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NewsTranscription
00:00Bonjour Alexis Brézeil. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02Alors Alexis, deux jours après le premier tour des élections législatives,
00:06pensez-vous que le rassemblement national puisse décrocher la majorité absolue comme il l'espère ?
00:11Bah écoutez Dimitri, c'est pas aujourd'hui l'hypothèse la plus probable, mais c'est pas impossible.
00:17Les projections des instituts de sondage, alors qu'il faut prendre énormément de précautions, on l'a vu par le passé,
00:22ces projections lui promettent plutôt, dans leur ensemble, une majorité relative.
00:27Un chiffre est intéressant à connaître.
00:29En 2022, le RN avait 110 candidats en tête à l'issue du premier tour, et il a eu 89 députés.
00:37Cette année, il compte 297 candidats en tête.
00:41Et partant de là, il semble assez difficile qu'il atteigne les 289 élus barre de la majorité absolue.
00:46Bon, beaucoup de choses, bien sûr, vont dépendre de l'entre-deux-tours,
00:50de l'efficacité des fameux désistements républicains mis en place par les adversaires du RN,
00:55et du point de savoir si les électeurs vont suivre ou non les consignes des partis.
00:59Réponse dimanche prochain.
01:00Alors Jordan Bardella fait savoir que s'il n'avait pas la majorité absolue, mais seulement une majorité relative,
01:06il n'accepterait pas d'aller à Matignon. Vous croyez que ce refus est tenable ?
01:09Je crois que ça dépendra des résultats.
01:11Si le RN obtient, avec les LRCiotistes, une majorité relative faible, autour de 240-250 sièges,
01:19Bardella n'ira pas à Matignon, tout simplement parce qu'il ne pourrait pas y rester.
01:2250 députés pour faire l'appoint et atteindre la barre des 290, ça ne se trouve pas sous les pas d'un cheval.
01:28Quant à gouverner avec une majorité relative, d'abord on ne peut pas faire grand-chose,
01:33et puis surtout ça ne dure pas longtemps.
01:34Très vite, un gouvernement RN minoritaire serait censuré par une alliance ponctuelle de l'extrême-gauche au centre-droit.
01:40A l'inverse, si la majorité relative du RN est forte, 270 sièges, là ça peut se tenter.
01:48Et d'ailleurs, les amis de Jordan Bardella commencent à le dire.
01:52Une dizaine de députés de droite qui acceptent de s'abstenir sur une loi ou une motion de censure, ça, ça peut se trouver.
01:58Eric Ciotti n'a pas vraiment fait école avant l'élection, mais enfin il peut peut-être,
02:02surtout si une participation gouvernementale est en jeu, faire des émules après.
02:06Mais si Jordan Bardella décline finalement la proposition d'aller à Matignon,
02:10alors là, qu'est-ce qui va se passer lundi prochain, le 8 juillet ?
02:13Ah ça c'est la grande inconnue.
02:15Dans un premier temps, Emmanuel Macron peut demander à Gabriel Attal d'expédier les affaires courantes.
02:19Quelques jours, peut-être le temps des JO, mais bon, il y a bien un moment, il faut nommer un nouveau gouvernement,
02:23ne serait-ce que pour préparer le budget.
02:25Et alors c'est là que ça se corse.
02:27Dimanche soir, Emmanuel Macron a évoqué comme alternative au RN un grand rassemblement clairement démocrate et républicain, ce sont ses mots.
02:34C'est la vieille idée, mille fois évoquée, jamais appliquée, de composer une majorité plurielle
02:39en allant piocher dans les rangs de la gauche et les rangs de la droite.
02:42En théorie, pourquoi pas ? Mais le problème là, il est arithmétique.
02:46Où est la masse critique pour composer cette majorité alternative ?
02:4990 députés ensemble, plus 40 députés LR, plus 80 PS et écologistes, ça fait un peu plus de 200, soit nettement moins que ce que devrait obtenir le RN.
02:58Ça ne suffit pas. Pour arriver au-dessus et éviter le blocage total, il faudrait ajouter LFI à cette fameuse coalition.
03:04Et donc, imaginez un gouvernement qui serait soutenu par Laurent Wauquiez, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon.
03:10Franchement, personne n'y croit, ça ne tient pas debout.
03:12L'autre solution, dont on entend aussi parler, ce serait un gouvernement de techniciens, comme celui de l'italien Mario Monti,
03:19qui, sur fond de crise économique, avait succédé en 2011 à Berlusconi, ça avait duré un an.
03:24Déjà, ça suppose de trouver un Mario Monti français pour remettre en ordre les finances du pays.
03:29Elles en ont besoin. Mais ça suppose aussi qu'il ne soit pas immédiatement censuré par le RN et LFI.
03:34Et là, c'est pas gagné. Et là, on tomberait encore dans la paralysie.
03:37Et alors là, que faire à part se retourner vers le président ?
03:40Pour lui, c'est ça le risque. On comprend qu'Emmanuel Macron veuille s'éviter et éviter au pays l'épreuve d'une cohabitation.
03:46Mais l'autre scénario, qui risque fort de déboucher sur un blocage de nos institutions, posera sans doute, à court ou moyen terme, la question de sa démission.
03:54L'édito politique sur Europe. Merci Alexis Brezet.