"C'est Excellent" avec Judith Beller.
Au programme :
▶️ Marc Cerrone, compositeur et musicien
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio 7 excellent, Judith Beller
00:02 Bonsoir, bonsoir les copains, c'est excellent le rendez-vous de l'excellence française
00:05 dans toute sa diversité sur Sud Radio comme tous les dimanches.
00:08 Ce soir en studio pour vous, une icône de la house-musique française dont tant de titres
00:13 ont bercé le monde entier, les producteurs et compositeurs.
00:15 Et sa musique, nous la connaissons bien, bien et tous.
00:18 Et oui, mes chers auditeurs, c'est bien Marc Seronne qui est avec nous aujourd'hui avec
00:21 plein de nouveautés, notamment son nouveau single avec Marc Lavoine, sans oublier son
00:25 concert symphonique à Nice le 3 novembre prochain au Palais Nicaïa, accompagné par
00:29 le chef d'orchestre Randy Carbert.
00:31 Quel programme ? Bienvenue Seronne.
00:33 Oh là où vous en dites ce qu'il se passe sur les 6-8 semaines.
00:38 Oui, vous allez nous en dire plus après.
00:40 Quand je vois ce que j'ai à faire dans les 2 ans, ça fait peur.
00:43 On va en parler tout de suite.
00:45 Alors il a un nom qui résonne.
00:47 Je suis quelqu'un qui se bat pour la retraite à 62 ans.
00:50 Ah bah d'accord, si vous le dites.
00:52 Il y a un nom qui résonne dans le monde, je donnerais pas mon opinion là-dessus, dans
00:57 le monde de la publicité en France, c'est bien celui de Franck Tapiro.
01:01 Il a débuté aux côtés de l'éminent publicitaire Jacques Segala, c'est aujourd'hui une figure
01:05 influente de l'industrie de la communication.
01:07 Franck Tapiro a marqué de son empreinte le paysage publicitaire français et international.
01:11 Il est aujourd'hui à la tête de l'agence Hemisphère droit, mais pas que, puisque vous
01:13 avez pu le découvrir en chroniqueur à la télé, dans le monde politique, sans oublier
01:17 l'Afrique évidemment, vous aussi c'est pas mal comme programme.
01:19 C'est pas mal, il parle des 2 ans, je crois.
01:21 Bienvenue au club Marc Seronne, parce que je pense aussi que quelque part c'est intéressant
01:25 de se dire qu'on a encore plein plein plein de projets, même quand on a 62 ans ou plus
01:28 ou un petit peu moins.
01:29 On va pas se battre sur l'âge de la retraite, on va pas refaire un débat politique aujourd'hui.
01:32 C'est bien parce que vous avez commencé l'émission sans moi.
01:35 Allez, c'est excellent chers auditeurs, bienvenue chez vous.
01:38 Je t'ai obligée, petite entrée quand même, pour te faire plaisir.
01:47 Je suis désolé.
01:48 Je l'écoute en boucle, c'est-à-dire que je la mets à fond chez moi et je ne m'enlâche
01:51 pas de cette chanson.
01:52 Est-ce que ça vous donne du plaisir ?
01:53 C'est pour ça que vous bossez.
01:55 Alors on est sur Supernature, c'est le troisième très célèbre album de Seronne, un titre
02:02 qui est sorti dessus en 1977, dont on se lasse pas.
02:06 On remet un petit peu de son, on remonte un peu là.
02:07 Donc on se lasse pas de ça, mais Marc Seronne, c'est ça en 2023, et c'est ça avec Marc
02:21 Lavoine.
02:23 Une reprise de la chanson Lovebox de Marc Lavoine par Seronne sur Sud Radio.
02:43 C'est composé et produit par vous, Seronne.
02:45 C'est quoi l'histoire d'ailleurs de cette collaboration et cette envie ?
02:48 J'ai reçu un texto de Marc il y a un an, où il me demandait si on pouvait se voir,
02:56 si on pouvait déjeuner, il avait quelque chose à me parler.
02:59 Ça a mis quand même un mois parce que j'ai répondu au texto et avant qu'il ne me revienne,
03:04 il s'était passé presque un mois.
03:05 Bref, on déjeune et il m'explique qu'il en fait une grosse tournée sur deux ans.
03:10 Toute fin de spectacle, il le finit avec Give Me Love, un de mes titres, en live avec son
03:17 groupe et il chante Je me sens si seul, je crois dessus, c'est-à-dire qu'il fait un
03:22 match-up.
03:23 C'est lui qui a commencé le truc.
03:24 Vous étiez au courant de ça déjà ?
03:26 Pas du tout, il était en train de me l'expliquer pendant le déjeuner et je lui dis super,
03:30 bravo, merci, bon choix.
03:31 Il me dit je fais une date parisienne au Palais des Congrès, ça serait top si tu acceptais
03:38 de venir, je vais la battre.
03:39 Évidemment que je suis allé.
03:40 Et puis de là, on s'est découvert vraiment beaucoup d'atomes crochus.
03:46 On n'habite pas loin l'un de l'autre à Saint-Germain et j'ai mon studio là-bas et on se voit.
03:51 Et un jour je me suis dit tiens, je vais faire la même chose.
03:53 Mais je vais le faire à l'envers.
03:55 Je vais composer un truc dans une certaine harmonie, une certaine réplique.
03:58 Vous avez collé ces voix dessus d'abord ?
03:59 Je suis allé taper dans deux acapellas, Toi mon amour et Comment allez-vous ? Je l'ai
04:07 fait.
04:08 C'est un mélange des deux du coup ?
04:09 Voilà, c'est un mélange.
04:10 Donc c'est trois titres en fait.
04:11 D'accord, c'est génial.
04:12 Et alors vous les avez fait écouter ?
04:14 Il y a Elton John qui a fait ça l'année dernière avec Dua Lipa, qui est magnifique.
04:20 Donc c'est très tendance.
04:21 À partir du moment où elle a sorti, ça reste créatif.
04:25 Et d'ailleurs Marc le confirme, ses textes au départ, c'était plutôt assez mélancolique.
04:31 Alors que là, je le chante.
04:34 Quand on dit à quelqu'un, toi mon amour, c'est que c'est positif.
04:37 Quand on dit à quelqu'un, comment allez-vous, on est ouvert, on est positif.
04:41 Donc ça a complètement changé.
04:42 Et ça a dû changer sa perception de sa propre création à lui-même.
04:45 Oui, oui, mais je parlais de ce qui se passe, la tendance.
04:48 Il y a beaucoup de producteurs qui commencent à faire ça et il y a des petits pépites
04:52 qui se trimbalent.
04:53 C'est assez sympa.
04:55 Et en tant que DJ, je découvre, quand on cherche un peu, parce que je ne joue que mon
05:02 répertoire, mais de temps en temps, j'essaye de faire des clins d'œil d'a cappella par
05:05 exemple.
05:06 Vous faites pas mal de live aussi.
05:07 D'ailleurs, vous avez un cav.
05:08 C'est ça ?
05:09 Je fais toujours 30, 40 dates par an.
05:12 Et je m'arrête là et c'est déjà suffisant.
05:15 C'est super de voir cinq générations qui ont suivi chaque fois.
05:20 Quand j'ai démarré, j'avais un public qui avait 18-35.
05:23 Quand ils commençaient à la hancleup.
05:25 Chaque génération, chaque décadé, ils ont toujours eu 18-35.
05:29 Et aujourd'hui, je suis toujours le plus vieux de la salle.
05:32 C'est génial.
05:33 Je l'ai bien vu quand j'ai parlé de vous, même dans les couloirs de la radio.
05:37 C'est Ron, c'est un nom qui résonne.
05:38 Les gens, quelle que soit la génération, on a des réalisateurs de 20 ans, on a des
05:42 gens bien plus âgés qui travaillent ici.
05:44 Vous êtes une référence effectivement multigénérationnelle.
05:46 C'est un beau succès ça pour vous.
05:48 C'est le meilleur des succès en fait.
05:50 C'est le meilleur des succès.
05:51 Quand on me demande des selfies dans la rue, des jeunes me demandent une photo.
05:56 Ils sont accompagnés des fois de leurs parents.
05:58 On fait la photo et vous voyez les parents qui disent "c'est qui ?"
06:01 C'est Marc et Ron maintenant.
06:03 Mais ils s'en rappellent plus.
06:05 Ce qui m'intéresse c'est d'avoir la génération nouvelle.
06:08 Ça c'est un cadeau.
06:09 Je l'ai dit en intro, Marc et Ron, vous allez faire un concert symphonique.
06:14 C'est pareil ça non plus à Nice le 3 novembre prochain.
06:16 Ça va être au Palais Nikaya.
06:17 Vous êtes accompagné par le chef d'orchestre Randy Kerber.
06:20 Kerber qui est un grand chef d'orchestre du film.
06:23 Grand, scalaisé, qui a fait Titanic.
06:25 C'est un énorme...
06:26 C'est pareil, c'est quoi l'histoire de la rencontre ?
06:29 C'est à travers des musiciens.
06:32 Je suis quand même resté 22 ans aux Etats-Unis.
06:35 On s'est rencontrés.
06:36 Et quand j'avais besoin d'un très très beau piano à faire, quelque chose d'exceptionnel,
06:41 je lui envoyais les stems et il me faisait les pianos.
