• il y a 2 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse au discours de politique générale qui sera prononcé par Michel Barnier à 15 heures.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezeil. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alors Michel Barnier va prononcer cet après-midi son discours de politique générale.
00:10Cette épreuve, Alexis, comment pensez-vous qu'ils doivent l'aborder ?
00:13Vous avez bien raison de parler d'épreuve, Dimitri, parce que le discours de politique générale, c'est un peu l'épreuve reine de la vie parlementaire.
00:20Épreuve d'abord pour le chef du gouvernement, qui sait que ce premier rendez-vous marquera durablement et souvent définitivement sa relation avec les députés.
00:29Vous connaissez, n'est-ce pas, le mot de Talleyrand ? Méfiez-vous de la première impression, c'est la bonne.
00:34Et j'ajouterai malheureusement épreuve aussi dans bien des cas pour l'auditoire, qui souvent doit ingurgiter une heure et demie, voire deux heures,
00:44d'un texte lu sur un ton monocorde où rien ne nous est épargné, ni la chasse, ni la pêche, ni les tomes, ni les dômes,
00:53ni les mobilités douces, ni les énergies renouvelables, ni les activités du moindre sous-secrétariat d'État aux choux farcis.
01:01Donc, si je devais donner un conseil à Michel Barnier, ce serait de prendre le temps de faire court,
01:07alors il paraît que c'est son idée, tant mieux, et surtout d'être lui-même, de ne pas se laisser enfermer dans les contraintes en tout genre que ses conseillers ne vont pas manquer d'invoquer.
01:18Pourtant, ces contraintes existent bel et bien, quand on voit la configuration politique de l'Assemblée, on se dit que le Premier ministre va devoir louvoyer pour échapper à la censure.
01:27Je crois exactement le contraire, Dimitri. Alors c'est vrai, vous avez raison, Michel Barnier n'a pas que des amis à l'Assemblée, c'est un euphémisme.
01:33Mais que risque-t-il au fond ? Pas grand-chose, puisqu'en tout état de cause, la motion de censure que la gauche ne manquera pas de déposer contre lui ne sera pas votée.
01:43Tout le monde le sait, l'ERN s'est engagé à lui laisser un sursis, et ce n'est pas au moment où son procès s'engage que Marine Le Pen va se lancer dans cette bataille.
01:52Quant aux députés du Bloc central et les macronistes, quelle que soit leur réticence ou leur prévention, ils ne peuvent pas se permettre de scier la branche fragile sur laquelle Emmanuel Macron est assis.
02:02Bref, à court terme, Michel Barnier est assez tranquille, raison de plus pour se sentir très libre et se dégager des calculs partisans.
02:10Qu'il nous épargne donc la litanie des mesures technocratiques que l'administration ressort des tiroirs à l'arrivée de chaque nouveau Premier ministre,
02:19et qu'il se concentre sur quelques décisions fortes qui marqueront les esprits. Pas 50, une petite dizaine tout au plus, dans les domaines où les Français l'attendent vraiment.
02:29Les finances publiques tout d'abord. Il faut absolument qu'il propose des économies concrètes sur le nombre de fonctionnaires, les comités théodules, les frauds dans tout genre,
02:39pour sortir de ce piège mortel des augmentations d'impôts dans lequel il s'est lui-même fourré.
02:44Et puis ensuite, la sécurité, l'immigration, deux sujets au cœur des angoisses contemporaines, auxquels il faut apporter, là encore, sur la réponse pénale, les places de prison, les OQTF, les contrôles aux frontières, les visas, des réponses très pratiques.
02:58Et ça tombe bien, des propositions, Bruno Retailleau en a fait beaucoup. Il suffit d'avoir le courage de les endosser.
03:03Un discours de politique générale, Alexy, ça n'est pas qu'une série de mesures, c'est aussi une vision. On attend un projet pour le pays.
03:10Bien sûr, Dimitri, c'est important. Enfin, là encore, il ne faut pas se payer de mots. Parce que si le grand projet, c'est d'aligner les poncifs sur la nécessité, pour toutes et tous, de créer du commun et de faire nation, n'est-ce pas ?
03:22Autant s'abstenir. Personne ne demande non plus à Michel Bardier de nous refaire le coup de la nouvelle société de Jacques Chabond-Helmas, ou le « j'ai fait un rêve » de Michel Recard.
03:32Non, il faut qu'en père de famille qu'il est, en grand-père qu'il est aussi, ils nous disent tout simplement que le pays dont il a hérité la charge marche sur la tête depuis trop longtemps, en matière de dépenses publiques et d'immigration notamment.
03:47Et que tant qu'il sera là, il fera tout ce qui est dans son pouvoir pour que les choses changent, pour remettre la France à l'endroit. L'ordre dans les comptes, l'ordre dans la rue.
03:57C'est simple, Michel Bardier s'est engagé à dire la vérité, et bien qu'il la dise sans phare ni faux-semblant, et le pays suivra.
04:04L'édito politique sur Europe, merci Alexis Brézé.