La dérive antisémite de Jean-Luc Mélenchon : «Il cautionne l'extrémisme politique le plus mortifère»

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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur la dérive antisémite de Jean-Luc Mélenchon.
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Transcript
00:00 Europe 1 Matin.
00:02 - Les mythos politiques sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezet. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07 - Jean-Luc Mélenchon est-il allé trop loin de l'avis général avec ce tweet dimanche dans lequel il accuse Yael Brown-Pivet, présidente de l'Assemblée, de s'être rendu à Tel Aviv
00:16 pour, je le cite, "encourager le massacre". Le leader des Insoumis a franchi le cap de l'antisémitisme avéré.
00:23 Bon, la question que tout le monde se pose Alexis, c'est dans cette dériffole, jusqu'où va aller Jean-Luc Mélenchon ?
00:30 - Vous avez raison Dimitri de parler de dérive, car c'est bien ça qui se joue sous nos yeux.
00:34 Après le refus obstiné de parler de terrorisme pour qualifier les actes monstrueux du Hamas,
00:39 après le soutien enragé apporté à Daniel Obono qui veut y voir un mouvement de résistance dans le Hamas,
00:46 voici maintenant l'insinuation ignoble dirigée contre une adversaire politique dont chacun connaît les origines.
00:52 C'est la dérive personnelle d'un homme, Jean-Luc Mélenchon, qui fut jadis républicain,
00:58 socialiste, laïque, franc-maçon,
01:00 sénateur, ministre de François Mitterrand et qui aujourd'hui pactise avec le communautarisme islamique le plus obtus
01:08 et cautionne l'extrémisme politique le plus mortifère.
01:11 Cet homme, quelqu'un le connaît bien, puisque dans les années 80 il a fondé et animé avec lui un courant de gauche au sein du parti
01:18 socialiste. Celui qu'il connaît bien c'est Julien Dray, aujourd'hui retiré de la politique, qui constate
01:24 tristement que son ancien camarade, je cite, "a construit une secte qui", et je cite encore, "renoue avec la tradition
01:31 antisémite de la gauche". La tradition antisémite de la gauche, au fond Dimitri, c'est peut-être ça le plus important.
01:37 Non pas de savoir où va Mélenchon, ça la politique nous le dira,
01:40 même si mon sentiment est qu'à force de se rendre au dieu à tout le monde il n'ira pas très loin,
01:44 mais de comprendre d'où vient Mélenchon pour saisir les forces historiques qui sont à l'oeuvre à travers lui.
01:51 - Vous dites antisémitisme de gauche Alexis, c'est presque un oxymore, on n'a pas tellement l'habitude de voir ces deux mots associés.
01:57 - Non, non, parce que la gauche, et c'est son coup de génie, et sans doute l'un des grands ressorts de sa domination
02:03 intellectuelle et politique pendant des années, la gauche a réussi, après la seconde guerre mondiale, à imposer l'idée que la droite et l'extrême droite
02:10 avaient le monopole historique de l'antisémitisme et qu'elle-même, par définition vertueuse, en aurait été
02:16 miraculeusement préservée. Mais rien n'est plus faux.
02:20 Si la droite a été, c'est l'évidence, frappée par cette lèpre morale, la gauche n'a pas été épargnée.
02:26 Pour s'en convaincre ou se rafraîchir les idées, il faut lire le remarquable article qu'un autre homme de gauche, le philosophe Michel Onfray,
02:33 a consacré à cette question,
02:35 pardon pour cette minute de publicité, dans le Figaro magazine du week-end dernier.
02:39 - Que dit Michel Onfray justement ?
02:41 - Il raconte une histoire qui commence avec Voltaire,
02:45 Diderot et l'abbé Grégoire, qui continue avec les socialistes du 19e siècle, Marx, Proudhon, Fourier, Leroux,
02:52 Blanqui, une histoire de haine de la patrie, du riche, du capitaliste, de
02:57 l'exploiteur et donc du juif, une histoire peu reluisante qui passe par Jaurès, et oui le bon Jaurès,
03:03 qui décrivait la race juive dévorée par une sorte de fièvre du gain, qui passe aussi par Thoréz, le brave Thoréz,
03:10 qui évoquait les doigts longs et crochus de Léon Blum, une histoire de haine raciale et aussi de complaisance pour la violence
03:17 terroriste lorsqu'elle s'exerce contre les juifs. Cette histoire s'attarde du côté de l'ignoble,
03:23 chez les révisionnistes Paul Racinier et Robert Faurisson,
03:26 elle s'arrête aussi du côté de l'abjecte, quand Jean-Paul Sartre écrit, après le massacre des Jeux Olympiques de Munich,
03:34 le massacre des attelats de juifs, "dans cette guerre la seule arme des palestiniens est le terrorisme,
03:40 c'est une arme terrible mais les oprinés n'en ont pas d'autre", où Kant et De Wipley-Nell ajoutent
03:47 "dans Rouge,
03:49 septembre noir a bouleversé les arrangements amiables que les réactionnaires arabes s'apprêtaient à passer avec Israël,
03:56 aucun révolutionnaire ne peut se désolidariser,
03:59 nous devons défendre
04:03 conditionnellement les militants de cette organisation".
04:05 Ça vous rappelle quelque chose ces mots de De Wipley-Nell ? Et pourtant c'était en
04:10 1972.
04:12 Voyez Dimitri, Jean-Luc Mélenchon est de qui tenir ? En matière de haine, on n'invente jamais rien.
04:17 - L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Alexis Brézé, donc
04:21 Michel Onfray à relire dans le Figaro magazine de la semaine dernière. La lune du Figaro ce jour, question sur justement la coalition anti-hamas
04:29 d'Emmanuel Macron dont nous parlait Vincent Herouette à l'instant. Bon réveillez-vous,
04:33 le 25 octobre nous fêtons Saint Crépin et Saint Crépinien, deux frères de Cordonnier qui ne faisaient pas payer les pauvres,
04:40 ceux qui les trahit aux yeux des autorités romaines comme chrétiens. Ils finirent suppliciant.

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