06:45 Et quand on m'a proposé de faire...
06:47 Parce que c'était pas mon idée au départ de faire un symphonique.
06:50 Quand la ville de Nice m'a proposé de faire ça, ils ont un concept qui s'appelle...
06:55 C'est pas classique.
06:56 C'est ça.
06:57 Pour rendre la musique urbaine accessible à travers la musique classique.
07:00 Ils ont fait ça sur le catalogue de Prince, de David Bowie, de Gainsbourg.
07:05 Ils m'ont dit "Moi, vous, vous êtes vivant encore".
07:08 Donc évidemment, j'ai accepté.
07:10 C'est la vérité.
07:11 J'ai accepté.
07:12 Le survieur.
07:13 Pendant qu'il est là.
07:14 Et en plus, c'est un petit peu comme j'ai enregistré mes premiers albums.
07:19 Quand on faisait les cordes, il y avait le studio qui était rempli de la partie de
07:23 cordes.
07:24 On faisait les cues séparément.
07:25 Et c'est un autre frisson.
07:27 C'est une autre approche à la musique.
07:28 Ça tourne.
07:29 Ça prend une espèce de dimension.
07:30 C'est pas parfait comme l'électro, comme tout ce qui est maintenant numérique.
07:36 C'est très carré.
07:37 Donc là, ça va obligatoirement lui amener de la vie.
07:39 Et mon but, c'est d'essayer de pousser un peu le bouchon pour que je garde mon groupe
07:45 électro devant.
07:46 Et c'est l'Orchestre symphonique qui va nous accompagner.
07:49 Donc j'ai hâte de savoir ce que ça va donner.
07:52 Et alors votre objectif, vous l'avez dit, je vous cite, c'est de casser les codes et
07:56 de faire tomber les barrières et les préjugés.
07:58 Je le prouve encore.
08:00 C'est ça.
08:01 C'est un engagement politique, Presse, de votre part, la musique, finalement, Marc
08:03 Savanne, parfois.
08:04 Parce que casser les barrières, faire tomber les préjugés, créer le lien, c'est un discours
08:07 qu'on pourrait entendre dans la bouche de certains de nos politiques, non ?
08:09 Oui, je dirais ça.
08:10 Vous vous en rendez compte ? C'est un engagement sociétal, peut-être ?
08:12 Je vais vous donner ma réponse.
08:14 Je dirais que plutôt l'émotion populaire passe par la musique, en premier.
08:19 On consomme de la musique, mais on n'a même pas l'idée de nombre d'heures.
08:23 Donc pour faire passer des choses, c'est par là que ça se passe.
08:26 On voit bien, par exemple, ce qui se passe avec toute la génération des jeunes, que
08:31 ce soit de l'hip-hop, on voit bien les mouvements.
08:33 Ça permet de s'affirmer identitairement aussi, s'incarner, etc.
08:38 Ça permet plein de choses, la musique.
08:39 Ça permet de faire passer beaucoup de choses.
08:41 De la colère, de l'amour, de la joie.
08:45 Moi, je suis plutôt dans la catégorie festive, faire de la joie.
08:48 Est-ce que vous êtes heureux, vous ?
08:51 Comment voulez-vous que je sois heureux ? À mon âge ?
08:55 La question qu'elle me pose, la dame !
08:57 Je suis sûr que vous ne faites jamais des questions comme ça !
09:00 Comment voulez-vous que je ne sois pas heureux d'avoir tous les jours, j'ai joué vendredi,
09:04 je rejoue ce soir d'ailleurs, pour la Fashion Week.
09:06 Ils vont avoir encore 20 ans, 30 ans.
09:09 C'est de l'adrénaline à l'état pur.
09:11 C'est fantastique.
09:12 C'est un beau cadeau de fin de carrière.
09:15 Je dis ça depuis très longtemps.
09:16 En tout cas, aujourd'hui, je le vis avec joie.
09:20 J'essaie d'être à la hauteur.
09:22 Vous y arrivez très bien, a priori.
09:24 Frank Tapiero, Briser les barrières, créer de nouveaux codes, c'est un peu ce que vous
09:26 faites vous aussi, depuis le départ, dans la pub.
09:29 J'essaie, je suis créatif.
09:30 Vous en faites vie en général.
09:31 Exactement, dans la vie.
09:32 La pub est un passage qui est un peu long, ça fait 30 ans.
09:35 J'ai arrêté il y a 4 ans.
09:36 Je suis fondateur de l'hémisphère droit.
09:38 Mais que j'ai créé d'ailleurs, l'hémisphère droit, vous savez ce que ça veut dire.
09:41 C'est la partie droite du cerveau.
09:43 La partie droite du cerveau, c'est celle qui est la plus imaginative.
09:45 C'est celle qui vous permet de sortir tout le temps du cadre.
09:48 On dit « out of the box ».
09:49 Donc la musique, c'est de ce côté-là aussi ?
09:51 Exactement, c'est la même chose.
09:53 Dans tous les thèmes, de montrer qu'il y a des conventions à chaque fois qui sont
09:56 dans le cadre, le rationnel, quelque chose qu'on maîtrise.
09:58 Mais finalement, en dehors du cadre, il y a peu de gens.
10:01 Et plus vous allez loin du cadre, plus vous répondez exactement au brief, mais vous le
10:04 faites différemment.
10:05 Et j'ai réussi à le démontrer en faisant une agence qui a fait ça pendant 26 ans.
10:09 Et c'est vrai, parfois défrayer la chronique, provoquer, parfois un peu trop loin, parfois.
10:14 Mais c'est pas grave.
10:15 L'idée, c'est de ne jamais laisser indifférent.
10:17 En fait, c'est pour ça que j'ai arrêté la pub il y a 4 ans.
10:19 On m'a dit « mais pourquoi t'as arrêté la pub ? ».
10:20 J'ai dit « mais c'est pas ça, c'est la pub qui s'est arrêtée ».
10:23 C'est parce que depuis quelques années, vous le voyez bien, en publicité, il y a
10:26 de belles choses, mais il n'y a plus d'idées.
10:27 Il n'y a plus de créations provocantes.
10:29 Il n'y a plus de choses qui vont vous faire vous lever le matin et à un moment, vous
10:33 vous créez de l'émotion.
10:34 Il n'y a plus d'émotion.
10:35 Il n'y a plus rien.
10:36 Très rapidement, parce qu'on va devoir quand même aller en pub.
10:39 Qu'est-ce que fait l'IA là-dedans ? Je lance aujourd'hui un concours.
10:44 Je vous parie que vous me mettez face à une IA comme Tchadjé Pété, par exemple, pour
10:47 ne pas la citer, avec 10 annonceurs qui ont 10 briefs pour la création de slogans.
10:51 Je fais le pari, on peut le faire demain matin si vous levez la lantenne, que je gagne.
10:54 Pourquoi ? Parce que Tchadjé Pété va réussir à tout faire mieux que nous, mieux écrire,
10:58 mieux traduire tout.
10:59 Dieu merci, je pense qu'il ne peut pas créer encore aujourd'hui.
11:02 Il peut écrire de très belles choses, mais inventer des slogans publicitaires créatifs,
11:06 je pense qu'il en est encore incapable.
11:07 Démonstration, quand vous voulez.
11:09 C'est parti, on va revenir juste après ça, chers auditeurs, avec le producteur et compositeur
11:13 Max Ceyron et le publicitaire qui ne fait pas que de la pub a priori.
11:17 On parle musique aussi.
11:18 Allez, vous restez avec nous, à tout de suite.
11:19 Vous êtes bien sur Sud Radio et nous aussi avec vous, chers auditeurs.
11:31 C'est excellent avec le compositeur et producteur Max Ceyron et le publicitaire.
11:35 Alors vous voyez, ça me fait bafouiller tellement j'avais envie de dire entre autres, à la
11:39 tête de la société Hemisphère Droit, pas que, Franck Tapiro.
11:43 Alors Franck Tapiro, quand même, je vais être obligé de parler un peu de pub pour
11:46 découvrir à nos auditeurs qui ne vous connaissent pas forcément.
11:49 Vous avez débuté en collaborant avec Jacques Seguéla à RSCG, puis Euro RSCG.
11:56 Vous avez élaboré avec lui la campagne Génération Mitterrand en 1988.
12:00 J'ai fait surtout le slogan "Tonton laisse pas béton".
12:03 On a fait croire que Mitterrand ne voulait pas se représenter.
12:05 C'est Crono qui dit que c'est lui qui l'avait écrit.
12:07 Vous êtes au courant.
12:08 Je sais, mais ce n'est pas grave.
12:09 Ce n'est pas grave, on va lui laisser.
12:11 Il l'a écrit sur une de mes idées.
12:12 Et puis, vous avez fait plein de choses.
12:17 Vous avez été chroniqueur à ITLV, vous avez été juré dans l'émission Inventeur
12:21 de l'année sur M6.
12:22 Vous avez été, alors, mis à part ça, conseiller médiatique quand même de Nicolas
12:25 Sarkozy jusqu'en 2007.
12:26 Oui, je précise, je suis en 2007.
12:27 Jusqu'à la victoire.
12:28 Après, je ne suis pas responsable.
12:29 C'est ce que j'allais dire.
12:30 Vous avez conçu pour lui la campagne "Imaginons la France d'après" et le slogan de la présidentielle
12:36 "Ensemble, tout devient possible".
