« Tous en mêlée », c'est le rendez-vous rugby qu'on vous propose tous les lundis et tous les jeudis pendant la Coupe du monde. Anne-Sophie Bernadi et sa bande d'experts vous présente tous les enjeux de ce Mondial avec, aujourd'hui, Kévin Gourdon, ancien international français et Yann Chabenat, journaliste rugby.
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00:00 ça va être ce nouveau projet de Coupe du Monde.
00:01 J'attends de le voir sur la table pour pouvoir en parler,
00:04 parce qu'il y a encore beaucoup de questions qui sont là aussi sans réponse.
00:07 Mais on se dirige vers quelque chose d'élargi au niveau des pays concernés.
00:13 Maintenant, au niveau du jeu, ce sera catastrophique.
00:17 Et on aura des problèmes parce que voilà, on voit les Roumains notamment.
00:20 Enfin moi, j'avais beaucoup de crainte pour eux.
00:22 Heureusement, on n'a pas de blessés.
00:23 Non, c'est vrai.
00:24 Vraiment, heureusement, parce que quand on voit la violence des chocs,
00:27 l'intensité des matchs et la différence entre les équipes, on peut être inquiet.
00:30 Ah oui, les joueurs ne sont pas du tout préparés de la même manière.
00:32 Je ne suis pas sûr qu'un Roumain qui a préparé la Coupe du Monde
00:34 ait été préparé de la même manière qu'un joueur sud-africain.
00:36 Et ça pose vraiment ce problème de santé, clairement,
00:40 de risque aussi pour la santé de personnes qui ne sont pas préparées
00:44 à prendre autant d'impact, de prendre autant d'intensité sur des rencontres.
00:48 Mais c'est tout le temps difficile de le dire avant,
00:50 parce qu'on ne veut surtout pas provoquer le destin ou le sort.
00:53 Mais oui, heureusement, il n'y a pas eu de blessés.
00:57 Enfin, vraiment, moi, j'avais cette crainte.
00:58 Vraiment, j'avais cette crainte, notamment avec l'équipe roumaine
01:00 que j'ai vu en match de préparation avec des joueurs
01:02 qui ne sont pas professionnels, tout simplement.
01:04 Donc, à un moment donné, c'est de se dire
01:06 "Waouh, le courage de ces mecs-là déjà à saluer".
01:09 Parce que quand on rentre sur le terrain, il faut vraiment être mentalement très fort.
01:13 Mais j'ai peur qu'un jour ou l'autre, on ait un accident
01:16 et que ça fasse changer les choses.
01:18 Après, je me mets aussi à la place de ces personnes-là et de ces joueurs-là.
01:22 - Moi, les joueurs, je leur enlèverai.
01:24 - Non, mais tu ne peux pas leur enlever la chance de participer à un événement comme le monde.
01:27 - Moi, je parle de World Rugby.
01:28 - Bien sûr, mais je suis complètement...
01:29 - Je parle de la Fédération.
01:30 - Je suis avec toi.
01:31 Mais moi, je me mets à la place d'un petit Roumain, d'un Namibien
01:34 qui voit la Coupe du Monde et qui dit "Un jour, je voudrais faire la Coupe du Monde avec mon pays".
01:38 C'est compliqué de leur enlever ça aussi, cette opportunité-là.
01:41 - Et quand on a pris trois fois, tu as pris trois fois quatre points et deux points.
01:45 - Je sais.
01:45 - Votre petit Namibien, il a vraiment rêvé devant France-Namibie avec la raclée 96-0 ?
01:51 - Ça, je ne peux pas mettre à leur place.
01:53 Je n'ai pas fait de leur chaussure.
01:55 - Pour faire briller les yeux d'un enfant, il faut que ça gagne aussi.
02:00 On a tous aimé toutes les idoles qu'on a eues ou toutes les stars dont on a rêvé,
02:03 qu'on a badé quand on était petit, c'est aussi parce qu'elles gagnaient.
02:05 J'ai rêvé des perdants.
02:06 - Après, quand on supporte une équipe, notamment, qui est issue de notre...
02:11 - Équipe nationale.
02:12 - Oui, notre équipe nationale, on ne brille pas dans tous les sports en France.
02:15 Et ça ne nous empêche pas de supporter, d'avoir les yeux qui brillent
02:18 quand justement, on a nos joueurs français qui essaient de performer contre plus fort.
02:22 C'est un peu David de Gauliat, on aime bien les success stories comme ça.
02:25 Et ce n'est pas pour autant qu'on rêve un peu moins.
02:28 - Les sports mineurs ont besoin de résultats pour exister.
02:30 Ça, c'est l'histoire du sport.
02:32 Les sports olympiques, on va dire en général, c'est tous les quatre ans,
02:34 il faut qu'il y ait un sportif qui gagne en France,
02:36 qui ait une médaille d'or pour susciter un petit peu l'intérêt.
02:39 Dans le rugby ou dans le sport en général, c'est aussi le résultat qui amène la légitimité,
02:44 qui amène l'envie et qui suscite l'intérêt.
02:46 S'il n'y a pas de résultat, l'Namibia n'aura pas plus de sponsors,
02:50 je parle au niveau des structures,
02:51 ça ne donnera pas plus envie à des gamins d'aller jouer,
02:53 alors peut-être à cinq ou six parce que leur père ou leur grand-oncle
02:56 ou leur cousin joue au rugby déjà et qu'il y a déjà un lien.
02:59 Mais pour celui qui n'est pas au rugby,
03:00 quelle motivation à se dire "ouais, j'aurais peut-être la possibilité
03:02 d'aller en prendre 60 contre les blacks un jour".