«Nous ne sommes pas à l'abri d'une présidentielle anticipée»

  • il y a 3 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour.
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Transcription
00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:03L'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Alexis Brézé.
00:06Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Alors dans une interview au Figaro, Dominique Régnier, le
00:11politologue et un directeur de la Fonde à Pôle, s'inquiète du fait qu'un certain nombre de Français pensent que le système s'est ligué
00:17pour empêcher la victoire du Rassemblement National, qui est pourtant le premier parti de France. Est-ce que ce sentiment, Alexis, pensez-vous va prospérer ?
00:24Ce qui est indubitable Dimitri, et chacun l'a constaté, c'est le fossé qu'il y a entre l'état réel
00:30des forces politiques dans ce pays, tel qu'il a été mesuré aux européennes au premier tour des législatives, et la traduction
00:36parlementaire qu'en donne le second tour. En clair, le pays n'a jamais été aussi à droite, et ce sont la gauche d'abord
00:42et le bloc central ensuite, qui dominent en nombre de sièges, la nouvelle assemblée. Le RN de Jordan Bardella
00:49obtient au premier tour un million et demi de voix de plus que l'NFP,
00:53quatre millions de plus qu'ensemble, et à l'arrivée, il a moins de députés que les uns et que les autres.
00:59Évidemment, il y a là de quoi nourrir la colère des électeurs RN qui ont le sentiment qu'on leur a voulu leur élection,
01:04mais aussi la frustration de ces Français de la droite ou du centre, hostiles à Marine Le Pen,
01:09mais qui ne se sentent pas, mais pas du tout, LFI ou socialistes pour autant.
01:13Alors, certains parlent de hold-up démocratique et font un parallèle avec le référendum de 2005 sur la constitution européenne.
01:19Je ne crois pas qu'on puisse dire cela, parce qu'en 2005, les Français, dans les urnes, ont répondu non,
01:24et ensuite, les partis ont fait le contraire. Là, ce n'est pas le cas.
01:27L'Assemblée nationale qui sort des urnes est incontestable et incontestée. Simplement, il s'est passé que le mécanisme
01:33amplificateur du scrutin majoritaire,
01:35qui fait qu'en France, avec plus de 30% des voix au premier tour, normalement, on a une majorité absolue.
01:40C'était le cas, par exemple, des macronistes en 2017. 32% des voix, 361 députés.
01:45Eh bien, cette mécanique a été délibérément enrayée par la mise en place du Front républicain,
01:50qui a profité, un peu à la gauche, davantage aux macronistes et aux LR, et qui a ruiné les espoirs du RN.
01:56Alors, c'est vrai, c'est une manœuvre politique, mais est-ce que c'est un vol pour autant ?
02:00Si cette stratégie mise en place par les États-majors a fonctionné, c'est que les Français ont voulu qu'elle fonctionne.
02:06Selon l'institut Ipsos,
02:0872% des électeurs qui s'étaient mobilisés pour la gauche au premier tour ont voté au second tour pour un candidat Macron.
02:1554% des électeurs macronistes et 29% des électeurs LR ont choisi de voter pour la gauche, non LFI.
02:22Eh bien, ils n'ont pas été forcés. S'ils l'ont fait,
02:25s'ils ont voté sans plaisir pour des gens souvent très éloignés d'eux, c'est bien que le RN continue d'inquiéter.
02:29Alors, est-ce que c'est Jordan Bardella qui a semblé trop inexpérimenté, son programme qui n'a pas été jugé sérieux,
02:36l'absence de personnalité de premier plan annoncée dans son gouvernement,
02:40des candidats mal sélectionnés dont un certain nombre ont tenu des propos insupportables ? Sans doute un peu de tout cela.
02:47Mais à l'évidence, le RN et beaucoup d'observateurs avec lui ont surestimé l'état d'avancement de sa dédiabolisation.
02:53Alexi, est-ce que vous pensez que cette contre-performance du RN peut enrayer durablement sa dynamique ?
02:59C'est un peu tôt pour le dire, pour l'heure, d'après les sondages présidentiels réalisés dans la foulée du second tour législative.
03:05Et c'est vrai qu'avec le blocage actuel, on n'est pas totalement à l'abri d'une présidence présidentielle anticipée. Dans ces sondages,
03:11Marine Le Pen caracole toujours en tête au-delà de 30%. Après, il faut voir comment ces législatives vont infuser dans son électorat.
03:18Est-ce que va se répandre un sentiment de découragement face à ce plafond de verre qui semble un plafond de fer ?
03:25Sur le thème, finalement, ça ne marchera jamais. Est-ce qu'au contraire, ces partisans vont puiser un surcroît de
03:30détermination dans cet ostracisme dont ils s'estiment victimes ? Et si dire qu'au fond, ce n'est que partis remises ?
03:36On verra bien. Mais une chose est sûre, si un premier ministre NFP
03:40décide d'ouvrir grand les portes à l'immigration, de brider la police et de désarmer notre politique pénale,
03:46eh bien, c'est pas ça qui va faire reculer Marine Le Pen.
03:49L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brézé et Alain Dufigaro. Impôts, taxes, retraites, SMIC, l'alarmant,
03:54projet économique de la gauche. Et donc à retrouver cet entretien avec Dominique Régnier de la Fond Apple. Merci beaucoup Alexis.

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