12:37 Absolument.
12:38 Et la musique.
12:39 On en revient après.
12:40 La musique, c'est vous aussi ?
12:41 Oui, je suis auteur, compositeur, éditeur, producteur, chanteur.
12:44 Vous avez un gros lien en commun en fait.
12:47 C'est pour ça, oui.
12:48 Je ne l'ai pas fait exprès.
12:49 Mais ça tombe très bien.
12:50 Il n'y a pas de hasard.
12:51 Par rapport à ce slogan et cette campagne de 2007 pour Nicolas Sarkozy, grosso modo,
12:55 c'est la campagne qui l'a fait devenir président, vous l'avez dit.
12:58 C'est quoi les strates de communication ?
12:59 C'est quoi la recette gagnante dans ces cas-là ?
13:03 D'abord, la recette gagnante, la chance, c'est que j'étais avec quand même le plus
13:06 grand phénomène de la politique de cette année, de nos années.
13:08 Qu'on l'aime ou pas.
13:09 C'était un vrai génie politique.
13:11 Mais surtout, qui était déjà un communicant.
13:13 Donc moi en fait, j'avais déjà en face de moi un candidat qui était tellement communicant
13:18 qu'il fallait juste que je lui mette les bons mots, les bonnes idées.
13:20 Et c'est avec qu'on trouve ce qu'on appelle une dialectique politique qui parle au plus
13:23 grand nombre.
13:24 C'est-à-dire, on est en 2006 et comme un an avant, même si tout le monde le voyait
13:27 gagner à l'avance, moi je n'y crois jamais parce que ça ne se passe jamais comme ça,
13:30 comme au foot, on sait très bien ce que ça nous coûte.
13:32 Il fallait avoir une stratégie qui parle à tous les Français bien avant le début
13:37 de la campagne.
13:38 Et en fait, tous les Français dans leur ensemble, qu'ils soient de droite ou de gauche, et
13:40 surtout les apolitiques, voulaient tourner la page des années Chirac et des années
13:43 d'immobilisme.
13:44 En fait, lui il est parti sur la rupture et moi je l'ai traduit en "Imaginons la France
13:48 d'après, tournons la page".
13:49 D'après quoi ? Après JC, c'est pas forcément Jésus-Christ, c'est Jacques Chirac aussi.
13:54 On était bien emmerdés, parce que tout le monde évidemment m'a accusé de vouloir
13:57 faire de...
13:58 Enterrer Chirac pour du Sarkozy.
14:00 Mais in fine, vous savez...
14:01 C'est vrai que quand on cherche un peu sur vous, il y a quelques articles qui disent
14:03 ça assez clairement.
14:04 Oui, bien sûr, mais vous savez, moi j'assume tout pourquoi.
14:06 Je veux dire, on ne peut pas, c'est comme en musique, on ne peut pas faire quelque chose
14:09 d'artistiquement et créativement fort si on ne dérange pas.
14:12 L'art, c'est déranger.
14:13 Si on ne dérange pas, on n'est pas artiste.
14:15 Et la création, c'est autre chose.
14:17 Parce que la création, il faut dire, c'est souvent de l'art de commande, mais il n'y
14:20 a pas d'artistique forte, puisqu'on se sert de plein de moyens artistiques sur le visuel,
14:24 les mots et la musique pour créer l'émotion.
14:25 Ce n'est pas parce que c'est des commandes qu'on ne crée pas correctement ou qu'on ne
14:28 fait pas de la belle création.
14:29 D'ailleurs, Marc Serot, vous aussi, vous avez des commandes.
14:30 Bien sûr, bien sûr.
14:31 Encore faut-il avoir l'inspiration, quelque chose qui nous inspire.
14:33 Oui, c'est ça.
14:34 Et alors, Franck Tapirole, un moment, l'un de vos moments les plus mémorables dans cette
14:39 période-là.
14:40 Racontez-nous un moment clé.
14:41 Avec Ingela Sarkozy.
14:42 Ou avec qui vous voulez, oui.
14:43 Mais dans cette période pub, Séguella, Sarko, Mitterrand.
14:46 Il y en a un, il y en a un énorme.
14:48 C'est en 96, si ma mémoire est bonne.
14:51 Nicolas Sarkozy, il m'appelle, il était secrétaire général du RPR.
14:54 Et ils étaient vraiment au fond du trou.
14:57 Philippe Seguin était au fond du trou.
14:58 Il disait, il faut trouver quelque chose pour relancer le RPR.
15:01 C'est une catastrophe.
15:02 Il n'y a plus d'adhésion, il n'y a plus rien.
15:03 Et je vais les voir, à ton bureau, Philippe Seguin, je dis, écoute, vraiment, il y a quelque
15:06 chose dont on peut tous être d'accord.
15:08 C'est qu'on a à droite la plus bête du monde.
15:10 Et Morgane Feu, oh c'est bien vrai.
15:12 Voilà ce que je propose.
15:14 On a pris un dessin d'Astérix et Obélix, le fameux banquet.
15:18 Et on en a mis, vous en avez marre d'avoir à droite la plus bête du monde pour l'interrogation.
15:22 Ça tombe bien, nous aussi.
15:24 Adhére au RPR.
15:25 C'est devenu, c'est un projet, une petite affiche, qui a été montrée aux jeunes du
15:29 RPR un samedi après-midi.
15:30 Et dans la salle, il y avait un photographe qui a pris la photo, alors que c'était qu'un
15:33 projet.
15:34 Et à partir de cette photo, je ne sais plus de quelle journée elle était, ils ont commencé
15:39 à créer un buzz sur les réseaux sociaux, en appelant Uderzo et toute la France comme
15:43 quoi on aurait volé Astérix et Obélix pour faire une campagne politique.
15:47 Ce qui était faux.
15:48 C'était juste un essai.
15:49 Le lundi matin, Uderzo a été interviewé en disant "ils ont menti, il y a des milliers
15:53 d'affiches dans toute la France, vous ne les avez pas vues ?" Et Uderzo "mais non,
15:56 mais comment, c'est un scandale".
15:57 Donc il parle, il dit du mal de Nicolas Sarkozy, donc il va l'attaquer en justice.
16:01 Sarkozy m'appelle, on va le voir, on calme le jeu puisque ce n'était pas vrai.
16:04 Et in fine, Uderzo a été vraiment gentleman.
16:06 Il a fait des dessins qui ressemblent un peu à Astérix et Obélix pour qu'on fasse le
16:10 vrai visuel de la campagne.
16:11 Donc in fine, toute la journée, j'ai dû perdre 10 kilos de sueur pensant qu'on allait
16:15 se fâcher la vie avec le père d'Astérix et Obélix.
16:18 Et finalement, grâce à ça, j'ai pu inventer Sarkozyx, Séguinix, et c'est devenu, et
16:24 moi d'ailleurs, on m'a appelé Tapirix pendant toute la campagne.
16:27 C'était vous le tapis volant, c'est ça ?
16:29 Tapirix, voilà.
16:30 Et Doncix, mon fameux, mon ami Jérôme Doncieux.
16:33 Et en fait, c'est devenu maintenant un suffixe de toute la campagne.
16:36 Et ça nous a permis finalement de montrer que Nicolas Sarkozy, c'était l'Astérix
16:42 de la politique.
16:43 Comme quoi, encore une fois, on ne peut pas faire une bonne campagne sans crâne électrochoc.
16:46 On ne pensait pas, parce que celui-là, c'était fait avoir quand même par des médias peu
16:51 regardants puisqu'ils ont fait croire à Uderzo qu'on avait sorti la campagne, qu'on
16:53 lui demandait son avis.
16:54 Mais in fine, comme on avait de l'énergie quand même positive de notre côté, on a
16:58 récupéré ça pour nous et on a pu en faire un buzz.
17:00 C'est une question de volonté et d'implication positive.
17:05 C'est ça que vous dites.
17:06 Et d'énergie.
17:07 Je vous le dis, depuis des années, je parle des présidentielles.
17:08 Chaque présidentielle, on me demande comment on gagne une présidentielle.
17:11 C'est simple, le rationnel, vous le mettez de côté.
17:13 C'est que de l'émotionnel et c'est celui ou celle qui le veut le plus qui arrive au
17:17 bout.
17:18 Prenez toutes les campagnes politiques, surtout celle de Mitterrand, celle de Chirac, celle
17:22 de Sarko et celle de Macron.
17:24 N'en parlons pas.
17:25 Ce sont ceux qui le voulaient le plus.
17:27 C'est une hyper volonté qui rencontre le désir d'un peuple.
17:31 C'est extrêmement simple.
17:32 Marc Sérone, c'est ça.
17:33 Je suis assez d'accord.
17:34 Vous aussi, c'est une hyper envie, une hyper volonté de votre côté aussi.
17:37 Pas que simplement dans la politique, dans beaucoup de choses.
17:40 Alors là, il faut le vouloir.
17:42 Dans la musique, on n'en est pas comme ça.
17:44 Mais il y a tellement de barrières, il y a tellement de choses.
17:47 Si on ne s'en sert pas comme escabeau quand il se présente devant vous, c'est un métier
17:52 impossible.
17:53 C'est un métier impossible.
17:54 Mais quand on a la passion, on ne se rend pas compte.
17:56 On marche devant tout ce qui se présente.
