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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à la composition du futur gouvernement qui pourrait contenir des membres du groupe Horizons.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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NewsTranscription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezet. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Michel Barnier a rendu visite mardi aux députés macronistes
00:09présidé par Gabriel Attal hier à Reims. C'était Edouard Philippe et les élus Horizon.
00:13Pour le moins que l'on puisse dire Alexis, c'est qu'ici et là, on ne lui a pas réservé le même accueil.
00:18Effectivement Dimitri, comme on dit, c'est deux salles, deux ambiances.
00:22A Reny-sur-Seine, chez les macronistes, où la rencontre a eu lieu à huis clos, loin des caméras,
00:28elle était glaciale cette ambiance. Les députés du groupe Ensemble pour la République,
00:33EPR. Au passage Dimitri, vous ne trouvez pas ça bizarre pour un groupe politique de choisir le nom
00:38d'un projet qui a coûté les yeux de la tête, qui a mis 20 ans à fonctionner et qui tombe en panne quand on s'en sert ?
00:43Enfin bon, c'est malvenu.
00:45Je ferme la parenthèse. Les députés EPR donc, qui au départ n'avaient pas prévu de le recevoir, ont été tout sauf
00:51amicaux avec le nouveau Premier ministre. Exigence,
00:54vigilance, ligne rouge.
00:56C'est clair, Michel Barnier est sous surveillance aussi dans le parti du Président.
01:01A l'inverse, à Reims, chez les amis d'Edouard Philippe, ce ne fut qu'en brassade et petits plats dans les grands.
01:07Michel Barnier a été fêté, entouré, traité en héros. Et pas seulement parce qu'il a promis de distribuer des ministères,
01:15mais parce qu'au fond, il est de la famille. Un ancien RPR,
01:19enraciné dans sa province, solidement ancré à droite, mais consensuel dans son approche et tempéré dans son expression,
01:26ça pourrait être le portrait robot, par exemple, d'Antoine Ruffenach, l'ancien maire du Havre, qui fut le mentor et le modèle d'Edouard Philippe.
01:33Pour Horizon, Michel Barnier, c'est un peu l'oncle de Bruxelles qu'on avait perdu de vue et qui revient les bras chargés de cadeaux.
01:40Tandis que les macronistes, eux, ne peuvent pas s'empêcher de voir en lui l'usurpateur, le Premier ministre par effraction,
01:48qui prétend faire la loi avec 50 députés quand ils en ont encore deux fois plus. Mais bon,
01:53derrière ces divergences bien réelles de sensibilité politique, il faut pas perdre de vue qu'il y a autre chose.
01:59Autour du cas Barnier, c'est à l'évidence un nouveau chapitre de la rivalité
02:03Attal-Philippe qui se joue.
02:05Vous voulez dire dans la perspective de la présidentielle de 2027 ?
02:08Eh oui, bien sûr, les héritiers putatifs du macronisme ne pensent qu'à ça.
02:12Gabriel Attal, fort dépité d'avoir été débranché par le fait du prince en pleine ascension politique,
02:18ne résiste pas à la tentation de la récrimination.
02:22Après avoir incarné une sorte de post-macronisme
02:26astucieusement calibré pour plaire à la droite, le voilà qui, au risque de brouiller son image,
02:32remet le cap vers ses origines à gauche.
02:35Face à Michel Barnier, il est Attal qui grogne.
02:38Notre soutien au gouvernement, dit-il, ne doit pas être tenu pour acquis.
02:43En face, Édouard Philippe, comme libéré par cette rupture avec Emmanuel Macron, qu'il a lui-même consommé, fait le pari inverse.
02:50Même si ce nouveau premier ministre, qui lui ressemble un peu trop, lui complique la tâche et menace d'empiéter sur son espace politique,
02:57il le soutiendra sans barguigner. Cap à droite, c'est Philippe qui rit.
03:02Bref, l'espace du macronisme se fragmente et le clivage droite-gauche revient au galop.
03:07Bon, ce processus de fragmentation, Alexis, jusqu'où ça peut aller ?
03:11Faites-vous même les comptes, Dimitri.
03:13À l'intérieur de cet espace dit du corps central, ce gros tiers de l'électorat situé entre Mélenchon et Le Pen,
03:18il n'est pas interdit d'imaginer aujourd'hui que se mettront sur les rangs un candidat de la gauche modérée, mettons François Hollande,
03:24un candidat de centre-gauche, par exemple, Gabriel Attal, un candidat du centre-centre, François Bayrou,
03:30un candidat du centre-droit, Édouard Philippe, et un candidat de droite, disons Laurent Wauquiez.
03:36Cinq concurrents donc, sans compter un certain Michel Barnier,
03:40qui fut candidat à la primaire de la droite en 2021 et à qui, après tout, il pourrait bien venir des idées.
03:46C'est clair, si les héritiers directs ou indirects du macronisme ne trouvent pas un moyen de régler la succession
03:53avant le premier tour, elles risquent fort de se jouer au second entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
04:00L'édito politique sur Europe, merci Alexis Brézé. À la Une du Figaro ce matin, USA 2024, Donald Trump, Kamala Harris, bataille au coude à coude. Merci Alexis.