• il y a 3 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à la rumeur de démission de Michel Barnier qui peine à composer son gouvernement face aux nombreux risques de censure.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Lofi Garraud, bonjour Alexis Brezel. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alors Michel Barnier va-t-il démissionner ? La rumeur a couru hier jusqu'à ce que Matignon, en début de soirée, y oppose un démenti qui sur le fond ne dément pas grand-chose, je cite,
00:14le Premier ministre poursuit son travail. Qu'est-ce qui se passe Alexis ?
00:17Eh bien, il se passe que Michel Barnier savait que sans majorité, sa tâche serait difficile face à ses adversaires,
00:25mais il n'était sans doute pas prêt à devoir affronter un tel Himalaya d'hostilité, et disons-le parfois de perversité, chez ses prétendus partenaires.
00:36La dispute des impôts a été le prétexte de cette crise au sommet qui se noue, chacun l'a compris, autour de la distribution des postes et de la répartition des ministères.
00:44Et en vérité, cette dispute des impôts est l'atout du guet-apens. Dans un premier temps, la technostructure, Alexis Colère, le secrétaire général de l'Elysée,
00:51Jérôme Fournel, le directeur de cabinet du Premier ministre, qui lui a été fermement suggéré par l'Elysée,
00:56alerte à juste titre Michel Barnier sur la situation dramatique de nos finances publiques qui, et ça c'est le tropisme de Bercy, nécessitent, disent-ils, des mesures de recette en clair des impôts.
01:07Michel Barnier, maladroitement, sans aucun doute, il aurait mieux fait de s'en tenir aux économies budgétaires sans ouvrir leurs portes aux impôts,
01:14mais enfin, il est vraiment inquiet de ce qu'il découvre, Michel Barnier évoque cette éventualité fiscale devant un certain nombre d'interlocuteurs politiques.
01:22Et là, le piège se referme, Gérald Darmanin sonne le tocsin, Gabriel Attal décroche les tambours de guerre,
01:29et hier encore, l'un et l'autre soignaient leur profil social en défendant la surtaxation des profits exceptionnels, la nécessité pour les entreprises de faire des efforts fiscaux,
01:39et voilà qu'ils brandissent tout à coup l'étendard de la Ligue des Contribuables contre le Premier ministre, désigné par Emmanuel Macron.
01:46Mais justement Emmanuel Macron, que dit-il ? Il ne peut pas se permettre d'aller au clash avec Michel Barnier.
01:50Apparemment, ça ne l'inquiète pas vraiment, ou alors il ne maîtrise plus rien de l'ambition débridée de ces jeunes ex-ministres, ou les deux,
01:58lorsque Michel Barnier lui présente la liste de ceux qu'il entend nommer.
02:03Non seulement le Président la récuse, au motif qu'elle ne reflète pas suffisamment les équilibres de l'Assemblée,
02:09comme s'il lui appartait encore d'en juger, mais en plus, il demande que soient reconduits davantage de ministres sortants,
02:16et notamment, avouez que le hasard fait bien les choses, Gérald Darmanin et, pourquoi pas, Gabriel Attal.
02:22Bref, lorsqu'il a accepté Matignon, on avait promis à Michel Barnier qu'il aurait les mains libres pour composer son gouvernement,
02:30et qu'il y aurait aussi le soutien des forces de l'ex-majorité. Et il n'a ni l'un ni l'autre. On comprend qu'il soit exaspéré.
02:36Que peut faire Michel Barnier pour s'imposer, Alexis ?
02:39Je crois, Dimitri, que pris en tenaille comme il l'est entre un Président qui voudrait au fond que rien ne change,
02:45et des macronistes déchaînés contre lui, il n'a désormais le choix qu'entre deux possibilités.
02:50Soit, passer en force, jouer l'opinion, s'appuyer sur sa toute neuve popularité pour prendre à témoin les Français,
02:58par exemple, au Journal de 20 heures, de l'immense décalage entre, d'une part, l'état catastrophique du pays,
03:04l'urgente nécessité de prendre des mesures courageuses pour le redresser,
03:07et, d'autre part, le spectacle déplorable des petits calculs et des médiocres ambitions de tous ceux qui s'emploient méthodiquement à les torpiller.
03:16Soit, c'est l'autre possibilité, De Guerlasse jeter l'éponge en expliquant qu'il a fait tout ce qu'il pouvait,
03:22mais que le Président de la République et les chefs de partis se sont mis en travers de sa route,
03:26qu'il n'a donc pas les moyens politiques de mener la mission pour laquelle il a été nommé,
03:30et que, dans ces conditions, il retourne dans sa chère Savoie.
03:33Alors, ce serait évidemment plonger la France dans une crise politique gravissime, et en vérité dans une crise de régime,
03:39car aussitôt c'est la question du maintien en fonction d'Emmanuel Macron qui serait posée.
03:44Mais, ce matin, à l'heure où nous parlons, nul ne peut dire, et sans doute pas Michel Barnier lui-même,
03:50s'il choisira de partir ou de rester.
03:52L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Bonnet.