17:58 C'est vrai.
17:59 Je suis assez d'accord.
18:00 On ne voit pas les obstacles de la même façon.
18:01 Comme moi, excusez-moi.
18:02 Quand on me dit 50 ans de carrière, comment vous avez fait ? Mais j'en sais rien.
18:06 Si on se pose la question, on ne fait plus en fait.
18:08 C'est ça que vous dites.
18:09 C'est compliqué.
18:10 Les barrières, j'en ai eues obligatoirement.
18:12 Je ne les ai pas vues.
18:13 Elles m'ont affecté sur le moment.
18:15 Quand on se cogne le tibia au coin du lit.
18:17 Mais ça passe.
18:18 Ça ne tue pas.
18:19 Ça passe.
18:20 T'oublies quoi.
18:21 Mais comme l'a dit Marc tout à l'heure, c'est que l'énergie de sa carrière qui a commencé
18:25 à 50 ans et qui va se poursuivre encore pendant 50 ans, c'est tout de même ce qu'on
18:28 lui souhaite.
18:29 Il n'y a pas une journée où il n'a pas un truc à faire, où on ne le demande pas.
18:31 Du selfie jusqu'au live.
18:33 Imaginez, pour les artistes que je connais, il y en a combien qui ont la chance de vivre
18:35 ça ? Il n'y en a pas.
18:36 Il n'y en a pas.
18:37 Et alors, de façon mondiale, tout de suite.
18:39 C'est-à-dire que lui, il a commencé d'abord.
18:40 Après être connu à l'étranger.
18:41 Je n'ai pas fait exprès.
18:42 Il n'a pas fait exprès.
18:43 On ne voulait pas être moins fort.
18:44 Mais l'histoire est exceptionnelle.
18:45 Alors racontez-nous cette ambition.
18:46 C'est une histoire où il faudrait faire un film.
18:49 Je n'avais ni ambition ni de plan.
18:51 J'avais fait cet album de 16 minutes 32 de long.
18:55 Love in C minor.
18:56 C'est bien que ce n'est pas prévu pour passer en radio.
18:58 Et je voulais faire ça pour me faire plaisir.
19:02 Après, j'ai tenté d'avoir un deal de maison de disque.
19:06 Des fois, on va en vendre 12.
19:07 Mais voilà quoi.
19:08 J'en ai fait fabriquer quelques centaines.
19:12 Quand on fait fabriquer des vinyles, moins de 5000 ne le font pas.
19:16 Qu'est-ce qu'on en fait ?
19:17 Avec des copains, on en a mis un peu à gauche à droite.
19:19 C'est parti aux Etats-Unis.
19:20 Mais je ne l'ai pas fait exprès.
19:21 Jamais j'aurais pu avoir l'ambition de dire aux Américains...
19:24 Il faut y aller au culot.
19:25 Il y a une histoire de volonté culot.
19:28 Il ne faut pas avoir peur.
19:29 Je pense qu'il y a un facteur.
19:32 Vous n'en parlez pas.
19:33 Mais il y a un facteur.
19:34 Dans tous les métiers un peu difficiles à réussir, et quand on atteint certains sommets,
19:37 il y a une part de chance qu'il faut quand même.
19:39 Vous ne pensez pas que ça se provoque ?
19:40 J'avais mon père qui l'interprétait.
19:43 Il n'était pas très cultivé, mais il était très sensible et beaucoup de morale.
19:46 Il me disait qu'il faut toujours être sur le quai de la gare.
19:48 Car si le train passe, c'est pour toi.
19:50 Et on ne va pas te téléphoner quand est-ce qu'il va passer.
19:53 Donc tu as dit beaucoup de choses.
19:54 Je suis totalement d'accord.
19:55 Mais je pense, mais c'est normal, c'est tout de son humilité aussi, qu'il l'a provoqué.
19:59 Parce qu'il a dit tout à l'heure qu'on ne pouvait pas lancer un 10 si on ne faisait
20:01 pas 5000 minimum exemplaires.
20:03 Mais c'est là le risque.
20:05 Il faut prendre le risque.
20:06 Il faut investir.
20:07 Comme il a pris le risque de 5000.
20:08 Donc, in fine, si on peut analyser ton coup de chance, c'est que sans cette décision,
20:12 c'est comme tu l'as dit, il faut le vouloir.
20:15 Il faut le vouloir.
20:16 Donc la chance, il faut la vouloir.
20:17 Et lui, il a vraiment poussé sa chance.
20:18 Et la preuve, puisque ça a été un truc assez unique dans l'histoire de la musique
20:22 française.
20:23 Être une star à l'étranger.
20:24 Souvent, ce qui ne marche pas en France, si ça part là-bas, ça revient ici.
20:29 Ça marche derrière.
20:30 Allez expliquer pourquoi il y a un état d'esprit français qui fait qu'ils ont besoin peut-être
20:33 de preuves pour finir par apprécier quelque chose.
20:37 Alors justement, pour revenir sur l'utilisation de la musique dans la pub, puisque vous êtes
20:41 vous-même compositeur, vous l'avez dit, Franck, on imagine quand même que ça contribue à
20:46 la perception d'une marque, d'un produit, que c'est quand même hyper important, la
20:49 musique dans la pub.
20:50 C'est plus qu'important, puisque c'est vital.
20:52 Moi, quand j'ai commencé, donc en 87, ça remonte à pas mal de temps.
20:55 Je me rappelle que dès les premières campagnes, il ne comprenait pas parce que j'étais stagiaire
20:59 et rédacteur.
21:00 Je commençais d'abord par trouver la musique.
21:01 Et je lui disais, mais attends, mais trouve-nous d'abord.
21:03 Il me dit, non, vous n'avez pas compris.
21:04 Si on ne trouve pas la musique, on n'aura pas le vecteur d'émotion.
21:07 Et en fait, ça a été prouvé scientifiquement après des années après, c'est que la musique,
21:13 la part de la musique, représente 60 à 80 % de l'impact et de la mémorisation d'une
21:19 campagne.
21:20 En gros, une campagne, on dit audiovisuel, c'est dans le bon sens.
21:24 Audio d'abord, visuel ensuite, c'est l'audio qui prime.
21:26 Vous avez fait pas mal de musique de pub aussi.
21:31 Ce qu'on appelle de la synchrone, j'en ai beaucoup.
21:34 Que ce soit avec le bruit, que ce soit...
21:37 Et comment vous créez dans ces cas là ? C'est le produit lui-même ?
21:39 Non, je ne crée pas, c'est les créateurs de spot qui vous disent, on veut ça, ça,
21:43 ça.
21:44 C'est dans ce sens là que ça se passe.
21:45 Donc vous, vous créez la musique et ensuite, ils créent la vidéo sur votre musique et
21:48 pas l'inverse.
21:49 Par exemple, sur un titre que vous avez passé tout à l'heure, Supernature, si je n'ai
21:52 pas eu 50 synchrones, j'en ai beaucoup.
21:56 J'en ai une d'ailleurs avec une très très grosse marque.
21:57 Je pense que c'est le titre que j'ai dû le plus entendre dans ma vie aussi à peu près.
22:01 C'est incroyable.
22:02 Mais j'ai eu aussi Give me love avec les éponges.
22:06 Vous l'avez vu avec les éponges ?
22:09 J'ai adoré.
22:10 Vous voyez, c'est un fils de pub celui-là.
22:13 Attendez, attendez, il faut qu'on rende l'antenne.
22:15 Mais on continue juste après.
22:16 C'est excellent avec de la musique et de la pub, vous l'aurez compris.
22:19 Chers auditeurs au menu sur Soudradio, on vous revient avec le musicien, producteur
22:22 Marc Serran.
22:23 Attention, puis le publicitaire aussi musicien Franck Tapirot.
22:25 Et musica !
22:26 Soudradio, c'est excellent.
22:39 Judith Beller.
22:40 Merci d'écouter Soudradio, chers auditeurs.
22:46 C'est excellent.
22:47 Votre rendez-vous du dimanche, aujourd'hui avec le musicien, compositeur Marc Serran
22:51 et le publicitaire, mais pas que Franck Tapirot.
22:54 Serran, on vous écoute encore un peu.
22:57 C'est excellent.
22:59 C'est excellent.
23:00 On devait avoir Give me love aussi.
23:29 Dans cet extrait.
23:31 Donc là, on entend Part of you 2023.
23:33 J'avais demandé un deuxième petit extrait, mais c'est pas grave.
23:36 En fait, je voulais qu'on entende Give me love parce que c'est 1977 à la base et que
23:41 ça, c'est...
23:42 Et vous voulez vous rappeler de Spontex ?
23:43 Ça, c'est ça.
23:44 J'y pense tous les jours, Marc.
23:45 Prends une Spontex.
23:46 Allez, regardez, on écoute un petit peu Give me love quand même tout de suite.
23:51 Voilà.
23:52 Alors, c'est un extrait où elle chantait que je voulais entendre.
23:57 Bon, Marc Serran sur Sud Radio, chers auditeurs, vous l'aurez compris.
24:01 Ce que je voulais dire, c'est que c'est deux titres, deux époques, clairement.
24:04 Et pourtant, il y a une signature reconnaissable entre tous vos titres.
24:08 En fait, c'est-à-dire que quand on écoute, on entend Serran, quel que soit le style,
24:12 que ce soit plus house, plus électro, etc.
