02:57 plaquage offensif, il se relève avec son bras ballant,
03:00 il repart, il replaque.
03:01 -Terminator. -C'est pas un monstre,
03:04 c'est un monstre.
03:05 -Y a aucun comparatif en France ?
03:07 Si on devait le comparer, on parle d'Aldrid,
03:09 en France ou ailleurs, pardon, dans d'autres équipes ?
03:12 -Je pensais un peu à Dussautoir.
03:14 J'étais fan de Dussautoir, qui était vraiment
03:17 son aspect un peu défensif,
03:19 qui faisait des vrais plaquages offensifs,
03:21 qui faisaient reculer la défense. Après, actuellement...
03:24 -Il est...
03:25 -Non, je...
03:27 -L'année dernière,
03:28 sans enfosquer Titi Dussautoir, en plus,
03:30 qui est rentré au Panthéon, sincèrement,
03:33 pour moi, rien à voir.
03:34 -Ah oui ? -Parce qu'en fait,
03:36 déjà, dans son déplacement, dans son volume,
03:38 dans le volume d'activité, j'ai jamais vu ça.
03:41 Sincèrement, t'as l'impression que tout le monde...
03:44 Tous les autres joueurs sont des enfants,
03:46 t'as une dimension physique, je pense qu'ils doivent faire
03:50 presque 10 cm de plus que Titi.
03:51 C'est une dimension qui est...
03:53 C'est peut-être Schalckberger, à l'époque.
03:56 Tu te rappelles Schalckberger, qui était encore...
03:59 Dans le style, c'est des... Non ?
04:00 C'est des joueurs très physiques,
04:02 qui prennent des joueurs costauds
04:05 quand ils les prennent dans leurs bras,
04:07 on dirait des enfants.
04:08 Du coup, t'as l'impression qu'ils jouent avec des enfants.
04:12 C'est vrai que Titi était...
04:13 Je me suis trompé, j'avais dit "Black Destroyer",
04:16 quand il te faisait mal, il te coupait en deux.
04:19 Mais dans la dimension athlétique,
04:22 je trouve que c'est...
04:23 Je vois pas aujourd'hui d'équivalent.