24:14 C'est la moindre des choses.
24:15 Votre signature.
24:16 Oui, mais c'est pas le cas de tous les musiciens.
24:17 Oui, mais pour ceux qui durent, que ce soit des acteurs, que ce soit dans n'importe quelle
24:20 corporation, si on n'a pas une signature, on n'existe pas.
24:23 C'est pas vrai.
24:24 On suit les modes.
24:25 Moi, je sais qu'en 50 ans, vous imaginez le nombre de modes, le nombre de fois où
24:29 une maison de disques m'a dit "Pourquoi tu fais pas ça dans la pop des années 80 ou
24:36 des années 90 ? Pourquoi tu fais pas de l'EDM dans les années 2000 ?"
24:41 Moi, j'ai tenu mon chemin.
24:43 La chance aussi, j'ai toujours fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de concerts.
24:48 Et quand on fait des concerts, quand on a un public qui est fidèle, on s'occupe pas
24:53 de savoir si on fait des disques pour être connu ou quoi que ce soit.
24:56 C'est pas ça.
24:57 Moi, mon but, c'était d'être sur scène et j'espère de finir sur scène parce que
25:01 c'est vraiment le moment dans la vie que...
25:04 C'est ça la plus belle mort ? C'est la mort sur scène ?
25:06 La plus belle vie, hein ?
25:07 La plus belle mort ? La plus belle vie, la plus belle mort ? Finir sur scène ?
25:10 Bien sûr.
25:11 Je peux pas expliquer l'émotion qu'on a quand on rencontre un public qui vous regarde
25:16 qui a la banane, il reste deux heures, il a encore la banane, il est en s'meur.
25:20 Non, l'émotion est inexplicable.
25:22 C'est inexplicable, faut la vivre.
25:23 C'est inexplicable.
25:24 Vous avez envie de réagir, Franck.
25:26 C'est orgasmique.
25:27 Oui, parce que même si j'ai pas eu la chance de connaître les mêmes foules que Marc,
25:31 pour tous les concerts que j'ai faits en 30 ans, j'ai fait pas mal de concerts dans
25:34 des belles salles.
25:35 Et qu'on soit déjà, ça commence en répète.
25:37 Déjà, le bonheur qu'on a quand on a la chance de faire de la musique, déjà, c'est
25:40 quelque chose qui est peu explicable, sauf quand on le fait.
25:43 Mais quand on procure de l'émotion chez des gens, qu'ils soient 10 dans la salle
25:46 ou 10 000, c'est comme vient de dire Marc, c'est pas racontable parce que ça vous
25:51 transcende.
25:52 Ça vous transcende complètement.
25:53 Le seul petit exemple que j'ai trouvé, c'est un peu comme un jeu de sélection avec
25:57 deux personnes qui sont en train de se séduire.
26:00 On sait pas ce qu'on peut dire exactement, comment elle va réagir l'autre, si c'est
26:04 ça.
26:05 À un moment donné, il y a des regards.
26:06 Les regards disent beaucoup.
26:08 Et puis après, ça prend une autre tournure.
26:11 On passe l'étape d'après.
26:12 C'est exactement.
26:13 Moi, les 10 premières minutes, à chaque fois sur scène, ça dure 10, 15 minutes, 20
26:17 minutes.
26:18 Et après, c'est parti.
26:19 C'est comme ça qu'on se fait une interview, vous savez.
26:20 C'est vrai.
26:21 Pour revenir sur ce qu'a dit Marc tout à l'heure sur son style musical et pourquoi
26:24 il a eu raison de le faire, comme tous ceux qui durent.
26:26 J'ai inventé un outil il y a 26 ans, maintenant, tout le monde en parle.
26:29 C'est l'ADN des marques.
26:30 C'est une marque.
26:31 Vous en avez inventé des trucs.
26:33 L'ADN, c'est quoi?
26:34 C'est pas l'acide des oxyribonucléiques, comme je l'ai écrit dans mon bouquin.
26:37 J'en ai fait un bouquin qui s'appelle Pourquoi la Vache Thierry ne pleure jamais.
26:40 Pour expliquer que...
26:41 Allez spoiler tout ce que j'allais raconter sur vous.
26:43 Ah pardon, excusez-moi.
26:44 Et en fait, c'est l'authentique différence naturelle.
26:47 Et en fait, ce qu'a fait Marc Serron comme toutes les grandes stars, elle reste sur leur
26:51 authentique différence naturelle.
26:53 Dès qu'elle sort du cadre, finalement, elle se trahit.
26:55 C'est elle-même, elle travaille sur Public.
26:57 En fait, on se dit mais pourquoi est-ce qu'ils ont rété jusque là?
26:59 Et toutes les grandes marques de Coca-Cola à Apple à d'autres, des grandes, grandes
27:03 marques qui ont trahi à un moment leur ADN, se sont plantées.
27:05 Quand ils changent de style.
27:07 Toujours.
27:08 Pourquoi?
27:09 Parce que quand le public vous attend sur votre style, vous n'avez aucun intérêt à
27:13 changer.
27:14 C'est un moment quand le public vous délaisse ou attend de vous que vous soyez ailleurs.
27:17 Peut-être qu'il faut essayer quelque chose.
27:18 Mais tant que le public ne le réclame pas, on est en train de faire Public en fait.
27:21 Sans la reconnaissance du public.
27:23 C'est ça l'ADN.
27:24 Marc Serron, quand on vous décrit comme un artiste emblématique de la scène disco,
27:28 est-ce que ça vous va?
27:30 Oui, à partir du moment où on recadre le mot disco.
27:33 Voilà, c'est pas pour elle que je vous pose la question.
27:35 C'est la musique de discothèque.
27:37 Ce qu'on pense à Diana Ross, forcément.
27:39 Les premières pubs, c'est la vérité, devant un publiciste, un musicien.
27:45 Dans les années 76, quand ça a commencé à s'ouvrir, évidemment en France je suis
27:52 resté en distribution, c'est-à-dire qu'on gérait la com, la publicité, la promo et
27:56 tout.
27:57 Et sur des pages de pub que je faisais acheter par mes collaborateurs, le mot disco était
28:02 long.
28:03 C'était la mode, on coupait tout.
28:05 New York, c'est là où est arrivé le N et le Y.
28:08 Et j'ai fait bêtement que j'ai subi un mouvement.
28:12 Donc on a mis disco.
28:13 C'est quoi la musique disco?
28:14 C'est la musique de discothèque.
28:15 C'est quoi la musique discothèque?
28:16 C'est la musique qu'on écoute quand on a envie de se faire bouger son corps, qu'on
28:19 est préparé à être bien dans sa peau.
28:22 Donc ça peut être de la house, ça peut être de l'électro, ça peut être du rock.
28:27 Tout ce qui se joue pour danser.
28:29 Tout ce qui se joue pour danser, absolument.
28:32 La pop, c'est l'alpaguet, comme on dit, non?
28:37 Accaparé.
28:38 Mais aujourd'hui, il y a très, très peu de titres de pop ou de hip hop qui ne sont
28:44 pas, par rapport à leurs producteurs, orientés.
28:47 C'est un groove, ça fait bouger.
28:49 Et surtout les nouveaux titres qu'on entend, c'est des choses qui sont faites que pour
28:53 ça.
28:54 C'est incontournable.
28:55 La rythmique, si j'ai pu apporter quelque chose à la musique, c'est la rythmique.
28:58 Moi, j'ai mis la rythmique très, très en avant.
29:00 En tant que batteur, ça me paraissait logique.
29:03 Ça, si j'ai amené quelque chose, c'est ce qui est un peu...
29:06 Et c'est sur la batterie que tout a commencé pour vous, Marc Serot.
29:08 Tout à fait.
29:09 C'est la batterie qui vous a donné envie de la mélodie.
29:12 Et qui aurait pu imaginer qu'un batteur français d'un banlieue parisien, devenu avitrice
29:16 au scène.
29:17 J'adore l'idée.
29:18 Donc, je peux vous promettre que je ne l'avais pas en tête, mais j'ai tenté d'être à
29:23 la hauteur à chaque opportunité.
29:25 Et j'ai eu la chance en y m'en courant.
29:26 Vous avez bien fait.
29:27 Arrêtez de dire que vous avez eu de la chance, parce que vous l'avez provoqué.
29:29 Non, mais c'est bien de le reconnaître.
29:30 D'accord.
29:31 Franck Tapiereau, mis à part la pub, on l'a dit, vous aimez la politique.
29:35 Et puis, vous avez notamment présenté votre candidature aux élections législatives en
29:40 2022.
29:41 Oui, bien sûr.
29:42 Je l'ai vu à Courbevoie, à sixième circonscription des Hauts-de-Seine.
29:46 Absolument.
29:47 Engagement citoyen.
29:48 Voilà.
29:49 Pourquoi vous ? Et pourquoi vous avez eu envie de faire ça ?
29:51 En fait, comme j'avais décidé d'arrêter de m'occuper de politique en France, parce
29:55 que sincèrement, la miocrité...
29:57 Ça vous fatigue ?
29:58 Je peux vous citer là-dessus ?
29:59 Allez-y.
30:00 La politique politicienne crée de plus en plus de défiances et d'abstentions.
30:03 Pourtant, c'est un paradoxe, car on n'a jamais eu besoin autant de politique.
30:06 Et pourtant, il n'y a jamais eu autant de marasmes, de petits arrangements entre ennemis,
30:10 autant de mensonges et de trahison.
30:12 Voilà.
30:13 Mais pourquoi vouloir vous engager là-dedans ?
30:15 Parce que justement, je voulais m'engager en dehors des partis, mais avec un vrai engagement
30:18 citoyen, même si je savais que c'était voué à l'échec, puisque, en sortant d'une
30:21 présidentielle, si vous n'avez pas l'éthique à la présidentielle, vous ne pouvez pas
30:24 réussir.
30:25 Donc, j'ai dû y aller, en étant d'ailleurs très proche du président, puisque je le
30:28 soutiens depuis le démarrage.
30:29 Mais j'ai voulu y aller pour montrer qu'il y avait peut-être une autre voie possible.
30:32 Alors, il y a encore du chemin, puisque les politiciens, eux, se désintéressent totalement
30:36 de la citoyenneté et de l'engagement citoyen, ce qui devrait être pour...
30:39 Vous allez y recommencer ou pas ?
30:40 Non.
30:41 Non, j'ai trouvé une autre idée.
30:43 Mais pourquoi ? Pour une simple et bonne raison.
30:45 Le monde de la politique, vraiment, faut s'en tenir éloigné.
30:48 Je le dis aux artistes depuis des années, ceux qui ne m'ont pas écouté, le regrettent.
30:51 Mais même aux consultants que je suis, même si on aime la politique, il faut faire de la
30:55 politique, mais en dehors des partis.
30:57 Et en dehors, surtout, de la politique politicienne.
30:59 Donc, moi, j'ai trouvé quelque chose.
31:00 Je viens de vous en parler en quelques petites semaines.
31:02 J'annonce une start-up pour booster l'engagement citoyen de tout le monde.
31:06 Et en France et à l'international.
31:08 C'est important, ça.
31:09 Et vous allez voir.
31:10 Je trouve que c'est comme ça qu'il faut faire de la politique.
31:11 Il y a un autre truc que vous faites en politique, alors c'est vous-même qui dites ça.
31:14 Vous travaillez sur une campagne présidentielle au Sénégal avec la prochaine Obama au féminin.
31:18 Est-ce qu'on peut en avoir plus des infos là-dessus ?
31:20 Oui, je peux vous donner son nom.
31:22 Elle s'appelle Anta Babacar.
31:23 C'est une jeune femme qui a 39 ans, qui est une grande businesswoman au Sénégal.
31:28 C'est assez drôle comme patronyme.
31:32 C'est la reine du poulet.
31:33 Elle a une boîte qui s'appelle la Cédima.
31:34 C'est vraiment une boîte magnifique pour produire du poulet, et au Sénégal et ailleurs.
31:40 Et surtout, elle a dans ses gènes, on parlait de gènes, d'ADN, la volonté de sauver son
31:45 pays depuis des années.
31:46 Et là, vu que le pays est vraiment dans une situation de bulle de trois ans, elle veut
31:50 y aller.
31:51 Et pourtant, je lui ai dit, on a tout à perdre en politique.
31:53 Mais elle me dit, je m'en fous, je suis prêt à tout sacrifier, parce que l'avenir de
31:56 mon pays compte plus que tout.
31:57 En fait, parlons seulement au Sénégalais et aux autres.
31:59 Et je peux vous dire, pour l'avoir rencontrée, j'ai eu de la chance.
32:02 On en parlait tout à l'heure avec Marc.
32:04 Moi, j'ai travaillé pour Mitterrand, pour Sarko et pour Macron.
32:07 C'est pas mal.
32:08 Coup de chance.
32:09 À l'international avec d'autres aussi.
32:11 Mais en Afrique, le jour où j'ai rencontré cette femme...
32:13 Il y a eu le président du Congo aussi.
32:15 Bien sûr, Denis Sassou Nguesso, qui a montré qu'il n'était pas un dictateur.
32:18 Comme certains d'entre nous.
32:19 Mais bien sûr, c'est facile.
32:20 30 ans de pouvoir.
32:21 Je vous le dis, dès qu'on est en position...
32:23 Oui, mais vous savez, le général de Gaulle, on aurait dit quoi s'il avait été...
32:25 Il a démissionné, de Gaulle.
32:26 Mais s'il était resté un peu plus longtemps, qu'est-ce qu'on aurait dit de lui ? On n'a
32:29 jamais dit de lui que c'était un dictateur.
32:30 Non.
32:31 Justement, il a démissionné.
32:32 Non, mais c'est pas pour ça.
32:33 Pour une chose, il ne pouvait plus rester.
32:35 En Afrique, on met malheureusement, et ça, c'est vraiment tout l'esprit postcolonial français,
32:39 et je le dis, je le répète et je le prouverai, on aime bien mettre la pression sur les chefs
32:43 d'État africains qui, eux, sont aimés par leur public.
32:46 Avec de vraies élections, et non truquées, puisque vous pouvez vérifier d'ailleurs les
32:50 dernières élections au Congo, sinon j'y serais jamais allé, étaient vérifiées par
32:53 le monde entier qui a été là-bas avec des émissaires.
32:55 Mais surtout, on a été les premiers au Congo à lancer la première consultation des jeunes
32:59 sur les réseaux sociaux, ce que personne ne veut faire, parce qu'ils ont peur de se
33:02 faire insulter.
33:03 Regardez les retours, regardez leurs états positifs, et vous verrez qu'à un moment,
33:08 entre ce qu'on raconte dans certains médias, qui essaient de jeter un peu le discrédit
33:12 sur certains chefs d'État africains, et l'arrité, il y a une grande différence.
33:16 Et en Sénégal, en revanche, moi j'y vais, pourquoi ? Parce qu'elle a, c'est curieux,
33:19 mais il n'y a pas de hasard, elle prône elle aussi l'engagement citoyen, et la relève
33:23 citoyenne.
33:24 Et Anta Babacar, c'est la relève citoyenne pour le Sénégal, pour l'alternative.
33:27 Pour éviter les intéressements aussi, quoi, des jeunes populations.
33:29 Mais exactement, aujourd'hui, on sait que dans énormément de pays, malheureusement,
33:32 il y a la corruption, il y a la population qui est mise de côté, il y a un pillage
33:37 total de toutes les richesses de tous ces pays magnifiques.
33:39 Et n'oublions pas qu'en Afrique, c'est l'avenir du monde, pourquoi ? 75% des Africains
33:43 ont moins de 25 ans.
33:45 Comment voulez-vous insulter l'avenir comme ça ? Donc je pense que c'est mon devoir,
33:49 alors que je ne voulais plus faire de politique, mais elle a réussi à...
33:52 Comme ça, ça va.
33:53 Mais oui, mais parce que pour moi, c'est la vraie politique, la politique citoyenne.
33:56 C'est un engagement, et si on peut faire que cette femme soit non seulement la première
33:59 présidente du Sénégal, et la plus jeune présidente de l'Histoire, à 39 ans, je serai
34:03 au-delà de fier, et je viendrai vous la présenter, j'espère, sur ce plateau, quand elle
34:06 viendra en tant que chef d'État du Sénégal.
34:08 Avec un grand plaisir.
34:09 Eh bien, merci à tous les deux, vous restez encore un petit peu avec moi.
34:11 Merci chers auditeurs, on va y arriver, d'écouter C'est Excellent sur Sud Radio, avec le producteur
34:16 de musique Marc Seron et le publicitaire créatif Franck Tapiro.
34:20 On revient tout de suite en musique.
34:22 Sud Radio C'est Excellent, Judith Bélair.
34:34 C'est excellent, et c'est bientôt la fin de votre émission autour de l'excellence
34:38 française et de ses personnalités multiples.
34:40 Ce soir, pour encore quelques minutes, 12 minutes précisément, je suis en compagnie
34:43 du compositeur Marc Seron et du publicitaire Franck Tapiro, qui a aussi fondé Hemisphère
34:47 Droit.
34:48 Alors Franck Tapiro, pour la petite histoire, sur vos débuts, quand même, on vous taguait
34:52 de "le fils de pub" de Nicolas Sarkozy, le slogan tout droit inspiré de Jacques Segala
34:57 qui se clamait lui-même "partout fils de pub", on l'a beaucoup entendu ça.
35:00 Et alors, pour la petite histoire, c'est comme ça que vous avez commencé, vous avez
35:03 fait le tour des grosses boîtes en laissant vos coordonnées accompagnées de "Adopter
35:06 l'enfant pub".
35:07 C'est ça.
35:08 Et Segala lui-même vous a envoyé un télégramme qui dit "J'adopte, tendresse, Jacques S".
35:13 Je trouve ça génial cette histoire.
35:15 C'est un truc de fou, on lui envoie ça.
35:17 Vous vous êtes forgé votre destin par le nom de Segala.
35:20 C'était un Télex à l'époque, il n'y avait pas de réseaux sociaux ni rien.
35:22 Un télégramme, j'adopte, tendresse, Jacques S, donc Jacques Segala.
35:26 Donc là, j'en frémissais.
35:28 On a appelé, son assistante m'a donné un rendez-vous dans les 24 heures, on l'a vu,
35:34 ma vie a basculé.
35:35 Je savais quand je l'ai rencontré, je me suis dit "voilà, c'est avec lui que je vais
35:37 travailler demain".
35:38 Il y a eu un, enfin il vous le dira peut-être, mais c'est avec lui qu'il m'a toujours dit
35:42 "ah mon fils de pub, mon fils de pub, moi c'est mon papy pub".
35:45 Et ça l'est encore aujourd'hui, on s'appelle pratiquement une fois par semaine.
35:48 C'est la famille, c'est quelqu'un d'hors normes.
35:51 Parce que Jacques pareil, il a connu des hauts, des bas, il a été critiqué.
35:54 Pourquoi ? Parce qu'il est différent, il a toujours dit ce qu'il pensait.
35:57 Et alors si je connais quelqu'un de visionnaire...
35:59 Comme la Rolex quoi, c'est ça ?
36:00 Mais le coup de la Rolex, bon, il faut reconnaître, il était un peu fatigué le matin.
36:03 Vous savez, parfois il arrive de ne pas être d'accord avec lui.
36:06 Et ce matin-là, il était un petit peu fatigué.
36:10 Mais encore une fois, quand on le connaît, moi je serais Rolex, je lui enseignerais son
36:14 point Rolex.
36:15 Il est déjà reçu et il est effectivement sympathique.
36:16 Mais évidemment, et visionnaire.
36:17 Un jour on relira ce qu'il a écrit dans les années 80 et 90 sur ce qu'on est en train
36:21 de vivre aujourd'hui.
36:22 Je peux vous dire qu'il y a beaucoup de ces détracteurs qui vont complètement jusqu'à
36:25 ça.
36:26 La force tranquille, c'est un mot que j'utilise, enfin c'est un slogan dont je me sers moi-même
36:30 pour parler de certaines personnes parce que ça les définit au mieux.
36:33 C'est-à-dire que c'est quand même...
36:34 L'assemblage de deux mots aussi simples et réussir à en faire quelque chose d'aussi
36:38 fort, c'est aussi sale.
36:39 Un oxymore.
36:40 Voilà.
36:41 C'est le roi des oxymores.
36:42 La force tranquille, c'était ça.
36:43 C'est parti de L'homme tranquille, le fameux film avec John Wayne.
36:45 Et La force tranquille est venu un peu après.
36:46 Je me rappelle, c'était Richard Hennal et Hans Thorke qui avaient bossé sur le slogan.
36:49 Et Jacques qui a fait la composition, qui a été le vendeur.
36:51 Parce qu'une fois qu'on trouve l'idée, il faut la vendre.
36:54 Et après, il faut qu'elle résiste.
36:56 C'est comme en musique, quand on trouve une bonne musique, il faut qu'on la vende.
36:58 C'est comme en musique, quand vous disiez d'assembler deux mots et en créer une signification
37:02 différente.
37:03 C'est exactement ce qu'on a dans Match Up.
37:04 C'est ça.
37:05 C'est ce que vous avez fait avec Marc Lacoix.
37:06 La vole.
37:07 Tout à fait.
37:08 Marc Serron, est-ce qu'il y a un moment particulier ? Vous étiez derrière votre batterie, on
37:12 a compris, jeune, assez jeune en fait, dans votre garage, j'imagine.
37:16 Je me souviens, je me souviens, j'étais marié à 12 ans et à 18 ans, avec une copine,
37:21 je suis descendu à Saint-Tropez.
37:22 Et c'est ça le déclic ? C'est quoi le déclic, tout d'un coup ?
37:24 Non, là il ne faut plus.
37:25 C'est ça que vous avez fait ?
37:26 J'avais envie de passer avec ma copine, elle était à Saint-Tropez, sac à dos, et je me
37:32 suis amené à faire des solos de batterie sur le port de Saint-Tropez, devant le Sénéquier.
37:37 Et un jour, deux jours et trois jours, Eddie Barclay est passé, à l'époque c'était
37:42 le premier comité, il m'a invité à déjeuner le lendemain chez lui, il m'a dit "mais il
37:47 faut que je te monte un groupe, tu sais y faire, tu joues bien, bref".
37:51 Et je lui ai dit "mais j'ai déjà un groupe", qui s'appelait Kongas, que je venais de former,
37:56 que j'avais quitté pendant l'été parce que c'était repos de l'été, mais au mois
37:59 de septembre on se retrouvait.
38:00 Je lui ai dit "faites-moi fasser une audition avec mon groupe, au Papagayo, qui était le
38:05 club d'Européens".
38:06 Et on est resté le mois entier.
38:09 Et fin août j'ai signé mon premier contrat, novembre j'ai sorti mon premier single, il
38:14 y a 50 ans.
38:15 - Bon, écoutez, l'un et l'autre, vous avez ça en commun, c'est la chance que vous déclenchez.
38:19 Franck avec Seguéla, ou avec Barclay.
38:22 - C'est l'opportunité, c'est de reconnaître, être sur le quai de la gare, quand le train
38:26 passe, c'est pour vous.
38:27 - Et pas le rater, pas le rater.
38:28 - Et alors qu'est-ce que vous écoutiez à cette époque-là, quand vous aviez 18 ans,
38:32 c'était quoi la musique que vous écoutiez ?
38:33 - J'étais dans Andrix, j'étais dans Santana, Andrix, Chicago, The Sweet NTS, tous les trucs
38:40 un peu... pas du tout de français, du tout, du tout.
38:42 - Et est-ce que ça vous a inspiré, ça ? Pensez indirectement.
38:45 - Complètement, complètement.
38:46 - Et pourquoi pas les français ? C'était trop balade, c'est ça ?
38:49 - Dans mon premier album, par exemple, "Love in C Minor", on retrouve des cordes arrangées
38:52 à la façon Barry White, on retrouve des cuivres arrangées au style un peu Chicago,
38:57 avec des percs très santanesques.
39:00 Bien sûr que ça m'a influencé, il y a encore des choses qui m'influencent, heureusement.
39:05 - Et comment vous créez une chanson ? Vous commencez par le son, par la voix, par le
39:08 texte, ça dépend des fois ?
39:09 - Une idée, une idée de ce que je veux entendre à la sortie.
39:13 Donc c'est un guide.
39:14 - D'accord.
39:15 - Et après quand j'ai ce guide, si je mets une batterie par exemple, et je vais faire
39:21 un gimmick de basse, donc je vais être obligé de suivre en harmonique, puis après je peux
39:25 tout recommencer, mais il faut bien un début.
39:27 On part à zéro, comme un pianiste, il se met dans les mains, il pose ses mains, et
39:30 qu'est-ce que je fais ?
39:31 - Il laisse faire quoi ?
39:32 - Franck Tapiero réagissait là-dessus.
39:33 - Les outils sont différents, mais on a toutes les mêmes formules.
39:36 On part de zéro, et à la sortie, quand on sort...
39:39 - C'est un peu magique quand même.
39:40 - Comment ?
39:41 - C'est magique un peu.
39:42 - Non, c'est complètement...
39:43 - C'est difficile à expliquer du coup.
39:44 - Je suis chanteur, pianiste, alors quand j'ai la chance d'avoir un piano, je me fais
39:47 mon piano-voix, mais comme ça m'arrive 9 fois sur 10, dans le métro ou dans la bagnole,
39:51 j'ai mon petit enregistreur, où je chante toutes les pistes.
39:57 - Ça s'appelle un magnétophone.
39:59 - Ça m'arrivait pour Ikea.
40:01 J'avais trouvé le slogan "Nyut", qui en suédois veut dire "s'éclater", "kiffer", etc.
40:05 Et sur mon scooter, j'ai tout, je suis arrêté sur mon scooter, j'ai l'idée de la musique,
40:10 j'ai mon casque Bluetooth, et je chante alors.
40:13 Chant.
40:14 Piste 1, chant.
40:15 *chante*
40:19 Piste 2, *chante*
40:22 - Vous faites ça sur votre téléphone ?
40:24 - Voilà.
40:25 Piste 3, *chante*
40:28 - Et en fait, vous faites les sons de toutes les pubs que vous créez, c'est ça ?
40:31 - Oui, j'ai fait pratiquement toutes les musiques de mes pubs.
40:34 Et ça, je vais en studio, avec 8, 9, 12 pistes, et le coup de bol, c'est comme la tartatin,
40:40 c'est une histoire vraie, l'ingénieur du son n'a pas compris, au lieu de reproduire
40:44 tout ça en instrument de musique, il a superposé ma voix.
40:46 Et c'est devenu le fameux slogan de Newt, qui a cartonné pendant des années en France,
40:51 et qui a failli cartonner à l'international aussi.
40:53 - Bravo !
40:54 - Donc c'est des coups de bol aussi, c'est qu'on part sur un truc, et il a additionné tout ça.
40:58 - Quand je disais qu'il n'y aura pas de chance pour faire une réussite, vous me disiez
41:01 qu'il n'y a pas que ça, mais il y en a.
41:03 - Vous avez fini par me convaincre, l'un et l'autre, que la chance, ça s'appare,
41:06 mais autant s'exprimer.
41:07 - Elle ne vient pas comme ça, il faut aller la chercher.
41:09 - Il faut aller la chercher.
41:10 - Ou du moins, il faut être sûr, je me répète, sur le quai de la Gare.
41:13 - Il faut couper le train quand il passe, on a compris.
41:16 Alors c'est quoi l'un et l'autre, vos rituels ou habitudes créatives, Marc Céronne ?
41:21 Comment vous créez ?
41:23 - Moi j'adore créer sur scène, avec le public qui ne s'en rend pas compte.
41:27 J'essaye des choses, j'essaye des ponts, j'essaye des bouts de mélodies.
41:33 J'ai toujours fait ça.
41:35 Un peu...
41:36 - Donc vous n'êtes pas, on imagine, le compositeur enfermé dans son studio, etc.
41:41 Vous vous nourrissez de l'extérieur.
41:43 - Oui, mais il n'y a pas vraiment de formule, comme vous l'expliquiez,
41:47 il n'y a pas vraiment de formule.
41:48 Supernature, par exemple, j'ai mis une après-midi, j'ai chanté la basse,
41:53 j'ai chanté le refrain, le couplet.
41:56 - Supernature, c'est une après-midi ?
41:58 - Oui, mais ça ne veut pas dire que c'est facile à composer.
42:02 - Un après-midi pour que ça fasse le tour du monde comme ça,
42:04 pendant 30 ans, 40 ans derrière, c'est incroyable.
42:07 - Vous ne croyez pas que j'ai pu essayer des années ensuite d'en faire un deuxième ?
42:10 - Oui, oui.
42:11 - Patrick Hernandez, par exemple, pourrait le confirmer,
42:13 il n'a pas brouté les montagnes pour le point...
42:16 - Vous, c'est tout l'album, Love Scene, c'est tout l'album qui est resté dans les années.
42:20 - Je ne parle pas de moi, je parle de Patrick Hernandez, par exemple.
42:22 Ça s'appelle le talent, d'avoir les trucs qui sortent comme ça.
42:24 - Comme ça, on ne sait pas.
42:25 Heureusement, c'est toi que je disais tout à l'heure.
42:27 - Patrick Hernandez, il a fait une seule chanson.
42:28 - Peu importe.
42:29 - Oui, mais Chachi Piti ne pourra pas la faire, c'est ce que je disais tout à l'heure.
42:32 Chachi Piti, il ne peut faire que ce qui a déjà été fait.
42:34 Donc, il peut refaire un truc qui ressemble à Born To Be Alive,
42:37 mais le prochain Born To Be Alive ou le prochain Supernatural, il ne sait pas le faire.
42:40 Dieu merci.
42:41 En revanche, ce qui est bien, c'est de montrer que la vraie créativité,
42:44 il n'y a pas d'équation à la créativité.
42:46 Le jour où il y aura une équation à la créativité, nous, on n'existe plus.
42:49 Et il n'y a pas d'équation, Dieu merci, on ne sait pas.
42:51 Vous me demandez comment j'ai trouvé Newt, je ne sais pas.
42:53 Je vais vous donner la séquence, toutes les musiques que j'ai faites.
42:56 Moi aussi, je prépare un duo avec Marc Lavoine, d'ailleurs,
42:58 et une autre artiste qui s'appelle...
42:59 Ah, vous avez ça en commun aussi.
43:00 ...Hélène in Paris, ils ont déjà enregistré, ça va être magnifique,
43:02 une jolie balade, un slow, parce que je rêverais de relancer le slow,
43:06 comme ce qu'on a vécu dans les années 70-80.
43:08 Et pareil, on me dit, mais elle est belle, elle m'a dit, même Marc,
43:11 il me dit, mais d'où elle sort ?
43:13 C'est un copain, c'est un autre compositeur qui l'a faite,
43:16 et moi, j'ai écrit les paroles.
43:17 Il me dit, mais comment vous avez fait ?
43:18 Je lui dis, ça s'est rencontré, comment ? Je ne sais pas.
43:21 C'est comme ça.
43:22 C'est François Castelloué qui a fait les musiques, moi, j'ai écrit les paroles.
43:25 D'où c'est venu ? Je ne peux pas vous dire.
43:27 Après, il y a une intention, il y a quelque chose.
43:29 Et c'est ça qui est intéressant.
43:30 Moi, j'ai mon truc, jamais je vais en studio pour trouver l'idée d'une musique.
43:33 Jamais je vais au bureau pour trouver une idée.
43:35 C'est en dehors, c'est en dehors du cadre.
43:37 Parce qu'en dehors du cadre, vous êtes libre.
43:38 Aujourd'hui, on manque de liberté dans tout.
43:40 Ce n'est pas seulement la créativité.
43:42 Regardez en télé, écoutez la radio, regardez les livres.
43:45 Ah, sur radio, on parle de vrai.
43:47 Je rajoute un peu de liberté.
43:48 Il faut avoir de l'audace aussi.
43:50 Bien sûr, bien sûr.
43:51 Ça, c'est un outil comme le tournevis pour Éric Tristian.
43:54 Il faut aller plus loin.
43:55 Est-ce que je peux vous poser la dernière question de l'émission ?
43:57 Parce qu'il nous reste deux minutes ensemble.
43:59 On va commencer par vous, tiens, Franck Tapiro.
44:01 Que diriez-vous, l'adulte que vous êtes à l'enfant que vous étiez ?
44:05 L'adulte que je suis, il a à peu près 5 ans d'âge mental.
44:08 Donc déjà, c'est mon problème, j'ai le syndrome de Peter Pan.
44:13 Non, en fait, je vais vous dire sincèrement, ce n'est pas une question d'âge,
44:17 c'est une question d'état d'esprit.
44:18 Qu'est-ce que vous auriez envie de dire au petit garçon que vous étiez ?
44:21 Continue, continue à faire ce que tu fais en connaissant toutes les embûches,
44:26 tous les freins, tous les échecs aussi, pour essayer d'apprendre un petit peu.
44:31 Mais surtout, garde ton âme d'enfant.
44:34 On ne peut pas être créatif ou artiste si on n'a pas profondément une âme d'enfant.
44:37 Bien sûr.
44:38 Marc Serron, qu'est-ce que vous lui diriez à ce petit garçon que vous étiez ?
44:41 Moi, je dirais, continue comme ça.
44:43 Tu as pris beaucoup de plaisir, tu as bien eu raison,
44:45 tu en as donné aussi beaucoup, mais on ne change rien.
44:48 Il n'y avait pas de plan.
44:50 C'est ça qu'il faut. Il ne faut peut-être pas avoir de plan.
44:52 Je n'en sais rien. En tout cas, moi, je n'en avais pas.
44:57 Alors moi, j'ai tendance à ne pas raconter ma vie aux auditeurs non plus,
45:00 mais quand même, je n'avais pas de plan non plus.
45:02 Comme quoi, on peut faire les choses avec passion, sans avoir de plan.
45:05 Du moment qu'on tente de les faire bien et d'être à la hauteur des événements
45:07 qui passent devant vous.
45:08 Exactement.
45:09 Et un plan non connu, il y a peut-être un plan dans l'univers.
45:12 Allez, chers auditeurs, on va vous laisser.
45:14 Je vous rappelle quand même, merci à tous d'avoir écouté cette émission.
45:18 On va mettre un peu de son derrière.
45:19 On va se remettre un peu de Céronne, histoire de se faire plaisir en se quittant.
45:22 Céronne, vous êtes le 3 novembre prochain au Palais Nicaïa, à Nice,
45:28 avec le chef d'orchestre Andy Carbert pour un concert symphonique.
45:31 Ils ont bien de la chance, les niçois, j'ai envie de dire.
45:33 Nous aussi, on a de la chance.
45:34 Vous avez plein de dates à venir aussi.
45:36 On te voit tous sur votre site, en fait.
45:38 En deux ans, on va faire une vingtaine, trentaine.
45:40 Voilà, donc je ne vais pas toutes les dire à l'antenne.
45:42 On ne les a pas encore toutes.
45:44 Donc il faut rester bien, keep posted, j'ai envie de dire aux auditeurs.
45:48 Vous, Franck Tapirou, vous avez plein de choses en cours aussi.
45:51 Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux auditeurs ?
45:53 Deux séries, pièces de théâtre, plein de choses aujourd'hui.
45:56 Depuis que j'ai quitté la pub, j'essaie de me remettre un peu de créativité au quotidien.
45:59 J'écris, j'écris un livre aussi.
46:01 Il faut qu'on reste bien branché.
46:03 Combien de vies vous avez ?
46:04 Justement, c'est pour mon entourage.
46:06 C'est 10 ballons avec une tête.
46:07 Mais mon entourage, je vous le dirais, vous raconterait d'autres choses.
46:10 Je suis resté dans la musique.
46:12 En gros, j'ai choisi la pub pour éviter de choisir un métier.
46:15 Parce que dans la pub, il y avait tous les métiers.
46:17 Donc pendant que je ne fais plus de pub, je reprends tous les métiers.
46:19 Vous avez bien raison.
46:20 Eh bien, c'était excellent, chers auditeurs.
46:22 Vous l'aurez compris avec Marc Sérum, le producteur et arrangeur.
46:24 Vous partez avant que je finisse.
46:26 C'est le compositeur et Franck Tapirou, publicitaire, musicien aussi.
46:30 Restez, vous pouvez tout réécouter évidemment sur YouTube, sudradio.fr.
46:34 Et tout le toutime, les copains, on se retrouve la semaine prochaine.
46:36 C'était excellent.
46:37 Merci à vous.
46:38 Merci.
46:39 [Musique]